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Notre époque est celle des incertitudes sur nombre de sujets et nous sommes de plus en plus à percevoir que nos sociétés progressistes sonnent le glas quant au promesses qui furent les leurs. Nous assistons à une danse macabre en laquelle telles des

ROBERT CHARROUX

Robert Charroux


___________________________________________
    HISTOIRE INCONNUE DES HOMMES
Robert Charroux
Histoire INCONNUE
DES HOMMES depuis cent mille ans
CE LIVRE EST DÉDIÉ
Au premier homme qui, venant d'une planète, assolait jadis sur la Terre... A l'Homme
de Tiahuanaco qui s'appelait aussi Prométhée et Lucifer...
Au Poitevin qui grava les dalles de Lussac-lesChâteaux...
Au Glozelien écrivain du Message de Glozel...
Et au premier homme de nos temps qui, s'évadant de la Terre, assolira vivant sur
une autre planète.
Il choisit pour nom de plume le nom du village de Charroux. Son départ des PTT en
1943 est précédé par la publication de sa première nouvelle sous le nom de
Charroux en 1942. Il est attaché à sa région, et est également connu sous un autre
pseudonyme, emprunté à un autre village de Vienne : Saint-Saviol. Il publie huit
ouvrages de fiction entre 1942 et 1946.
Charroux devient son pseudonyme de prédilection à partir de 1962. Il refuse la
routine et prend part à diverses activités : il fonde notamment le Club international
des chercheurs de trésors, dont il devient le Président, secondé par son épouse
Yvette.
Les thèmes récurrents de l'oeuvre de Robert Charroux abordent l'ufologie et ce que
l'on appelle le néo-évhémérisme, néologisme mieux connu sous le nom de la théorie
pseudo-scientifique des Anciens Astronautes, très controversée par les archéologues
et les historiens. Cette théorie fut reprise (et peut-être en partie plagiée) par Erich
von Däniken 2.
En outre, Charroux est aussi populaire chez les chasseurs de trésors.
Robert Laffont, Paris 1963
ISBN 2-7242-8325-2
A Garcia Beltran,
A Philippe Bernert,
A Charles Carrega,
A Gérard Heym.
Sans les révélations de la Puerta del Sol, de la Bibliothèque Préhistorique de
Lussac-les-Châteaux, et de Glozel, Histoire inconnue des Hommes aurait manqué
d'éléments essentiels.
Sans mes amis Garcia Beltran, Philippe Bernert, Charles Carrega et Gérard
Heym qui m'ont apporté une excellente documentation et leurs encouragements,
mes efforts auraient été vains.
je les remercie de leur précieuse collaboration et je remercie aussi, pour des
raisons identiques, d'autres amis qui doivent avoir leurs noms ici: Roger Delorme,
l'ingénieur Émile Drouet, jeanAlbert Foëx, le docteur André Guillard, Serge Hutin, le
docteur Marcel Lapipe (in memoriam), W. Losensky-Philet, en les priant de me
pardonner si mes vues sur certains sujets, et notamment en préhistoire, heurtent
quelque peu leurs sentiments personnels.
R. C.
AVANT-PROPOS
Il n'est rien de caché qui ne sera révélé; rien
de secret qui ne sera connu. Les Évangiles.
Des secrets, qui auraient pu préci ' piter l'évolution de l'humanité, ont été tenus
cachés pendant des millénaires, dans la crainte que leur révélation ne provoquât un
cataclysme.
Ces secrets étaient détenus par des hommes de grande
sagesse, dans des sanctuaires dont personne - ou presque -
ne connaissait la destination véritable.
Pendant dix mille ans, cent mille ans ou davantage, les Livres du Secret dormirent
d'un sommeil immense et rassurant.
Il était nécessaire pour le bonheur de l'humanité que nul
ne pât les lire.
Histoire inconnue des Hommes, en s'appuyant sur des documents et des
découvertes, va solliciter la révélation d'un passé dont les hommes n'ont plus la
souvenance.
Nous n'avons pas l'ambition de substituer à l'histoire des quatre millénaires
connus une autre relation des ' faits, mais de révéler, sousforme de reportage,
l'essentiel des phénomènes inexplicables qui ont été observés autrefois.
Nous en avons les preuves: des ' fusées sidérales ont sillonné le ciel, il y a des
millions d'années; des bombes atomiques ont détruit une ou plusieurs civilisations ;
des extraterrestres ont laissé le témoignage de leur passage sur plusieurs points du
,globe; Moïse connaissait le rayon de la mort et les explosifs; Salomon utilisa les
parafoudres; un homme s Déclarait à l'électricité sous Saint Louis; un avion vola
sous Jean V de Portugal des sociétés secrètes ont forgé le destin des hommes.
D'autres conjurations travaillent dans l'ombre à leur
avènement.
il ,y a cinquan te ans, les alchimistes taisaient le secret de la fabrication de l'or:
aujourd'hui, les physiciensfabriquent des' puddings de diamants dans les terres
atomisées du Nevada et de l'or de transmutation dans les fours nucléaires
d'URSS.
Depuis 1940, une nouvelle ère est commences, avec une nouvelle science
thaumaturgique et un Dieu nouveau que traquent déjà les microscopes dans
l'infiniment petit et les..fusées spatiales dans l'infiniment grand. Ce qui paraissait vrai
pour les hommes de 1939, se révèle désormais contestable ou dépassé.
Les hommes sont de moins en moins fixés sur les événements de la genèse, sur
la définition de l'homo sapiens; la notion de Temps s'étire et se contracte sans.jamais
se limiter.
La science et les spéculations philosophiques interférent de plus en plus dans un
univers qui devient démentiel. Une seule certitude en ce délire : avec leurs règles
fausses et leurs compas truqués, les savants ont trouvé le feu infernal !
Désormais, la science des hommes atteint le volume critique et menace de les
replonger dans le cataclysme qu'ont
connu leurs aïeux.
Les temps sont arrivés.
Il n,y a plus de nécessité de secret. Tout peut être dit Avant lagrande peur de l'an
deux mille, le Pape " trahit " des secrets de la Bibliothèque Vaticane; le sultan du
Maroc autorise l'accès aux Livres Sacrés de Fez; les Gitans affirment que l'heure de
vérité a sonné; les quipocamayos incas traduisent le langage de leurs mystérieuses
cordelettes; les Bibliothèques Secrètes s'ouvrent; les Alchimistes éteignent leurs
athanors et des Inconnus supérieurs entament avec les savants une lutte dont la
survie du globe est l'enjeu.
Alors, jaillit des temps obscurs un message pathétique.
Histoire inconnue des Hommes, reliant le passé inconnu
au présent fantastique, se propose d'expliquer ce message et fendent d'ouvrir
certaines portes interdites, ces portes qui dé
des trésors cachés depuis des millénaires par des ancêtres dont nous
ignorionsjusqu'à l'existence.
Découvertes
Les connaissances humaines, celles même qui paraissaient hier les plus
évidentes, se révèlent aujourd'hui douteuses. Elles sont souvent bouleversées par
les savants, qui proclament faux l'univers et périmées certaines lois.
Fausses, la physique, la chimie, la philosophie, les mathématiques. La ligne
droite a cessé d'être le plus court chemin d'un point à un autre, le postulatum
d'Euclide est dépassé, la table de multiplication et même la rotondité de
la Terre 2 ont été réputées inexactes.
La préhistoire est un tissu d'erreurs. L'homme ne descend pas du singe. Les
ères géologiques ne sont que des
hypothèses de travail.
La pesanteur est désormais battue en brèche par l'agravitation. Le temps,
l'espace, l'atome échappent à notre mesure. La science tout entière n'est peut-être
qu'une réinvention de découvertes déjà faites il y a des milliers d'années, par des
ancêtres qui n'avaient rien de commun avec les hommes des cavernes.
1. Depuis 1962, dans les écoles de Belgique, on apprend aux élèves - les
réalités des mathématiques plutôt que de les fourvoyer dans les postulats d'Euclide
devenus insuffisants, et de réserver comme on le faisait jadis, aux seuls étudiants
des Facultés, l'enseignement de la vraie science ".
2. Les photos prises par plusieurs fusées Discoverer américaines donnent une
image inattendue de la Terre : elle est en forme de poire renflée à l'équateur, moins
renflée au pôle Nord, en renflement pointu vers le pôle Sud. Les anornalies orbitales
de Vanguard 1 avaient déjà donné des indications en ce sens.
13
Attenfion au feu
Tout nous incite à explorer le passé fantastique qui veut resurgir à l'heure où les
savants atomistes nous conduisent à l'arène pour la " Hora de verdad ", l'Heure de
Vérité.
Les révélations jaillissent dans le monde entier, au hasard de découvertes
providentielles, en Amérique, en France, en Asie, si miraculeuses qu'elles paraissent
incroyables et nous obligent à réexaminer ce qui nous touche le plus: la genèse et le
destin de l'homme.
La thèse que nous présentons peut se résumer ainsi: une civilisation très
ancienne a précédé la nôtre. Cette civilisation, après avoir connu la radio, la
télévision, la fusée sidérale, la bombe H, a disparu dans une catastrophe atomique.
Avant de mourir, sachant que des survivants, que des rescapés, après un long et
pénible cheminement, continueraient l'aventure humaine, nos ancêtres ont légué un
message destiné à préserver les générations futures de leur funeste expérience -
attention à la science. Attention au
feu.
11 est impossible que cette mise en garde ne soit pas l'ex-pression de la
vérité.
A l'heure où l'homme va chercher l'aventure vers les planètes du Cosmos, à
l'heure où se fabriquent les armes qui peuvent anéantir la vie terrestre, il est
important, il est indispensable d'étudier la signification profonde de ce
message.
La Bible nous apporte, dès les premières lignes, des révé-lations sur la
genèse :
- évolution de la Terre selon les strictes données de la
géologie moderne;
- l'homme a déchu pour avoir connu la science.
Comment peut-on expliquer que mille ans avant le Christ des hommes aient pu
connaître le processus des ères géologiques et de la création de la nature, des
minéraux aux plantes, et des plantes aux animaux ?
Et comment ces hommes auraient-ils pu savoir que Science veut dire péril de
mort, ce qui ne fait plus de doute pour nous ?
Les textes disent: ces connaissances ont été révélées par
Dieu.
Pour ceux qui croient en un Dieu qui parle, tonne, récompense et punit,
l'explication est suffisante.
Pour les autres, pour ceux qui conçoivent un Dieu plus universel et pour ceux qui
ne conçoivent rien, il faut une explication rationnelle, acceptable pour l'électricien qui
a succédé au fabricant de bougies, pour l'électronicien qui descend de l'antique
horloger, pour le cosmonaute, qui a pris la succession du chevalier errant.
Alors, une question se pose - qui a révélé ces secrets ?
Si ce n'est Dieu, il s'agit d'un Initiateur ou d'une expérience
collective.
inconnus, lointains des hommes dont nous ne soupçonnions même pas
l'existence nous indiquent le chemin qui évite le précipice. Les morts protègent les
vivants.
La Bible n'est pas le seul livre: les Avestas, les Vedas, la plupart des textes
sacrés et les légendes traditionnelles abondent aussi en messages incompris qui
semblent attester l'existence, il y a des milliers ou des millions d'années, de
civilisations humaines, terrestres ou extraterrestres, qui avaient acquis une science
technique et des pouvoirs qu'il
nous reste à égaler.
Les témoignages - constructions architecturales, monuments, livres - n'ont pu
résister au temps, mais les hommes se sont ingéniés à en assurer la survie,
restaurant ce qui menaçait ruine, remettant ici une pierre, là un lambeau
de phrase illisible.
Une grande partie du legs s'est effritée. Ce qui subsiste a souvent perdu son
caractère originel, son sens de message et souvent aussi l'humanité paresseuse
s'effarouche et refuse d'admettre une vérité surprenante.
Pourtant cette vérité jaillit pour notre sauvegarde, et pour prouver l'authenticité
des civilisations disparues.
Certains savants n'avancent plus l'existence de ces civüisations comme une
hypothèse, mais comme une certitude. Nous avons établi le répertoire des preuves,
indices, décou-
15
vertes et connaissances qui appuient cette nouvelle vision de l'histoire humaine.
Par témérité ou par aventure, nous sombrerons peut-être dans l'erreur. On ne
peut pas franchir d'un seul pas la route vertigineuse qui, par-delà nos connaissances,
nos aïeux, par-delà les Gaulois, les Grecs, les peuples de Sumer, les Égyptiens et
les hommes de Cro-Magnon, remonte vers les civilisations que nous devons
connaître, car, sans le savoir, nous avons recueilli leur héritage.
Il faut avancer d'un pas, d'abord, d'un petit pas.
Les paratonnerres de Salomon
Il y a près de deux siècles, Benjamin Franklin inventait le paratonnerre. C'est une
vérité admise.
Pourtant, il est absolument certain, et rapporté par les anciens chroniqueurs, que
le Temple de Salomon, il y a trois millénaires, comportait vingt-quatre paratonnerres.
Ce temple ne fut jamais frappé par la foudre et le physicien François Arago, au
xviiil siècle, a donné l'explication de ce privilège:
Le toit du Temple, construit à l'italienne et lambrissé en bois de cèdre recouvert
d'une dorure épaisse, était garni d'un bout à l'autre de longues lames de fer ou
d'acier pointues et dorées.
Au dire de Josèphe, l'architecte destinait ces nombreuses pointes (au nombre de
vingt-quatre) à empêcher les oiseaux de se placer sur le toit et d:y laisser tomber
leurfiente.
Lesfaces du monument étaient aussi recouvertes, dans leur étendue, de bois
fortement doré.
Enfin, sous le parvis du Temple, existaient des citernes dans lesquelles l'eau se
rendait par des tuyaux métalliques.
Nous trouvons ici, et les tiges des paratonnerres et une telle abondance de
conducteurs, que Lichtenber avait raison d'assurer que la dixième partie des
appareils de nosjours est loin d'offrir dans la construction une réunion de
circonstances aussi satisfaisantes.
16
Déftnitivement, le Temple de Jérusalem, resté intact pendant plus de mille ans,
peut être cité comme la preuve la plus manifeste de l'efficacité des paratonnerres
Comment Salomon et son architecte avaient-ils eu connaissance du paratonnerre
? Et pourquoi n'ont-ils pas
légué leur secret ?
voilà les questions que nous demandons aux hommes du xxe siècle de se poser
sans parti pris, s'ils veulent honnêtement avancer sur le chemin de la vérité.
Une très vieille bibliothèque
Avançons d'un autre pas.
Aoât 1937: dans la pénombre d'une grotte, deux archéologues fouillent la terre
compacte, de couleur ocre, que quinze mille, vingt mille ans peut-être ont tassée sur
la
roche.
Un des hommes, une sorte de géant, examine à travers ses grosses lunettes une
pierre à peine plus grande que la main.
- je veux voir ça au jour ! dit-il.
A l'entrée de la grotte, le soleil de l'après-midi miroite sur des déblais de silex.
L'homme se penche sur la pierre, l'essuie plusieurs fois avec soin et la fait miroiter
dans la lumière.
- Nom de Dieu!
gré le feu de 1. Numa Pompilius,
second roi de Rome, savait provoquer à son
Jupiter (foudre) et apprit à son successeur Tullus Hostilius le secret de son pouvoir.
Mais Tullus Hostilius, moins savant sans doute, ne profita pas de l'enseignement.
Selon Tite-Live et Denys, il commit un jour - en 630 av. J.-C. - une erreur de man
ipulation (mauvais isolement, pense-t-on) et périt foudroyé au cours d'une fête
religieuse. Ce qui tendrait à prouver que Salomon n'avait pas eu tort de tenir la
science hors de portée du profane. Au vi' siècle avant notre ère, Porsenna, roi
d'Étrurie, connaissait le secret de Numa et s'en servit pour fouterreur dans le
royaume. L'historien et médecin grec Ctésias, au iv' siècle av. J.-C., droyer un
animal monstrueux (appelé Volt, curieuse coïncidence) qui semait la
apprit au cours de ses voyages en Perse et en Égypte une sorte de secret magique
qui parait être la déformation d'une connaissance scientifique. Cté
deux épées " miraculeuses " qui, fichées en terre, la pointe en
haut,séicaasrtpaoisesnétdlaeit
nuées, la grêle et les orages.
17
Le juron inhabituel, insolite, est à peine sorti de sa bouche que l'homme interpelle
son compagnon.
- Hé, Péricard ! Venez voir ce qu'il y a sur vos pierres Léon Péricard, un paisible
bourgeois de Lussac-les-Châteaux (Vienne), s'approche et de sa seule main (un
bras perdu à Verdun en 14-18) saisit le galet de calcaire.
- On dirait des graffiti... Vous ne pensez tout de même pas ?...
- Si, réplique le géant, M. Stéphane Lwoff, si, je pense... je suis certain que vos
pierres, celle-ci et peut-être tout le tas, à gauche dans la caverne, ont été gravées
par les hommes préhistoriques.
Léon Péricard n'en est encore qu'à ses premiers étonnements. Le soir même,
après un rapide examen qui a confirmé - et au-delà - que tout le monceau de galets
recelait des centaines de dessins, souvent enchevêtrés, Stéphane Lwoff était le
premier à formuler cette assertion, preuves en main :
- C'est extraordinaire : sur ces pierres gravées il y a quinze mille ans, les
hommes, les femmes, les enfants sont habillés comme nous. Ils ont des vestes, des
culottes, portent chaussures et chapeau.
Cette découverte' qui balayait tout ce que la préhistoire classique avait admis
jusque-là était authentifiée par l'abbé Breuil en 1938. Actuellement, quelques-unes
des précieuses pierres de Lussac font l'orgueil d'une grande vitrine au premier étage
du Musée de l'Homme'. C'était une certitude nouvelle: les hommes du Magdalénien,
les Poitevins de l'an - 15 000 s'habillaient, à peu de chose près, comme nous nous
habillons aujourd'hui.
D'autre part, ces Poitevins habitaient certainement des cités à rues et à maisons
en pierre et torchis, avec artisans, tailleurs, maçons, menuisiers, coiffeurs,
décorateurs.
1. Bulletin de la Société Préhistorique de France, Livre 1957, n' 10.
2. 1" étage, salle de la Préhistoire. Toutes les pierres ne sont pas exposées,
mais seulement les plus anodines... celles qui ne bousculent pas trop les théories
classiques.
18
Avec les galets gravés de Lussac-les-Châteaux, la préhistoire prenait un autre
visage, un autre sens, le passé sortait des ténèbres et nos ancêtres dépouillaient la
gangue grossière dont on les affublait volontiers jusque-là.
Les cartes de Piri Réis
Un pas encore, torche en main, dans la grande nuit:
juillet 1957: On trouve, au palais Topkapi à Istanbul, des cartes anciennes qui ont
appartenu au capitan turc Piri Réis, qui, après avoir été corsaire, commandait la flotte
ottomane en 1550.
De Piri Réis, on connaissait les deux atlas Bahriyé conservés à la Bibliothèque de
Berlin, qui donnent des relevés étonnamment exacts de la mer Rouge et de l'archipel
méditerranéen, mais les cartes de Topkapi devaient se révéler beaucoup plus
extraordinaires, quand l'ingénieur américain Arlington H. Mallery les examina.
Ces cartes, d'après Mallery qui, à vrai dire, doit être cru sur parole, donnent les
contours très précis de l'Afrique occidentale et des Amériques du Sud et du Centre.
En notes marginales, Piri Réis lui-même avait écrit ces explications :
Ces cartes ont été dressées selon les données de vingt chartes, des portulans de
quatre Portugais qui montrent le Sind, le Hind et la Chine, et d'une carte dessinée
par Christophe Colomb.
Elles sont aussijustes pour la navigation sur les Sept Mers que les cartes de nos
pays'.
Cependant, à côté de détails étrangement exacts, les documents comportent
aussi des aberrations déconcertantes, comme si l'on avait voulu en brouiller la
lecture.
1 Les cartes de Piri Réis - de même que les piles de Bagdad - constituent une'des
plus grandes énigmes de la primhistoire. En l'absence d'expertise officielle que
refuse Mallery, on peut contester l'authenticité des documents. Toutefois, en ce qui
concerne les cartes, il faut tenir compte de l'interprétation personnelle de H. Mallery
et du fait que le contrôle de la Task Force ne fut peutêtre pas aussi positif qu'on le
dit.
19
En effet, pour lire correctement les cartes, il fallait une grille, dont Piri s'était servi
mais qu'il avait détruite avant d'être mis à mort par ordre du sultan Soliman II, pour
avoir levé le siège de Gibraltar moyennant une forte somme.
Avec l'aide de M. Walters, du Bureau d'Hydrographie de l'US Navy, M. Mallery
entreprit le déchiffrement du document et reconstitua la grille, qui permit alors une
étonnante découverte : les cartes reproduiraient le relevé exact des côtes de
l'Amérique du Nord, de l'Amérique du Sud et de l'Antarctique ; et non seulement les
contours, mais aussi la topographie de l'intérieur des terres : profils de chaînes
montagneuses, vallées, plateaux et pics.
On ne devait pas en rester là: le document indiquerait, par exemple, en
Antarctique, des chaînes de montagnes qui ne furent découvertes qu'en 1952. Et il
en donnait l'altitude exacte.
En revanche, le Groenland était relevé sous forme de trois îles.
Des contrôles rigoureux par la Task Force 43 américaine, déléguée pour l'Année
Géophysique Internationale, et par l'explorateur Paul-Émile Victor, des sondages
sismographiques, réalisés avec les appareils les plus modernes de la science du xx'
siècle, confirmeraient les données des cartes: plateaux, monts, pics étaient placés
aux bons endroits et le Groenland était bien assis sur trois grandes îles distinctes.
Plusieurs mystères resteraient à élucider:
- où Piri Réis, qui n'avait pas quitté la Méditerranée et les côtes d'Afrique, aurait-il
puisé des renseignements et trouvé les fameuses chartes dont il parle ?
- pourquoi transmit-il les documents sous forme de message secret ?
- de quelle époque datent les relevés géographiques et topographiques ?
comment et par qui ftirent-ils effectués ?
20
Une étude approfondie a donné des réponses à ces qua-tre points 1 :
1
- Piri Réis avait compilé huit chartes grecques très
anciennes, transmises depuis l'époque d'Alexandre le Grand, par conséquent vieilles
de treize siècles au moins. Résidant en Égypte, il avait probablement eu accès aux
archives secrètes des prêtres égyptiens et musulmans;
- la transmission du secret lui avait été faite sous condition; ou bien Piri Réis,
encore qu'il ne fût pas initié, avait compris que la divulgation serait dangereuse.
Peut-être même paya-t-il de sa vie la possession de ces cartes (l'affaire de
Gibraltar n'étant qu'un prétexte).
Le sultan Soliman Il était un prince très érudit, particulièrement en histoire et en
science, et Soliman, en turc, signifie Salomon. (L'initié aurait fait supprimer le profane
dangereusement instruit 2.)
MM. Mallery, Walters et le Pr. Daniel Lineham, directeur de l'Observatoire de
Weston aux USA et chef des services sismologiques de l'Année Géophysique,
estiment que les relevés datent de 5 000 ans au moins av. J.-C.
Plus précis, les glaciologues, déterminant qu'ils ont été dressés avant la dernière
période glaciaire, assurent que les données des cartes sont vieilles de plus de 10
000 ans. C'est aussi ce que prouveraient les différences de profil des côtes,
déterminées par le processus d'érosion.
Quant aux moyens techniques qui permirent les relevés et plus particulièrement
ceux des chaînes de montagnes, ils ne peuvent avoir été qu'aériens. Arlington H.
Mallery observe avec une certaine malice:
- Les géographes anciens devaient opérer en avion!
Au Département Hydrographique de l'US Navy, on remarque aussi:
- Les Anciens passent pour ne pas avoir connu l'aviation, pourtant il s'agit bien là
de relevés aériens.
1. Science et Vie, sept. 1960, n' 516.
2. Des pythagoriciens furent tués par des membres de leur société pour avoir
trahi un secret de mathématiques.
21
L'historien Georges Ketman, qui étudia ce problème, conclut ainsi:
- On se trouve forcé d'invoquer certaines énigmes scientifiques qui permettent
d'imaginer que des civilisations développées existaient sur Terre, il y a plusieurs
milliers d'années. Existaient, ou du moins étaient en contact avec la Terre...
Le mystère de la Porte du Soleil
Novembre 1961 : un archéologue curieux pénètre dans le hall du Musée de
l'Homme, place du Trocadéro à Paris. Il monte au premier étage, admire, en
passant, la vitrine de Lussac-les-Châteaux, celle de Montignac-Lascaux et,
traversant la salle de la Colombie, gravit un escalier de marbre.
Sur les hauts murs fleurissent des bas-reliefs, moulages de sculptures
précolombiennes, rosaces mayas, aztèques, incas.
En haut de l'escalier monumental, une masse sombre. L'homme s'arrête et
savoure la minute qui précède la découverte.
Il prend dans sa poche un agrandissement photographique représentant des
personnages presque caricaturaux, hautement stylisés, qui ont cette particularité
d'être comme habités par des machines compliquées, des engins aux savantes
courbes, aux articulations précises.
A première vue, ces engins peuvent évoquer des sortes de scaphandres
stratosphériques munis de moteurs à réaction ou à propulsion, des engins, des
moteurs comme les hommes en inventeront sans doute en l'an deux mille.
La masse sombre qui a arrêté l'homme est un monolithe percé d'une porte, avec
un fronton et une frise à trois rangées. Ce monolithe a un nom: la " Porte du Soleil " -
Puerta del Sol - de Tiahuanaco (Bolivie). Il n'a pas d'âge. Aucun témoin, d'aucune
époque, n'a vu la ville de Tiahuanaco, dans la cordillère des Andes, autrement qu'en
r-uine.
22
L'homme à la photographie compare les engins de sa photo avec la frise de
pierre. B est impossible, a priori, que ces engins, que ces scaphandres
stratosphériques puissent figurer sur le monolithe.
L'homme s'approche. Il lève les yeux.
Là, en face de lui, à portée de sa main, les mystérieuses gravures de pierre - un
moulage, bien sûr, mais qui reproduit exactement l'original - sont identiques à celles
de la
photo.
Ainsi, nos ancêtres du Poitou s'habillaient comme nous, de vestes et de
pantalons, mais, vers la même époque, d'autres ancêtres, en Amérique, avaient
inventé des vaisseaux spatiaux supérieurs aux Spoutnik, aux Discoverer et aux
fusées Apollo.
De cela on possédait les preuves
Que savaient donc, au juste, les hommes en toutes
choses?
Et que signifiaient nos inventions, nos découvertes, notre science, si de lointains
ancêtres dont le souvenir était perdu dans la nuit des temps nous avaient précédés
dans la découverte et avaient peut-être vécu des civilisations aussi ou plus avancées
que la nôtre ?
Pourtant, les preuves aveuglantes paraissaient ignorées des hommes, comme si
nul n'avait scruté les textes de pierre
Impossible
Quelques-uns, les plus sagaces, les plus initiés, avaient dû comprendre, traduire.
Mais ils n'avaient pas parlé 1
Et de là découlait une conclusion évidente: il existait une Société de Mystère, une
Conjuration d'initiés qui, sans doute, avaient mission de cacher aux humains
l'aventure prodigieuse de leurs ancêtres.
1 Depuis ces ancêtres, à travers les hommes du silex, les Egyptiens, les Grecs, les
Gaulois, les hommes du Moyen Age, une connaissance supérieure avait été
transmise sans jamais être déflorée du moins pour l'essentiel: le dangereux
23
Cette conjuration existerait depuis six mille ans au moins, distillant aux hommes le
savoir scientifique qu'ils peuvent assimiler sans danger, mais cachant celui dont la
divulgation serait périlleuse.
Les conjurés comptaient dans leurs rangs les chefs de Synarchies égyptiennes,
juives, indiennes, musulmanes, chrétiennes ; des pontifes religieux d'Europe, d'Asie
et d'Afrique ; certains chamans mongols ou de l'Amérique centrale; des moines
occidentaux.
La tradition, les messages se transmettaient oralement, mais des transcriptions
existent cependant 1 à la bibliothèque Vaticane, dans les bibliothèques des imans
initiés du Maghreb et du Moyen-Orient, dans les musées où sont conservées les
tablettes de Babylone (tablettes que l'on ne veut pas traduire), sûrement à
Tiahuanaco en Bolivie, au Musée de l'Homme à Paris, à Istanbul et à Pékin.
Depuis 6 000 ans au moins, des hommes savent quelque chose qu'ils ont mission
de taire.
Et depuis 6 000 ans des hommes qui ne savent pas essaient, parallèlement,
d'inventer, de créer, de faire avancer la science et la civilisation.
Bien qu'il n'y ait pas d'antagonisme entre les conjurés et les chercheurs, les
conjurés freineraient l'évolution. Aujourd'hui, ils gardent peut-être encore la clef qui
ouvre le sanctuaire interdit, mais les savants sont près d'avoir réinventé tout ce que
contient le sanctuaire, peut-être
même davantage.
Par un renversement des rôles, ces chercheurs, à leur tour, préparent une
conjuration nouvelle. L'humanité indifférente - à de rares exceptions près - ignore
tout de cette guerre secrète qui se déroule dans l'ombre avec, comme enjeu, l'avenir
de l'humanité, la suprématie.
1. Les transcriptions les plus connues sont la Bible et le Talmud. @ premier livre
du Pentateuque en particulier (Création du Monde), que l'on doit à Moïse, révèle un
secret scientifique exprimé à la mesure de la compréhension antique mais qui
dépasse les connaissances modernes.
24
Une nouvelle ère est commencée' depuis que les cher-cheurs ont atteint ou
dépassé les maîtres antiques.
La vie est fantastique
En somme, les récentes découvertes en biochimie et en physique nucléaire
donnent peut-être la clef de ce que cachèrent, avec un soin vigilant, Moïse et les
grands initiés.
Il est même permis de croire que les procédés de fabrication de la bombe H, des
drogues pharmacodynamiques et des carburants de fusées spatiales se trouvent au
Pentagone et au Kremlin, mais aussi depuis des siècles, au Vatican, à Rabat et à
Bénarès. Ainsi se démasque peu à peu l'histoire inconnue de l'humanité, dont la
genèse plonge dans les abysses du passé et sans doute aussi dans ceux du
COSMOS.
L'aventure humaine, de plus en plus, s'écarte du contexte terrestre pour
s'intégrer, sans limitation de temps ni d'espace, à l'évolution universelle. Ce que
nous connaissons a déjà été connu et les prochaines soucoupes volantes qui
partiront vers Mars ou Vénus, ne feront que reprendre les routes sidérales menant à
nos anciennes colonies ou à nos antiques nécropoles.
La science, de l'infini passé à l'infini futur, est toujours
au stade du présent.
Déjà, des esprits curieux et imp@dents avaient soupçonné ce Fantastique :
Anaximandre, Epicure, Petron d'Himère, Origène, Archelaüs de Milet, Plutarque',
Lucrèce', Roger Bacon', Descartes', Swedenborg, Young, Milton', Éliphas Lévi, et
bien d'autres.
1. La nouvelle ère a commencé en 1940-44 avec l'avènement de la bombe
atomique et la science nucléaire. Tous les livres traitant de chimie, de biochimie, de
physique et aussi de philosophie sont périmés depuis cette date. On les a changés
dans toutes les universités.
2. Plutarque : La cessation des Oracles.
3. Lucrèce: De Natura Rerum.
4. Roger Bacon: Speculum Alchimiae - Opus Majus et surtout: Traité d'opti-que
ou de perspective.
5. Descartes: Méditations métaphysiques,
6. Milton: Le Paradis perdu.
25
Camille Flammarion', en son temps, exprima des hypothèses que les savants
accueillirent avec un sourire de commisération. Il interpréta le cosmos, agita tous les
problèmes, mais sans apporter un début de preuve.
Pourtant, il ouvrit la course à l'incroyable. En Amérique, en France, en
Angleterre, en Allemagne, d'autres esprits curieux prirent le relais, Charles Hoy Fort,
Arthur Machen, Robert Amadou, Gérard Heym, Garcia Beltran. Il revenait à Louis
Pauwels et à Jacques Bergier de forcer les dernières portes de l'insolite et de donner
au grand public effrayé mais conquis, en un ouvrage admirable, la conscience et la
réalité du fantastique 1.
De l'infiniment loin à l'infiniment près, de l'infiniment grand à l'absurdement banal,
le fantastique est toujours présent. La vie quotidienne elle-même est fantastique,
pas seulement par les fusées qui s'élancent vers le cosmos, la télévision ou les
drogues miraculeuses, mais par ce qui saute aux yeux et que personne ne voit, par
ce qui est tu et que personne ne veut savoir.
Durant 2000 ans, les habitants du Grand-Pressigny (Indre-et-Loire), à 15 km de
La Roche-Posay, ont foulé des millions de silex taillés (un très grand nombre
atteignaient la taille d'un pain de 2 livres) et manifestement façonnés par l'homme.
Pourtant, personne ne s'était avisé que ces énormes silex contre lesquels butaient
les charrues, les sabots des chevaux et ceux des laboureurs, étaient des outils.
Personne - ou presque - ne le sait encore : les racloirs, les nucléi recherchés par
les archéologues du monde entier jonchent 4 000 hectares de champs. On peut les
ramasser avec une pelle et une brouette. On peut, en une heure, constituer un petit
musée. Qui s'en inquiète ?
On peut citer d'autres exemples de notre fantastique quotidien. Demandons à dix
personnes comment est indiquée la quatrième heure sur le cadran à chiffres romains
1. La pluralité des Mondes habités, 1862.
2. Le Matin des Magiciens, 1961, éd. Gallimard.
26
de leurs pendules. I - Il - 111... et ensuite ? Neuf person-nes sur dix se tromperont 1.
1
Plus étonnant encore: jamais les passagers du Normandie ne surent que lors de
son premier voyage Le HavreNew York, en mai 1935, le paquebot parvint en
Amérique pratiquement sans hélices. Elles avaient été dévorées par les ultrasons'.
En revanche, on trouve extraordinaires les expériences des Américains audessus
de leurs terrains d'aviation: le brouillard dissipé, condensé en pluie par de
puissantes émissions d'ultrasons.
Parfois aussi, le fantastique trouve une explication raisonnable, comme dans les
mystérieux accidents survenus à Pierre Michelin, sinon à l'écrivain Albert Camus.
Les routes à maléfices
Le 4janvier 1960, à 14 h 10, Albert Camus trouve la mort sur un platane du
kilomètre 88,4 de la Nationale 5, entre Pont-sur-Yonne et Paris.
- Quelle coïncidence, dit quelques heures plus tard le conducteur du fourgon
mortuaire de Villeblevin. C'est le deuxième habitant de Lourmarin qui vient se tuer à
cet endroit et juste sur le platane du kilomètre 88,4
Quarante années plus tôt, des Gitans chassés des r-uines du château de
Lourmarin (Vaucluse), avaient jeté une malédiction sur tous ceux qui participeraient à
la résurrection de cette vieille demeure. Douze personnes, entre 1925 et 1960,
parmi les habitués du château, moururent subitement ou de mort assez peu
naturelle. Albert Camus, qui riait de la malédiction, fut la treizième victime.
1. La quatrième heure sur la plupart des cadrans à chiffres romains est indiquée
par 4 bâtonnets : IIII, et non par le chiffre IV.
2. Le professeur Prudhomme, de l'Institut Pasteur, étudia les raisons de cette
détérioration, identifia les ultrasons coupables et préconisa les hélices à faces
bombées qui éliminèrent cet inconvénient.
27
En Allemagne, sur la route de Brême à Bremerhaven, la borne 23,9 semble vouée
au même rôle. Près d'elle, le 12 avril 1931, l'explorateur Trintler et son chauffeur
trouvèrent la mort. Les accidents mortels se répétant au même endroit, la borne fut
enlevée et transportée au Musée de Brême sans conjurer pour autant la malédiction
- les autos continuèrent à se télescoper au même point ou à s'écraser contre les
arbres de la chaussée.
Une autre série d'accidents va peut-être éclairer ces coïncidences d'un jour
nouveau.
En 1949, l'industriel jean-Luc Michelin roulait à 120 à l'heure sur la route large,
rectiligne, de la Nationale 7, entre Briare et Montargis.
Il n'y avait aucun autre véhicule en vue. Soudain, et sans aucune raison
apparente, la voiture quitta la route et dans un fracas d'explosion percuta un arbre de
la rangée plantée sur la hernie.
- c 5est curieux, dit un témoin de l'accident. L'auto rou- lait vite, mais la
voie était libre. il y a bien eu, en dix ans, plus de dix tués à cet endroit'.
On avança bientôt des explications incohérentes: il existe des endroits maudits.
C'est la vengeance de la route
sur les rois du pneu.
L'accident d'Albert Camus, sous quelque angle qu'on le prenne, offre un aspect
mystérieux: il était mathématiquement impossible - pas une chance sur cent milliards
que deux habitants de Lourmarin dans le Vaucluse, puissent trouver la mort à 600
km de distance de leur village,
sur le même arbre de l'Yonne.
En ce qui concerne les Michelin, une explication scientifique, insolite et pourtant
vraisemblable, a été trouvée par un docteur de l'hôpital Sainte-Anne à Paris. Cette
explica- 1. La famille Michelin et ses alliés ont particulièrement été éprouvés: 1937
Pierre Michelin et quatre passagers tués entre Briare et Montargis. 1947 Pierre
Boulanger, président de la Société Michelin, échappe de justesse à la mort entre
Briare et Montargis. 1949 - jean-Luc Michelin et trois personnes se tuent entre Briare
et Montargis.
28
tion fut clairement formulée par un autre docteur,
M. Marcel Lapipe, lauréat de l'Académie de Médecine: Tout individu qui reçoit
dans les yeux 10 éclairs à la
seconde entre en crise, s'il est prédisposé à l'épilepsie. Quand le soleil se couche
derrière la rangée d'arbres de la Nationale 7, un automobiliste roulant à 120 à
l'heure, reçoit par lejeu des ombres et des lumières, entre les troncs et les
branchages, exactement 1 0 flashes lumineux à la seconde.
Pierre Michelin avait été victime de ce redoutable phénomène.
Ce que les yeux ne peuvent pas voir et ce que l'esprit ne veut pas entendre
débordent largement le mystère de la vie quotidienne. Des éléments inexplicables
pénètrent dans l'histoire, la préhistoire et la tradition, bouleversant nos habitudes de
pensée, notre bon sens.
Le plus loin que les hommes puissent remonter dans leur genèse semble être au
temps où les ancêtres à peine pensants, issus de leurs pères gorilles qui habitaient
dans les arbres, taillaient leurs outils dans le silex, luttaient corps à corps contre les
ours, enluminaient les grottes de dessins hautement colorés à signification magique.
Mais ces rustres sont-ils bien ceux qui firent démarrer la tradition de l'Arbre, de la
Pomme et du Serpent ?
La Bible ne fait-elle pas état d'Ancêtres Supérieurs ?
Des textes révélés et les découvertes récentes ont illuminé le ciel inconnu des
ères géologiques peut-être jusqu'à la borne zéro où débuta la Tradition.
De leur étude va naître un passé inédit pour lequel nous avons inventé un nom
tout neuf étincelant de mystère: la primhistoire
2
Les ancêtres supérieurs
Il n'y eut pas d'homo sapiens - d'homme savant - en deçà de l'ancêtre
préhistorique de Néandertal ou de CroMagnon, qui connaissait tout juste le silex:
voilà ce que nous dit la science classique.
Mais avec l'avancée fulgurante des hommes de l'aventure cosmique, avec la
découverte des messages de Tiahuanaco et de Piri Réis, nous avons maintenant la
certitude que l'heure de l'humanité n'a pas sonné dans les grottes d'outre-Rhin ou
des Eyzies.
Comme si l'Homme, ce constructeur-né, issu, disent les préhistoriens, du gorille
de l'ère tertiaire - qui pour sa part construit chaque jour sa cabane en branchages
comme si l'Homme donc, avait habité les cavernes
Il faut d'abord s'attaquer à un certain nombre de notions établies.
Les hommes préhistoriques savaient construire des maisons en pierre, des
huttes, des fortifications. Nulle part on ne trouve de grottes taillées, aménagées,
pour devenir des habitations plus confortables. Or, il est évident que les hommes du
silex n'auraient pas manqué de les aménager si elles leur avaient servi de maison.
Les cavernes servaient d'ateliers, de hangars - comme de nos jours - et comme
de nos jours aussi elles pouvaient abriter exceptionnellement quelques individus
déshérités.
En effet, si les hommes avaient habité les cavernes, où les situerait-on, dans ces
fiefs préhistoriques qui ont donné
30
leur nom à des époques géologiques mondialement connues: le Tardenoisien, le
Pressignien, l'Acheuléen, le Chelléen, le Levalloisien? Où trouver des cavernes à la
Fère-en-Tardenois, à Saint-Acheul en Pas-de-Calais, à Chelles, à Levallois-Perret ?
Le Grand-Pressigny (Indre-et-Loire) s'enorgueillit de posséder les plus vastes
ateliers mondiaux de taille de silex: des millions de nucléi, de grattoirs, de bifaces,
jonchent 4 000 hectares de champs sur 1 à 2 mètres d'épaisseur. On ne trouve pas
une seule grotte dans les parages.
A Charroux (Vienne) s'érigeaient à l'époque préhistorique des ateliers si
importants que les haches se ramassaient à chaque pas sur 10 hectares de terres.
Ce gisement - le second du globe - est à proximité (4 ou 5 km) de 49 cavernes forant
les coteaux de la rivière Charente. Aucune de ces 49 cavernes, minutieusement
prospectées, n'offre trace de la moindre occupation.
En outre, comment admettre que l'homme, qui recouvre le monde de millions de
maisons, d'enceintes et de châteaux, n'ait pas su construire, dès sa première
apparition, comme savent construire, filer, édifier et maçonner la plupart des animaux
?
D'ailleurs, nous avons les preuves que l'homme préhistorique savait maçonner et
que de subtiles périphrases ont été employées pour masquer ce fait primordial.
Dans leur livre Les Hommes de la pierre ancienne, deux autorités, l'abbé Breuil et
le professeur Lantier, écrivent textuellement : Les civilisations préhistoriques ont
également connu le four à cuire: four en pierre sèche du Drachenloch, circulaire, four
utilisé pour la cuisson à l'étouffée à Noailles (Corrèze), à plan rectangulaire, fait de
pierres dressées, lé èrement inclinées vers l'intérieur et dont les vides entre les
angles avaient été comblés par des pierres plus petites, maintenues par ' un blocage
argilo-calcaire et sableux... Belle circonlocution pour dire tout simplement: pierres
cimentées.
3 1
Les incertitudes de la préhistoire
Par conséquent, si les hommes de la préhistoire connaissaient le mortier, s'ils
savaient cimenter, ces hommes ne pouvaient pas ne pas construire des murs de
maison. Voilà qui tombe sous le sens.
Et de là découle une conséquence logique: ils n'habitaient pas des grottes, ils
meublaient leurs maisons, ils travaillaient le bois 1 outre l'os, le cuir et le tissu ; bref,
les hommes préhistoriques sortent irrémédiablement de la nuit où l'on voulait les
plonger et prennent leur véritable visage.
On nous a parlé d'une " époque du silex poli " postérieure au silex éclaté.
Autrement dit, les hommes auraient d'abord fait éclater le silex pour en faire des
outils, puis, se civilisant peu à peu, ils seraient parvenus à l'époque plus évoluée de
la pierre polie. Cela paraît tout à fait discutable.
D'abord, il n'y a jamais eu d'époque du silex poli, pour la simple raison qu'on
trouve très peu d'outils polis: un seul pour des millions d'outils en silex éclaté.
Les haches polies, dont on fait grand cas, ne servent à rien: rondes, elles ne
peuvent ni couper, ni racler, ni scier sinon très difficilement, alors que le moindre
silex éclaté est d'un emploi facile, immédiat.
Ces haches polies (car il s'agit de haches 99 fois sur 100) sont probablement des
haches votives, des armes de panoplie, d'ornement, des cadeaux que l'on offrait ou
que l'on polissait pour l'art, pour l'agrément. Peut-être aussi une monnaie d'échange.
1. Des microlithes sont trouvés dans les cavernes mêlés à l'argile. A quoi
pouvaient servir ces outils minuscules ? Le mystère n'a jamais été éclairci.
Vraisemblablement, à travailler, fouiller, décorer une matière abondante et
énormément utilisée, car on peut ramasser des mierolithes par millions.
Logiquement, on doit penser qu'ils servaient au travail du bois et alors s'impose une
hypothèse qui, à nos veux, a valeur d'évidence : les hommes préhistoriques, les
hommes du silex, utilisaient en premier lieu le bois ! Le bois était vraisemblablement
la base de leur industrie.
32
De plus, il n'existe pas de champs de silex polis. Ces haches se trouvent dans
les champs de silex éclaté, mêlées aux outils à éclats.
Enfin, il y a le bon sens.
Exprimant un jour notre idée au professeur Nouvel, directeur du zoo de Vincennes
et du jardin des Plantes de Paris, nous l'entendîmes s'écrier:
- C'est insensé ! N'importe qui peut polir du silex... personne ne sait le faire éclater
!
S'il y a eu une époque de la pierre polie, elle est certainement antérieure à celle
du silex taillé. En France, il n'existe que quatre ou cinq personnes capables de faire
éclater très mal - le silex; mais des millions de Français pourraient aisément polir une
hache avec un peu de patience.
Par ailleurs, la théorie de l'homme descendant du singe, de l'homme obtus à
l'origine, n'est nullement démontrée. Les préhistoriens cherchent depuis un siècle
des squelettes d'hommes préhistoriques vieux d'un million d'années, susceptibles
d'accréditer leur thèse. S'ils n'ont pas effectué de trouvailles décisives, par contre ils
ont échafaudé un processus '. Ainsi sont nés le Proconsul, l'Homme de Grosseto, le
Zinjanthrope, le Pithécanthrope, l'Atlanthrope, l'Africanthrope, etc.
Maigre palmarès, en vérité, que l'on peut résumer ainsi: les tibias du Grosseto, la
mâchoire de l'Atlanthrope; un petit tas de cendre, c'est le Zinjanthrope; une cupule en
plâtre grande comme une paume, c'est le Sinanthrope dont nous ne possédons
malheureusement plus l'original; des débris de l'Australopithèque, des miettes du
Plésianthrope. Quant à l'Homme de Piltdown, il s'agissait d'une superche- 1.
Même en admettant la Terre extrêmement peu peuplée: 100 000 hommes en
moyenne et 100 000 bêtes sauvages (ce qui est ridiculement bas) l'épaisseur des
ossements répartis sur la terre serait sur un million d'années, formée par plus de 600
milliards de squelettes. Il est impossible que des matières organiques ne se
désagrègent pas en cent fois moins de temps, mais s'il devait subsister quelque
chose, ce serait une véritable montagne d'ossements.
33
rie. Et pour le Sinanthrope, Marcellin Boule a prétendu qu'il était, en fait, un gibier'.
Le volume de la boîte crânienne de ces ancêtres ne dépassait pas 6 ou 700
centimètres cubes, alors que la boîte crânienne de l'homme est de 15 à 1 600
centimètres cubes. Nos ancêtres n'auraient eu que l'intelligence, les capacités du
gorille.
Comment, avec une poignée d'ossements, dont l'un est en plâtre et les autres
faux ou contestés, prétendre édifier une science exacte ?
En vérité, cette science ne repose que sur des hypothèses discutables. On ne
trouve pas de squelettes d'hommes préhistoriques établissant les chaînons entre le
singe et l'homme. On ne trouve pas de crânes à 1 100, 1 200, 1 300, 1 400 cm3,
c'est-à-dire les crânes des primates les plus proches de nous, ceux que,
précisément, on devrait découvrir le plus facilement. De là une certaine tendance à
défigurer la préhistoire.
On feint d'ignorer que les hommes du paléolithique savaient maçonner, habitaient
des cités construites et fortifiées, avec rues, artisans, et sans doute même avec des
coiffeUrS 2. On séquestre même, dans les " enfers " des musées, des indices et des
preuves.
Quant aux estimations chronologiques, l'empirisme des expertises tient de
l'invention pure et simple.
On brandit le fameux, le tout-puissant carbone 14 pour chiffrer l'ancienneté
d'ossements ou de matières organiques. Or, il est absolument insoutenable que le
carbone 14 puisse donner la moindre indication chronologique en préhistoire.
1. Dans Les Hommes de la pierre ancienne, de H. Breuil et R. Lantier, on lit,
page 149, à propos de bilan sur l'Hoinme de Neandertal: " Au total, 1 squelette ' 9
crânes, 5 mâchoires, de nombreux fragments d'ossements. " Et page 150: " Le@
restes humains européens plus anciens sont infiniment plus rares. Trois seulement
peuvent être retenus. " Et parmi ces " trois " figure le crâne de Piltdown... qui était
une farce de carabins !
2. L'abbé Breuil, dans son ouvrage, Les Hommes de la pierre ancienne, parle de
cheveux taillés " à la Nubienne " ou disposés en deux petites bouffettes ".
34
La marge d'erreur cyclique du carbone 14 est de 50 % jusqu'à - 5 568 ans; elle
atteint 80 % de - 5 000 à - 10 000 ans et ensuite, le carbone 14 peut aussi bien
indiquer - 15 000 ou - 50 000 au choix ou selon l'humeur.
Si le carbone 14 était efficace, on saurait par exemple à quoi s'en tenir sur l'âge
exact des peintures rupestres des grottes de Lascaux, où furent trouvés des
ossements.
En Amérique, le procédé du carbone 14 est souvent dénoncé comme un bluff et
une escroquerie. Le Dr Morlet relate dans un de ses ouvrages sur la préhistoire, ses
démarches auprès des savants américains, spécialistes de cette technique, pour
dater le gisement du Champ des Morts de Glozel.
On lui a répondu qu'- établir un âge par la méthode du Cl' ne pouvait être
accompli proprement sur des os ".
M. jean Maréchal, chef du laboratoire du Musée des Antiquités nationales,
précise, d'autre part, la quantité de matière nécessaire pour une expertise.
- Dents - ivoire - os = 2,200 kg.
Or, on a daté des trouvailles - surtout des portions de crânes - d'après des
prélèvements de quelques grainmes, la trouvaille tout entière n'excédant
généralement pas 0,300 kg!
Hormis ce système, les évaluations se font sans tenir compte d'une masse
d'impondérables, tels que les conditions climatiques d'un milieu dont on ignore tout.
Quant à fixer une date à l'apparition de l'homme sur terre, c'est la bouteille à
l'encre. Les évaluations caracolent de 50 000 ans (Neandertal et Aurignacien) à 10
millions d'années.
Avec une mâchoire laminée comme une tôle (d'un enfant de 5 à 7 ans, pense-ton)
incrustée dans un morceau de charbon, le professeur johannes Hurzeler, du
Muséum d'Histoire Naturelle de Bâle, a trouvé l'homme le plus vieux du monde ! Un
homme de l'époque tertiaire. Du même coup, Johannes Hurzeler nie
l'évolutionnisme darwinien et proclame:
35
n'y a pas une chance sur mille pour que l'homme descende du singe.
La préhistoire classique imagine nos ancêtres d'après les squelettes d'individus
vraisemblablement dégénérés qui auraient habité les cavernes, et d'après la qualité
du matériel trouvé à leurs côtés. Dans un million d'années (en supposant une
prochaine destruction de notre planète), on ne retrouverait plus les squelettes de
Becquerel, de Rodin, de Renoir, d'Einstein, de Fermi, de Picasso, réduits en cendre
impalpable, dissous ainsi que leur enveloppe charnelle et le cercueil en chêne massif
Par hasard, dans une caverne du Poitou, d'Indre-et-Loire ou de Provence, on
exhumerait le squelette d'un clochard ou d'un ivrogne ancien troglodyte (il en existe
encore des milliers en France) qui serait mort sur place dans sa caverne-habitation.
Son squelette, bien préservé dans du calcaire sec, aurait résisté au temps. Les
préhistoriens de l'an 1001963 en déduiraient gravement:
- L'homme du XXe siècle après le Christ mesurait 1,60 m. Il était bossu, bancal,
scrofuleux. Son volume crânien était de 1 500 CM3 et son intelligence à peine plus
éveillée que celle d'un gorille. Sa civilisation lui permettait de connaître la cruche de
terre cuite. Il avait comme siège des pierres entassées et ne connaissait ni la
maison ni, par conséquent, la porte, la fenêtre, la cheminée.
Si le troglodyte était un ancien soldat du 6' Génie, on pourrait trouver comme
ustensiles auprès de son squelette les deux silex réglementaires qui doivent figurer
dans la trousse des artificiers de jre classe, pour bouter le feu à la mèche lente.
D'où l'on déduirait encore, par raisonnement logique, que l'homme de 1963
ignorait le fer et le bronze (irrémédiablement détruits en quelques millénaires) et en
était encore à l'âge du silex.
Des villes entières, vastes comme New York, Londres ou
Paris, disparaîtraient sans laisser de trace, ensevelies ou
désagrégées au fond de profondes vallées ou réduites en
36
sable si elles étaient édifiées sur des plateaux ou à flanc de
montagne 1. 1
Oui, du sable. Des millions de poignées de sable et de poussière, c'est tout ce
qui resterait de nos murs, de nos maisons, de nos vitraux, de nos métaux et de nos
matières plastiques.
Et le sable des mers est sans doute cela partiellement des cités jadis étincelantes,
des palais, des temples, des objets de luxe ou merveilleusement oeuvrés, des vitraux
de cathédrales, des vitrines de grands magasins...
Seules, peut-être subsisteraient les pierres précieuses, du moins pendant un
certain temps ; et sûrement les silex qui persistent dans les champs alors que tout le
reste a disparu'.
La science préhistorique est lente et difficile à émouvoir. Le très docte
représentant du ministère des Beaux-Arts d'un département très proche de l'Indre-et-
Loire, a mis sept ans pour se décider à faire un petit tour dans les prestigieux
champs de silex du Grand-Pressigny.
Il a fallu des dizaines d'années pour faire admettre les peintures rupestres
d'Altamira en Espagne et des années pour accréditer Le Mas-d'Azil et Rouffignac.
A Savigné (Vienne), nul ne se soucie de reconnaître et de préserver la vaste
nécropole mérovingienne dont les sarcophages sont brisés pour empierrer les
routes, construire des murs.
A Charroux, toujours en Poitou, des champs de silex où l'on trouve à foison des
haches taillées (500 à 600 ont été ramassées en un mois) ont été découverts en
février 1962 et portés à la connaissance du public par tous les journaux
1. Les antiques cités de Babylone et de Saba sont à peu près introuvables après
4 000 ans. En France, nous ne savons plus où situer Gergovie, Alésia et Vouillé.
2. Les matières organiques, les métaux, les métalloïdes, sauf le silex, le jaspe, le
verre et quelques composés de silicium, sont détériorés en quelques millénaires. En
un million d'années, tout redevient poussière. Et l'on ne peut que s'émerveiller en
songeant à une des vérités les plus puissantes - et vérité scientifique par surcroît -
exprimée par le Nouveau Testament: " Souviens-toi, ô Homme, que tu n'es que
poussière et que tu retourneras en poussière. "
37
régionaux, photos à l'appui. Aucun officiel ne s'est dérangé.
Et pourtant le sol était jonché de haches sur 100 hectares. Depuis il a été pillé
jusqu'à épuisement.
En Loir-et-Cher se situe un gisement miraculeux sur une ancienne nécropole
romaine où le Dr Filloux, de Contres, a trouvé des amphores, des poteries et des
verreries qui feraient l'orgueil des musées de Paris, de New York et de Londres. Ce
gisement est à l'abandon.
Actuellement, les puissants engins de la culture tractée broient les outils en silex
taillés qui jonchent les champs de l'Indre-et-Loire, de la Vienne, de la Charente, de la
Dordogne, du Lot.
Il est déjà bien tard pour réagir. Dans deux ans, trois ans, il sera trop tard, les
silex seront réduits en poussière. Tout notre héritage préhistorique encore enterré
sera irrémédiablement perdu.
C'est la petite société archéologique de Charroux (Vienne) qui agita le grelot,
lançant un appel à l'Unesco, à la Présidence de la République, au Musée de
l'Homme, à la presse.
Voici un condensé du manifeste, publié par La Nouvelle République, Centre
Presse et Aux Écoutes:
SAUVEZ NOTRE PATRIMOINE!
Un calme irréparable va être commis.
Les deux plus importants ateliers de l'époque préhistorique se situent: au Grand-
Pressigny (Indre-et-Loire) = 4 000 hectares et à Charroux (Vienne) = 100 hectares...
Depuis quelques années, les tracteurs à trois socs, les pulvérisateurs et les
rotavators concassent le précieux héritage de nos ancêtres. FAITES QUELQUE
CHOSE !
Nous aimons notre pays. Nous ne voulons pas qu'une de ses richesses les plus
prestigieuses soit anéantie par indifférence, négligence ou incurie...
38
Nous demandons que les champs-ateliers du Grand-Pressigny et de Charroux
soient classés et labourés aux frais de letat et sous surveillance éclairée.
Les dépenses n'excéderaient pas quelques centaines de milliers de francs
(anciens).
Rien n'a été fait.
Alors, quel crédit peut-on accorder aux imaginations de ceux qui n'ont même pas
le souci de sauver le legs de nos ancêtres ? N'ont-ils pas déjà sacrifié les plus
précieux documents légués par les anciennes civilisations; les briques de Glozel, où
les hommes du néolithique ont écrit - en écriture alphabétique linéaire - un message
préhistorique capital ? Et non seulement le message écrit, mais aussi des os gravés -
les plus beaux qui soient - des bracelets, des colliers, des poteries ; toute
l'expression artistique et déjà intellectuelle d'un peuple contemporain du silex taillé et
doté d'une culture qui révolutionne toutes les données classiques.
Glozel est authentique
Glozel est incontestablement authentique, reconnu comme tel par l'immense
majorité des préhistoriens du monde entier.
