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Notre époque est celle des incertitudes sur nombre de sujets et nous sommes de plus en plus à percevoir que nos sociétés progressistes sonnent le glas quant au promesses qui furent les leurs. Nous assistons à une danse macabre en laquelle telles des

Itinéraire spirituel - ouvrage -

Cours sur le Bouddhisme

AVANT-PROPOS<o:p></o:p>

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En 1977 je quittais l'autoroute confortable mais insipide du matérialisme pour le sentier escarpé mais plein d'enseignements d'une voix spirituelle appelée le bouddhisme tantrique tibétain.

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Ce déplacement dans la disposition d'esprit comportait également un déplacement physique sous la forme de voyages répétés aux Indes, Népal, Thaïlande, Malaisie et Sri Lanka.<o:p></o:p>

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A chacun de mes retours en Europe les mêmes questions m'étaient posées lorsque je rencontrais de nouvelles personnes non bouddhistes.

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Puisque tout le monde n'a pas la bonne fortune ou la possibilité de consacrer vingt années de sa vie à l'étude d'une voie spirituelle, ni de se déplacer hors de son pays d'origine, ni de rencontrer des guides spirituels réalisés tels que les Lamas, il peut être utilise aujourd'hui d'exposer le chemin parcouru par un jeune occidental à la recherche de la réalisation spirituelle.<o:p></o:p>

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LE POINT DE DEPART
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Dans la plupart des pays occidentaux les conditions matérielles sont réunies pour que chaque être puisse se sentir satisfait de son sort et heureux de vivre.

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Or il n'en est rien et les pays les plus prospères – tels la Suède et la Suisse – sont ceux qui enregistrent les taux de suicides et de dépressions les plus élevés.<o:p></o:p>

Ainsi donc se trouve infirmé le concept généralement accepté qu'un plus grand confort matériel, un progrès plus rapide, une technologie avancée puisse nous rendre heureux.<o:p></o:p>

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Cela ne veut bien sûr pas dire qu'il faille renoncer à toutes recherches et à l'abondance de biens en se dépouillant totalement de nos possessions ; par contre le développement technologique doit s'accompagner d'un développement spirituel.

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En fait la condition humaine reste sensiblement la même : nous avons toujours à souffrir de la naissance, de la maladie, de la vieillesse et de la diminution de nos facultés physiques et mentales, puis du changement d'enveloppe corporelle que nous appelons bien improprement la mort. Nous avons toujours à subir l'insatisfaction de ne pas obtenir ce que nous désirons et d'obtenir ce que nous ne désirons pas, de ne pas rencontrer les gens que nous désirons rencontrer et de rencontrer ceux que nous ne désirons pas rencontrer.<o:p></o:p>

Nous avons toujours le désagrément de voir les situations agréables se transformer rapidement en situations désagréables et les situations désagréables se prolonger semble-t-il éternellement.<o:p></o:p>

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Les hindous disent que nous vivons le kali-yuga, l'âge de fer, et les lamas parlent de notre époque comme celle des cinq dégénérescences qui sont :

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La dégénérescence de l'époque : il y a peu de paix dans le monde, de nombreux pays endurent une guerre civile si ce n'est une guerre avec un autre pays. La famine est présente également dans les pays en voie de développement et dans les pays supposés développés le chômage sévit, les riches deviennent toujours plus riches alors que les travailleurs s'appauvrissent, les maladies se multiplient, de nouvelles maladies apparaissent (SIDA, vache folle, ..., maladies professionnelles ou dues à la pollution), le terrorisme se développe.

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La dégénérescence des êtres : ceux-ci deviennent de plus en plus intolérants et égoïstes, soutiennent des idées et croyances insoutenables, tuent pour celles-ci, ne se préoccupent que de satisfaire leurs désirs et attisent la haine de l'autre, de l'inconnu, de l'étranger.

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La dégénérescence de la durée de la vie : à notre époque les atteintes à la vie sous toutes ses formes augmentent, les accidents et calamités naturelles ou non se multiplient, ce qui devrait être nourriture devient poison, l'incertitude quant à la durée de notre vie augmente car les causes de mort prématurée sont croissantes.

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La dégénérescence des croyances et idéologies : à notre époque les vues fausses et les philosophies de confusion fleurissent, spécialement celles niant la loi de cause à effet et la possibilité d'atteindre la bouddhéité, la pleine réalisation du potentiel humain ; les faux prophètes apparaissent par centaines, les sectes sataniques resurgissent, l'antisémitisme et le racisme se renforcent.

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De plus, nous pouvons constater que malgré la richesse des pays occidentaux, chaque jour 40000 enfants meurent de faim (statistiques UNICEF), que dans certains pays les enfants de huit ans travaillent dans les mines douze heures par jour pour un salaire de vingt francs français par mois, qu'en Afrique l'esclavage des enfants continue...

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Notre planète est encore secouée par les guerres et les injustices se perpétuent quotidiennement pour les motifs les plus ridicules tels qu'une couleur de peau différente.

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Nous constatons ainsi que la souffrance est une des caractéristiques de notre vie dans cet univers phénoménal. A partir de cette constatation, deux voies s'ouvrent devant nous : chercher à modifier cet état de fait ou continuer à vivre sans rien faire en devant malgré tout s'endurcir le coeur et s'assécher l'esprit.

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Si nous essayons de modifier les conditions, de nouveau, de nombreuses possibilités existent : nous pouvons par exemple, nous engager sur une voie d'action politique, mais pouvons-nous vraiment modifier l'esprit des êtres humains en imposant le changement de l'extérieur ? L'expérience nous prouve que ce n'est pas le cas. Nous pouvons nous engager dans une action humanitaire style Médecins sans Frontières ou US for Africa, etc. Mais cela changera-t-il fondamentalement la situation ? Encore une fois l'expérience nous prouve qu'il n'en est rien.

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Il faut donc trouver un moyen de modifier ces conditions de vie en obtenant l'assentiment de l'ensemble des êtres, et cela ne peut se faire qu'en leur offrant la possibilité de se libérer de la souffrance et d'obtenir un bonheur durable; c'est justement ce que nous a proposé, il y a près de deux mille six cents ans, un être qui fût appelé le Bouddha, et dont les enseignements sont toujours valides aujourd'hui puisqu'ils s'appliquent à l'esprit humain, lequel n'a pas fondamentalement changé depuis.<o:p></o:p>

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QU'EST CE QU'UN BOUDDHA ?<o:p></o:p>

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Puisque nous faisons constamment l'expérience de la vie d'un être humain, le Bouddha se base sur notre expérience quotidienne pour nous faire progresser, pour développer notre esprit et pour éliminer de celui-ci tout ce qui l'empêche d'atteindre le plein développement de ses qualités potentielles.

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Le but à atteindre est donc l'état de bouddha ou bouddhéité, ceci peut se décrire de la façon suivante :

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   1. un Bouddha a un amour infini pour tous les êtres sans exception<o:p></o:p>

   2. un Bouddha a une compassion infinie pour tous les êtres sans exception<o:p></o:p>

   3. un Bouddha a une sagesse infinie et enseigne les êtres en fonction de leur niveau de développement et de leurs tendances particulières<o:p></o:p>

   4. un Bouddha est omniscient, ayant la conscience de tous les évènements dans tous les temps et tous les univers simultanément. De plus, il possède tous les pouvoirs mineurs atteints précédemment, tels que connaître les passés et futurs des êtres rencontrés, lire leurs pensées, s'incarner dans plusieurs corps simultanément, etc.<o:p></o:p>

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Le Bouddha dispose des trois corps

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   1. le Dharmakaya ou Corps de sagesse, seul un autre Bouddha peut percevoir le Dharmakaya<o:p></o:p>

   2. le Sambhogakaya ou Corps de béatitude, seul un Bodhisattva peut percevoir le Sambhogakaya<o:p></o:p>

   3. le Nirmanakaya ou Corps d'émanation, l'ensemble des êtres conscients peut percevoir ce corps, puisqu'il s'agit d'un corps manifesté sur le plan physique<o:p></o:p>

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Un Bouddha peut manifester un nombre incalculable de corps, d'émanations, en aussi grand nombre que nécessaire pour l'évolution des êtres conscients, et sous la forme nécessaire à cette évolution.

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Ainsi un Bouddha peut-il se manifester sous la forme d'un être humain, mais aussi sous la forme d'un animal, d'un insecte, ou sous la forme d'un objet inanimé tel qu'un pont, ou d'une statue, d'une peinture, d'un livre ou d'une cassette.

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Il faut savoir aussi que Bouddha n'est pas un nom propre comme Jacques ou Paul, mais un adjectif sanscrit qui, traduit en français, signifie simplement : "éveillé".

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Eveillé de quoi ? : Du sommeil de l'ignorance, des préconceptions et préjugés.

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UNE METHODE POUR DEVENIR BOUDDHA<o:p></o:p>

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Pendant la durée de notre univers, mille Bouddhas se manifesteront. Le Bouddha Shakyamouni, celui de notre histoire connue, était le quatrième. Le but à atteindre est donc l'état de bouddha ou bouddhéité, ceci peut se décrire de la façon suivante :

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Certaines pratiques tibétaines permettent de parvenir à la vision d'un nombre de Bouddhas aussi grand qu'il y a de grains de sable sur les rives du Gange, fleuve indien long de plus de trois mille kilomètres.

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Les êtres humains disposent aussi de trois types de corps :

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   1. le corps physique<o:p></o:p>

   2. le corps d'énergie composé de 72.000 canaux d'énergie appelés nadi, et des centres d'échange appelés chakras<o:p></o:p>

   3. le corps subtil<o:p></o:p>

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Par la pratique des enseignements du Bouddha nous transformons ces trois corps grossiers en leurs équivalents purifiés, le corps physique devenant le Nirmanakaya (corps d'émanation), le corps d'énergie devenant le Sambhogakaya (corps de béatitude), le corps subtil devenant le Dharmakaya (corps de sagesse).

