Selon Wikipedia, le Prieuré de Sion est une société secrète fictive, inventée par Pierre Plantard qui aurait déposé une série de faux documents « Le Dossier Lobineau ou dossiers secrets » à la Bibliothèque nationale de Paris dans les années 60. Accusé de fraude en 1992, Plantard aurait avoué sa supercherie à propos des documents contenus dans ces dossiers secrets. Par contre, il n’a rien à voir avec la fondation du Prieuré de Sion avant 1956.
Les documents contenus dans les dossiers secrets sont composés de lettres, d’arbres généalogiques mérovingiens, de coupures de presse et d’extraits imprimés d’ouvrage. On y trouve même des notes et des corrections manuscrites. Les Dossiers secrets sont considérés comme une archive publique du Prieuré de Sion mais ils n’arrivèrent au grand jour qu’en 1967 par l’intermédiaire d’un don volontaire et anonyme d’une personne ayant appartenu au Prieuré depuis 1956. Un nom figure dans le titre de ces dossiers, celui de Henri Lobineau. Des notes dans le dossier indiquent qu’il s’agit d’un pseudonyme. Par contre, il existe bien à Paris, près de l’église Saint-Sulpice, une Rue Lobineau.
Pourtant, certaines indications nous démontrent que le Prieuré de Sion a bel et bien existé et qu’il existe encore aujourd’hui.
Car, lorsque l’on parle de l’existence de cette société secrète, on ne peut faire autrement que de parler de l’abbé Bérenger Saunière (même nom que dans le livre de Dan Brown « Da Vinci Code » qui affirme dès les premières pages de son livre que ce qu’il avance est basé sur des faits véridiques). J’ai appris par la suite que l’auteur n’avait pas toutes les données en main au moment de la rédaction de son livre puisque d’autres indices ont été découverts par la suite, indices n’impliquant ni la négation ni l’affirmation de l’existence du Prieuré de Sion.
Or, l’abbé Saunière, à partir du moment où il fut nommé curé du petit village de Rennes-Le-Château, situé dans le sud du département de l’Aude en 1886, a décidé de rénover son église qui tombait presque littéralement en ruines et y a fait de nombreuses découvertes toutes plus intrigantes les unes que les autres. Au fait, son église se nommait Sainte-Marie-Madeleine et existait depuis plus de 1000 ans.
De nombreux mystères sont contenus dans l'Église de Rennes-Le-Château, notamment dans le bas-relief, les statues, le cimetière et les nombreuses scènes prenant pour modèle Marie-Madeleine.
De plus, nous pouvons nous étonner de la manière dont il a rénové cette église puisque en y entrant, nous pouvons voir un diable grimaçant qui supporte le bénitier. Sur la bande supérieur du diable, l’abbé Saunière a fait écrire : « Par ce signe, tu le vaincras ». Enfin, là n’est pas notre propos… Vous pourrez vous amuser à retracer toute cette histoire sur internet et je vous donnerai des adresses web à cet effet.
Les documents contenu dans les dossiers secrets donnent à penser que l’abbé Saunière a été mandaté par le Prieuré de Sion pour trouver les preuves de la véritable relation entre Jésus et Marie-Madeleine mais il n’a laissé aucune trace de ces découvertes étant décédé avant de pouvoir révéler quoi que ce soit. Certaines théories avancent l’existence de la fille de Jésus et Marie-Madeleine et c’est là que le Prieuré de Sion intervient.
Ces documents demeurent troublants puisque certains d’entre eux ont pu être vérifiés historiquement. D’autres par contre, restent hypothétiques.
Ce serait Godefroy de Bouillon qui aurait été fondé l’Ordre de Sion en 1099 au moment de la prise de Jérusalem par les croisés. Il aurait été averti d'une éventuelle relation entre la descendance de Jésus et les Mérovingiens. D’autres documents pourtant donnent 1090 comme étant l’année de fondation de l’Ordre de Sion. Suite à cette victoire, Godefroy de Bouillon aurait fait construire l’abbaye de Notre-Dame du Mont-de-Sion qui devint par la suite l’église du Saint Sépulcre.