Glozel est un hameau de quatre maisons dans la commune de Ferrières (Allier), à
une vingtaine de kilomètres
au sud de Vichy. eune Émile
L'affaire débuta le 1" mars 1924, quand le j
Fradin et son grand-père, Claude, trouvèrent des briques, des tablettes gravées,
deux tranchets, deux petites haches et deux galets portant des inscriptions. Trentetrois
témoins, dont M. Augustin Bert, instituteur à Ferrières, et l'abbé Naud, curédoyen
de la paroisse, attestèrent l'authenticité de la trouvaille.
Au cours de l'été (on n'est ni pressé ni curieux dans le milieu préhistorique), la
Société d'Émulation (sic) du
39
Bourbonnais se rendit sur place, puis fit parvenir des échantillons au Dr Capitan,
aux Beaux-Arts.
Capitan laissa les échantillons en souffrance, quelque part, durant treize mois,
puis, un beau jour, il se rendit à Glozel et déclara au Dr Morlet qui avait pris la
direction des fouilles:
- Vous avez là un gisement merveilleux... Faites-moi un rapport détaillé'.
Glozel était, pensait-on, reconnu.
Le monde étonné allait apercevoir une civilisation inconnue et, bien entendu, tous
ceux qui n'avaient pas participé à cette découverte récolteraient les lauriers,
recevraient les palmes académiques ou avanceraient dans les honneurs.
Le Dr Morlet, pionnier de la découverte, ne l'entendit pas ainsi et, avant d'envoyer
son rapport, il le publia, le 23 septembre 1925, sous le titre Nouvelle station
néolithique.
Capitan, déçu, furieux, convoqua Morlet à Paris.
- Vous n'êtes pas connu, votre plaquette ne se vendra pas. Mettez mon nom à la
place du nom de Fradin (attesté et publié par le chanoine Cote) .
Le Dr Morlet refusa net. C'en était fait de Glozel: du jour au lendemain, le
gisement fut contesté, ridiculisé.
Bien plus, on attaqua les Fradin en correctionnelle. Motif: ils faisaient payer une
taxe pour la visite de leur musée fraude et escroquerie (exactement: entreprise
pécuniaire pour montrer les produits d'une mystification)
Pourtant, en 1926, l'abbé Breuil, après Capitan, avait déclaré
- C'est bien du néolithique. je vous remercie, vous m'avez convaincu.
Mais après le refus du Dr Morlet d'accrocher le nom de Capitan à la magnifique
découverte, on tentait de ruiner les Fradin et leur trouvaille. Dans son courageux
livre Glozel, trente ans après, le chanoine Léon Cote affirme que des
1. Léon Cote. Glozel, trente ans après. Saint-Étienne, 1959.
40
causes personnelles motivèrent ce retournement, dû en grande partie à l'influence
de l'abbé Breuil.
On connaissait bien dans le monde savant la redoutable trinité Capitan, Breuil,
Peyrony (conservateur du musée des Eyzies), qui constituait une firme exclusive en
préhistoire. Or, la découverte de Glozel avait pris les trois hommes à l'improviste, en
bouleversant leurs thèses, sans leur laisser le temps de concerter leurs réactions.
Si encore ces trouvailles avaient été faites par un spécialiste patenté, chevronné,
portant l'estampille académique, à la bonne heure ! Mais l'inventeur était un profane,
qui s'affirmait indépendant. fl avait refusé de se mettre sous leur patronage,
prétendant faire cavalier seul et haussait les épaules quand on lui offrait que son
nom inconnu figurât modestement derrière leur signature.
Tous les procédés furent bons : lettres anonymes, faux télégrammes,
supercheries. Un jour le Dr Morlet prit miss Garrod, éminence grise de l'abbé Breuil,
en flagrant délit de truquage sur le terrain, alors qu'opérait la Commission des
fouilles.
Mademoiselle, c'est vous qui avez fait ce trou s'exclama le Dr Morlet qui la
surveillait étroitement.
- Non, non, ce n'est pas vrai ! répondit-elle deux fois.
- Mademoiselle, j'ai des témoins.
- Eh bien oui, c'est moi
Un photographe put prendre sur place un cliché de la
scène. On y voit miss Garrod baissant la tête pendant que Morlet, en présence des
témoins Tricot-Royer et Mallat, explique à la commission ce qui vient de se passer'.
Bref, pour perdre Glozel et déshonorer de braves gens, tout fut mis en oeuvre
avec tant de hargne et de malhonnêteté que le conseil municipal de Ferrières, puis la
Ligue des Droits de l'homme, durent intervenir ! Par ailleurs, la justice ne suivit pas
les officiels : d'abord en correctionnelle, puis en appel et en cassation, elle anéantit
tous les chefs d'accusation et donna gain de cause aux Fradin.
1. Léon Cote, Glozel, trente ans après, pages 76 et 77.
41
Ce petit paysan de France avait gagné sur les puissants pontifes. Fallait-il qu'il ait
raison !
Quand l'honnête Claude Fradin mourut, en 1951, l'abbé Léon Cote lui dédia cette
épitaphe tragiquement humoristique
A la mémoire de Claude Fradin
Paysan de France
Archéologue malgré lui
Combattant de la Guerre des Briques
Et qui mourut
Sans s'être demandé
Si larchéoloqie des Mandarins
Ne serait pas une science où l'on bafouille
Encore plus qu'on nefouille.
L. C.
Voilà donc Glozel réhabilité, mais encore sous le coup de la calomnie.
Pourtant la découverte est prodigieuse une bibliothèque néolithique
de plus de 100 tablettes à caractères alphabétiques - le premier alphabet connu -
des outils en pierre éclatée, de merveilleux galets gravés, dessinés, des poteries
absolument uniques. C'est à Glozel que la science
1. Pourquoi veut-on taire que le monde entier accepte - l'authenticité irréfutable "
de Glozel et de l'écriture linéaire alphabétique ? Outre MM. Salomon Reinach,
Dépéret, Morlet, déjà cités, nous produisons les noms de: MM. E. Esperandieu,
membre de l'Institut, J. Loth, membre de l'Institut, professeur au Collège de France,
Dr Lucien Mayet, professeur d'Anthropologie et de Préhistoire à l'université de Lyon,
Leite de Vasconcellos, conservateur du Musée de Lisbonne, Mendès-Corréa, Doyen
de la Faculté des Sciences de Porto, Constantinescu-Iasi, professeur d'Archéologie à
la faculté de Kichinev, V. Madsen, directeur du Service Géologique du Danemark,
Birger Nerman, professeur à l'université de Stockholm, etc., qui, tous, affirment -
formellement l'authenticité de l'ancienneté préhistorique " de Glozel et la " seule
chose surprenante dans cette affaire : l'entêtement des savants français adversaires
du Dr Morlet ". " Il faut être aveugle ou malhonnête pour nier l'authenticité de Glozel
", écrit M. A. Bjorn, conservateur du Musée de l'université d'Oslo. Il est donc temps
que cessent l'odieuse comédie et les manoeuvres criminelles qui firent un tort
considérable à la préhistoire en faussant une donnée essentielle du problème.
42
et le monde entier trouvent la filière incontestable reliant notre civilisation à celle de
nos lointains aïeux.
En une époque ancienne de 10 000 à 15 000 ans environ, le Magdalénien, si l'on
en croit les expertises 1, des hommes façonnèrent des idoles et des vases en terre
cuite, représentant des êtres insolites.
Sur des poteries, sur des galets, des bijoux et des tablettes d'argile cuite, ils
écrivirent des signes mystérieux dont certains ont l'exacte forme de nos V - W - L - H
- T 1 - K - 0 - c - j - X.
Ces signes ont un net caractère alphabétique et sont disposés par lignes, ce qui
prouve indéniablement que les Glozeliens connaissaient l'écriture en plus de la
poterie et de la sculpture.
Cette connaissance d'arts supérieurs suppose a priori des connaissances
subalternes : maçonnerie, constructions de maisons, menuiserie, charpente,
ferronnerie.
Oui, bien sûr: la connaissance du fer !
Évidemment, on ne trouve pas de métal préhistorique, pour la simple raison qu'un
instrument en fer ne peut guère se conserver plus de 1 000 ans', mais un fait
1. Glozel est incontestable, c'est entendu, mais il est possible qu'on le situe
trop loin dans le temps.
2. On a déterminé l'âge du bronze à 4 000 ans et celui du fer à 3 000. C'est tout
juste le maximum possible de conservation de ces métaux, Le physicien autrichien
Gurlt aurait découvert en 1886, dans un bloc de charbon datant de l'ère tertiaire, un
parallélépipède en acier mesurant 67 mm X 67 mm X 47 mm, à arêtes vives très
régulières d'un poids de 785 grammes (Science et Vie, n' 516). Le parallélépipède
serait au musée de Salzbourg (Autriche). Cette trouvaille signifierait que des
Ancêtres, vieux de 10 millions d'années, auraient connu les métaux, l'usinage et en
conséquence une haute civilisation. M. K. Willvonseder, directeur du Salzbourg
Museum, pense qu'il s'agit d'une erreur et déclare l'information dénuée de
fondement. Il ne nous semble guère possible, d'autre part, que l'acier ait pu
subsister durant mille millénaires, aussi donnons-nous cette relation sous toutes
réserves. Il en est de même pour les clous d'acier à têtes plates découverts par
Charles Brewster dans un bloc crayeux de l'ère secondaire. A moins que nos
Ancêtres Supérieurs n'aient trouvé le secret pour rendre certains métaux
inoxydables, ce qui n'est pas absolument impossible, car les traditions américaines
rapportent que 2 000 ans av. J.-C., les Indiens fabriquaient du fer qui ne rouillait
jamais. Dans la cour du Temple de Delhi aux Indes, la Colonne de Kutub vieille, diton,
de 4 000 ans et faite de pièces de fer soudées ou collées ensemble, bien
qu'exposée aux intempéries, ne présente aucun signe d'altération ou de rouille.
43
demeure avec valeur de certitude : les hommes n'ont pu inventer l'écriture sans
connaître auparavant la fusion des métaux.
Autre constatation: si on ne trouve pas - et pour cause - des outils en fer dans les
ateliers de taille du silex, on ne trouve pas non plus d'outils en silex dans les régions
où abonde le fer (Alsace et Lorraine notamment), même à titre d'objets importés. On
peut en déduire que, comme de nos jours, il y a eu contemporanéité du palais et de
la masure, du fer et du silex.
Au Moyen Age, en France, les couteaux de silex étaient encore utilisés par les
paysans pauvres ; les Celtes employaient conjointement les outils en fer, en bronze,
en or et en silex.
En 1912, il existait encore des paysans français qui labouraient leurs terres avec
des charrues à soc en bois. En 1963, l'âge du silex n'est pas encore révolu, de
même qu'il y a 20 000 ans l'âge de fer n'était pas généralisé. La coexistence fut
donc possible - et probable - aux époques les plus reculées.
Il ne fait aucun doute que nos aïeux préhistoriques possédaient une culture
beaucoup plus avancée qu'on l'imagine ; l'utilisation du silex n'était que le lot des
classes inférieures.
La science et les techniques de fabrication se transmettaient sans doute entre
initiés qui accaparaient le pouvo'
ir. Ce qui était écrit en écriture hiératique sur
les briques de Glozel était absolument impénétrable au vulgaire.
Parallèlement à la civilisation de Glozel, il est certain que des civilisations, plus
raffinées encore, existaient en d'autres points du globe, principalement à Tiahuana
co en
Bolivie.
Mais les hommes évolués de Tiahuanaco et de Glozel se trouvaient impuissants à
faire pénétrer leurs connaissances dans la masse humaine, au même titre que nos
physiciens et nos biologistes s'ils enseignaient les Zoulous ou les Papous.
Et d'ailleurs, voulurent-ils révéler leur savoir ?
44
Apporter la science sans avoir le pouvoir temporel absolu eût été pour les initiés
le recommencement du crime ancestral dont ils avaient mission de préserver
l'humanité.
Les connaissances supérieures étaient-elles un legs de civilisations terrestres très
anciennes ou avaient-elles une origine extraterrestre ?
Deux quasi-certitudes nous guident: une civilisation très avancée a précédé notre
époque préhistorique; l'aventure cosmique que nous allons vivre a été vécue par
d'autres humains.
Il est absurde, illogique, de raisonner à partir d'ancêtres inférieurs, ridicules,
dépourvus d'intelligence et même d'instinct 1.
La tradition et le bon sens militent en faveur d'ancêtres supérieurs ayant accompli
une chaîne complète d'évolution avant de sombrer, par la faute d'un cataclysme
atomique que répudie la science classique, mais qu'admettent les textes sacrés et
les traditions.
Le drame de la préhistoire
Cette catastrophe nucléaire ne peut être ni fixée ni calculée, car elle a faussé le
processus naturel de modifications cellulaires et engendré spontanément des
mutations qui eussent demandé, dans des conditions normales de pressîon et de
température, plusieurs millions d'années.
Les estimations sont donc fausses dans la plupart des cas, ce qui explique
l'incertitude des préhistoriens qui, par exemple, selon leur bon plaisir, donnent au "
premier ancêtre " humain, l'Homme de Fontéchevade, 100 000 ans,
2
400 000 ans, 700 000 ans, 800 000 ans d'âge
1. Tous les animaux ont une intelligence et un instinct qui, par exemple, leur
donnent la science infuse de la construction. Cette science, les moules, les
papillons, les fourmis, les chenilles, les oiseaux l'ont à un degré suprême. La
préhistoire classique refuse ces facultés créatrices à l'Homme.
2. L'Homine de Fontéchevade (qui n'était qu'un crâne) fut trouvé en Charente
dans une caverne aujourd'hui écrasée, dans des terres argileuses et si humides que
toute conservation y était impossible. Les préhistoriens, par complaisance,
45
La parabole du péché originel révélé par la Bible trouve sa véritable signification
et une relation évidente avec l'hypothèse atomique et la crainte ancestrale,
universelle, millénaire de la fusion des métaux et plus particulièrement du fer.
Le fer a toujours été considéré comme le " métal maudit", le métal du Diable et de
Vulcain. Tous les textes anciens, les Vedas, le Talmud, la Bible, les chroniqueurs
Hésiode, Lucrèce, les traditions égyptiennes et romaines, le nomment métal vil et
pernicieux, et sa fusion est considérée comme oeuvre diabolique.
Jadis, les ouvriers qui le fabriquaient étaient relégués au dernier échelon de
l'humanité, et de nos jours encore, les Haddades du Sahara, derniers artisans
forgerons dont la technique remonterait à l'an 6000 av. J.-C. forment une caste à
part, méprisée des autres nomades, et vivent dans des campements à l'écart. Ce
qui est aussi le cas des gitans qui pratiquent la fusion.
Pourtant, l'air, l'eau, la terre et le feu exceptés, c'est le fer qui est le guide des
civilisations, avant l'or, le blé, le tissu et peut-être le bois.
Rien de ce qui fait l'orgueil des savants ne saurait exister sans lui: ni l'électricité,
ni l'avion, ni le transatlantique, ni la fusée sidérale, ni la bombe atomique, ni les
centrales d'énergie, ni les usines, ni le plus petit atelier d'artisan.
On peut dire que dans la formule établie de notre civilisation, le fer s'identifie avec
la science.
Alors, comment expliquer l'universelle malédiction qui le frappa toujours et
partout, sinon par le fait d'un cataclysme dont il fut responsable ?
Les hommes préhistoriques eux-mêmes fuyaient les contrées à minerai ferreux,
comme saisis de panique, et se fixaient sur la bonne terre mère, argileuse et
calcaire.
Or, l'homme préhistorique - l'homo sapiens - s'il avait cette crainte, s'il était abêti,
détérioré.... s'il avait dégrinaccordèrent
à ce crâne un âge fabuleux: 500 à 800 000 ans. Nous rectifions: à
grand-peine, il peut avoir 5 000 années !
46
golé l'échelle évolutive, n'était-ce pas à la suite d'un cataclysme ou d'un accident
auquel le fer avait été associé ?
C'est cet accident qu'il fallait identifier pour comprendre la préhistoire... le drame
de la préhistoire.
L'hypothèse d'une humanité supérieure, soumise à une explosion atomique il y a
des centaines de milliers d'années et, corollairement, l'intervention d'extraterrestres,
trouvent certains chaînons de vraisemblance que l'on est obligé de prendre en
considération: l'incompréhensible abrutissement de l'homme préhistorique; la
malédiction du fer; les messages transmis par la plupart des théologies; le mythe du
paradis perdu ; les traditions éparses faisant état de races et de continents disparus ;
les découvertes insolites, Tiahuanaco, Glozel ; enfin ce destin que nous avons la
certitude intime d'avoir vécu.
Nous commençons à imaginer la genèse du monde depuis que des savants, en
produisant des énergies considérables de l'ordre de 39 millions de kilojoules, ont
créé des corpuscules pesants, ce qui revient à dire, qu'avec de l'énergie on a créé de
la matière, qu'avec rien on a créé quelque chose.
On pense donc désormais que le monde a pu naître à la faveur d'un orage
cosmique, d'abord sous la forme de corpuscules qui ont engendré des cellules. La
prolifération s'est développée, sans doute sous de hautes pressions et dans une
température élevée - la " soupe chaude " des Américains - favorable aux mutations.
On peut admettre l'évolution biologique classique allant des ultravirus aux
protozoaires, des poissons aux amphibies et jusqu'à l'homme, qu'une mutation
exceptionnelle créa immédiatement apte, par son intelligence et ses facultés, à
développer une civilisation certainement supérieure à celle des animaux les mieux
doués: fourmis, abeilles, termites 1.
1. L'Église n'interdit pas la doctrine de l'évolution, pour autant qu'elle recherche si
le corps humain fut tiré d'une matière déjà vivante, car la foi catholique nous oblige à
maintenir l'immédiate création des âmes par Dieu. Encyclique Humani Generis -
(12/8/50).
47
Puis l'homme procréa, étendit son empire sur la nature et déroula vers le futur le
prodigieux destin des êtres hors série.
Il y a des centaines de milliers, de millions d'années, les hommes de la Terre
possédaient une civilisation à peu près identique à la nôtre. Ils avaient érigé des
cités puissantes, de vastes usines. Par les océans, leurs flottes assuraient des
échanges commerciaux entre les continents, et dans le ciel leurs fusées établissaient
des liaisons avec les planètes voisines et peut-être avec des étoiles.
Ces ancêtres, qui connaissaient leur origine, utilisaient les télécommunications, la
radio, la télévision et leurs usines atomiques leur dispensaient un progrès raffiné.
Ensuite, il y eut une catastrophe brutale (explosion nucléaire) ou une lente
détérioration. Le progrès se retournait contre la société. L'infiniment petit dévorait
l'infiniment présomptueux.
En un jour ou en deux siècles, l'humanité fut décimée. Seuls survécurent
quelques individus: ceux qui eurent la chance de s'exiler vers une planète voisine et
d'autre part les exceptions qui confirment la règle et que nous retrouvons aujourd'hui.
Tout fut à recommencer sur la Terre.
On ne peut que supposer ce qu'il advint des hommes enfuis vers la Lune, Mars,
Vénus ou quelque étoile lointaine, mais nos connaissances actuelles sur le problème
de l'irradiation nous permettent de reconstituer en partie le drame des rescapés qui
demeurèrent sur la Terre.
Ces hommes déchus, nous les imaginons d'autant plus aisément que leur
mésaventure préfigure notre propre destin.
Donc, sur la Terre des hommes irradiés survivent, mais presque tous ont perdu
leur instinct, leur intelligence, par suite de mutations désastreuses. L'homo sapiens
ne redescend pas au stade originel: il s'engloutit dans des abîmes d'inconscience et
de déchéance qui le placent au plus bas du règne animal. E devient physiquement
plus hébété, plus démuni que le singe ou l'insecte. Pourtant, il demeure un
48
homme, avec au tréfonds de lui-même l'étincelle divine d'où peut jaillir la
régénérescence. Peut-être est-il devenu un homme à peau noire, peut-être n'a-t-il
jamais eu la peau blanche ?
Cet homme larvaire, au fil des millénaires, remonte lentement la pente,
reconquiert un embryon d'intelligence et la plupart de ses qualités supérieures.
L'homme des Temps irradiés invente ou réinvente l'outil en silex éclaté ; il se
construit une hutte, puis une maison.
De l'époque glorieuse, rien n'a subsisté : les cités, les usines ont disparu. Il ne
reste plus rien de matériel, de tangible, rien sauf dans la conscience de quelques
privilégiés, une petite lueur de souvenance et des bribes de savoir travesti.
Le cochon 31 1
Les hommes nouveaux commencent à repeupler la Terre et ceux qui conservent
le savoir se groupent quand ils le peuvent.
Pourtant, il y eut, mais vite digéré par le magma, le rescapé unique - sinon
plusieurs - et cette hypothèse est appuyée par la très étonnante aventure du cochon
31 1, lors de l'expérience atomique de Bikini'.
Parmi tous les animaux soumis à l'irradiation, singes, lapins, cobayes, chèvres, un
cochon portant le matricule 31 1, parqué sur un vieux navire de guerre, fut projeté à
la mer par l'explosion. il nagea jusqu'à l'atoll et, peu après, fut recueilli et soumis à un
examen approfondi.
Les autres bêtes étaient irradiées, mortes ou en survie passagère. Seul de tous
les animaux témoins, le cochon 311 était miraculeusement indemne, sans explication
raisonnable possible. il vécut longtemps et procréa de façon tout à fait normale.
1. Rapporté par André Maurois: Nouveaux discours du docteur O'Grady.
49
La légende de la création
Nos quatre grandes races humaines ont-elles un ancêtre commun ? C'est
vraisemblable, mais la nature, en paraissant leur donner une sorte de hiérarchie,
trouble profondément notre jugement.
Une curieuse légende, en expliquant la création de l'homme, détermine une vision
prophétique de l'avenir.
Au début, il n:y avait pas d'homme sur terre et Dieujugea bon d'en modeler un.
R le fit avec de l'argile, mettant toute son application à l'enfanter
harmonieusement et différent des autres créatures terrestres. Puis il mit la statue
dans un four et chauffa neuf jours.
Quand il la sortit, elle était brûlée, toute noire et Dieu dit: - Bah, ce sera un
homme quand même.
La deuxièmefournée dura huitjours, mais la statue avait pris un coup de feu, elle
était rouge et Dieu fut mécontent.
Il ftt une troisième statue et la mit au f eu six jours seulement.
Elle était toute blanche, à peine cuite et Dieu dit:
me faut encore recommencer
La dernière fournée, qu'il fit cuire sept jours, fut la bonne et la statue sortitjaune,
dorée à point.
- Celui-là sera l'homme parfait! dit Dieu.
Certains ethnologues modernes pensent que la race noire pourrait être la race
terrestre originelle, les vrais hommes de la planète Terre. Mais on peut tout aussi
bien envisager les Noirs et les Blancs comme issus des survivants diversement
mutés de la race des ancêtres supérieurs.
La supériorité intellectuelle de la race blanche est d'autre part interprétée de
différentes façons :
l' Les hommes blancs descendraient d'une humanité extérieure à notre planète.
C'est la thèse, de certains américanistes et de ceux qui admettent l'hypothèse de
Tiahuanaco-Atlantide.
50
2c' Les hommes blancs seraient les descendants directs, n'ayant subi aucune
mutation notable, des ancêtres supérieurs de la primhistoire. En eux auraient
survécu et subsisté l'instinct héréditaire et la souvenance du message.
(En ce cas, les hommes noirs, jaunes et rouges seraient des descendants qui
auraient subi une irradiation beaucoup plus prononcée.)
Il est séduisant de penser que les Vénusiens de Tiahuanaco étaient d'anciens
Terriens revenus sur la planète mère après des millénaires d'absence. Notre
système solaire n'étant pas le plus vieux du Cosmos, il est possible encore que les
premiers habitants de la Terre et de Vénus aient été issus d'une autre galaxie.
Aujourd'hui, il est acquis que l'humanité presque tout entière redoute une
prochaine fin du monde et prévoit la colonisation d'une planète où pourraient se
réfugier des rescapés.
Bien avant un siècle, des hommes terrestres auront probablement fondé un
empire dans le Cosmos.
Des Américains sont allés sur la Lune, d'autres cosmonautes " assoliront " sur
Vénus ou sur Mars avant l'an 2000. Si trois ans ou cent ans après cet exode
extraterrestre, notre humanité périclitait et sombrait, anéantie par un cataclysme
atomique, serait-ce la fin des hommes ?
Une réponse se présente immédiatement: les Terriens, exilés sur une planète,
reviendraient peupler la Terre. Des Terriens ou d'autres êtres planétaires.
Cette conjecture est actuellement parfaitement admissible. Dans la crainte d'un
cataclysme atomique terrestre, des nations s'inquiètent, s'affolent 1 et ressentent les
prodromes de la Grande Peur de l'an deux mille; déjà pris de panique, des
Américains se suicident ou construisent des
1. A Helsinki, le dimanche 3 décembre 1961, un violent orage fit croire à
l'éclatement d'une bombe atomique. Les Finlandais, pris de panique, téléphonè-rent
aux journaux et à l'Observatoire ; la foule se précipita dans les rues, tandis
que les gens se terraient dans les caves par crainte des radiations atomiques.
51
abris antiatomiques individuels, familiaux, et même pour le bétail 1.
Les plus optimistes espèrent que les hommes, déjà frappés dans la procréation 2
et dans leurs facultés de réadaptation fonctionnelle, auront un répit de 150 ans avant
de ne plus être aptes à procréer, sinon des mutants.
Ces mutants, ou les exilés revenus sur la Terre, serontils les hommes des temps
futurs ? Le futur est à l'image du passé et le cosmos tout entier n'est peut-être qu'un
éternel
recommencement.
Voilà ce que confirment la tradition et les découvertes fortuites, qui sur tous les
continents, semblent vouloir guider les hommes vers des hypothèses qu'ils avaient
peur de formuler.
1. Des Américains très impressionnables construisent la nuit, dans leur propriété,
depuis l'automne 1961, des tranchées-abris individuelles bétonnées et pour-vues de
ravitaillement en conserve dans des emballages de matière plastique. Dans le
Nebraska (USA), M. Gordon Roberts, un fermier, a construit un abri antiatomique
pour ses 200 vaches et ses 3 taureaux !
2. Statistique 1960 : 9 femmes sur 10 accouchent prématurément. Très souvent
avec un mois d'avance. En ville, les fractures osseuses nécessitent un plâtrage de
90 jours (pour une jambe) contre 40 jours en 1930. Fréquemment, la recalcification
demande des années: parfois elle ne se fait pas du tout, sans qu'il soit question de
tuberculose. Il est devenu courant dans les hôpitaux d'envoyer à Berck, à Roscoff ou
à Quiberon, des accidentés n'ayant eu qu'une simple fracture. La Sécurité Sociale
reconnaît ces dispositions. Les raisons de ces anomalies et de cette détérioration
physiologique : les psychoses, les produits pasteurisés, les antibiotiques, la
chimiatrie à outrance, la radioactivité, la radiothérapie, la télévision et sans doute
aussi les ultrasons, l'électricité, etc.
3
Tiahuanaco
Entre la première civilisation et la nôtre, il existe des chaînons et, en premier lieu,
les civilisations pré-incaïques de la cordillère des Andes et de Glozel.
Déjà, en 1876, l'archéologue français Wiener écrivait: Un jour viendra où l'on
pourra dire des civilisations classiques des Pharaons, des Chaldéens, des Brahmes:
vous êtes cataloguées dans nos livres comme étant les plus anciennes, mais la
science prouve que la civilisation 'pré-incat'que de Tiahuanaco est de plusieurs
milliers d'années antérieure à la vôtre.
Les civilisations pré-incaïques interfèrent-elles avec l'histoire ou avec le mythe de
l'Atlantide ? Probablement. Platon n'est plus le seul partisan de la théorie des
ancêtres supérieurs.
Dans son livre Un roman de Tanger. La Guerre nouvelle', l'archéologue et
écrivain René Gau apporte à cette théorie de l'Atlantide et à l'origine extraplanétaire
des Atlantes une contribution nouvelle fondée sur la découverte, à Our, de
plaquettes gravées que détiendraient les services politiques américains.
Ces plaquettes provenant des fouilles archéologiques effectuées par Wooley en
1927, si elles sont authentiques, ajoutent à l'étude de la primhistoire des indices qui
rejoi-
1. Tip, Hispano, Arabiga, Tanger 1951.
53
gnent curieusement les hypothèses que nous avançons conjointement avec les
savants et historiens d'avant-garde : les Russes Jirov, Agrest, et les Français Lucien
Barnier, Louis Pauwels, Jacques Bergier et jean Nocher.
Voici ce que M. René Gau écrit:
R retraça toute l'histoire merveilleuse de la découverte en Chaldée (Irak) de la
célèbre tombe du roi d'Our, par WooleY en 1927. Au printemps, les recherches
méthodiques qu'il poursuivait allaient donner un résultat inattendu...
En déblayant toujours, Wooley, sous un coffre à vêtements, découvrit le puits qui
devait le conduire au tombeau du roi.
Puis on nettoya encore une autre pièce, dans laquelle étaient de nombreux objets
de valeur, dont un étendard où figuraient des dessins de scènes de guerre. Parmi
les autres objets, l'un fut subtilisé habilement par un travailleur qui réussit à le
dissimuler et à l'emporter, à la fin de son travail.
Tout à fait par hasard, le professeur Gerboult (que nous soupçonnons être René
Gau), correspondant du British Museum et d'un Office culturel de New York, retrouva
le coffret volé à Wooley chez un antiquaire qui s'en dessaisit moyennant un prix
excessif que seuls les Américains acceptèrent de payer.
Le contenu de ce coffret était composé de pierres précieuses taillées et de bijoux
gravés de signes intraduisibles'.
Le professeur Gerboult garda intentionnellement 12 feuilles d'or sur lesquelles
étaient dessinées des pictogra- 1. M. René Gau a écrit à propos dés signes
cryptographiques gravés sur les plaques d'or: - La relation semblait toute différente
de celle des plaquettes d'Our. Elle paraissait pour ainsi dire, un complément
explicatif; elle parlait du précédent coffret et deux plans qui s'y trouvaient étaient
expliqués. L'un indiquait le moyen de se rendre en Haute-Égypte à l'hypogée des
rois atlantes et l'autre donnait le plan en étoile des tombeaux groupés des trente
derniers chefs atlantes, rois dont le 1" et le 30' étaient placés au centre et très
nettement marqués sur l'étoile plate. Le lieu semble avoir été fixé un peu
approximativement, car les indications faisaient comprendre qu'il se trouvait entre
vingt et trente jours de marche du Nil. Un point précis était néanmoins mentionné se
situant à moitié chemin entre Assouan et l'oasis du désert à l'ouest. @s feuilles d'or
apportaient aussi la confirmation de la venue sur la Terre en Atlantide d'êtres
humains très perfectionnés, débarqués des cieux, il y a 15 000 ans environ. "
54
phies, et une étoile à sept branches de 12 centimètres de diamètre.
La relation se poursuit ainsi
J'appris par la traduction des textesgravés que les bijoux avaient une bien
plusgrande valeur archéologique que commerciale. Ils constituaient des talismans
précieux venus des Atlantes qui les tenaient eux-mêmes d'êtres se disant humains,
frères eloignés des étoiles. Ceux-ci les visitèrent un jour, étant venus des
profondeurs intersidérales sur un navire volant..
Cette découverte devait servir de base à d'autres recherches archéologiques
puisqu'elle confirmait les dires de Platon, avec, en plus, la nouvelle stupéfiante de
l'existence defrères de notre humanité terrestre, nettement supérieurs à nous, issus
d'autresgalaxies...
Cette découverte s'apparente aux concepts nouveaux imaginés par les savants,
les biologistes et les hommes de l'aventure interplanétaire. Mais les révélations
d'Our - si l'on admet leur authenticité fort douteuse - n'ont pas, et de loin, la valeur
des indices que l'on trouve sur les hauts plateaux des Andes.
La ville la plus vieille du monde
C'est par la Porte du Soleil que l'on pénètre de plain-pied dans le monde ignoré
de Tiahuanaco, qui proclame son antique splendeur en Bolivie, à 4 000 mètres
d'altitude.
Un jour de mai 1958, un Français venant de La Paz découvrit, sur un plateau
sablonneux, une ville en ruine:
C'était Tiahuanaco, la plus vieille ville du monde.
Ce Français, le journaliste Roger Delorme, n'était pas sans connaître l'histoire
inca et les traditions des vallées andines. Il avait visité Cuzco, Pachacàmac,
Ollantaytambo, et admiré les colossales constructions de pierres géantes dont
certaines pèsent plusieurs tonnes.
Les anciennes cités incas, Machu Picchu en particulier, l'avaient fortement
impressionné par une majestueuse bar-
55
monie malgré leur gigantisme. Mais là, à Tiahuanaco, devant les pierres et les
statues éparses sur des kilomètres, devant cette Porte du Soleil ciselée comme un
bracelet maure, il subissait une emprise indéfinissable, une sorte de magie qui
dépassait toutes les émotions ressenties sur les hauts lieux du Pérou.
A Tiahuanaco, le désert était habité par un secret extraordinaire que l'esprit ne
parvenait pas à identifier.
Roger Delorme demeura plusieurs semaines sur le plateau bolivien, subjugué par
la Porte du Soleil, interrogeant le monolithe brisé en son milieu (selon la tradition, par
une pierre jetée du ciel), questionnant les indigènes, essayant de donner un sens
logique et scientifique aux paraboles, aux images et aux pétroglyphes.
Ces pétroglyphes gardèrent leur mystère littéral, mais point n'était besoin d'être
grand clerc pour ressentir une étrange énigme, encore indéchiffrable, peut-être le
secret de l'origine des hommes.
Alentour, sur le plateau, des personnages monolithiques en grès, à grandes
oreilles, avec des mains à quatre doigts, contemplaient de leur regard vide l'homme
du xxl siècle qui essayait de comprendre leur message.
L'origine de Tiahuanaco se perd dans les millénaires. Les Incas, lors de la
conquête du Pérou par Fernand Pizarre, prétendaient qu'ils n'avaient jamais connu
Tiahuanaco autrement qu'en ruine. Les Aymaras, le plus ancien peuple des Andes,
disaient que la cité était celle des premiers hommes de la Terre et qu'elle avait été
créée par le Dieu Viracocha avant même la naissance du soleil et des étoiles.
Roger Delorme, quand il revint en France avec une moisson de notes, nous parla
avec enthousiasme du haut lieu de la cordillère des Andes. Ce fut presque par
hasard qu'il accrocha notre attention. Ce fut par hasard que le capitaine Tony
Mangel, vieux coureur de mers, nous apprit qu'il avait été intronisé ambi (prêtre) en
Amérique du Sud.
En même temps, le capitaine nous mettait en relation avec l'énigmatique
Rénovateur de la Religion du Soleil
56
inca: M. Beltran Garcia, biologiste espagnol et descendant direct de Garcilaso de La
Vega, le grand historien de la Conquête.
Ces hasards devaient amener un surprenant développement de la légende et de
l'histoire de Tiahuanaco.
M. Beltran tenait de son aïeul des documents inédits relatifs aux traditions
andines. La Porte du Soleil, en ellemême, n'était qu'un témoignage incomplet. Les
traditions andines, en elles-mêmes, n'étaient qu'une affabulation. Le tout, juxtaposé,
faisait succéder aux interprétations fragiles des mythologies et des traditions
américaines, égyptiennes, grecques et même babyloniennes, une explication enfin
acceptable.
L'Histoire, qui s'arrêtait aux dernières dynasties pharaoniques, venait de faire un
bond dans le passé et se prolongeait maintenant jusqu'au dixième millénaire avant
notre ère, sinon plus loin.
Voici ce que révélaient les documents secrets de Garcilaso de La Vega, traduits
et commentés par M. Beltran:
Les écrits pictographiques de Tiahuanaco disent que dans lère des tapirs géants,
des êtres humains très évolués, palmés, et d'un sang différent du nôtre, venant d'une
autre planète, trouvèrent à leur convenance le lac le plus haut de la T@e'.
Au cours de leur vogage interplanétaire, les pilotes lancèrent leurs excréments
sans atterrir et donnèrent au lac la forme d'un être humain couché sur le dos.
Ils n'oublièrent pas le nombril, endroit où se poserait notre première Mère,
chargée de l'insémination de l'intelligence humaine.
Cette lé gende, hier, nous aurait fait sourire. Au ourd'hui, nos hommesgrenouilles
copient artificiellement les doigts palmés des colons de Tiahuanaco.
Des indigènes andins vivent à des altitudes où le Blanc ne pourrait s'acclimater,
ce qui est la preuve qu'il peut exister un autre sang (Sie).
1. Traduction littérale.
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Dans leurs puissants télescopes, les visiteurs sidéraux cherchèrent donc une
altitude et un lac favorables à leur organisme et à leur vie amphibie.
La signification d'" excréments " peut être: choses issues de l'aéronef pour
modifier les contours du lac, peut-être bombes atomiques ?
A noter que pour ruiner la tradition et discréditer le lac dans l'esprit des Andins,
les cartesgéographiques le représentèrent jusqu'en 1912 avec une forme presque
ronde. Au nom légitime du lac: Titi Pac du mystère et du soleil), on ajouta le sufftxe
caca qui, dans beaucoup de langues, signifîe excrément.
L'aéronef du lac Titicaca
Ainsi donc, les documents du descendant de Garcilaso de La Vega faisaient état
d'une Eve d'origine extraterrestre et d'engins interplanétaires.
Ils donnaient aussi des précisions étonnantes.
A lère tertiaire (ily a environ 5 millions d'années), alors que nul être humain
n'existait encore sur notre planète peuplée seulement d'animaux fantastiques, un
aéronef brillant comme l'or vint se poser sur l'île du Soleil du lac Titicaca.
De cet aéronef descendit une femme ressemblant aux femmes actuelles pour tout
le corps des pieds jusqu'aux seins; mais elle avait la tête en forme de cône, de
grandes oreilles' et des mains palmées à quatre doigts.
Son nom était @ Orejona " (grandes oreilles) et elle venait de la planète Vénus où
l'atmosphère est à peu près analogue à celle de la Terre'.
1. Les Grandes Oreilles (ou Orei@nes) formaient une caste supérieure en
Amérique du Sud qui essaima jusqu'à l'ile de Pâques. Les statues géantes de
Pâques et de Bâmiyan ont toutes de grandes oreilles et il est curieux de noter que
les bouddhas de l'Inde ont également la même particularité. D'autre part, ce sont les
Orejones qui, d'après Garcilaso de La Vega et Cieza de Leon, cachèrent les trésors
des Incas dont les cachettes ne furent jamais divulguées par les initiés.
2. Dans l'état actuel des observations astronomiques, on peut admettre que la
planète Vénus est habitable, au moins sur les sommets de ses montagnes.
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Ses mains palmées indiquaient que l'eau existait en abondance sur sa planète
originelle et jouait un rôle primordial dans la vie des Vénusiens.
Orejona marchait verticalement comme nous, était douée d'intelligence et sans
doute avait-elle l'intention de créer une humanité terrestre, car elle eut des relations
avec un tapir, animal grognant, marchant à quatre pattes. Elle engendra plusieurs
enfants.
Cette progéniture née d'un croisement monstrueux naissait avec deux mamelles,
une intelligence amoindrie, mais les organes reproducteurs restaient ceux du tapircochon.
La race était fixée.
Un jour, sa mission accomplie, ou peut-être lasse de la Terre, et désireuse de
revenir sur Vénus où elle pouvait avoir un mari à son image, Orejona reprit son vol
en astronef Ses enfants, par la suite, procréèrent, se vouant surtout au destin de leur
père tapir, mais dans la région de Titicaca une tribu demeurée fidèle à la mémoire
d'Orejona développa son intelligence, conserva ses rites religieux et fut le point de
départ des civilisations pré-incaïques.
Voilà ce qui est écrit sur le fronton de la Porte du Soleil à Tihuanaco.
Voilà ce qui avait accroché si vivement notre curiosité, puis provoqué notre
stupéfaction lorsque nous identifiâmes sur les pétroglyphes des scaphandres
autonomes, des engins à moteur mystérieux, des machines
vraisemblablement sidérales: tout cela d'une netteté singulière.
Si nets étaient ces dessins, qu'immédiatement une pensée nous vint: les anciens
Aymaras ou ceux qui, quelque 10 000 ans avant notre ère, gravèrent ces figures, les
avaient certainement enduites et fortifiées avec une préparation à base de silicone
afin d'assurer la conservation de leur message (plastification
Ce qui subsiste sur le haut plateau permet d'imaginer une antique cité (mais étaitce
vraiment une cité ?) de dimensions considérables, avec des rues, des temples,
des parcs publics. Les statues, les pierres gravées, les objets que
59
l'on trouve dans les sables à peine fouillés relèvent d'une technique assez
rudimentaire analogue à celle des Aymaras, des Incas ou des Aztèques. On ne sait
s'il s'agit d'un art primitif ou d'un art dégénéré.
En revanche, la Porte du Soleil étincelle en cette jungle comme un pur joyau.
A première vue, il semblerait que Tiahuanaco ait été la cité où des hommes peu
évolués sculptèrent leurs dieux et leurs totems en même temps que d'autres
hommes, infiniment plus habiles et cultivés, ciselaient leur message dans les frises
de la Porte du Soleil.
Plus tard, selon les géologues, un cataclysme ruina la cité, abattit les temples et
les maisons: Tiahuanaco devint une ville morte. Peut-être les lois naturelles veulentelles
signifier ainsi à la fois la fin d'un règne et la disparition d'une race.
On ne manque pas complètement de documentation sur la cité ruinée, ensevelie
ou submergée, et nous accordons un certain crédit aux révélations de Manuel
Gonzales de la Rosa dans son opuscule Les deux Tiahuanaco 1.
Le langage des cordelettes
Gonzales de la Rosa, qui vécut longtemps au Pérou, rapporte les déclarations du
quipocamayo (interprète des quipus incas) Catari, qui, retiré à Cochachamba au xvil
siècle, traduisit à l'intention des jésuites le langage des énigmatiques cordelettes à
noeuds.
Le manuscrit de la traduction fut donné vers 1625 par le chanoine de Chuquisaca
(Sucre), Bartolomé Cervantès, au Jésuite A. Oliva'. Depuis, le document est tenu
secret - à la Bibliothèque Vaticane - mais l'essentiel de sa teneur est connu.
1. Les deux Tiahuanaco, par Manuel Gonzales de la Rosa. Wien, 1909.
2. Anello Oliva, chroniqueur italien de l'Ordre des jésuites, auteur d'une His-toire
du Pérou particulièrement documentée sur la région du lac Titicaca.
60
7
Voici en résumé la traduction du vieux Catari commentée par G. de la Rosa:
Le nom primitif de Tiahuanaco était Chucara. La ville était entièrement
souterraine et ce qui existait en surface n'était que le chantier de taille des pierres et
le village des ouvriers.
La cité souterraine donnerait la clef d'une étonnante civilisation qui remonte aux
temps les plus reculés.
On accédait à la cité par plusieurs entrées que virent le grand naturaliste français
Alcide d'Orbigny 1 et les voyageurs Tschudi, Castelnau, Squier, qui parlent
degaleries sombres etfétides débouchant dans l'enceinte de Tiahuanaco.
Cette cité souterraine avait été édifiée pour permettre aux habitants d:y trouver
une température plus clémente, ce qui prouve bien que l'altitude n'ajamais varié2.
Auprès du lac Titicaca existait un palais dont il ne reste plus trace, car son
édification remonterait, d'après les textes, à l'époque " de la création du monde " '.
Le premier seigneur de Chucara, qui veut dire " Maison du Soleil ", s'appelait
Huyustus; il avait partagé le "globe en plusieurs royaumes. Les derniers habitants de
Chucara n'étaient pas les A"ymaras mais les Quéchas.
A Tiahuanaco, on enterrait les morts couchés. Dans les îles du lac vivait une race
blanche et barbue4.
1. Alcide d'Orbigny, célèbre naturaliste (1802-1857), explora l'Amérique du Sud
durant sept années de 1827 à 1834. Auteur de nombreux ouvrages qui font autorité
dans le monde entier. La partie principale de son livre Voyage dans lAmérique
méridionale traite de la Bolivie et a été traduite en espagnol sous le titre Description
Geografica, Historica y Statistica di Bolivia. Paris, 1846. C'est dans cet ouvrage que
Gonzales de la Rosa puisa sa référence.
2. Le quipocamayo Catari n'a pas dit explicitement (d'après les cordelettes) que
la race de Tiahuanaco était d'origine extraterrestre ; pourtant il faut, là encore, noter
la convergence des traditions rapportées par Beltran, Gonzales de la Rosa et les
découvertes des savants russes. Si les habitants de Tiahuanaco avaient été des
autochtones, la nécessité d'une cité souterraine ne se fût pas fait sentir.
3. Garcilaso de La Vega a parlé de ce palais.
4. Encore un indice : les habitants et vraisemblablement la caste
supérieure
des îles (et, l'hiver, de la cité souterraine ?) n'étaient pas de race rouge, mais
blanche. Toujours l'indication d'une race extérieure aux Andes.
61
Pour Gonzales de la Rosa, les ancêtres des Uros étaient les fondateurs de
Tiahuanaco.
Cette tradition fort peu connue, même des américanistes, appuie la thèse de
l'origine étrangère des colons installés autour du lac Titicaca. D'ailleurs, toutes les
traditions assurent que, précédant dans une haute antiquité l'avènement des Incas,
une caste supérieure d'hommes blancs s'était établie dans les Andes.
Garcilaso de La Vega écrit:
Le Dieu Soleil, ancêtre des Incas, leur envoya dans des temps très anciens un de
ses fils et une de ses filles pour leur donner la connaissance, délégués que les
hommes reconnurent comme divins à leurs paroles et à leur teint clair.
Pedro Pizarre, cousin du Conquistador, dit dans sa chronique'.
Les femmes nobles sont agréables à regarder; elles se savent belles et le sont en
effet. Les cheveux des hommes et des femmes sont blonds comme les blés et
certains individus ont la peau plus claire que les Espagnols.
Dans ce pays, j'ai vu une femme et un enfant dont la peau était d'une blancheur
inaccoutumée. Les Indiens prétendent qu'il s'agit de descendants des idoles ges
dieux).
Ces idolos qui apportèrent la science, pourrions-nous les identifier comme les
voyageurs de l'astronef vénusien, habitants des sommets de Vénus, là où le gaz
carbonique des vallées fait place à un air plus pur et plus proche de l'air terrestre ?
Les hommes bleus
Une autre thèse, beaucoup plus séduisante, est apparue en URSS. Elle assimile
les idolos aux mystérieux hommes à sang bleu qui, dans des temps lointains,
constituaient une sorte d'élite.
1. Descubrimientoy conquista de los Reinos del Peru, 1571.
62
En 1960, une revue russe, s'appuyant sur les relations de l'historien égyptien
Manéthon, d'Hérodote, et sur les inscriptions du papyrus de Turin et de la Pierre de
Palerme, apportait une contribution précieuse, à la fois à l'énigme de l'Atlantide et à
celle de la venue d'extraterrestres.
Dans son numéro de décembre 1960, la revue Atlantis sous la signature de
l'archéologue Henry Bac, reprenait l'information.
Les Russes posaient la question suivante: " Les Atlantes furent-ils un peuple bleu
? " en rappelant que Platon leur attribuait une origine autre que celle des hommes
terrestres, et un sang différent.
" D'après certaines traditions, révélait le document, les Atlantes auraient été les
fondateurs de la civilisation égyptienne. Les chefs les plus anciens des dynasties
divines, douze mille ans avant notre ère, étaient des Atlantes de race pure. "
Les Egyptiens, poursuit Henry Bac, reproduisaient très soigneusement les objets
sur leurs fresques et en respectaient les couleurs. Or, de quelles couleurs
peignaient-ils leurs dieux ?
Si Osiris était vert (dieu de la végétation renaissante), Thot était pigmenté, soit de
vert, soit de bleu pâle Ammon et Shou étaient des dieux bleus. Pourquoi cette
couleur fondamentale était-elle l'apanage des dieux égyptiens ? Une seule réponse
nous semble possible: ces dieux seraient les descendants d'un peuple à peau bleue,
ou considérés comme tels.
Osiris et Thot, venus en Égypte et n'y trouvant pas les conditions de vie d'un pays
de hautes montagnes, mais au contraire une plaine au climat chaud et ensoleillé, ont
vu leur teint modifié par le hâle qui a fini par leur donner une peau olivâtre (bleu +
jaune) représentée par la couleur verte sur les dessins des premiers Egyptiens.
1. Atlantis - Revue d'Archéologie scientifique et traditionnelle, 30, rue de la
Marseillaise, Vincennes, n' 204, nov.-déc. 1960.
63
Hypothèse admissible si l'on considère qu'il existe des peuplades d'" Indiens
bleus " sur les hauts plateaux des Andes, dont la pigmentation a pour cause le
manque d'oxygène dans le sang. Les Guanches disparus de l'île de Ténériffe, aux
Canaries, avaient une peau olivâtre.
Il est biologiquement possible que la peau prenne une teinte azur assez vive par
incorporation de grains de mélanine, pigment caractéristique des peaux noires. Ce
phénomène explique la présence des teintes bleu clair, bleu foncé et violette sur la
peau de certains singes.
Il existe des " hommes bleus " aux environs de Goulémine, au sud d'Agadir, et les
Pictes de l'Écosse antique avaient coutume de s - teindre la peau en bleu.
Il est curieux, enfin, de citer la notion bien connue de " sang bleu " que l'on
emploie à propos de la noblesse ancienne. On notera que cette notion, très
ancienne, est originaire de la péninsule Ibérique. Habituellement, on la rattache au
séjour effectué en Espagne méridionale par la tribu des Vandales, mais cette
explication n'est pas satisfaisante.
Lorsqu'on examine tous ces faits par rapport à la géographie, on s'aperçoit que
dans la plupart des cas l'existence de tribus à la peau olivâtre ou bleue, naturelle ou
teinte artificiellement, est liée au littoral atlantique.
On en vient donc à imaginer que les Atlantes, habitant une contrée aux
montagnes élevées, constituaient une population à peau bleue, par suite des
conditions biologiques de l'hérédité et du milieu, race déjà en voie d'extinction qui
perdit ses caractéristiques au moment de la disparition de l'Atlantide.
Cependant en signe d'appartenance à l'antique race, les descendants de la
dynastie régnante de l'Atlantide s'habillaient de vêtements bleus à l'occasion des
fêtes, tandis que certains peuples du littoral atlantîque européen et africain se
teignaient artificiellement la peau pour ressembler aux puissants Atlantes.
Hypothèse que renforce Platon en révélant que lors des sacrifices nocturnes et des
lits de justice
64
des rois " atlantes ", ceux-ci revêtaient, pour une raison inconnue, des habits de
teinte bleu azur foncé.
E est possible que la perte de la pigmentation provînt chez les Atlantes d'une
migration ultérieure qui eut pour conséquence de les faire vivre dans des régions
moins élevées, circonstance qui détermina la disparition de la carence d'oxygène
dans le sang, ainsi que celle du teint bleu qui en résultait et qui était demeuré stable
durant des millénaires.
Henry Bac, analysant cet exposé soviétique, ajoute que l'expression " sang bleu "
est employée encore de nos jours en Amérique du Sud: dans certaines contrées de
la côte du Pacifique, on dit d'une personne issue de l'union d'un Indien et d'un
Européen qu'elle est de - sang bleu ".
En Europe, cette expression désigne explicitement des individus prétendus de
haute et antique noblesse.
En Russie, en Mongolie, les nobles étaient réputés de sang bleu ce qui,
incontestablement, rejoint l'idée de supériorité.
Les déclarations de Platon et l'exposé russe prennent une singulière valeur si on
les applique à des êtres extraterrestres venus de la planète Vénus où la haute teneur
en gaz carbonique expliquerait une pigmentation naturellement bleue.
Vénus, la planète " bleue " des Anciens, avec ses montagnes de 4 000 mètres, sa
végétation et sa température par endroits supportable par l'homme, selon les
données de la fusée américaine Mariner II, serait-elle la patrie originelle des hommes
bleus, des Atlantes, de la race de Tiahuanaco et de Glozel ?
Il n'est peut-être pas inutile de rappeler que des événements extraordinaires,
notés par des astronomes antiques, se sont passés sur Vénus à une époque très
reculée. Saint Augustin rapporte, d'après Varron, que Castor le Rhodien a laissé,
écrit, le récit d'un prodige étonnant qui se serait opéré dans Vénus.
Cette planète qui avait plusieurs satellites aurait changé de couleur, de grandeur,
de figure et de course.
65
Ce fait sans précédent serait arrivé du temps du roi Ogygès', comme l'attestent
Adrastus, Cyzicenus et Dion, nobles mathématiciens de Naples.
De quel ordre était le prodige ? Collision ? Explosion nucléaire ? Nous ne
pouvons le dire, mais il est vraisemblable que, "planète soeur" pourvue d'un ou de
plusieurs satellites maintes fois observés, Vénus est liée à l'histoire de notre
humanité.
Les temps ne sont peut-être pas loin où ces satellites fantômes s'identifieront
avec des engins spatiaux dirigés, et peut-être avec l'astronef " brillant comme l'or "
qui transporta sur notre Terre des transfuges de Vénus contraints de quitter leur
planète menacée.
Il est curieux aussi de noter que les Russes, pionniers de la course au Cosmos -
le retour aux sources ? - s'acharnent à relier le mystère de Vénus à celui de
Tiahuanaco.
L'archéologue américain A. Posansky a découvert cinq civilisations successives
anéanties par des catastrophes naturelles, dont deux inondations ou déluges, ce qui
authentifierait la très haute antiquité de Tiahuanaco et accréditerait certaines
approximations de l'ordre de 15 000 à 40 000 ans 2.
Certains américanistes, comme Denis Saurat et Hoerbiger, ont expliqué ces
catastrophes par une effarante théorie où la Lune, descendue à proximité de la
Terre, aurait aspiré les eaux océaniques dans la zone sud-américaine. En
conséquence, les mers, désertant le reste du monde, se
1. Ogygès: dans la mythologie grecque, Ogygès avait pour père Neptune et pour
mère l'Océan. n est donné comme le plus ancien roi de l'Attique et son règne fut
marqué par un déluge à une époque très incertaine puisque l'adjectif grec ogygios
signifie : - fabuleux, précédant toute connaissance historique ", et se rattache aussi à
l'idée de cataclysmes antiques. Ogygès serait le fondateur de Thèbes et son
existence est attestée par la plupart des traditions de l'ancien et du nouveau monde.
Dans l'étymologie sanscrite, Ogygès = aughaga signifierait né au déluge. Voilà donc
une relation qui associe sous le signe d'Ogygès : le déluge, la planète Vénus,
l'Océan, l'Égypte, les Hommes Bleus, et Tiahuanaco, ce qui ne manque pas d'être
troublant.
2. Saurat : L'Atlantide et le règne des géants, Denoël 1954. Saurat épouse à ce
sujet les théories de H. S. Bellamy et d'Hoerbiger.
66
seraient accumulées en une gigantesque bulle d'eau salée autour de Tiahuanaco,
qu'elles auraient engloutie.
Saurat appuie cette hypothèse sur l'existence d'une ligne de sédiments marins
longue de 700 km.
" Cette ligne, écrit-il', commence près du lac Umayo au Pérou à près de 100
mètres de hauteur au-dessus du niveau du lac Titicaca et passe au sud de ce lac, à
30 mètres audessus du niveau de l'eau et va se terminer en s'inclinant de plus en
plus bas vers le sud... Il y a donc eu là une mer ", explique-t-il, et il poursuit quelques
pages plus loin: " Les quais du port de Tiahuanaco existent encore et ils sont, non
pas à portée du lac périmé, mais sur la ligne de sédiments... "
Par malheur, la réalité est au-dessus de la fiction.
L'altitude de Tiahuanaco est de 3 825 m, celle du lac de
3 812 m.
La ligne sédimentaire étant située entre 100 m et 30 m au-dessus du niveau du
lac, le soi-disant " port " de Tiahuanaco aurait donc été le port d'une ville immergée à
87 m sous les eaux ! Ce n'est pas très sérieux.
En revanche, entre autres hypothèses - et pour sacrifier au mythe de l'Atlantide -
on peut admettre que lors des pluies qui s'abattirent sur terre à l'époque du Déluge,
la cité souterraine de Tiahuanaco fut engloutie sous des avalanches d'eau, de boues
et de terres délayées, ce qui, en particulier, donnerait un sens à cette Porte du Soleil
qui ouvre sur le vide d'une demeure ou d'une cité inexistantes.
Les pétroglyphes de la Porte du Soleil ont réservé aux astronomes et aux
techniciens de l'astronautique de vives surprises. Les dessins représentent peut-être
des engins interplanétaires ainsi que les avait décrits le descendant de Garcilaso de
La Vega:
L'idéogramme sur la tête du personnage est un astronef terrestre (tête de jaguar:
force, vie terrestre; cônes st"ylisés cabines, habitats ; tête de condor: voyage,
espace).
1. L'Atlantide et le règne des géants, p. 49, de Denis Saurat.
67
Cette interprétation de M. Beltran rejoint celle des savants en ce qui concerne les
dessins gravés sur le personnage : scaphandre interplanétaire avec moteur à
l'arrière. Dans l'oiseau: moteur à réaction ou plus vraisemblablement à répulsion, la
force motrice utilisée résultant sans doute " de la décomposition des rayons solaires,
ou de leur désintégration en leurs deux polarités, comme ils se décomposent dans
les six couleurs du spectre "'.
Le physicien français jean Plantier a étudié cette force ion-solaire qui, bientôt sans
doute, propulsera les fusées sidérales, si ce n'est déjà fait.
D'autre part, l'ingénieur soviétique Alexandre Kazantsev a identifié un calendrier
vénusien sur la Porte du Soleil à Tiahuanaco.
- Le plus ancien calendrier de la Terre, dit-il, avec années de 225 jours terrestres.
S'il ne s'agit que d'une coïncidence, elle est étonnante Et, rebaptisant la Porte du
Soleil, le savant russe pose une interrogation:
- Comment les ancêtres des Incas ont-ils pu connaître l'année vénusienne et
pourquoi s'intéressaient-ils si particulièrement à cette planète ?