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Cette transmutation, cette purification devient possible par l'union de la compassion et de la sagesse, par la pratique des vertus transcendantales, par la renonciation au monde d'illusions dans lequel nous vivons (Samsara), par le développement de l'amour et de la compassion pour tous les êtres (Bodhicitta), par la compréhension, la réalisation du véritable mode d'existence des phénomènes (Shunyata), le tout fondé sur la certitude de notre possibilité d'évolution après la rencontre d'un professeur (bouddha), de son enseignement (dharma), et de la communauté de ses élèves (sangha).

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Pour certains êtres, atteindre un tel état d'Etre peut sembler utopique ou irréalisable ou bien lointain, mais bien avant de réaliser cet état d'Etre nous pouvons relativement rapidement et assez facilement atteindre des niveaux de conscience enviables. Nous pouvons, après avoir pratiqué les méthodes enseignées par le Bouddha, voir notre esprit débarrassé des peurs, incertitudes et appréhensions qui sont le lot quotidien de la majorité des humains, nous pouvons acquérir la force intérieure que représente la certitude de vivre une vie bénéfique et utile.

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Grâce aux méthodes de transformation de l'esprit enseignées de nos jours encore, nous atteignons la sérénité, la paix mentale, car notre courant de consciences n'est plus perturbé par les désirs, les craintes, les colères, les haines, les envies ou l'orgueil.

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PRENDRE CONSCIENCE<o:p></o:p>

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Lorsque nous souffrons, nous pouvons avoir tendance à ne considérer que notre cas personnel en oubliant les autres, mais notre souffrance est source d'enseignements car nous prenons conscience que face à la souffrance tous les êtres sont égaux et également démunis.

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Et puisque nous souffrons tous un jour ou l'autre, pouvons-nous nous permettre d'oublier les autres pour ne nous préoccuper que de notre cas individuel ?

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Puisque nous sommes dépendants de l'ensemble des êtres pour notre bonheur, serait-il juste d'attendre d'eux qu'ils contribuent à celui-ci et ne plus se préoccuper d'eux ensuite ?

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Nous dépendons de l'ensemble des êtres pour obtenir notre nourriture, pour notre habillement, pour notre logement, nos distractions, notre éducation, notre santé, aussi notre activité doit-elle s'accomplir pour le bien de l'ensemble des êtres et non pas pour satisfaire des buts personnels.

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Et cette activité que doit-elle être ?<o:p></o:p>

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Elle doit être l'étude du mode de fonctionnement de notre esprit, de sa transformation, de son développement. Bien sûr, certains peuvent penser que voilà une activité bien égoïste de ne s'inquiéter que de son propre développement spirituel !

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Mais un aveugle peut-il valablement aider d'autres aveugles et leur montrer le chemin ?

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Avant de pouvoir être à même d'aider valablement nos frères et soeurs à être conscients, il faut avoir soi-même un esprit libre de facteurs mentaux négatifs et perturbateurs tels que la cupidité, l'ignorance, la soif de pouvoir, le désir de bonne renommée, la colère, etc.

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Et tout en étudiant, nous pouvons aider les êtres qui souffrent, dans la mesure de nos moyens, dans la limite de nos facultés intellectuelles et physiques, étant conscients que nous n'allégeons que de façon temporaire cette souffrance, les causes primordiales n'étant pas éliminées.

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Avant d'étudier et de pratiquer ces méthodes de transformation de l'esprit enseignées par le Gourou Bouddha Shakyamouni, il faut d'abord désapprendre.

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Désapprendre tout ce que nous, occidentaux, croyons savoir du monde et de l'esprit, oublier tous nos préjugés et préconceptions, ouvrir notre esprit à des idées et concepts nouveaux, et les étudier sans à priori.

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Notre civilisation occidentale matérialiste est basée sur la satisfaction des désirs et l'impression fausse que nous pouvons obtenir un bonheur durable par l'accumulation de possessions matérielles, jointe à une autre conception erronée, celle de notre permanence et de celle des biens acquis. Or nous savons tous très bien que l'acquisition de biens matériels ne nous apporte aucune satisfaction durable, que bien au contraire cela est aussi souvent source de désagréments plus importants qu'auparavant; nous savons tous très bien également que ces mêmes biens de consommation ne dureront pas éternellement. De plus même si certains de ces biens sont appelés biens de consommation durables et qu'ils durent effectivement quelques années ou de décennies, c'est nous qui devrons les quitter le jour de notre mort.

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Un docteur en philosophie bouddhiste tibétain (geshé Ngawang Dhargyey) disait : "si le matin nous ne pensons pas à la mort, la matinée est perdue. Si l'après-midi nous ne pensons pas à la mort, l'après-midi est perdu. Si le soir nous ne pensons pas à la mort, la nuit est perdue".

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En effet, si nous consacrons notre vie entière à la satisfaction de nos désirs immédiats, le jour où nous quitterons le présent corps, nous perdrons tout, car nous ne pourrons rien emporter avec nous; par conséquent nous aurons perdu notre vie entière et gâché une chance rare, inestimable, d'avoir pu développer notre esprit et de le purifier de toutes ses délusions.

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Puisque nous ne pouvons échapper au fait d'avoir à quitter un jour ce corps, puisque nous ne pourrons transférer d'une vie à l'autre qu'un ensemble de connaissances et d'impressions acquises durant cette vie (ce que l'on appelle le karma), il nous faut donc cesser d'utiliser notre énergie inutilement pour nous consacrer uniquement à la purification de notre courant de consciences, à l'élargissement de notre champ de conscience, au développement des qualités présentes en tout être telles qu'amour, compassion et sagesse.

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Une autre illusion à éliminer est celle d'incapacité. Nous sommes tous capables de nous transformer, d'étudier, de méditer, de lutter contre nos tendances négatives, car tous les êtres ont également le potentiel de bouddhéité. Si notre détermination est assez grande, notre désir de modifier la situation assez grand, aucun obstacle ne saura subsister très longtemps.

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Aucune situation, agréable ou désagréable, ne dure éternellement, par conséquent nous devons saisir l'opportunité que nous avons présentement de pouvoir atteindre les sommets de l'expérience humaine, et d'en faire bénéficier l'ensemble des êtres.

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Pour résumer, les points que nous devons conserver présents quotidiennement en conscience sont :

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   1. la chance inestimable et rare de pouvoir vivre en qualité d'être humain, libre de tout empêchement de la bonne compréhension de messages nous parvenant grâce à l'univers physique dans lequel nous nous mouvons ;<o:p></o:p>

   2. le risque constant de voir cette situation favorable cesser, soit par maladie, soit par accident ;<o:p></o:p>

   3. l'impermanence de toute situation ;<o:p></o:p>

   4. l'interdépendance de tous les phénomènes.<o:p></o:p>

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Puisque chaque situation donnée représente un ensemble d'une multitude de facteurs, de causes, il nous est donc possible de les modifier en modifiant l'un d'entre eux; et sur lequel pouvons-nous influer le plus facilement ? Sur nous-mêmes.

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Si nous modifions notre attitude, notre comportement, notre façon d'envisager le monde, nous modifions par là même l'ensemble des situations que nous rencontrerons.

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Si nous envisageons l'état d'un être sous l'emprise de la colère, que constatons nous ? Cet être n'a plus aucun contrôle de lui-même, la paix de son esprit est complètement annihilée et seul lui-même souffre de ce manque de contrôle de soi. Par conséquent, laisser s'exprimer des facteurs mentaux négatifs tels que la haine et la colère n'apporte aucun apaisement, aucune solution à nos problèmes et bien souvent ne fait que les aggraver.

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Lorsque deux personnes qui ne se sont pas vues depuis longtemps se retrouvent, bien souvent elles se félicitent en se disant qu'elles n'ont pas changées, et malheureusement l'esprit ne change pas très rapidement. C'est une des raisons pour lesquelles nous avons vécu un nombre incalculable de vies, d'expériences différentes; aussi longtemps que nous n'aurons pas réalisé que nous vivons dans un monde d'illusions, de chimères, nous continuerons à faire expérience sur expérience, jusqu'à ce que nous connaissions vraiment ce qu'est le mode de fonctionnement de notre courant de consciences, la façon de le transformer et d'éliminer toute ignorance et toutes illusions de celui-ci.

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Certains êtres réalisés se souviennent de leurs vies passées et il existe une nombreuse littérature à ce sujet, notamment un livre écrit par un Lama thibétain (Kyongla Rato Rimpotché : my life and lives). Après avoir médité sur cette question il devient évident qu'il ne peut en être autrement, que, de la même façon que nous savons que le soleil est dans le ciel, même si nous le voyons pas, de la même façon nous pouvons parvenir à la certitude de la re-naissance sans avoir le souvenir de nos vies passées.

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Puisque nous avons vécu un nombre incalculable de vies, il en découle que les êtres rencontrés aujourd'hui ont forcément été un jour notre père, notre mère, frère ou soeur, etc.

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Puisque ces êtres rencontrés ont eu pour nous l'infinie gentillesse d'un père ou d'une mère, qu'ils se sont occupés de notre éducation pendant de nombreuses années, nous ne pouvons avoir envers eux qu'un sentiment d'amour, de gratitude, et éprouver l'immense désir de leur apporter le bonheur et de les libérer de la souffrance.

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Puisque chaque être rencontré a un jour été notre père ou notre mère, il ne peux donc plus y avoir d'ennemi, d'étranger, chacun des êtres nous devient un ami précieux dont la perte serait immensément déplorable.

