Notre époque est celle des incertitudes sur nombre de sujets et nous sommes de plus en plus à percevoir que nos sociétés progressistes sonnent le glas quant au promesses qui furent les leurs. Nous assistons à une danse macabre en laquelle telles des
La symbolique de la cathédrale Saint Etienne
Metz (57)
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Pour comprendre la symbolique de la Cathédrale de Metz, nous devons revenir vingt siècles en arrière en Palestine. Un certain Joseph d’Arimathie est détenteur d’une coupe taillée dans l’émeraude tombée du troisième oeil de Lucifer. Grâce à cette coupe, il recueille le sang s’écoulant de la plaie du Christ après que le crucifié ait reçu un coup de lance d’un soldat romain nommé Longinus.
Quelques siècles plus tard, un débat divise la chrétienté. Les catholiques sont persuadés que le fils de Dieu est de nature divine et les ariens sont certains qu’il est d’origine humaine. Le corps du Christ étant disparu, la seule preuve de sa divinité peut être obtenue par le sang recueilli dans la coupe, ou l’infime parcelle restant sur la lance de Longinus.
Cette coupe est devenue le " Saint Graal " recherché par le chevalier Gauvain dans la queste écrite par Chrestien de Troyes. D’ailleurs sur le portail de la Vierge, à Metz, est sculptée entre autres, " L’Église, qui soutient d’une main la croix triomphante et recueille de l’autre, dans une coupe, le sang de Jésus-Christ, source de sa fécondité... ".
La lance, quant à elle, aurait été découverte en Palestine le 14 juin 1098 après que son emplacement ait été révélé en songe aux croisés. Elle figure aujourd’hui dans les collections du musée de la Hofburg à Vienne depuis 1946.
Mais la principale particularité de la cathédrale de Metz réside dans ce portail en biais par lequel entrent les fidèles. Certains prétendent que l’inclinaison est dûe à la présence, au moyen âge, d’un encombrement de bâtisses à cet endroit : l’excuse n’est pas convaincante. De plus ce portail en biais n’était pas indispensable puisque l’édifice possède, à proximité, un portail principal. Rien ne s’opposait donc à une porte perpendiculaire, c’est donc un choix délibéré de l’architecte.
Mais le mystère demeure puisque les premiers architectes nous sont inconnus. Seul le nom de Pierre Perrat est voué à la postérité, mentionné pour la première fois en 1380 sous le nom de " Maistre Pierre le masson ". Ce dernier repose depuis le 15 juillet 1400 dans la nef, emportant dans sa tombe le secret de sa légende, car il en a une, et la voici : Pendant qu’il cherchait à établir un plan pour la cathédrale, le diable s’est présenté, et lui aurait remis le dessin après lui avoir fait signer un parchemin. L’accord conclu, l’édifice a pu être réalisé, et les années passant, Perrat est décédé puis son corps emmuré. Lorsque le diable a voulu récupérer le cadavre, l’archange saint Michel s’y est opposé. Toute légende est une vérité déguisée. L’histoire de ce plan dressé par le diable n’est pas à prendre au pied de la lettre, et la morale veut que Perrat ait été un bon chrétien puisqu’il repose dans la cathédrale. Contentons nous du fait que le plan est surnaturel, et que le secret réside dans la particularité de ce portail de la Vierge.
Cette cathédrale de Metz est dédiée à saint Etienne qui, comme le Christ, a eu le corps transpercé au moment de mourir. Mais nous y trouvons aussi de nombreuses évocations de la crucifixion. D’abord, cette scène est sculptée à droite du portail d’entrée, mais sans Longinus ; en face du portail en entrant (croix de la mission); à droite dans la nef ; à l’extérieur sur la façade ouest ; ou représentée en tableaux dans la sachristie ou dans le Trésor, etc...
Et la lance de Longinus ? Elle est représentée dans la chapelle du Saint-Sacrement, sur la droite en se tournant vers l’autel.
Depuis 1871 elle était ornée de vitraux réalisés par Maréchal et posés en 1871. Les scènes étaient assez hétéroclites et symboliques : les coeurs de Marie et de Jésus vénérés par les anges, le corps du Christ et le prophète Isaïe, l’apôtre saint Jean ... Aujourd’hui tout ceci a disparu, ayant laissé la place au vitrail réalisé par Jacques Villon en 1957 et représentant la Crucifixion. Puisque nous ne sommes pas à un mystère près, nous pouvons nous demander pourquoi cet artiste, né en 1875, s’est remis au travail pour réaliser cette oeuvre à l’âge respectable de 82 ans ! Cette crucifixion nous présente le Christ au moment où il est percé par le romain " Un des soldats lui perça le flanc avec une lance, et aussitôt il en sortit du sang et de l’eau (Jean, XIX, 34) ". A gauche est représentée la Cène et à droite les noces de Cana.
Le plan d’une cathédrale représente la silhouette du Christ lors de sa mise au tombeau.
Et, dans le cas présent, la porte d’entrée construite au XIVème siècle, est établie en biais, symbolisant le parcours de la lance romaine entrant de biais dans le corps du Christ. Donc le chrétien entrant dans l’édifice, entre dans le corps du Christ.
D’autant que la lance est une arme, et cette porte d’entrée donne sur la place d’armes, symbole de la guerre par opposition à une cathédrale, lieu de paix.
Nous sommes même en droit de nous demander si cette lance ne serait pas, en réalité, dissimulée à Metz. En effet Attila, ancien mercenaire pour les romains, et après avoir reçu l’épée du vieux roi scythe Marak, s’est retourné contre ses maîtres, a détruit de nombreuses villes gauloises en recherchant les vases de Smirmium. Voici comment Grégoire de Tours nous relate l’évènement : " Le 7 avril 451, les Huns, se jetèrent et ravagèrent la Ville de Metz, la livrant aux flammes, passant les habitants au fil de l’épée, égorgeant même des prêtres du Seigneur au pied des autels sacrés. Rien n’échappa à l’incendie, excepté l’oratoire du bienheureux Étienne... " Plus tard, la symbolique de la porte a été remarquée par Guillaume II, empereur d’Allemagne, et grand mystique devant l’éternel. Fervent disciple de Wagner, et passionné inconditionnel de ses oeuvres, il n’hésitait pas à s’en prendre aux églises chrétiennes et aux cathédrales, les ayant presque toutes bombardé pendant la première guerre mondiale, sous prétexte qu’elles servaient de poste d’observation militaires. Guillaume II, donc, a imposé ses traits à la statue de Daniel le prophète sur la cathédrale de Metz. Vous le reconnaitrez facilement sans ses moustaches burinées ultérieurement par un allemand. Or, il ne devait pas croire en la réincarnation. Son choix peut prendre une autre signification car la statue de Daniel est la plus proche de l’entrée des fidèles. Se prenait-il pour " le propriétaire de la vraie lance " ? |
Auteur : | Daniel TANT |
Bibliographie : |
Les Arcanes noirs de l’hitlérisme - Robert Ambelain - Editions Robert Laffont. Lorraine gothique - M.C. Burnand - Ed. Picard. La France des cathédrales du IV au XX° siècle - Michel Chevalier - Editions Ouest France. La cathédrale de Metz - par Jean-Baptiste Pelt, Evêque de Metz - Metz - Imprimerie du journal Le Lorrain - 1937. La cathédrale de Metz - M.I. Soupart et Ph. Hiegel - Association des amis de la cathédrale de Metz dite Oeuvre de la cathédrale - Editions française - 1994. |
A consulter : | Le site personnel de Daniel Tant |