On peut donc avancer que ces hypothèses de savants matérialistes accréditent
singulièrement la tradition d'Orejona , l'Eve de Vénus, arrivée, il y aurait peut-être des
millions d'années, en astronef à tuyères sur notre globe terrestre.
Bien entendu, la tradition d'Orejona (tout comme les dessins de la Porte du Soleil)
a été déformée. Les descendants de Vénusiens - nos ancêtres ? - avaient sans
doute oublié la technique du voyage sidéral, mais ils avaient été initiés à certaines
connaissances scientifiques. Sentant confusément que leur civilisation dégénérait,
les derniers
1. Il est évident que le spectre ne comporte que six couleurs et non sept: les trois
couleurs fondamentales, bleu, jaune, rouge et les trois secondaires résultant de leur
mélange deux par deux: vert, orangé et violet. L'indigo, juxtaposition du violet et du
bleu est une couleur tertiaire... mais alors il y en a bien d'autres
68
initiés léguèrent aux humanités futures le message de la Porte du Soleil.
Ces ancêtres américains étaient-ils les Atlantes ? Cette hypothèse expliquerait à
la fois la révélation de l'Atlantide par Platon 1 dans le Timée et dans le Critias, et la
soudaine, merveilleuse et incompréhensible apparition de la civilisation égyptienne.
Un exil en Égypte
En tout cas, il est certain que la haute civilisation de Tiahuanaco se développait
parallèlement à l'époque du néolithique et sans doute du paléolithique. En
Amérique, habitaient alors des hommes qui dessinaient des fusées sidérales, tandis
qu'en Europe, en Asie et en Afrique végétaient des hommes beaucoup moins
évolués - peut-être d'une autre origine - à peine capables de tailler leurs outils dans
le silex.
Reste à connaître la nature du cataclysme qui brisa brutalement l'évolution des
Andins du Pérou. Il y eut des déluges, peut-être des éruptions volcaniques, mais ces
fléaux naturels ne peuvent expliquer la destruction du génie. Tiahuanaco fut habitée
par des hommes à connaissances scientifiques poussées à qui succédèrent des
hommes de moins en moins instruits qui tous vécurent comme en vase clos sans
que le reste de la terre ressentît leur rayonnement.
1. Nous rappelons brièvement la relation de Platon : " Écoute, Socrate, dit
Critias, une histoire admirable mais très vraie que raconte Solon... d'après une
confidence des prêtres de Saïs " dont les livres sacrés contenaient leur histoire
pendant une suite de 8 000 années (en 400 av. J.-C.). " Avant le Déluge, le royaume
d'Atlantide (en mer Atlantique) était une île plus étendue que la Libye et l'Asie
réunies (donc un continent). Un terrible tremblement de terre joint à un déluge
procuré par une pluie continuelle et torrentielle d'un jour et d'une nuit, entrou vrit la
terre... et l'Atlantide disparut sous la mer. " Tel est, Socrate, le résumé de ce que
mon bisaïeul disait avoir appris de Solon. " Socrate lui répondit: Il est important qu'on
regarde ce que tu viens de dire, non comme une fable inventée par nous, mais
comme une histoire vraie. "
69
Cette race andine fut sans doute victime d'un mal qui frappa ses facultés de
reproduction après un stade d'amoindrissement intellectuel, si bien queue disparut
par nonprocréation. On peut imaginer le drame: la race, à son apogée, est victime
d'une irradiation pour avoir joué avec des forces dangereuses. Les survivants se
savent condamnés. Les derniers à conserver une bribe de savoir inscrivent leur
douloureux message sur la frisure de la Porte du Soleil.
Ensuite la race est anéantie: Tiahuanaco ne sera jamais achevée.
Une deuxième hypothèse, parallèle, est plus vraisemblable et plus séduisante :
des êtres de la planète Vénus ont soudainement apporté sur le plateau andin une
civilisation merveilleuse.
Leur colonisation expliquerait la présence, à l'époque préhistorique, de cette
enclave à quatre mille mètres d'altitude, dédaignant les hommes du néolithique et
incapable peut-être de trouver des possibilités de vie ailleurs qu'autour du lac
Titicaca (nous revenons à la tradition).
Ces Vénusiens à quatre doigts entretiennent des échanges avec leur planète
originelle et commencent la construction de Tiahuanaco. Mais leur acclimatation sur
la terre est contrariée par une trop profonde modification des conditions biologiques
naturelles. La reproduction se fait mal, la race périclite et les derniers Vénusiens,
incapables de revenir sur leur planète, transmettent le message de la Porte du Soleil
avant leur extinction complète.
Si des Terriens se rendent bientôt sur Vénus ou sur Mars, on peut aussi redouter
pour eux un impossible retour. Que deviendront alors ces colons ? Si le milieu
biologique de Mars ou de Vénus contrarie leur reproduction
ce qui est probable - ces colons subiront exactement le destin que nous avons
prêté aux hommes de Tiahuanaco.
Ainsi, alors qu'au Grand-Pressigny, à Lussac-les-Châteaux, à Charroux, à
Lascaux, aux Eyzies, les vrais habitants de la Terre chassaient l'ours à la fronde et le
brochet au harpon, des hommes, en un autre point du globe, utili-
70
saient peut-être des fusées spatiales et des moteurs ionsolaires 1.
N'y eut-il aucun échange entre ces deux humanités ?
Il semble que des cosmonautes se risquèrent hors des zones viables du plateau
de Tiahuanaco.
Peut-être payèrent-ils de leur vie l'audace de descendre dans les vallées ou de
franchir l'Océan, mais ils eurent cette audace, particulièrement après
l'engloutissement et la destruction de la cité et la tradition grecque nous en a légué
l'émouvant témoignage.
Le mystère de Prométhée
Prométhée' était le fils de Clymène, l'océanide aux pieds merveilleux. Il donna
aux hommes "un étincelant rayon divin, trompant une seconde fois, dit Hésiode, la
prudence du Maître du Tonnerre ". Jupiter courroucé punit cruellement les mortels, à
cause de ce feu.
L'histoire de Prométhée' apparaît alors lumineuse à la lueur mauve et blanc des
bombes d'Hiroshima, de Nagasaki, de Reggane.
Imaginons, après une certaine acclimation, un cosmonaute vénusien quittant
Tiahuanaco, traversant l'Atlantique et abordant l'Afrique stérile et l'Égypte où, déjà, la
conscience des hommes commence à se libérer.
En Égypte, le cosmonaute rencontre un cercle de prêtres à qui il essaye de
communiquer son savoir. Pour les Égyp-1. Ce qui est encore le cas en notre xx'
siècle.
2. Hésiode Théogonie et Des Travaux et des,jours.
3. Hésiode Jupiter parla ainsi : - O fils de ja'pet (Prométhée) que nul ne peut
égaler en adresse, tu te réjouis maintenant d'avoir dérobé le feu céleste et de m'avoir
trompé ; mais un châtiment sévère attend et toi-même et les hommes à venir: pour
prix du feu qui m'a été dérobé, je leur enverrai un mal dans lequel tous .se
complairont: la Vierge Pandore... l'Eve des Grecs, parée de toutes les séductions et
détentrice du coffret où étaient enfermés tous les fléaux du monde... et aussi
l'Espérance, fort heureusement ! " Ce message extraordinaire qui rejoint le Message
Biblique du Péché Originel et de Lucifer, ange déchu, venu - ou à venir - de la
planète Vénus, ne pouvait guère être compris des hommes avant le 7 août 1945
(bombe d'Hiroshima).
71
tiens, l'homme d'outre-Atlantique est un Atlante - pour les Grecs il sera Prométhée -
et ils le croient quand il dit être venu du Ciel (c'est-à-dire d'une planète).
il raconte la fin tragique de Tiahuanaco @engloutie et révèle des secrets
extraordinaires que les Egyptiens ne comprendront jamais entièrement ; certains de
ces secrets expliqueront, justifieront l'épanouissement miraculeux, rapide, de la
culture égyptienne.
L'homme de Tiahuanaco apporte la science du Cosmos, des astres, de l'écriture,
des arts, de l'architecture, de la médecine ; il apporte aussi le secret du feu.
Les prêtres égyptiens reçoivent ces connaissances. Ils les oublient, les
déforment, les défigurent, mais leur intelligence commence à sortir du limon, et
bientôt ils en savent assez pour établir les premières lois d'une science qui dépasse
leur temps de plusieurs millénaires, ce savoir qui se matérialisera dans les temples 1,
dans les Pyramides et dans la civilisation de leurs successeurs orientaux et grecs.
On peut présumer que le cosmonaute, l'Homme de Tiahuanaco, a dû payer le
tribut de son inadaptation à l'atmosphère épaisse, torride des plaines arabiques.
Alors, se référant aux cartes que découvrit plus tard Piri Réis, pardelà la mer Rouge,
il se dirigea vers le pays des cimes neigeuses, éparpillant sur sa route, en Arabie, en
Chaldée, en Assyrie, des bribes de son savoir.
Et l'on songe encore à Prométhée, initiateur des hommes, châtié par Jupiter et
enchaîné précisément - selon la tradition grecque - sur la cime du Caucase, à une
altitude qui est exactement celle du plateau des Andes. La ressemblance est
troublante entre l'Atlante, fils d'Orejona, et Prométhée, fils de l'océanide aux jolis
pieds.
Quoi qu'il en soit, quelque 10 000 ans avant notre ère, Tiahuanaco entrait dans la
nuit de l'oubli et Abydos, Héliopolis, Thèbes, Memphis, Karnac et Saïs ouvraient pour
le monde occidental les premières pages de l'Histoire inconnue des Hommes.
1. On retrouve sous les traits d'hippopotame d'Apet, déesse de la fécondité, la
déesse gravide du plateau de Marcahuasi au Pérou où d'autre part ont été sculptées
des têtes dont la chevelure et la barbe furent imitées par les pharaons (Daniel Ruzo:
La Culture Masma).
72
4
La conjuration du secret
Ils n'étaient certainement pas nombreux ceux qui, en Égypte, avaient assez
d'intelligence pour assimiler le message de l'Homme de Tiahuanaco. Ceux-là, des
prêtres, écrivirent sans doute sous la dictée le premier livre de l'Histoire inconnue
des Hommes. Ils y dessinèrent des machines, des plans de moteurs, la carte du
globe.
L'Homme de Tiahuanaco connaissait la géographie par ses aïeux, qui avaient
survolé la Terre avant d'atterrir sur
1
les Andes, et il avait appris aux Égyptiens qu'il existait, ar-delà l'Océan, un continent
d'où il était venu.
p
Ce continent, les prêtres lui donnèrent logiquement le nom - avec les mots de
l'époque - de Pays d'outre-Atlantique que l'on peut identifier avec l'Atlantide de
Platon ou l'Amérique du Sud, qui sont d'ailleurs vraisemblablement le même
continent 2.
L'Atlantide avait disparu, sans doute au cours d'un grand cataclysme qui
détermina la fin de Tiahuanaco.
1. Entendons-nous bien: l'Homme de Tiahuanaco existait en de nombreux
exemplaires qui s'égaillèrent sur tout le globe et principalement en direction de
l'Égypte, de l'Asie Mineure, de l'Himalaya et de la France.
2. Platon a bien spécifié que l'Atlantide était un continent. Ce qui éloigne de
l'idée Amérique du Sud, c'est l'histoire de l'engloutissement par déluge. Mais il est
permis de supposer que le continent américain pouvait, au large du Brésil ou du
Venezuela, se poursuivre dans l'Océan. Ces terres submergées de nos jours
seraient en ce cas l'Atlantide où l'Homme de Tiahuanaco aurait fait une escale avant
d'aller en Égypte. Il n'y a donc pas incompatibilité avec le récit de Platon.
74
Bien que leur étude pratique ait duré des années, les prêtres n'avaient pu tout
comprendre. D'ailleurs, l'Atlante ne pouvait pas être un maître en chaque discipline.
Il avait dû limiter son enseignement à l'essentiel: la genèse, l'astronomie, la
médecine, la fusion des métaux, la lévitation, et à des applications pratiques de
l'électricité, des ultrasons et des forces encore inconnues de nos jours.
Les prêtres eurent la révélation de secrets trop subtils pour eux, d'une mise en
pratique impossible. Alors, la nécessité du secret s'imposa et tout naturellement, le
naos des sanctuaires se referma sur la science supérieure pour ne laisser filtrer que
la science possible.
D'un seul coup, l'Égypte, un désert, fait éclater la plus fantastique civilisation de
tous les temps: Héliopolis, Thèbes, Busiris, Abydos, Memphis, les pyramides et le
Sphinx. Des routes, des canaux, des barrages, sont construits et les prêtres
s'efforcent de créer un corps enseignant et de laisser le témoignage de leur savoir
non dévoilé.
Nous sommes ici dans le domaine des suppositions, mais par quelle autre
hypothèse expliquer le message des pyramides, du Sphinx, de l'Arche d'Alliance, du
Temple et des découvertes archéologiques effectuées en Chaldée, en Assyrie et
ailleurs ?
Le message de la pyramide de Chéops a certainement été falsifié, mais le
document demeure, avec, comme corollaires, les autres pyramides du Mexique, de
Perse et des Indes.
Il est impossible de savoir à quelle date elles furent édifiées, si Napoléon et les
historiens modernes avancent quarante siècles pour Chéops, les auteurs anciens
donnent non sans vraisemblance des dates beaucoup plus reculées.
Le secret de la Grande Pyranlide
D'après l'historien arabe Abou-Zeyd-el-Balkhy, " l'inscription gravée sur les
pyramides fut traduite en arabe. Elle
75
me
apprenait l'époque de la construction ; le temps où, dit-il, la Lyre se trouvait dans le
signe du Cancer ".
En calculant, on trouva deux fois 36 000 ans solaires avant l'hégire, soit environ
73 300 ans. Estimation exagérée ?
Peut-être ; Hérodote assure pourtant que les prêtres de Thèbes lui ont montré
341 statues en bois, représentant la succession de pères en fils des grands prêtres
les ayant précédés depuis plus de 1 1 000 ans, ce qui prouve la très haute
ancienneté du Sanctuaire 1.
Eliphas Lévi, érudit rationaliste du xixl siècle, pense que l'ancienne Égypte était
un pentacle dédié à Hermès Trismégiste. Plus les grands hiérophantes mettaient de
soin à cacher leur science, plus ils cherchaient à en multiplier les symboles. En ce
sens, les pyramides représentaient leur métaphysique, établie sur la science de la
nature et des secrets transmis depuis onze millénaires.
Les plus anciennes, comme celle de Saccarah dans le Djezer, étaient à six
gradins selon le principe bitrinitaire atlantéen.
On a voulu faire dire - surtout à Chéops - mille sottises inacceptables, mais il est
prouvé néanmoins que ce monument est un témoignage, " un agrandissement des
symboles " comme l'a très bien compris Eliphas Lévi, après Diderot et avant Georges
Barbarin 1.
D'après une tradition copte, la pyramide fut construite 300 ans avant le Déluge, ce
qui nous reporterait aux limites acceptables de 8 000 à 1 1 000 av. J.-C. Georges
Barbarin rapporte le texte de l'écrivain copte Masoudi (957 de notre ère) dont le
manuscrit se trouve à Oxford:
Surid... un des rois de legypte avant le Delu
les deux ge, construisit ,grandes pyramides... Il ordonna
aussi aux prêtres de déposer à l'intérieur la somme de leur sagesse et de leurs
connaissances dans les di ents arts et sciences d'arithméti"ffér
que et degéométrie, de manière à demeurer comme témoi-1. Hérodote,
Histoire, II, 143.
2. Georges Barbarin, Le Secret de la Grande Pyramide, Adyar, 1955.
76
gnage pour le bénéfice de ceux qui pourraient éventuellement
les comprendre...
Dans la pyramide orientale (Kéops) furent inscrites les sphères celestes et les
figures représentant les étoiles et leurs cycles; et en même temps l'histoire et la
chronique du temps passé, du temps à venir et de chacun des événements futurs qui
surviendront en É"gypte.
Le manuscrit de Makrisi renforce cette révélation: " La première pyramide fut
consacrée à l'Histoire et à l'Astronomie ; la deuxième à la science médicale. "
Ce sont en effet surtout des données astronomiques et mathématiques que l'on
veut voir dans la Grande Pyramide, la seule qui soit orientée exactement nord-sud
avec une erreur de 4'35", approximation qui paraît admirable quand on sait que
l'Observatoire de Paris n'est orienté vers le nord réel qu'à 18' près.
Un méridien passant par Gizeh partage très exactement en deux parties égales
les continents et les océans (nous l'avons vérifîé), ce qui rend regrettable le choix de
Greenwich comme méridien international'.
La somme des quatre côtés de la base (931,22 m) divisée par deux fois l'axe
vertical (148,208 m x 2) donne comme résultat le chiffre = 3,14. La hauteur: 148,208
m multipliée par 1 million donne approximativement la distance de la Terre au Soleil
= 149 400 000 km.
On peut faire dire encore bien des choses à la Grande Pyramide, mais, calculs
savants ou coïncidences, ces révélations sont loin d'être décisives, surtout quand
elles s'aventurent dans le domaine de la prophétie.
L'astronome anglais Piazzi Smyth (1819-1900), un des ardents thuriféraires de
Kéops, consacra tout un hiver à la mesurer dans ses moindres détails. En 1864, il
déclara que ces mesures correspondaient à des relations géométriques et
prophétiques précises
1. Cette coïncidence ne résulte d'aucune science elle n'est que le fait d'un
hasard heureux et... de la dérive des continents.
77
" Mais, raconte sir Flinders Petrie, un de ses disciples fut bien déçu quand un jour
il trouva Smyth essayant de limer la saillie granitique de l'antichambre royale, afin de
la ramener aux dimensions requises par la théorie 1. "
Il est plus aisé de juger les pyramides d'un strict point de vue architectural. Cette
étude apporte la preuve qu'aucun État du xx' siècle n'oserait entreprendre avec ses
puissants moyens techniques modernes un travail aussi colossal, nécessitant
l'emploi de 200 à 300 000 ouvriers, de plusieurs millions de mètres cubes de pierre
taillée et des millions de millions de francs'.
Les experts les plus sages estiment que l'Égypte du temps des pyramides devait
nourrir plus de 100 millions d'habitants et posséder des machines d'une grande
puissance et d'une perfection inconnue en notre siècle, pour avoir pu mener à bonne
fin des travaux aussi gigantesques 3.
Toutes les explications, échafaudages, remblai, plans inclinés, rampes de terre
glaise, ne résistent pas à l'examen.
Une hypothèse est avancée: les Égyptiens avaient peutêtre une connaissance
encore inimaginable de la puissance des ultrasons et des forces
antigravitationnelles.
Le son et la lévitation
De nos jours, à l'Institut Pasteur de Paris, le professeur Prudhomme peut, avec de
faibles puissances ultrasonores, soulever des balles de liège. Mais il n'apporte pas
de preuves. Le physicien américain Hooper, en 1958, avait abouti à un résultat
intéressant en libérant partiellement de la pesanteur un anneau de ferrite tournant
dans un champ magnétique à plus de 15 000 tours/minute.
1. LÉgypte Secrète, Paul Brunton.
2. Kéops pèse 6 millions de tonnes. Bonaparte avait calculé qu'avec les pierres
des trois édifices on pouvait ceinturer la France d'un mur haut de 1,50 m et épais
d'un mètre.
3. Plus de 180 pyramides connues existent en Égypte et en Nubie.
78
L'allégement constaté était de l'ordre de 1 % : impossible encore d'imaginer le
tapis volant, le déplacement de NotreDame de Paris sur la Butte Montmartre et de la
basilique du Sacré-Coeur dans l'île de la Cité !
En France, le Dr Pagès est à l'avant-garde des recherches avec le principe
suivant: faire tourner un champ électrostatique par un champ magnétique à la vitesse
de la lumière, c'est-à-dire l'inverse de ce que réalisait l'Américain Hooper.
Sur ces bases révolutionnaires, par polarisation des champs de pesanteur, il
devient théoriquement possible de soulever et de déplacer aisément des blocs de
pierre de plusieurs tonnes.
Nous n'en sommes pas encore là, mais la lévitation des énormes pierres de
Kéops, de Ba'albek et du Pérou' y trouve déjà un début d'explication.
L'automobile de Cugnot roulait à 10 km/heure; nos automobiles atteignent le 634
à l'heure ! L'avion d'Ader volait au pas d'un homme; l'X 15 des Américains troue
l'antique mur du son à 6 500 km/heure.
1. Il est dérisoire de vouloir expliquer n'importe quel miracle par des pouvoirs
occultes non contrôlables (magie noire) ou par des hypothèses scientifiques sans
base. Toutefois, le développement fantastique de la science nous autorise à croire
que les faibles performances des sciences occultes embryonnaires, actuellement,
seront très nettement améliorées dans un proche avenir. La lévitation expliquée par
un pouvoir surnaturel est peut-être une vérité, mais inacceptable dans l'ordre des
connaissances acquises. La lévitation expliquée par les ultrasons ou par
l'antigravitation est une solution acceptable parce que déjà l'antigravitation force les
portes de demain. Et il est certain que l'avenir réservera en ce sens des surprises
considérables, d'autant que le prince de Broglie, après une première attitude
réticente, vient de faire volte-face à propos de l'énergie locale du vide qui est
directement en relation avec la gravitation, et déclare : " Le vide nous apparaît
comme le siège d'une quantité formidable d'énergie, soit: 10" joules par centimètre
cube ", soit très exactement l'énergie de fusion de l'hydrogène. Nous ne voulons pas
e n faire état, mais il est certain également que la volonté de puissance d'un
organisme humain peut s'exprimer en joules (énergie = matière), ce qui très
audacieusement encore, pourrait expliquer les " matérialisations " en magie noire, la
lévitation de saint Diego et la marche du Christ sur les eaux. Quoi qu'il en soit, il
s'avère de plus en plus que la science donnera une explication rationnelle à tous les
miracles des contes de fées; tapis volant, anneau qui rend invisible, parole qui tue,
parole qui fait apparaître un géant ou une table richement pourvue.
79
La lévitation par agravitation ou par ultrasons réalisera les mêmes prodiges ; et si
nous associons les ultrasons à l'agravitation, c'est parce que la tradition égyptienne
semble nous le permettre.
Le son, qui est peut-être une dimension inconnue, possède un pouvoir que la
science moderne étudie depuis peu de temps. On a parlé d'une bombe à ultrasons
susceptible d'anéantir toute vie animale dans le périmètre d'une grande ville, sans
détériorer les monuments et les objets.
En médecine, on peut briser un os en produisant des ultrasons et entraîner la
mort par un ébranlement cervical sonore. Par ailleurs, il est certain que le simple
bang des avions supersoniques ébranle les nerfs et peut être mortel pour les sujets
atteints de maladie de coeur. Il passe à tort ou à raison pour gêner la couvaison des
faisans et provoqua même un incident curieux à Noisiel (Seine-et-Marne) où un
garde-chasse, soudain furieux, tira des coups de fusil contre les avions.
Les occultistes assurent que le son des cloches est désagréable aux personnes
sataniques. Jean-Jacques Rousseau a écrit: " Le son des cloches m'a toujours
singulièrement affecté ", ce qui fut ou est aussi le cas pour Karl Marx, Maurice
Thorez et un certain nombre d'athées militants.
Une légende - mais est-ce bien une légende, car elle fut rapportée par les témoins
de l'agonie du dictateur russe veut que Staline ait été tué par le tintement soudain
d'une cloche du Kremlin!
Quoi qu'il en soit, des ultrasons qui déterminent la mort ou la lévitation, aux
ultrasons qui firent peut-être crouler les murailles de Jéricho, il existe une inconnue
scientifique qui fut mise à l'épreuve dans l'Antiquité.
Sésame, ouvre-toi
D'après des palimpsestes égyptiens, les prêtres de Kar-nak, d'Abydos et de Thèbes
devaient avoir la voix juste,
forte et belle. En prononçant un seul mot, d'une certaine
80
façon, ils pouvaient faire ouvrir toutes grandes les lourdes portes d'un temple. Ce fait
rapporté plusieurs fois - les récits orientaux fourmillent de portes magiques donnant
accès à des temples, des cryptes, des cavernes - a pu être provoqué par des
stratagèmes ingénieux ou des truquages', mais sa persistance et le mystère des
pyramides portent à croire à une explication scientifique, simple ou extrême-ment
savante.
Simple: certains sons, à une vibration donnée, déclenchent des mécanismes à
ressorts.
Savante: les sons ou les ultrasons impressionnent une cellule électrique comme
le ferait la lumière 2.
Le mot magique bien connu " Sésame, ouvre-toi ! " n'est pas une invention
gratuite: la graine de sésame, logée dans une capsule, éclate d'elle-même quand
elle est mûre. Mais un son grave provoque aussi l'ouverture prématurée de la
gousse. Ce phénomène n'était pas inconnu des Égyptiens, des Hébreux et des
Orientaux et il y a peut-être lieu de croire que leurs plus hautes connaissances
scientifiques reposaient sur un certain pouvoir de la voix. " Au début était le Verbe ",
disent les écrits sacrés, soutenus par saint Justin, et il est possible que la puissance
du verbe ait été plus exotérique qu'on le croit.
Traditionnellement, la colère de Dieu s'exprime par la foudre ou le verbe tonitruant
qui foudroie. On prétend qu'aux lointains temps préhistoriques l'homme était muet
ou, en tout cas, privé de langage explicite. Les circonstances qui lui ont donné
l'empire de la nature sont à peu près inconnues, mais il a toujours eu une haute idée
du privilège que la parole lui conférait. Dans les premiers âges, le Verbe se
confondait avec la Sagesse, avec le Pouvoir et avec la Magie. Le Verbe était la
gloire de l'homme, au-dessus de
1. Une corde tressée en chanvre sec, humidifiée par de la vapeur d'eau ou
inversement, une corde humide séchée au brûle-parfum est un truquage employé de
nos jours par les sorciers noirs (rapporté par Henry de Monfreid).
2. Les Américains construisent des machines à écrire qui tapent d'elles-mêmes à
la dictée par le processus de cellules à ondes sonores.
81
la force, puisqu'un mot pouvait arrêter ou commander l'acte brutal, dompter, courber,
attendrir, pardonner.
Il est probable que l'homme préhistorique a su commander aux animaux par la
magie du son, mais le secret s'est perdu au cours des siècles en même temps
qu'une autre science se substituait aux paroles miraculeuses et qu'on brûlait les
sorciers accusés de magie noire'.
Toutefois, en Egypte, par révélation atlantéenne, la science du son et de la
lévitation qui avait permis la construction des cités cyclopéennes d'Amérique, était,
d'après la tradition rapportée, particulièrement en bonneur. La lévitation n'était qu'un
effet scientifique au même titre que l'antigravitation abolissant la pesanteur. Il fallait,
en effet, pouvoir abolir la pesanteur pour transporter et mettre en place, pour tailler
peut-être, ces énormes blocs de pierre qui constituaient les pyramides.
Il est intéressant de signaler que le sultan perse Melik al Aziz, en 1196, ayant eu
l'idée stupide de détruire les pyramides, mobilisa des dizaines de milliers de
travailleurs, sapeurs, et carriers et dépensa des sommes fantastiques pour un
résultat dérisoire.
Les ouvriers s'attaquaient à la pyramide rouge, la plus petite des trois; chaque
jour, avec beaucoup de peine, ils enlevaient une ou deux pierres qui basculaient et
s'enterraient dans le sable d'où il fallait alors les retirer. Après huit mois de travail
harassant, la démolition fut abandonnée: la Petite Pyramide, de loin, ne paraissait
même pas égratignée.
D'après Garcia Beltran, les pyramides d'Égypte constituaient des répliques de
celles qui existaient dans les Andes.
@ ce propos, il faut noter que la plus ancienne pyramide d'Egypte est celle de
Saccarah, dans le Djezer, à 30 km du Caire et que le nom primitif de Tiahuanaco
était Chucara.
1. Les hommes de la préhistoire connaissaient le phénomène des vibrations, qui
leur permettait de tailler le silex en utilisant les ondes de choc. Connaissance
millénaire dont ils avaient conservé une parcelle de souvenance.
82
En outre, le monument est à six gradins, comme au pays des pré-Incas. D'après M.
Beltran:
Les pyramides avaient été créées, outre leur destination transcendantale, dans le
but pratique de faire pleuvoir.
Elles étincelaient à des centaines de kilomètres, on les appelait @ les Lumières ",
car elles étaient recouvertes de plaques de métal blanc très lisse, qui eût dû être de
l'ar ,gent, mais que l'on avait remplacé par un alliage, l'ar ,gent étant trop rare
en Égypte.
on retrouve ce métal actuellement, mélangé à un revêtement calcaire, sur les
murs des mosquées et notamment sur ceux de la mosquée du Caire, qui ont un reflet
brillant et
argenté.
Les archéologues é ,g,yptiens savent que ce revêtement provient du pillage des
plaques de métal des pyramides.
fly a 10 000 ans, ces monuments, beaucoup plus anciens qu'on le dit, dominaient
une région verdoyante et cultivée, irriguée avec art et qui produisait des moissons
abondantes.
Memphis était alors la ville la plus peuplée du monde et la capitale de lempire. La
campagne était un véritablejardin de verdure et de vie, car la pluie tombait à volonté.
En effet, le rôle exotérique des pyramides était de répercuter le verbe magique,
de refléter la lumière lunaire en la changeant de polarité et d'ensemencer
l'atmosphère de manière à
faire pleuvoir à certaines lunes.
Aujourd'hui, de même qu'à Tiahuanaco, on ne voit plus que des ruines et le
désert, car les pyramides ont été détruites ou détériorées par les adeptes de fausses
et ténébreuses
doctrines
Cette relation, à première vue incroyable, est en réalité l'expression littérale de
connaissances scientifiques profondes qui peuvent échapper au profane, mais aussi
frapper
d'étonnement certains savants.
Les pyramides servaient à faire pleuvoir ? Ce n'est pas impossible.
1. M.O.I. Garcilaso de La Vega, documents secrets.
83
Sur les aérodromes des États-Unis, le brouillard est dissipé par de puissantes
émissions ultrasonores qui condensent les gouttelettes et les font tomber en pluie.
En 1961, on a inauguré à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) une fontaine " aérienne "
inventée par M. André Pasquet, débitant 300 litres d'eau par jour. Il s'agit là d'un
monument de métal lisse, qui condense la vapeur d'eau atmosphérique Son
inventeur - qui avait peut-être lu Garcilaso de La Vega - pense arriver à une
production de 3 000 litres par 24 heures.
Il suffit pour cela d'utiliser le système ultrasonore des aérodromes américains, qui
est lui-même un lointain souvenir de la science secrète égyptienne et
précolombienne, car, toujours d'après Garcilaso de La Vega, " les anciens Incas,
avec de l'air, savaient fabriquer de l'eau "
Pourtant la tradition - du moins celle d'Amérique centrale - ne fait pas état de
revêtements métalliques sur les pyramides des Mayas, situées, il est vrai, dans des
régions extrêmement pluvieuses.
L'Homme de Tiahuanaco apporta, outre les sciences physiques, le secret de
l'écriture, et non pas hiéroglyphique', mais linéaire et alphabétique, car il fallait bien
que les secrets fussent transmis par un véhicule parfaitement explicite. Cette
écriture, pense-t-on, était semblable à celle que nous utilisons actuellement, écriture
dont l'origine phénicienne n'est pas établie (la Phénicie n'a sans doute été qu'une
étape). Elle a été empruntée à l'Égypte qui n'en fut elle-même que le dépositaire.
Cette question a une
1. Les prétendus " hiéroglyphes " égyptiens sont tout le contraire d'une écn'ture
sacrée, secrète, à l'usage exclusif des initiés (hiéros gluphein : écriture sacrée), ils
sont écriture vulgaire. Elle fut imposée aux Égyptiens primitifs pour remplacer par
son sens universel les écritures dialectales intelligibles seulement pour les
autochtones. Par exemple :
4 iw l'épervier,
4I-Z. Le Soleil, la montagne,
sont d'expression facilement compréhensible aussi bien pour un homme d'Afrique
que d'Asie ou d'Amérique. Il serait erroné de rattacher ces signes à une écriture
sacrée.
84
importance considérable, car la civilisation, si elle s'exprime par des réalisations
matérielles, ne peut se transmettre que par le verbe et l'écriture.
Or, si la tradition atlanto-égyptienne fut surtout léguée oralement, nous avons la
certitude qu'il existe aussi, outre les cartes de Piri Réis et les pétroglyphes de la
Porte du Soleil, une documentation écrite, encore cachée, mais dont on possède
quelques éléments. Ces éléments d'écriture linéaire et alphabétique, les plus
anciens du monde, sont exposés au musée de Glozel; ils sont contemporains de la
civilisation magdalénienne, donc approximativement, de la civilisation de
Tiahuanaco.
On les retrouve en plusieurs points du monde néolithique, à Altamira, Balmori
(Espagne), Alvao (Portugal), Seltsh (Bohême), Bautzen (Saxe), Puy-de-Lacan,
Rochebertier, Laugerie-Basse, Saint-Germain-la-Rivière (France),
etc.
L'archéologue français A. Morlet, de Vichy, quittant délibérément les ornières de
la préhistoire officielle, a clairement démontré' le caractère irrécusable de cette
écriture préhistorique alphabétique, dont l'existence avait déjà été pressentie par de
nombreux chercheurs.
Dès 1891, Estacio de Veiga, étudiant à Alvao un tesson de vase avec des signes
linéaires, écrivait:
il est démontré que pendant le dernier âge de la pierre, il existait dans la
péninsule Ibérique un langage écrit, figuré par des caractères graphiques.
Edouard Piette, qui fait autorité en la matière, découvrit dans la grotte du Masd'Azil,
" vaste école où l'on apprenait à lire, à compter et à écrire' ", les galets coloriés
qui sont en fait les plus anciens documents d'écriture primaire, humaine, mais c'est à
Glozel que furent trouvés les plus importants documents d'écriture préhistorique, soit
sur os de renne, soit sur pierre, soit sur tablettes d'argile.
1. Origine de lécriture, Dr Morlet, Montpellier 1955.
2. L'Anthropologie, 1896, p. 385.
85
L'écriture de Mdise
Les préhistoriens du monde entier reconnaissent à la fois l'authenticité de Glozel,
de son syllabaire et de l'écriture préhistorique, vieille de 10 000 ans environ.
Or, l'écriture est l'expression par excellence d'une haute civilisation et il est très
difficile d'en attribuer l'invention aux hommes de Glozel. A quelle source avaient-ils
puisé un tel secret ? On ne peut s'empêcher de songer à Tiahuanaco, seul centre
culturel connu de cette époque. C'est par la filière de Glozel que l'on peut imaginer
l'écriture utilisée par les prêtres de l'ancienne Égypte et par Moïse.
Nous voici peut-être en mesure d'apporter une solution à un irritant problème sur
lequel butent la plupart des historiens : la rédaction des cinq livres du Pentateuque.
Le rationaliste Voltaire n'a pas manqué de s'étonner du fait dans son Dictionnaire
philosophique:
En quelle langue, demande-t-il, Moïse aurait-il écrit dans un désert sauvage ? Ce
ne pouvait être qu'en égyptien; car par ce livre même, on voit que Moïse et tout son
peuple étaient nés en E ,q,ypte... les E"gyptiens ne se servaient pas encore d u
papyrus; on gravatt des hiéroglyphes sur le marbre et sur le bois.
Il est même dit que les tables de commandements furent gravées sur la pierre. Il
aurait fallu graver cinq volumes sur des pierres polies ce qui demandait des efforts
prodigieux.
Or, le papyrus était connu de la xviii' dynastie pharaonique, comme le prouve le
Rituel funéraire du Louvre, et il ne fait aucun doute que si Moïse était un habile
physicien chimiste', il était également un savant traducteur, capable de lire dans le
texte le Message atlante, et de le transcrire aussi bien dans la langue des Glozeliens
que dans celle des Hébreux.
Incontestablement, il assura la transmission du message et le transcrivit en
écriture d'époque.
1. Nous le démontrerons au chapitre suivant.
86
S'il écrivit le Pentateuque, ce ne fut pas en le gravant sur la pierre, mais en le
traçant à l'encre sur une surface lisse, légère et durable, comme on fit pour les
secrets atlantes qui se transmirent au moins jusqu'aux prêtres de Saïs, mille ans plus
tard, et peut-être jusqu'au rabbin Jechielé, au
xiiie siècle.
Le chroniqueur péruvien Fernando de Montesinos qui consacra quinze ans de sa
vie à parcourir - en 1630 les possessions espagnoles de l'Amérique du Sud, recueillit
à leur source même les traditions les plus secrètes léguées
par les pré-Incas.
Montesinos 1 a pu faire remonter leur chronologie jusqu'à 103 générations de
souverains antérieurs à Atahualpa et assurer que l'histoire pré-incaïque est plus
ancienne que le Déluge, ce qui fut confirmé ensuite par les pétroglyphes et les ruines
de Tiahuanaco.
Or, Montesinos assure que les pré-Incas connaissaient l'écriture sur feuilles de
bananier, découverte sous le règne de Huayna Caui Pirhua (3' Inca de la dynastie
antédiluvienne) mais que l'usage en avait été interdit sous le règne de Topu Caui
Pachacuti IV (63' Inca) 2.
Les devins et les augures ayant lu dans les écrits anciens que les pires
catastrophes allaient ravager la région andine (ce qui se révéla vrai), Pachacuti IV
ordonna de brûler toutes les feuilles de bananier qui servaient de papier et interdit
d'écrire sous peine de mort.
De très anciennes traditions chinoises rapportent un fait qui relie curieusement le
Pérou au continent asiatique . un empereur aurait voulu remplacer les idéogrammes
peints par un alphabet où les lettres étaient figurées par des noeuds analogues aux
quipus incas. Ce fut donc vraisemblablement avec l'alphabet de Glozel que furent
transcrits la tradition et les secrets légués par l'Homme de Tiahuanaco.
1. Montesinos-Capaccuna (Liste des Rois). Le règne de ces souverains
antédiluviens fut troublé par de grands cataclysmes naturels.
2. Au Royaume des Incas, Siegfried Huber, Plon, 1956, p. 282 (5).
87
Comment garder un secret
Au cours des millénaires, les papyrus effrités, tombés en poussière, ont disparu,
comme s'effrita la civilisation égyptienne, si bien que le secret détérioré, en partie
perdu, ne fut transmis qu'oralement ou par l'intermédiaire des langues
prédominantes, hébraïque, grecque, musulmane.
Mais est-il possible que des secrets aient pu ainsi franchir plusieurs millénaires ?
Il y eut des fuites, c'est certain, comme il avait été convenu avec l'Homme de
Tiahuanaco, c'est-à-dire au fur et à mesure que la conscience universelle s'affirmait;
mais les grands secrets ne furent pas révélés.
De nos jours encore, la franc-maçonnerie, par exemple, ne révèle qu'à ses très
hauts dignitaires (les initiés) ses plans d'évolution sociale; l'Église agit de même et,
dans d'autres sphères, les camarillas, les maffias, les gangs ont leurs secrets
soigneusement tus.
Il y a surtout les secrets d'État : pactes, traités secrets, dossiers inconnus des
centres de renseignements et d'espionnage (2e Bureau, Gestapo, GPU, BFI,
Scotland Yard, etc-)- Ces secrets sont souvent miraculeusement gardés. En
1941, quand 320 fusées Eresa (les orgues de Staline) crachèrent la mort sur les
panzerdivisions allemandes du front russe, le général jeremko - pourtant classé
troisième pontife dans la hiérarchie de l'Armée rouge - ignorait l'existence de cette
arme nouvelle
Les USA ont leurs plans secrets d'attaque et de défense et l'on imagine sans
peine que les Russes paieraient à prix d'or le secret des bombes à brouillards
drogués qui constituent l'arme secrète de leurs ennemis. Inversement, les
Américains donneraient des milliards pour connaître le secret du carburant des
fusées russes.
Les papes, ou tout au moins les papes qui furent initiés, ont toujours gardé des
secrets sans jamais les trahir.
Il est même possible qu'ils aient eu la connaissance de faits historiques
imminents, guerres, persécutions, troubles
88
sociaux, sans essayer de s'opposer au processus naturel des
événements
Les secrets de Tiahuanaco furent transmis par cooptation, donc à des initiés
jugés particulièrement dignes du dépôt, qui étaient sans doute des chefs religieux.
Le Livre des Grands Secrets fut vraisemblablement mis à jour plusieurs fois, c'est-àdire
recopié, rectifié, au fil des millénaires. Toutes les grandes religions ont eu pour
base les préceptes d'un exemplaire du Livre, ce qui explique les points, traditions et
détails communs aux diverses théologies. La Bible, le Talmud, les Vedas, découlent
donc, peutêtre, du Livre des Grands Secrets.
Les initiés étaient en principe des gens sûrs et l'on songe d'abord à Moïse,
Pythagore, Platon, Numa, jésus, jechielé. Mais il est effarant de penser que durant
plus de deux cents générations, des hommes ont eu mission de confier à d'autres
hommes, sans jamais se tromper, des révélations fantastiques qui ne devaient pas
être rendues publiques, sans que jamais nul ne s'écriât:
- je sais les Grands Secrets. je vais les révéler.
Proclamation, d'ailleurs, qui serait restée probablement vaine, car il arrive - et
c'est même une astuce des services secrets - que la divulgation à grand tapage ne
serve à rien. Personne ne prête attention aux vérités les plus évidentes.
1. Les papes étaient en possession des prédictions dites - de Fatima ", faites le
13 mai 1917, aux trois enfants d'Aljustrel (Espagne). Ces prédictions mises sous
scellés furent partiellement rendues publiques en 1942. Elles disaient (version de
Lucie Dos Santos, religieuse) : La guerre de 1914 va vers sa fin. Mais si l'on ne
cesse d'offenser le Seigneur, sous le règne de Pie XI, il en commencera une autre
qui sera pire (annexion de lAutriche, guerre 39-45). Lorsque vous verrez une nuit
éclairée par une lumière inconnue (nuit du 24 au 25 janvier 1938. Cette lumière fut
qualifiée d'aurore boréale par les astronomes, Ce qui n'est peut-être pas la véritable
explication), sachez que c'est legrand signe que Dieu vous donne, indiquant qu'il va
punir le monde de ses crimes au moyen de la guerre, de la famine et de persécutions
contre l'Église et le Saint-Père Pour empêcher cela, je viendrai demander la
consécration de la Russie à mon Coeur Immaculé. Si l'on écoute ma supplique, la
Russie se convertira et l'on aura la paix. Sinon, la Russie répandra ses erreurs dans
le monde, provoquera desgu@es et des persécutions contre leglise. Beaucoup d'ho
mes seront martprisés, le Saint-Père aura beaucoup à souffrir, plusieurs nations
seront anéanties... La fin du message, détenue par Pie XII, devait être divulguée en
1960. jean XXIII ne jugea pas opportun - avec juste raison - d'accorder du crédit aux
divagations puériles des visionnaires.
89
Ainsi, de grands magasins new-yorkais purent mettre en vente, impunément, les
modèles réduits des sous-marins atomiques US. Ni les services secrets américains
ni la GPU russe ne prêtèrent attention à ces ouets, sinon trop tard
Plus extraordinaire encore: en 1948, nous avons annoncé et donné les principes
de la bombe H dans un grand hebdomadaire parisien, qui avait le plus fort tirage à
cette époque'. La bombe H ne fut pourtant connue du grand public que trois années
après, en 1951.
L'annonce était faite à la une sur six colonnes, en grand leader. En page 3 la
divulgation était accréditée par une photo et une interview de M. Paul Chanson,
maître de Conférences à l'École Polytechnique, directeur du Laboratoire du pic du
Midi.
Après avoir annoncé que les Américains travaillaient à une " bombe superterrifiante
" à l'hydrogène, nous écrivions textuellement:
Aux USA, on travaille sur la bombe à hydrogène contracté, mais rien ne nous
autorise à dire qu'elle soit au point.
La bombe à h ,ydrogène (corps léger) sera 50 fois plus puissante que celles
partant des corps lourds: uranium, etc.
... On sait que la libération de l'énergie des éléments lourds (uranium = bombe de
Bikini) se fait par cassure ou fission du noyau.
Inversement, la libération chez les e7érnents légers (hydro,gène, lithium = bombe
à hydrogène ?) doit se faire par concentration. Mais cette libération est 50 fois plus
grande que celle de l'uranium...
Il convient de tenir compte d'une indication capitale: les États-Unis n'ont pas
participé à la course aux gisements uraniques de lAntarctique. Nous pouvons voir là
un indice valable tendant à prouver que désormais la bombe à hydrogène dite ,
super-terriftc,, a supplanté dans leurs recherches sa rivale de Bikini...
1. Ici-Paris, n' 144, du 6 au 12 avril 1948. Sous la signature de Robert Charroux.
90
A
En dépit d'explications insuffisantes et de détails vraisemblablement erronés, il
n'en demeurait pas moins qu'une telle information, en avril 1948, constituait une
divulgation d'une importance capitale, une catastrophe pour l'Amérique, une aubaine
pour la Russie.
Certes, dès le 7 avril, M. Paul Chanson nous téléphonait, bouleversé (il n'avait
certainement pas prévu ni voulu une telle publicité) ; certes, il y eut en grand secret
un Conseil des Ministres à Paris pour étudier l'affaire, mais les choses en restèrent là
et il est probable que personne ne tira profit de l'indiscrétion.
Des révélations semblables furent faites au cours des siècles: le paratonnerre
avec Gerbert au xi' siècle, l'aviation avec Gusmâo en 1709, mais il est bien connu
que les hommes n'attachent aucune valeur à ce qui leur est gratuitement offert.
and, par cooptation, les messages étaient confiés à un
QU
initié d'un autre pays, d'une autre langue, il fallait bien transcrire, en traduisant plus
ou moins exactement. Les copies les plus fidèles seraient détenues actuellement
par les prêtres musulmans et particulièrement par ceux de Fez. Une partie de ces
manuscrits musulmans se trouve à la Bibliothèque Nationale de Paris, mais en si
mauvais état que leur traduction est à peu pres impossible.
Tout cela laisse penser que le message dont nous attribuons l'origine à l'Homme
de Tiahuanaco a été en grande partie altéré, falsifié, détruit, brûlé.
Le document le plus précis, les pétroglyphes de la Porte du Soleil, qui révèlent
peut-être le secret des machines stratosphéniques, des fusées sidérales, des
scaphandres, fut luimême édulcoré par les derniers descendants d'Orejona. Les
dessins ne sont certainement plus conformes à la réalité. Il est vrai qu'ils
représentent des engins et des modes de propulsion ou d'attraction qui nous sont
sans doute inconnus.
Des secrets plus simples, plus immédiatement utiles, ont été mieux compris,
secrets de médecine, d'astronomie, d'architecture. La science antique s'exprimaitelle
par la télévision, le cinéma, la radio, le téléphone ? On ne peut
9 1
aller jusque-là. Les ancêtres supérieurs ont dû léguer les principes, l'atome, les
ondes hertziennes, les forces électromagnétiques, ultrasonores, l'induction, mais les
principes seulement. Pourtant il n'est pas interdit d'imaginer que, dans certains
sanctuaires, existent des enregistrements directs de l'Homme de Tiahuanaco.
Cependant les Vénusiens avaient-ils conçu leur civilisation de la même manière
que nous ?
Avec les mêmes principes, on peut aboutir à des réalisations très différentes de la
bicyclette, de l'auto et de l'avion à réaction. Les derniers hommes de Tiahuanaco ne
connaissaient que ce qu'ils ont révélé : la forme de machines spatiales utilisées par
leurs aïeux ; mais le détail leur échappait.
Et d'ailleurs, comment auraient-ils transmis des plans détaillés, celui, par
exemple, d'un moteur même très simple, avec ses arbres de transmission, ses
cylindres, ses pistons, ou ses hélices, ses tubulures, ses soupapes, ses engrenages,
ses condensateurs, ses bobinages, ses fusibles ? L'humanité qui n'était pas prête à
ces révélations, devait d'abord assimiler les principes. Les initiés d'Amérique,
comme ceux d'Égypte, recopièrent un fatras de connaissances qui, pour la plupart,
leur étaient inintelligibles.
Nous avons reconstitué la science expérimentale, mais de la science
parapsychologique ou supranormale il n'est demeuré que de vagues et douteuses
parcelles. On ne peut que déplorer à la fois l'ostracisme dont les savants font preuve
à son égard et l'inconcevable réticence de ceux qui, possédant quelques lueurs, les
dissimulent. Si les conjurés du secret avaient mission de voiler les connaissances
dangereuses ou prématurées, ils devaient néanmoins assumer la responsabilité de
la révélation raisonnable. L'Atlante Prométhée n'avait-il pas, le premier, donné
l'exemple ?
Héritier de son savoir et de sa mission, un autre grand initié - le plus grand de
tous - Moïse, devait, dans l'histoire connue, révéler aux hommes le mystère de la
création et de la science expérimentale.
Le livre des secrets perdus
Tiahuanaco ouvre la porte d'un univers préhistorique qui trouve un prolongement
dans la protohistoire égyptienne.
Cependant, depuis longtemps déjà, des esprits curieux avaient soupçonné
l'aventure de nos ancêtres et souligné le caractère insolite de certains phénomènes
de l'Antiquité.
En reliant ces faits aux hypothèses des civilisations primhistoriques, l'aventure
prend un sens cohérent et se développe jusqu'à l'ère atomique', sans solution de
contiuité. Même si cette chaîne des temps nous effraye, il serait puéril et dangereux
de la rejeter sans examen.
Les contemporains de Saint Louis n'éprouvèrent-ils pas une certaine frayeur
quand ils virent, sans comprendre d'ailleurs, la première lampe électrique ?
En réalité, les machines électriques existaient depuis longtemps puisqu'on a
trouvé à Babylone des accumulateurs analogues à ceux de Planté, vieux de 3 000 à
4 000 ans !
En remontant plus loin, on pourrait croire que les constructeurs des pyramides
d'Égypte et que les peintres de la grotte de Lascaux (14 à 25 000 ans av. J.-C.) se
1. Les spiritualistes voudraient substituer à cette appellation celle d'ère du
Verseau, ou ère de l'Apocalypse, mais qu'on le veuille ou non, les temps nés en
1940 ont pris un nom définitif dans l'esprit des peuples: l'ère atomique.
93
servaient peut-être d'un éclairage électrique pour effectuer leurs travaux 1, mais
nous manquons ici de tout indice.
Une lampe électrique sous Saint Louis
En revanche, plusieurs chroniqueurs du xiii' siècle attestent que jechielé, rabbin
français d'une rare érudition à laquelle le roi Saint Louis se plaisait à rendre
hommage, connaissait le secret d'" une lampe éblouissante qui s'allumait
spontanément " 2.
Cette lampe était dépourvue d'huile et de mèche et le mage la plaçait parfois à sa
fenêtre, la nuit, ce qui intriguait profondément ses contemporains. Bien qu'il fût
accrédité auprès du roi et même son conseiller en certaines occasions, jechielé ne
révéla jamais le secret de sa lampe. Électricité ? Toujours selon les chroniqueurs, le
rabbin avait une façon très personnelle de décourager les importuns voire les
ennemis - qui venaient frapper à sa porte. Il " touchait un clou planté dans le mur de
son cabinet et aussitôt en jaillissait une étincelle crépitante et bleuâtre. Malheur à
celui qui, à cet instant précis, touchait le marteau en fer de la porte : l'importun se
repliait, se recroquevillait, hurlait comme s'il allait être englouti sous terre et
finalement se sauvait sans demander son reste... ".
" Un jour, une foule hostile, écrit Éliphas Lévi, se pressa à cette porte avec des
murmures et des menaces: les hommes se tenaient les uns les autres par le bras
pour résister à la commotion et au prétendu tremblement de terre.
1. Les grottes peintes de Montignac-Lascaux (Dordogne), première merveille du
globe, présentent une véritable exposition de peinture préhistorique si fraîchement
colorée, si nette, si dénuée de crasse, qu'il est impossible d'imaginer comment les
hommes du Magdalénien s'y sont pris pour éclairer la succession ténébreuse des
cavernes. Des torches ou des feux eussent laissé des traces. Une lampe contenant
du charbon a été trouvée sans apporter de solution à ce mystère.
2. Éliphas Lévi, Histoire de la Magie, p. 206: - Tout ce qu'on dit de sa lampe et
de son clou magique prouve qu'il avait découvert l'électricité, ou du moins qu'il en
connaissait les principaux usages ; car cette connaissance, aussi ancienne que la
magie, se transmettait comme une des clefs de la haute initiation. "
94
" Le plus hardi secoua le marteau avec fureur.
"Jechielé toucha son clou. A l'instant les assaillants se renversèrent les uns sur
les autres et s'enfuirent en criant comme des gens brûlés ; ils étaient sûrs d'avoir
senti la terre s'ouvrir et les avaler jusqu'aux genoux; ils ne savaient comment ils en
étaient sortis ; mais pour rien au monde ils ne seraient retournés faire le tapage à la
porte du sorcier.
" jechielé conquit ainsi sa tranquillité, par la terreur qu'il répandait. "
On ne saurait mieux dire que jechielé avait inventé ou réinventé la lampe
électrique et qu'il envoyait, en appuyant sur un bouton, des décharges électriques
dans le marteau en fer de ses huis.
Incontestablement, le rabbin était initié à un secret scientifique qu'il ne jugea pas
opportun de divulguer à l'humanité du xiiie siècle.
L'Arche d'Alliance: un condensateur électrique
Actuellement, nul ne connaît encore la nature exacte de ce phénomène appelé
électricité, pourtant vieux comme le monde qu'il engendra peut-être, et que Moïse
savait dompter dans l'Arche d'Alliance et Mesmer dans son célèbre baquet.
M. Maurice Denis-Papin 1 (descendant de l'illustre inventeur) pense que l'Arche
d'Alliance qui enfermait, diton, les Tables de la Loi, la Verge d'Aaron et un vase plein
de la manne du désert, était une sorte de coffre électrique capable de produire des
décharges puissantes, sans doute de l'ordre de 500 à 700 volts.
On sait (Bible, chapitre XXV de l'Exode) que l'arche avait été commandée " selon
une forme très exacte " par le Seigneur et exécutée sous les ordres de Moïse.
Elle était faite en bois de Sétin doublé d'or en dedans et en dehors (le principe
même des condensateurs électri-1. Maurice Denis-Papin, Cours élémentaire
d'Electricitégénérale, Paris, 1948.
95
ques: deux conducteurs séparés par un isolant) ; une couronne d'or en faisait le tour.
L'Arche demeurait dans une région sèche, où le champ magnétique naturel atteint
normalement 500 à 600 volts par mètre vertical. Peut-être contenait-elle des piles
analogues à celles qui furent trouvées au musée de Bagdad, la couronne d'or aurait
alors servi à charger les piles ou le condensateur.
La garde de l'Arche était confiée aux lévites qui, seuls, avaient le droit de la
toucher ; pour la déplacer ils " pass-aient deux bâtons plaqués d'or dans les anneaux
", si bien que de la couronne jusqu'au sol, la conduction se faisait
avec prise de terre naturelle.
Le condensateur (ou la pile) se déchargeait ainsi sans péril pour les porteurs.
Isolée, l'Arche s'auréolait parfois d'aigrettes de feu, de flammes de foudre, et si un
imprudent la touchait, elle donnait des secousses (décharges électriques)
redoutables, terrifiantes au regard des profanes. Elle se comportait exactement
comme une bouteille de Leyde.
Quand David voulut la transporter de la maison d'Abinadab à son palais, il se
produisit un accident miraculeux: l'Arche était posée sur un chariot tout neuf, conduit
par Oza, fils d'Abinadab; les boeufs qui le traînaient ayant regimbé " lorsqu'on fut
arrivé près de l'aire de Nachon, Oza porta la main à l'Arche de Dieu " pour la retenir,
car elle penchait dangereusement.
Il tomba foudroyé.
il n'est nullement déraisonnable de prêter à Moïse des connaissances
supérieures. Les Actes des Apôtres spécifient qu'il fut instruit dans la sagesse des
Égyptiens, ce qui signifie qu'il reçut l'éducation scientifique réservée aux classes
sacerdotales. Or, ces connaissances scientifiques étaient extrêmement étendues.
En particulier, en architecture, en astronomie, en médecine 1, les Égyptiens
auraient souvent pu rivaliser avec nos savants modernes et parfois même les
surpasser.
i. On a retrouvé dans la Vallée des Rois, soudés aux mâchoires de certaines
momies, des bridges absolument semblables à ceux que confectionne la prothèse
dentaire moderne. A l'échelle du temps connu, le condensateur électrique a
nettement précédé la prothèse dentaire.
96
La Tradition, la Bible et les chroniqueurs, Clément d'Alexandrie, Platon, Josèphe,
font état de cette science en relatant ce qu'ils appellent des " miracles " :
- Moïse prononce le nom de Jahvé d'une telle façon que le roi d'Egypte tombe en
syncope;
- Moïse rend l'eau potable en y jetant du bois;
- Moïse commande au peuple des grenouilles, qui le suit et se répand dans la ville
du Pharaon, puis à des légions de punaises, de poux et de sauterelles (sans doute
par la science des sons ou des ultrasons que savent utiliser les entomologistes pour
appeler les insectes)
- Moïse provoque des nécroses que peut expliquer une épidémie (ou une
irradiation)
- Moïse fait jaillir les eaux d'un rocher en le frappant avec sa baguette
- Moïse construit l'Arche d'ARiance qui foudroie qui-conque la touche
- Moïse, sur le mont Sinaï, promulgue la Loi au son du tonnerre et à la lumière
des éclairs.
Certains veulent voir dans ces relations une suite manifeste de " miracles ", mais
à la clarté de nos connaissances actuelles il semble plus raisonnable, si l'on accepte
les faits, de leur chercher une explication rationnelle. Moïse avait un savoir
admirable en physique (ultrasons et électricité), en chimie, en géologie et en
météorologie.