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Puisque ces êtres ont été nos mères, comment pourrions-nous les laisser mourir de faim dans les camps éthiopiens ou soudanais, comment pourrions nous les laisser végéter dans les camps de réfugiés en Thaïlande, Malaisie, etc. Comment pourrions nous rester indifférents devant la souffrance des Afghans délogés de leur pays par les bombes au phosphore, comment pourrions-nous les laisser s'entretuer dans les guerres civiles ? Chacun d'entre nous porte sa part de responsabilité par un manque d'intérêt, par une attitude de laisser faire, l'abandon à un sentiment d'impuissance devant des évènements d'une telle ampleur.

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LA CAUSE DE LA SOUFFRANCE
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Pour pouvoir éliminer la souffrance, il nous faut commencer par en étudier la cause primordiale et les causes secondaires.

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La cause principale de la souffrance reste encore et toujours l'ignorance.

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L'ignorance, tout d'abord, de notre mode d'existence, par une façon erronée d'appréhender ce que nous sommes et ce que sont l'ensemble des phénomènes.

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Nous nous basons sur un sentiment d'existence individuelle, d'un "je" dont les caractéristiques seraient permanentes, vivant de façon indépendante, dans l'oubli volontaire du seul évènement dont nous soyons certains : notre mort prochaine.

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Si nous y pensons, nous devons reconnaître que pour continuer à exister nous avons besoin de nourriture, de boisson, d'une température agréable, d'habillement, de logement. Tous ces éléments nous sont fournis par l'ensemble des êtres et de l'univers. Ici donc reconnaissons notre dépendance de l'ensemble des phénomènes.

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D'autre part, notre sentiment d'un "je" se base sur une combinaison corps-esprit dont la durée est limitée; de plus, cet ensemble n'est pas identique à celui existant lorsque nous étions enfant et sera différent lorsque nous serons vieux. Ici reconnaissons l'impermanence de ce "je".

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Nous avons donc créé de toutes pièces une image de nous-mêmes, de ce que nous croyons être (homme, femme, jeune, vieux, pauvre, riche, malade, en bonne santé, français, anglais, etc.) et nous consacrons une énergie incalculable à maintenir et à défendre cette image. Si quelqu'un tend à critiquer une des caractéristiques réelles ou supposées de cette image, nous nous sentons offensés ou insultés et avons parfois des réactions violentes.

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Mais puisque nous ne sommes pas ce que nous croyons être et ne sommes pas ce que les êtres rencontrés croient que nous sommes, pourquoi donc réagir inconsidérément ? De cette image de soi maintenue avec grande énergie, nous éprouvons un ensemble de sentiments basés sur une dualité attraction/répulsion. Dans la catégorie attraction se trouvent le désir, l'attachement, la cupidité, l'avarice. Dans la catégorie répulsion se trouvent la haine, la colère, l'aversion, le dégoût, la jalousie, l'envie.<o:p></o:p>

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Parce que nous avons le désir de conforter notre image, nous utiliserons notre énergie à acquérir des biens matériels tels que maison, appartements, résidences principales et secondaires, vêtements à la mode ou gadgets tels que caméscope, chaîne Hi-Fi, etc.; ou à essayer d'acquérir des biens immatériels sous la forme de connaissances de techniques, de savoir-faire, de visites de pays lointains, etc.

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Par attachement pour ces mêmes possessions, nous tuerons en "légitime défense" le cambrioleur entrant dans notre villa, nous mentirons pour ne pas avoir à payer trop d'impôts, nous paierons de fortes primes d'assurances ou mettrons en déficit la Sécurité Sociale, etc.

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Par avarice nous laisserons mourir de faim des enfants (aujourd'hui encore chaque 3 secondes un enfant meurt de faim dans le monde) sans défense et sans parents, nous refuserons l'entrée de notre pays à des réfugiés ayant perdu tout ce qu'ils avaient et souvent même des membres de leurs familles massacrés par des soldats envahissant leurs pays.

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Par appât du gain nous perdrons chaque semaine des milliards de francs au tiercé ou à la loterie/au casino ou dans des spéculations hasardeuses, si nous ne nous laissons pas escroquer par des financiers promettant des taux d'intérêts anormalement élevés...

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Par haine ou par colère nous tuerons l'étranger ou celui qui prend notre place de parking. Déjà nous refoulons les travailleurs sans papiers, ennemis de notre propre prospérité, nous refusons à celui qui crée des richesses une place dans notre société.

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La constatation faite pour ce qui nous est le plus proche, notre ego, se vérifie pour l'ensemble des autres phénomènes. La seule constante dans notre univers étant l'impermanence, nous devons nous souvenir que tous les biens auxquels nous sommes tant attachés disparaîtront un jour : le vase Ming se brisera, le Monet brûlera, la voiture sera accidentée, le pantalon sera déchiré et les chaussures percées, le disque rayé, le tube TV implosera...

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Quant aux êtres auxquels nous sommes attachés nous savons aussi que nous les perdrons, l'enfant nous quittera, l'ami changera de région ou d'emploi, et la mort nous séparera définitivement.

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Les tibétains parlant anglais disent : "in meeting there is parting", dans la rencontre il y a la séparation. Chaque construction contient le germe de sa destruction.

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Par la méditation quotidienne sur ces éléments nous parvenons à savoir jouir de chaque instant puisqu'il est unique, qu'il ne dure pas, réalisant parfaitement que nous ne serons pas éternellement en compagnie de l'être cher, nous parvenons à apprécier pleinement chaque être dans son individualité, son caractère unique, même si certains de ses traits de caractère peuvent nous choquer ou nous déplaire.

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De plus, après avoir étudié le mode de fonctionnement de l'esprit, nous nous rendrons compte que nous n'exprimons que ce que nous sommes et qu'ainsi, des qualités ou défauts que nous attribuons à l'autre ne sont que ceux qui nous sont propres. Ainsi devons nous à notre méconnaissance de ce que nous sommes et de ce que sont réellement les phénomènes et commettre des actes qui entraîneront la souffrance chez ceux qui nous entourent et par conséquent pour nous-mêmes.

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Les phénomènes étant dépendants les uns des autres, chaque action a des résultats se propageant à travers l'univers tels des vagues dans l'océan. Cela a été nommé loi de cause à effet ou karma. Mais le karma n'est pas une loi mécanique, ni une force simple, ni une espèce d'entité divine vengeresse ou de juge-arbitre, ce n'est pas non plus un grand registre où tous les actes seraient comptabilisés; je comparerais plutôt cela à un organisme vivant, une cellule se multipliant. En effet les Lama tibétains disent que le karma est "expansif", ainsi, d'une toute petite graine jaillit un séquoia de plus de cent mètres, d'un spermatozoïde et d'un ovule croît un être de plus d'un mètre quatre-vingt, d'une action infime peuvent ainsi provenir des résultats gigantesques. Le karma n'est pas une chose simple explicable en deux lignes.

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D'une façon simpliste nous pourrions reprendre le proverbe disant que celui qui tue par le glaive périra par le glaive, c'est à dire si nous tuons nous seront tués, si nous volons nous serons volés.

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Mais non seulement il y a l'effet choc en retour, mais il y a aussi l'impression laissée par l'action commise et l'émotion éprouvée sur le moment, deux autres facteurs à considérer.

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Si nous éprouvons une vive émotion au moment de l'action, la trace laissée dans le courant de consciences en sera d'autant plus forte. Cette impression, dite impression karmique, sera ensuite la cause principale qui, lorsque l'ensemble des causes et conditions sera réuni, fera que se produira pour nous l'acte que nous avons commis envers autrui. Qu'il soit qualifié de bon ou de mauvais ne change rien, la cause sera suivie d'effet, même si un laps de temps énorme s'écoule.

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En fait, l'ensemble des impressions enregistrées dans notre courant de consciences détermine ce que nous sommes aujourd'hui et notre comportement quotidien. Ainsi le karma peut-il être considéré au niveau particulier de la cause unique ou au niveau général : notre attitude face à la vie et notre renaissance prochaine.

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De la même façon, il existe un karma individuel et un karma collectif : celui d'une famille, d'un village, d'une ville, d'une province, d'un peuple, d'une nation. Les impressions karmiques sont conservées de vie en vie, jusqu'à ce que nous éprouvions le résultat de nos actes, il est donc appelé définitif. Nul ne peut effacer de notre courant de consciences ces impressions karmiques si ce n'est nous-mêmes en pratiquant certains méthodes de purification lorsque nous avons atteint une bonne compréhension des enseignements du Bouddha et une certitude inébranlable dans la validité de ses enseignements, certitude obtenue après l'écoute, l'étude et la méditation sur ces enseignements en fonction de notre expérience personnelle.

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Nous pouvons maintenant recevoir ces enseignements de professeurs qualifiés dans notre propre pays puisque depuis plusieurs décennies des moines bouddhistes résident en Occident (voir ma liste d'adresses des centres bouddhistes).

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Ce professeur, ce guide spirituel peut être appelé gourou ou lama, cela importe peu, il nous faut avant tout être certain qu'il est le vivant exemple de ce qu'il prêche. Les tibétains disent que : "de la même façon que le gourou doit étudier le disciple pendant douze ans, le disciple doit étudier le gourou pendant douze ans".

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Avant d'effectuer un achat important, nous prenons certaines précautions, étudions la qualité du produit, les diverses garanties, le service après-vente, ceci pour un acte qui n'engage que partiellement notre être et pour une durée limitée.

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Or, lorsque nous nous engageons auprès d'un guide spirituel et décidons de mettre en pratique ses enseignements, nous engageons la totalité de notre être et ce pour une durée peut-être supérieure à plusieurs vies humaines. Si le gourou n'est pas qualifié, nous pouvons très bien nous retrouver dans des situations inconfortables si nous n'y perdons pas la vie. Si ce qu'il enseigne ne représente pas une vue juste nous n'atteindrons pas notre but, la libération de la souffrance et la bouddhéité pour le bien de tous les êtres.

