Notre époque est celle des incertitudes sur nombre de sujets et nous sommes de plus en plus à percevoir que nos sociétés progressistes sonnent le glas quant au promesses qui furent les leurs. Nous assistons à une danse macabre en laquelle telles des
Hésychasme
Voie d'élévation psycho-spirituelle chrétienne
Au Moyen Âge l'occident développa ce que l'on pourrait appeler une somatophobie. Le corps était considéré, à cause des idéologies de l'époque, comme un objet « impur ». Partant de cela, on ne pouvait prendre en considération les liens qui peuvent unir corps et psyché, et bien des pathologies de l'époque étaient en partie causées par la scission du lien somato-psychique. Les voies psychothérapeutiques et de développement personnel entraient dans une phase assez sombre de leur existence. Malgré cela, on constate un développement de l'approche transpersonnelle de l'humain au sein de communauté de chrétien d'orient. Ici encore l'accent sera mis sur la compréhension des techniques psycho corporelles, à orientation transpersonnelle et non sur l'idéologie religieuse. L'hésychasme provient du mot grec hsuxia (hésychia) signifiant « calme, paix, sérénité, silence, recueillement, quiétude, la marque d'un intérieur unifié ». Ce courant méditatif de la religion chrétienne se développa avec les premiers moines et ermites dès la création du monachisme au 4ème siècle. Pour replonger avec leurs racines orientales, certains hommes et femmes décidèrent de retourner dans le désert du moyen orient, afin d'y retrouver un lieu de silence et de calme propice à la méditation. L'hésychasme peut être considéré comme le yoga du christianisme, dans le sens ou le corps, la respiration, la posture et l'attitude mentale interviennent en un tout harmonieux dans la méditation. L'utilisation du corps dans la pratique fut très controversée par les doctes qui souhaitaient imposer une approche trop rigoriste de la spiritualité.
Malgré cela, l'hésychasme impliqua le corps dans la méditation et devint ainsi une voie d'expérimentation d'état supérieur de conscience. Le but recherché dans la pratique est en grande partie focalisé sur le cœur, organe symbolisant l'amour ainsi que des valeurs supérieures de l'humain. Le pratiquant focalise son attention sur le cœur pendant qu'il se concentre parallèlement sur la posture et le souffle, on rejoint là encore certaines formes de méditation orientale. La spécificité de l'hésychasme est sa focalisation sur le cœur et la récitation verbale d'un mot choisi ayant un fort potentiel symbolique pour le pratiquant. La répétition du mot (forme d'autohypnose facilitant la relaxation psycho corporelle) a pour objectif de faire cesser l'agitation mentale. Le mental constituant la dualité psychique qui ressasse sans cesse les émotions, les affects et événements sans arriver à clarifier la pensée. L'hésychasme comme toutes pratiques psycho corporelles transpersonnelles tend à développer en l'humain des capacités latentes, vers une certaine sérénité intérieure et un développement des capacités d'entraide et de coopération au détriment des facultés de compétition et de dominance. Pour bien cerner l'hésychasme, il ne faut pas y voir uniquement une pratique religieuse, mais une méthode de développement personnelle qui amène le pratiquant à une unité corps/esprit. Comme dans le zen ou le yoga, le pratiquant passe par une phase de relaxation psychosomatique liée à la régulation de la respiration qui active le système lymphatique. Ce qui est recherché est une compréhension de la notion d'Ego. Non pas une destruction du moi, mais une compréhension de toute ses influences, ses imageries, afin d'accéder à la réalisation d'une totalité psychique dénommée le soi, rassemblant en elle les contraires et offrant empiriquement les caractéristiques du « dieu intérieur » dont parle l'hésychasme de manière symbolique. Carl Gustav Jung considérait les pratiquants de méthode psycho-corporelle transpersonnelle tels que les hésychastes comme des psychologues de l'ère ancienne. Dans le sens ou la véritable signification du mystique n'est pas la croyance ou le dogme, mais l'expérimentation « in situ », dans le réel quotidien de la pratique. Les mystiques sont des femmes et des hommes qui ont refusées les limites du dogme pour demeurer fidèles aux données de l'expérience intérieure.