Le physicien Laplace a écrit à ce sujet:
" Il est étonnant que les Égyptiens n'aient pas voulu nous communiquer leurs
observations et leurs sciences en astronomie.
"On sait pourtant la réputation de leurs prêtres qui enseignèrent à Thalès, à
Pythagore, à Eurodoxe et à Platon. "
On doit en déduire, semble-t-il, que les secrets furent bien gardés par les initiés,
exception faite pour les révélations à caractère social ou susceptibles d'être
largement assimilées par les savants de l'école profane.
Les Egyptiens connaissaient la précession des équinoxes, les degrés du méridien
terrestre, les vingt-quatre heures du
97
jour, le secret d'une teinture des étoffes, supérieure à nos produits modernes, la
prothèse dentaire, l'opération du trépan et la science chimique de l'embaumement.
Un annuaire astrologique trouvé par Champollion dans les tombeaux de Ramsès
IX prouve que, 1 500 ans avant J.-C., les Égyptiens savaient qu'outre son
mouvement alternatif du sud au nord et du nord au sud le Soleil est aussi transporté
d'occident en orient parmi les étoiles, faisant ainsi le tour du ciel en un an.
Les prêtres, d'après Hérodote, savaient que les coquilles fossiles trouvées dans
les sables étaient d'origine marine.
On a reproché à ces prêtres de se servir parfois d'aimants, d'électricité, de
machines à vapeur, d'ultrasons et de mécanismes divers pour créer de faux miracles
destinés, auprès des foules, à prouver la puissance de leurs dieux.
Il est vrai que ces miracles n'avaient rien de divin et utilisaient des secrets
scientifiques alors impénétrables, mais il n'en demeure pas moins que la
connaissance de la machine à vapeur, des ultrasons, de l'électricité, prouvait
l'existence d'une science absolument fantastique pour l'époque.
Les machines de Héron
Ces connaissances extraites des livres secrets par les hiérophantes furent
partiellement communiquées à deux mécaniciens et physiciens d'une extrême
habileté, Ctesibius et Héron, à charge pour eux de réserver leur travail au seul profit
des Temples.
Walter Kiaulhen 1 analyse ainsi les miracles réalisés par les machines de Héron:
Avec ses automates à vapeur, il transmuait les temples en lieux de mystère.
1. Die Eisernen Enqel (Les Anges de Métal), Ullstein, 1935, d'après Le Livre des
Merveilles de Gustave Büscher, Denoël, 1957.
98
Lorsque les feux sacrés avaient été allumés sur l'autel, une trompette de pierre
donnait un signal et les fidèles accouraient.
Ils pouvaient voir les grandes portes s'ouvrir d'elles-mêmes et lorsqu'ils
pénétraient dans le sanctuaire en faisant tourner les roues de bronze qui se
trouvaient dans le hall d'entrée, une pluie_ftne d'eau parfumée tombait, tandis que
des oiseaux de métal ouvraient leurs becs et faisaient entendre un chant surnaturel.
A la fin du service religieux, une pluie fine s'écoulait des doigts et éteignait la
flamme.
Dans les sanctuaires on pouvait admirer des images métalliques des dieux qui
s'élevaient lentement vers les voûtes, des statues lourdes de plusieurs tonnes qui
restaient suspendues en l'air, de lourdes portes de bronze qui s'ouvraient et se
fermaient au commandement et des prêtres en lévitation.
Souvent même, la science magique dépassait la science expérimentale -
d'ailleurs elles étaient indissolublement liées - et les hiérophantes savaient faire
apparaître des fantômes, prophétiser et lancer de terribles malédictions contre les
profanateurs ou les mécréants.
" A leur gré, écrit Éliphas Lévi, le temple s'entoure de nuages ou brille de clartés
surhumaines ; les ténèbres se font parfois pendant le jour; parfois aussi la nuit
s'illumine, les lampes s'allument d'elles-mêmes, les dieux rayonnent, on entend
gronder la foudre et malheur à l'impie qui aurait attiré sur sa tête la malédiction des
initiés. "
Ces phénomènes miraculeux, réalisés par les prêtres avec comme bases la
science et la magie, sont, par les auteurs profanes, qualifiés de supercherie. Ce
n'est pas notre point de vue.
Y a-t-il supercherie quand une Caravelle à réaction s'envole vers le ciel, quand
une porte à cellule photoélectrique s'ouvre devant le visiteur, quand une réaction
chimique ou un moteur congèle l'eau d'un réfrigérateur ?
Les hiérophantes, il y a 2 000, 4 000 et sans doute aussi 10 000 ans, étaient les
docteurs de la foi et de la science,
99
les chimistes, les physiciens, les biologistes, les initiés enfin à la connaissance,
laquelle ne concerne pas seulement la métaphysique mais l'ensemble des
problèmes humains.
Ils donnèrent au monde de leur temps le maximum de science permise, gardant
pour eux " la foudre du Ciel, le démon de la vapeur et la puissance divine du Verbe ".
Mais il est certain qu'ils autorisèrent Héron à fabriquer pour les laïcs l'éolipyle à
réaction, la fontaine à pression d'eau, la ventouse, la pompe à incendie, cette
merveilleuse horloge que fut la clepsydre et même le taximètre pour mesurer la
distance parcourue.
Plus initié encore que les hiérophantes du temps de Héron, car plus proche des
mystères de Tiahuanaco, dont le souvenir allait s'affaiblissant, Moïse donna la
mesure des secrets cachés.
D'après René Pique, chimiste et agent technique militaire des poudres 1, " les
mélanges déflagrants ne devaient pas être inconnus de l'Égypte, et Moïse, recueilli
et adopté par Thermutis, fille de Ramsès 11, avait pénétré tous les secrets de la
science égyptienne et aurait fait usage de ces produits déflagrants, notamment
contre Coré, Dathan et Abiron, lorsque ces derniers se révoltèrent contre lui avec
250 hommes ".
Mdise fait sauter une mine
En effet, dans la Bible (Nombres, XVI, 1 et 2) on lit:
28 - Alors Moïse dit au peuple: Vous reconnaîtrez à ceci que c'est le Seigneur qui
m'a envoyé pour faire tout ce que vous voyez et que ce n'est point moi qui l'ai inventé
de ma tête.
29 - Si ces gens-ci meurent d'une mort ordinaire aux hommes et qu'ils soient
frappés d'une plaie dont les autres ont accoutumé d'être frappés ainsi, ce n'est point
le Seigneur qui m'envoie.
1. Rapporté par Maurice Mercier: Le Feu grégeois.
100
30 - Mais si le Seigneur fait un prodige nouveau que la terre s'entrouvrant les
engloutisse avec tout ce qui est à eux et qu'ils descendent tout vivants en enfer, vous
saurez alors qu'ils ont blasphémé contre le Seigneur.
31 - Aussitôt donc qu'il eut cessé de parler, la terre se rompit sous leurs pieds.
32 - Et s'entrouvrant, elle les dévora avec leurs tentes et
tout ce qui était à eux.
33 - Ils descendirent tout vivants dans l'enfer étant couverts de terre et ils périrent
du milieu du peuple.
34 - Tout Israël, qui était là autour, s'enfuit aux cris des mourants en disant:
craignons que la terre ne nous engloutisse aussi avec eux.
3S - En même temps, le Seigneur fit sortir un feu qui tua les 250 hommes qui
offraient de l'encens.
Peut-on, après cet exposé biblique, parfaitement édifiant de l'avis de M. René
Pique, après les opinions exprimées par M. Maurice Denis-Papin, Georges Barbarin
et Walter Kiaulehn, peut-on refuser à Moïse ses brevets d'électricien et d'artificier ?
Et aux prêtres égyptiens le titre de docteurs ès sciences ?
Pour sa part, Moïse fit en d'autres occasions montre de ses talents et
particulièrement contre Nadab et Abiu, les fils d'Aaron, qui périrent " comme frappés
par un coup de tonnerre ".
Les deux frères, en effet, avaient commis le sacrilège d'offrir au Seigneur dans la
cassolette à encens un - feu étrange et prohibé " (Lév., X, 1) ce qui motiva un
châtiment dont Moïse dut porter quelque responsabilité.
" Un feu sortit du Seigneur ", c'est-à-dire de l'Arche, et foudroya les coupables,
sans consumer ni leur corps ni même leurs vêtements. Ils tombèrent à l'endroit
même oU ils offraient l'encens étranger, vraisemblablement à l'entrée du Tabernacle
(Lév., X, 2).
La Bible révèle par ailleurs l'existence de grands secrets scientifiques, allant,
selon certains commentateurs, jusqu'à la bombe atomique.
101
Nous ne pouvons reprocher à Moïse d'avoir établi son ascendant sur son peuple
en recourant aux ressources de la pyrotechnie et de l'électricité, et nous lui savons
gré d'avoir eu la sagesse de taire ces dangereux secrets dont la révélation aurait
certainement précipité le monde dans les Temps d'Apocalypse, deux mille ans avant
notre époque.
Moïse et Numa n'étaient pas les seuls à connaître les propriétés de la foudre et
du fluide électrique; selon Apollonius de Tyane, les brahmanes possédaient un
secret qui leur permettait de lancer les éclairs et le tonnerre sur leurs ennemis.
Salomé, fille d'Hérode, savait imiter le tonnerre et l'éclair selon Fabularum liber
d'Hyginius.
Isaac Vossius' dit que les Chinois, en 85 de notre ère, sous le règne de Vi-Tey,
auraient utilisé la poudre et les armes à feu contre les Tartares.
D'après les textes hindous, dans des guerres très anciennes, - des brandons
étaient jetés, depuis des vaisseaux aériens, sur les armées ennemies; ces brandons
explosaient en rebondissant et provoquaient des ravages considérables ".
AgathiaS 2 signale qu'Anthémios de Tralles, architecte de Sainte-Sophie, détruisit
la maison de son voisin, le rhéteur Zénon, en lui envoyant la foudre et le tonnerre,
c'est-à-dire une fusée explosive.
La science des anciens peuples
Les Anciens connaissaient le feu liquide qui brûle les remparts, et le tube revêtu
d'airain qui de la proue des navires lance aux ennemis le feu d'artifice meurtrier.
Les tables brahmaniques assurent que c'est de Vénus, en l'an 18 617 841 av. J.-
C. (quelle précision dans la date !), que vint le premier vaisseau de l'espace et la
légende veut que l'empereur Tam de la Xe dynastie se fit porter avec sa
1. Varioe Observat, XIV, p. 83.
2. Vie dejustinien, par Agathias.
102
suite jusqu'à Yam Cheu - sur des nuées blanches à forme de chars et de trônes et
tirées par des cygnes ".
Beaucoup plus vraisemblable est l'existence du chariot magnétique chinois qui
portait une statuette incrustée d'une pierre magnétique de telle sorte que le bras de
la figurine indiquait toujours le sud.
Les traditions et les livres du Tibet' et de l'Inde' fourmillent de machines volantes -
les Perles du Ciel - et d'aéronefs préhistoriques propulsés à l'arrière par l'air, le feu et
le mercure, ce qui démontre, sinon une technique parfaite, du moins les rudiments
d'une science perdue de
vue.
W. Scott Elliot3 parle d'un " vaisseau aérien utilisé par la race dont les
descendants laissèrent les pyramides du Mexique et de l'Égypte, les pierres de
Tiahuanaco et de Ba'albek ".
Assurbanipal, roi d'Assyrie, il y a 2 500 ans, possédait une bibliothèque
considérable que l'on disait antédiluvienne.
Un jour, ayant réuni dans son palais une pléiade de savants dont il se plaisait à
encourager et à guider les études, il pointa son doigt vers le désert et dit:
Dans un temps très ancien, ily avait là des cités très puissantes dont les murs ont
disparu, mais nous possédons la langue de leurs habitants sur des tablettesgravées.
Ces tablettes, des milliers et des milliers (elles n'ont pas été exactement
dénombrées), extraites des ruines de Ninive, ont été partiellement traduites, mais la
plupart ont repris leur sommeil dans des musées où personne ne se soucie de les
étudier.
L'historien traditionaliste Gérard Heym pense qu'elles recèlent d'importants
secrets scientifiques, mais jusqu'à présent elles n'ont livré que des données
mathématiques à vrai dire assez extraordinaires: numération par bâtonnets,
1. Le Tantjua et le Kantjua.
2. Le Ramayana et le Mahabharata.
3. 7he Story ofatlantes.
103
addition, tables empiriques de multiplication et de division, liste de carrés et de cubes
de nombres 1, etc.
Autant peut-être que les pyramides, le temple de Salomon représentait une
somme de connaissances parmi lesquelles, nous le savons, le secret du
paratonnerre.
Le Temple a disparu, ruiné par Nabuchodonosor, par Crassus, puis par Titus qui,
par ignorance, détruisirent ainsi un des plus précieux documents du génie humain.
L'Écriture relate que Salomon avait fait placer devant le portail deux colonnes du
bois issu par boutures successives de l'Arbre de la Science qui poussait au Paradis
(une troisième pièce de ce bois servait de fronton au Temple). Les colonnes étaient
recouvertes de plaques de bronze ; elles représentaient l'Homme et la Femme et
avaient noms: jakin et Boaz (le fort et le faible), constituant ainsi un véritable
hiéroglyphe dont seuls les initiés pouvaient pénétrer le sens. Dans le Temple, les
prophètes hébreux apprirent la science secrète qui nous paraît quelquefois rejoindre
la magie.
Dans les souterrains, on élevait des fauves pour servir aux épreuves d'initiation.
Lorsque Daniel fut accusé de magie, d'imposture et livré aux lions, il n'eut aucune
peine à établir son ascendant sur les fauves, comme faisaient les hiérophantes
égyptiens et comme sauraient le faire encore certains initiés. (Les dompteurs en
parlant aux animaux ont retrouvé dans une certaine mesure ce pouvoir du verbe.)
De même que les Hébreux, les Grecs héritèrent une parcelle de la science des
Egyptiens. Le cadran solaire à engrenage d'Anthikythera prouvait une très haute
connaissance du monde céleste ; l'astronome Ératosthène, de l'école d'Alexandrie,
calcula, en 250 av. J.-C., l'inclinaison de l'écliptique sur l'équateur et la mesure du
méridien terres- 1. Le théorème du carré de l'hypoténuse, qui passe pour
avoir été inventé par Pythagore 1 500 ans plus tard, était connu des Sumér-iens
(Histoire de la Science, Pierre Rousseau. Ed. Fayard)
104
tre dont il chiffra le degré à 59'5 miues nautiques (60' d'après les calculs actuels).
L'ingénieur Eupalinos dirigea les travaux de percement du tunnel de Samos, qu'il
fit commencer par les deux bouts; il était long de 900 m, mais les équipes d'ouvriers
se rencontrèrent très exactement et le tunnel est absolument rectiligne. Pour réaliser
un travail analogue, les Italiens et les Français, qui ont percé le mont Blanc, ont
disposé d'instruments électroniques de mesure, de radars, de détecteurs
magnétiques et d'ultrasons. Or, Eupalinos, dit-on, ne disposait même pas de
boussole.
Tibère et le verre incassable
Aristote utilisait une plume de métal fendu pour écrire; Platon construisit une
clepsydre-réveille-matin. Les Thermes de Byzance, construits par Septime Sévère,
étaient chauffés avec du pétrole amené à dos d'animal depuis les bords de la mer
Caspienne. Néron avait dans son palais un ascenseur qui desservait les étages
jusqu'à une hauteur de 40 mètres.
D'après Pline, Pétrone, Dion Cassius et Isidore de Séville, le verre incassable (la
matière plastique ?) était connu des Romains et jouissait d'une telle vogue que
Tibère fit détruire la fabrique, de peur que cette invention ne diminuât la valeur de l'or
et de l'argent.
D'Israeli pense que les Romains inventèrent aussi l'imprimerie, mais ils en
cachèrent le secret afin de conserver le monopole de la connaissance. Ces
inventions tombèrent ensuite dans l'oubli, de même que la moissonneuse
galloromaine.
Au milieu du xv' siècle, près de la Voie Appienne, a Rome, on découvrit un
tombeau où gisait le corps d'une jeune fille baignant dans une liqueur non identifiée.
Ses traits étaient si purs qu'elle paraissait dormir ; une boucle d'or retenait ses
cheveux blonds et à ses pieds menus, merveilleusement beaux, une lampe brûlait
doucement. Une
105
inscription apprit qu'elle était morte depuis plus de 1 500 ans et queue s'appelait
Tullia, fille de Cicéron.
Peu après l'ouverture du sépulcre, la flamme de la lampe s'éteignit, et on ne
comprit pas comment elle avait pu briller aussi longtemps.
De même on ne comprend pas comment, au temps de Charlemagne, une
brusque épidémie que l'on peut rapprocher de la récente soucoupomanie, fit que le
peuple se mit à voir des choses extraordinaires. Nous ne prétendons pas que toutes
les visions furent des hallucinations et pensons au contraire que la première, au
moins, pouvait correspondre à une réalité inexplicable, une soucoupe volante par
exemple; mais quand la foule croit au miracle, elle en voit partout et il se trouve
toujours des mages et des sorciers pour ajouter à la mesure.
D'après le comte de Gabalis, le kabbaliste Zédéchias se sentit un jour inspiré et
convoqua - les êtres aériens " à une grande démonstration.
" Ils la firent avec somptuosité. Ces êtres apparurent dans l'air sur des vaisseaux
merveilleusement construits qui se manoeuvraient à volonté. "
Il s'agissait sans doute d'hallucinations collectives dangereuses et, sagement,
Charlemagne interdit ces sataneries.
Les inventions clu moine Gerbert
Avant d'être élu pape sous le nom de Sylvestre Il, le moine français Gerbert reçut
l'initiation de maîtres arabes à Séville et à Cordoue.
Déjà, en l'an 970, il avait inventé les orgues à vapeur, la première horloge mue
par un poids, un appareil comportant trois sphères à l'aide desquelles il décrivait le
mouvement des planètes, et des règles de calculs de nombres entiers et
fractionnaires analogues au système actuel.
Son génie débordait tellement les capacités de ses contemporains qu'il renonça à
leur enseigner les secrets de la mécanique, des mathématiques et de l'astronomie
(en
106
particulier la rotondité de la Terre dont il fournissait la preuve au moyen de ses
sphères).
Les quelques vérités qu'il divulgua furent oubliées aussitôt qu'entendues.
Bien que connaissant parfaitement le paratonnerre, Gerbert se borna à apprendre
à ses proches que " l'on pouvait écarter la foudre en plantant en terre de hautes
perches terminées par des fers de lance très aigus ".
Personne, au xl siècle, ne voulut s'intéresser à la science, savoir que l'horloge
allait détrôner la clepsydre, que la Terre était ronde, que la foudre n'était pas un fléau
inévitable.
De même, il est bien connu que Roger Bacon, - le Docteur admirable ", trouva
dans des manuscrits arabes des secrets dont il ne put faire bénéficier le Xjlle
siècle, aussi réticent à l'égard de la science expérimentale que l'était le siècle de
Sylvestre Il.
Ce moine génial n'a pas cité ses sources, mais son aventure est édifiante et
prouve à la fois que de merveilleuses inventions étaient connues de l'Antiquité et que
chaque révélation doit venir en son temps'.
Roger Bacon - né en 1214 à Ilchester en Angleterre mort en 1294 - ftit tellement
supérieur à son siècle qu'Alexandre de Humboldt le considéra comme " la plus haute
apparition du Moyen Age ".
Un de ses titres les plus glorieux est d'avoir le premier proposé la réforme du
calendrier julien.
- Les défauts de ce calendrier, écrivit-il au pape Clément IV, sont devenus
intolérables. Les philosophes infidèles, arabes ou hébreux, les Grecs qui habitent
parmi les chrétiens, ont horreur de la stupidité dont font preuve les chrétiens dans
leur chronologie et la célébration de leurs solennités. Et cependant, les chrétiens ont
maintenant
1. Il est de la plus haute importance de noter que Gerbert et Bacon puisèrent
leurs connaissances dans des manuscrits arabes. La plupart des savants antiques
firent de même. Il semble que la quasi-totalité de la science traditionnelle ait été
recueillie par les musulmans.
107
assez de connaissances astronomiques pour s'appuyer sur une base certaine 1.
En optique, Bacon est le précurseur de Galilée et de Newton. Il connaît les
phénomènes de propagation, de réflexion et de réfraction de la lumière et soutient,
contre Aristote, qu'elle n'est pas instantanée. Certains passages curieux de son
Traité d'optique ou de perspectives démontrent qu'il lui était possible, en 1250, de
fabriquer des microscopes et des télescopes :
Si un homme regarde des lettres ou autres menus objets à travers un cristal, un
verre ou tout autre objectif placé audessus de ces lettres, et que cet objectif ait la
forme d'une portion de sphère dont la convexité soit tournée vers l'oeil, l'oeil étant
dans l'air, cet homme verra beaucoup mieux les lettres et elles lui sembleront plus
grandes. Et à cause de cela, cet instrument est utile aux vieillards et à ceux qui ont
la vue faible, car ils peuvent voir d'unegrandeur suffisante les plus petits caractères.
Nous aurions beaucoup à dire concernant la " vision rompue " car les plusgrandes
choses peuvent paraître petites, et réciproquement des objets très eloignés peuvent
paraître très rapprochés. Car nous pouvons tailler des verres de telle sorte et les
disposer de telle manière à l'égard de notre vue et des objets extérieurs que nous
verrons un objet proche ou éloigné sous tel an ,gle que nous voudrons. Et ainsi, à la
plus incroyable distance, nous lirions les lettres les plus menues, nous compterions
lesgrains de sable et de poussière, car la distance ne fait rien directement par ellemême,
mais seulement par la grandeur de l'angle.
On peut douter que le moine d'Oxford ait jamais possédé et employé un
instrument semblable au télescope, mais il est certain que l'application de ses
connaissances et de ses principes aurait directement abouti d'abord à la fabrication
des lunettes astronomiques, connues en Chine de temps immémoriaux et construites
par le Hollandais Metius en
1. Voilà qui ne laisse aucun doute sur les sentiments de Bacon il donne la
primauté en sciences aux savants musulmans.
108
1609, puis au microscope inventé par Zachari jansen en 1590. Ces mêmes
connaissances auraient également permis de confectionner un télescope quatre
siècles avant Newton.
D'autre part, on trouve dans les écrits de Bacon la forniule de la poudre à canon.
Bacon était alchimiste dans le problème de la transmutation des métaux, mais
véritable chimiste expérimental moderne dans la façon de résoudre ce problème.
Persécuté, emprisonné, incompris, ce grand initié eut à la fin de sa vie des
paroles amères:
je me repens de mêtre donné tant de peine dans l'intérêt
de la science.
Quand il mourut, les moines de son couvent clouèrent aux murs tous ses
ouvrages et tous ses manuscrits, comme oeuvres infâmes de sorcellerie
Le Chandelier des Andes
Au sud de Lima, dans la baie de Pisco, un étrange dessin, gravé dans le sable
ocre et violet d'une haute colline, pose une énigme difficile à résoudre.
Ce dessin représente une sorte de trident ou de chandelier dont la longueur est
de cinq cents mètres environ.
Taillé en tranchées dans le sable friable, il fut, dit-on, remarqué par les
conquistadores au xvie siècle qui l'aPPelèrent " Signe miraculeux des trois croix ",
voulu par le Dieu des chrétiens pour justifier le plus grand génocide de l'Histoire et
sanctifier la conquête des Indes occidentales.
M. Beltran Garcia a émis une autre hypothèse:
- Le Chandelier des Andes était-il un calculateur de marées ? C'est probable,
mais sa hauteur au-dessus de l'océan Pacifique prouve qu'il avait d'autres fonctions.
Dans la colonne centrale, il y avait une très longue corde servant de pendule vertical
et dans les deux bras extérieurs passaient des pendules horizontaux. En bref, le
système, pourvu de contrepoids, d'échelles graduées et de cordes coulissant sur des
poulies, constituait un gigantesque sis-
109
mographe de précision, pouvant enregistrer les ondes tefluriques et les secousses
sismiques en provenance non seulement du Pérou, mais de toute la planète. "
Certes, le Pérou est une région à tremblements de terre et l'on croit que le lac
Titicaca était jadis au niveau de la mer, toutefois, à moins d'admettre de profonds
bouleversements géologiques dans la région de Pisco, il est difficile d'accorder du
crédit à la thèse de Beltran Garcia.
Le Chandelier des Andes (Candelabro de los Andes) n'aurait pu jouer le rôle de
sismographe que par un jeu compliqué de poteaux, de poulies et de câbles rigides
dont il ne reste actuellement aucune trace.
Alors, s'agissait-il d'un dessin gratuit ? D'un signe de reconnaissance ou d'une
balise, peut-être à destination de voyageurs venant du ciel ?
Les archéologues - qui d'ailleurs ignorent l'existence du Candelabro de los Andes
- n'ont apporté aucune lumière à ce sujet.
Chercheurs inconnus
Sur la foi de relations historiques, on peut croire que les Anciens connaissaient le
cuivre trempé, inoxydable et élastique comme l'acier. Nous avons perdu un procédé
de soudure de l'or, comme en témoignent les couronnes gothiques du trésor de
Guarazzar exposées au musée de Cluny, et Benvenuto Cellini lui -même ne put
jamais retrouver le secret du travail de l'or des Étrusques.
Sous Louis XIII, un inventeur, M. de Meuves, utilisait un produit mystérieux pour
frotter des morceaux de fer qui, ensuite, se rompait comme verre. A la même
époque, un certain Louis Leroux avait pris un brevet permettant "de transmuer le fer
en acier, le plus facilement du monde ".
Selon Lemontey (Histoire de la Régence), la comtesse de Bonneval, ayant sans
doute retrouvé le brevet, proposait, le 20 décembre 1720, au Régent de " lui livrer le
secret d'une
1 10
chimie pour convertir annuellement 20 millions de livres de fer en excellent acier,
sans autres frais que 3 francs le quintal ". Pour prix du secret, la comtesse
demandait un million et demi de francs et une pension de cent mille livres.
La transaction ne se fit pas.
De nombreux inventeurs malheureux virent leurs trouvailles, qui parfois auraient
pu hâter l'évolution scientifique, sombrer dans l'incompréhension ou le dédain.
Voltaire rencontra un jour un de ces chercheurs qui lui montra comment convertir
le tombac (imitation de l'or) en fils si ténus que l'on en pouvait faire des étoffes. Le
philosophe eut un instant l'idée de créer une nouvelle industrie, mais en abandonna
le projet.
En Chine, à la fin du xiv' siècle, le phénomène qui avait impressionné les
contemporains de Zédéchias dut se reproduire - et nous pensons encore aux
soucoupes volantes - mais les descriptions peuvent être plus précisément
étudiées.
Certains dessins de l'époque représentent des chars volants munis de roues à
écrous dont le principe moteur pourrait bien être une sorte d'électromagnétisme'.
Une gravure décrite par B. Laufer' montre deux voyageurs volant dans une sorte
de char pourvu de roues a aubes tournant sur un axe perpendiculaire à la ligne de
course. Quel principe pouvait se cacher derrière cette ébau- De même, faut-il voir
une simple invention mécanique che de machine volante ?
dans la fameuse " mouche volante de Regiomontanus " ?
Les jouets mécaniques
Si les chroniqueurs ont rapporté les faits en les grossissant démesurément, nous
restons dans le domaine de la
1. Selon jules Duhem, Histoire des idées aéronautiques.
2. B. Laufer, The Prehistory of aviation. Chicago, 1928.
1 1 1
m
physique expérimentale ; mais si les relations sont exactes, alors il faut y voir
davantage, c'est-à-dire l'expression d'une science qui nous est encore inconnue.
Le jouet, car c'en était un, de Regiomontanus, consistait en une mouche de métal
que son inventeur aimait faire évoluer devant ses amis. La mouche partait de sa
main, par exemple, au cours d'un banquet, tournait en bourdonnant autour des
convives sans jamais aller se cogner contre les murs, puis revenait sagement dans la
main qui l'avait lancée.
Plus extraordinaire encore était l'aigle mécanique, de grandeur naturelle, qui fit
une démonstration étourdissante à l'occasion de l'entrée solennelle de l'empereur
Maximilien 1", à Nuremberg.
L'aigle fut lancé du haut des remparts et vola loin audevant du souverain. L'ayant
rencontré, il le survola, fit demi-tour et le précéda en battant des ailes jusqu'à la porte
de la ville.
De ce jour, la renommée de Nuremberg pour la fabrication des jouets mécaniques
et articulés s'étendit au monde entier et certains pensent que la raison de cette
réussite fut, au départ, la révélation d'un grand secret scientifique.
Au musée de Bruxelles, on peut voir une peinture extraordinaire de Jérôme
Bosch, représentant la Tentation de saint Antoine telle qu'on la concevait au xve
siècle. Le démon, pour tenter le bon saint, déploie tout l'éventail des séductions
terrestres les plus éprouvées avec en plus des petits éléments volants.
Or, une des machines volantes plonge le spectateur moderne dans une certaine
perplexité. Elle représente un aéronef en forme d'oiseau, qu'un navigateur gouverne
au moyen d'un câble coulissant sur un anneau. L'aéronef est ponté, maté, haubané
comme un voilier de haute mer et jusque-là, rien n'est extraordinaire, mais on voit,
sans illusion possible, une antenne partir du mât et un appareil de mesure d'angles
qui ne peut être que le goniomètre, inventé trois siècles plus tard par le physicien
Carengeot.
M. jules Duhem du CNRS français a écrit à ce sujet:
112
@ Les fils tendus au mât font si nettement office d'antenne qu'on doit croire que
Jérôme Bosch a réellement imaginé, vers 1516, la possibilité de capter et d'émettre
les ondes électromagnétiques comme il a représenté pour la mesure des angles un
appareil à cadran qui est l'archétype des goniomètres de précision. "
Au chapitre des faits miraculeux non prouvés, on trouve aussi une étonnante
invention, fort heureusement demeurée secrète, qui se situe vers le milieu du xvil
siècle.
Le duc d'Albe assiégeait une cité hollandaise et ne parvenait pas à la prendre
d'assaut.
Ayant entendu vanter la science d'un homme que l'on disait Rosicrucien, il le fit
venir à son quartier général et lui demanda s'il pouvait briser les murailles de la ville.
L'homme affirma qu'il en était capable.
L'inconnu portait une boîte assez petite, munie d'une ouverture qu'il braqua en
direction des assiégés et presque aussitôt on vit les remparts craqueler et s'effondrer
dans un grand bruit.
Les Espagnols prirent la ville.
Albe dit alors au Rosicrucien:
- Fort bien, mon ami ! Voici une bourse d'or, mais si vous utilisez encore cette
machine, je vous ferai pendre.
La bombe atomique de Louis XV
Il est infiniment probable que le rayon de la mort du pseudo-Rosicrucien n'a
jamais existé, car l'expérience réalisée devant des milliers de témoins aurait fait
grand bruit dans l'Histoire.
Pourtant, une sorte de bombe atomique fut effectivement expérimentée au siècle
de Louis XV et passa presque inaperçue. Voici comment Paris-Presse du 21 mai
1957 présente les faits :
"Louis XV, bien que mort il y a 183 ans, se trouve aujourd'hui mêlé à la
controverse qui oppose partisans et adversaires de la poursuite des essais
atomiques.
113
Dans un article où il s'élève contre ces expériences, le journaliste anglais James
Cameron du New Chronicle évoque le grand exemple de sagesse qu'a donné Louis
XV, si l'on en croit du moins ce passage, extrait d'une chronique anglaise du siècle
dernier: le Livre des jours, de Chambers:
Louis XV, s'il n'avait pas toujours une vie privée exemplaire, n'était pas sans
certaines vertus qui sont toujours appréciables quand elles existent en haut lieu...
Un natif du Dauphiné, du nom de Dupré, qui avait passé sa vie à faire des
expériences de chimie, déclara avoir découvert une sorte de feu si rapide et si
dévastateur qu'il ne pouvait être ni évité ni combattu, et que l'eau activait sa
puissance au lieu de la détruire.
Sur le canal de Versailles, en présence du roi, et dans la cour de l'arsenal de
Paris, Dupré fit des expériences et le résultat abasourdit les assistants. Quand il fut
clairement démontré qu'un homme possédant ce secret pouvait brûler une flotte, ou
détruire une ville malgré toute résistance, Louis XV interdit que l'invention soit rendue
publique.
Bien qu'il fût, à l'époque, très embarrassé par unequerre contre les An ,glais, dont
il importait fort de détruire la flotte, il refusa d'employer cette invention dont il décida
au contraire la suppression pour le bien de l'humanité.
Dupré mourut quelque temps après, emportant son secret dans la tombe. Une
telle histoire paraît incroyable, pourtant, il ne semble pas impossible, vu les progrès
de la science, que soit un jour inventé un feu capable d'effets si formidables que la
guerre en deviendrait une absurdité et qu'il obligerait à organiser une police générale
des nations destinée à empêcher les pays d'entrer en hostilités les uns contre les
autres.
Ce texte a été rédigé à la fin du siècle dernier. Le journaliste anglais le publie
sans commentaire. Il s'en passe fort bien, on en conviendra!
Secret scientifique ? Secret magique ?
Pour Eliphas Lévi, les secrets de la science antique sont " la lumière astrale tout
entière.... l'élément de l'électricité et de la foudre qui peut être mis au service de la
volonté humaine ".
Et que faut-il pour acquérir cette formidable puissance ?
Zoroastre le dit: " Faire connaître les lois mystérieuses de l'équilibre qui
asservissent à l'empire du bien les puissances même du mal. Il faut avoir lutté
contre les fantômes de l'hallucination et saisi corps à corps la lumière comme Jacob
dans sa lutte avec l'ange... Mais si l'on n'est pas parfaitement pur, on se brûle aux
feux qu'on allume, on est la proie du serpent (l'électricité) qu'on déchaîne et l'on
périra foudroyé comme Tullus Hostilius. "
Le bon Éliphas Lévi voyait loin - en 1860 - et sans doute juste. Il est sûr que nos
savants n'ont pas su dompter et asservir les forces du serpent par les vrais moyens.
Les hommes ont jugé bon - par curiosité atavique et amour de Satan - de tenter
l'aventure qui les mena à la conquête de l'Amérique bien avant Christophe Colomb',
à la construction d'aéronefs bien avant les frères Montgolfier', à la fusion des métaux
bien avant l'époque du bronze', à la fabrication des bombes atomiques avant nos
savants modernes
De toute évidence, la science fourvoyée aboutit au pire: la bombe atomique,
rêvée depuis des millénaires par les empiriques et le chimiste Dupré.
Car les empiriques eux aussi sont des disciples de Satan.
L'origine de leur art qui se perd dans la primhistoire eut pourtant la science de
Tiahuanaco comme point de départ.
Il arriva, par mauvaise fortune, que les missionnaires du secret transmis par
cooptation ne trouvèrent pas toujours d'initiés valables à qui les confier.
Des erreurs, des détériorations se produisirent, des confidents indignes
massacrèrent le legs et en tirèrent une
1. Bjôrn Asbrandson, Leif Ericson, Gudleif Gudlangson et même des navigateurs
russes d'après le journal Leningradskaya Pravda, 23 nov. 1961.
2. Gusmâo le Portugais.
3. Le Smithsonian Institute et le USA Bureau of Standards ont découvert
des
traces de métallurgie remontant à 7 000 ans et démontrant que l'on savait alors
fabriquer de l'acier dans des fournaises de 9 000' (G. Ketman, Science et Vie, n'
516).
4. Destruction de Sodome et de Gomorrhe selon le physicien russe Agrest,
explosion dans la taïga, etc.
115
basse sorcellerie, cet occultisme enfin qui ordonne au lieu de prier et qui prétend
savoir par on ne sait quel prodige du diable.
Ainsi naquit l'occultisme que l'on peut présumer infernal, celui des voyantes,
cartomanciennes, des radiesthésistes, astrologues, jeteux, sorciers et mages qui fait
un tort considérable à l'ésotérisme.
Les connaissances inférieures se propagèrent chez les hindous, les Arabes et les
Noirs d'Afrique et peut-être aussi dans ces continents et ces royaumes, disparus
pour la plupart (comme punis d'une malédiction divine) qui ont nom: Terre de Mu,
terre de Gondwara, Royaume de Pount (dont Zimbabwe aurait été la capitale), Pays
des Hyperboréens, Royaume Souterrain de l'Agartha au Tibet.
Légende, ces royaumes dont parle la Tradition ?
Qu'importe ! Ce qu'il faut, c'est la recueillir et la laisser en message à notre tour
aux races à venir.
Peu à peu, au fil des siècles, elle s'éclairera et deviendra transparente comme les
hommes hyperboréens.
6
Les continents disparus
La dérive des continents postulée par Alfred Wegener au début de ce siècle,
l'exhaussement subit des fonds marins, l'effondrement non moins soudain des terres
émergées conduisent à penser que la configuration de la Terre a été très souvent
bouleversée au cours des âges.
Hérodote relate que les prêtres égyptiens de Thèbes lui contèrent que durant les
précédents millénaires, le soleil s'était levé quatre fois contrairement à son habitude,
et couché deux fois là où il se lève maintenant.
La Terre aurait-elle tourné en sens inverse ?
Le Papyrus Magique Harris, à propos de bouleversements cosmiques, assure que
le Sud devint le Nord et que la Terre se retourna.
De nombreux manuscrits anciens, tels que les Papyrus Ermitage et Ipuwer, font
état des mêmes phénomènes en employant exactement les mêmes expressions.
De mémoire d'homme, et à un stade heureusement moindre, notre planète a
connu de fréquentes sautes d'humeur. En 1883, ce fut l'engloutissement partiel de
l'île Krakatoa, en Indonésie: les deux tiers des terres émergées s'effondrèrent dans
un gouffre marin profond de 300 m.
En mer de Chine, en Atlantique, des îles apparurent et disparurent en une
journée. Il y a 30 000 ans, la Manche était une terre émergée reliant l'Angleterre à la
France. Le 2 octobre 1957, une île volcanique surgit près de l'île Fayal aux Açores.
Depuis le xvii' siècle, on a vu naître - du
117
moins sur les cartes marines - et disparaître ou demeurer introuvables l'Isla Grande,
les îles Aurora, les îles Saxembourg, Thompson et Lindsay en Atlantique, les îles de
la Compagnie Royale, Emeraude, Dougherty et l'archipel Nemrod en Pacifique...
bref, depuis 2 000 ans, plus de 200 îles, après d'éphémères émersions, ont plongé
dans les abysses.
La tradition, la mémoire parfois, ont conservé le souvenir de ces bouleversements
géologiques, en brodant souvent, en ajoutant, en inventant même des planètes au
compte de notre galaxie, puisque au temps de Pythagore, on croyait à une Anti-
Terre, gravitant autour du Soleil, exactement à l'opposé, si bien que l'astre nous la
cachait toujours.
Pourtant, une ou deux fois l'an, disait-on, il était possible de voir le contour de
cette Anti-Terre qui a, aujourd'hui encore, des partisans.
Hyperborée
L'Atlantide de Platon que nous situons entre l'Amérique du Sud et le tropique du
Cancer, est sans conteste le plus célèbre des continents disparus. Dans le même
ordre d'idées, depuis une haute antiquité (Hérodote, Diodore, Pline, Virgile), les
hommes ont cru en une autre île sans doute légendaire: le Pays des Hyperboréens,
situé dans la zone arctique.
Il est certain qu'à une époque géologique très reculée, l'équateur et les pôles
changèrent de place, si bien que les régions polaires jouirent d'un climat tropical et
d'une flore luxuriante; est-ce un tel souvenir primhistorique que les hommes se sont
transmis ?
Toujours est-il que la tradition parle d'une île de glace entourée de hautes
montagnes où vivaient des hommes presque transparents: les Hyperboréens. Des
navigateurs grecs et babyloniens auraient vu l'île ceinte de sa corolle
118
diamantine, vision si merveilleuse qu'ils s'agenouillèrent et prièrent leurs dieux.
La coruscation, sur la glace, créait une lumière irréelle et à l'intérieur du pays
régnait une douce chaleur où s'acclimatait parfaitement une végétation verdoyante.
Aucun contact ne paraissait exister entre l'île et le reste du monde ; pourtant un
passage secret (souterrain ?) aurait mené jusqu'en Allemagne du Sud. Les femmes
hyperboréennes étaient d'une beauté indicible et celles qui étaient nées cinquièmes
dans chaque famille possédaient des dons extraordinaires de clairvoyance.
Quand l'île devint inhabitable " en raison du refroidissement des pôles " écrit
Sylvain Bailly, ses habitants émigrèrent en Europe et en Amérique et - toujours selon
la tradition - les Hyperboréennes gardèrent leurs dons héréditaires de beauté et de
voyance, choisirent des maris de haute valeur et engendrèrent une descendance
féminine d'élite que l'on reconnaîtrait encore actuellement à son exceptionnelle
intelligence, alliée à une grande beauté.
Phérecyde de Scyros, initiateur de Pythagore, aurait été un descendant
d'Hyperboréens.
Il convient de signaler aussi que le lundi 13 juin 196 1, une expédition
archéologique partit de Cuxhaven pour rechercher au fond de la mer, dans les eaux
d'Helgoland, les vestiges de l'Atlantide.
C'était une étrange idée que de rechercher l'Atlantide sous le 54' parallèle (on y
verrait plutôt Hyperborée), mais le chef de l'expédition, le pasteur jurgen Spanuth,
était sûr de son fait, ayant, disait-il, déchiffré des inscriptions hiéroglyphiques en
Haute-Égypte, mentionnant que l'empire était englouti à cet endroit.
Déjà, en 1953, jurgen Spanuth avait cru distinguer sous les eaux les fondations
d'une cité dont il avait même pris des photos. L'égyptologue français Émile Briollay,
cinq hommes-grenouilles et douze scaphandriers formaient le corps de troupe qui
travailla en vain pendant plusieurs semaines - l'Atlantide ou Hyperborée
demeura introuvable
119
Le continent de Gondwara ou Terre de Gond en Antarctique, est le pendant de la
légendaire île nordique. C'est un continent copié, décalqué sur le mythe
hyperboréen. Selon certains traditionalistes, dans nos lycées et dans nos grandes
écoles, on trouve toujours un descendant d'une famille de Gondwara: le plus brillant
élève.
La Terre de Mu
Autre pendant légendaire, mais de l'Atlantide cette fois, la Lémurie ou Terre de
Mu que l'on situait dans l'océan Indien.
Le mystérieux continent de Mu s'étendait sur la presque totalité de l'océan
Pacifique, du détroit de Béring à l'Australie, de l'Inde à la Californie.
Au vrai, son existence ne repose que sur les dires mal prouvés et sur les tablettes
du " colonel " anglais James Churchward, qu'on n'a jamais vues.
Vers 1868, le colonel, se trouvant aux Indes, devint l'assistant du Grand Prêtre
d'un temple-collège et étudia fiévreusement les inscriptions d'un bas-relief ancien. A
l'affût de toute cryptographie, il apprit que les archives secrètes du temple recelaient
des tablettes d'argile, rédigées par les Naacals (Frères Saints) dans la Terre mère
disparue, appelée Mu. Les tablettes étaient encloses dans un emballage et ne
devaient jamais être lues, mais le colonel usa d'un stratagème pour satisfaire sa
curiosité.
" Il serait sage, dit-il, de vérifier deux emballages pour juger de la conservation
des messages. "
Le Grand Prêtre, qui lui aussi brûlait d'envie de voir les tablettes, ne se fit pas
longtemps prier. Il enleva deux tablettes de leurs enveloppes de tissu.
Impossible alors de ne pas voir les caractères tracés dans l'argile. Impossible de
ne pas constater aussitôt leur identité avec les inscriptions du bas-relief ! Bref, les
deux tablettes furent traduites et, par la suite toutes les autres, qui constituaient
l'inviolable dépôt. Elles contaient la
120
genèse du monde et l'histoire de l'engloutissement de Mu,
12 000 ans avant notre ère.
Le géologue William Niven ayant trouvé au Mexique des tablettes indéchiffrables,
Churchward appuya la découverte en assurant que les caractères hindous et
mexicains, sur les tablettes, étaient identiques. Il prétendit aussi qu'il avait, grâce à
la clef hindoue, traduit les deux célèbres textes mayas: le Codex Cortesianus et le
manuscrit Troano !
Infatigable, le colonel se mit à parcourir le monde à la recherche de confirmations
et tant de zèle inspire la sympathie, sinon la confiance.
Le peuple de Mu, qui aurait colonisé le monde entier, s'appelait Uighur et sa
capitale se situait en Asie, là où le professeur Koslov découvrit - dans le désert de
Gobi -, à 50 pieds de profondeur sous les ruines de Khara-Khota, une tombe peinte
vieille de quelque 18 000 années.
Le sarcophage contenait les dépouilles d'une reine et d'un roi portant (d'après
Churchward) les emblèmes de Mu: un M, le Tau et un cercle traversé verticalement
par un diamètre.
Un manuscrit découvert dans un vieux temple bouddhiste de Lhassa au Tibet
conte également la fin de Mu, et les poteries préhistoriques trouvées à Glozel, en
1925, reproduiraient les signes et l'écriture des Uighurs.
L'apogée de Mu daterait de 75 000 ans, mais l'empire remonterait à 150 000
années et davantage.
De nos jours, une secte américaine de Ramona (Californie) perpétue les théories
de Churchward et par une curieuse coïncidence avec les traditions de Tiahuanaco,
étudie le caractère vénusien de la civilisation de la Terre de Mu.
Le colonel anglais n'a jamais apporté la preuve de l'existence des tablettes
hindoues. Cependant on peut être frappé par deux faits significatifs
l' Churchward, honnêtement, a fort bien pu se fourvoyer dans des traductions
fantaisistes, mais il n'a sûrement pas inventé l'existence des tablettes.
121
2' Toute la théorie qu'il a échafaudée, et qui était incohérente il y a quatre-vingts
ans, se trouve sérieusement fortifiée par les découvertes de Tiahuanaco et de
Glozel.
En réalité, nous avons la certitude que des bibliothèques secrètes existent aux
Indes et aussi en Europe, au Vatican, à l'Escurial, et même en France 1. Dans ces
conditions, on comprend fort bien que Churchward n'ait jamais voulu révéler où il
avait lu les tablettes, et il était, bien entendu, dans l'impossibilité de les produire.
Autre point en faveur du colonel: il dépensa sa fortune et le reste de ses années à
parcourir le monde à la quête de confirmations, ce qui n'est pas le fait d'un mauvais
plaisant.
L'identité ou l'analogie des écritures des tablettes hindoues, mexicaines et
glozeliennes s'inscrit fort bien dans notre hypothèse d'individus atlantéens s'étant
dispersés dans le monde.
Il n'a pas été retrouvé de tablettes à Tiahuanaco - où nul ne s'est jamais soucié
d'en chercher - mais la tradition est formelle: il existait une écriture antédiluvienne en
Amérique du Sud, écriture détruite par ordre de Pachacuti IV, 63' Inca.
On ne pensait pas que les anciens Mexicains-pré-Mayas aient écrit, pourtant le
géologue Niven découvrit des tablettes
On ne croyait pas à l'écriture préhistorique... pourtant elle existe à Glozel !
Et voilà que Churchward et ses successeurs attestent que les écritures de toutes
ces tablettes sont semblables et découlent d'une origine commune!
Aventureusement on précise cette origine : elle est extraterrestre, elle vient de
Vénus... comme l'Orejona de Tiahuanaco
1. Au Vatican: une véritable bibliothèque secrète. A l'Escurial: les manuscrits
musulmans trouvés lors de la chute de Grenade. En France: à Paris et à Aix.
122
Les hommes volants de Zimbabwe
Dans le domaine du contrôlable, les ruines de Zimbabwe en Rhodésie, si elles
attestent l'existence d'une antique civilisation en Afrique australe, posent néanmoins
une énigme.
Zimbabwe, découverte en 1868 par Adam Renders, est une cité cyclopéenne
dont l'édification remonte au xvi' siècle selon certains historiens, à l'époque
préhistorique selon d'autres.
Située dans un pays riche en minerai aurifère, elle fut même identifiée avec la
mystérieuse Ophir où les vaisseaux d'Hiram et de Salomon allaient chercher l'or dont
parle la Bible.
Alentour, et dans toute l'Afrique du Sud, il ne semble pas que des civilisations se
soient autrefois développées, si bien que Zimbabwe constitue une sorte d'îlot où
vécut un peuple mystérieux.
Dans les ruines, mais encore en fort bon état, on remarque - comme à Machu
Picchu au Pérou - de hautes tours ovales, sortes de cornues, sans aucune ouverture
latérale, la seule issue possible se trouvant en haut de la construction, comme si les
habitants de ces étranges maisons avaient été munis d'ailes ou du pouvoir de voler A
Machu Picchu, on appelle ces cornues: - les Chambres des Hommes Volants ".
Nous ne pensons pas à des êtres pourvus d'ailes, mais à des humains possédant
le secret scientifique de l'apesanteur et du déplacement dans l'espace, secret non
divulgué, mais rapporté par les traditions, aussi bien d'Amérique que d'Afrique et
d'Asie.
Des hommes volants, il y en eut de tout temps d'après la chronique, depuis les
Incas à plateaux volants, Icare et les saints à lévitation, jusqu'aux Rocket Belt men
modernes, pourvus de ceinture à réaction (ou ceinture volante).
Il ne faut pas trop se hâter de juger la tradition. Il est possible que Zimbabwe, que
Machu Picchu aient jadis été
123
habités par des hommes initiés à une science dont nous n'avons pas encore idée.
Qui a construit Zimbabwe ?
Avec Serge Hutin 1 nous pensons aux Égyptiens et, pour notre part, plus
précisément encore à des missionnaires de Tiahuanaco, ou, ce qui revient sans
doute au même, aux Atlantes chassés de leur continent détruit ou de leur île
submergée.
L'expertise géophysique donne actuellement une explication nouvelle et un sens
plus raisonnable aux divulgations de Platon. Tout découle de la théorie de Wegener
sur la dérive des continents, confirmée par les découvertes du professeur Stuart
Blackett, prix Nobel de physique 2, qui a déclaré récemment:
Il est hautement probable que les masses continentales se soient eloi ,qnées les
unes des autres depuis le Paléozoïque. Par exemple, je crois que durant les 440
millions d'années qui précédèrent l'époque quaternaire, lAmérique du Nord s'est eloi
,qnée d'environ 3 000 milles du vieux continent.
Ce qui revient à dire qu'à l'époque tertiaire, les Amériques étaient soudées à
l'Europe et à l'Afrique.
On peut n'être pas d'accord avec le professeur Blackett sur l'estimation
chronologique des époques géologiques, lesquelles sont véritablement avancées " à
l'estime ", 400 millions d'années pouvant tout aussi bien céder la place à 4 millions,
voire même à 400 000 ans - la préhistoire n'est pas chiche de telles approximations -
mais les dérives continentales constituent une hypothèse acceptable.
Le globe terrestre - grosso modo - est constitué par un noyau central, le - nife "
(NIckel-FEr) que cerne une pulpe, le " sima ", constitué principalement de Sllicates
de MAgnésium.
1. L@ Civilisations inconnues, p. 216, Ed. Fayard.
2. Rapporté par Hilaire Cuny, Horizons, mars 1961.
124
Le sima est plastico-visqueux, c'est une pâte qui va se durcissant jusqu'à la
croûte terrestre proprement dite que nous connaissons: le " sial " (Sllice et ALumine).
Les continents, en somme, seraient des sortes d'îles dures flottant sur le sial
visqueux.
" A l'origine, dit Wegener, il devait y avoir une seule @asse continentale que la
rotation de la Terre tendit à repartir sur l'ensemble du globe : l'Amérique dériva vers
l'ouest, l'Australie vers l'est, l'Antarctique vers le sud et le Groenland vers le nord. "
Sir Stuart Blackett a calculé que la Grande-Bretagne dérivait vers le nord-ouest à
raison de 6 mètres par siècle ; on sait que le Groenland vogue vers l'ouest à une
vitesse de 90 cm par an, et bientôt, les satellites américains et russes, en chiffrant
exactement les distances intercontinentales (encore approximatives), permettront de
mesurer au mètre près la dérive de l'Amérique par rapport au vieux continent.
Il est probable que ces dérives ne sont pas constantes et peuv ent subir des
ralentissements ou des accélérations brusques et accidentelles, si bien que la
tradition du continent de l'Atlantide peut être examinée sous un jour nouveau.
L'Atlantide de Platon aurait été l'Amérique, alors ancrée dans l'océan Atlantique
assez près des côtes d'Afrique et d'Europe; une dérive brutale aurait entraîné un
cataclysme et un effondrement, ou un engloutissement partiel.
Bien entendu, tout cela n'est qu'hypothèse, mais " hautement possible ", surtout si
l'on considère l'arrachement américain particulièrement intense sur la ligne
équatoriale, là où la rotation terrestre se fait sentir au maximum.
Cette hypothèse, sans les accréditer formellement, apporte néanmoins une
certaine vraisemblance aux traditions de l'Atlantide, de Mu, de la Lémurie et de ces
îles arctiques, Groenland, Islande, Spitzberg, détachées de la terre ferme.
Un seul obstacle : les géologues et les préhistoriens font état de millions
d'années, défiant la mémoire humaine. Et si ces estimations étaient
considérablement exagérées ?
125
Les datations par les méthodes de désintégration, de transmutation et de carbone
14 sont notoirement entachées des pires dérèglements. Actuellement, les savants
américains qui effectuent des sondages au fond des fosses du Pacifique et de
l'Atlantique, dans le cadre du Projet " Mohole ", sont de cet avis.
La chaleur en particulier, provenant soit d'une masse interne en surfusion, soit de
la radioactivité naturelle des roches, ne correspond pas aux définitions du
degrégéométrique desgéologues.
De même, l'épaisseur des sédiments traversés par les sondes avant qu'elles
n'atteignent les couches dures du manteau terrestre ne correspond pas à l'âge admis
des océans.
On les croyait vieux d'un milliard d'années.
Or, il aurait suffi de 90 millions d'années pour constituer les 550 mètres de dépôts
moyens qui existent aujourd'hui'.
C'est clair: sur l'évaluation de l'âge des océans, les savants ont commis une
légère erreur: 1 milliard d'années au lieu de 90 millions, c'est-à-dire que le globe
serait sans doute vingt fois moins vieux que prévu !
Les astronomes ne sont pas logés à meilleure enseigne: les techniciens de
l'Observatoire du mont Palomar en Amérique admettent 100 à 200 % d'erreurs dans
leurs calculs concernant les mesures de l'Univers. Par exemple, notre galaxie serait
plus grande qu'on le penserait de 60 000 années-lumière, ou même de 60 millions!
Les fantaisies d'Hoerbiger
Certes, la tradition n'offre pas de meilleure garantie, mais il n'est pas
déraisonnable d'imaginer que l'AmériqueAtlantide ou encore une grande île
actuellement immergée autour des Bermudes ou sous la mer des Caraibes ait existé
en Atlantique il y a 20 000 ans.
1. Aux Écoutes de la Science, 5-1-1962.
126
Les théories de l'illuministe allemand Hans Hoerbiger, reprises par le Français
Denis Saurat', écartent délibérément toute donnée scientifique et bousculent la
répartition des continents et des mers.
En bref, pour Hoerbiger, le Cosmos est régi par une lutte incessante entre le froid
et le chaud, entre la glace et le soleil. Des lunes s'approchent et s'éloignent de la
Terre, attirant plus ou moins les océans, qui engloutissent des montagnes et
assèchent des fonds marins.
Dans ce complexe cosmo-philosophique, l'Homme est associé intimement à
l'évolution de la nature et, selon l'influence lunaire, subit des mutations
désordonnées. Tantôt il est atteint de gigantisme (quand la Lune proche exerce une
attraction redoublée), tantôt il est écrasé par une pesanteur de plomb.
Selon ces données, notre humanité issue de géants blonds, à la belle peau
blanchie dans l'aura des glaces éternelles, ressuscite le vieux mythe ancestral du
pays hyperboréen, de ses hommes supérieurs et de ses ravissantes femmes
pythonisses.
Une telle hypothèse était bien faite pour séduire Adolf Hitler qui avait besoin, pour
refaire le globe d'une nouvelle mythologie.
Or, Hans Hoerbiger lui apportait cela et davantage encore: une science exaltée,
toute différente des vieux principes établissant d'autres normes de physique, de
chimie, de littérature et d'archéologie. Cette conception politicoromantique du monde
à venir, calquée sur la reconstitution à grand spectacle du passé traditionnel, aurait
pu fournir à l'humanité une science diamétralement opposée aux concepts
classiques.
Le fantastique rêvé par Hoerbiger et Hitler n'était ni plus faux ni plus fou que le
fantastique d'Einstein-Kennedy-Khrouchtchev.
1. L'Atlantide et le règne desgéants, Denoël.
127
Invasions lunaires
En France, l'hypothèse du primhistorien Marcel Boscher, très personnelle, se
rapproche des théories d'Hoerbiger, de Bellamy et de Saurat. La Lune y joue le rôle
primordial.
Elle peut également suggérer des rapports avec la Terre de Mu.
D'après cette théorie, la Lune aurait déterminé une résultante mécanique et
sociale : résultante mécanique du fait des cataclysmes déclenchés, sociale par la
conquête militaire d'un peuple lunaire.
Cette hypothèse cnprunte à un vaste et surprenant ensemble cosmogonique,
métaphysique et physique, s'écartant délibérément de la science rationnelle.
Elle part d'un postulat: tout est Énergie-Matière indissociable, ne se différenciant
que par le potentiel pour l'énergie, et par la masse pour la matière. Le principe
mécanique du monde est la gravitation et l'attraction produite par l'énergie-matière.
Une différence constante de potentiel magnétique équilibre l'aliment moteur de la
cellule vivante: l'oxygène. En bref, la vie et l'évolution humaines sont conditionnées
par ce potentiel magnétique et par l'oxygène.
L'homme originel, vivant dans un milieu parfaitement équilibré, était une sorte de
dieu dont les cellules se régénéraient elles-mêmes en totalité. Il ne connaissait ni la
souffrance ni la mort et avait la perception de toute chose - la connaissance - par des
facultés psychiques développées qui lui permettaient de se passer du progrès
technique et agissaient à la façon des postes émetteurs et récepteurs de télévision.