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Le choix d'un guide spirituel et d'une tradition est donc d'une importance extrême, vitale et l'erreur peut être fatale.

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Le gourou doit avoir les qualifications suivantes : il doit avoir développé son esprit en ayant reçu et pratiqué de nombreux enseignements, garder une conduite pure (éthique - shila), avoir développé l'esprit d'éveil, une bonne compréhension de la vacuité (shunyata), et une grande compassion, avoir la capacité de disperser tous les doutes chez ses disciples, posséder la tradition orale complète des initiations tantriques et conserver ses voeux avec une pureté totale.

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Notre libération de la souffrance et l'obtention d'un bonheur durable (nirvana) dépendant des pratiques dévotionnelles mentales et physiques à notre ami spirituel, nous devons pratiquer exactement suivant ses instructions, avec une foi entière, indestructible. En ayant une foi totale, complète, en notre ami spirituel, notre "directeur de conscience", incarnation, représentation vivante du Bouddha, nous pouvons atteindre nos objectifs. Mais, pour cela, il est essentiel d'écouter attentivement ses enseignements, de suivre ses conseils, de mettre en pratique les méthodes indiquées.

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De la même manière que pour couper notre soif il ne suffit pas de voir de l'eau, il nous faut la boire, de la même façon pour réaliser la bouddhéité il ne suffit pas d'étudier, de courir d'initiation en initiation, il faut aussi pratiquer.

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Le Gourou Bouddha Shakyamouni disait à ses élèves : "vous ne devez pas accepter mes enseignements parce que l'on m'appelle le Bouddha, mais, de la même façon qu'un bijoutier teste de plusieurs manières la matière pour déterminer si c'est bien de l'or, vous devez tester ces enseignements à la lumière de votre expérience".

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Au début de la pratique spirituelle, nous recevons des enseignements d'un être humain, car notre esprit étant encore complètement sous l'emprise de l'ignorance et des délusions nous ne sommes pas encore à même de recevoir les messages, les enseignements que nous donne constamment l'univers et dépendons donc encore d'un enseignement sous forme de discours, de livres et de cassettes.

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Par la suite, nous en venons à réaliser que la vie entière est source d'enseignements, que tous les êtres peuvent nous apprendre ce que nous ne savons pas encore, si nous laissons notre esprit s'ouvrir, tout nous sera source de sagesse. Puis nous reconnaissons enfin que le gourou est toujours présent en nous, qu'il ne se trouve pas à "l'extérieur", mais en nous. Le gourou intérieur est notre propre sagesse se développant grâce à la pratique de la méditation, au développement de nos qualités potentielles, au maintien d'une certaine éthique, d'un certain "code de conduite".

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Excédés par l'inconfort des situations vécues, certains êtres prennent refuge dans la drogue ou dans l'alcool, ou se défoulent en activités sportives, ou dans la nourriture, ou bien s'abrutissent de bruit, de vitesse, ou à regarder de stupides programmes à la télévision, pour oublier la réalité (telle qu'ils la vivent) de leur situation. Or nous savons tous que ces "refuges", loin d'apporter une solution à nos "problèmes" ou soulager notre souffrance, ne font que les reporter ou les aggraver.

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Afin de modifier réellement les situations "désagréables", il nous faut trouver un refuge qui ne soit pas décevant et ne soit pas un facteur aggravant.

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Après avoir constaté que certains points des enseignements donnés par le Bouddha correspondent effectivement à notre expérience, qu'effectivement la souffrance est présente en ce monde, qu'effectivement nous faisons tous l'expérience douloureuse de la naissance, de la souffrance, de la maladie, du vieillissement et de la mort, qu'effectivement notre vision du monde est perturbée par l'image fausse de notre perception de notre être, de notre perception faussée de l'ensemble des phénomènes, après avoir confirmé la validité de ces enseignements, nous concluons que le reste des enseignements peut nous apporter une solution, un chemin, des méthodes nous permettant de nous libérer de la souffrance.

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Ainsi nous abandonnons des refuges décevants pour aborder un refuge stable et nous offrant la libération de la souffrance et l'obtention d'un bonheur durable.

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PRENDRE REFUGE
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La pratique de la prise de refuge bouddhique se fait en trois points : refuge en l'enseignant (le bouddha), refuge en l'enseignement (dharma), refuge en ceux qui pratiquent l'enseignement (sangha).

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Nous prenons refuge en Bouddha car il est amour infini, compassion infinie, sagesse infinie, et qu'il a suivi tout le chemin que nous nous proposons de parcourir, partant d'un état de confusion et d'ignorance, d'un esprit incontrôlé et complètement sous l'influence des facteurs mentaux perturbateurs tels que la haine, l'envie, la colère, l'orgueil, le désir, l'attachement, l'avarice, pour atteindre la perfection d'un état d'être où les qualités d'amour, de compassion et de sagesse sont développés à l'infini, où plus aucune trace des facteurs mentaux négatifs ne subsiste. Lama Thoubten Yéshé disait que l'expansion de la conscience est infinie et nous pouvons en faire l'expérience.

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Je sais que certains douteront de la possibilité d'atteindre la bouddhéité, que cela peut leur paraître trop beau, trop merveilleux. Pourtant, il suffit de connaître un tant soit peu l'histoire pour savoir q'un grand nombre d'êtres humains ont atteint ces sommets, tels que le Yogi Milarépa, Gourou Rimpotché Padmasambhava, Lama Tsong Kha Pa, et plus près de nous occidentaux, Saint François d'Assise, Thérèse de Lisieux, etc.

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Nous avons la chance de bénéficier d'une histoire connue de plus de trois millénaires et nombreux sont les êtres humains de ces trois millénaires ayant décrit leurs expériences.

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Il n'y a donc aucun doute à avoir, nous pouvons nous permettre de faire confiance à ce chemin ouvert devant nous. Oui, après quelques années de pratique, nous constaterons un changement surprenant et une évolution favorable, positive; nous verrons notre esprit s'assouplir, s'ouvrir, et trouverons la paix et la sérénité promises. Mais pour cela, il nous faut faire le premier pas, le plus dur, c'est à dire rencontrer ceux qui nous permettront de recevoir les enseignements et les initiations nécessaires à notre évolution, à notre pratique spirituelle (voir ma liste d'adresses des centres bouddhistes).

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Il est courant d'entendre les Lamas dire que celui qui a pris Refuge en les Trois Joyeux (Bouddha, Dharma, Sangha) n'aura plus à s'inquiéter des nécessités de la vie (s'alimenter, se loger, se vêtir), et vous aussi pourrez en faire l'expérience : lorsqu'il y a une très forte prise de Refuge, les besoins essentiels seront couverts sans que nous ayons vraiment à nous en préoccuper.

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Ayant donc pris Refuge, nous pourrons ensuite recevoir des enseignements plus élevés et des initiations réservées à ceux remplissant certaines conditions telles qu'avoir développé l'esprit d'illumination, avoir une bonne compréhension du mode d'existence des phénomènes, avoir renoncé au monde d'illusions (appelé Samsara).

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Prendre Refuge c'est admettre la possibilité d'évolution de l'être humain, c'est faire confiance aux êtres qui nous entourent et avoir confiance en nous-mêmes, c'est développer la certitude que la perfection est de ce monde, qu'elle EST ce monde, que nous pouvons l'atteindre.

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C'est aussi admettre que s'il nous semble apercevoir une défectuosité en ce monde, ce n'est peut-être pas le monde qui est défectueux, mais nous-mêmes. C'est donc reconnaître nos propres défauts, nos propres erreurs, cesser de faire porter aux autres et au monde entier ou à un Dieu X, Y ou Z, la responsabilité de ce qui nous arrive, bon ou mauvais. C'est enfin savoir être capable d'assumer la direction de notre propre vie, c'est cesser d'entretenir de toute notre énergie nos illusions, nos préconceptions, nos préjugés au sujet de la réalité et des êtres qui nous entourent. C'est accepter d'en être au point où nous en sommes, soumis à la confusion, à l'ignorance, aux émotions, aux énergies instinctives nous habitant, qu'elles soient jugées, qualifiées de positives ou négatives.

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C'est cesser d'entretenir une attitude mentale soupçonneuse et fermée pour laisser l'amour et la compassion croître en notre courant de consciences, ouvrir notre coeur et notre esprit.

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En prenant Refuge, nous reconnaissons qu'en dépendance du reste de l'univers, grâce à l'immense bonté de l'ensemble des êtres, grâce à ceux nous ayant précédés sur le chemin, les Bouddhas du passé, grâce à ceux nous accompagnant aujourd'hui, les Bouddhas du présent, nous devons être les Bouddhas du futur.

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Et puisque les êtres nous permettent de développer la bouddhéité en nous fournissant les moyens nécessaires pour ce faire, nous faisons le serment de manifester notre gratitude en leur montrant le chemin permettant la libération de la souffrance et l'obtention d'un bonheur durable (Nirvana).

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Nous prenons Refuge en Bouddha car c'est l'état d'être où toutes les potentialités de l'être humain ont été développées à l'infini, où toutes négativités ont été éliminées, car le Bouddha nous montre le chemin de la liberté, du bonheur, nous protège à tout instant des entités négatives (extérieures ou intérieures).

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Nous prenons Refuge en le Dharma car ce sont les moyens habiles nous permettant cette libération de la souffrance du monde d'illusions et cette atteinte du bonheur (Nirvana) par la vue juste du véritable mode d'existence des phénomènes, car c'est le chemin que nous parcourons entre la confusion, l'ignorance, et la bouddhéité, l'omniscience.

