Notre époque est celle des incertitudes sur nombre de sujets et nous sommes de plus en plus à percevoir que nos sociétés progressistes sonnent le glas quant au promesses qui furent les leurs. Nous assistons à une danse macabre en laquelle telles des
Hésychasme/ hésychaste (christianisme oriental)
n.m. du grec "hésychia" (paix, tranquilitté, silence).
" (...) tradition de prière chrétienne orientale (orthodoxie, nestorianisme) qui se confina essentiellement au mont Sinaï d'abord, puis au mont Athos ensuite et qui se diffusa ensuite dans le monde slave.
Inaugurée par Evagre le Pontique (IV° siècle), la littérature de cette tradition tient en quelques volumes seulement qu'on appelle "La philocalie" ("L'amour de la beauté", voir bibliographie).
L'hésychasme consiste à s'armer de la prière monologique
"Seigneur Jésus, Fils de Dieu,
prends pitié de nous, (pauvre) pécheur"
qu'on en vient à réciter continuellement, et qu'on accorde avec profit au rythme de la respiration.
On récite petit à petit cette prière continuellement, c'est à dire au fil de ses activités quotidiennes, pour autant que celles-ci le permettent, bien sûr.
Les paroles nous éveillent à la louange ("Seigneur Jésus, fils de Dieu") puis au repentir ("prends pitié de nous pécheur"). L'un des mouvements nous rappelle la personne divine ("Seigneur Jésus, fils de Dieu"), l'autre aide à prendre conscience de notre condition naturelle ("prends pitié de nous pécheur"). Ainsi, à cause de sa mouvement alterné, cette formule de souvenir à Dieu est dynamique.
Avec la récitation quotidienne et fréquente, cette dynamique s'inscrit dans le cœur, c'est à dire qu'elle oriente l'âme dans le sens de Dieu, parce que ce qui est récité active ce qui est pensé, ce qui est ressenti, ce qui est voulu.
On prend également le temps de réciter la prière sur le rythme de la respiration à certains moments de la journée.
Cela a valu à cette prière le nom de "yoga chrétien".
On prend d'abord une assise corporelle adéquate, c'est à dire qu'on s'assied de façon à favoriser la vigilance de l'esprit mais cependant sans inconfort excessif.
Les mouvements de la respiration sont :
1-l'inspiration profonde
2-la courte rétention du souffle
3-la lente expiration profonde
4-la rétention plus courte encore que la première
On ne doit pas se faire violence avec cette respiration, qui sera profonde et lente.
On placera les deux membres de la prière ("Seigneur Jésus, fils de Dieu" + "prends pitié de nous pécheur") sur deux temps de la respiration.
ou alors on préférera placer les quatre membres de la prière ("Seigneur Jésus" + "fils de Dieu" + "prends pitié de nous" + "pécheur") sur les quatre temps de la respiration.
On s'habituera à une position des séquences de la prière sur notre respiration qu'on trouvera la plus favorable et qu'on gardera.
Mais on pourra changer cet alignement de la prière sur sa respiration en cas d'évènement dans sa vie intérieure, si on en éprouve la nécessité, pour créer une dynamique salutaire.
Au début, on se contentera de la réciter tranquillement à deux ou trois reprises dans la journée. On le fera sur la respiration, pas très longtemps, et après d'abord un bref exercice de réconciliation et d'attention.
Pendant la journée, au fil de ses activités quotidiennes, on reviendra également à elle de temps en temps, mais sans la respiration.
On ne se jette pas comme un jeune chien fou dans cette prière, mais on procède comme le baigneur prudent qui rentre progressivement dans l'eau de la piscine en y plongeant d'abord un pied.
Petit à petit, et seulement si tout va bien, on approfondit l'expérience de cette prière.
Lorsque la prière continuelle s'enclenchera, c'est elle qui vous apprendra alors comment prier avec le secours de cette prière monologique.
La prière monologique favorise le monotropisme de la pensée en nous rappelant sans cesse au souvenir de Dieu.
Elle est aussi propice à la perception intérieure, en proportion du travail de l'attention qui s'exerce sur les pensées contraires qui surviennent, et à la désapropriation, puisque l'appel à la gratuité de la miséricorde est sans cesse rappelé dans la phrase de la prière.
L'équivalent de cette prière existe dans les autres religions : "nembutsu" à l'intérieur des différentes branches du bouddhisme (y compris le zen), "dikr" soufi chez les musulmans, pratique du "mantra" dans le yoga hindou.
C'est vraiment la méthode la plus simple."