Sa stature était d'environ trois mètres et le gigantisme était commun aux règnes
végétal et animal.
Il semble que nous trouvions ici l'état de grâce et le paradis des temps bibliques'
La déchéance, la faute originelle, ne furent pas le fait d'Eve, mais de la mécanique
céleste, de Dieu, pourrait-on dire.
128
Femme du Magdalénien, coiffée, chaussée, vêtue d'un cor
sage et d'un panta-lon. Cette gravure, relevée sur une dalle de Lussac-les-Châteaux
par les préhistoriens classiques, est au Musée de l'Homme. Mais on ne la montre
pas au public. - Chapitre 1. - (Photo Bulletin SPF).
Le docteur Morlet vient de surprendre miss Garrod, membre de la Commission
Internationale, faisant avec le doigt un trou dans le front de taille des fouilles. De
gauche à droite : le docteur Tricot Royer ; le docteur moriet expliquant à la
Commission ce qui vient de se passer; M. l'abbé Favret; M. Hamal-Naudrin ; M. de
Varigny; M. Bosch-Gimpera ; miss Garrod, baissant la tête M. vallat, avocat à Vichy. -
(Extrait de la revue @sculope.)
Poterie de Glozel. Tête d'homme
sans bouche, évo quant le curieux faciès que l'on prête aventureuse ment - aux
cosmonautes extraterrestres. Cette poterie a été surnommée " l'Interplanétaire
Chapitre 2. (Photo Roger Delorme.)
Glozel fourmille de coïncidences
exagérées : une écri ture alphabétique, des crânes d'une race inconnue, des vases
en forme de tête de cosmonaute et voici une poterie soucoupe volante Du moins,
on peut l'imaginer ! Alors ? Coïncidences ou influence d'une civilisation extraterrestre
? - Chapitre 2. (Photo Roger Delorme.)
Tablette gravée de Glozel. On y trouve la plupart des lettres de notre alphabet.
L'écriture alphabétique était connue il y a 1 0 000 ans. Pour transmettre quel
message... quel secret ? - Chapitre 2. - (Photo Roger Delorme.)
Le chancelier des Andes, de la baie de Pisco au Pérou. C'est un sismographe de
grande précision (voir ci-dessous), vieux de plusieurs millénaires. - Chapitre 5.
.... . ....... ....
Carte du Capitan turc Piri Reis, Chapitre 1. - (Photo Roger Viollet.)
La Porte du Soleil (Puerta del Sol) de Tiahuanaco qu'il conviendrait mieux d'ap
peler - Porte de Vénus ". - Chapitre 3.
(Photo Roger Delorme.)
Dans la tête du person nage, gravé il y a des millénaires, on voit un étrange dessin
qui intrigue les archéologues.
Scaphandre spatial ? En
gin inconnu ? Moteur ? Si l'on découvrait une telle représentation graphique dans
une caverne des Eyzies ou sur un mur romain, qu'en penserait-on ? Chapitre 3. -
(Photo Roger Delorme.)
Encore un mystérieux dessin que l'on présume être un moteur à réaction. Peut être
un moteur ion solaire ? Il s'agit incontestablement d'un message légué par la race
des hommes de Tiahuanaco. Chapitre 3. - (Photo Roger Delorme.)
Orejona. D'après la tradition andine, elle serait venue de la planète Vénus, sur une
fusée spatiale. Son crâne était pointu, ses mains palmées. Orejona serait la mère
de l'humanité terrestre. - Chapitre 3. - (Dessin de Lucien Verdi.)
CRPSULE DIASPHRLTI
ELECiROLIrE INCONNI
ETUI Er4
TIFJE DE FEP.
VASE Ef4
ASPHALTE
Le - martien - du Tassili. Si ce dessin rupestre a une ancienneté plusieurs fois
millénaire, il possède un caractère insolite incontestable. Chapitre 7.
(Relevé par Henri Lhote.)
Reconstitution en coupe de la Pile de Bagdad. On pourrait encore de nos jours la
faire fonctionner sans aucune difficulté. Une électrode de fer, isolée dans de
l'asphalte, plonge dans un électro-Me inconnu contenu dans un cylindre de cuivre.
- Chapitre 7. (Photo Roger Delorme.)
On ne sait quel dérèglement cosmique - ou perturbation voulue par la Providence
- motiva les errements de la planète Lune; toujours est-il queue se mit à vagabonder
dans le Cosmos, jusqu'à placer son orbite sur le plan de l'écliptique terrestre.
Auparavant, elle évoluait beaucoup plus près du Soleil et son humanité, soumise
à une durée de vie relativement courte en raison de son faible diamètre, avait brûlé
les étapes de la connaissance et se situait au niveau que nous atteindrons vers l'an
2000.
Sans apporter de références, ni situer l'événement dans le temps, M. Boscher
pense qu'à ce moment-là les Sélénites étaient en péril, l'atmosphère de leur planète
se raréfiant et le sol s'asséchant en raison directe du phénomène.
L'approche de la Terre fut donc une chance inespérée de salut et les Luniens
préparèrent l'envahissement de notre globe.
La satellisation de la Lune se fit dans un laps de temps assez considérable - des
siècles - et eut des conséquences désastreuses pour les Terriens.
L'équilibre magnétique étant rompu, l'atmosphère terrestre devint beaucoup
moins riche en oxygène, par suite de la diminution de la pression atmosphérique, et
la pesanteur augmenta dans des proportions considérables.
Comme cloués au sol, les hommes perdirent vite leurs meilleures facultés et
l'insensibilisation du réseau nerveux (circuit magnétique) de leur corps.
Ils connurent la douleur et la mort.
La Lune se plaçant sur des orbites sans cesse plus rapprochées, la Terre subit
des raz de marée, des éruptions volcaniques, puis une grande catastrophe
déterminée par le basculement des pôles, ce qui eut aussi pour résultat d'imprimer
une vitesse de gravitation plus grande et d'augmenter les forces d'attraction.
L'oxygène atmosphérique devint plus rare et la pesan teur crût encore, si bien que
les Luniens, en atterrissant, trouvèrent une humanité amoindrie qui ne sut plus se
129
défendre qu'avec des moyens primaires analogues à ceux des anciens Perses,
Assyriens et Chaldéens.
Les envahisseurs, de taille gigantesque, pourvus d'un armement atomique,
n'eurent aucune peine a vaincre les Terriens et passèrent à leurs yeux pour des
dieux descen-dus du Ciel!
La race terrestre se modifia au rythme des fluctuations cosmiques et
géophysiques, car le globe avait subi un bou-leversement profond.
Des continents étaient engloutis, d'autres émergeaient des océans. L'équateur,
qui passait jadis par la Sibérie, se fixait au-dessous de l'Asie.
Pourtant, il n'y eut ni déluge ni période glaciaire et la Terre se rapprocha du Soleil,
réchauffant son atmosphère, se stabilisant peu à peu sur son aire actuelle et
retrouvant aussi son potentiel magnétique et sa teneur en oxygène.
Au cours de cette évolution naturelle, les autochtones terriens et leurs
conquérants fusionnèrent en une race commune dont les caractéristiques auraient
été surtout conservées par les jaunes.
Telle est la primhistoire conçue, forgée par Marcel
Boscher.
Elle échappe évidemment à notre sens critique, mais présente des éléments
d'étude tout neufs qui ne sauraient être
écartés a priori.
M. Boscher imagine aussi que les forces colossales libérées par l'atome
pourraient un jour permettre de ralentir la vitesse de gravitation de la Terre, ce qui
aurait pour résultat d'augmenter la pression atmosphérique et, de ce fait, la richesse
de l'air en oxygène. On verrait alors, pense l'auteur, renaître l'équilibre originel,
disparaître l'usure des cellules et revenir les facultés psychiques de nos Ancêtres
Supérieurs '.
Dans l'origine en partie extraterrestre de notre humanité, proposée par M.
Boscher, les jaunes, descendants
1. Le Dr Siegel, de l'Union Carbide Research Institute, prône l'oxygénisation
artificielle des tissus cellulaires pour accroître la longévité.
130
amoindris des géants Luniens, auraient-ils pu peupler la Terre de Mu ? La Lune
aurait-elle pu transporter de Vénus - ou de Mars - des émigrés, véritable véhicule
cosmique ou fusée sidérale ?
Dérives de continents, cataclysmes naturels, tremblements de terre, déluges,
éruptions volcaniques, chutes de corps célestes, continents disparus et invasion de
planétaires : déjà l'Histoire, la tradition et certaines imaginations se rejoignent pour
donner un visage à l'inconnu.
Les secrets détruits
Tiahuanaco, les pyramides, Ba'albek projettent déjà quelques lueurs sur la vieille
énigme, et les sanctuaires secrets ne sont pas loin d'ouvrir leurs portes.
Certains témoignages ont été détruits. jules César porte la lourde responsabilité
du premier incendie de la bibliothèque d'Alexandrie où le lettré Ptolémée Soter avait
réuni 700 000 volumes qui constituaient alors la totalité de la tradition transmise et du
savoir humain.
Quatre siècles plus tard, un second incendie allumé par des hordes indisciplinées
ravagea cette même bibliothèque qui fut définitivement brûlée en 641 sur l'ordre du
calife Omar.
On raconte que, consulté par ses capitaines sur le sort à réserv er aux livres, le
chef musulman répondit:
Si ce qu'ils relatent est dans le Coran, ils sont inutiles et vous pouvez les brûler.
Si ce qu'ils relatent n'est pas dans le Coran, alors il faut les détruire comme nuisibles
et impies. "
Les précieux manuscrits servirent pendant plusieurs mois de combustible aux
chaudières des établissements de bains d'Alexandrie. Quelques-uns seulement
échappèrent au feu.
Un autodafé semblable fut l'oeuvre, en 240 avant J.-C., de l'empereur chinois Tsin
Che Hoang qui fit détruire tous
131
les livres d'histoire, d'astronomie et de philosophie existant
dans son empire.
Au iiie siècle, à Rome, Dioclétien fit rechercher et détruire tous les livres
contenant des formules pour faire de l'or, sous prétexte que l'art de la transmutation
pouvait permettre d'acheter des empires.
Le Nouveau Testament (Actes des Apôtres) révèle que saint Paul réunit à Éphèse
tous les livres qui traitaient de " Choses curieuses " et les brûla publiquement.
Jacques Weiss rapporte 1 que des moines d'Irlande, ignorants, firent brûler 10
000 manuscrits runiques sur écorce s de bouleau, contenant toutes les traditions et
toutes les annales de la race celtique.
Toujours dans le passionnant ouvrage de Jacques Weiss, on lit:
Savary, dans ses Lettres sur l'Égypte, relate les propos tenus à la fin du xviiie
siècle par le Père Sicard dans ses Let-tres édifiantes
" On me rapporte qu'il y avait dans ce village ge petit port é ,g,yptien de Ouardan)
un colombier rempli de papyrus recouverts de caractères magiques, achetés à
quelques religieux coptes et schismatiques.
"J'en fts sans résistance l'usage que je devais en faire (un autodafé) et je plantai à
leur place une croix de Jérusalem que les Coptes révèrent avec beaucoup de
dévotion. "
Déjà, au xvle siècle, le fanatisme religieux, allié à une cr iminelle ignorance, avait
livré aux flammes les Manuscrits du Yucatan au Mexique:
Les évêques espagnols, au xvi' siècle, en firent brûler des quantités énormes et
c'est l'intervention d'un franciscain français, Jacques de Testera, qui arrêta la
destruction des derniers de ces précieux documents. Les conquérants commirent
d>ailleurs des cruautés inouïes envers la population pourtant paisible et douce de
ces contrées, tranchant les mains, les bras et les jambes, coupant les seins des
femmes, frappant à coups
1. La ynarchie. Éd. Adyar.
132
de crosse les petits enfants, si bien que la race fut à peu près anéantie'.
Le vice-roi du Pérou, Francesco Toledo, vers 1566, parle dans ses rapports
d'étoffes incas et de tablettes peintes d'une grande richesse narrative : histoire,
sciences, prophéties, etc.
Il fit jeter le tout au feu. L'existence de cette écriture inca est accréditée, par José
d'Acosta 2, Balbota et le Père Cobo.
Fort heureusement, les Jésuites et les P
apes sauverent
une partie du patrimoine traditionnel.
Les livres de Garcilaso de La Vega et quelques manuscrits rapportant les plus
précieuses données de la mythologie sud-américaine furent brûlés en Espagne au
xvie siècle, mais la bibliothèque Vaticane et M. Garcia Beltran, descendant de
Garcilaso, détiennent l'essentiel de la tradition sur manuscrits inédits dont nous
avons eu communication.
Les pierres de Bâmiyân
Des messages, des témoignages publics furent laissés dans presque toutes les
parties du globe, afin de conjurer les maléfices du Temps et des cataclysmes. En
Afghanistan, l'odyssée et les avatars de l'homme seraient contés par les statues de
pierre et des sculptures de Bâmiyân.
Bâmiyân est une ville ruinée de la province du Kapisa au nord-ouest de Kaboul où
12 000 maisons sont creusées dans le roc. C'est l'antique Djouldjoul (la Thèbes de
l'Orient) qui fut pillée et démolie en 1221 par Gengis Khan.
Toute la vallée où elle se trouve est trouée de cavernes et de grottes où des
moines bouddhistes ont vécu pendant des siècles et amassé des témoignages que
l'on dit extrêmement anciens.
1. Paul Le Cour, A la RechÉrche d'un Monde perdu, 1931.
2. Historia naturel y moral de las Indias, Séville, isgo.
133
Actuellement, trois statues colossales, sculptées en plein roc, sont les gardiennes
des ruines. Il y a peu de temps, les monolithes étaient encore au nombre de cinq.
La plus grande statue mesurait 53 mètres de hauteur, 7 de plus que la statue de la
Liberté à New York; la seconde 35 mètres; la troisième 10 mètres; les autres étaient
de moindre importance, la plus petite ayant environ la taille d'un homme.
Elles sont, assure la tradition, les " impérissables témoins " de la doctrine secrète
laissée par des Atlantes réfugiés en Asie.
Des moines les ont recouvertes de plâtre pour les transformer en Bouddhas, mais
il est aisé de discerner la supercherie.
Bien entendu, les archéologues officiels ne sont pas d'accord à ce sujet avec les
traditionalistes à qui pourtant un fait singulier semble devoir donner raison -. ces
pseudo-Bouddhas n'ont pas de visage.
Alors que le corps des statues a été relativement respecté - et trafiqué, comme
nous l'avons dit - les faces ont subi une déprédation systématique : plus de front,
plus de nez, d'yeux ni de lèvres. Du front au menton les faces ont été
ramenées à un plan vertical.
Cette mutilation, qui paraît volontaire, a peut-être voulu éviter l'identification,
comme dans les crimes maquillée.
Les statues ne seraient donc pas à l'effigie de Bouddah, mais de quelque autre
mystérieux personnage dont on aurait tenté de cacher l'existence.
Un dieu, un géant ?
La cosmographie gravée dans la " Grotte du Kohistan " et représentant la planète
Vénus reliée à la Terre comme par une voie de communication sidérale, présente-telle
un
indice valable ?
Les statues étaient-elles à l'image de Vénusiens ou
d'êtres venus des étoiles ?
D'après une tradition, elles seraient les seuls souvenirs matériels des deux
premières races, qui eurent un corps éthéré ; les statues de l'île de Pâques, hautes
de trente à
134
quarante pieds et construites par des transfuges du continent américain,
représenteraient la troisième race, la préinière dont le corps fut physique (nous
reproduisons des interprétations résolument occultistes)
La statue dédiée aux Atlantes, bien que gigantesque, se rapproche par ses
dimensions de l'homme actuel.
Un des temples de Bâmiyân était assez vaste pour servir de refuge à une armée
entière.
Il y a 10 000 ans, l'Asie était colonisée par la race noire chassée d'Europe, et une
de ses deux métropoles était Bâmiyân'.
En Europe, la race blanche était sous l'empire des Druidesses qui officiaient à l'île
de Sein. Les Celtes s'étant révoltés contre elles, les machiavéliques pythonisses
répandirent une épouvantable superstition pour décimer les révoltés.
Les Celtes avaient le renom d'un courage inégalable. Misant sur leur fierté et leur
mépris pour la mort, les Druidesses décidèrent de déléguer au " Pays situé de l'Autre
côté de la Vie " les hommes les plus nobles et les plus braves afin de porter un
message aux ancêtres.
Et l'on vit cette chose abominable : l'élite des Celtes se donner la mort ou la subir
le front haut à chaque solstice et fête religieuse, si bien que tous les chefs
disparurent en quelques années sans qu'un seul osât se dérober à .. sacrifice
volontaire.
C'est alors que Ram le réformateur parut et fut, lui aussi, condamné à mort par le
Synode des Druidesses de Sein. Pour sauver la race, Ram s'exila avec son peuple
en direction de l'est, laissant sur son passage et dans l'histoire de nombreux
témoignages toponymiques: Hiram, Ram, Iran, Ramayana.
L'âge d'or de Ram en Asie dura 3 500 ans.
1. Notre civilisation n'a pas encore songé à laisser pour les millénaires à venir un
témoignage concret de son existence. Dans moins de 20 000 ans, si le monde
existe encore, l'expression de notre génie actuel sera totalement détruite.
2. La Synarchie, Jacques Weiss.
135
La tradition aryenne relatée par les Upanishads ne conduit pas apparemment vers
les ancêtres extraplanétaires dont l'existence peut être vérifiée par la science de
demain et les fusées spatiales, mais il est avéré que cette tradition n'a été transmise
que sous son aspect métaphysique.
Historiquement, le fait est dû à l'initiative de Bouddha qui, en son temps, voulut
révéler à tous les mystères sacrés. Les prêtres et les Brahmanes s'opposèrent à
cette divulgation qui fut jugée sacrilège, comme le fut la prédiction de jésus par les
docteurs de la Synagogue.
Les Brahmanes, en conséquence, mutilèrent volontairement leurs propos écrits
pour limiter l'étendue du forfait, gardant pour eux l'essentiel et laissant l'exotérisme
aux profanes
Ainsi parlent les tenants de l'archéologie traditionnelle.
Nous ne pensons pas qu'il faille accorder un crédit total à ces interprétations et à
la tradition occulte relatée par les auteurs anciens et les modernes, Fabre d'Olivet,
Schuré, Saint-Yves d'Alveydre, René Guenon, Ossendowski, Rudolf Steiner, G.
Trarieux d'Egmond, Jacques Weiss, Mme Blavatzky.
En l'absence de toute preuve scientifique et formellement écrite, il est nécessaire
d'essayer de reconstituer le puzzle du passé, mais il est un peu trop facile de le
ressusciter par la voyance ou la révélation divine, ou par une documentation tenue
secrète à la façon du colonel Churchward.
Inversement, il serait puéril de s'en tenir aux faux témoignages scientifiques des
préhistoriens, et malhonnête de répudier en bloc la tradition.
L'archéologue Schliemann est parti du principe que les livres d'Homère n'étaient
pas des fables, mais des récits d'événements historiques ; et il a découvert la ville de
Troie.
1. G. Trarieux d'Egmond, Prométhée ou le Mystère de lHomme. Adyar.
7
Les extraterrestres sont venus
sur la Terre
Un homme bien étonné, quand il eut achevé de traduire les tables astronomiques
apportées des Indes par des missionnaires, fut jean-Sylvain Bailly, maire de Paris en
1778, éminent savant et astronome du Roi.
Ces tables, vraisemblablement vieilles de plusieurs millénaires, utilisaient un
chiffrage comportant dix caractères, chacun ayant à la fois une valeur absolue et une
valeur de position, l'équivalent, mais avec une autre forme graphique, des chiffres
romains allant de 0 à 9 qui forment la base de notre arithmétique. Nous sommes
tellement habitués à ces chiffres que nous n'en réalisons pas le miraculeux
mécanisme.
En vérifiant ces tables, l'astronome royal les trouva fausses ; fausses en
supposant qu'elles avaient été établies aux Indes, comme serait fausse une carte du
ciel dressée à Paris et mentionnant par exemple la constellation de la Croix du Sud,
visible seulement dans l'hémisphère austral.
En revanche, elles auraient été justes si elles avaient été établies vers le 49'
degré de latitude nord.
Bailly en conclut que les Brahmanes avaient hérité ces cartes d'un peuple très
ancien du désert de Gobi 1.
Poussant plus loin sa spéculation, Bailly avança la théorie d'une civilisation
inconnue qui avait été brutalement détruite par un cataclysme.
1. Histoire de lastronomie ancienne, J.-S. Bailly, 1781.
137
Une longue époque d'ignorance lui aurait succédé, une sorte de barrière entre la
première astronomie détruite et l'astronomie renouvelée par l'École d'Alexandrie.
Bailly donna à ce peuple le nom d'Atlante et situa l'Atlantide par le 49' degré de
latitude Nord. Ainsi se déplaçait vers l'est, presque aux antipodes, le continent
révélé par Platon, à moins qu'il ne fût question du pays des Hyperboréens ou de la
Lémurie. La Lémurie, dans la tradition occulte, s'étendait de l'Himalaya à l'Australie;
le pays des Hyperboréens groupait des îles situées plus au nord, audelà du désert
de Gobi qui était alors une mer.
Un cataclysme, 700 000 ans avant l'époque tertiaire, avait détruit ces continents.
Telle est du moins l'aventureuse hypothèse qui s'est répandue dans les milieux de
l'occultisme.
De toute façon, il était certain qu'une très ancienne civilisation avait jadis fleuri en
Asie et plus précisément à Pékin, au Tibet, aux Indes et en Afghanistan.
A vrai dire, la croyance en cette civilisation hypothétique ne repose pas sur des
bases aussi solides que celles des Andes et de l'Egypte. Les documents transmis -
tablettes, parchemins, pétroglyphes - n'ont jamais été situés dans le temps de façon
même approximative. Pourtant, l'Inde et le Tibet notamment exercent depuis un
siècle une attirance irrésistible sur les disciples du spiritualisme, de la théosophie et
de la Magie noire.
L'avènement du communisme au Tibet, la fuite du Dalaï-Lama, l'inanité
démontrée des fameuses " murailles magnétiques " qui défendaient le Potala, rien
n'a pu entamer la foi aveugle des orientalistes à tout prix ; foi soutenue, il faut le
reconnaître, par l'incontestable maîtrise magique des Tibétains et des yogis hindous.
En fait, il n'est qu'une seule certitude habilement exploitée par les charlatans : le
Tibet est le centre mondial de la Magie noire. Peut-être l'est-il aussi de la Magie
blanche, comme l'affirment certains initiés.
138
Le mystère de l'Agartha
Une curieuse légende dit que Lhassa est le Pôle Blanc du Monde, le Pôle Noir se
situant aux antipodes dans l'île de Pâques. Les statues pascouanes seraient des
monolithes géants captant les ondes maléfiques du monde pour en préserver le pôle
inverse: Lhassa. Elles seraient en quelque sorte " l'entité minérale " des cercles
magiques recevant les chocs en retour lorsque les maléfices jetés par les sorciers ne
frappent pas la personne visée.
En tout cas, il existe un mystère de l'Extrême-Orient, entretenu par la fabuleuse
Agartha.
L'Agartha, qui fut révélée par Saint-Yves d'Alveydre, René Guenon et F.
Ossendowski, serait un sanctuaire souterrain caché sous la chaîne de l'Himalaya, où
officieraient les Maîtres du Monde.
Voici, d'après Saint-Yves d'Alveydre, brillamment commenté par M. Jacques
Weiss 1, un reportage (condensé) sur ce mystérieux royaume à l'existence duquel il
nous faut croire sur parole :
L'Agartha est la grande université initiatique dAsie, et son chef, le Mahatma, joue
- sans l'usurper - le rôle de Souverain Pontife Universel.
Ce rôle est essentiellement éducatif et pacifique, encore que lagartha possède la
connaissance d'une science physique qui lui permettrait de faire exploser notre
planète et que sa science psychique soit à l'avenant.
Elle a voulu laisser ignorer son existence jusqu'au xixe siècle.
Pourquoi les Pontifes ont-ils dérobé leur université aux regards du public ? Parce
que leur science aurait, comme la nôtre, armé contre l'humanité le Mal, lAnti-Dieu et
le gouvernement général de lanarchie.
1. La Synarchie. Adyar.
139
Les mystères ne seront abrogés que si les promesses de Moïse et dejésus sont
tenues par les chrétiens, c'est-à-dire si l'anarchie du monde fait place à la Synarchie
Où se trouve lagartha ?
Il ne convient pas de donner ici d'autres précisions que les suivantes :
Avant Ram, son centre qui était à Ayodhya, la Ville Solaire, passa en un autre
point; puis, en 1800 av. J-C., le sanctuaire se fixa dans lhimalaya en un endroit
connu de plusieurs millions dasiatiques.
L'on ne trouvera parmi eux aucun traître pour révéler le lieu de ses nouvelles
assises 2.
Le territoire sacré de lagartha a une population de 20 millions dâmes'; il n:y a pas
de prison; la peine de mort n'est pas appliquée, la police estfaite par les pères
defamille.
Des millions de dwijas (deux fois nés) et de yogis (unis en Dieu) habitent les
faubourgs symétriquement divisés de l'Agartha et sont répartis dans des
constructions principalement souterraines.
Au-dessus d'eux: 5 000 pundits (savants), 365 bagwandas (cardinaux), puis les
douze Membres de linitiation Suprême.
Les bibliothèques qui renferment depuis 55 700 ans la véritable synthèse de tous
les arts et de toutes les sciences, sont accessibles aux profanes. Elles se trouvent
dans les entrailles de la Terre.
1. Il est curieux de noter que ces termes sont à peu près identiques à ceux de la
prophétie de Fatima : " Si l'on écoute ma demande, la Russie se convertira et l'on
aura la paix. "
2. Nous avons personnellement connu le - Christ-Roi ", Serge Raynaud de la
Ferrière, Souverain Pontife de l'Église Universelle, Suprême régent de l'Agartha,
Directeur du Bureau mondial permanent des Questions Culturelles, etc., et qui fixait
les entrées de l'Agartha dans la région du monastère de Chigatzé et de Kwen Lun.
Nous avons également fort bien connu le " prince Cherenzii Lind Maha Chohan,
Suprême Régent " lui aussi (disait-il) de l'Agartha, qui devait nous emmener dans le
sanctuaire souterrain situé au nord de Lhassa. Nous avons même eu l'honneur
d'être condamné à mort par l'Agartha, pour sacrilège ! (Point-de-Vue - Images du
Monde du 20-11-47; Le Club du Faubourg, nov. 1947; Le Monde et la Vie, n' 100,
sept. 1961.)
3. D'après le Maha Chohan, saint jean l'Évangéliste officierait dans le Grand
Conseil.
140
Les véritables archives de la Paradesa (université) occupent des milliers de
kilomètres. Le jour où 1 Europe aura fait succéder la Synarchie trinitaire à
songouvernement général anarchique, toutes ces merveilles deviendront
accessibles.
D'ici là, malheur aux imprudents qui se mettraient à fouiller la terre. Ils n:y
trouveraient qu'une déconvenue certaine et une mort inévitable.
Seul, le Souverain Pontife de lagartha, avec ses principaux assesseurs, possède
la connaissance totale du catalogue de cette bibliothèque planétaire. Les fakirs sont
pour la plupart d'anciens élèves de lagartha qui ont arrêté leurs études avant les
hauts grades. Nul ne peut emporter de lagartha les textes originaux de ses livres
d'études.
La mémoire seule doit en conserver l'empreinte.
C'est ainsi qu'au vie siècle av. J.-C. Cakya Mouni (Bouddha) revenant dans sa
cellule après une excursion, poussa un cri terrible en ne retrouvant plus les cahiers
d'études sur lesquels il comptait pour accomplir son mouvement révolutionnaire
préparé en cachette.
En vain courut-il au Temple Central où'demeure le Brahatmah; les portes en
restèrent impitoyablementfermées.
En vain mit-il en oeuvre pendant toute une nuit la totalité de ses notions de magie.
La Hiérarchie Supérieure avait tout prévu et savait tout.
Le fondateur du bouddhisme dut s'enfuir et dicter en toute hâte à ses premiers
disciples ce que sa mémoire avait pu retenir.
Évidemment, on ne peut que mettre en doute ce récit rocambolesque, rêvé par le
bon Saint-Yves d'Alveydre ou qui lui fut conté par un fakir mythomane; toutefois, le
royaume souterrain de l'Agartha appartient à la tradition. Il n'est peut-être pas
inventé de toutes pièces.
Reste à discerner la vérité qui se cache sous l'affabulation. Qu'à une époque très
reculée, des initiés ou les hommes de commandos planétaires, constitués en sectes
secrètes, aient choisi les grottes de l'Himalaya, du Kohistan ou de Bâmiyân pour se
retirer du monde ignorant ne heurte pas le bon sens.
141
Nous avons au contraire mille preuves de l'existence de noyaux occultes en
Amérique (Tiahuanaco, Tacarigua), en Europe (Glozel), en Afrique (Memphis et
Zimbabwe), en Asie Mineure et en Asie centrale.
La légende de l'Agartha s'est-elle développée sur ces bases mal connues et
parcimonieusement révélées ? C'est possible.
L'archéologue traditionaliste Michel Carguèse présente une autre hypothèse
aventureuse, mais que ne sauraient répudier les cosmonautes qui se préparent à
coloniser la Lune en s'enfonçant comme des taupes dans le sol de notre satellite, à
l'intérieur de machines qui agiront comme des perforateurs :
Il se pourrait que des êtres venus des planètes, incapables de supporter
longtemps l'atmosphère terrestre, se soient enfoncés dans le sol, laissant à la
surface l'incompréhensible trace de leur passage.
Incompréhensible pour nous, mais non pour ceux de leur race.
Des ancêtres supérieurs auraient donc habité lagartha en ,y pénétrant par le
Dolmen de Do-King (Tibet), comme ils auraient pénétré dans d'autres centres
souterrains de Breta,gne, de Palestine et des Indes, c'est-à-dire aux points duglobe
oùfoisonnent les dolmens ou lesgrottes.
En ce sens, les aliynements de Carnac en France prennent une signification
fantastique qui fut mentionnée par la mythologie des Celtes et il est intéressant de
noter que les extraplanétaires des Andes, avant de s'exoder vers légjjpte,
s'enterrèrent dans la cité souterraine de Tiahuanaco, ce qui est pour le moins une
coïncidence exagérée...
Selon une croyance américaine, il existerait au pôle Nord, un passage permettant
d'atteindre un monde souterrain.
Reprenant le mythe de l'Agartha, G. Trarieux d'É mond,
9
à propos de science antique, écrit en associant l'expérimental à l'occulte:
" Ces calculs (les Nombres) sont encore conservés ainsi que toutes les sciences
sacrées, dans la Souterraine Agartha.
142
" ils furent légués par l'Atlantide à l'Égypte, ainsi que son symbole: le Sphinx.
" L'étude des énergies de la Nature fut, elle aussi, poussée plus loin queue ne l'a
été depuis lors. Non seulement les "conquêtes modernes" - si l'on peut les appeler
de ce nom - l'invention des aéronefs, des gaz asphyxiants et des bombes furent
connues de ces peuples antiques, mais aussi d'autres forces qui nous sont
inconnues, telles que les énergies de l'éther. "
Ainsi, chez les occultistes, se perpétue la tradition atlantidienne mêlée au fatras
de l'invention hindoue.
En 1947, un aventurier qui se faisait appeler Prince Cherenzii Lind, Maha Chohan
(Grand chef) et Suprême Régent du Royaume de l'Agartha, vint en France
rencontrer frère Michael Ivanoff, Grand Maître de la Fraternité Blanche Universelle
de Sèvres.
Le Maha Chohan
La relation de la visite de cette haute personnalité spirinee par une
tuelle fut don revue 1 dont nous reproduisons des passages.
" CET HOMME EST-IL UN DIEU OU UN IMPOSTEUR? LES PRINCE
CHERENZII LIND, MULTIMILLIARDAIRE ÉPICURIEN, SE PRÉTEND MAITRE
D'UN ROYAUME SOUTERRAIN ET SAUVEUR DU MONDE.
Le Maha Chohan ou Kut-Humi se présente en grand chef des Initiés de lagartha,
mais aussi en directeur de la Grande Fraternité Blanche Universelle, union
spiritualiste dont le but avoué est de sauver le monde.
Ma première entrevue avec lui me laissa sous le charme: ses paroles étaient
logiques et sages.
Dans sa Delage, il était encadré de deux nouvelles adeptes qui, en quelques
heures, avaient su se rendre indispensables:
1. Point de Vue, n' 140, 20 nov, 1947.
143
une brune Argentine riche et influente en son pays, et la ce7èbre Lydie Bastien !
C'est un homme de 45 ans au type nettement européen: on le croirait Belge, non
sans quelques raisons.
Ses cheveux et sa courte moustache sont noirs, son front intelligent et sesyeux
habituellement autoritaires.
Lors de notre entretien, il me reçut rue Lesueur, vêtu d'un dhoot,y bleu foncéjeté
sur ses vêtements de ville, et il pétrissait entre ses doigts les boules de bois sculpté
d'ungrand chapelet tibétain dont chaquegrain, dit-on, a une valeur symbolique. Voici
les termes de l'entretien
" Etes-vous tibétain ?
je suis né à Darjiling, aux Indes, mais je suis tibétain, car au moment de ma
naissance, en 1902, Dar jilin,g n'avait pas encore été arraché au Tibet par les
Anglais et réuni à l'empire hindou.
- Etes-vous descendant de Gengis Khan ?
- Je descends directement de lui.
(Le Maha porte à l'annulaire gauche une grande bague en or qui lui viendrait de
l'antique conquérant tatar).
- Avez-vous une parenté avec le Kut Humi qui, au siècle dernier, fonda la Société
Théosophique ?
- j@ suis lui-même dans une nouvelle réincarnation.
- Etes-vous le Maître du Monde ou le Messie annoncé ?
- Mes enseignements parleront pour moi.
- Qui vous a décerné le titre de Maha Chohan ?
- Le Grand Conseil de lagartha réuni en congrès: c'està-dire l'ensemble des
Sages et des grands Instructeurs dont le siè ,ge central est seulement au Tibet. Mais
les Sages habitent le monde entier. Il ,y en a à Paris, et lEurope compte environ 4
000 initiés à divers degrés.
En Amérique, ily en a beaucoup plus. Ily a trois Occidentaux actuellement dans
lagartha, dont un Français. (11 est possible que ce dernier soit M. Danielou, fils de
l'ancien ministre de la IIF République.)
Qui fonda lagartha ?
C'est très vieux. Pratiquement son origine remonte à 56 000 ans, mais il faut
savoir que jadis les années étaient beaucoup plus longues que maintenant.
144
- Existe-t-il un royaume souterrain au Tibet ? La description de ce royaume, faite
par Ossendowski, est-elle
exacte ?
- il existe véritablement un royaume souterrain au Tibet. Presque tous les
monastères sont reliés par d'immensesgaleries qui, parfois, atteignent 800 km de
longueur. Dans ces galeries sont des cavernes si grandes que Notre-Dame de
Parisy logerait à l'aise.
- Cela se situe entre le Tibet du Nord et la Mongolie ?
- Oui, des êtres humains y habitent et aussi des Jinas, êtres doués d'une grande
intelligence, mais qui n'ont pas de corps physique. Lesjinas habitent les entrailles de
la terre et ne remontent jamais à la surface du globe. Ils sont armés de longues
griffes et pourvus d'ailes analogues à celles des chauves-souris. Ce sont des esprits
mauvais, mais moins mauvais cependant que les hommes, car il n,y a pas pire
qu'eux. Ils deviendront plus tard des hommes en évoluant: ce sont les gnomes, les
sylphes et les lutins de vos légendes.
- Existe-t-il une civilisation inconnue dans le royaume de lagartha ? Avez-vous
des machines plus perfectionnées que notre bombe atomique et nos avions à
réaction ?
- La civilisation de lagartha est uniquement spirituelle et "mentale". Nous n'avons
pas de machines mais des bibliothèques dont vous n'avez pas idée, des peintures,
des sculptures et, en général, un épanouissement artistique qui vous paraîtrait
prodigieux. Le monde entier sera bien obligé d'en convenir quand j'aurai permis à
des journalistes et à des cameramen de s'y rendre et de lmer les merveilles qui s,y fi
trouvent. J'or ganiserai, en effet, une expédition en août 1948 1. J'ouvrirai les portes
de tous les sanctuaires.
- Qui financera l'expédition?
- Moi-même.
(Le Prince Cherenzii Lind aurait 16 milliards bloqués au Japon, Il m'a dit lui-même
être propriétaire de 56 000 hectares de terre à Cuba et de 350 000 hectares à
Panama.)
1. Est-il nécessaire de préciser que cette expédition demeura à l'état de
promesse ?
145
Il fait noir dans ce royaume souterrain; les cinéastes devront donc se munir de
groupes e7ectrogènes ?
- Non ! fl n:y a pas d'éclairage, mais les êtres et les choses de lagartha sont
lumineux par eux-mêmes.
(R n'empêche que pour photographier le Maha Chohan, rue Lesueur, il a fallu
employer un flash. Personnellement, ce Grand Initié n'émet aucune lumière
sensible, au sens littéral du mot.)
- On prétend que vous parlez 19 langues ?
- je connais le mongol, le tatar, le sanscrit, l'hindoustani, le bengali, le chinois
Shensi, lefrançais, l'anglais, l'allemand, l'espagnol, l'italien...
Est-ce un atome d'helium qui est enfermé dans votre bague ?je crois que nos
savants ne sont pas encore à même d'isoler ainsi une si petite parcelle atomique ?
- Jexpliquerai à M. Joliot-Curie comment il faut procéder.
- Maître, vous le savez, ces révélations trouveront beaucoup de sceptiques. jadis,
quand vous étiez le premier KutHumi, vous avez fait des miracles en projetant votre
écriture à distance. Les Français, qui ont un terrible esprit critique, ne s'inclineront
vraisemblablement que devant des preuves tangibles. Ne f crez-vous pas un miracle
pour ce7ébrer votre venue à Paris... et aider votre mission paci fique ?
- Si je fais un miracle, il me faudra en faire d'autres... et toujours d'autres...
J'insiste avec véhémence et finalement le Maha Chohan, avant de clore notre
entretien, m'annonce en pesant ses mots: - Je ferai un miracle avant de quitter Paris.
- Un vrai miracle ? Matériel ? Comme de faire apparaître un vase de fleurs sur
ceguéridon ? (je montre un guéridon vide.)
- Des miracles comme cela, j'en fais tous les jours... Oui, je ferai un vrai miracle, à
la fois matériel et spirituel.
(Cette promesse fut faite devant plusieurs personnes qui peuvent en témoigner.)
Je pose une dernière question relative à la léqende disant que saint jean
@'Évanqeliste), toujours vivant, attend au Tibet le retour du Christ-Roi.
146
Qui vous a dit ces choses ? C'est à peu près exact: saint jean faisait partie de
lagartha, mais il est mort au Tibet au Xjle siècle. "
Note de la rédaction
Là se terminaient les déclarations du Maha Chohan. Mais comme, au cours de
leur entretien, celui-ci avait manifesté le désir de rencontrer des savants français
pour s'entretenir avec eux des questions relatives à l'énergie nucléaire, notre reporter
mena,gea une
lui entrevue avec quelques sommités scientifi-ques. Tout était prêt. Les
actualités avaient été convoquées pourfilmer la rencontre, mais le Maître de lagartha
ne vint pas. Les savants, dérangés inutilement, se fâchèrent et parlèreni
d'imposture.
Notre reporter retourna rue Lesueur où on lui déclara que le Maha Chohan était
en voyage. Le miracle promis n'avait donc pas eu lieu. Une enquête auprès des
familiers de la maison permit également de constater que le Maître du Monde ne
recevaitjamais de correspondance du Tibet.
D'autre part, la tenue du Maha Chohan, dans la petite maison de Sèvres, où son "
ambassadeur " en France, frère Michael Ivanoff, lui donnait l'hospitalité, jurait
d'étrange façon avec le comportement habituel des Grands Initiés. Le Maha Chohan
prétendaitjeûner sans cesse. Notre reporter a pu constater qu'il avait un faible pour
le poulet financière et le vin de Bourgogne. Il faisait une étonnante consommation de
cigares de la meilleure marque et passait ses soirées en compagnie de la fameuse
Lydie Bastien, ex-maîtresse du surréaliste Gengenbach. On prétend qu'au cours de
ces soirées le champagne coulait à flots sur les pieds blancs de la belle Lydie et était
aussitôt recueilli par les bouches avides de ses adorateurs.
De telles aventures, qui se renouvellent chaque année dans le monde entier
auprès des crédules adhérents de Sociétés " spiritualistes ", ne sont pas pour ajouter
du crédit à la légende de l'Agartha, de ses " Chefs Suprêmes " et de ses "
bibliothèques " où s'amoncellent les archives terrestres de 55 700 années de
civilisation
147
Les livres secrets
De tout temps, des formules secrètes ont été transmises, oralement ou par écrit.
Ce fut sans doute le cas - s'il a jamais existé - de l'Enchiridion, petit livre qui
renfermait les plus belles pensées chrétiennes et les plus grands secrets de la
Kabbale, écrit, dit-on, par le Pape Léon III qui le donna à Charlemagne " comme le
plus rare de tous les présents ".
D'après Eliphas Lévi,
le souverain propriétaire de ce livre et sachant dignement s'en servir "
pouvait être le Maître du Monde.
Cette tradition suppose, ajoute Éliphas Lévi
l' L'existence d'une révélation primitive et universelle expliquant tous les secrets
de la nature et de la science. 2' La nécessité de ne confier ces secrets qu'à des
initiés. 3' La certitude d'une tradition réservant aux souverains pontifes, et aux
maîtres temporels du monde la connaissance des ni stères.
y
4" La perpétuité de certains signes,
ou pentacles, exprimant ces mystères et connus des seuls
initiés.
Charlemagne tira-t-il profit de l'Enchiridion ? C'est assez peu probable. N'a-t-on
pas avancé que l'illustre empereur ne savait pas écrire ?
Aussi, Léon III, comme jadis les prêtres d'Éle ,usis, a dû lui murmurer à l'oreille la
formule énigmatique rituelle: " Knox om pax " dont la traduction serait d'après Paul
Le Cour: " Que celui qui peut comprendre comprenne ! "
Tout n'est pas à prendre au sens littéral dans la tradition. Mais tout ne peut pas
être gratuit ou faux. Nous songeons à l'Anneau de Gygès, aux poudres magiques
des Alchimistes, aux drogues à transmutations physiques qui trouvent actuellement
des réalisations scientifiques, aux légendes d'Homère qui furent reconnues vraies,
au trésor du marquis de Carabas, qui est tout à fait authentique
1 - En dépit de son nom légendaire, ce trésor est historique : Claude Gouffler,
grand écuyer de François il, en 1546, et qui portait le titre de comte de Caravaz,
rnourut en laissant une grande fortune que l'on ne retrouva pas. Elle serait
148 1
IL
Les imaginations les plus désordonnées reposent quelquefois sur de vrais
souvenirs.
Que représente au juste l'Agartha ? Une hallucination d'occultiste ou une de ces
centrales de vérité qui nous auraient été léguées par les exilés vénusiens' 9
Si la planète Vénus suscite aujourd'hui les hypothèses fantastiques
de notre propre évasion, elle fut, dès la plus haute antiquité connue, un
prétexte à mystères. Il y a 18 millions d'années, selon une légende de l'Inde et de
l'Afnu
ghanistan, Mars, Vé s et la Terre étaient en étroites communications.
Sur la voie magnétique qui reliait ces planètes voguait un immense vaisseau
resplendissant, d'une puissance et d'une beauté extraordinaires. Il amenait sur Terre
" trois fois trente-cinq êtres humains parfaits " qui constituèrent la première humanité
terrestre.
Vénus, planète ancestrale
A l'appui de cette relation, une cosmographie gravée sur la paroi rocheuse d'une
grotte du Kohistan représente Vénus et la Terre reliées par des traits qui figurent une
route spatiale.
Or, cette origine des hommes, exprimée par l'Orient, appartient aussi à la
cosmologie musulmane, et apporte une lumière singulière sur notre primhistoire,
racontée par l'Ancien Testament des Hébreux.
Littéralement, ou presque, la Bible relaterait ainsi la création du monde:
" Au début Dieu créa le Ciel puis la Terre.
enfouie dans son château d'Oiron, près d'Airvault (Deux-Sèvres). Le comte de
Caravaz servit de parangon à Perrault pour camper le marquis de Carabas.
1. L'Observatoire de Meudon a pu vérifier le 7 juillet 1959 que la planète Vénus
possédait une atmosphère de 20 à 40 km d'épaisseur. La traversée de cette masse
gazeuse a duré plus de deux secondes. (Calculée par le passage de Régulus.)
D'après la tradition, Vénus serait recouverte par un immense océan.
149
"Adam et Eve vivaient au Paradis (sur la planète Vénus).
" Après le péché qui leur fît perdre la divine protection, ils furent chassés (de la
planète Vénus) et durent s'exiler sur la Terre... "
Le Coran dit expressément qu'Adam vivait ailleurs que sur la Terre.
Voilà peut-être ce qu'en langage clair disent les textes sacrés et que soutiennent
les traditions et le prophète Isaïe (nous examinerons au chapitre XIX l'ingérence
évidente des extraplanétaires dans l'aventure biblique).
La clef du hiéroglyphe - outre Tiahuanaco et Prométhée - nous est donnée par
Lucifer dont le sens étymologique est déjà révélateur: lux, lumière ; fero, je porte !
Lucifer, que l'on a grand tort de confondre avec Satan, est en réalité un Ange du
Ciel, mais un ange déchu pour avoir, comme Prométhée, apporté aux hommes la
lumière de la science divine.
Il symbolise aussi, depuis toujours, la Planète Vénus, luciférienne par sa lumière
exceptionnelle.
Par ailleurs, la tradition l'affirme: Lucifer est venu du ciel, porteur d'une " Pierre
Noire ", détail insolite que l'on retrouve dans toute apparition d'extraterrestres
D'après la tradition chrétienne, la chute de Lucifer a précédé la Création du
Monde, alors que le prophète Isaïe déclare que cette chute se produira dans lefutur,
contradiction qui embarrasse fort les théologiens
Qui dit vrai, de la tradition orthodoxe ou du non moins orthodoxe Isaïe ?
Est-il venu sur Terre, l'homme de Vénus, ou y viendrat-il bientôt, annoncé par le
cortège des soucoupes volantes qu'aperçoivent déjà certains illuminés ?
En ce sens, Lucifer, issu de Vénus, aurait peuplé la Terre de sa " première
humanité " comme l'assurent les Hindous et comme on peut l'interpréter d'après la
Bible. Et c'est vers Vénus - inéluctable retour à la patrie originelle que les
cosmonautes veulent tenter leurs grands raids spatiaux, avec d'autant plus de
raisons inconscientes et
150
conscientes que sur la planète de Lucifer les probabilités d'une vie analogue à la vie
terrestre paraissent plus grandes que partout ailleurs.
Voilà donc, convergeant vers Vénus, un faisceau prodigieux... une chaîne de
crédibilités dont les maillons naissent au plus profond de nos âges
De Tiahuanaco, de Glozel, des Indes, de l'Égypte, de l'Asie Mineure, etc., le
secret trahi de la tradition clame plus qu'une effarante hypothèse !
La science classique n'apporte aucune preuve, aucun indice de l'origine terrestre
des hommes. En revanche, la tradition, avec une véhémence millénaire, soutient
cette thèse qui, de jour en jour, recueille des adhésions nouvelles.
Elle présente aussi - comme le voyageur revenu d'une lointaine expédition - les
marques et les témoignages de cette aventure, les moteurs mystérieux de la Porte
du Soleil, les briques à écriture de Glozel, les gravures r-upestres du Kohistan, les
énigmatiques et fascinantes - Pierres Noires " de Prométhée, de Lucifer et de
Mahomet.
Est-ce là tout l'héritage insolite de nos lointains
ancêtres ?
Il n'est guère venu à l'esprit des partisans d'une immigration planétaire,
Flammarion, Richter, Kelvin, Robert Tocquet, de rechercher dans notre civilisation,
dans notre science, dans notre architecture ou dans notre industrie, ce qui paraissait
étranger au génie terrestre. Nous trouvons pourtant, tout autour de nous, de curieux
indices.
Les Pierres Noires
Par exemple, il serait précieux de posséder des outils inexplicables ne répondant
à aucune utilisation possible, des objets non identifiables en matière inconnue, des
animaux ou des squelettes d'animaux qui n'auraient pas pu subsister dans notre
atmosphère.
S'il est aisé de distinguer une matière inconnue, il est beaucoup plus difficile de
faire un choix pour le reste et il
151
existe dans nos musées des objets dont il est impossible d'expliquer l'emploi. La
tradition inca rapporte que lorsque Orejona vint atterrir sur la Pierre Sacrée de l'île du
Soleil dans le lac Titicaca, elle apporta de sa planète des végétaux, des animaux et "
d'autres choses ".
Il est difficile de retrouver, après les mutations qu'ils ont dû subir, des caractères
insolites chez les végétaux et les animaux; mais une roche, fort rare, sur le globe,
intrigue les minéralogistes : les tectites ou , Pierres Noires ".
D'après la légende précolombienne, le Dieu Tvira fit élever en l'honneur
d'Orejona, sur l'emplacement du Rocher Sacré, un Temple où étaient conservées
plusieurs pierres noires.
Ces pierres appelées KALA et associées au Dieu Soleil de façon mystérieuse ont
disparu de l'île Titicaca.
Ces Kala sont-elles celles, au nombre de trois, que l'on vénère maintenant dans
la Kaaba de La Mecque où elles sont scellées dans le mur ' '?
De même que la pierre de Lucifer et que les pierres noires des Andes' celles
d'Arabie auraient une origine céleste: elles viendraient du Ciel, don de l'ange Gabriel
à Abraham en récompense de la victoire du Patriarche sur le démon; une autre
tradition affirme qu'elles seraient tombées de Vénus.
A l'origine, disent les musulmans, ces pierres étaient blanches mais comme elles
avaient la propriété d'absorber par attouchement tous les péchés humains, les
pèlerins vinrent durant des millénaires les baiser et poser leur front sur elles, si bien
qu'elles devinrent noires comme le péché.
Pour les savants, elles seraient des aérolithes tombés sur terre à une époque très
antérieure à l'islamisme.
Selon M. Garcia Beltran, les pierres noires de la Kaaba, ont été travaillées de
main d'homme et, en conséquence, elles ne seraient pas venues toutes seules du
Ciel. Le biologiste espagnol pense que les Kala ont été transportées de
1. A noter que les cathares passaient pour détenir le Graal et aussi la " Pierre
Noire " tombée du Ciel, qui devait servir à édifier sur terre le Temple de Dieu.
152
Titicaca, " nombril du monde " des Incas, jusqu'à la Kaaba, " nombril du monde " des
musulmans.
" Si Orejona les avait abandonnées dans les Andes, déclare-t-il, c'est qu'elles
n'avaient aucun intérêt, n'étant sans doute plus que des déchets analogues à la
matière intérieure d'une pile épuisée. Ces pierres noires ont peutêtre servi à la
"propulsion astrale" des astronefs vénusiens. Elles ne contiennent ni uranium ni
radium et étaient jadis antimagnétiques, avec une polarité susceptible de supprimer
le phénomène de la pesanteur... "
Cette hypothèse de M. Beltran repose sur le fait que dans la tradition andine, la
pierre noire de Titicaca portait le nom de " Pierre du puma aux yeux d'escarboucle,
alliée au condor".
En étroite corrélation avec l'interprétation des engins spatiaux gravés sur la Porte
du Soleil, on retrouve ici le puma, représentation de la puissance, le condor, qui
signifie voyage, vol, et l'escarboucle qui symbolise les forces minérales mystérieuses
et leur rayonnement.
Quoi qu'on puisse en penser, les pierres noires des Andes et d'Arabie paraissent
liées à un phénomène céleste.
Les autres pierres noires - ou tectites - que l'on trouve disséminées sur le globe,
principalement aux Indes, en Australie, autour de Ba'albek et à Lessac (Charente),
seraient aussi le déchet de carburant d'engins extraterrestres.
Les géologues ne peuvent expliquer la présence sur terre de ces tectites qui sont,
assurent-ils, des minéraux (aluminium et béryllium) riches en isotopes dont on a
évalué la détérioration. ils auraient subi de très hautes températures et de puissants
bombardements radioactifs, il y a moins d'un million d'années.
Pour M. Labeyrie et son équipe d'atomiciens de Gif-surYvette, ils seraient des
éclats projetés sur terre, résultant de la percussion de météores sur la surface
lunaire.
L'archéologue Danguy de Lessac, qui a trouvé de très nombreux tectites en
Charente, les a fait fondre à une température de 400 'C et pense qu'il s'agirait de
déchets
153
vitreux très fusibles, qui donc n'auraient pu provenir de la Lune sans être volatilisés.
En réalité, ces explications, qui se contredisent, n'ont aucun caractère définiti£
Nous avons personnellement trouvé des tectites dans une grotte de la vallée de la
Charente, au niveau du paléolithique ancien, ce qui prouve pour le moins que les
hommes préhistoriques les connaissaient, mais n'essayaient pas de les tailler, ce
qu'ils auraient pu faire avec facilité et profit. Faut-il en déduire qu'ils leur attachaient
une sorte de respect, de crainte ou de vénération ?
Autre forme d'apport extraplanétaire : certains messages météorites que des
humanités vénusiennes, martiennes ou mercuriennes nous adressent peut-être à
l'aide de signaux lumineux ou hertziens.
Mais comment identifier ces messages et en comprendre le sens ?
Sommes-nous insensibles ou impénétrables à un Fantastique qui heurte notre
esprit bourgeois et nos concepts périmés ?
Si les apports extraterrestres existent à notre vue et à notre entendement, il faut
essayer de les percevoir, et dans ce sens aventureux mais nécessaire, nous avons
dressé un inventaire de tout ce qui est insolite ou nous a paru étranger à notre
civilisation terrienne.
L'insolite sur la Terre
- Le graffite de la Cave du Kohistan aux Indes, vieux de 14 000 ans et
représentant la Terre reliée à Vénus par une route de traits.
- La race inconnue de Glozel qui connaissait l'écriture et la fabrication du verre à
l'époque préhistorique du silex. - L'écriture préhistorique de Glozel. - Les poteries de
Glozel qui paraissent reproduire une tête de cosmonaute et un animal-soucoupe
volante. - Les soucoupes volantes (si elles existent).
154
- L'orichalque des Atlantes, métal mentionné dans les textes anciens, mais qui ne
fut jamais identifié.
- Le géant de 6 mètres des fresques du Tassili (si elles sont authentiques) qui
semble revêtu d'un scaphandre. L'archéologue Henri Lhote le surnomme: le Martien.
- A Tiahuanaco: dessins de machines étranges présumées spatiales.
- Le calendrier vénusien de la Porte du Soleil.
- Les hommes à quatre doigts des pictographies et des statues du Tiahuanaco
primaire.
- Les machines volantes cylindriques, montant vers le ciel, gravées au Yunan sur
des pyramides surgies des eaux après un tremblement de terre. Dans cette région
et dans le lac Kunming, les vestiges d'une civilisation inconnue et de haute
expression remonteraient à 45 000 ans selon le professeur Tchi-Pen-Lao. Ces
machines volantes et ces pyramides qui étaient hautes de 900 pieds se relient à la
mythologie extraterrestre de Tiahuanaco et de Thèbes.
- La création du monde expliquée par Moïse dans le Pentateuque 4 000 ans
avant les cosmologues modernes.
- La science secrète de Moïse et de l'Égypte antique. - Le transport au Ciel d'Élie et
d'Énoch. Leur relation de voyages dans le cosmos.
- Le mythe de Prométhée dont l'aventure, extraterrestre, est identique à celle de
l'Homme de Tiahuanaco.
- Le mythe de Lucifer, le Vénusien porteur de la " Pierre Noire ", qui s'identifie très
étroitement à celui de l'Homme de Tiahuanaco.
- La relation de guerres atomiques dans le Mahabharata.
- L'utilisation du mercure dans les avions à réaction décrits dans les textes
sanscrits.
- Les piles de Bagdad, vieilles de plusieurs millénaires et scientifiquement
fabriquées avec des électrodes en fer et en cuivre et un électrolyte inconnu.
Ba'albek - La Grande Pyramide - Ollantaytambo Machu Picchu: une technique
inconnue de construction.
155
- Le secret de la lévitation.
- La cité pétrifiée du colonel W. Walker.
- Les " chambres d'Hommes Volants " en Afrique et en Amérique.
- L'or de faible densité utilisé par les Incas.
- La description des deux satellites de Mars par Jonathan Swift (Les Voyages de
Gulliver), cent cinquante ans avant leur découverte scientifique, et avec cette
précision effarante : l'un des deux satellites voyage deux fois plus vite que l'autre.
Ce qui fut contrôlé en 1877.
- Le fer inaltérable (au soufre, au manganèse et au phosphore) du pilier ancien de
Delhi.
- Les Pierres Noires (Hadjar eleswad) de la Kaaba et de Titicaca venues de
Vénus selon les traditions musulmanes et andines. Les Pierres Noires de Lucifer et
des cathares qui auraient la même origine.
- Les tectites d'Asie Mineure, d'Australie et d'Aquitaine en France.
- Le " Chandelier des Andes ", dessiné par un peuple mystérieux dans la baie de
Pisco.
- L'objet aérien en magnésium à 100 % de pureté (pourcentage non réalisable par
la technique actuelle) qui explosa sur la plage d'tffiatuba au Brésil en 1957 (non
contrôlé).
- L'anneau de métal de mille pieds de circonférence entourant le haut d'une
montagne de Suède, où pousse une végétation différente de toute végétation
terrestre (non contrôlé).