Après la prise de Jérusalem en 1099, un conclave eut lieu ayant pour but d’élire le Roi de Jérusalem. Godefroy fut proposé pour ce titre mais il refusa. Son frère Baudouin accepta et fut couronné roi de Jérusalem le jour de Noël 1100.
L’Ordre du Temple (Templiers) quant à lui fut fondé en 1118. En 1120, une milice destinée à protéger les pèlerins se rendant à Jérusalem est organisée. Cette milice s’installe à Jérusalem dans la mosquée al Aqsa construite sur les fondations du temple de Salomon. Ce ne serait donc pas des richesses matérielles que les Templiers auraient découvert dans le Temple de Salomon, mais bien une preuve que, de la relation entre Jésus et Marie-Madeleine, une fille prénommée Sarah serait née de cette union. Ce grand secret que l'Église Catholique ne veut surtout pas voir révélé afin de préserver la foi de ses fidèles fait partie des attributions de protection du Prieuré de Sion.
En 1149, après la seconde croisade Louis VII rentra en France à l’abbaye de Saint Samson à Orléans. Certains de ses compagnons de croisade furent affectés au petit prieuré du Mont-de-Sion. L’Ordre de Sion débuta donc officiellement à Orléans et devint par la suite le Prieuré de Sion.
Dans les archives de la ville d’Orléans, on a retrouvée une bulle papale d’Alexandre III datant de 1179 et confirmant l’Ordre de Sion ainsi que ses richesses en France, Lombardie, Calabre et Espagne.
Les deux ordres cohabitèrent pendant une quarantaine d’années, jusqu’à leur séparation complète en 1188: l’Ordre de Sion (qui demeurera secret et sera connu par la suite sous le nom de Prieuré de Sion) se chargeait du côté spirituel tandis que l’Ordre du Temple (beaucoup moins secret et qui deviendra les Templiers) quant à lui, s’occupait plutôt du domaine exécutif.
En 1187, Jérusalem, alors entre les mains des Templiers fut reprise par les Sarrasins et en 1188, un rituel appelé « La coupure de l’orme » marqua la scission des deux Ordres : celui de Sion et celui du Temple.
Or, tout cela est consigné dans les dossiers secrets mais rejoint l’histoire. Car, étrangement, l’histoire nous apprend qu’à Gisors en 1188, une réunion importante eut lieu pour préparer la troisième croisade. Philippe Auguste II, Roi de France; Guillaume de Tyr; Henri II Plantagenêt, Roi d’Angleterre; le Duc de Normandie, le Comte de Flandres et sans doute aussi les Chevaliers du Temple assistèrent à cette réunion.
Donc, en 1188, selon des légendes populaires, Philippe Auguste II et Henry II entamèrent une discussion, installés sous un orme vieux de quelque 800 ans dans « le champ sacré » de Gisors mais un différend les séparant, une bataille homérique aurait eu lieu et l’orme fut coupé. Selon une autre légende, c’est Richard Cœur de Lion, fils de Henry II qui aurait engagé la bataille et Henry II aurait protégé l’arbre en entourant son tronc de lames de fer (origine de son nom d’ormeteau ferré) mais l’orme aurait été finalement abattu. D’où le nom du rituel de « La coupure de l’orme ».
Nous n’avons aucune preuve de cet événement historique, ni de trace de la bataille livrée par Richard Cœur de Lion mais l’histoire nous confirme quand même que les Chevaliers du Temple se tenaient souvent au côté de Richard Cœur de Lion, que Philippe II et Henry II étaient bien en réel conflit, qu’une bataille eut lieu à Gisors en 1188 et eut pour conséquence l’abattage d’un orme. Ce dernier détail est d’ailleurs représenté dans l’église Saint Gervais – Saint Protais de Gisors et il existe une Avenue de l’ormeteau ferré à Gisors.