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Nous prenons Refuge en le Sangha, car c'est la communauté de nos frères et soeurs, disciples directs ou indirects du Bouddha, c'est l'ensemble des êtres plus ou moins près de la bouddhéité parcourant le même chemin que nous. Dans l'immédiat nous dépendons aussi du Sangha pour recevoir les enseignements du Bouddha, c'est grâce au Sangha que nous entrons en contact avec ceux-ci puis développons notre connaissance et pratiquons les méthodes préconisées par le Bouddha. En conséquence, notre attitude envers le Sangha se doit d'être toujours bienveillante, nous lui apportons notre aide dans la mesure de nos moyens et nous réjouissons de l'ensemble des actions positives réalisées par celle-ci. Pour notre propre bien, en effet, sachons nous réjouir des bienfaits accomplis par les autres êtres.

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Prendre Refuge en les Trois Joyaux : Bouddha, Dharma, Sangha, c'est effectivement comme entrer en un Refuge de montagne, une fois pris refuge, les éclairs peuvent bien éclater dans le ciel, le tonnerre peut bien gronder, la pluie peut bien tomber en bourrasques, la neige descendre à gros flocons, le vent hurler, tout cela ne nous touche pas, ne nous atteint pas, ne nous émeut pas, nous sommes protégés et devenons solides comme le granit, inébranlables, inamovibles.

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Les tourments de la vie continuent bien sûr à se produire, mais il ne nous affectent plus, ou tout au moins plus de la même manière. Tout obstacle, tout "malheur", toute "souffrance", devient source d'enseignements, de sagesse, au lieu d'être objet de complaintes inutiles et gênantes pour notre entourage. Nous acquérons ainsi, par la prise de Refuge en les Trois Joyaux, la possibilité de transformer le poison en nectar, les ordures en bijoux, la souffrance en source de béatitude, d'énergie, de jouvence.

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Prendre Refuge, c'est aussi acquérir la certitude que nous aurons la protection de tous les Bouddhas et Bodhisattvas (fils des Bouddhas) pour toutes nos vies à venir, jusqu'à ce que nous atteignons nous-mêmes l'illumination, que ceux-ci interviendront en notre faveur en cas de besoin, qu'ils nous accompagneront partout où nous irons, qu'ils nous apporteront les réponses à nos questions, que grâce à leur appui nous développerons nos facultés intellectuelles et physiques proportionnellement à nos efforts, que par leurs bénédictions nous trouverons la béatitude en notre esprit, que les obstacles se dissiperont et qu'ultimement nous atteindrons à notre tour à l'omniscience et à l'infinitude.

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Prendre Refuge est le fondement de tous les chemins menant à l'illumination de tous les voeux, de toutes les initiations que nous recevons ensuite (à ma connaissance, il est possible à un laïque de prendre une centaine de voeux et de recevoir plus de trois cents initiations, si toutefois il est prêt à s'engager pour la durée de sa vie à respecter ces voeux et à pratiquer les méditations afférentes aux initiations reçues).

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De leur côté, les Trois Joyaux : Bouddha, Dharma et Sangha, nous accordent leur protection constante, nous guident et illuminent notre chemin, mais, de notre côté, nous avons à respecter ces enseignements, à les mettre en pratique, il y a donc engagement réciproque.

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Une image utilisée par les Lamas est celle de la Lune et des bols. Si les bols sont pleins d'eau, la lumière de la Lune se reflètera, s'ils sont vides, il ne se passera rien. Le Bouddha est donc constamment présent, ouvert, prêt à nous aider, à nous montrer le chemin, ne soyons donc pas comme des bols vides, ne refusons pas son aide, il ne tient qu'à nous de la recevoir, de nous ouvrir à l'amour, à la compassion, à la sagesse.

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Le Bouddha ayant un amour et une compassion infinis pour tous les êtres sans exception, sans discrimination, il enseigne, aide et protège de manière égale et équanime, aussi bien celui qui l'insulte ou le blesse, que celui qui fait des offrandes. Il ne dépend que de nous d'être ouverts et réceptifs ou non.

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Pour prendre Refuge valablement, nous devons étudier les qualités des objets de Refuge et nous les rappeler quotidiennement. Il est bénéfique également d'offrir chacun de nos repas ou boissons aux Trois Joyaux avec la pensée sincère que nous ne consommons pas cette nourriture ou ces breuvages par désir ou par recherche du plaisir qu'ils peuvent nous procurer, mais pour conserver notre corps en bonne santé, dans le but d'atteindre le plus rapidement possible la bouddhéité pour le bénéfice de tous les êtres, afin de pouvoir à notre tour offrir Refuge et protection.

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Lorsque nous vivons au milieu de non-bouddhistes, nous devons nous rappeler qu'ils n'ont pas eu l'immense chance de pouvoir écouter et étudier les enseignements du Bouddha, et, motivés par la compassion, nous transmettons ceux-ci, sans esprit missionnaire ni sectaire, si la demande nous en est faite, et en menant une vie tournée vers les autres, par notre exemple, nous les inciterons à s'intéresser au Dharma.

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Lorsque nous nous trouvons en position difficile, notre esprit entier se tournera avec confiance vers les Trois Joyaux, ayant la certitude qu'ils nous permettront de trouver une solution à nos problèmes. Seuls ils pourront nous aider valablement, efficacement, avec une fiabilité de 100%, et si nous nous tournons au contraire vers des solutions "temporelles", "mondaines", nous ne ferons qu'aggraver notre situation.<o:p></o:p>

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Les bénéfices de la prise de Refuge étant illimités, nous générerons la pensée du Refuge chaque jour et réciterons la prière du Refuge six fois par jour, trois fois le matin au lever et trois fois le soir au coucher. En récitant la prière, ayons le sentiment de recevoir la protection des Trois Joyaux.

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La prise de Refuge est la fondation de toutes les pratiques suivantes, notamment celles de purification de l'esprit et des empreintes karmiques.

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LA FORMULE<o:p></o:p>

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LA FORMULE EN SANSCRIT

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Om namo gurubhyai<o:p></o:p>

Om namo bouddhaya<o:p></o:p>

Om namo dharmaya<o:p></o:p>

Om namo sanghaya<o:p></o:p>

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LA FORMULE EN FRANCAIS

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je prends refuge en le gourou<o:p></o:p>

je prends refuge en le bouddha<o:p></o:p>

je prends refuge en le dharma<o:p></o:p>

je prends refuge en le sanghay<o:p></o:p>

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LA FORMULE MAHAYANA EN FRANCAIS

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En Bouddha, Dharma et Sangha, moi-même et l'ensemble des êtres<o:p></o:p>

prenons Refuge jusqu'à l'illumination<o:p></o:p>

par la pratique des six vertus transcendantales<o:p></o:p>

puissè-je atteindre l'illumination<o:p></o:p>

pour le bénéfice de tous les êtres<o:p></o:p>

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Pour prendre Refuge, il nous faut visualiser Bouddha assis en lotus sur un trône, à ses pieds se trouvent huit lions, deux à chaque coins du trône. Le Bouddha est vêtu des habits du moine et son corps est fait de lumière.

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Nous sommes entourés de tous les membres de notre famille, de nos amis, de nos ennemis et de milliards d'êtres inconnus. Lorsque nous récitons la prière du refuge, tous les êtres nous entourant la récitent en même temps, et, en réponse, le Bouddha émet des rayons de lumière, ces rayons purifient nos corps, parole et esprit, toutes empreintes karmiques négatives, toutes tendances négatives, toute ignorance, attachement, désir, cupidité, avarice, haine, colère, répulsion, étroitesse d'esprit, orgueil, toutes causes latentes de maladies ou d'accidents.

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Notre corps se transforme à son tour en lumière, nous éprouvons un sentiment de béatitude, de plénitude, d'amour et de compassion.

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Les êtres nous entourant subissent également, simultanément les mêmes transformations et nous nous trouvons en présence de milliards de Bouddhas lumineux et rayonnants emplissant tout l'espace.

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Prendre Refuge c'est s'engager à écouter, étudier, méditer les enseignements du Bouddha et suivre les conseils qui nous seront donnés par notre ami spirituel. C'est donc suivre le chemin indiqué notamment au niveau des voeux de libération, de bodhisattva et des voeux tantriques.

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Les voeux de libération individuelle (pratimoksha) nous permettront de réunir les conditions favorables à notre pratique du Dharma en cessant de commettre des actions négatives, nuisibles, par le corps, par la parole ou par l'esprit.

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Nous nous engageons donc à cesser de prendre la vie d'un être quel qu'il soit (humain, animal ou autre), à cesser de prendre ce qui n'est pas donné (ne pas voler + cesser de ne pas rendre ce qui nous a simplement été prêté ou confié en dépôt + ne pas prendre ce qui n'a pas été donné), à cesser de nous engager dans une activité sexuelle inappropriée.

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En ce qui concerne les actions négatives commises en esprit, nous nous engageons à cesser d'entretenir des pensées motivées par le désir, la cupidité, l'avarice, la jalousie, le souhait de nuire aux autres et de nous réjouir de leurs malheurs, à cesser d'entretenir des opinions fausses au sujet du véritable mode d'existence des phénomènes.

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Nous nous efforçons au contraire de nous réjouir des activités bénéfiques dont nous avons connaissance, de développer une vue juste, une attitude mentale positive, bienveillante, cessant de discriminer entre ami, ennemi et étranger puisqu'ils ont tous été un jour nos parents, également bons pendant de longues années envers nous. Nous entretenons une attitude mentale ouverte et généreuse, désireux d'éliminer la souffrance et la cause de celle-ci du courant de consciences des êtres rencontrés, et de leur montrer le chemin menant à un état d'être de bonheur durable (Nirvana), offrant Refuge et Protection (physique et spirituelle) à ceux désireux de l'obtenir de nous.