- Les relations dans la Bible et dans les traditions de tous les pays de la conquête
terrestre par des êtres venus d'ailleurs et notamment de Vénus et de la Lune.
- La destruction de Sodome et de Gomorrhe (interprétation des Manuscrits de la
mer Morte par le professeur Agrest).
- L'explosion sur la taïga en 1908.
- Les feuilles d'or découvertes à Our, révélant que les bijoux de la trouvaille
provenaient des Atlantes qui les
156
tenaient eux-mêmes d'êtres humains venus des étoiles sur un navire volant (non
contrôlé).
- La révélation de Platon assurant que les Atlantes n'étaient pas d'origine
terrestre.
- Les Hommes Bleus: Atlantes, race de Tiahuanaco et dieux d'Égypte.
- Les hommes à crâne plat (même les foetus ont cette articularité insolite) dont les
squelettes ont été découverts près du lac Tacarigua au Venezuela, par le professeur
Requena.
- Le crâne de l'Homme préhistorique de Glozel dont l'épaisseur ne correspond
pas aux normes de l'homme terrestre.
- Les cartes de Piri Réis copiées sur un atlas établi en vue aérienne à une époque
anté-glaciaire.
A ce bref catalogue de l'insolite qui n'est qu'une hypothèse de travail, peut-être
pourrait-on ajouter la magie noire, la parapsychologie et les secrets des prêtres
égyptiens et hindous.
Les cités cyclopéennes
De tous les mystères qui s'offrent à nous, celui de la construction des pyramides
est le plus irritant.
Les pierres de Kéops sont énormes, colossales; la plupart pèsent de 15 à 100
tonnes et elles sont ajustées au centième de pouce alors que dans les constructions
modernes, les pierres de taille en calcaire tendre, 300 fois moins lourdes, sont
ajustées seulement au 1/10.
Dans la Chambre du Roi, le plafond est formé de blocs de granit rouge pesant 70
000 kg. Comment ces pierres ont-elles été transportées, taillées, hissées, mises en
place ?
De nos jours, de telles performances ne seraient possibles que si l'on construisait
autour des pyramides, sur le sable, des terrasses en ciment armé supportant des
rails jointifs et des wagons à 40 roues. Bref, un tour de force.
157
L'obélisque qui orne la place de la Concorde à Paris est un monolithe fragile, mais
d'un poids relativement faible. En 1835, à Louqsor, au bord du Nil, il fallut deux mois
de travaux opiniâtres pour opérer son chargement, du temple au brick mouillé dans
le fleuve. Et l'ingénieur Lebas dut même, en la circonstance, inventer tout un
matériel de transport
Or, si l'obélisque de Louqsor est un pygmée comparé aux énormes pierres des
pyramides, celles-ci sont minuscules auprès des colossales pierres taillées et des "
sayaucas " (pierres lasses) péruviennes de Sacsahuaman, de Machu Picchu et
d'Ollantaytambo, pierres ajustées, longues parfois de 6 mètres, épaisses de 3 et "
assemblées sans mortier ni crampons avec une précision telle qu'on a peine à croire
qii'il s'agit d'une oeuvre humaine, écrit Siegfried Huber Alors ? Technique étrangère ?
Et les monolithes colossaux du Pérou sont eux-mêmes de taille médiocre au
regard des dalles mises en place à Ba'albek
Ba'albek
Les soubassements dans les ruines de l'antique ville aux sanctuaires
gigantesques, au Liban, sont l'oeuvre mvstérieuse d'un peuple qui savait transporter,
tailler et hisser des pierres de 750 000 kg alors que le monde, à la même époque,
ignorait la brouette, la clef de voûte et le ciment armé.
Dans une carrière située à environ 1 km de la ville, on peut encore voir la plus
grande pierre taillée du monde, appelée " Hadjar el Gouble " (la pierre du Sud). Elle
pèse 2 millions de kilos.
Aurions-nous là le témoignage de l'industrie extraplanétaire d'êtres venus sur
notre globe avec des secrets inconnus ?
1. Au Royaume des Incas, Plon.
158
Mais dans ce cas, de quelle nature était la connaissance scientifique
qui'permettait à des hommes de vaincre la pesanteur des énormes monolithes ?
Denis Saurat a tourné la difficulté en supposant l'existence d'une race de géants.
Le professeur russe Agrest, dans la Literatournaïa Gazeta, se référant à des
données archéologiques et à d'anciens textes esséniens, s'est franchement
prononcé pour une science inconnue, révélée par des astronautes préhistoriques.
Ces visiteurs seraient venus sur terre, il y a un million d'années, et auraient posé
leur fusée - ou leur soucoupe volante - dans la région du Moyen-Orient.
Agrest, mathématicien et physicien renommé en URSS (nous ne faisons pas
nôtres pour autant toutes ses théories aventureuses), appuie son hypothèse sur une
citation des Manuscrits de la mer Morte: Des hommes sont venus du Ciel et d'autres
hommes ont été enlevés à la Terre et emportés au Ciel. Les hommes tombés du
Ciel sont demeurés sur la Terre longtemps après la venue du Fils de Dieu.
Dans la Bible il relève ce qui'a trait à la destruction de Sodome et de Gomorrhe:
Enfuis-toi si tu veux être sauvé et ne te retourne pas. Ne t'arrête pas. Cours
jusqu'au bout de cette plaine et va dans la montagne, si tu ne veux pas mourir.
Et Loth répondit:je ne pourrai pas atteindre la montagne, parce que le mal
pénétrera mon corps et me tuera.
Analysant ce passage de la Bible, Agrest assure: " Il est clair qu'il est question d'une
explosion nucléaire, ce que semble prouver la suite du texte. "
Il est dit en effet
Une colonne de fumée et de poussière s'eleva, semblable à une colonne qui
aurait surgi du coeur de la Terre.
Et elle versa une pluie de soufre et de fer sur Sodome et Gomorrhe et détruisit la
ville, la plaine entière, tous les habitants et la vé
,gétation.
Si l'on met à part la date de un million d'années, qui est hors de vraisemblance, la
théorie n'est pas absurde. Agrest poursuit en donnant les raisons de cette
atomisation oU il substitue les astronautes aux Anges Exterminateurs.
159
" Les visiteurs planétaires, dit-il, voulurent avant de quitter la Terre, détruire leur
stock nucléaire, mais auparavant ils recommandèrent aux habitants de la région de
ne demeurer ni dans la ville ni en terrain découvert, de se cacher sous terre et de ne
pas regarder l'explosion. La déflagration fut accompagnée de la colonne de fumée
caractéristique (le champignon atomique) et les retombées radioactives tuèrent la
végétation et les gens.
" Les survivants, comme Loth et ses filles, qui avaient cherché un abri dans des
cavernes, durent se sauver plus loin encore 1. "
M. Agrest pense aussi que la grande terrasse intérieure du Temple de Ba'albek
qui mesure 134 mètres de long et 113 mètres de large, était une aire d'atterrissage
pour soucoupes volantes, aménagée spécialement par les astronautes lors de leur
séjour terrestre.
Cette explication du physicien russe était hasardeuse en 1959, mais elle a pris
une certaine force après les découvertes de ses compatriotes : le professeur jirov,
qui identifia le calendrier Vénusien de Tiahùanaco, et le professeur Kazantsev, qui
étudia le dessin des engins spatiaux gravés dans la frise.
Quant à la date de un million d'années avancée par Agrest, elle résulte de
l'expertise des " tectites " que l'on trouve au Liban.
Tout cela, qui est fort hypothétique, n'apporte aucune solution à l'énigme des
monolithes titanesques du Liban et d'Égypte qu'il faut cependant relier aux mystères
du Pérou et de Tiahuanaco.
D'autres indices militent en faveur de la venue sur Terre d'hommes inconnus,
oubliés ou extraplanétaires, qui utilisèrent la désintégration atomique.
En 1850, un homme extraordinaire, qui fut conquistador du Nicaragua, le colonel
W. Walker, explorant en Amérique occidentale tout le pays compris entre la Gila et
San jua-.i, trouva les emplacements de plusieurs villes en ruine.
1, Paris-Presse, 12-2-60.
160
Il écrivit à ce sujet:
On voit à cet endroit un édifice central imposant autour duquel gisent les restes
d'une cité ayant environ un mille de longueur.
Ony trouve des traces d'érupton volcanique avec des blocs carbonisés ou vitrifiés
attestant le passa"ge d'un fléau terrible.
Au centre de cette ville, véritable Pompéi américaine, s'élève un rocher de 20 à
30 pieds de haut, portant encore des débris de constructions c
yclopéennes.
L'extrémité sud de cet édifice semble sortir d'une fournaise, le rocher qui le
supportait porte lui-même des traces defusion.
fl est singulier que les Indiens n'aient conservé aucune tradition relative aux
sociétésjadis établies dans cette ré io
g n
En considérant ces tristes restes, ils sont saisis d'un religieux effroi, mais ils ne
savent rien touchant leur histoire.
L'endroit, près de Mohava Desert, est appelé " La Vallée de la Mort ".
De cette narration ressortent plusieurs points importants qui ne pouvaient, au xixe
siècle, suggérer les développements que l'on en tire de nos jours.
Le colonel Walker, dans l'ignorance où il était de la science nucléaire, attribue à
une éruption volcanique l'antique cataclysme de la Vallée de la Mort; or, à considérer
Herculanum, Pompéi, et Saint-Pierre de la Martinique, il est incontestable que ni une
éruption volcanique, ni un tremblement de terre, ni un incendie n'auraient pu vitrifier
des sables et faire fondre des rochers.
Autre détail : cette Vallée de la Mort, où s'élevaient autrefois une cité, des
espaces verts et des arbres, est maintenant stérile. Elle se situe dans le désert de
Neveda où, coïncidence, éclatent actuellement les bombes atomiques américaines.
Étrange prédestination des lieux
L'explosion de la tidiga
Le 30 juin 1908, à 7 heures du matin, les habitants de la région de Kansk, en
Sibérie, virent une traînée fulgu-
161
rante illuminer le ciel et se perdre au loin dans la steppe. on entendit une formidable
explosion. Dans le monde entier, les sismographes enregistrèrent une nette
secousse dont l'épicentre se situait au nord-ouest du lac Baïkal.
L'Académie des Sciences de Moscou délégua sur les lieux le professeur Koulik
qui, dans la tribu nomade des Evenk, enregistra d'étonnantes déclarations
Nous étions à 80 verstes (85 km) de la Tougounsska et nous avons vu lefeu.
La chaleur était si forte que nous nous sommes couchés sur
le chemin.
Moi, dit un témoin, j'ai eu peur que le feu se mette à ma
blouse.
Dans un village du district de la Podkaménnaïa Toun- rennes ont été
tués d'un seul coup...
,gousska, 1 500
Les nomades crurent à la fin du monde, preuve que le cataclysme, pourtant aussi
éloigné d'eux que Chartres de Paris, était d'une intensité sans exemple.
Dans les nuits qui suivirent, d'étranges phénomènes se produisirent en Europe
septentrionale. Le ciel fut envahi par des nuages phosphorescents qui éclairèrent
comme en plein jour Berlin, Copenhague et Londres.
Pourtant, le professeur Koulik conclut simplement à la chute d'une énorme
météorite.
L'affaire ne devait pas en rester là: en 1958, la Société russe d'Astronomie et de
Géodésie, ayant examiné de nouveau le problème, déclarait formellement que le
30juin 1908, aucune météorite n'était tombée sur la Tounga et que l'explosion s'était
produite non au contact de la terre, mais en l'air.
En 1959, le professeur Gucorgui Piekhanov, et en 1962, le professeur Ziegler
annonçaient à leur tour
Sur le lieu du cataclysme, le cratère ne ressemble pas du tout à un cratère de
météorite et nous y avons relevé une radioactivité intense.
162
Tout permet de penser qu'il s'agit d'une explosion nucléaire produite à une
certaine hauteur dans l'atmosphère, ou encore de la désintégration d'un bloc
d'antimatière
On avança alors une autre hypothèse: désintégration d'un
vaisseau spatial.
M. Lucien Barnier, spécialiste français des questions scientifiques,
qui enquêta sur l'" Hiroshima de 1908 ", prit résolument parti pour cette explication:
" De nombreux témoins, écrit-il, ont décrit l'engin étranger sous la forme d'un tube
ou d'un rondin. A-t-on vu des météorites cylindriques ? "
Et, au chapitre des faits curieux, il ajoutait en sous-titre à son article: " Un
champignon de feu de 80 km de haut... trois jours sans nuit à Londres et à Tokyo...
et depuis cinquante-deux ans, l'herbe ne repousse plus... "
Guerres atomiques aux Indes
Dans les livres sacrés hindous, le Mahabharata et le Ramayana, il est question
d'envahisseurs, issus d'autres planètes puisqu'ils sont désignés sous le nom de " fils
de la Lune et du Soleil "; désignation troublante quand on sait que plusieurs traditions
font état de la venue sur Terre de conquérants ou de dieux du Ciel.
Certes, il était logique que la Lune impressionnât l'imagination des peuples
antiques ; cependant, il faut aussi noter qu'un satellite peut constituer pour un peuple
de l'Espace un moyen idéal de locomotion. La Lune fut-elle à l'origine
1. Sur le plan théorique, l'antimatière serait symétriquement l'inverse de la
matière. Mais l'antimatière n'est pratiquement pas réalisable car si elle existait un
jour, elle intégrerait immédiatement des noyaux positifs qui détermineraient unie
libération colossale d'énergie. Toutefois, on peut créer un électron négatif en
interférant des énergies de l'ordre de 4 à 500 000 électronvolts, mais cet électron
négatif disparaît aussitôt que créé. Les savants ont tendance actuellement à
imaginer des forces inverses aux forces existant : antiprotons, antigravitation,
antimatière... comme jadis on imaginait l'Anti-Terre. Si notre univers-matière
rencontrait un univers-antimatière à constitution inverse, l'explosion qui en résulterait
détruirait le Cosmos.
163
un engin spatial, un super-Spoutnik habité par des astronautes fuyant une planète en
péril pour un autre monde plus hospitalier ?
L'hypothèse mérite d'être retenue, d'autant plus que la tradition mentionne
l'existence et la disparition de plusieurs lunes.
Se rapportant à la science nucléaire primhistorique, les textes hindous relatent
avec une précision étonnante une guerre atomique semblable à celle qui pourrait se
dérouler de nos jours.
Ces révélations et celles que l'on peut trouver dans d'autrès documents en
sanscrit (Ramatcharitra, Mahavira, Drona Parva, Rasernava, Kiratarjunïya),
n'impressionnèrent guère les hommes de 1939, qui avec un regrettable manque
d'imagination, se bornèrent à les assimiler aux légendes d'Homère et aux aventures
du baron de Crac. Les chercheurs actuels, rompus au merveilleux de la physique et
aux miracles de la microbiologie, s'aperçurent que les guerres atomiques qui
opposaient les antiques rois asiatiques ressemblaient point par point à nos prochains
conflits, tels qu'on les peut imaginer. S'agissait-il de reportages effectués sur le vif
par des journalistes sincères mais non initiés ?
On croit plutôt que les relations des textes védiques, vieux de 3 000 ans, se
rapportent à une guerre atomique qui se serait déroulée 10 000 ou 20 000 ans
auparavant. Guerre atomique entre antagonistes d'inégales cultures, l'un - qui sera
vaincu - mettant en lice des éléphants, des chevaux, des chars en bois, l'autre - le
clan des vainqueurs, des dieux venus du Ciel, donc sans doute des extraplanétaires
- utilisant les bombes atomiques, l'irradiation et les engins volants.
On peut lire dans le Ramayana et dans le Drona Par-va:
Les machines volantes, Vimanas, avaient la forme d'une sphère et naviguaient
dans les airs par l'effet du mercure qui suscitait ungrand vent propulseur.
164
Des hommes, logés dans le Vimanas, pouvaient ainsi parcourir de grandes
distances en un temps merveilleusement
court.
Les Vimanas se conduisaient à la volonté du pilote, volant de bas en haut, de
haut en bas, en avant ou en arrière, selon la disposition du moteur et son inclinaison.
Il s'agissait donc d'engins à réaction propulsés dans les airs par l'effet du mercure
ou " rasa ". Et sur ce point déjà, l'actualité nous offre une coïncidence intéressante:
M. L. Gérardin, ingénieur à la Société Thompson-Houston, au cours du Congrès
International de l'Espace, qui s'est tenu à Paris en juin 1959, a préconisé pour la
propulsion des fusées spatiales, le moteur ion-mercure.
En 1962, la société française d'études et de recherches sur la propulsion à
réaction annonçait que dans le projet " Phaéton " la France se proposait de lancer,
en 1966, un satellite dont le moteur serait un " four solaire à mercure " !
Le projet ne fut pas mis à exécution, mais il le sera vraisemblablement dans un
proche avenir.
Voici maintenant pour la guerre atomique:
Le feu de cette arme (utilisée par le héros Râma) détruisait les cités en produisant
une lumière plus claire que 100 000 soleils.
Le vent alors se levait, et le feu de l'arme terrible brûlait les éléphants, les soldats,
les chars et les chevaux sans qu'on pût le voir car il était invisible.
Ce feu faisait tomber les ongles et les cheveux des hommes, blanchissait le
plumage des oiseaux, colorait leurs pattes en rou qe et les rendait tortues.
Pour conjurer ce feu, les soldats couraient se jeter dans les our s'
rivières p y laver et y laver tout ce qu'ils devaient
toucher...
Bien sûr, il faut se méfier de l'imagination des Orientaux, mais il faut aussi avouer
qu'un homme de l'an 1000 avant J.-C., parlant de faits très anciens, mais rapportés
certainement par des documents écrits, car on n:y relève aucune erreur, ni aucune
incohérence, il faut avouer, donc, que cet
165
homme ne pouvait employer ni d'autres mots, ni d'autres images, pour dire qu'une
bombe atomique détruisait les cités, brûlant tout et provoquant des mutations,
caractéristique relativement peu connue de l'irradiation. S'il s'agit là d'une
coïncidence, n'est-elle pas quelque peu excessive ?
Dans le Mahavira du poète Bhavabhonti (viii' siècle), Râma utilise des armes
absolument analogues aux armes secrètes US expérimentées en 1961, dans le
Maryland: des armes pharmacodynamiques encore placées sous secret d'État et sur
lesquelles les Russes, pour leur part, ne laissent filtrer aucune information.
Voici ce texte
Le Sage lui remet en lui confiant tous les secrets de leur maniement des armes de
la plus haute puissance, produisant l'assoupissement (djrimbhaka) et aussi en
répandant un profond sommeil (prasvâpana) et une arme defeu capable de réduire
en cendres la grande armée de Koumbhakarna 1.
Coïncidence exagérée encore avec les " brouillards " secrets des Américains qui
produisent eux aussi, sur l'ennemi, le djrimbhaka et le prasvâpana.
Les textes sanscrits relatent donc certainement une guerre véritable mettant en
oeuvre un matériel appartenant à une race aussi évoluée que la nôtre.
Un char aérien, le " Pouschpaca >,, transporte plusieurs personnes vers l'antique
capitale dayodhyâ. Le ciel est parsemé de machines volantes stupéfiantes, noires à
l'é ,gal de l'obscurité, laissantjaillir des clartés aux lueursjaunâtres.
Cette insistance à décrire les engins et les avions d'une guerre atomique ne
saurait laisser insensible le lecteur du xx esiècle. Selon son esprit critique, chacun y
verra une invention, une préfiguration, un indice ou une preuve absolue de
l'existence d'une haute civilisation primhistorique.
Dans le Mahavira, acte V, Râma précise que la nature de ses armes n'appartient
pas à notre cycle.
Voici le texte:
1. Le Mahavira, de Bhavabhonti, vi' acte.
166
Râma:
Elles ne peuvent être maniées que par tradition, ces armes qui sont lancées et
retirées par un secret magique. Ayant accompli des pénitences pour l'avancement
de la Science Sacrée, pendant plus de 1 000 années, les anciens Sages, Brahma et
les autres, ont vu par révélation ces armes et leur gloire, fruits de leurs austérités.
Kriçaçva a transmis la connaissance secrète (upanishad) de la science complète
des Mantras (formules d'une puissance mystérieuse qui servent à l'emploi des armes
divines et à la suspension instantanée de leurs effets) à Viçvâmitra qui me l'a
transmise.
Nous voilà donc de nouveau dans la Conjuration du Secret et dans une
civilisation d'ancêtres supérieurs qui possédaient toutes les connaissances de notre
science expérimentale et peut-être aussi des pouvoirs supranormaux auxquels Râma
fait allusion en parlant des " austérités " qui ont permis l'étude.
Avant l'ère chrétienne, le Yogasutra indien énumérait déjà les exploits (aiçvarya)
que l'homme était en mesure de prétendre accomplir :
- réduction ou agrandissement du corps à volonté (ammâ) ;
- allégement et lévitation (laghimâ)
- atteinte de toutes choses (exemple : toucher la Lune)
(prâpte)
- irrésistibilité de la volonté (exemple: plonger dans la terre comme dans l'eau)
(prâkâmya) ;
- maîtrise de la production, de la disparition et de la transformation des choses
(îçitrtva) ;
- entrer dans l'esprit ou dans le corps d'un autre
- invisibilité.
Le Yogasutra (111-44) précisait que ces pouvoirs étaient obtenus par l'ascèse ou
le Samadhi, acte essentiel du yoga, " mais si les Dieux ont ce privilège dès leur
naissance, les Titans et même les hommes ordinaires sont susceptibles de les
acquérir grâce aux plantes ".
167
Les textes sanscrits nous permettent de choisir entre deux méthodes : l'ascèse et
les drogues miracles capables de faire éclore les virtualités encore inconnues du
cerveau humain, d'appréhender un jour l'insaisissable, de pénétrer peut-être dans un
univers insolite et parallèle au nôtre. Cette thaumaturgie semble bien appartenir à
une magie étrangère à l'expression du génie terrestre, et sans doute conforme à
l'évolution scientifique d'un peuple de l'Espace qui se serait installé parmi nous.
A n'en pas douter, ces pouvoirs, extérieurs à notre civilisation, entrent dans la
définition de l'insolite Terrestre que nous recherchons.
La science de Tiahuanaco - c'est-à-dire, peut-être, de Vénus - paraissant d'abord
expérimentale, on songe, simple hypothèse de travail, aux Luniens de Marcel
Boscher qui avaient précisément selon lui envahi le continent jaune.
La Lune ne fut sans doute pas toujours un astre mort.
Dans la tradition, dans la mythologie, mais aussi dans la vie sociale, la Lune
occupe une place exceptionnelle. Des cosmonautes y ont aluni en 1969 et bientôt
on saura si elle n'est qu'un immense globe désertique, calciné, vierge, ou si elle a pu
enfanter jadis une race disparue, ou si l'hypothèse du satellite-vaisseau-spatial
repose sur quelque vraisemblance. En tout cas, il est certain que les Terriens,
bientôt, réaliseront à l'envers l'hypothèse de Marcel Boscher. Alors, peut-être la
science humaine sera-t-elle à même de faire un voyage dans le Cosmos sur une
planète pilotée comme une fusée
Les géants
D'autre part, notre satellite, qui détermine la croissance des végétaux hors ou
dans la terre (outre bien d'autres phénomènes encore mal connus), a quelque chose
à voir avec l'existence de ces géants dont parle la tradition avec une insistance
curieuse.
168
Une, deux, et peut-être trois Lunes se satellisèrent jadis autour de la Terre, sur
des orbites dont on ignore la position.
Véhicules ou planètes, ces Lunes s'approchèrent sans doute de la Terre et de ce
voisinage naquit une attraction dont nous imaginons l'effet à l'inverse de la théorie
Boscher. Ce fut l'époque du gigantisme de la nature: arbres de 100 m de haut,
animaux énormes et démesurés, pesant 50 000 kilos et portant leur tête à plus de 10
m de hauteur.
Il est difficilement concevable, dans les conditions actuelles de la pesanteur, que
des animaux comme le Brachiosaurus altithorax aient pu se développer et subsister.
Certes, le gigantisme devint par la suite une anomalie et finit par disparaître
presque totalement, mais son seul avènement permet de supposer qu'il y eut jadis
une pesanteur moindre ou une attraction intense - celle d'une Lune par exemple
accréditant le gigantisme de la race humaine que les anciens textes signalent sans
cesse à notre attention.
Il est bien évident - sans faire appel aux pouvoirs occultes mentionnés par le
Yogasutra - que d'autres raisons mécaniques ont pu rompre l'équilibre.
De nombreux auteurs ont imaginé ces raisons, certains allant jusqu'à expliquer à
la fois le caractère cyclopéen de certaines constructions, les statues géantes de l'île
de Pâques, du Pérou, de Bâmiyân, et le mystère du transport et de la mise en place
des énormes pierres de Ba'albek et des pyramides.
C'est sans doute aller trop loin en ce qui concerne ce dernier point, mais il
demeure que l'hypothèse d'une race humaine géante est parfaitement soutenable:
race autochtone ou race émigrée d'une planète en perdition.
L'hypothèse de géants primhistoriques repose sur des données scientifiques qui
n'ont qu'un caractère de probabilité.
Michel Cargèse écrit à ce sujet:
" Les télescopes géants et les satellites artificiels accomplissent avec efficacité
leur métier de détectives de l'Espace.
169
MW
" Ils viennent de confirmer récemment une loi de mécanique céleste découverte
par le Français Roche en 1850: le satellite naturel d'une planète ne peut sans péril se
rapprocher d'elle à moins de deux rayons trois quarts de son diamètre.
" On a pu vérifier le fait pour un astéroïde qui tournait autour de Mercure, et l'on
peut prophétiser à coup sûr que les satellites de Mars vivent leurs derniers instants,
étant à environ 2,767 rayons de la planète.
" Notre Lune a encore une ligne de vie assez longue, étant à 170 rayons de la
Terre, mais M. Danjon, directeur de l'Observatoire de Paris, pense néanmoins queue
court le risque (ou plutôt nous le fait courir !) de s'écraser un jour sur nous ou de
s'envoler dans l'espace.
" En effet, son orbite est presque ronde et n'offre pas la marge de sécurité qu'ont
les planètes ou comètes à très longue ellipse.
" Nos lointains ancêtres, d'après la tradition, ont connu des cataclysmes résultant
de l'écrasement d'un satellite sur la Terre.
" Ce satellite évoluait seulement à quelques rayons de distance, exerçant une
attraction considérable et déterminant le gigantisme de la nature et de l'homme dont
la taille atteignait quatre mètres environ.
" Du fait de la pesanteur relativement faible, les objets étaient beaucoup moins
pesants, le rythme sanguin facilité, la fatigue moindre pour tout l'organisme et
l'homme jouissait alors d'une longévité extraordinaire. Il avait le cerveau plus
développé et des facultés qui lui firent acquérir un savoir différent du nôtre.
" L'édification de cités géantes et le transport de monolithes pesant des milliers de
tonnes - à Machu Picchu, à Ba'albek, à Gizeh, etc. - trouvent une explication, à la
fois dans la force titanesque des hommes et dans l'utilisation de leurs connaissances
scientifiques.
" Les statues de sept mètres et davantage, que l'on trouve en certains points du
monde: Pérou, île de Pâques, archipel des Marquises, Bâmiyân, etc., pourraient
donc être des
170
oeuvres grandeur nature, ou du moins l'hommage à peine exagéré de populations
amoindries à leurs ancêtres géants.
" Certes, la science officielle est réticente sur ce point mal éclairci de notre
primhistoire, en dépit de découvertes dont elle eût dû tenir compte.
" A Gargayan, dans la province nord des Philippines, on a trouvé le squelette d'un
géant qui ne mesurait pas moins de 5,18 m. Ses incisives avaient 7,5 cm de
longueur et 5 cm de largeur.
" Des ossements appartenant à d'autres humains grands de trois mètres ont été
découverts dans le sud-est de la Chine. Le docteur Pei Wen Chung, paléontologiste
de renommée mondiale, affirme que ces restes datent de 300 000 ans.
" Dans la province d'Agadir, on aurait mis au jour un atelier d'outils préhistoriques
vieux également de 3 000 siècles. Parmi d'autres objets, il y avait des bifaces qu'on
employait à la main. Or ces bifaces pèsent 8 kg et leur préhension exige un
écartement des doigts qui n'est possible qu'à@un géant d'au moins 4 mètres.
" A noter que les bifaces ordinaires pèsent environ 400 g. On en a trouvé près de
500, pesant chacun vingt fois plus.
" Il n'est donc pas téméraire de conclure, en accord avec la Bible et les
mythologies, qu'une race de géants a bien foulé notre terre et que, selon l'estimation
des techniciens, leur existence remonte à 300 000 ans.
" Tout porte à croire que c'est une lune antérieure à la nôtre qui a provoqué
l'apparition de ces titans. Soulagés de leur poids par l'attraction du satellite, ils se
sont développés selon les normes de ce qu'ils pouvaient supporter.
" Il y eut ensuite un cataclysme effroyable quand la Lune trop proche s'écrasa sur
la Terre, ensevelissant sans doute un continent, bousculant les pôles et toute la
géographie terrestre...
" Les géants qui survécurent, affaiblis, dégénérés, ne pouvant plus porter leur
poids écrasant de chair, disparurent par sélection naturelle, faisant place à des
hommes
171
plus petits, mieux adaptés aux conditions d'existence sur une Terre sans Lune ou
dotée d'un luminaire n'exerçant plus qu'une attraction atténuée: la Lune actuelle. "
Selon d'autres hypothèses, la race des géants primhistoriques serait d'origine
extraterrestre.
Les savants, de plus en plus, croient en la pluralité des mondes habités et l'un
d'eux, le professeur Robert Tocquet, exprime l'opinion généralement admise en ces
termes 1 :
" Lorsqu'on songera que notre galaxie n'est qu'une spirale parmi les quelque 100
milliards d'univers-îles, et que chacun d'eux renferme plusieurs milliards d'étoiles, on
sera conduit à admettre qu'autour des trillions, quadrillions, quintillions de Soleils, les
probabilités et les possibilités de vie sont immenses 2. "
Déjà, au xvl siècle, le cardinal de Cusa faisait montre d'une extraordinaire largeur
d'esprit en anticipant sur l'aventure astronautique :
" La machine du monde étant comme si elle avait son centre partout et sa
circonférence nulle part - parce que le centre et la circonférence du monde c'est
Dieu, qui est partout et nulle part - toute région stellaire doit être habitée par des
espèces humaines de nature et de capacités différentes. "
Le professeur Tocquet, envisageant la possibilité d'existence d'êtres pensants sur
la planète Mars, écrit encore " S'ils existent, ils ont dû se protéger contre la
disparition progressive de l'eau et de l'oxygène qui ont été proba-1. La Vie sur
les Planètes, de Robert Tocquet, éd. du Seuil.
2. Trois savants américains de l'université de Fordham ont analysé une météorite
charbonneuse tombée le 18 mai 1864 à Orgueil (Tarn-et-Garonne), actuelle.
ment au Musée de Montauban. ils ont détecté dans cette météorite, par des analyses
spectroscopiques, des bombardements d'électrons et une étude de la diffraction des
rayons X, la présence de composés organiques et d'hydrocarbures révélateurs de la
vie. ils ont vu au microscope des microbes fossiles à cellules étranges, mais
analogues aux microbes terriens. La vie cellulaire est donc une certitude sur la
planète d'où est issue cette météorite, mais qui n'a pas été identifiée. Le même
phénomène peut être observé sur toutes les météorites charbon@ neuses, à vrai
dire fort rares: vingt dans le monde entier dont cinq pour la France.
172
blement abondants à une époque reculée', en construisant des cités souterraines
bénéficiant d'une pression atmosphérique, d'une humidité et d'une température
convenables.
" il est possible, d'autre part, qu'ils aient pu s'adapter partiellement ou
complètement à la raréfaction de l'atmosphère grâce à une structure et à un
développement appropriés de leurs appareils respiratoire et circulatoire. "
L'astronome soviétique Chklowski appuie l'hypothèse de la Lune engin spatial, en
assurant que les deux satellites de Mars, Phobos et Déimos, sont des astres
artificiels creux, plus légers que l'atmosphère ; peut-être même des engins spatiaux
ancrés autour de Mars, mais non dépourvus d'autonomie puisqu'il a été remarqué
que Phobos avait avancé sur son orbite de deux degrés et demi.
il n'est donc pas déraisonnable - et il le sera moins encore demain - de supposer
que des êtres extraplanétaires ont pu, à une époque reculée, venir se fixer sur notre
Terre, en y apportant une science dont une parcelle - l'agravitation, la lévitation et la
parapsychologie - fut par la suite complètement oubliée ou tenue secrète.
Si les descendants d'Orejona la Vénusienne n'avaient pas donné aux pré-
Américains ce triple secret insolite et fondamentalement étranger à notre planète, les
Temples du Pérou, d'Égypte et de Syrie n'auraient pas pu être édifiés.
L'or léger des Incas
Au xvie siècle' les orfèvres de Lima eurent entre les ins des lingots d'or inca -
d'or pur - en tout point
ma
1. Les Martiens auraient donc pu développer leur civïlisation il y a des milliers ou
des millions d'années. La nécessité faisant loi et ne trouvant plus des conditions
suffisantes de vie sur leur planète, il est permis de supposer qu'ils se seraient enfuis
dans le Cosmos. Où ? Les Terriens trouvent une planète soeur en Mars. L'inverse
est la logique même. Selon cette hypothèse, nous pourrions avoir dans nos aieux
préhistoriques des hommes de la planète Mars acclimatés à notre complexe
biologique.
2. Selon Garcilaso de La Vega. Notes manuscrites, propriété de M. Garcia
Beltran.
173
semblable à l'or pur habituel, à cette particularité près que sa densité était deux fois
moindre que la normale de 19,3.
Ces orfevres fondirent des bijoux incas à la température de 1 100' environ, ce qui
est logique, et obtinrent des lingots de densité 8 à 9.
jamais ce mystère n'a été éclairci, mais il semble qu'il soit lié à un phénomène
d'apesanteur réalisé par des moyens scientifiques.
D'autre part, si des saints et d'autres personnages ont véritablement été "
suspendus en l'air - en état de lévitation, ce qui a été rapporté par des dizaines de
chroniqueurs sérieux, il faut bien admettre que l'agravitation antique doit être prise en
considération.
Mais la lévitation, si commune jadis, semble totalement inconnue de nos jours. Y
eut-il supercherie, mensonge ? Peut-être.
Les pigeons voyageurs, il y a seulement cinquante ans, possédaient un don aussi
mystérieux que la lévitation. même lâchés à des milliers de kilomètres, ils revenaient
avec un sûr instinct au pigeonnier natal à condition que ce pigeonnier fût situé en
direction du nord', sans jamais se fourvoyer.
Il n'est pas nécessaire de prouver cette particularité, attestée par l'existence
encore récente de compagnies colombophiles dans les corps d'armée.
Or, depuis 1950, les pigeons voyageurs ne retrouvent plus leur chemin. Un
lâcher récent (1961) de 8 000 pigeons a donné un résultat effarant: 7 950
n'ont jamais rejoint leur base
On a expliqué que les stations émettrices de radio et de télévision, que les ondes
hertziennes, que les centrales électriques troublaient, détruisaient l'instinct des
oiseaux.
Pourquoi ces perturbations, nées du monde moderne, n'auraient-elles pas détruit
l'antique pouvoir de lévitation ?
1. C'est le nord magnétique qui guide les pigeons. Ils retrouvaient toujours
leur chemin dans le sens sud-nord. jamais dans un autre sens.
8
La lévitation
Le père Francisco Alvarez, secrétaire de l'ambassade du Portugal en Éthiopie -
en 1515 -, n'en croyait pas ses yeux: là, devant lui, à portée de la main, un bâton
doré flottait dans l'air, suspendu par on ne sait quelle magie et ne.reposant sur rien
qui fût matériel, hormis l'atmosphère paisible de ce monastère de Bizan.
jamais encore, à sa connaissance, l'air n'avait pu supporter de corps pesant! Or,
le bâton devait peser une à deux livres et véritablement, incontestablement, il flottait,
comme une bulle de savon, mais sans bouger d'un pouce.
Le père Francisco Alvarez avait de bons yeux, mais un fil aurait pu à la rigueur
soutenir l'objet ; aussi préféra-t-il s'en remettre à ses mains. Tout autour du bâton,
qui demeurait immobile, il promena ses doigts, coupant l'air sous tous les angles,
par-dessus, par-dessous, aux extrémités et sur les côtés.
C'est un prodige ! finit-il par dire.
Avant lui, des milliers de pèlerins avaient admiré la célèbre " baguette volante " du
Bizan qui, pendant plusieurs siècles, défia les lois de pesanteur et les explications
des hommes.
Le père Alvarez fut si troublé par ce qu'il avait vu qu'il en donna une longue
narration dans ses rapports.
Deux cents ans plus tard, le médecin français Jacques Poncet, établi au Caire,
voulut lui aussi voir de ses yeux le prodige et effectua le voyage du Bizan.
175
Son témoignage est formel
Tout près de lépître (côté droit de l'église par rapport aux assistants et ainsi
nommé parce que l'épître se lit à cet endroit) flottait à hauteur d'homme une baguette
longue de quatre pieds, ronde et de lagrosseur d'un fort bâton.
Doutant qu'il n:y eût quelque artifice qu'on ne vit point, je reçus de labbé la
permission de vérifier à ma guise; je passais un bâton par-dessus, par-dessous, de
tous les côtés et constatai à n'en pas douter que la baguette était véritablement en
l'air.
J'en conçus un étonnement dontje ne pus revenir, ne voyant aucune cause
naturelle d'un effet si prodigieux.
On ne sait comment disparut la baguette volante.
Au Tibet, à trois lieues de Lhassa, sur la montagne de la Béatitude Céleste,
s'élève la vieille lamaserie de Khaldan.
Là aussi, pendant des siècles, des millions et des millions de pèlerins sont venus
prier devant le corps embaumé de Tsong Kapa, le saint réformateur tibétain, "
suspendu un peu au-dessus du sol par un prodige continuel, sans être retenu, ni
porté par rien'". En 1845, les missionnaires lazaristes Huc et Gabet reçurent les
témoignages de ce cas de lévitation qui durait depuis le xiv' siècle, mais ils ne
S 3.
l'ont pas vérifié eux-même
Pourquoi les phénomènes de lévitation, si courants autrefois, ont-ils à peu près
disparu ?
On ne peut guère nier, tant les relations abondent, la réalité des lévitations
antiques, non seulement appliquées aux hommes - des saints le plus souvent - mais
aussi aux objets inanimés, ce qui laisserait supposer la connaissance de
l'agravitation.
Les écrivains Desmond Leslie et Georges Adamski' font état - sans citer leurs
sources - " des connaissances qui
1. Lettres édiftantes et curieuses, écrites des Mi.@sions Étrangères, Paris,
17171776.
2. jules Duhem, Histoire des idées aéronautiques avant Montgolfter, Paris, 1943.
3. Le père Huc. Souvenir d'un voyage dt7ns la Tartarie, le Tibet et la Chine,
Paris, 1853.
4. Les Soucoupes volantes ont atterri, La Colombe, 1954.
176
permettaient aux premiers membres de la Famille Solaire de conduire leurs
astronefs, de soulever de gros poids, de commander des forces surnaturelles ".
Les simulacres égyptiens
Les traditions de l'Amérique du Sud assurent en effet que " dans les temps
anciens, tous les hommes avaient le pouvoir de voler. De grosses pierres pouvaient
être déplacées sans effort ". En Égypte, le prêtre authentique se reconnaissait au
don qu'il avait de s'élever dans l'air à volonté.
D'après les Arabes 1, les Égyptiens avaient un secret pour construire leurs
temples et leurs pyramides: " Ils plaçaient sous les pierres des papyrus sur lesquels
étaient écrits des mots magiques et frappaient les pierres avec une baguette. Les
blocs s'élevaient alors dans l'air et parcouraient la distance d'une flèche. De cette
manière, ils allaient aux pyramides. "
Cette explication nous fait sourire. Pourtant, Jacques WeiSS 2 assure lui aussi
que les initiés égyptiens pratiquérent la lévitation pour construire les pyram ides
" Les énormes blocs de pierre pesant jusqu'à 600 tonnes sont légèrement
convexes sur certaines faces, pour s'encastrer à la perfection dans la concavité des
blocs contigus et former un ensemble d'une solidité à toute épreuve. ils ont dû être
transportés par lévitation et mis en place avec une extrême facilité. "
La pesanteur est un phénomène mystérieux; depuis peu, on sait queue n'est pas
uniforme à une latitude donnée et dépend de la densité de l'écorce terrestre, car elle
est liée au phénomène de l'isostasie. Par exemple, à altitude égale, la pesanteur est
moindre sur terre qu'en mer.
i. Kingsland, 7he great Pyramid in fact and theory.
2. La Synarchie, page 43.
177
D'autre part, le principe de la pesanteur même est mis en doute.
D'après Maxwell, les radiations caloriques, lumineuses et autres exercent sur les
corps qu'elles rencontrent une véritable pression; d'autres physiciens - et c'est le cas
du docteur Pagès de Perpignan - estiment que l'effet dit de pesanteur est en réalité
une force de pression exercée par le Cosmos. Ce qui revient au même
Nous croyons qu'effectivement le Christ a marché sur les eaux. Nous le croyons
parce qu'il est certain que l'effet de pesanteur n'est pas uniquement fonction des lois
physiques, mais qu'il peut être modifié par des lois inconnues; parce qu'il est certain
que les êtres transfigurés ne marclient pas avec le même poids que les êtres
normaux, parce que les expressions populaires " il ne marchait pas, il volait ", " la
peur (ou la joie) donne des ailes ", correspondent à quelque chose de précis.
Un être transfiguré peut acquérir une vivacité, une intelligence, une irradiation,
une adresse, une légèreté absolument stupéfiantes et actuellement inexplicables.
Les lévitations mystiques ne peuvent pas être niées, pas plus que l'on ne peut
mettre en doute la baguette volante du Bizan, la lévitation posthume de Tsong Kapa
et celle des oiseaux de haut vol, suspendant d'un seul coup leur vitesse pour planer,
immobiles, comme s'ils avaient oublié que la pesanteur existait.
En ce qui concerne le cas des oiseaux, Galien pense que le phénomène traduit
l'exact équilibre de deux forces antagonistes, la pesanteur et une puissante tension à
la fois musculaire et psychique, tension révélée par la chaleur interne de l'oiseau.
Pline' parle de, certaines lévitations prodigieuses que savaient faire les Egyptiens
et dit que l'architecte Dinocrates avait entrepris de voûter le Temple d'Arsinoé avec
des pierres d'aimant pour y montrer des simulacres suspendus en l'air.
1. Naturalis Historia, lib. XXXIV, chap. XIV.
178
Les prêtres d'Égypte connaissaient fort bien l'art des artifices qui reposait sur des
phénomènes scientifiques.
Un de leurs tours de force était l'ascension d'un disque de métal figurant le Soleil,
dans le Grand Temple de Sérapis
près d'Alexandrie
Rufin, le moine d'Aquilée, qui l'a vu de ses yeux, pense au magnétisme qui serait
l'effet de plusieurs aimants cachés et capables de soutenir l'idole en un point d'équilibre
dans l'air.
Lucien, fort incrédule de nature, affirme avoir vu les prêtres syriaques produire
publiquement le simulacre de leur Dieu en ascension ou en suspension dans l'air,
grâce doute à un ingénieux emploi de l'aimant! sans
Cassiodore parle d'un Cupidon de fer qui se tenait suspendu dans le Temple de
Diane sans toucher à rien, exactement comme les simulacres d'Égypte.
Sait-on que la châsse de Mahomet était jadis retenue au plafond de la mosquée
de Médine, sans rien de visible pour l'attirer ou la soutenir ? Chalcondyle pense qu'il
s'agissait encore là d'une attraction d'aimant.
Si de nos jours les lévitations n'existent plus, il faut aussi souligner que notre
science, que nos usines électriques immenses, ne nous permettraient pas de réaliser
avec des aimants, avec l'électricité ou autrement le " prestige " de la Baguette
Volante, de la lévitation de Tsong Kapa, ni même de la statue de fer suspendue dans
le Temple de
Diane
Pour ce dernier cas, l'expérience serait possible, mais en mettant en oeuvre des
énergies telles qu'il faudrait une véritable centrale électrique pour les produire. Ce
qui revient à dire qu'au XXe siècle, la science ne peut pas réaliser ces " subterfuges
>,.
" Ce que les Anciens ont réellement connu de ces forces, assure un chroniqueur,
et qui avait trait à l'électricité et au
1. Notre documentation sur la lévitation emprunte principalement au magis-tral
ouvrage de M. jules Duhem, Chargé de recherche au Centre National de la
Recherche Scientifique: Histoire des idées aéronautiques avant Montgolfier, Françoisjuste,
libraire à Lyon, 1943.
179
magnétisme employés pour vaincre la pesanteur est presque impossible à éclaircir
en raison du mystère religieux qui entourait, surtout en Égypte, les opérations des
initiés. "
Pourtant le père Leurechon 1 assure que, de son temps, on connaissait encore le
secret de soumettre les corps à l'effet magnétique, de manière à les tenir suspendus
en l'air, sans contact d'aucune sorte, comme autrefois les simulacres d'Égypte, la
Châsse de Mahomet à Médine et la baguette de Bizan.
" Rien de plus facile pour jeter l'étonnement, ajoute-t-il, que de voir une grosse
masse de fer suspendue en l'air au milieu d'un bastiment, sans que chose au monde
la touche hormis l'air. "
Eh bien, malgré l'avis du père Leurechon, nous pensons qu'au xvii' siècle, les
secrets antiques de lévitation étaient perdus depuis longtemps, du moins pour les
objets inertes. En revanche, les lévitations humaines proliférèrent au cours des
siècles de foi chrétienne.
Les lévitations des saints
Dans l'église Saint-Dominique à Naples, on montre encore l'endroit où saint
Thomas d'Aquin s'est tenu en extase, à trois pieds de terre, devant un crucifix.
En Espagne, sainte Thérèse d'Avila, sujette il est vrai à toutes les manifestations
du mysticisme, s'éleva plusieurs fois dans les airs devant les carmélites de son
couvent. Dans le livre qu'elle écrivit, Libro de su Vita, sur l'ordre de ses supérieurs,
elle explique ainsi le ravissement:
Il arrive comme un choc rapide et brusque avant que l'on puisse rassembler ses
esprits et se défendre d'aucune façon. On le voit et on le sent comme un nuage ou
un aigle robuste qui s'élève vers le ciel et vous emporte sur ses ailes...
1. Jean Leurechon, Récréations mathématiques, Paris, 1626, pp. 181-183.
180
Cela est si effrayant que très souvent j'ai voulu résister, surtout quand le
ravissement se produisait en public...
Parfois, j'étais capable au prix de grands efforts, d'opposer une légère résistance,
mais ensuite j'étais brisée comme si j'avais lutté contre un puissantgéant. D'autres
fois, tous mes efforts étaient vains; mon âme était emportée et presque toujours, ma
tête avec elle... et quelques fois tout mon corps aussi, en sorte qu'il était soulevé de
terre.
Un jour qu'elle conversait au parloir de son couvent avec jean de la Croix, une
religieuse qui assistait à l'entretien vit les deux futurs saints s'élever du sol et planer
en extase.
Saint Joseph de Copertino, moine italien qui vivait au xviie siècle, quittait la terre à
volonté et poussait même l'obligeance jusqu'à emmener des passagers... et des
bagages. Quand le portier de son couvent voulait se rendre à Assise, il demandait à
Joseph de lui servir de monture !
Le bon saint s'éleva un jour devant le duc Frédéric de Brunswick-Lunebourg,
luthérien méfiant qui fut pourtant obligé d'admettre le prodige.
Dénoncé à l'inquisition, tant ses ravissements - au sens littéral - paraissaient
entachés de diablerie, saint Joseph de Copertino fut déclaré innocent, mais pour
éviter de donner prise à la curiosité populaire, il fut transféré dans un autre couvent,
où le phénomène reprit de plus belle.
Chez les Franciscains d'Osimo, il fut soulevé de terre jusqu'à la petite statue en
cire de jésus dont il voulait baiser les pieds. Cette lévitation le porta à environ deux
mètres du sol. Le saint prit alors la statue dans ses bras et la promena dans la salle
devant ses compagnons en religion.
Parmi les nombreux témoins, dont beaucoup déposèrent sous serment, on cite le
duc Frédéric, Marie, infante de Savoie, et le roi Casimir de Pologne. Lors de la
béatification du saint, le grand canoniste Prosper Lambertini, qui devint plus tard le
pape Benoît XIV, eut à examiner ces cas de lévitation en tant que Promotorfidei
(avocat du diable) et se prononça pour leur authenticité.
181
Élisabeth de Bavière, sainte Marguerite de Hongrie, saint Bernard, saint François
Xavier étaient souvent en état de lévitation. Pierre d'Alcàntara, autre spécialiste,
demeura un jour plus de trois heures en l'air. Le franciscain Juan de jésus faisait de
longues randonnées aériennes, ce qui arriva aussi au jésuite Ignace de Azevedo qui
franchissait en volant les eaux des fleuves. En présence du roi Philippe 11, saint
Dominique de Jésus quitta le sol à Madrid et demeura suspendu dans l'air.
Dans la haute antiquité, la lévitation était pratiquée, mais semble-t-il, sous forme
d'épreuve magique.
M. jules Duhem rapporte que les héros du Ramayana savaient voler en
pratiquant l'austérité et les sorciers Marind de la Nouvelle-Guinée par une diète
sévère. D'après Strabon 1 le jeûne donnait le même pouvoir aux Capnobates de la
Thrace orientale; les lamas du Tibet utilisaient comme force motrice une tension
surhumaine de l'énergie psychique.
Simon le Magicien s'envola devant Néron du haut du Capitole.
A dater de l'ère chrétienne il y eut comme une transition entre l'agravitation
antique et la lévitation mystique.
En l'an 250, on dit que 400 archers furieux virent leurs traits arrêtés et suspendus
alors qu'ils tiraient sur le Bienheureux saint Christophe.
En 1290, un juif de la rue des Jardins, à Paris, aurait voulu profaner une hostie
consacrée qui s'éleva et se soutint en l'air " devant le peuple à la fureur duquel elle
désigna le profanateur 2 ".
Au xvie siècle, le sorcier poitevin jean Bonnevault, accusé d'avoir été en relation
avec le diable, comparut devant ses juges.
" Ayant invoqué le diable, dit la chronique, il fut soudainement élevé en l'air à une
hauteur d'environ cinq pieds,
1. Géographie, Livre VII, chap. Ili.
2. Jacob P.-L., Curiosités de l'histoire des cropances populaires au Moyen Age,
Paris, 1859.
182
puis il retomba sur le carreau sans aucun bruit, quoiqu'il eût aux chevilles des
entraves et des chaînes de fer.
" Les juges lui ayant demandé la cause de cet accident, il répondit que c'était le
diable qui avait essayé de l'enlever, mais qu'il n'avait pu y réussir, car tout lien était
rompu entre eux depuis qu'il avait prêté serment à la justice. "
Certes, on peut arguer - pour l'Europe civilisée du moins - que les phénomènes
de lévitation allèrent en diminuant, au fur et à mesure que la science expérimentale
se développait. C'est vrai et c'est troublant.
Toutefois, en 1731, se déroula en France le procès de la femme Cadière qui, bien
malgré elle, était sujette au mystérieux pouvoir. Le père Girard qui l'interrogeait la
blâma de résister en s'accrochant à une chaise " un jour queue était sur le point de
s'élever en l'air ".
Trois ans plus tard, il y eut le cas d'une pauvre servante, Anne Neel, de Bayeux
qui, parfois, ne pouvait plus marcher et se trouvait contrainte, suspendue en l'air,
d'aller comme en volant d'une pièce à l'autre.
Les médecins de la Sorbonne, Nicolas Andry et Winslow qui l'examinèrent
conclurent que sa lévitation n'était pas le fait de " forces ordinaires " !
Pourtant, tout se passe comme si, au fil des siècles, la lévitation s'était détériorée
jusqu'à devenir un simple phénomène tendant à amoindrir l'effet de pesanteur.
Chutes miraculeuses
Le 25 mai 1591 se déroula un accident curieux aux Saintes-Maries-de-la-Mer. Un
enfant tomba du haut de la tour de l'église et arriva au sol tout doucement et sans se
faire le moindre mal. De vieux écrits disent que sa mère invoqua les saintes au
moment du péril. En la circonstance, il n'y eut pas lévitation, mais annihilation de la
pesanteur.
On ne peut placer en parallèle ces bizarres accidents qui arrivent - rarement
d'ailleurs - aux aviateurs éjectés de leur appareil et qui, au lieu de tomber au sol, sont
emportés
183
vers le haut avec leur parachute, sans doute par de puissants courants ascendants.
D'autres cas déroutent la compréhension et désespèrent l'analyse.
Le 17 octobre 1950, un Dakota britannique s'écrasait dans un jardin du faubourg
de Mill Hill près de Londres. Il y avait 29 personnes à bord; 28 furent tuées. Le seul
rescapé, le steward MacKissick, fut projeté hors de l'appareil et après une chute libre
de 100 m, se retrouva à terre sans un os brisé 1.
Le 21 mars 1961, à Bobigny, rue d'Ankara, Patricia (4 ans) tombe du 4' étage et
n'a pas une égratignure.
Le 9 avril 1961, à Saint-Germain-en-Laye, après une chute de 12 m, Jean-Claude
(5 ans) est indemne.
Mais l'accident le plus extraordinaire est celui survenu au petit Roland E... (6 ans
1/2), le jeudi 5 octobre 1961.
L'enfant, enfermé dans l'appartement de ses parents, au 8' étage d'un immeuble
neuf (boulevard Sérurier, Paris, xixe), voulut regarder par la fenêtre; en se penchant
il tomba et atterrit sain et sauf sur la bordure de gazon longeant la construction.
Il n'avait pas une égratignure, pas la moindre commotion et il se mit à trotter audevant
de sa mère qui arrivait à point !
Mme Paulette E.... ne pouvant croire au miracle, emmena Roland à l'hôpital Saint-
Louis, où tout d'abord les médecins n'accordèrent aucun crédit à ses déclarations.
Les journaux donnèrent une relation de l'événement et publièrent des photos.
Comment expliquer ces chutes merveilleuses ? Dire qu'il s'agit le plus souvent de
jeunes enfants d'un poids relativement faible ?
Le steward MacKissick n'était pas un enfant et les lois de la pesanteur s'exercent
en principe sur tous les corps tombant dans le vide.
Aucune explication ne peut être donnée dans le cadre de la physique
expérimentale : MacKissick, Patricia, jean-1. France-Soir, 19 octobre 1950.
184
Claude et Roland devaient normalement se tuer ou se blesser grièvement.
Normalement. Mais sans doute existe-t-il une physique supranormale dont nous
n'avons actuellement aucune idée. C'est dans ces domaines inconnus que se
hasardent les théoriciens de l'agravitation.
Dans son livre La Synarchie, Jacques Weiss écrit à ce
sujet: 1
Lors de mon séjour aux Etats-Unis, pendant l'hiver 19471948, un ingénieur
m'affirma que la General Electric avait précisément réussi cette expérience @a
lévitation) dans ses laboratoires.
Un cube de pierre d'environ deux pieds de côté se maintint à un mètre du sol
pendant trois ou quatre semaines, puis se rapprocha peu à peu de la terre à mesure
que l'effet electronique s'atténuait.
Déjà donc, la science nouvelle commence à donner un début de solution au
mystère de Ba'albek, de Gizeh, de Machu Picchu et de Tiahuanaco. En Amérique,
cette science nouvelle a une protagoniste en la célèbre ethnologue Margaret Mead
qui, après le vote du budget des dépenses culturelles US (23 milliards 400 millions
de dollars pour 1962) demanda le remplacement des chaires d'histoire du Passé par
les chaires du Futur.
Margaret Mead a raison de préparer l'avenir, mais elle a tort de mésestimer le
Passé, car les " chaires du Futur " conduiront les savants dans des chemins où nos
ancêtres ont déjà imprimé l'empreinte de leurs pas.
L'explication de la lévitation antique est, pense-t-on, depuis des millénaires,
enclose dans le secretum de la Bibliothèque Vaticane.
Le secret de l'Aviation y était caché quand les frères Montgolfier réinventèrent
l'aérostat en 1783, mais le Vatican se tut et son silence n'avait plus de raison d'être.
185
L'avion de Gusmâo en 1709
L'Inquisition jeta l'interdit sur la première machine volante connue de mémoire
d'homme, celle du jésuite Gusmâo, qui avait puisé ses connaissances à bonne
source, en Amérique du Sud.
Quand Bartholomeu Lourenço de Gusmâo, de la Compagnie de jésus, vint à
Lisbonne en 1708, il était bien décidé à mettre en construction une sorte d'avion dont
il avait le secret.
En Bolivie - fief des Incas - il avait eu la révélation de la science inconnue d'un
très ancien peuple américain dont l'origine se perdait dans la nuit des temps.
Les jésuites, avec l'intelligence et l'esprit de recherche qui les caractérisent,
avaient tout de suite compris que les autochtones des Indes occidentales pouvaient
leur apporter outre l'or, les émeraudes et le cuivre, les rudiments d'une connaissance
ignorée de l'Europe. Ils apprirent ainsi la formule médicale la plus célèbre de tous
les temps, celle de la quinine.
Gusmâo, avec stupéfaction, avait découvert le secret d'engins pour soulever, pour
détruire, pour voler, le secret de vaisseaux servant à voyager d'une planète à une
autre planète, mais il n'avait retenu, comme réalisable en ce début du xviiie siècle,
que la machine volante atmosphérique.
Le jésuite commença d'abord par se mettre en règle avec Dieu et avec le pouvoir
temporel, en adressant un rapport et une demande d'autorisation au roi joâo V. Il
analysait les avantages que pourrait assurer sa machine à la Couronne du Portugal:
effectuer par air des voyages plus longs et plus rapides que par terre, franchir les
mers et les montagnes au-delà de 200 lieues par jour; diriger les armées, secourir les
places assiégées ; explorer le monde jusqu'aux pôles ; transporter les marchandises
; enfin, honorer la nation portugaise et lui donner dans les airs la suprématie qu'elle
avait jadis sur les océans.