Donc, à partir de ce moment le Prieuré de Sion entra dans le secret le plus total.
Enfin, en 1956, une association Loi 1901 consignant les statuts du Prieuré de Sion est déposée à la sous-préfecture de Saint-Julien-en-Genevois en Haute-Savoie. Cette association prend pour sous-titre l’acronyme CIRCUIT (Chevalerie d’Institution et Règle Catholique et d’Union Indépendante Traditionaliste) et a comme emblème un coq blanc.
Aujourd'hui, le Prieuré de Sion existerait toujours sous une forme active et tout aussi discrète. Il répandrait le vrai ou le faux selon le contexte politique dans le but de manipuler l’opinion ou les médias. Il aurait été dirigé par des « Grands Maîtres » qui se seraient succédé tout au long de l’histoire. Derrières ces Grands Maîtres, appelés aussi « Nautoniers » se cacheraient des noms historique très célèbres.
Dans un DVD « De Saunière à Da Vinci » de Georges Combe, il existe un bonus de plus de 30 minutes à propos d’une interview de Gino Sandri qui serait l’actuel Secrétaire Général du Prieuré de Sion. Dans cette interview, Gino Sandri nous dit qu’il découvre Rennes-Le-Château suite à sa rencontre avec Pierre Plantard et qu’il collabore avec lui pendant 30 ans. Selon lui, le Prieuré de Sion n’a aucune implication religieuse, ne souhaite pas restaurer une monarchie mérovingienne et son existence remonte bien avant Godefroy de Bouillon. Son but serait plutôt de créer une oasis de paix dans le monde en utilisant les arts et la musique.
Le but de la création publique du Prieuré de Sion en juin 1956, continue Gino Sandri, était de créer un leurre. Il fallait attirer l'attention sur Rennes-Le-Château et ainsi, pouvoir avoir les mains libres ailleurs... Pierre Plantard se serait alors sacrifié à cette tâche.
Gino Sandri reconnaît par ailleurs que cette supercherie a réussi au-delà de toute espérance. Il admet explicitement que le Prieuré de Sion a eu les coudées franches ailleurs, dans un lieu qui n'a jamais été cité; que le mythe de la descendance mérovingienne a été créé pour... parler d'autre chose; que Rennes-Le-Château a sa place dans l’histoire du Prieuré de Sion et qu’il fut le siège d'une structure extérieure du Prieuré au 17ème siècle mais pas plus que beaucoup d'autres lieux dans une zone évaluée à plus de deux cents kilomètres.
En Juin 1956, les statuts du Prieuré de Sion sont déposés à la préfecture d'Annemasse-sous-Cassan en Haute-Savoie. L’association est régie par la loi de 1901. Elle est composée de 4 membres fondateurs : Pierre Bonhomme, président, Jean Delaval, vice-président, Pierre Plantard, secrétaire général et Pierre Defagot, trésorier.
Parmi les 21 articles des statuts :
Article II : "L'association prend pour dénomination "Prieuré de Sion" sous-titre C.I.R.C.U.I.T. (Chevalerie d'Institutions et Règles Catholiques, d'Union Indépendante et Traditionaliste). Son insigne se compose d'un lys blanc, enlacé par un circuit dénommé "Croix du Sud". Son emblème est un coq blanc."
Article III : "L'association a pour objet la constitution d'un ordre catholique, destiné à restituer sous une forme moderne, en lui conservant son caractère traditionaliste, l'antique chevalerie, qui fut par son action, la promotrice d'un idéal hautement moralisateur et l'élément d'une amélioration constante des règles de vie de la personnalité humaine.
A cet effet, l'association, par une coopération active de ses membres, portera aide et protection, tant morale que matérielle, à tous ceux qui se trouvent dans un état de nécessité, particulièrement les vieillards, les infirmes, etc. [...]
Dans un objet de propagande, l'association éditera un bulletin périodique sous le nom de "Circuit", traitant des sujets énoncés au paragraphe précédent."