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Réalisant l'immense souffrance des êtres, nous formulons le voeu d'atteindre rapidement, le plus rapidement possible, la bouddhéité pour pouvoir libérer les êtres de cette souffrance, et, pour ce faire, de pratiquer les six vertus transcendantales et de nous engager dans les trente sept pratiques des Bodhisattvas (voir le livre à ce sujet).

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Ayant pris Refuge et rencontré notre Gourou, notre meilleur ami, nous respectons les voeux de libération, des Bodhisattvas, et les voeux tantriques.

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Les Lamas disent qu'en respectant les voeux tantriques, même si nous ne nous engageons pas en d'autres pratiques, nous atteindrons l'illumination en seize vies.

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Si les fondations (renoncement, Bodhicitta, Shunyata) sont fermement établies en notre esprit, nous pourrons pratiquer les Tantras, méthodes de transformation de l'esprit permettant d'atteindre, si les conditions sont réunies, l'état de Bouddha en trois ans et même en trois mois.

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Lorsque nous avons pris Refuge, nous commençons à étudier le chemin que nous aurons à parcourir, comme lorsque nous désirons voyager nous étudions les cartes. Nous apprendrons donc que pour dissiper les 84000 sortes d'illusions entretenues par les êtres, le Bouddha a donné 84000 enseignements.

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Puis nous étudierons les différents "véhicules" proposés pour parcourir ce chemin. Tout d'abord l'on entendra parler du Hinayana encore appelé Théravada, le véhicule permettant d'atteindre la libération (nirvana) pour soi-même.

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Puis l'on étudiera le Mahayana, le grand véhicule permettant d'obtenir la bouddhéité après trois éons de pratique (un éon représente la durée de vie d'un univers).

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Et finalement, réalisant qu'attendre trois grands éons pour pouvoir atteindre l'état de Bouddha et pouvoir effectivement aider les êtres est impossible à endurer, nous étudierons le véhicule des Tantras (Tantra-yana) pour pouvoir atteindre l'état de Bouddha en cette vie même.

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L'ESPRIT D'ILLUMINATION (BODHICITTA)<o:p></o:p>

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L'esprit d'illumination (autrement appelé Bodhicitta), est l'aspiration présente en tout être (à un degré plus ou moins grand) de retrouver l'état d'esprit clair et pur, sans tâches, qui est notre nature réelle. Cet esprit d'illumination se développe grâce à la compassion (appelée Bodhicitta relative), liée à la perception juste de la nature réelle des phénomènes (Bodhicitta ultime), à la bonne compréhension, à la réalisation du mode d'existence véritable des phénomènes. Ici encore, pour approcher l'Ainséité (Tadyatha), la vérité, la réalité, nous prenons appui sur un couple compassion/sagesse.

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Sans compassion, sans sagesse, point d'obtention du résultat (phal), paix, sérénité, omniscience. C'est une condition sine qua non.

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Il faut l'union de ces deux forces, de ce couple, pour dépasser, dissiper, l'état d'ignorance, les voiles d'inconnaissance et transmuter les éléments.

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Avant chaque initiation, les Lamas répètent inlassablement : sans amour, sans compassion, la pratique des techniques du Yoga, de Tantra les plus élevés n'apporteront aucun résultat (si ce n'est la folie !).

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L'exemple repris couramment pour illustrer ce fait est celui de la graine. L'initiation étant la graine, notre champ de conscience étant le sol, l'amour et la compassion étant l'eau et la sagesse étant la chaleur. Si les quatre conditions sont réunies, la graine deviendra un arbre et celui-ci portera ses fruits. Si l'une des quatre conditions vient à manquer, le résultat ne pourra être obtenu.

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Ainsi, avant même que de recevoir une initiation, il est nécessaire de bien comprendre que notre activité ne saurait avoir lieu pour nous permettre d'obtenir des résultats pour nous-mêmes, mais bien pour nous permettre de délivrer les êtres de la souffrance et de leur apporter le bonheur.

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Mais aussi, tout en travaillant pour le bénéfice de l'ensemble des êtres, les résultats annexes, accessoires, peuvent être une augmentation de notre longévité, une amélioration notable de notre état de santé, une plus grande prospérité, l'acquisition de pouvoirs psychiques tels que lecture de l'esprit des êtres rencontrés et possibilité de connaître les évènements futurs probables, ainsi que les vies passées et futures probables de ces êtres.

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Tous ces résultats ont été expérimentés par une grande quantité d'êtres humains au long de notre histoire enregistrée, même aujourd'hui il est possible de rencontrer des êtres possédant ces pouvoirs et des équipes de chercheurs scientifiques étudient ces pouvoirs.

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Ces résultats annexes peuvent bien sûr être enviables mais ne peuvent, ne doivent, en aucun cas, être en eux-mêmes le facteur motivant de notre activité. Encore et toujours, à chaque enseignement, les Lamas répètent encore et toujours que le plus important, notre motivation, doit être Bodhicitta, l'esprit d'illumination, c'est à dire vouloir atteindre la bouddhéité pour le bénéfice de tous les êtres conscients puisque seul un Bouddha peut valablement aider les êtres, nous devons donc atteindre cet état le plus rapidement possible.

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LE RENONCEMENT<o:p></o:p>

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Il ne s'agit pas de renoncer à posséder quoi que ce soit, ni à cesser d'acquérir de nouveaux biens, c'est en fait une attitude mentale détachée des sources de sensations, l'abandon de la recherche de plaisirs illusoires.

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Habituellement, comme instinctivement, nous surimposons à la perception d'objets la croyance, la préconception que ces objets sont source de plaisir, de bonheur durable.

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Si nous analysons correctement, nous nous rendons compte qu'aucun objet, aucun être ne nous a apporté totale satisfaction de façon permanente.

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Chaque objet des sens est appelé à se modifier, à disparaître, chaque situation, agréable ou désagréable, se modifie en son contraire. Si nous passons notre vie à rechercher la satisfaction de besoins, du plaisir, nous serons tels des enfants construisant des châteaux de sable que la prochaine marée détruira, et ainsi nous aurons complètement perdu notre temps et notre énergie.

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Si nous souhaitons véritablement nous libérer de la souffrance et trouver un bonheur durable, cessons de courir après des chimères et de construire des châteaux de sable pour nous consacrer à la purification de notre esprit et à notre développement spirituel, car nous n'emporterons avec nous que le souvenir de nos actions. Le jour de notre mort nous devrons laisser derrière nous époux, parents, enfants, amis, ennemis, maisons, animaux, véhicules, richesses.... nous n'aurons que des souvenirs.

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Si nos actions ont été "positives", sources de bonheur pour ceux qui nous entourent, nous quitterons cette vie sans peur et sans remords, avec la certitude de renaître dans un état d'existence supérieur et heureux. Si, par contre, nos actions ont été "négatives", sources de souffrance pour ceux qui nous entourent, nous quitterons cette vie dans la peur et les regrets, avec la certitude de renaître dans un état d'existence inférieur et malheureux.

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La vie est trop courte, même si elle dure cent ans, chaque seconde est précieuse et doit être employée avec le maximum de bénéfice pour l'humanité dans son ensemble. Chaque acte, même le plus insignifiant, peut avoir des conséquences incalculables, ainsi soyons toujours vigilants, à chaque instant, n'agissons pas inconsidérément, ne parlons pas sans avoir réfléchi, n'émettons pas de jugement car nous ne sommes jamais parfaitement au courant de la situation des êtres rencontrés.

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Pour renoncer au monde d'illusions, au Samsara, il n'est pas nécessaire de vendre tout ce que nous possédons, de changer notre manière de nous vêtir ou de nous nourrir. Renoncer c'est prendre conscience de la nature déceptive des phénomènes, de leur impermanence, de leur vacuité, de leur manque d'existence propre, de leur insubstantialité. C'est prendre conscience également de l'omniprésence de la souffrance en ce monde, et pour bien s'en libérer il faut bien la connaître, l'étudier, en connaître les causes.

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Le corps même en lequel nous vivons est source de souffrance, il nous faut le nourrir, l'abreuver, le vêtir, le chauffer, et pour cela nous dépensons une énergie incroyable, certains d'entre nous utilisant d'ailleurs tout leur temps pour obtenir ces résultats.

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LES SIX VERTUS<o:p></o:p>

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Après avoir établi les fondations, aplani le sol, la construction se poursuit par la montée des murs. En l'occurrence, après avoir pris Refuge, nous pratiquons les vertus transcendantales permettant le développement spirituel.

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Ces vertus transcendantales sont au nombre de six :

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   1. la générosité<o:p></o:p>

   2. la patience<o:p></o:p>

   3. l'éthique<o:p></o:p>

   4. l'énergie enthousiaste et constante<o:p></o:p>

   5. la méditation<o:p></o:p>

   6. la sagesse<o:p></o:p>

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LA GENEROSITE

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C'est une vertu essentielle sans quoi rien n'est possible. Comment pourrions-nous prétendre à l'expansion à l'infini de nos qualités si nous avons un esprit étroit et ne savons donner de nous-mêmes ? Cette vertu transcendantale, cette générosité n'est pas seulement une aptitude à aider financièrement les êtres en détresse, c'est aussi être capable de donner de son temps à ceux qui demandent à être écoutés, c'est aussi savoir conseiller ceux qui sollicitent notre point de vue, savoir partager les inquiétudes, les soucis, les craintes de ceux qui nous entourent.<o:p></o:p>

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C'est aussi savoir accepter ce que nous croyons être des défauts chez ceux avec lesquels nous vivons, car, en fait, ils ou elles ne sont que la parfaite réflexion de nos propres défauts, car nous n'exprimons que ce que nous sommes et ne voyons chez les autres que nos propres qualités et nos propres défauts puisque notre vision est entachée de la croyance erronée, instinctive en un ego auquel nous nous attachons.

