Le nom "cathares" (du grec, katharos, "pur") fut adopté par de nombreuses sectes chrétiennes du Moyen Âge. Les cathares se signalaient par leur ascétisme rigoureux et une théologie dualiste fondée sur le manichéisme: la croyance en l'affrontement du Bien et du Mal, reflet d'un univers composé d'un monde spirituel créé par Dieu opposé au monde matériel créé par Satan.
Au début du XIIIe siècle l'Église catholique organisa, en accord avec le roi de France, une "croisade des Albigeois" (1209-1218) sous la direction de Simon de Montfort. Cette expédition aboutit à une sauvage répression des cathares, puis à l'annexion des territoires occitans au royaume de France.
Cependant le catharisme perdura, et l'Église catholique n'en vint à bout qu'à la fin du XIVe siècle en s'appuyant d'une part sur l'Inquisition, d'autre part sur le développement des ordres mendiants et notamment les dominicains.
En France, le mouvement cathare s'implanta surtout dans le Sud du pays et les cathares prirent le nom d'Albigeois, d'après la ville d'Albi. Il fut soutenu par la noblesse et quelques grands féodaux, dont le comte de Toulouse.
Les lieux cathares : la forteresse de Quéribus, la citadelle de Peyrepertuse, les châteaux de Lastours (Cabaret, Tour Régine, Quertinheux, Surdespine), le pog de Montségur, Péreille, Arques, Lordat, Puivert, Fanjeaux, Carcassonne, Laurac, Montaillou, Blanchefort, Roquefort, Laroque-de-Fa, Tarascon-sur-Ariège ...
MONTSEGUR
Situé dans l'Ariège, Montségur est connu pour son château qui symbolise depuis des siècles le bastion de la résistance cathare. Édifiée à 1200 m d'altitude au sommet d'un éperon rocheux nommé le "pog", émergeant des premiers contreforts des Pyrénées, cette forteresse sanctuaire donna lieu à de nombreuses légendes, devenues mythes à travers la littérature.
Légende et mystère
Montségur a longtemps été considéré comme étant le château du Graal où certaines clefs de la connaissance graalique étaient, dit-on, conservées par les cathares. Refuge de la hiérarchie cathare et des chevaliers languedociens mis en fuite par la Croisade et le pouvoir royal en 1243, ce château aurait abrité le fabuleux trésor des cathares dont on raconte qu'il aurait disparu la veille de la reddition afin de ne pas tomber dans les mains ennemies. Ce mythe a perduré très longtemps puisqu'en 1933, sur l'ordre de Himmler, bras droit d'Hitler et chef des SS, des scientifiques établirent un camp de recherche du Graal près de Montségur sans aucun succès.
Un chantier de fouilles a permis depuis 1968 aux archéologues d'exhumer patiemment les vestiges de la vie quotidienne de ses derniers occupants et de reconstituer progressivement le déroulé des derniers mois du siège de 1244. En tout cas concernant le Graal, rien n'a été découvert et le mystère subsiste toujours.
MONTSEGUR et le solstice d'été
Montségur baigne aussi dans la légende du culte solaire. L'architecture du château présente un aspect intéressant et pour le moins étrange. Ainsi, lors du solstice d'été, le château est traversé de part en part par les rayons du soleil sans compter que le donjon au nord ouest voit ses quatre archères alignées parfaitement avec le soleil. Un tel phénomène a donc laissé penser à l'existence d'un culte solaire à Montségur, conforté par le fait que le catharisme fut considéré par certains comme une religion solaire.
Le plan du château de Montségur est calqué sur la constellation du Bouvier (lat. Bootes). Le donjon occupe l'emplacement de l'étoile Arcturus.
Le château de Montségur
Dominant le village et la vallée du même nom, son histoire suit de près celle du catharisme, religion des hérétiques dualistes qui se manifestèrent en Occident dans la seconde moitié du XIIème siècle.
L'histoire du château
C'est en 1204 que Raymond de Pareille sur la demande de deux parfaits reconstruisit ce refuge de l'Eglise cathare à l'emplacement d'une forteresse dont on ignore l'époque d'édification. Le château de Montségur abritait en 1230 une centaine d'hommes sous le commandement de Pierre Roger de Mirepoix, et, hors de ses murs, une communauté de réfugiés cathares avec son évêque, ses diacres, ses parfaits et ses parfaites. Le prestige du lieu, les pélerinages qu'il attire portent ombrage à l'Église et à la Royauté. Lorsque, en 1242, Blanche de Castille et le clergé apprennent le massacre des membres du tribunal de l'inquisition, à Avignonet, par une troupe descendue de Montségur, ils débutent un siège en juillet 1243. Après de longs mois, la forteresse rend les armes et le 16 mars 1244, sur 500 personnes, 220 cathares refusent de renoncer à leur croyance et préfèrent se jeter d'eux-mêmes dans le bûcher. Après la chute de Montségur, le roi de France attribue le château à l'un de ses lieutenants, Guy de Lévis. Remaniée dans son architecture, la forteresse sera encore occupée par une garnison royale jusqu'au traité des Pyrénées au XVIIème siècle. Le château est classé monument historique depuis 1875, de même que le pog sur lequel il est perché, qui fut classé en 1883. Il subsiste aujourd'hui des ruines que l'on peut visiter.
Les trésors des Cathares
Le premier trésor déménagé le 24 décembre 1243
C'est à Noël 1243 que Matheus et Pierre Bonnet arriveront à fuir de Montségur, à la barbe des assaillants, en prenant tous les chevaux valides et déménageront le formidable trésor des cathares composé de pièces d'or et d'argent. Ce trésor doit être conduit en Italie, à cheval d'abord jusqu'à Port-la-Nouvelle, puis par bateau qui les attend pour les conduire à Gènes. Matheus et Pierre Bonnet suivront ce qui est actuellement le sentier cathare entre Montségur et Port-la-Nouvelle. En cette fin d'année 1243, tout le monde prépare Noël ou le jour de l'an et se soucie peu de ces quatre cavaliers. Le trésor est acheminé en une semaine de Montségur à Port-la-Nouvelle. Le 1er janvier 1244, un bateau chargé d'or et d'argent du trésor des cathares file à toutes voiles vers l'Italie, La traversée durera 8 jours.
Le départ du trésor, de Montségur à Quillan, de Quillan à Padern, de Padern à Port-la-Nouvelle, de Port la nouvelle à Menton, de Menton à Crémone, Crémone, Sirmione, Brescia, Vicence, Vérone.
Le second trésor déménagé le 15 mars 1244
Il sont quatre bonshommes cette fois, Amiel Aicart, Hugo, Poitevin, Sabatier à quitter Montségur et à accompagner le second trésor, les derniers documents de l'église cathare et plusieurs pièces d'or et d'argent. Mais cette fois c'est à pied qu'ils doivent emporter les documents car il n'y a plus de chevaux. On décide qu'il faudra s'en procurer en chemin.
Départ de Montségur, Montségur-Quillan, Le château de Coustaussa, Rennes-le-Château, Salza.
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