Article VI : "L'association est ouverte à tous les catholiques, âgés de vingt et un ans, qui reconnaissent les buts et acceptent les obligations prévues aux présents statuts. [...]"
Article XII : "La hiérarchie des neuf grades comprend :
1. Dans les 729 provinces :
Novices : 6561 membres
Croisés : 2187 membres
2. Dans les 27 commanderies :
Preux : 729 membres
Ecuyers : 243 membres
Chevaliers : 81 membres
Commandeurs : 27 membres
3. Dans l'Arche "Kyria" :
Connétables : 9 membres
Sénéchaux : 3 membres
Nautonnier : 1 membre."
Les statuts sont signés en date du 7 mai 1956 à Annemasse par Pierre Bonhomme, dit Stanis Bellas, et Pierre Plantard, dit Chyren.
Donc, de nos jours, il est impossible de certifier si le Prieuré de Sion est une supercherie ou une véritable organisation puisqu’on s’aperçoit que chaque évènement rapporté, chaque document produit est bel et bien authentique mais dont le but aurait été détourné.
Conclusion :
Il y a certainement un fond de vrai dans toute cette histoire mais où est-il? Beaucoup le cherche encore….
Plusieurs livres ont été écrits sur le sujet :
Michael Baigent, Richard Leigh et Henry Lincoln, L'Énigme Sacrée, Édition Pygmalion, Édition J’ai Lu, 1982
Michael Baigent, Richard Leigh et Henry Lincoln, L'Énigme Sacrée, T2: Le Message, Édition Pygmalion, 1997
Robert Charroux, Trésors du monde, enterrés, emmurés, engloutis, Éditions J’ai Lu, 1962
Jean-Luc Chaumeil, Rennes-le-Château - Gisors - Le Testament du Prieuré de Sion - Le Crépuscule d'une Ténébreuse Affaire, Editions Pégase, 2006
Philippe de Chérisey, Pierre et Papier
Philippe de Chérisey, Circuit
Philippe de Chérisey et Pierre Plantard, Le Serpent Rouge, 1967
Gérard de Sède, L’or de Rennes - Le Trésor maudit – Signé: Rose+Croix, L’énigme de Rennes-Le-Château, Librairie Atelier Empreinte (la librairie de Rennes-le-Château), 1967
Gérard de Sède, Les Templiers sont parmi nous ou L’énigme de Gisors, 1975
Jean-Pierre Deloux, Archives Secrètes du Prieuré de Sion, Librairie Atelier Empreinte (la librairie de Rennes-le-Château)
Daniel Dugès, Le secret de Nicolas Poussin et l'Affaire de Rennes-le-Château, 2006
Thierry Garnier, Arcana Codex Livre II - du Da Vinci Code au Codex Bezae, M2G Edition
Pierre Jarnac, Les Archives de Rennes-Le-Château, Librairie Atelier Empreinte (la librairie de Rennes-le-Château)1987
Mathieu Paoli, Les dessous d'une ambition politique - Nouvelles révélations sur les trésors du Razès et de Gisors, Éditeurs Associés,1973, 90 Euros (environ 135,00$)
Pierre Plantard, Rois et gouvernants de la France en Belgique, Librairie Atelier Empreinte (la librairie de Rennes-le-Château), 1980
DVD :
« Le Code Da Vinci : Enquêtes sur les véritables mystères d’un best Seller » de Jean-Patrick Pourtal et David Galley
« De Saunière à Da Vinci » de Georges Combe
Et enfin :
Codex Bezae Cantabrigiensis, aussi connu sous le sigle D 05 est un manuscrit contenant les évangiles dans un ordre propre qu’il partage avec le codex Washingtonius: Après Matthieu, vient Jean, puis Luc (le seul qui soit complet) et enfin Marc. Après quelques pages manquantes, le texte reprend avec la troisième Épître de Jean et en fin, les Actes des Apôtres jusqu'au chapitre 21. Il fut repéré et catalogué par FH Scrivener qui l’édita en 1864.