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La pratique de la générosité est l'apprentissage du renoncement, du détachement de ce que nous croyons faussement être nos possessions, nos qualités, nos défauts, notre être.

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Au départ, il faut savoir bien sûr, donner une roupie à chaque mendiant lépreux qui nous la demande, puis savoir donner à chaque être ce qu'il nous demande, car en fait, ce qui nous est demandé est ce que nous nous demandons à nous-mêmes.

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La générosité consiste à ne rien vouloir retenir pour nous-mêmes, savoir se séparer de tout ce qui est important à nos yeux, serait-ce notre temps, notre argent, notre corps, notre énergie ou notre vie entière.

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LA PATIENCE<o:p></o:p>

C'est une vertu indispensable dans toutes les situations. A l'Occident, civilisation du presse-bouton, les gens sont de plus en plus impatients et vivent de plus en plus dans le court terme et pour leur plaisir immédiat, en sacrifiant les chances des générations futures, en hypothéquant l'avenir de l'humanité entière (cf. pollution atomique et déchets radioactifs, pollution atmosphérique et des océans, utilisation inconsidérée d'énergie irremplaçables ou polluantes, engraissement d'animaux de boucherie avec des céréales pouvant nourrir des êtres humains en train de souffrir de sous/malnutrition, surproduction à grands frais de produits laitiers, etc.) et c'est une vertu faisant de plus en plus défaut à nos semblables (se battre pour une place de parking en est un exemple typique).<o:p></o:p>

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Nous devons enfin admettre que nous vivons dans un univers où il nous faut du temps, beaucoup de temps, pour recueillir les fruits de nos investissements, de notre travail, pour voir pousser un arbre ou grandir un enfant, pour l'éduquer, ou pour modifier un état d'esprit.

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Il nous faut de la patience pour faire la queue à la poste, à la banque, pour nous faire comprendre, pour combattre la maladie, améliorer notre situation, construire une maison ou la réparer. De la même façon, il nous faudra de la patience pour voir se transformer notre esprit, pour atteindre le calme mental et la paix, la sérénité que procure la pratique de la méditation. Il nous faudra attendre au minimum plusieurs années ou décennies avant de constater un changement important.

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J'avais rencontré un jour un professeur de méditation transcendantale et il semblait découragé de n'avoir pas encore atteint de résultats notables après cinq ans de pratique.....

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Les tibétains pratiquent toute leur vie, pendant de nombreuses vies, et n'espèrent surtout pas avoir de résultat après un laps de temps aussi court (on ne "lévite" pas en pratiquant la méditation transcendantale pendant un week-end dans un hôtel quatre étoiles en Suisse -:) ROTFL).

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L'ETHIQUE

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Afin de pouvoir pratiquer correctement les méthodes enseignées par le Bouddha, il nous faut réunir un ensemble de conditions favorables, et pour que ces conditions favorables soient réunies nous avons un "code de conduite" à respecter. Les conditions favorables sont : une bonne santé, la liberté d'agir et de pratiquer notre religion, une longévité suffisante, une situation matérielle sans problème.<o:p></o:p>

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Nous ne pouvons réunir ces conditions si nous ne respectons pas une certaine éthique. Pour cela le Bouddha a indiqué pour les disciples laïques les règles suivantes appelées "voeux de pratimoksha" :

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   1. ne pas prendre la vie d'un être animé par un courant de consciences

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   2. ne pas prendre ce qui n'est pas donné<o:p></o:p>

   3. ne pas dire ce qui est faux<o:p></o:p>

   4. ne pas utiliser d'intoxicants<o:p></o:p>

   5. ne pas avoir d'inconduite sexuelle<o:p></o:p>

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Il est bien évident que si nous tuons, volons, mentons, nous droguons, trompons nos partenaires, nous aurons des ennuis, des problèmes sous une forme ou sous une autre.

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Si notre esprit est préoccupé par ces problèmes, ces ennuis, nous ne pourrons pratiquer correctement, nous ne pourrons nous concentrer sur les méthodes, nous ne pourrons étudier les enseignements permettant la libération de la souffrance et l'obtention d'un bonheur durable.

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L'ENERGIE ENTHOUSIASTE ET CONSTANTE

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Atteindre le sommet de l'Everest ne se fait pas sans efforts, sans une grande dépense d'énergie, et cela constamment, sans relâche. Si donc nous souhaitons atteindre le sommet de l'Everest spirituel, il est nécessaire d'utiliser une grande énergie (celle-ci est renouvelable à l'infini, pas comme les hydrocarbures -:)) ROTFL), de faire de grands efforts (du moins au début, car ensuite, par la force de l'habitude, ce qui semblait difficile devient facile), et de maintenir notre application constamment à cette pratique.<o:p></o:p>

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Un grand Lama tibétain, Chogyam Trungpa Rimpotché, a dit que si nous désirons nous engager sur cette voie spirituelle nous devons êtres prévenus qu'il s'agit d'un chemin sans retour, que ce chemin n'est pas fait pour les faibles, les lâches et les tièdes, mais pour les braves; qu'une fois engagés sur le chemin il nous faudra aller jusqu'au bout de celui-ci, mais combien merveilleux les résultats, quelle vision magnifique une fois au sommet de l'Everest, quelle pureté et légèreté de l'air....

<o:p></o:p>

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La persévérance, amie fidèle du pratiquant, lui permet de surmonter les moments de doute, de découragement (car ceux-ci existent) et de traverser les "orages d'illusions" les plus sévères que nous envoie "Mara" le maître des illusions.

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Depuis des milliards de milliards de vies nous vivons dans l'ignorance de notre mode d'existence réel, avons une habitude instinctive de cette vision fausse de l'univers, et cette habitude, cet instinct, cette vision fausse, ne se dissiperont pas du jour au lendemain, raison pour laquelle patience, persévérance et énergie enthousiaste nous sont nécessaires.

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LA MEDITATION

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Il est impossible d'atteindre l'ultime vérité, de faire l'expérience de celle-ci, lorsque notre esprit est sous l'emprise des émotions, sous l'influence des trois poisons pernicieux du désir, de la haine dans l'obscurité de l'ignorance.<o:p></o:p>

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<o:p></o:p>

Dans l'état d'esprit confus résultant de ces trois poisons, nous n'avons aucun libre arbitre, aucun contrôle sur nous-mêmes et nos pensées. Nous ne pensons pas, nous sommes pensés, nous n'agissons pas mais nous contentons de réagir, nous passons des journées entières comme dans un rêve, dans un brouillard d'inconscience, menés par l'impulsion d'une émotion, puis d'une autre prenant sa place.... ainsi passe toute une journée, une semaine, un mois, une vie où nous nous laissons enchaîner par le désir et l'insatisfaction, et demeurons esclaves des pulsions les plus basses, guère différents d'animaux vivant uniquement pour satisfaire les besoins essentiels de consommation et d'activité sexuelle.

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Pour contrebalancer la puissance de ces énergies brutes et violentes, il est indispensable de développer une présence à soi, une concentration pointue telle que notre esprit devienne comme un phare, comme un soleil dispersant de ses rayons les brumes des tendances négatives innées.

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Cette concentration, cette présence, se développe grâce à la pratique de la méditation. Tout d'abord nous pratiquons une méditation dite "de concentration" par la récitation de formules sacrées appelées "mantras", et par la visualisation d'entités symbolisant les qualités présentes en nous dont nous désirons le développement.

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Pour des chrétiens, les mantras peuvent être le "Notre Père" ou le "Je vous salue Marie", et la visualisation d'entités bénéfiques peut être celle de Jésus-Christ ou de Marie.

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Pour les disciples des Lamas tibétains, le choix des mantras et des visualisations correspondantes s'ouvre à l'infini, en fonction de l'individualité du disciple, et celui-ci devra demander l'initiation correspondante à son gourou.<o:p></o:p>

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Puis ayant établi une forte concentration, nous serons mieux à même d'étudier les enseignements du Bouddha et d'approcher les concepts les plus élevés du bouddhisme, tels que le vide d'existence propre des phénomènes (Shunyata), sans la réalisation duquel on ne saurait obtenir la libération de la souffrance, ou la chaîne d'interdépendance des phénomènes (pratityasamutpada), des douze liens nous enchaînant au monde d'illusions (Samsara).

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Ainsi la pratique de la méditation de concentration permet en retour la pratique de la méditation analytique, les deux devant se pratiquer et se développer simultanément, de pair. Il ne s'agit pas, bien sûr, de ne se consacrer qu'à une seule d'entre elles, mais, bien au contraire, d'utiliser l'une pour améliorer l'autre (développer la concentration pour améliorer l'analyse), le contraire se révélant également vrai (une bonne analyse motivant la pratique de la concentration par la découverte de l'ensemble des raisons nécessitant cette pratique).

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Le nombre des méthodes de méditation utilisées par les Lamas étant incalculable, et nombre d'entre elles ne pouvant se pratiquer sans initiation, je ne développerai pas plus avant ce sujet.

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LA SAGESSE

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Sans cette vertu, pratiquer les cinq autres nous permet d'obtenir des états d'existence confortables mais pas d'obtenir l'illumination. La sagesse discriminative obtenue par la concentration nous aide à faire disparaître de notre courant de conscience le désir et l'attachement aux biens et aux sensations, d'obtenir les pouvoirs extra-sensoriels, de vaincre les émotions conflictuelles et d'atteindre les différents états d'absorption méditative (samadhi) et enfin d'accéder à la perception juste de l'univers et de développer une compassion stable, infinie, pour l'ensemble des êtres.<o:p></o:p>

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Les cinq pouvoirs ordinaires dont l'obtention est possible sans avoir réalisé le mode d'existence réel des phénomènes (Shunyata) sont :

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   1. les pouvoirs miraculeux tels que se multiplier (incarnation simultanée en plusieurs corps), passer à travers les murs, etc.