186
Le 17 avril 1709, le roi donna une réponse favorable 1 et, mieux encore, une
pension de 600 000 reis qui permit à Gusmâo de se mettre aussitôt au travail.
On a beaucoup écrit sur son engin, qui fut admiré par des milliers de personnes.
En réalité, le jésuite veilla jalousement à en préserver le secret et seule la
Bibliothèque Vaticane en possède les plans précis. Il s'agissait, penset-on, d'un
avion pourvu de tubes horizontaux servant de tuyères ou de soufflerie et envoyant un
courant d'air dans une voile disposée en poche renversée.
La machine ressemblait à un oiseau avec une tête, une queue de direction et des
ailes battantes.
Un second mécanisme reposant sur un effet magnétique réalisé par des boules
d'ambre et des sphères attractives placées au-dessus de la voile paraît avoir joué un
rôle à vrai dire assez mystérieux. Le père Manuel Antonio Gomez, physicien jésuite,
parle de ballonnets gonflés à l'hydrogène et d'une génératrice de gaz !
Quoi qu'il en soit, le 5 août, Gusmâo fit voler son appareil devant le roi et toute la
cour jusqu'à une hauteur de 20 palmes mais le feu se déclara à bord, le vaisseau
aérien redescendit et on eut bien du mal à éteindre l'incendie.
Le jeudi 30 octobre, nouvel essai couronné de succès dans la cour de la Casa da
India : l'appareil monta très haut et redescendit intact.
L'invention suscita l'enthousiasme, un nom lui fut donné, la Passarola ou Gondole
Volante, et Gusmâo, promu académicien et aumônier royal, fut surnommé le "
Voador ".
Ensuite, tout d'un coup le silence.
L'Inquisition avait jugé l'invention dangereuse, satanique peut-être, et
Bartholomeu Lourenço de Gusmâo dut suspendre ses essais et brûler ses plans. Le
premier avion, sitôt né, était interdit et Gusmâo, obéissant, ne révéla jamais le secret
du mécanisme.
1. Jules Duhem, déjà cité, et Julien Turgan, Les Ballons, Paris, 185 1.
9
Les soucoupes volantes
Si la lévitation est liée aux secrets scientifiques des extraplanétaires, que dire des
soucoupes volantes ?
Depuis 1947, elles envahissent à certaines époques le ciel de différents pays et
l'accord est loin de se faire à propos de ce phénomène: authentique ou hallucinatoire
?
Sur un point cependant, les opinions concordent: si elles existent, les soucoupes
volantes viennent d'une autre planète, qui serait Mars ou Vénus. Récemment, M. M.
Layne, de San Diego, spécialiste américain de la question, a révélé un fait qui s'il
était avéré - mais c'est fort douteux ! appartiendrait aux archives secrètes
américaines. En 1951, une soucoupe volante atterrit sur l'aérodrome militaire US de
Muroc Air Field. Deux hommes en descendirent et demandèrent à voir
immédiatement le président Eisenhower.
Voici comment M. M. Layne conta la suite de l'affaire:
Vu le caractère fantastique de la visite, on téléphone à Washington.
L'avion du Président mit quatre heures pour atteindre Muroc Air Field. Ily eut une
entrevue entre les astronautes, Eisenhower, un haut fonctionnaire du gouvernement
et deux personnalités militaires.
Un de ces derniers était unjeune officier de la base.
Quand l'entrevuefut terminée, les hommes partirent dans leur Soucoupe et le
Président retourna à Washington.
188
Un jeune Américain de ma connaissance, mis au courant de l'aventure, se rendit
en toute hâte à Muroc Air Field etfut assez heureux pour contacter l'officier US qui
avait été témoin de l'entrevue.
Ce dernier fut d'abord très réticent, puis, voyant que son interlocuteur insistait et
risquait d'ébruiter la chose, il accepta de répondre à une question contre la promesse
que rien ne serait révélé avant dix ans.
Ses paroles exactes sont les suivantes
" Les deux hommes qui sont descendus de la Soucoupe Volante parlaient anglais
et ils ont dit être venus d'une planète voisine de Bétel ,geuse
" Les conditions de vie sur cette planète seraient identiques aux conditions de vie
sur la Terre.
" C'est tout ce queje puis vous dire. "
Il fut impossible de tirer d'autres paroles de l'officier, mais on pense maintenant
que le gouvernement américain a voulu garder le silence sur une affaire qui relève
du secret militaire.
Les astronautes de Bételgeuse ont-ils conclu un pacte avec l'Amérique ? Étaientils
les premiers émissaires d'une puissance extraterrestre désirant nouer des
relations avec les Terriens ?
De toute façon, Bételgeuse paraissant se situer à des milliers d'années-lumière
de la Terre, les suites de ce premier contact ne pourraient avoir lieu qu'à très longue
échéance, pour ainsi dire jamais, dans l'état actuel de nos connaissances
astronautiques.
Pourtant, des hommes jeunes seraient arrivés parmi nous après un voyage ciili,
en principe, aurait duré des milliards d'années !
Mais en principe seulement, car il est à peu près certain que les distances
astronomiques sont tout aussi aléatoires que les estimations des physiciens et des
archéologues.
1. Bételgeuse : étoile de première grandeur de la Constellation d'Orion. Sa
couleur est orangée et son diamètre colossal.
189
Ce qui est calculé à 40 millions d'années-lumière (il tombe sous le sens qu'une
telle dimension est hors de la compréhension humaine) sera peut-être demain à 40
années, voire même à 40 secondes. Einstein n'a-t-il pas avancé cette effarante
hypothèse : si la lumière se propage en ligne courbe, plus nos télescopes sont
puissants, plus ils nous trompent sur les distances ? Ce qui revient à dire que l'image
d'une étoile peut se propager dans l'Univers courbe en une spirale qui nous donne
l'illusion de la distance, l'image tournant un nombre infini de fois dans le Cosmos
avant de revenir assez près de son point de départ.
Les astronautes antiques de la Chine avaient déjà entrevu cette possibilité - qui
pour eux était une certitude - en disant: " Avec un télescope assez puissant, un
homme pourrait voir son derrière. "
Et puisque nous parlons d'Einstein, on dit que peu de temps avant sa mort il
aurait eu avec un ami intime une étonnante conversation :
Einstein: - Les soucoupes volantes existent, et le peuple qui les possède est un
peuple d'humains partis de la Terre il a 20 000 ans.
Son ami: - Pourquoi viennent-ils ici ?
Einstein : - Ils aiment retourner sur la Terre pour être au courant de l'histoire des
hommes. C'est le retour aux Sources...
Ces déclarations d'un savant qui, auparavant, n'avait pas caché son indifférence à
l'égard des soucoupes volantes, méritent d'être méditées.
La soucoupomanie
Il faut le reconnaître : la majorité des hommes ne croit pas à l'existence de ces
engins, interplanétaires ou non. Cette réticence est appuyée, il est vrai, par les
canulars maintes fois reproduits par la presse, qui abusèrent des savants et des
chercheurs sérieux.
Le cas de la soucoupe de Nouatré (Vienne, 1954) est typique: un ouvrier
travaillant dans une carrière avait vu
190
atterrir l'engin près de lui, et ses occupants - des Martiens, pensait-on - avaient eu
l'imprudence de l'assaillir.
Pour en revenir à Nouatré, enquêtant dans la Vienne, en un pays dont nous
connaissons particulièrement l'esprit rabelaisien, la malice et la féconde imagination,
nous n'eûmes aucune peine, au cours d'un bon repas, à confesser le visionnaire qui
bientôt nous avoua la vérité avec force clins d'oeil et bourrades du coude. Il
s'agissait bien sûr d'une farce et les auteurs - ils étaient cinq - n'auront pas trop de
toute leur vie pour en rire.
Une des premières apparitions françaises, les soucoupes des Mureaux, fut aussi
une bonne plaisanterie créée de toutes pièces par la ravissante comédienne Liliane
Ernoult.
Bref, il est certain que ces incartades ont vivement frappé la crédulité populaire,
mais il serait injuste et absurde de nier purement et simplement l'existence des
Soucoupes Volantes.
Certes, notre atavisme chrétien, impressionné par la création biblique d'un univers
asservi à l'homme, nous incite à la réticence. Les forces de l'habitude, mesurant
l'imagination, l'incroyable étroitesse de certains esprits sont des éléments qui jouent
contre l'adoption de toute idée neuve.
Pourtant " quand l'homme est incapable d'assurer son salut, il l'attend du Ciel "
disait Jung, et aussi bornée que les détracteurs, une humanité crédule s'est jetée
sans discernement dans l'aventure des soucoupes volantes.
C'est un engin de cette sorte qui explosa sur la taïga Sibérienne en 1908 ; la
grande place de Ba'albek était une aire de départ pour les engins interplanétaires,
assuret-on
Négation et affirmation systématiques déplaisent aux esprits éclairés. En réalité,
on ne peut admettre que la Terre soit une île spatiale, sans lien, sans communication
possible avec le reste de l'univers.
La Chaîne du Temps est trop immensément longue pour n'accorder de civilisation
scientifique qu'aux tout petits
191
millénaires qui sont nôtres, au point minuscule qui représente sur cette chaîne les
périodes historiquement connues.
Or, si des extraplanétaires viennent un jour - ou sont un jour venus - sur la Terre,
il faut bien les imaginer sur des astronefs beaucoup plus extraordinaires que nos
Spoutnik ou nos fusées, avec très certainement des engins inconnus, incroyables...
Peut-être des soucoupes volantes ?
Ces soucoupes sont, dit-on, " silencieuses, éblouissantes de lumière ", telles en
somme que les décrivait Garcilaso de La Vega, car elles ne sont pas entrées
brusquement dans notre histoire. Les Égyptiens et les Romains, qui les
connaissaient, les appelaient les " boucliers lumineux ". Depuis des temps
immémoriaux, elles ont laissé un souvenir et aussi une légende - travestissement
d'une vérité première - en particulier dans cette Amérique du Sud oU nous sommes
ramenés sans cesse, comme par une force obscure.
Les plats d'or volants des Indiens
jadis, les Indiens savaient se déplacer en montant sur des " plats en or " de
différentes grandeurs et de tonalités étudiées, car ils résonnaient au battant comme
des cloches 1.
Ces plats légendaires - qui font penser aux tapis volants des Orientaux - étaient
fondus dans l'or parfaitement pur des Incas, un or travaillé dont la densité était
moindre que la normale. Du fait de leur masse et de la pesanteur, ils demeuraient
naturellement au sol, mais si on les frappait (battait, dit la légende) de manière à les
faire vibrer à un certain diapason, aussitôt ils s'envolaient avec leur charge pendant
la durée de vibration du métal. Les plats d'or effectuaient donc un saut.
ces engins volants étaient fondus en plusieurs dimensions selon le poids qu'ils
auraient à porter et il est proba- 1. Rapporté par D. Leslie et G. Adamski: Mping
saucers have landed.
192
blé que le calcul de leur surface et de leur tonalité était déterminé par des mesures
analogues aux " diapasons " des fondeurs de cloches qui indiquent le poids,
l'épaisseur, les dimensions qu'il convient de donner à l'airain.
On peut imaginer que les ancêtres supérieurs disposaient sur leurs " plats d'or
volants " de batteries " éthériques " dont leurs descendants incas ont oublié la nature
pour ne garder que le souvenir fascinant de la légende.
Selon les spiritualistes " une charge éthérique détruit les effets de la gravitation "
et peut-être faut-il entendre par là que les Anciens savaient capter des forces dans le
Cosmos, forces existantes, incommensurables, comme il ressort des récentes
études que leur consacre le prince de Broglie, forces déjà signalées par le docteur
Pagès à propos de son antigravitation.
Une légende andine dit que les " plats d'or " recevaient une charge étudiée de
forces, afin, par exemple, qu'un enfant ne puisse être emporté trop loin sans pouvoir
régler son vol.
C'est pour cette raison que les plats avaient différentes grandeurs, donc
différentes capacités d'accumulation d'énergie, cette accumulation étant calculée à la
limite de la gravitation et de l'agravitation.
Une autre légende dit que les plats d'or volants devaient être " battus " sans
cesse en cours de route, ce qui impliquait l'entretien de vibrations sonores pour
assurer un vol continu.
Les plats d'or du Pérou ont certainement une étroite corrélation avec le transport
des pierres géantes de Ba'albek, des pyramides, avec la lévitation des prêtres initiés
de Thèbes et de Memphis et avec la science ultrasonore qui apparaît dans la plupart
des mystères égyptiens.
Au Moyen Age, les " vaisseaux aériens " eurent, comme ont aujourd'hui les
soucoupes volantes, leur heure de célébrité. Eliphas Lévi écrit:
Sous le règne de Pépin le Bref, des phénomènes fort singuliers se montrèrent
publiquement en France.
193
L'air était plein de figures humaines, le ciel reflétait des mirages de palais,
dejardins, deflots agités, de vaisseaux les voiles au vent et d'armées rangées en
bataille. L'atmosphère ressemblait à un grand rêve. Tout le monde pouvait voir et
distinguer les détails de ces fantastiques tableaux. Était-ce une épidémie attaquant
les or ,ganes de la vision ou une perturbation atmosphérique qui projetait des
mirages dans l'air condensé ?
Les imaginations étaient pleines de ces merveilleuses fictions lorsque apparurent
les mirages du ciel et les figures humaines dans les nuées. On confondit les rêves
avec la veille et plusieurs personnes se crurent enlevées par des êtres aériens; il ne
fut bruit que de voyages au pays des sylphes, comme parmi nous on parle de
meubles animés et de manifestations fluidiques. La foliegagna les meilleures têtes et
il ftn que lÉ
fallut en glise s'en mêlât.
C'est une telle psychose qui, de nos jours, suscite la plupart des phénomènes
attribués aux Soucoupes Volantes.
Mrs. Merry King, épouse du promoteur de la " Société de l'Éther " dont le siège
est à Londres, assure quelle eut une nuit un rendez-vous avec un Martien qui lui fit
les honneurs de sa soucoupe et l'emmena sur la planète Mars, en excursion. Tous
les membres de la secte sont, bien entendu, persuadés de l'authenticité de cette
aventure.
Les Américains seraient sûrs de l'existence des soucoupes volantes pour la
simple raison qu'ils en lancent; car elles ne viendraient pas toutes des planètes ! M.
Desgrandchamps, professeur à l'École nationale supérieure française, a déclaré en
mars 1950 :
" Des soucoupes volantes sont fabriquées par une nation possédant une grande
avance technique. Ayant ces engins, il faut queue les essaye et bien entendu, il
entre dans son jeu, pour préserver le plus longtemps possible son secret, de laisser
croire que toutes les nying Saucers sont d'origine extraplanétaire. "
Charles Garreau, spécialiste de la question, a observé que les soucoupes
volantes avaient été vues successivement en France, en Angleterre, en Scandinavie,
puis vers le
194
Mexique, l'Amérique du Sud et l'Antarctique. Aimé Michel leur assigne une tactique
de marche, tout se passant comme si elles procédaient à un vaste relèvement
topographique. De ce fait, nous retournons aux engins interplanétaires, dont
l'existence pour les techniciens ne fait aucun doute.
M. Spence Jones, directeur de l'Observatoire de Greenwich, pense que les
soucoupes volantes ne peuvent venir de la planète Mars car, assure-t-il, il y a eu vie
et peutêtre vie humaine sur Mars, mais en des temps très anciens, avant que l'eau et
l'atmosphère aient pratiquement disparu.
Mais alors, prendraient-elles leur vol de Vénus, de Mercure ou du fond du
Cosmos, de Bételgeuse ? Et que viendraient chercher dans notre ciel des hommes
d'un autre monde?
A cette question, on peut répondre ceci: ce que nous voulons faire, nous Terriens,
sur la Lune et Vénus, c'est-àdire, prendre contact, confronter deux civilisations,
satisfaire une curiosité éternelle et universelle.
Les extraplanétaires voudraient-ils nous coloniser ? Il n'est pas exclu que la
prolifération des Chinois nous oblige dans un proche avenir à exiler des populations
vers des mondes vierges.
L'inverse étant tout aussi logique, que se passerait-il par exemple si les
Vénusiens attaquaient la Terre ?
Cette éventualité est peu probable, car, quelle que soit la puissance offensive de
l'assaillant, il lui faudrait affronter des nations formidablement armées, des conditions
de vie à peu près inconnues et des armes biologiques - par exemple une guerre
microbienne - contre lesquelles il leur serait difficile de réagir. A priori, une attaque
extraplanétaire ne devrait pas susciter nos craintes.
Cependant, ce qui est inquiétant, c'est le fait que les soucoupes volantes n'ont
jamais, à la connaissance des peuples, débarqué des cosmonautes qui eussent
pourtant été reçus
195
avec les plus grands honneurs'. A moins que des commandos d'extraplanétaires,
après étude topographique des lieux, aient atterri secrètement en quelque zone
choisie et déserte du globe.
Les Vénusiens du mont Shasta
On a certaines raisons de le penser. Dans son livre Les Civilisations
inconnueS2@ Serge Hutin écrit:
Sur les montagnes de Californie, on signale de temps à autre une étrange lumière
éblouissante comme le flash d'un photographe et qui serait produite par des hommes
mystérieux.
On raconte toutes sortes d'autres récits légendaires, que l'on place plus volontiers
sur le mont Shasta, à l'extrémité nord du massif montagneux de la Sierra Nevada.
Le majestueux mont Shasta, d'accès difficile, est un ancien cône donnant encore
périodiquement de légers signes d'activité volcanique. Dans tout ce district, encore
mal connu, de la Californie septentrionale, on signale des hommes " étranges " sur
,gis parfois des forêts (où ils se cachent d'ordinaire soi"qneusement) pourfaire du troc
avec les montagnards.
Ces hommes sontyrands, qracieux, agiles, ont le front très élevé; ils portent une
coiffure spéciale dont une extrémité inférieure retombe sur le haut du nez.
jusqu'ici rien d'extraordinaire: il peut fort bien s'agir d'une inoffensive tribu indienne
ayant réussi à " tenir le maquis " dans une région montagneuse peu fréquentée par
les représentants de l'autorité.
Mais le mystère s'épaissit: de temps en temps, de mystérieuses cérémonies sont
célébrées autour de grands feux mais impossible de s'en approcher; les témoins sont
immobilisés par des " vibrations " qui semblent les clouer au sol.
1. Il existe des centaines de témoignages relatant de tels contacts mais ils ne
peuvent guère être pris au sérieux.
2. Arthème Fayard, 1961.
196
Depuis que les " engins volants non identifiés " ont si abondamment défrayé la
chronique, les événements mystérieux du district californien du mont Shasta sont
volontiers attribués aux Vénusiens. L'idée d'un peuple ignoré qui se serait établi làbas,
dans une cité souterraine, peut se réclamer de faits curieux: au télescope, un
astronome américain, le professeur Edgar-Lucien Larkin, ancien directeur de
l'Observatoire du mont Lowe, put apercevoir de loin un dôme métallique doré,
entouré de constructions étranges. Serge Hutin poursuit:
Des automobilistes circulant sur des routesforestières écartées ont rencontré à
l'improviste des hommes d'une race inconnue, vêtus de blanc, aux longs cheveux
bouclés ' de taille majestueusement élevée et qui disparaissaient à toute tentative
faite pour entrer en contact avec eux.
Bien avant la vague de " soucoupomanie ", des témoins dignes de foi ont pu
observer d'étranges " vaisseaux aériens " de cette forme particulière, aperçus
d'ailleurs aussi plus au nord, vers les Aléoutiennes et l'Alaska, tous ces engins volant
sans le moindre bruit (trait caractéristique des fameuses soucoupes).
Une tradition californienne prétend qu'il existe un tunnel sous la base orientale du
mont Shasta et qui mène à un site mystérieux où se trouve une cité aux maisons
étranges; les fumées qui s'échappent périodiquement du vieux cratère proviendraient
non de phénomène plutoniens, mais de la mystérieuse cité perdue...
Que penser de cette séduisante hypothèse ?
De hautes autorités du monde aéronautique paraissent disposées à y ajouter
crédit. M. Keyhoe, ancien chef de la section des informations concernant l'aviation
américaine, Département du Commerce, affirme que les soucoupes volantes ne sont
rien d'autre que des véhicules interplanétaires grâce auxquels les habitants d'autres
planètes s'approchent de la Terre et y atterrissent pour nous observer.
En France, le lieutenant-colonel M.... chef de la section " Objets non identifiés " au
ministère de l'Air, a dit:
197
" Les Ouraniens (étrangers à la Terre) viendraient sur notre globe chercher
quelque chose de banal pour nous, mais d'infiniment précieux pour eux. De nous...
ils s'en fichent! "
Si tel est le dessein des " Vénusiens " du mont Shasta, que peuvent-ils chercher
en Californie ? De l'or, du cuivre, du mercure, de l'argent ?
C'est peu probable. Tous les métaux doivent exister sur les autres planètes, ou
peuvent être créés par transmutation.
Alors ? Quelque chose de banal pour nous ? Des plants d'arbres par exemple. Il
est certain qu'une humanité a besoin de forêts' plus encore que de mines d'or ou de
mercure. Les hommes du néolithique nous le prouvent.
Si, dans le processus évolutif, les arbres n'avaient pas existé, notre formation
biologique eût été complètement modifiée. En somme (et on peut d'ailleurs se
demander pourquoi), les hommes sont beaucoup plus persuadés de trouver d'autres
hommes sur les planètes que des chênes, des palmiers ou des sapins.
D'autres hypothèses peuvent encore être envisagées au sujet des @ Ouraniens "
du mont Shasta, outre celle de leur inexistence (car il va revenir le temps de
marsimanie et de vénusomanie) : ces êtres, s'ils proviennent d'une autre planète,
sont peut-être incapables d'y revenir et se trouvent pratiquement prisonniers sur la
Terre. C'est ce qui pourrait arriver aux premiers Terriens qui se poseront sur Vénus.
Des carcasses de Russes et aussi dit-on, d'Américains se dessécheraient sur la
Lune après des essais secrets terminés en catastrophes.
La presse des États-Unis cite le chiffre de cinq cosmonautes dont un homme et
une femme, passagers d'une
1. Si la vie existe sur Vénus, ce ne peut être que sous la forme de végétaux
inférieurs, mais il se peut que la décomposition par les plantes du gaz carbonique de
l'atmosphère vénusienne soit déjà commencée. En ce cas, les premiers stades de la
vie animale ont pu apparaître sur la planète. (La Vie sur les Planètes. Robert
Tocquet, p. 169, éd. du Seuil.)
198
fusée lancée le 17 mai 1961 qui, après avoir été suivie par les stations de Turin,
Meudon, Bochum et Jodrell Bank, disparut corps et biens.
D'après l'écrivain Henry Ward'
Le premier satellite russe qui soit parvenu à quitter notre orbite et à s'elancer vers
l'infini de l'espace a été lar ,gué de la base de départ d'Usun-Bulak, située à 150
milles environ de la rive droite du fleuve Tarim, au nord du désert de Taklamakan,
aux frontières du Turkestan oriental et de la province de Peshan dans le Sin-Kiang,
Chine orientale, le 2 mars 1956, à 0 h 17' 40" - temps universel. Fait sans commune
mesure avec ceux queje viens de relever, ce satellite avait à son bord trois hommes
d'équipage.
Nous ignorons si les détails sont exacts, mais nous savons de bonne source que
les Russes ont effectivement envoyé des hommes sur la Lune et peut-être sur
Vénus.
Le Chevalier Noir
D'autre part, il est connu dans les milieux de l'astronomie et de l'astronautique
que des choses mystérieuses se passent dans la ré ,gion du mont Shasta en
Amérique et dans le Sin-Kiang chinois.
Enfin des astronomes américains, russes, italiens et sans doute aussi français,
savent que, depuis le 26 novembre 1958, donc un an après le premier Spoutnik
(Spoutnik I = 4 octobre 1957), un satellite inconnu, émettant en phonie dans une
langue non identifiée souvent captée en Italie, tourne et navigue autour de la Terre.
Ce satellite, en l'absence de toute information précise, a reçu un nom: " Le Chevalier
Noir ".
Les savants de la base russe du Sin-Kiang se déplaceraient à bord de ce satellite
qui revient périodiquement à sa base.
1. LEnfer est dans le Ciel, éd. Del Duca, Paris.
199
On ne peut pas tout croire sur les soucoupes volantes mais on peut considérer
comme certain que les préposés aux radars d'Orly, dans la nuit du 19 février 1956,
n'ont pas eu la berlue en observant 4 heures durant des " objets non identifiés "
tantôt immobiles dans le ciel, tantôt évoluant à plus de 3 000 km/heure.
Précisément, objectent des techniciens présumés avertis : les vitesses, les
accélérations des Soucoupes Volantes sont scientifiquement insupportables à un
organisme humain ! C'est ce que l'on prétendait avant que Gagarine, Titov et
Sheppard tournent autour de la Terre à près de 40 000 km/heure. Et qui peut
assurer que les engins extraplanétaires naviguent à l'état de corps solides ?
Les questions de vitesse, d'échauffement des métaux et d'accélération ne seront
pas des obstacles dans l'astronautique de demain quand en quelques heures, ou en
quelques fractions de seconde, ou instantanément, les cosmonautes terrestres
parviendront sur des étoiles distantes de 10 millions d'années-lumière.
Le problème des OVNI (objets volants non identifiés) doit être étudié et envisagé
avec le plus grand sérieux, car même si elles n'existent pas actuellement, il est
probable que les soucoupes volantes existeront bientôt et qu'elles ont déjà existé.
Une correspondante du Calvados collectionne toutes les informations mondiales se
rapportant aux UFO (Unidentified Flying Objects) ou OVNI, et effectue au télescope
des observations extrêmement intéressantes. Informations et observations sont
consignées dans de petits opuscules dactylographiés, la plupart du temps sans la
moindre interprétation, de façon à demeurer fidèle au fait brut.
Voici ce que vit et nota notre correspondante en observant la Lune:
Le 1 7 novembre 1959, je vis pendant dix minutes un arc lumineux au-dessus du
cratère Platon; après quoi la lumière disparut.
200
Le 5 novembre de la même annee, je vts une lumière clignotante dans le cratère
Aristarcus, et plus tard, dans la soirée, DEUX oBjETs ronds, lumineux, quitter la Lune
à toute vitesse.
En 1960, je vis le côté sombre du cratère Vitello être complètement illuminé
pendant cinq minutes. Après quoi, l'illumination disparut.
Le 19 avril 1961, je vis des clignotements lumineux dans le cratère Aristarcus.
ciNQ objets quittèrent la Lune, côté est, à 15 secondes environ d'intervalle.
En observant la Lune
Le Dr John Kraus, directeur de l'Observatoire de l'État d'Ohio, aux USA, pense,
en raison de signaux maintes fois perçus, qu'une station de transmission radio
pourrait exister sur Vénus.
Frank Halstaed, curateur de l'Observatoire de Duluth (Minnesota), croit que Mars
constitue une base pour des soucoupes volantes venant d'un autre système solaire
que le nôtre.
Dans cette hypothèse, les observations de notre correspondante laisseraient
supposer que la Lune serait également une base d'engins non identifiés, soit base de
départ (Lune habitée), soit base d'étapes ou de relais.
Depuis plus d'un siècle, de mystérieux phénomènes ont été observés sur la Lune
par les astronomes. En 1822, l'astronome allemand Gr-uithuisen rapporta qu'il avait
identifié les ruines d'une cité et qu'il en voyait distinctement les murs. L'endroit
s'appelle maintenant Gruithuisen Cit y.
Cette observation aurait une importance considérable, si depuis le xixl siècle une
hypothèse explicative n'avait été donnée du phénomène: quand la Lune est cendrée,
il serait possible queue puisse refléter des images terrestres.
Par exemple, un observateur placé en Europe la nuit pourrait voir sur la Lune des
images virtuelles du continent américain alors éclairé par le soleil.
201
Ainsi l'image de San Francisco, avec ses gratte-ciel, pourrait par effet de
projection ou de réfraction, s'inscrire sur les bords de notre satellite de manière à
tromper la vision de l'observateur européen.
En ce sens, Gruithuisen City serait, non une cité lunaire mais une sorte de
mirage.
Le 11 décembre 1947, l'Anglais Hodgson vit des points lumineux sur le côté
obscur de notre satellite.
De nombreux astronomes notèrent, à différentes époques, des sources
lumineuses importantes dans le cratère Aristarcus, un X dans le cratère
Érathosthène, la lettre y (Gamma) dans le cratère Littrow et des quadrillages dans le
cratère Platon. Devons-nous en conclure que ces cratères lunaires sont fréquentés
soit par des autochtones, soit par des extraplanétairqs ?
La seconde éventualité ne saurait être écartée, notamment en ce qui concerne le
cratère Platon où se multiplient les lumières ou signaux mystérieux, particulièrement
aux époques où la planète Mars est au plus près de la Terre.
Le 23 novembre 1920, on vit sur le bord de la Lune une tache si lumineuse qu'une
partie du cratère Funérius s'en trouva illuminée.
Le 12 août 1944, on observa dans le cratère Platon " quelque chose qui reflétait
très fortement la lumière solaire ".
Une revue américaine apporte des précisions intéressantes.
Se référant sans doute à l'affaire de Muroc Air Field, cette revue s'étonne
qu'Eisenhower, " maintenant qu'il est un citoyen privé ", ne révèle pas ce qu'il sait sur
les Soucoupes Volantes. Et de poser d'autres questions à vrai dire un peu
saugrenues:
- pourquoi le Quartier Général Air Force pour l'Investigation sur les UFO est-il à
Wright-Patterson plutôt qu'au Pentagone ? Est-ce parce qu'il est plus commode de
mettre en sûreté sous les hangars de la base Patterson les soucoupes volantes "
sauvées " ? (salvage est traduit par sauvées
202
mais peut-être conviendrait-il de comprendre attrapées, récupérées) ;
- pourquoi le public n'est-il pas informé de l'existence, en haut d'une montagne de
Suède, d'une ceinture métallique, large de 1 003 pieds, à l'intérieur de laquelle
pousse une végétation différente de toute végétation terrestre ?
La revue américaine, entre autres révélations à caractère fantastique (et très
aventureux, incontestablement), avance que deux topscientists et AU MOINs deux
officiels du gouvernement américain (dont le président Eisenhower) ont eu des
contacts personnels et physiques avec des hommes de l'espace (space-people).
Elle relate aussi qu'une photo du cratère Gassendi, sur la Lune, prise avec le
télescope de 200 pouces du mont Palomar, montre des buildings en forme de
dômes. Ces constructions apporteraient la preuve absolue que des êtres
extraterrestres vivent sur notre satellite. Les buildings seraient édifiés sur les entrées
de cités souterraines et auraient des pipes (tuyaux) sur leur surface pour retenir la
pression intérieure.
Des traits (ou des lignes) furent relevés il y a trente ans dans le cratère Gassendi,
en pleine conformité avec les photos du mont Palomar.
Ces relations, ces faits, s'ils étaient avérés, bouleverseraient évidemment l'ordre
social terrien et démontreraient que des extraterrestres surveillent notre planète,
nous visitent de temps à autre ou peut-être s'immiscent déjà dans notre activité.
Or, nous faisant l'avocat du diable, il faut bien avouer que RIEN ne prouve, qUe
RIEN n'apporte même un indice valable d'une telle intervention. Au contraire, TOUT
prouve ou semble prouver que l'hypothèse des partisans des UFO est pour le moins
prématurée, et parfois incohérente.
Si, véritablement, des extraterrestres envoyaient des signaux, établissaient des
bases autour de la Terre, venaient nous survoler ou atterrir sur notre globe, tout cela
impliquerait le désir d'entrer en relation avec nous et par conséquent de manière
directe, effective et ostensible.
203
Alors, pourquoi depuis des siècles, depuis des millénaires, ces extraterrestres ne
se seraient-ils pas manifestés autrement que par des apparitions douteuses et
énergiquement controversées ?
Comment admettre que les Russes, que les Américains surtout, en soient encore
au stade de la fusée de Confucius et des essais de lancement ratés 5 fois sur 10, si
des extraplanétaires sont en relation avec leurs gouvernements et leur confient des
prototypes ?
Réticences ? Précautions prises par les Hommes de l'Espace ? Longues
observations ? Toutes ces explications sont difficiles à admettre.
Conjuration du silence des Américains et des Russes ? Un secret à l'échelle
gouvernementale, surtout de cette importance, est malaisé à garder. Et
l'antagonisme EstOuest, qui empoisonne le monde, ne semble guère impliquer une
direction extraterrestre.
Par ailleurs, l'histoire des soucoupes volantes s'apparente dangereusement à
celle des fantômes, des apparitions, des communications avec l'au-delà: on en parle
beaucoup. Nombre de personnes (8 000 témoignages, diton, pour les soucoupes
volantes et des milliards d'attestations pour les fantômes) déclarent les avoir vues ou
entendues, mais fait plus extraordinaire que ces manifestations fantastiques, aucune
preuve de leur réalité n'a jamais été donnée ! Il est certain que les illuminés, farceurs
et détraqués qui confondent rêve, hallucinations et création imaginative avec la vérité
objective et tangible font un grand tort aux manifestations fantastiques ou
supranormales.
Les soucoupes volantes ont pourtant une explication.
Au préalable, il est bon de noter que près de 100 fois sur 100, elles ont une forme
de disque, de cercle, de cigare ou de ligne droite, ce qui correspond à un disque vu
sous différents angles.
jamais elles ne sont carrées, rectangulaires, trapézoïdales ou biscornues, ce qui
s'opposerait à notre explication.
Si un aérolithe est accidentellement doté d'une vitesse de rotation de 31
km/seconde - ce qui est mathématique- 204
ment le cas de centaines d'aérolithes sur les milliards qui hantent le Cosmos - il
prend obligatoirement la forme d'un disque à proximité de notre planète et dans une
atmosphère, même très raréfiée, par l'effet de friction et en vertu de la force
centrifuge.
Sa rotation de 31 km/seconde l'affranchit des lois de la pesanteur terrestre, et si
sa vitesse initiale est voisine de 108 000 km/heure (vitesse de la Terre autour du
Soleil), alors, le disque peut planer immobile dans le ciel, ou évoluer lentement ou à
une vitesse considérable selon cette vitesse initiale.
Il n'est peut-être pas impossible que les champs magnétiques qu'il crée ou que
d'autres énergies, magnétiques ou non, que nous ne connaissons pas, exercent sur
lui des forces susceptibles de modifier sa marche, de le faire revenir en arrière, de le
relâcher subitement, etc.
Ces forces électriques inconnues qui le malmènent doivent être admises au
moins à titre d'hypothèse.
S'il n'est même pas probable que des êtres extraterrestres nous épient et voguent
en Soucoupes Volantes, il est en revanche absolument certain que des forces
inconnues, électriques ou non, existent dans le Cosmos.
En somme, le phénomène que nous imaginons ressemble fort à celui de la "
boule de feu " qui, par temps d'orage, tombe du ciel et s'amuse à rôder à toute petite
vitesse autour des hommes épouvantes.
Pour faire le tour de toutes les suppositions possibles, les Soucoupes Volantes
sont, soit des météorites, soit des météores, soit des phénomènes dans le genre -
boule de feu ". En conséquence, devons-nous nier leur existence et l'intervention
d'extraterrestres ? Nous nous en garderons bien, car ce qui paraît raisonnable n'est
pas forcément l'expression de la vérité.
Même si les soucoupes volantes constituent une aberration, un mirage, une
hallucination, elles doivent être prises au sérieux, étudiées et considérées comme "
possiblement ou théoriquement vraies ". Par ailleurs, l'hypothèse de leur
205
réalité suscite une autre hypothèse, qui expliquerait leur non-intervention dans les
affaires des hommes.
On a avancé que les astronautes des Soucoupes Volantes craignaient les
Hommes. C'est peu vraisemblable, mais en revanche on peut conjecturer que le
conditionnement biologique terrestre, ou d'autres impératifs, peuvent expliquer un
retard dans la prise de contact.
A notre concept du Temps, ce retard, cet atermoiement portant sur des siècles ou
quelques millénaires paraît inadmissible, mais nous ignorons certainement ce que
représentent le Temps et la Durée pour les extraterrestres. Pour des êtres venus
d'étoiles distantes de plusieurs annéeslumière, pour des êtres ayant résolu le
problème de l'Espace et vaincu le Mur de la durée, par une instantanéité relative,
une contraction, ou une élongation infinie du Temps, deux millénaires sont peut-être
l'équivalent de quelques secondes terrestres.
Le problème de l'Entité du Temps dans l'Aventure Cosmique nous est trop
imperceptible pour que nous puissions l'évaluer avec nos mesures arbitraires. En
d'autres termes, l'explication des UFO est sans doute incompatible avec les données
de notre science expérimentale.
Enfin, il n'est pas impossible d'imaginer d'autres explications.
La plus fantastique de toutes, mais qu'on ne saurait écarter délibérément et qui
sera peut-être vraie un jour, comme sont devenues vraies la transmission de la
parole et de l'image à travers l'espace, la désintégration et la réintégration du son et
de la lumière, la plus fantastique explication est sans doute celle-ci : les
extraterrestres sont parmi nous. Nous les connaissons sans les reconnaître.
La victoire sur l'Espace et le Temps suppose chez les hommes de l'espace une
connaissance, une science dont nous n'avons qu'une idée approximative et dans
laquelle on peut inclure le secret du Voyage dans le Temps par désintégration et
réintégration. Selon cette hypothèse, les Voyageurs du Cosmos pourraient se
réintégrer par substitution, c'est-à-dire venir habiter un corps ou un esprit de
206
Terrien sans modification sensible de l'aspect extérieur de
ce dernier.
Hypothèse hardie, mais qui est plus raisonnable, dans son extravagance, que la
tentative d'affubler les extraterrestres d'une personnalité semblable à la nôtre.
En ce cas, les Voyageurs du Cosmos, à l'insu même du personnage physique
qu'ils habitent, sont peut-être installés aux leviers de commande de nos
gouvernements dont ils dirigent le destin.
Des engins dérisoires
Le problème des soucoupes volantes nous oblige à examiner celui des engins
spatiaux qui défrayent la chronique.
Les Vostok et autres fusées spatiales ne sont à certains points de vue que des "
charrues " de l'espace, des aéroplanes aussi périmés que les biplans de 1914, à
moteur à pistons.
Il est inconcevable que des gouvernements progressistes tels que l'URSS et les
USA aient perdu tant d'argent et de temps à expérimenter des fusées identiques à
celles qu'on lançait au temps de Confucius et à peine plus puissantes. H est vrai que
ces mêmes gouvernements s'épuisent sur un matériel de guerre atomique qui, de
toute évidence, ne peut être utilisé comme tel.
La solution du problème ne peut pas évoluer favorablement tant que ne seront
pas mis à l'étude des engins réellement scientifiques, engins qui n'auront rien de
commun avec le vieux système du boulet de canon et qui commenceront
vraisemblablement avec les soucoupes agravitationnelles terrestres, appelées à
succéder aux fusées à réaction.
La navigation dans le Cosmos suppose en effet, si l'on ts d'une durée de veut
queue se développe, des déplacemen
l'ordre de plusieurs milliers ou millions d'années-lumière. On peut en conclure
que notre science expérimentale devra, dans l'avenir, devenir une science
supranormale,
207
peut-être en interférant avec la science pressentie par les occultistes.
Désintégration du temps, de l'espace, des corps solides ? Anabiose ? jonglerie
miraculeuse avec les formules mathématiques ? La science de demain nous fera
entrer en plein dans la magie qu'annonce déjà la proche agravitation. S'il existe un
mystère pesanteur, il est un autre mystère plus impénétrable encore et qui fascine
les hommes depuis leur création, le fabuleux mystère du Temps.
1 0
La machine à voyager dans le tenips
Il est difficile de rester raisonnable quand on s'attaque au mystère du Temps.
Quelqu'un a dit: le Temps c'est Dieu, car il est infini, éternel, inconnaissable et toutpuissant.
Les dimensions, les notions, tout ce qui est matériel et tout ce qui ne l'est pas,
tout peut disparaître, sauf le Temps qui défie le néant lui-même. Le Temps bleu ou
noir, indestructible et patient, tissé de silence et d'inaccessibilité,
indomptable.
Dans le domaine scientifique, le Temps est une inconnue qu'on interprète et
accommode avec toujours, en fin de compte, une erreur inévitable.
Nous ne savons absolument pas en quelle année nous vivons. 19XX-19YY-19ZZ
sont des approximations appuyées sur une incertitude majeure: la date de naissance
du Christ.
On raconte une anecdote curieuse dont le Temps, le Diable et un alchimiste sont
les héros. L'alchimiste, pour avoir le secret de la transmutation, avait signé un pacte
avec Satan le 5 octobre, fête de saint François d'Assise, en l'an de grâce 1573. Il
s'agissait d'un bail 3-6-91 que le preneur signa avec son sang, s'engageant à donner
son âme à l'expiration, soit au bout de neuf années, jour pour jour. Il avait
1. Ancien bail toujours en vigueur, fait pour neuf ans, mais qui peut être rési lié
par les parties prenantes tous les trois ans.
209
la possibilité de le résilier tous les trois ans, mais le diable savait à qui il avait affaire.
Il n'était pas inquiet.
La première année, il donna le secret de l'or et l'alchimiste devint très riche ; la
troisième année, il donna le secret de la puissance et l'alchimiste devint un
personnage considérable ; la sixième année, pour éviter la résiliation il donna le
secret de jouvence et l'alchimiste cessa de vieillir.
Mais arriva la neuvième année, et le Diable, le 4 octobre, tard dans la soirée, vint
frapper à la porte du prédestiné à
l'Enfer.
Des laquais lui ouvrirent et le précédèrent dans une somptueuse salle de festin où
deux couverts étaient mis : plats d'or et gobelets de vermeil, vins de France et mets
succulents, fruits à point et desserts des îles.
- Or çà, dit le Diable, j'imagine, mon compère, que tu veux quitter ce monde en
grande liesse ?
- je vous attendais, messire Satan, et vous prie à souper en ma compagnie, s'il
vous plaît!
Il n'était guère que 10 heures après le couvre-feu et le Diable se dit qu'il lui serait
agréable de festoyer en attendant de prendre sa livraison, à minuit.
Il s'assit donc devant l'alchimiste et lui fit raison, jetant de temps à autre un regard
vers la pendule, car rien n'est si cher au coeur d'un diable que la possession d'une
âme de chrétien. Enfin, les aiguilles marquèrent minuit moins deux minutes et Satan
ne put se contenir.
- Mon compère, il faut te préparer à me suivre. Dans deux minutes révolues nous
serons au jour de demain. Ce qui a été conclu a été conclu!
- C'est-à-dire ? demanda l'alchimiste.
- C'est-à-dire, que le 5 octobre 1573, tu as signé un pacte avec moi, me donnant
ton âme neuf ans après jour pour jour. Un pacte est un pacte, nul ne saurait y
contrevenir
- Et quand donc devrai-je vous donner mon âme, messire Satan ?
- Le 5 octobre... soit dans une minute trente secondes exactement.
210
- Est-ce donc si pressé, messire Satan ?
- Le pacte dit le 5 octobre et non un autre jour. Donc... dans une minute
maintenant.
- Vous dites bien le 5 octobre ?
- Oui, je dis le 5 octobre... Ni le 4, ni le 6, mais le 5 et
je vais me servir.
- Une seconde, s'il vous plaît, messire
Ayant dit, l'Alchimiste frappa dans ses mains et deux Frères lais pénétrèrent dans
la pièce.
Tu es perdu, compère, ricana le Diable. Les Frères lais n'y peuvent rien, ce qui
est signé est signé et...
m@
- La pendule égrena les douze coups de minuit dans un silence solennel et le
Démon poursuivit:
- Nous sommes maintenant le 5 octobre, ton âme est à moi
Erreur ! s'écria le prétendu damné. Erreur, messire Satan ! Demandez plutôt à
ces Frères ! Ils doivent dire la vérité et, si nous sommes le 5 octobre, je vous devrai
mon âme !
- Eh bien, dit Satan s'adressant aux Frères, quel jour sommes-nous ?
- Ce jour d'huy est le 15 octobre de l'an de grâce - on peut le dire - 1582, par
décision de Sa Sainteté Grégoire Xiii qui vient de réformer le calendrier julien. Dans
tous les Etats catholiques du monde, ce jour est le 15 octobre !
- Vous le jurez ? demanda Satan.
- Nous le jurons devant Dieu, dirent les Frères lais.
Il y eut un grand tourbillon de flammes et de fumée, une nauséabonde odeur de
soufre et le Diable disparut.
C'était vrai: le 5 octobre 1582, le Temps avait fait un saut de chat pour remettre
en place l'équinoxe du printemps, qui avait rétrogradé de dix jours par la faute du
calendrier de Jules César.
Et le Pape avait ordonné que ce 5 octobre deviendrait le
15.
L'alchimiste, lui, s'appelait le comte de Saint-Germain.
211
Ce jour-là encore, 15 octobre 1582, au juste milieu de la nuit, la Lune envoya sur
la flèche de la cathédrale de Paris, à 300 000 km/seconde, des rayons de lumière qui
mirent 10 jours et 1 seconde 1/3 pour parvenir à destination. Et voilà comment, pour
la première fois dans l'Histoire, les hommes firent un Voyage dans le Temps - vers le
Futur - brûlant de vitesse, en moins d'une seconde, les 240 heures d'une décade.
Le Voyage dans le Temps appartient à certaines nécessités mythiques comme
l'amour, le rêve, le désir de voler dans l'espace, de gouverner le monde, de punir les
méchants et de récompenser les bons.
De tous ces vieux désirs, il est le plus tenace et le mieux ancré car dans tous les
temps, passés, présents et futurs, il n'y eut, il n'est et il ne sera jamais un homme
n'aspirant à un retour sur la chaîne de vie.
Redevenir jeune, revenir seulement une heure, une minute en arrière, miracle
auquel s'accroche le malheureux qui tombe dans un précipice, qui voit bondir sur lui
l'auto meurtrière ou s'écrouler, frappé à mort, l'ami qu'il aurait pu sauver.
Le Voyage dans le Temps est possible, mais, et c'est là ce qui prouve son
caractère absolument exceptionnel, il est possible pratiquement et impossible en
théorie. Par le cinéma, par le disque, par la pensée, par le rêve, l'homme peut, sinon
se projeter dans le futur, du moins se retrouver ou cheminer dans le passé. Ce ne
sont là que des évasions spirituelles ou sensorielles auxquelles notre corps ne
participe pas.
Le rêve seul offre l'illusion du voyage réel, avec sensations physiques
parfaitement imitées (et souvent parfaitement réelles): la rose émet son parfum, le
coup de canon est assourdissant, le café est amer ou délicieux, la femme que l'on
admire est adorablement belle, la volupté que l'on ressent est matériellement vraie.
Notre subconscient connaît donc un mécanisme scientifique pour se déplacer
dans le Temps alors que la science expérimentale, à l'état de veille, ne connaît qu'un
autre
212
mécanisme, loin d'être aussi dynamique. Mais le mécanisme du subconscient, le
Voyage dans le temps du rêve, ne peut être accompli sur commande, il est fortuit. Il
n'est aussi qu'une illusion et ne ressuscite la vérité du Passé que par des fantasmes
et des apparences. Dans le rêve, tout est faux, arbitraire, mesures de distances,
temps, opacité, pesanteur, sens logique.
Trois vérités seulement sont absolues : le rire, les larmes, la jouissance 1, et c'est
pourquoi le rêve est malgré tout imparfait et que la nécessité du Voyage dans le
Temps à l'état de veille a toujours hanté les hommes.
Parcourir la chaîne du Temps présente pour le moment de grandes impossibilités
techniques et aussi des impossibilités théoriques dont même les auteurs de sciencefiction
n'ont pu venir à bout.
La science cependant résoudra ce problème - peut-être l'a-t-elle résolu autrefois -
puisque déjà la contraction du temps par la vitesse permet d'échafauder des
hypothèses de moins en moins invraisemblables.
Le Voyage dans le Temps n'est pas lié seulement à la curiosité des hommes, il se
rattache à la conquête spatiale.
L'étoile la plus proche de la Terre, Alpha du Centaure, est en effet à 4,5 annéeslumière,
ce qui, à la vitesse de 36 000 km/heure, représente déjà un voyage de 130
000 ans (2 600 ans à 1 800 000 km/heure). Soit une impossibilité pratique.
Pourtant, il semble que les astronautes des Soucoupes Volantes, s'ils existent,
aient trouvé la solution du problème, soit en contractant le temps, soit en contractant
l'espace.
Actuellement, aucune donnée scientifique ne permet d'imaginer une telle
hypothèse, mais nous avons la prémonition, la certitude même que le Temps et
l'Espace du voyage seront un jour vaincus et que les hommes sauront
1. Il est d'autres vérités absolues, mais déterminées par le comportement physiologique
" éveillé @. Le rire, les larmes, la volupté ont des résultantes physiques
provoquées uniquement par l'émotion du rêve. Ce qui tendrait à prouver une
sorte de connivence entre l'état de veille et l'état de rêve.
213
aller en une fraction de seconde jusqu'aux lointaines frontières du Cosmos. Peutêtre
par une opération mathématique, peut-être par désintégration, réintégration et
transmission de la personnalité à la vitesse de la pensee, qui est infiniment plus
grande que celle de la lumière, c'est-à-dire à la vitesse zéro.
L'ingénieur Emile Drouet
En attendant cette lointaine échéance un seul essai sérieux a été tenté, par un
Français, l'ingénieur astronome Émile Drouet. Pendant des années - à dater de
1946 nous avons participé avec une chimiste, Mlle Lucile Berthelot (parente de
Marcelin Berthelot), et un lieutenant de l'Armée de l'Air, aux travaux d'Émile Drouet.
Un tableau synoptique accroché au mur de notre studio nous rappelait les
premières bases de départ:
Vitesse Zéro = éternité
300 000 + x = passé
Zéro - x = futur
Très vite, le problème de 300 000 + x s'était changé en absurdité apparente.
Imaginons un canon braqué sur notre poitrine. On introduit dans le canon un
obus qui va être (c'est toujours l'hypothèse) propulsé à une vitesse de plus de 300
000 km/s. Que va-t-il se passer ? Allons-nous être transpercé, volatilisé, désintégré
?
Non. Dépassant la vitesse de la lumière, l'obus va retourner dans le Passé, c'està-
dire qu'il retournera dans la main du servant, dans l'obusier, dans l'arsenal, dans
l'usine, dans la mine. Il ne sortira jamais de la volée (le tube) et nous serons sain et
sau£
Mais comment concevoir ce départ de l'obus à 300 000 km/s ?
En "réalité théorique", les choses ne se passent pas ainsi, mais de toute façon il
était techniquement impossible, de 1946 à 1951, d'imaginer un solide atteignant ou
214
dépassant la vitesse de la lumière. Et plus impossible encore - si l'on peut dire -
d'aller à la vitesse zéro et plus lentement que le zéro à l'heure.
Voici comment Émile Drouet établit d'abord son projet et ensuite une maquette.
En bref, la Terre tourne sur elle-même et autour du Soleil. L'ensemble tourne en
spirale dans le Cosmos à destination de l'Amas d'Hercule où notre galaxie ira
s'abîmer dans x millions ou milliards d'années. (Voir la carte explicative du Voyage
dans le Temps; 3' page du 2' cahier de hors-texte.)
En synthétisant à l'extrême, la Terre s'achemine de la Nébuleuse originelle à
l'Amas d'Hercule.
Le temps, bien entendu, est immuable 1 et c'est nous qui passons, nous, le globe,
les montagnes, les océans, les cités, les maisons, les hommes, comme si, sur une
chaîne vibratoire, une succession d'images naissaient et mouraient sans relâche.
Cette chaîne vibratoire, infinie, paraît couler comme un paysage vu d'un train alors
que seul le voyageur, en réalité, se déplace.
Sur le trajet Nébuleuse-Amas d'Hercule, autrement dit Ponex-Apex, la Terre se
situe par exemple au chiffre de l'année 1000 pour le siècle de la Grande Peur, 1789
pour la Révolution, 1914 pour la Grande Guerre.
Admettons que nous entreprenions de voyager dans le Passé jusqu'à l'an mille.
Que va-t-il se passer ? Nous devons quitter notre xx' siècle à bord d'une fusée
spatiale très rapide, perpendiculairement au plan de l'écliptique en direction du
Ponex jusqu'au point théorique où se trouvait la Terre de l'an mille.
Mais nous ne le verrons point. En effet, nous sommes accordés sur une longueur
d'onde-temps en perpétuelle croissance et nous ne percevons que les êtres et les
objets accordés à cette longueur d'onde.
1. Pour Dieu éternel tous les temps sont présents. On ne saurait admettre
l'Éternité si on lui fixe un commencement et une fin, un Passé et un Futur.
215
Par exemple, l'homme H = 29 - I - 19XY
23 h 52'24" 18/100 ne peut s'intégrer que dans l'universtemps de même valeur.
Et il change d'univers continuellement à un certain rythme inconnu de périodesseconde
(1/15 pour la perception rétinienne) qui le fait mourir x fois par seconde et
ressusciter autant de fois.
Cela s'appelle vieillir.
Donc, nous sommes dans le Ponex, aux portes de l'an mille dont il faut accrocher
la longueur d'onde-temps. Un second vaisseau spatial qui a suivi le nôtre possède à
son bord un radar à modulation de fréquence qui nous met en accord avec cette
longueur d'onde-temps de l'an mille (ou avec un harmonique). Immédiatement, nous
quittons notre xxe siècle, nous le perdons de vue et nous apercevons le royaume
français du roi Robert le Pieux où notre fusée, qui a subi la même transformation que
nous, peut se poser.
Voilà le premier stade du Voyage dans le Temps, expliqué de façon quelque peu
romanesque, car les dossiers de l'ingénieur Drouet ne s'adressent pas à un large
public:
L'appareil est libéré, sur place, de la pesanteur par une double rotation
engendrant l'accélération centrifuge composée de l'effet de Coriolis, laquelle est
perpendiculaire aux axes horizontaux d'une batterie de gyroscopes disposés à
l'intérieur. Il faut, mais il suffit que cette force centrifuge soit é ,gale à la pesanteur =
IG.
Condition réalisable par application de la formule:
m(2 (or sin a Vr)2
JC =
R
dans laquelle Jc est l'accélération composée, m la masse des corps soit P = 0'l
tandis que 2 wr exprime la vitesse angulaire de rotation du corps, d'où l'on déduit...
Ce court extrait n'est que la préfiguration la plus sommaire d'un exposé qui
recouvre 200 pages de papier quadrillé
216
Ce voyage dans le Passé était un voyage sans retour. Le projet définitif prévoyait
un Tore astronautique, ancêtre et père des soucoupes volantes, déjà réalisé en
maquette en 1946, comme en témoignent plusieurs journaux'.
Ce Tore, propulsé de l'équateur par la force centrifuge de la Terre, était un engin
parfaitement réalisable, infiniment plus rationnel, plus - intelligent ", plus scientifique
qu@ les Spoutnik russes et les fusées américaines.
A bord du Tore d'Émile Drouet, se trouvait le radar à modulation de fréquence qui
faisait corps avec l'engin et s'accordait avec lui, permettant des raids vers l'Apex ou
le Ponex sans nécessité de revenir à une base.
La seule base fixe, obligatoire, figée dans le Temps et dans le cosmos était
l'énergie du vide - comme dans l'agravitation - qui existait aussi bien en l'an + 1000
qu en l'an - 250 000.
Nous vous ferons grâce des détails techniques, qui furent étudiés par James
Forrestal, pour un projet de satellite terrestre américain, et par le Centre de
Recherches Scientifiques de Meudon.
On réalisera l'importance de la découverte de l'ingénieur Drouet en sachant que
son Tore astronautique de 200 mètres de diamètre (là se trouvait peut-être l'écueil
encore que la résistance des matériaux eût été sévèrement calculée), ce Tore donc,
pourvu de gyroscopes, tournait sur un lac équatorial et était propulsé par la force
centrifuge terrestre à la vitesse initiale de 108 000 km/heure, sans accélération.
Ces 108 000 km/heure sont exactement la vitesse de rotation de la Terre autour
du Soleil. Nous nous en accommodons fort bien.
Ainsi se trouvait résolu, théoriquement, le problème du Voyage dans le temps.
Le milliardaire Williamson, roi du diamant, fut contacté pour la réalisation du projet
Drouet. Son coût, en 1946, était de 2 milliards de francs et, il faut bien le
reconnaître,
1. Dontjeudi-Maqazine, n' 19, du 10-10-46.
217
avec des risques immenses d'échec qui effrayèrent M. Williamson. Une telle
entreprise ne pouvait être envisagée qu'à l'échelle d'une grande nation.
La victoire de Waterloo
La maquette du Tore Astronautique ne connut qu'une heure de gloire: sur le plan
d'eau d'une sablière à Vigneuxsur-Seine, à l'intention des photographes. A vrai dire,
cette solution du Voyage dans le Temps laissait subsister de nombreux points
obscurs.
Revenons à notre hypothèse: les Voyageurs du Temps vont sur la Terre de 1815,
à Waterloo, guident Grouchy vers le champ de bataille, déroutent Blücher et donnent
la victoire à Napoléon. Allons plus loin: nos Voyageurs vont en l'an 1769 et
assassinent Bonaparte enfant: Napoléon n'existera jamais
Comment concilier l'inconciliable, ce qui fut avec ce qui ne fut pas ? Napoléon
victorieux alors qu'il fut battu ?
L'ingénieur Drouet ne voulait pas entendre parler de cette évidente absurdité et se
cantonnait dans son rôle d'ingénieur astronome.
- Vous me parlez philosophie, disait-il, et je ne suis pas un philosophe !
Si bien que pour demeurer dans la logique et pousser jusqu'au bout l'expérience,
nous dûmes échafauder une théorie fascinante - les harmoniques de la chaîne
vibratoire de vie.
L'histoire des hommes, la vie des hommes se déroulerait sur une chaîne
vibratoire de vie ou chaîne principale.