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   2. entendre les voix humaines et divines de près et de loin ;<o:p></o:p>

   3. connaître les pensées des autres ;<o:p></o:p>

   4. se rappeler les vies passées ;<o:p></o:p>

   5. la vision des êtres mourant et reprenant naissance.<o:p></o:p>

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Un sixième pouvoir est atteint, grâce à la réalisation du mode d'existence juste des phénomènes, c'est la prise de conscience que tous les éléments perturbateurs ont perdu leur pouvoir de nous retenir en des plans d'existence inférieurs.

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La vision bouddhiste admet l'existence d'une infinité d'univers existant simultanément, certains ayant la possibilité de communiquer entre eux si leurs "types d'illusions" sont identiques.

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LE MAHA-YANA<o:p></o:p>

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Lorsque l'on a développé une compassion inébranlable pour l'ensemble des êtres, et que l'on désire atteindre la bouddhéité le plus rapidement possible pour être à même d'aider valablement les êtres avec lesquels nous sommes en relation, à ce moment-là on s'engage dans la pratique des Bodhisattvas, le Maha-yana, et nous parcourons cinq chemins successifs, sur dix niveaux différents.

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Les cinq chemins sont :

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   1. le chemin d'accumulation (sambharamarga)<o:p></o:p>

   2. le chemin de préparation (prayogamarga)<o:p></o:p>

   3. le chemin de la vision (darshanamarga)<o:p></o:p>

   4. le chemin de la méditation (bhavanamarga)<o:p></o:p>

   5. le chemin de la libération (vimuktimarga)<o:p></o:p>

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Les dix niveaux de Bodhisattvas sont appelés :

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   1. le joyeux (pramudita)<o:p></o:p>

   2. le sans-tâche (vimala)<o:p></o:p>

   3. le lumineux (prabhakari)<o:p></o:p>

   4. flammes de sagesse (arcishmati)<o:p></o:p>

   5. le dur à conquérir (sudurjaya)<o:p></o:p>

   6. la présence (abhimukni)<o:p></o:p>

   7. celui qui va loin (durangama)<o:p></o:p>

   8. l'inébranlable (acala)<o:p></o:p>

   9. la discrimination juste (sadhumati)<o:p></o:p>

  10. le nuage du Dharma (dharmamegha)<o:p></o:p>

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Le premier niveau de Bodhisattva (le joyeux) est atteint lorsque l'on entre sur le chemin de la vision (lorsque l'on réalise la vue juste : le véritable mode d'existence des phénomènes, vides d'existence propre : shunyata). Ayant obtenu cette réalisation, l'on est libéré du monde d'illusions (Samsara), et donc de la souffrance, et "habitons" le Nirvana, état de conscience serein, empreint de béatitude et de joie.

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Sur le chemin de la méditation (le quatrième des cinq), l'on passe du deuxième niveau au dixième niveau de Bodhisattva, à travers une multitude de transformations subtiles de l'esprit, les tendances les plus grossières ayant été éliminées par la réalisation de la vacuité d'existence propre, intrinsèque aux phénomènes.

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Pour résumer, le premier niveau est atteint au chemin de la vision (le troisième chemin), les neuf derniers niveaux sont atteints durant le chemin de méditation (le quatrième), et le dernier chemin est celui de l'état de Bouddha, où il n'y a plus rien à étudier.

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LE TANTRA-YANA
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Pour progresser rapidement à travers ces chemins et accéder à ces dix niveaux de Bodhisattva, pour ceux qui ont acquis un "fort sentiment d'urgence", pour qui rien n'est plus important que de pouvoir, le plus rapidement possible, aider valablement, avec une fiabilité de 100%, l'ensemble des êtres, car la pensée de leur souffrance leur est devenue intolérable, insupportable, pour ces êtres-là, la voie rapide, l'Océan des Tantras est ouvert. Mais, sans mauvais jeu de mots, comme dans tout océan, il est possible de s'y noyer.

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Sa Sainteté Tenzin Gyatso, le quatorzième Dalai-Lama, dit souvent : "nous, tibétains, avons des centaines de déités et n'en réalisons aucune, les Indiens n'en pratiquent qu'une mais la réalisent".

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D'autre part, il est courant d'entendre dire que les Tantras peuvent nous amener à l'un des deux résultats : la folie (l'égoîté totale), ou l'Illumination. Une image souvent reprise est celle de l'alpiniste. Pour atteindre le sommet, il a le choix entre monter par le sentier tournant en lacets autour de la montagne (le Mahayana), et la corde tendue entre le pic et la base (les Tantras). S'il choisit le sentier, il prendra peu de risques mais mettra très longtemps pour atteindre son but. S'il choisit la corde tendue, il risque de s'écraser au sol, s'il tombe, mais peut atteindre son but très rapidement.

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En parlant de véhicules, on peut également comparer le choix du chemin à un voyageur désirant se rendre de Paris à Delhi. S'il choisit la voiture, il lui faudra trois semaines, mais s'il prend l'avion il y sera en huit heures.

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Les règles impératives sont de ne pas pratiquer sans avoir reçu d'initiation d'un maître qualifié, d'être en contact constant avec le guide spirituel choisi, afin de ne pas avoir le risque de dévier du chemin, d'avoir constamment présent à l'esprit les enseignements reçus, de ne pratiquer qu'avec la seule et unique motivation d'être bénéfique à l'ensemble des êtres, même si cela peut avoir dans l'immédiat pour nous, des conséquences apparemment défavorables.

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Le combat contre nos tendances négatives (appelées Maras), est sans répit, nous avons vécu depuis tellement longtemps en chérissant nos illusions, notre ego, que celles-ci réapparaissent inlassablement, comme dans un cercle vicieux infernal, comme la Grande Roue dans laquelle nous prenons (ou croyons prendre) tellement de plaisir lorsque nous visitons la fête foraine.

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Aussi longtemps que nous n'aurons pas obtenu la complète réalisation du manque de substantialité des nuages de l'ego, des images, des sensations, de nos perceptions, de l'ensemble des phénomènes physiques et mentaux, ceux-ci réapparaîtront en notre courant de conscience et nous perturberons, nous incitant à commettre des actes négatifs, soit par attachement, soit par désir, par peur, par crainte, par répulsion ou par ignorance ou inconscience.

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En Occident, lorsque l'on parle de Yoga, la réaction habituelle des personnes mal informées est de croire à une sorte de gymnastique. Or il existe quantités de yogas, et l'un d'entre eux est le Hatha-yoga, ou yoga du corps, qui n'a rien de comparable à une gymnastique. Il ne s'agit nullement de répéter mécaniquement un certain nombre de fois un geste, tel un robot bien huilé, mais au contraire de tenir une fois, une seule, une posture (celles-ci sont appelées asanas); et puisque cette posture ne sera faite qu'une seule fois, une seule, elle devra donc être aussi immédiatement le plus proche possible de la perfection, dans la limite de nos moyens physiques et psychiques présents, sans aucun esprit de compétition ni avec les autres ni avec nous-mêmes. Cela nous amène donc, lorsque nous pratiquons l'un des Yogas (Hatha-yoga ou un autre), à être absolument présents à nous-mêmes et notre environnement, ici et maintenant, à développer notre conscience de l'instant présent, à cesser de laisser vagabonder notre esprit dans le passé et le futur, à cesser le flot des pensées perturbatrices dans lequel nous nous vautrons complaisamment.

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Il existe donc d'autres sortes de Yoga que le Hatha-yoga, nous pouvons pratiquer le KarmaYoga (yoga de l'action bénéfique pour l'ensemble des êtres), ou le Bhakti Yoga (yoga de la dévotion, que celle-ci soit dévotion au gourou, au dieu ou à toute autre sorte d'absolu), ou le Jnana-yoga (yoga de la connaissance, approche de l'absolu, de l'ainsité par l'étude des philosophies, de la logique et de la dialectique), ou la Raja Yoga (le yoga Roi, la méditation).

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Nous pouvons trouver l'ensemble des ces yogas dans la pratique des Tantras.

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Ceux-ci peuvent se classer en Tantra-père, Tantra-mère, ou Tantra non-duel. On peut également les classer en différents niveaux, suivant la façon d'interpréter notre pratique des Tantras, suivant notre approche, notre attitude mentale face à la vie et à l'univers.

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Ils s'appellent :<o:p></o:p>

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   1. Kriya-tantra

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   2. Charya-tantra<o:p></o:p>

   3. Yoga-tantra<o:p></o:p>

   4. Maha-anutara-yoga-tantra<o:p></o:p>

   5. Ati-yoga<o:p></o:p>

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On ne peut évidemment s'engager dans la pratique des Tantras sans avoir une bonne compréhension des enseignements, sans avoir pris Refuge, pris les voeux auprès d'un maître qualifié nous ayant donné des commentaires détaillés sur ces pratiques. Et cette pratique doit avoir pour motivation l'esprit d'éveil, l'aspiration à atteindre la bouddhéité pour le bénéfice de l'ensemble des êtres.

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Je souhaite donc mettre en garde tous ceux qui souhaitent pratique les Tantras : ne faites rien qui ne vous soit conseillé par un maître spirituel qualifié que vous aurez examiné en détail pendant de longues années, et avant toute chose, développez votre concentration, votre conscience de l'instant présent.

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Et pour finir ce petit texte je voudrais rappeler ce que disait Lama Thuben Yeshé au sujet de la pratique du Dharma : "la philosophie n'est pas le Dharma, la doctrine n'est pas le Dharma, l'art religieux n'est pas le Dharma, ce n'est pas non plus la statue du Bouddha sur l'autel, le Dharma est la compréhension de la réalité guidant les êtres au-delà des nuages d'ignorance, au-delà de l'insatisfaction".

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