Sur cette chaîne - pour prendre le cas de Napoléon@ nous trouvons le coup
d'État du 18 Brumaire - Bonaparte Premier consul - couronné empereur - la victoire
d'Austerlitz - l'abdication de 1814 - Waterloo en 1815 - la mort à Sainte-Hélène en
1821.
Rappelons-nous les anciens postes de radio - ceux de 1927 - si peu sélectifs que
l'on prenait une émission à la
218
fois sur la longueur d'onde 522 mètres, et sur toutes les harmoniques de 522 : soit
696 mètres - 870 mètres 1 044 mètres, etc. On pouvait, en se branchant sur 1 044
mètres, entendre en même temps un poème sur Il 044 mètres, de la musique
espagnole sur 870 mètres et une chanteuse d'Opéra sur 522 mètres.
Cependant, à puissance égale d'émission, c'est le poème qui dominait les autres
perceptions, musique et chant ne formant en somme qu'un fond sonore.
Or, c'est ce qui se produit avec les vibrations : elles ont toutes des harmoniques
et la Chaîne de Vie a des harmoniques où Napoléon naît, gagne des batailles, en
perd d'autres et meurt à Sainte-Hélène.
Que les Voyageurs se déplacent dans le Temps, et ils atterriront
mathématiquement sur un des harmoniques, lesquels sont en nombre infini. Sur cet
harmonique, tout s'est passé comme sur la chaîne principale, mais en pointillé si l'on
peut dire, ou encore de manière révocable, car il ne s'agit en fait que d'une induction.
Si l'on fait passer un courant propre à cet harmonique, c'est ce courant qui
l'emportera.
Sur l'harmonique n'l, les Voyageurs du Temps pourront donc faire gagner
Napoléon à Waterloo et, en 1821, il sera le Maître du Monde.
Sur un harmonique n'2, Bonaparte manquera son coup d'État, sera condamné à
mort, gracié, envoyé en exil.
Sur un harmonique no3, il échouera encore le 18 Brumaire, prendra la fuite et
finira sa vie dans un monastère.
Sur un harmonique n'4, les Voyageurs ont apporté un virus grippal avec eux et
Bonaparte meurt à 8 ans, Napoléon n'existera jamais.
Voilà peut-être résolu un problème qui arrête tous les théoriciens: retourner dans
le Temps, modifier le déroulement de l'Histoire et pourtant conserver la vérité
historique vécue.
Là encore, les dossiers de l'ingénieur Drouet et nos Propres notes n'empruntent
pas exactement tant s'en faut - au vocabulaire de ce livre.
219
Il était question de vérité absolue, de vérités relatives et de vérités en projection.
" Admettons, écrivait l'ingénieur astronome, la simultanéité des contraires et le
principe des harmoniques de la Chaîne de Vie, perceptibles dans l'astral sur l'écran
d'un radar à modulation de fréquence... "
Le Vo age dans le Temps - Passé et Futur - selon le
'y
projet Emile Drouet, se composait d'une première partie techniquement réalisable
(ou qui le sera dans un proche avenir) : le voyage vers le Ponex et vers l'Apex avec
le Tore astronautique. D'une seconde partie incertaine: l'accord avec le radar à
modulation de fréquence. D'une troisième partie hypothétique: la théorie des
harmoniques.
D'aucuns jugeront que ce Voyage dans le Temps relève uniquement de la
science-fiction. C'est partiellement vrai, pourtant le Tore astronautique d'Émile
Drouet nous paraît plus scientifiquement valable que les fusées des Américains et
des Russes. C'est un principe analogue qui, un jour, détrônera le système boulet de
canon et alors peutêtre songera-t-on à étudier et à mettre au point un accordeur
d'ondes-temps.
Et si déjà des Voyageurs du Temps étaient parmi nous ? S'ils se cachaient à
l'intérieur du mont Shasta ?
Il est curieux de signaler, ne fût-ce que pour les archives des temps à venir, que
des théoriciens avancent cette hypothèse :
On peut admettre que dans plusieurs siècles, voire même dans plusieurs
millénaires, le Voyage dans le Temps sera une réalité et une possibilité pratique 1.
Or, si par exemple, en l'an 5 000 des hommes peuvent remonter le Passé ou
parcourir le Futur, il devient vraisemblable de penser qu'ils ont eu le désir ou la
curiosité de s'intégrer à notre époque.
1. Notes sur le Voyage dans le Temps, manuscrit non publié d'Émile Drouet. A
signaler qu'en 1962, l'astronome russe Kozyrev a écrit que la technique humaine
permettrait bientôt de manipuler le Temps ".
220
Les soucoupes volantes sont peut-être le mode de locomotion de ces pirates du
Temps ? Nos savants, les magnats du capitalisme, du marxisme et de toute
puissance sociale ou politique, sont peut-être des Voyageurs du Temps. Ils agiraient
soit dans des buts lucratifs, soit comme conducteurs éclairés. Comment le savoir ?
Semblables à Moïse, à Gerbert, à jechiélé, à tous les grands initiés de l'histoire
(qui étaient peut-être des hommes des années 5 000, 10 000 ou 100 000 après J.-
C.) ils tiendraient secrets leur caractère, leur nature, leurs connaissances
supérieures en biologie et en physique transcendante, connaissances leur
permettant d'usurper par induction psychique (en habitant l'intellect conscient ou le
subconscient) la personnalité propre de Nixon et de Mao.
A l'insu, bien entendu, des êtres dont ils violent le moi et dirigent l'action. De toute
façon, induction ou incarnation, leur identité physique serait indécelable. Le Voyage
dans le Temps, réalité de demain, nous donne la certitude que les voyageurs du
futur sont parmi nous.
S'identifiant à la Conquête du Cosmos, le Voyage dans le Temps, aussi
longtemps qu'il ne sera pas résolu, constituera le Mur de la Défense que des forces
supérieures semblent avoir édifié entre l'homme et les connaissances sacrilèges.
Mais l'homme n'a peur de rien, pas même de son destin tragique, et même s'il doit
perdre une seconde fois sa part de Paradis, il forcera la porte interdite.
Les temps dapocalypse
E y eut d'abord dans le ciel comme un accord grave de harpe, mélodieux, puis la
musique des anges s'amplifia et déchira les nues d'un hurlement de fou. Enfin, il y
eut une lumière aveuglante, violette et sur la surface du globe, la galopade
fantastique d'ondes de choc qui désintégraient les êtres et les choses, arrachaient le
coeur des vivants avant de les anéantir. Ce qui avait été n'était plus et la mort
s'instaura dans le silence du Temps. Est-ce la description d'une prochaine fin du
monde ?
Les hommes en ont la prescience et s'y résignent. Les plus hardis songent à
s'évader dans le Cosmos, les autres se terrant déjà ou songeant criminellement à
préparer l'Apocalypse. La psychose de la fin du monde est si répandue que les
gouvernements eux-mêmes en ont la certitude absolue.
Le 29 septembre 1961, parlant à la télévision, M. Sudreau, ministre de la
Construction en France, déclarait :
On construit pour 40 à 50 ans, parce qu'on ne sait pas ce que sera la vie à cette
époque.
Les Russes, au 22' Congrès du PC, en octobre 1961, ont prévu la création par un
développement intensif de l'éducation, d'un homme soviétique nouveau, susceptible
de s'adapter à un s système social exigeant une discipline plus forte, une abnégation
totale et un sens absolu du devoir civique.
222
Est-ce pour le Paradis Terrestre que les Soviétiques préparent ce robot discipliné
jusqu'à " l'abnégation totale et absolue " ? A quel genre de mort veulent-ils l'habituer
? Car il ne paraît pas être question de sauver son peuple, mais de supposer
quelques survivants éventuels, ce qui est aussi le souci et le seul espoir des autres
gouvernements.
Les Américains ont déjà disséminé dans leurs États des dépôts souterrains où ils
accumulent des dollars-papier qui seraient mis en circulation si les autres étaient
pollués.
Le professeur Herman Muller - Prix Nobel de biologie - préconise la création d'une
Banque où seraient entreposes, dans des appareils frigorifiques, des
spermatozoïdes sélectionnés qui assureraient la pérennité de la race. Les
hebdomadaires des États-Unis publient fréquemment des annonces de ce genre:
Songez à vos petits enfants bien-aimés.
Avez-vous préparé leur survie ?
N'attendez pas un jour de plus, commandez...
Une firme très importante propose à l'acheteur désireux de franchir le cap de la fin
du monde des " abris préfabriqués en acier pour 3 500 F + 600 F pour le système
d'aération ".
Le Conseil Municipal de Livermore (Californie) fait édifier sept abris géants
pouvant contenir 17 000 personnes. Le Centre Rockefeller à New York aménage
ses soussols et emmagasine des stocks alimentaires pour ses 38 000 locataires.
Le gouvernement anglais construit des abris atomiques, non pour sauver toute la
population, mais seulement 15 000 individus privilégiés, recensés, qui ont déjà
effectué des manoeuvres de survie, le 14 octobre 1961, à Maidstone, capitale du
Kent, théoriquement détruite par 70 bombes atomiques. Les opérations étaient
dirigées par le capitaine Rusby, commandant le Royal Observer Corps, et par M.
Raymond Firth, sous-secrétaire d'État à l'Intérieur, chef de la Protection Civile pour le
sud de l'Angleterre.
223
Quant aux Chinois, une dangereuse philosophie (dénoncée par Lucien Bodard 1
les prépare à la catastrophe finale et ils supposent que la loi du nombre - les 38/100
de la population du globe - jouera en leur faveur pour laisser parmi les survivants une
majorité de jaunes.
Il est bien prévu que l'humanité périra à l'exception des échantillons sélectionnés,
mis en sécurité ou en conserve , mais si par aventure la fin du monde frappait les
populations tout entières alors le cas du cochon 311 reproduirait le miracle de Bikini,
et quelques hommes demeureraient sains et saufs.
Chaque race calcule ses chances de figurer parmi les rescapés qui repeupleraient
la Terre. Or, la fin du monde n'est pas inéluctable, du moins à la date prévue par les
biologistes (2 100 environ), et les chances d'espoir sont plus grandes qu'on ne le
présume. Des savants ont brusquement pris conscience de leurs responsabilités et
cherchent à diriger la destinée du globe, par-dessus les contingences politiques.
Cependant, l'avènement de ces forces supposées bénéfiques n'est pas encore un
fait accompli et les magiciens noirs poursuivent leur action.
La nouvelle ère a incontestablement débuté avec la guerre 1939-1945, qui a posé
les données du problème.
L'avertissement des biologistes
Les politiciens qui, en 1945, eurent mission de reconstituer une société
démantelée imaginèrent une solution catastrophique. Dans les mains de ces
apprentis sorciers, le monde prit son visage de mort.
Ils préconisèrent des solutions insensées: développement de la science atomique
militaire, encouragement des naissances, lutte des classes, compétitions de standing
et de prestige, alors que la véritable solution était une union malgré tout pour la
sauvegarde de l'humanité.
1. La Chine du Cauchemar, Lucien Bodard, 1961, éd. Gallimard.
224
Contre leurs manoeuvres et notamment contre les explosions nucléaires, deux
savants prirent conscience du péril et lancèrent un SOS: Albert Einstein et Leo
Szilard.
Les physiciens japonais, particulièrement bien placés pour en juger, révélèrent en
1962 que 200 000 naissances d'enfants anormaux étaient imputables aux
expériences atomiques, dont 15 000 à la superbombe des Russes.
Le césium 137 résultant de ces explosions est très fortement tératogène et
provoque l'engendrement d'enfants à quatre ou dix doigts, à mains palmées ou
directement rattachées aux épaules.
Le pape Jean XXIII et le docteur Albert Schweitzer dénoncèrent formellement le
péril, mais de grands savants, tels que jean Rostand, le docteur Delaunay (France)
et le professeur Muller, prix Nobel de biologie (USA), jugèrent nécessaire, pardessus
les discours pontificaux et les résolutions dérisoires de l'ONU, de mettre
ouvertement le monde devant son destin.
D'autres biologistes de renommée mondiale, les professeurs Fujii (japon),
Pomerat, Paul Weiss (USA), Dalq (Belgique), Verne (France) et des personnalités
diverses philosophes, économistes, ecclésiastiques, réagirent dans le même sens
avec à leur tête M. François de Clermont-Tonnerre et le professeur Maurice Marois.
Le 4 février 1962, à l'OECE, au château de la Muette à Paris, se produisit un
événement capital: les plus grands biologistes du monde se réunirent. Et aussitôt,
cette élite, ces hommes, que leur savoir et leur haute compétence mettaient au
premier échelon de la race humaine, lancèrent un message retentissant: Alerte !
Vous allez tous mourir irradiés, si...
Pour frapper l'opinion, la Conjuration des sauveteurs prit un titre dont l'énoncé
même exprimait l'imminence du péril: Institut de la vie.
1. Mme Nina Khrouchtcheva, qui n'a sûrement pas agi à l'insu de son mari, a
lancé un SOS à la Radio le 18-2-62 :jetons toutes les bombes atomiques à la mer!
225
Avec son enthousiasme d'apôtre, jean Rostand, " l'Homme de Coeur n' 1 de
France ", avait dénoncé les Temps d'Apocalypse que nous vivons, la dégradation de
l'espèce, la fin inéluctable et proche de l'humanité si de puissants barrages n'étaient
pas édifiés, en disant notamment:
Les retombées radioactives sont un véritable pollen de mort, responsables d'un
excédent de mutations. On peut affirmer que cet excédent est la cause de
l'accroissement du nombre de sourds-muets, d'idiots, de tarés...
Les gènes de toute lagénération à venir tiendraient dans le volume d'un cachet
d'aspirine. Ce cachet est le trésor le plus précieux du monde.
je crois à la pluralité des mondes habités, maisje ne suis pas certain qu'il y ait sur
une autre planète quelque chose d'aussi valable que l'homo sapiens.
En abîmant lesgènes, on fait pire que tuer: on crée de la mauvaise vie.
D'autre part, l'industrie atomique et l'industrie chimique ajoutent puissamment
leurs effets à ceux des explosions nucléaires et constituent même actuellement les
principales sources d'irradiation.
Le danger présenté par les rayons X, ainsi que l'ont démontré des spécialistes
américains, est six fois plus grand que celui dû aux explosions de bombes
atomiques.
Et combien de mutations sont causées par les médicaments qu'on achète chez le
pharmacien !
La médecine cultive la maladie et la thérapeutique développe les tares et multiplie
les hommes qui doivent avoir recours à elle.
Il n:y a pas de seuil de sécurité, il n:y a pas de petites doses.
Sur ce point particulier, le professeur Lhéritier avait déjà déclaré :
Toute dose d'irradiation, si faible soit-elle, a des chances de produire des
mutations. Toute mutation est héréditaire.
Ce qui revient à dire que tout individu ayant passé une seule radiographie dans
sa vie ne peut plus produire d'enfant absolument normal. Il y aura automatiquement
muta-
226
tion si imperceptible qu'elle soit, et toujours dans le sens
du bien vers le mal.
or, les irradiations par radiographies, par médicaments, par télévision, etc.,
s'accumulent irréversiblement pour 5 000 ans, sans possibilité actuellement connue
de les
neutraliser'.
C'est pour cette raison que les déchets radioactifs des usines atomiques ne
peuvent pas être détruits même s'ils sont noyés dans les fosses océaniennes. On a
envisagé un moyen de débarrasser le globe de ces produits: les envoyer
dans le Cosmos !
De toute façon, 75 % des habitants de notre planète sont déjà irradiés pour 5 000
ans. De l'avis des biologistes, l'espèce humaine est tôt ou tard condamnée. Mettant
en accusation tout le processus évolutif et culturel déterminé par nos maîtres grecs
et plus particulièrement encore par le siècle des grandes inventions, jean Rostand
proclame avec
véhémence :
A Hiroshima, la science s'est de7ibérément engagée dans le
crime.
Les effets génétiques de la civilisation sont déplorables. En conséquence lInstitut
de la Vie doit devenir le Quartier Général de la défense de l'homo sapiens...
Personne ou presque n'entendit parler de cette réunion de savants. Avec une
merveilleuse synchronisation, les journaux, la radio, la télévision et les actualités
cinématographiques la passèrent sous silence. Les journaux les mieux intentionnés
lui consacrèrent une colonne à la une, et un petit article à l'intérieur. La plupart n'en
parlèrent pas.
Certains - parmi ceux qui publièrent quelques lignes prirent même parti contre les
biologistes et notamment contre jean Rostand dont ils dénoncèrent - le pessimisme
dangereux... "
1. Le Dr Robert Wilson, membre de la Commission américaine de l'Énergie
atomique, a déclaré à Colombus devant une réunion de savants et d'industriels que
les postes de télévision dégagent plus de radiations que les expériences nucléaires
américaines et russes n'en ont produit jusqu'ici.
227
Certes, la courageuse initiative des savants de l'Institut de la Vie ne restera pas
sans lendemain et de plus en plus, et de mieux en mieux, elle se développera,
d'autant plus que la prolifération de naissances monstrueuses devient inquiétante,
particulièrement dans les pays où l'électronique et les industries annexes de l'Atome
sont fortement développées.
Récemment, une campagne savamment orchestrée fit porter la responsabilité de
ces naissances anormales à un tranquillisant américain, la thalidomide
(contergandistaval, softenon, talimol, etc.).
Puis on accusa d'autres médicaments: la préludine fut interdite en Italie et le
docteur Clarke Fraser de l'université Megill de Montréal dénonça la cortisone... et
l'aspirine ! Il y eut bien une mise au point effectuée par le professeur Giroud à
l'Académie de Médecine: " En France où la thalidomide est interdite, les enfants
monstrueux sont de plus en plus nombreux ", mais nul ne voulut y prêter attention.
Il s'agit là d'une conjuration délibérée destinée à masquer une vérité atroce : les
enfants monstrueux naissent en plus grand nombre que jadis, par la faute des
irradiations.
Autre conséquence mineure, mais non négligeable: dans les hôpitaux où l'on
radiographie à tort et à travers, le cal des fractures osseuses normales se fait
actuellement en 90 jours, au lieu de 40 jours il y a trente ans. Parfois même, et sans
qu'il soit question de tuberculose, la soudure et l'ossification demandent 4 à 5 mois.
Il devient normal d'envoyer en convalescence à Berck ou à Roscoff un blessé
ayant eu une jambe cassée. La Sécurité Sociale reconnaît la nécessité de cette
convalescence, ce qui veut tout dire. Les femmes, dans une proportion de 7 sur 10,
accouchent avant terme.
Les populations de la frontière du Mexique furent atteintes, en septembre 1960,
d'étranges troubles : les gens avaient d'intolérables sensations de chaleur, leur peau
devenait rouge comme sous le coup d'une brûlure. On présuma que l'eau de pluie
qu'ils buvaient avait été rendue
228
radioactive par les explosions nucléaires américaines du Nevada.
Après les explosions russes en Mongolie et dans le Pacifique, les habitants de la
ville d'El Peten, au Guatemala, furent presque tous malades. Il y eut de nombreux
décès. Comme si des nuages avaient transporté le pollen de mort par-dessus les
continents et les mers ! Et c'est bien ce qui s'était passé.
On sait qu'il existe des courants puissants et rapides dans la haute atmosphère,
les jet-streams. Ils sont bien connus des aviateurs et peuvent leur faire gagner une
heure sur des trajets de 3 à 4 000 km.
Ces jet-streams empruntent avec une certaine régularité des couloirs aériens qui
deviennent de véritables - vallées de la Mort " quand ils sont chargés de particules
radioactives.
Les jet-streams vont déposer leur pollen irradié toujours aux mêmes endroits du
globe.
Il semble que la ville d'El Peten se trouve à un terminus d'une de ces Vallées de
la Mort que les japonais, durant la guerre, en 1944, avaient utilisées pour envoyer
aux ÉtatsUnis des ballonnets incendiaires qui retombèrent aux points prévus - en
Californie - mais sans provoquer de dégâts considérables.
Ces détériorations des conditions biologiques naturelles et la menace qui pèse
sur notre descendance, sans paraître inquiéter les pouvoirs publics, sont les signes
cliniques de la psychose de résignation qui sévit aujourd'hui comme si la fin du
monde était pour demain. jean Rostand espère malgré tout en la science " qui a
toujours donné davantage que ce que l'on attendait d'elle ".
Anecdotes sur la fin du monde
Il existe d'autres signes des Temps d'Apocalypse.
Rejoigjlant, par-delà dix siècles, la Grande Peur du Moyen Age, celle de l'an 2000
commence et les hommes se
229
mettent à délirer. Les faux prophètes vont de nouveau se manifester, de même que
les cas d'hystérie collective.
Les gouvernements prendront-ils des mesures pour arrêter la campagne
alarmiste qui va naître ? C'est probable, et l'on peut s'attendre à une interdiction, et
dans de brefs délais, des métiers de devins, voyants et cartomanciennes.
Certes, au cours des âges, la fin du monde fut annoncée des milliers de fois, et au
xvi' siècle, elle donna même lieu à une anecdote amusante:
En reprenant le calcul des éphémérides de Regiomontanus son maître,
l'Allemand Stoeffer discerna le pronostic astrologique d'un déluge universel à la date
du 20 février 1524.
A l'annonce de cette prédiction, l'Europe fut consternée et à Toulouse, le
Président Auriol se mit, nouveau Noé, à construire une arche.
Par une malicieuse ironie du sort, le 21 février 1524 fut on ne peut plus sec!
En 1680, un phénomène remarquable se produisit: une superbe comète apparut,
qui impressionna fortement les populations
" La terreur est grande par la ville, disaient les Chroniques de 1'OEil-de-Boeuf',
les esprits timorés voient dans ceci le signe d'un déluge nouveau, attendu, disaientils,
que l'eau s'annonce toujours par le feu. "
Il n'était pas que le peuple pour être ému: le mathématicien Jacques Bernoulli vit
dans la comète le symbole de la colère divine.
Les poules elles-mêmes en jugèrent ainsi: Flammarion raconte qu'il trouva une
estampe de l'époque portant cette légende: Prodige extraordinaire: comment à Rome
une poule pondit un oeuf sur lequel était gravée l'image de la comète.
En juillet 1960, un hurluberlu italien, du nom de Élio Bianca - frère Eman dans sa
religion -, voulut lui aussi jouer au prophète. Ex-médecin pédiatre à la Compagnie
1. Chroniques de I'OEil-de-Boeuf, par Touchard-Lafosse, 1829-1833.
230
d'Électricité de Milan, Élio Bianca, renvoyé pour ses excentricités, avait fondé une
secte d'illuminés. Il se disait en relation directe avec " l'étage de l'absolu " et
@nnonçait la fin du monde d'après une prophétie d'Isaïe: " A l'époque des calamités,
l'homme trouvera refuge dans un pavillon. " " Seuls, 12 millions d'êtres humains
échapperont au cataclysme ", précisait-il.
Des hommes et des femmes le crurent. A Hokkaïdo, au japon, la terre avait
tremblé avec une intensité exceptionnelle; des vagues hautes comme des
montagnes lançaient contre les maisons des blocs de glace qui les pulvérisaient. A
Cuzco, au Pérou, des Indiens, pour conjurer une sécheresse calamiteuse, avaient
brûlé la plus jolie jeune fille de la tribu des Mashcos. A Agadir, un tremblement de
terre avait fait des milliers de morts. Le Chili et Fréjus en France avaient été ravagés
par des inondations.
Frère Eman, qui était en relation avec les puissances célestes par le truchement
d'un magnétophone, n'eut guère de mal à convaincre 110 simples d'esprit que la fin
du monde - d'après ses calculs - était fixée au 14juillet 1960, à 14 h 45. Les
montagnes devaient s'effondrer et tout serait fini, sauf pour les privilégiés habitant
autour du mont Blanc.
Alors, entassant vivres, vêtements et objets de première nécessité dans des
havresacs et des valises, les 110 illuminés conduits par le fou allèrent chercher
refuge au " Pavillon Gehovonise " non loin de Courmayeur, à 2 200 m d'altitude.
Bien entendu, la journée du 14juillet se passa sans incident.
Frère Eman s'en tira par une pirouette:
" Mes calculs étaient erronés, dit-il. La fin du monde est reportée à une date
ultérieure ! "
Le plus extraordinaire, en cette affaire, fut le retentissement mondial qu'eurent les
divagations du médecin fou. La presse, la radio colportèrent ces prophéties qui
trouvèrent crédit dans tous les pays du monde, exception faite pour la Scandinavie,
la France, l'Espagne et l'Italie (à part
231
les 110 illuminés), l'Allemagne et la Russie. Les pays anglo-saxons, l'Afrique, l'Asie
et l'Amérique fournirent, comme toujours, le plus fort contingent de crédules.
Au cap de Bonne-Espérance, le soleil du 14 juillet fut frénétiquement applaudi par
des Noirs qui avaient passé toute la nuit dans l'angoisse. Aux Philippines, un vent de
panique souffla et l'Église dut mobiliser ses prêtres pour rassurer le peuple. Aux
Indes, les temples regorgèrent de monde et aux USA des Américains se terrèrent
dans des abris antiatomiques.
Les plus convaincus - convaincus mais malins fürent certainement les adeptes
d'une secte religieuse de Benson (Arizona) qui, ayant effectué de gros achats de
vivres pour subsister après la fin du monde, payèrent leurs factures avec des
chèques postdatés du 15 juillet !
Interviewé par des journalistes, Mgr Julio Rosales, archevêque de Cebu
(Philippines), précisa que personne ne pouvait connaître la date de la fin du monde,
pas même le Pape !
Ces prédictions manquées ne servirent pas de leçon et six mois après, on connut
une récidive mémorable.
Le 1" février 1961, parvenait en Europe l'annonce sensationnelle de la fin du
monde, prédite par les Mages de l'Inde: elle devait se produire entre le samedi 3 et le
lundi 5 février, alors que les huit planètes de notre galaxie entreraient en conjonction
sous le signe du Capricorne. Pour beaucoup, l'affaire parut sérieuse. Cette fois, il
s'agissait des Indes! Et comme chacun sait, les Indes sont le seul, 1'unique
réceptacle de la sacro-sainte Vérité !
Or, les Indes parlaient, et de mémoire d'homme c'était la première fois que
moines, bonzes, prêtres de Bénarès, de Manipouri, de Bombay, lamas des
lamaseries tibétaines, tout le peuple de Bouddha, toute l'Agartha en somme, c'était la
première fois que les Initiés rompaient la consigne millénaire du Silence !
Il est vrai que le jeu en valait la chandelle puisqu'il s'agissait de l'effondrement des
montagnes, de l'éclatement
232
de la planète, de l'anéantissement de 2 milliards 500 millions d'êtres, autrement dit
de la fin du monde.
La veille du cataclysme présumé, des milliers de prêtres hindous commencèrent
les cérémonies rituelles et des millions de fidèles allèrent se plonger dans le Gange à
Bénarès et prier au bord du fleuve afin de mourir en état de grâce. Invocations,
sacrifices sur les feux sacrés, rien ne fut épargné pour la survie de la planète. Le 3,
le 4 et le 5 février passèrent et le globe, plus sage que de coutume - par exception
on n'enregistra aucun tremblement de terre à cette date -, continua son bonhomme
de chemin.
Les hindous n'étaient pas les seuls à craindre quelque chose. Les Papous de
Nouvelle-Guinée s'attendaient eux aussi au pire, par suite d'une éclipse de Soleil.
En Angleterre, les journaux se firent l'écho des sombres pressentiments de la "
Société de l'Ether " dont le dirigeant, M. Georges King, se prétendait - Chef des
Extraplanétaires, mandaté à l'ONU par les Vénusiens ".
Selon cet olibrius, la fin du monde était aussi pour le 5 février, mais il y aurait des
survivants: ses disciples, les " éthérés " qui, affirmant être en relation avec les
habitants de Vénus et de Mars, allèrent chercher refuge au sommet des montagnes
britanniques.
Comme rien ne se produisit, M. King, à l'instar de Frère Eman, annonça que le
monde avait encore 300 millions d'années à vivre, mais que bientôt la Terre allait
basculer et les pôles prendre la place de l'équateur !
Les Américains, pour ne pas demeurer en reste, avaient pris peur à l'unisson et
durant les trois jours cruciaux barcelèrent de coups de téléphone M. Hayden,
directeur du Planétarium de New York, lui demandant si véritablement la conjonction
de Jupiter-Saturne-Neptune-Uranus-TerreVénus-Mars et Mercure allait provoquer
une conflagration cosmique.
En 1942, Adolf Hitler, qui souffrait de l'aveugle crédulité des occultistes, voulait
conquérir une partie de la Sibérie, exactement les montagnes de Thian Chan (monts
Célestes), à la limite du Turkestan russe et du Turkestan
233
1
chinois, car il croyait - c'est du moins ce qu'il a écrit que cette zone serait privilégiée
lors du futur grand cataclysme terrestre.
Certains penseront peut-être que la fin du monde, ou plutôt la fin des hommes,
redoutée par jean Rostand, relève d'une crainte aussi injustifiée que celle des
hindous et des - éthérés " du Chef King. Il faut tout de même tenir compte du fait
que l'illustre biologiste est suivi dans ses théories, ou mieux dans ses calculs, par la
grande majorité des savants mondiaux, alors que les occultistes ne recueillent que la
créance de quelques naïfs.
Un danger géophysique
Insensiblement, notre globe terrestre avance vers sa fin. C'est la loi du Cosmos
et nous n'y pouvons rien, encore que Fritz Zwicky, l'un des astrophysiciens suisses
les plus en renom, prétende le contraire.
M. Zwicky a dans ses cartons un extraordinaire projet: casser les planètes à
coups de bombes atomiques et exciter la chaleur du Soleil qui commence à se
refroidir.
Ces idées correspondent à des réalités: un danger géophysique nous menace.
De 1850 à 1950, on a calculé que la température moyenne de la Terre avait
baissé d'un demi-degré, ce qui n'est pas grave dans l'immédiat, mais le deviendra
dans 1 000 ans, les hommes n'ayant pas le pouvoir de s'adapter à ce rythme trop
rapide de refroidissement. Par ailleurs, dans le monde entier, les services chargés
d'ausculter le sol sont frappés par l'augmentation notable du nombre et de la force
des secousses sismiques, el par la gravité des phénomènes d'ordre volcanique 1.
Récemment encore, en Iran, sur le grand axe de cassure est-ouest de lAsie
centrale, des secousses ont détruit plusieurs villes, faisant plus de 20 000 victimes.
La même secousse
1. Aux Écoutes, 15-12-61.
234
sismique a sérieusement endommagé la capitale de la Turkménie soviétique:
Achabad, déjà totalement détruite, voici treize ans, par un tremblement de terre.
Les savants russes viennent d'autre part de découvrir plusieurs cônes
volcaniques au fond de l'océan Glacial arctique. Certains sont en activité et des
échantillons de laves ramenés en surface les apparentent au complexe hawaïen.
Sur le continent antarctique, les savants américains, de même que leurs
collègues anglais et russes, pensent que les deux géants volcaniques connus, le
Terror et 1 Erebus, ne sont pas les seuls et qu'une intense activité règne sous la
couche de ,glace de 800 à 1 000 mètres d'épaisseur. Quelques anomalies glaciaires
laissent même penser que de véritables éruptions et des coulées de lave ont lieu à
même le sol, sous cette prodigieuse carapace.
Cette activité sur tous les continents confirme la théorie émise par plusieurs
observatoires et groupes de recherches (dont celui de Strasbourg) sur l'actuelle
période de gestation accélérée qui conduit notre planète à une autre époque.
Rouen port de mer
Certes, le globe terrestre a toujours été soumis à de lents flux et reflux, ce qui eut
jadis pour effet d'engloutir l'Atlantide et de perturber le continent sud-américain. Il
semble cependant qu'actuellement la carte du monde se modifie à un rythme
anormal. Est-ce la fin d'une ère géologique ?
En tout cas, ce sera sûrement la fin de certaines nations et en particulier de celles
qui bordent la mer du Nord. Sur un axe approximatif Paris-Berlin-Moscou, les terres
émergées s'enfoncent dans la mer du Nord et se surélèvent au sud. Chaque année,
Biarritz et Cadix se situent plus haut en altitude, respectivement de trois et de cinq
centimètres.
En revanche, chaque année, les Hollandais doivent élever les digues qui les
protègent de la mer et les techniciens des Ponts et Chaussées des Pays-Bas savent
qu'en 2500 la
235
mer du Nord recouvrira les deux cinquièmes du territoire actuel de leur pays.
Un projet est actuellement à l'étude : créer des cités et peut-être même un
continent artificiel sur pilotis durcis par injections d'un produit miracle américain, l'AM
9 (acrylamide et nitrile acrylique synthétique).
La Scandinavie se soulève comme l'Espagne et repousse les eaux de la Baltique.
En France, le péril se fera sentir dans la Seine-Maritime, la Somme et le Pas-de-
Calais où les terres s'abaissent. Rouen sera un vrai port de mer en l'an 2500.
Du nord au sud, au milieu de lAtlantique, la chaîne monta,gneuse qui émerge en
Islande, aux Açores, aux îles SaintPaul, Ascension, Sainte-Hélène, subit une telle
pression qu'elle s'élève de soixante centimètres à un mètre par an. Dans trente mille
ans, elle pourrait réunir lEurope aux USA, à moins que notre péninsule européenne
et le continent nordaméricain, effondrés en contrecoup, n'aient disparu sous les eaux
Les faux messies
Cette effervescence géophysique est pourtant moins symptomatique que le
comportement des hommes.
Selon la tradition, la fin des Temps sera signalée par la venue de faux messies et
des Antéchrist.
Le phénomène messianique est curieux à étudier. Il se produit huit fois sur dix
autour du 30, parallèle nord et appartient par excellence aux Hébreux, aux hindous
et aux musulmans.
Pour l'écrivain Georges Adamski, féru d'occultisme, l'avènement des faux et vrais
prophètes est provoqué par des transmissions de pensées. A certaines époques, les
hommes se transforment en postes émetteurs puissants par
1. Aux Écoutes, 15-12-61.
236
suite de l'intensité particulière de leurs sentiments: peur, désir du bonheur et d'être
rassurés.
Des milliards d'êtres lancent ainsi des messages qui ne demandent qu'à parvenir
quelque part. Des individus réceptifs recueillent les forces conscientes éparses dans
l'air et s'en chargent. Cette soudaine imprégnation de sentiments concentrés les
persuade que le message a été envoyé par la Providence, c'est-à-dire par Dieu.
Certains même pensent à une émission provenant du Cosmos et des hommes de
l'espace.
L'illuminé, le Messie se met alors à vaticiner et, mathématiquement, un
pourcentage de prophéties se réalise, si bien que l'homme acquiert la certitude qu'il
est bien un prodhète inspiré. Un très faible pourcentage de réussite lui suffit: 2 %,
comme pour les radiesthésistes.
Cette explication n'est que relativement valable, car l'étude des cas de
messianisme démontre que 9 messies sur 10 sont au départ des charlatans un peu
mégalomanes qui se donnent purement et gratuitement le don de science infuse.
Toutefois, ils arrivent à s'auto-envoûter et de même que le menteur finit par croire en
ses mensonges, ils entrent dans la peau de leur personnage sans possibilité d'en
sortir. Médicalement, le complexe messianique est lié à un dérèglement glandulaire
et principalement de la pinéale.
Depuis un siècle, la hantise des risques de guerre, des fins de monde, la
connaissance publique et générale des fléaux qui frappent l'humanité et que la
presse, la radio et la télévision portent tout palpitants dans les foyers les plus retirés,
tout cela a fait naître une légion de prophètes, de messies et de faux messies à une
cadence jamais encore enregistrée.
L'agitation des gitans
Des avertissements plus sérieux annoncent indubitablement l'avènement d'une
nouvelle ère qui coïncide avec la nouvelle science instaurée en 1940.
237
Oij'on le veuille ou non, la récente création de l'État d'Israël donne un certain
crédit aux antiques prophéties, mais nous accordons une importance encore plus
considérable au remue-ménage qui trouble le monde jusque-là silencieux des gitans.
Comme une fourmilière soudain bouleversée, les gitans du monde entier vont,
viennent, campent, repartent, dans tous les sens, comme s'ils avaient perdu la notion
du pôle magnétique et des chemins traditionnels.
Pour les spécialistes de la psychologie gitane, le fait est sans précédent et laisse
présager des événements d'une gravité exceptionnelle.
Le rôle historique des gitans est difficile à préciser.
En fait, ils ne savent pas eux-mêmes ce qu'ils représentent, mais des
observateurs avertis peuvent tirer de singulières déductions de leur comportement,
exactement comme les paysans peuvent prédire la pluie quand les feuilles de viorne
se recroquevillent, le paon " appelle Léon ", le chat lisse sa fourrure, les mouches se
mettent à piquer.
L'écrivain Martine Beauvais, qui a vécu longtemps avec les roms et les
manouches, révèle à leur sujet d'étonnantes observations.
Quand une guerre menace, les vrais gitans, les roms - de plus en plus rares -
savent fort bien où ils doivent aller pour se tenir à l'écart du conflit, comme s'ils
obéissaient à des ordres occultes.
Les gitans travaillent le feu et le fer (ils sont presque tous chaudronniers) et les
gitanes font le métier de diseuses de bonne aventure. En somme, les hommes
perpétuent la tradition ancestrale du travail du feu, alors que les femmes, par un
lointain atavisme irrévocable, se consacrent à la divination.
Quand un gitan vient camper en quelque endroit, il ne sait pas quand il partira. Si
on lui pose la question, il répondra invariablement:
- Dieu le sait !
C'est la femme qui suggère le départ. Elle ignore pourquoi; l'homme aussi. Ils
savent seulement qu'ils doivent partir.
238
Actuellement, l'ordre occulte, l'ordre du subconscient vient souvent et de manière
soudaine, impérative. Les gitans ne savent où se fixer, ni quelle direction prendre.
De 1955 à 1961, ils ont accompli des périples insensés, se dirigeant d'abord vers
l'ouest, allant ensuite vers l'Europe orientale, d'oU ils émigrent en grand nombre vers
l'Amérique du Sud.
D'autre part, une scission très nette les désunit.
En France, ils ont un roi, joseph Solès ; en Pologne officiait jean Kwiew, couronné
en 1938 par un collège électoral de 30 sénateurs (il était de race pure et professait le
métier de chaudronnier).
La " Pharaone ", reine des Tribus d'Espagne, campe dans une caverne du Sacro
Monte à Grenade, mais en ce haut lieu la tradition périclite et le Congrès
d'Angleterre, en 1956, a proposé un exode massif en Afrique du Sud où, inconnus en
1928, les gitans ont implanté une véritable colonie. Dans le camp de Jackson Drift,
près de johannesburg, ils ont élu un nouveau roi, Alfred Montés.
Un autre Fils du Vent, Voïevod III, postule aussi le titre de Chef Suprême du
Peuple Tzigane.
Zanko, chef de tribu des Tziganes Chalderash, qui réside habituellement dans la
banlieue lyonnaise, donne un sens décisif à l'anarchie qui règne: il vient de trahir la
loi du silence de son peuple et a confié à des sédentaires' les traditions secrètes et
les coutumes transmises oralement de siècle en siècle. Tout cela est hautement
symptomatique.
Que va-t-il se passer ? Qui menace les gitans ? Quel danger plane sur eux ?
Ils seraient bien incapables de le dire. Instinctivement, ils cherchent un lieu de
répit où l'Ordre ne serait plus donné. Mais, il n'y a pas de lieu de répit.
On pense qu'à l'instar des animaux fuyant le cratère du volcan ou la zone de
fracture de l'écorce terrestre avant le cataclysme ils veulent trouver une zone tabou.
1. Zanko Chef Tribal Chalderash, R. P. Chatard et Bernard, éd. La Colombe,
1961.
239
Voilà pour les vrais Fils du Vent; en revanche, les gitans assimilés, ceux qui
perdent peu à peu le sens du message ancestral, éprouvent le désir de se fixer
définitivement. Le prince lonel Rotaru, qui se prétend chef (très contesté) de la
Communauté mondiale du peuple gitan, est en relation avec des membres du
gouvernement français pour créer un État semblable à l'État d'Israël.
" Les gitans, précise-t-il, forment un peuple méconnu. ils ne sont pas tous
rempailleurs de chaises et nomades chapardeurs. Notre Organisation, qui groupe
neuf millions d'individus, compte de nombreux médecins, des prêtres, des chimistes,
des intellectuels. Ils ont un rôle à jouer dans la société. "
Pendant plusieurs années, la tribu des Bouillon (branche des Bouglione) est
demeurée à Vigneux, comme parquée par une force indépendante de sa volonté.
Les Moreno tendant aussi à s'implanter, dans le midi de la France et en Espagne.
Les Ama a, les Beautour, ont une nette tendance à devenir sédentaires.
Dans toutes ces tribus, les femmes ne font plus le métier de chiromanciennes et
les hommes ne travaillent plus à l'industrie du feu : elles sont danseuses,
marchandes de draps, de tapis, de vannerie ; ils sont forains, acrobates de cirque,
maquignons, boxeurs, musiciens.
Les gitans assimilés, ceux qui, dans 50 ans, habiteront des maisons en pierre et
deviendront ouvriers, fonctionnaires, médecins, ont perdu leur vieil instinct et ne
peuvent donner une indication précise des Temps qui se préparent. Cette indication
perce seulement chez les roms encore indomptés, et dans l'étude de la tradition.
On ne sait pas au juste d'où les gitans sont originaires: d'Égypte " Pays des
Deltas ", de l'Indus, des Bouches-duRhône où se situent aussi des bras fluviaux ?
Selon Martine Beauvais, leur pays d'origine serait les Indes d'où ils auraient été
chassés au xv' siècle pour " une faute monstrueuse, un sacrilège " que les prêtres
hindous ne révélèrent pas.
240
il est certain qu'une malédiction les poursuit: ils errent, ils ont été condamnés à
errer comme Caïn après qu'il eut tué son frère.
Or, il semble que leur malédiction ait trouvé son terme, soit par rémission de la
peine, soit qu'une plus grande faute - peut-être identique - ait effacé celle qu'ils
avaient commise. De très anciennes traditions, rapportées par les gitans euxmêmes,
que l'on retrouve chez Homère et les auteurs antiques, permettent de
soulever le voile du mystère.
jadis, des ancêtres ont atomisé le globe. La Bible et les écrits sacrés ont
conservé la souvenance de la puissance maléfique du Feu et du Fer qui
engendrèrent la terrible explosion.
Durant des millénaires, le Feu devint le symbole de la destruction et le Fer celui
du maléfice. Les praticiens du Feu et du Fer, dans l'Antiquité, furent toujours
considérés comme des êtres impurs et les fondeurs de métaux, de même que les
forgerons, étaient des intouchables condamnés à vivre et à habiter à l'écart des
agglomérations. En Afrique, de nos jours, les fondeurs de fer Haddades doivent
résider aux portes des villages.
Adam, dérobant le fruit de l'Arbre de la Science, détermina la fatalité du péché
mortel, et fut condamné à errer sur la Terre.
Responsables de l'atomisation, des hommes blancs survécurent malgré
l'irradiation, mais ils payèrent dans leur engendrement, et jamais leur peau ne
redevint claire.
Les autres rescapés les maudirent et les tinrent à l'écart, ne supportant pas, en
souvenir de la faute originelle, qu'ils vinssent habiter dans leur cité.
Les hindous chassèrent ces intouchables de leur pays et Jacques Weiss' écrit à
leur sujet: Parmi les tribus errantes issues des expulsés de lagartha, figurent les
Bohémiens (du radical Bohami signifient: retire-toi de moi) .
Ainsi fut stigmatisé le peuple gitan, les " Fils du Vent " condamnés à ne se fixer
jamais et à errerjusqu'à la Fin des
1. La Synarchie, Mission de l'Inde, p. 314.
241
Temps. Homère les appelle les " Fils de Vulcain ", d'autres chroniqueurs - Fils du
Soleil et du Fer ". Leurs instincts, préservés par les mariages consanguins,
accréditèrent leur origine satanique. Les gitans ont une alliance avec les serpents
(au Cirque Bouglione il y a presque toujours un numéro de serpents) qui rappelle
peut-être l'antique collusion d'Eve, d'Adam et de Satan.
Ils abhorrent les chats, et les braves concierges de la rue de Crussol à Paris
(voisine d'un grand cirque gitan) savent que pour conserver leurs matous, elles ne
doivent pas les laisser vagabonder dans les rues.
Ils ont le culte du feu, et les véritables gitans, durant des siècles, furent
chaudronniers ou forgerons, avec un talent inégalable. Ils connaissaient des "
secrets du feu et du fer " inconnus et supérieurs aux meilleurs tours de main des
ferronniers d'art gadchés (gadché : qui n'est pas gitan).
Les femmes sont douées d'un sixième sens: la divination. Elles auront la
prescience du Grand Cataclysme Second et leur comportement avertira les hommes.
Leur 1 mission est de "prendre le vent", de sentir les signes avantcoureurs
et d'être les - pigeons témoins " de la Conjuration.
Ce sera leur rachat.
Une vieille gitane et aussi Alexandre Bouglione qui accepte que l'on fasse état de
sa déclaration ont confîé à Martine Beauvais:
- Nous suivons le Soleil et marchons d'abord vers l'ouest.
On ne peut manquer de remarquer que cette marche vers l'ouest était
précisément celle des ancêtres préhistoriques, du patriarche hébreu Lehi, des
mormons et des Témoins du Dernierjour.
Le père Porthos Melbach
Des gitans plus conscients, et pourtant évasifs, ont manifesté une inquiétude : R
se prépare des choses mauvaises.
242
La fin du Monde ? Un déluge ? Le comportement des gitans et leur état d'esprit
feraient plutôt penser à un trembleinent de terre et " ce serait l'Est qui serait englouti
".
Porthos Melbach, prêtre catholique, mais gitan (le seul
qui ait été ordonné), a déclaré le dimanche 6 août 19 61
La fin des Temps annoncée par lécriture est venue.
Il ,y a eu septgrands tremblements de terre au xviil siècle
- huit au xviie - beaucoup plus déjà au xx, siècle...
C'est le pourtour de la Méditerranée qui sera touché.. le
Christ viendra juger les Nations.
Le tremblement de terre qui, le 1" septembre 1962, fit plus de 20 000 victimes en
Iran semblait donner un carac-tère prophétique à cette déclaration.
Il est certain, d'autre part, que les cataclysmes terrestres qui, selon la tradition,
annonceront la fin du monde sont plus sensibles au xxe siècle que par le passé.
Qu'on en juge
1902 - 30 000 morts lors de l'éruption du mont Pelé.
1908 - 76 500 morts en Sicile.
1915 - 29 000 morts en Italie centrale.
1920 - 180 000 morts dans le Kansou en Chine.
1923 - 143 000 morts à Tolçyo et Yokohama.
1935 - 60 000 morts à Quetta aux Indes.
1939 1 23 000 morts à Erzingan en Turquie.
1939 30 000 morts au Chili.
1962 - 21 000 morts en Iran.
1963 - 1 070 morts en Yougoslavie.
Cela sans compter des tremblements de terre mineurs
qui firent pourtant de nombreuses victimes à Agadir, en
Turquie, en Italie, etc.
Autour du 35' parallèle nord, sur l'axe de cassure terrestre Agadir-Tokyo, se joue
peut-être le sort de notre Terre.
1. RTF - France 11, interview de Porthos Melbach par Roger Lanzac.
1 2
Les temps sacrilèges
" Il n'est rien de caché qui ne sera révélé, rien de secret qui ne sera connu "
Les grottes préhistoriques de Lascaux, de Lussac, les grottes à documents de
Quoum'Rân, les champs de Glozel, le désert de Tiahuanaco, la vallée du Liban, la
taïga livrent peu à peu leurs mystères; la Lune n'est plus une énigme; les gitans
transgressent les consignes de silence ; la Maçonnerie ouvre les portes du Temple ;
et du Vatican, ultime refuge de l'Occident, transpirent même d'inviolables secrets.
Dieu lui-même se laisse arracher le secret de la foudre, qui n'est peut-être que
celui de l'atome.
Les Temps sont graves et sacrilèges.
jean XXIII, qui fut sans doute le dernier pontife à grand pouvoir spirituel, détenait
le patrimoine de la chrétienté et dix mille ans d'archives inconnues, dont la
publication, en d'autres temps, eût été dangereuse. Mais de nos jours, il n'y a plus
de secret, et le patrimoine peut revenir à la collectivité.
Comme on l'imagine, cette divulgation amènera une véritable révolution,
particulièrement en préhistoire, en histoire, en physique et en biologie.
1. Matthieu, X, 26: Marc, IV, 22; Luc, Viii,
17 et XII, 2.
244
Naundorff et le pape
Est-ce un essai que jean XXIII a voulu tenter auprès du public, en donnant en
1961 quelques lueurs de façon officieuse, mais néanmoins pertinente, sur l'irritant
mystère de Naundorff ?
Charles-Guillaume Naundorff était-il Louis XVII, l'Enfant évadé du Temple ou un
imposteur ? Le prince RenéLouis-Charles de Bourbon, fils reconnu du prince
LouisEdmond, descendant de Naundorff, qui vit actuellement à Paris, pourrait-il
revendiquer la couronne de France ? Peut-être, si l'on se réfère à une déclaration
faite en 1962, devant plusieurs témoins, l'ingénieur Edgar Nazare, le journaliste
Philippe Bernert et nous-même.
Le nonce apostolique en France, Mgr Roncalli, était en relation d'amitié avec
René-Louis-Charles de Bourbon qui, pour fixer un point d'histoire, lui demanda un
jour:
" Excellence, puisque vous avez accès à la bibliothèque Vaticane, voudriez-vous
jeter un coup d'oeil au Mémoire de la duchesse d'Angoulême, ce qui me fixerait sur
ma véritable identité "
Des mois passèrent. Le prince de Bourbon se ravisa et annula sa requête. Puis il
y eut une deuxième rencontre.
Entre-temps, le nonce était allé au Vatican, ou peut-être savait-il déjà à quoi s'en
tenir, toujours est-il qu'il fit cette réponse :
" Votre Altesse est très intelligente. Veuillez vous asseoir en face de moi,
Altesse... "
Jamais Mgr Roncalli n'avait donné le titre d'Altesse au
prince de Bourbon.
En août 1958, le prince de Bourbon tomba malade; il maigrit de 30 kg. Et
soudain, l'envie - une envie irrésistible - le conduisit à Rome où il sollicita une
entrevue du
1. Si dans ce Mémoire, la duchesse d'Angoulême déclarait que Naundorff était
bien son frère, R.-L.-C. de Bourbon devenait de ce fait prétendant légitime et le
comte de Paris ne pouvait plus prétendre à la couronne de France.
245
Pape, ex-Mgr Roncalli. Il était tellement mal en point, qu'un jour il tomba inanimé
dans une église.
Deux jours passèrent: pas de réponse. Il fit une nouvelle demande.
On lui recommanda alors de faire passer sa demande par l'ambassade de
France. Le prince alla trouver l'ambassadeur, M. de Margery, qui le remit aux bons
soins du pre- 1 mier secrétaire d'ambassade.
La demande était formulée au nom du " Prince RenéLouis-Charles de Bourbon ".
La réponse parvint le lendemain après-midi : Sa Sainteté accordait une entrevue
particulière à " SAR le Prince René-Louis-Charles de Bourbon " (Son Altesse
Royale).
Le Pape reçut alors SAR avec beaucoup d'amitié. En l'obligeant à faire passer sa
demande par l'ambassade, Sa Sainteté voulait peut-être donner au gouvernement
français une réponse officieuse.
Quand il eut son entrevue avec le Pape, le prince se garda bien de remettre son
carton d'invitation aux appariteurs. Il le conserva soigneusement et en fit faire deux
photocopies qui sont actuellement, dit-il, l'une au dossier Louis XVII à la Bibliothèque
Nationale, l'autre au Musée de Versailles. Personnellement, nous avons vu le carton
et nous nous portons garant de son existence.
Des billets pour l'arche
Mais à quoi peuvent servir ces secrets trahis ou cachés si l'humanité doit périr
dans une catastrophe prochaine ?
La jeunesse alimente en France 55 % des procès criminels. Il est vrai que
l'humanité adulte entretient la psychose du désespoir jusqu'aux bornes extrêmes de
l'inconscience.
Un journal de Paris, à la date du 28 mai 1961, a publié un " Communiqué "
annonçant que la rue Vavin sera celèbre dans le monde entier, car elle abritera, au
numéro 28, le Night-Club le plus smart de Paris (donc vraisemblablement
246
du monde) [sic]. La Dolce Vita... Le Tout-Parisjeune connaîtra cette ambiance de
légende (adaptée à lère atomique) que les moins jeunes retrouveront le coeur
battant et avec beaucoup dejoie.
Ambiance de légende adaptée à l'ère atomique
Il serait peut-être vain de parler ici des blousons noirs, des magnats du pétrole
dépensant en une nuit, au baccara, le budget d'un département d'État, des gangsters
et des trafiquants de drogue multimilliardaires, du boxeur encaissant 800 millions
pour un combat de deux minutes. Le dérèglement de nos temps " atomiques " est,
avec plus de clarté, mis en évidence par d'extraordinaires abus de confiance.
En janvier 1961, on arrêta un escroc autrichien qui délivrait des sauf-conduits
valables dans le proche avenir, quand les " commandos de Vénus " viendraient
instaurer sur Terre une " République Mondiale " génératrice de paix universelle !
L'affaire avait été montée par un Viennois de 48 ans. Karl Mekis, ancien SS des
compagnies spéciales d'Eichmann, qui se faisait passer pour le fils adoptif de la
duchesse italienne Elena Cafarelli " sa mère planétaire ". Il avait choisi l'Autriche
comme " tête de pont du débarquement vénusien ".
Mekis, qui recevait des messages par télépathie, avait trouvé un certain nombre
de dupes et affirmait que des soucoupes volantes ne devaient pas tarder à atterrir
pour lui servir d'unités de choc.
Il s'était nommé " commissaire à la sécurité " et délivrait ces sauf-conduits à des
prix prohibitifs. Il avait en outre nommé un président du conseil ainsi que plusieurs
hauts fonctionnaires du futur gouvernement mondial.
Le 24 octobre 1958, éclata à Waldshut, une petite ville proche de la frontière
suisse, près du lac de Constance, une étrange affaire où se trouvaient mêlés un
représentant de machines à laver, le père Stocker, un capucin excommunié, et soeur
Stella, une nonne.
247
Le trio était accusé d'avoir vendu des places pour une... Arche de Noé !
Après avoir prêché la fin du monde pour 1958, ils assurèrent qu'un petit nombre
de privilégiés seraient sauvés si l'on construisait une nouvelle arche. Il se trouva une
centaine de personnes pour adhérer à cette bizarre société de sauvetage et pour
verser des sommes d'argent qui dépassèrent 10 millions de francs.
Au jour j du Déluge, les sociétaires auraient le droit de se réfugier à bord, avec
quelques bagages et même leurs animaux familiers.
Un médecin versa près d'un million et demi de francs, car, disait-il, - la fin du
monde lui paraissait l'aboutissement rationnel de la folie des hommes ". Il ne se
trompait guère.
Pourtant, la fin du monde n'ayant pas eu lieu, ni à la date annoncée ni dans les
mois qui suivirent, un des adeptes, un instituteur, fut pris de doutes. Il convainquit
soeur Stella de revenir à son couvent et de faire pénitence. Quant à lui, il regagna
son école, mais en faisant un crochet par le Commissariat de police où il conta
l'affaire et dénonça le père Stocker et ses complices.
En Hollande, il y a quelques années, un autre aigrefin vendait la tour Eiffel en
pièces détachées !
Bien entendu, les Américains ont fait mieux, allant jusqu'à dresser la liste des
meilleurs cambriolages de l'année 1959, et faisant d'autre part remarquer qu'ils
avaient eu lieu aux USA.
Le premier prix revint à un phénomène qui réussit à dérober un pont de 20 tonnes
à Godding (Iowa). Il le fit même disparaître au cours d'une nuit.
Un autre voleur avait emporté chez lui tout le mur de briques qui se trouvait
devant une demeure de Del Mar (Californie). Un troisième, enfin, déroba un poteau
de téléphone à Palm City.
Furent encore cités: le voleur qui arracha une bague de diamants de 3 000 dollars
à une automobiliste qui sortit la main de sa voiture pour indiquer qu'elle voulait
tourner à
248
gauche. D'autres, qui volèrent 10 tonnes de charbon en passant par un tunnel
creusé sous une clôture, ou encore une locomotive, son tender et huit wagons !
On aurait tort de considérer le Français comme inférieur dans ce domaine: à
Bayeux on a subtilisé, en 1960, un rouleau de 10 tonnes, une grue de 20 tonnes et
un cylindre à vapeur de 40 tonnes !
A Lille, le 6 février 1962, on déroba à deux tripiers un kilomètre et demi de boudin
Les musées secrets
Toutefois, c'est le vol des oeuvres d'art cataloguées, des chefs-d'oeuvre de
peinture qui donne le vrai climat de notre temps.
Il faut être sûr de la fin du monde pour dérober une toile de maître, valant 2
millions ou davantage, alors qu'il n'existe sur le globe aucun marchand de tableaux,
aucune galerie qui accepterait de l'acheter 200 francs. Les grandes oeuvres d'art
sont en effet répertoriées, classées, connues, de Vladivostok à Johannesburg,
d'Anchorage à Sydney, et il ne semble pas possible de les vendre impunément.
On ne voit pas bien, par exemple, qui oserait acheter La Joconde, la Vénus de
Milo ou Le Cheval blanc de Gauguin. Pourtant, il existe des amateurs de chefsd'oeuvre
volés.
En 1960, des toiles de maîtres, dont un Goya, d'une valeur de 160 000 dollars,
sont volées à la National Gallery de New York.
On croit à l'acte isolé d'un amateur d'art, comme ce fut le cas pour La Joconde en
1911 et pour LIndifférent en 1939, mais soudain la liste des vols s'allonge: la célèbre
collection de la Colombe d'Or dans le midi de la France; 26 toiles dont deux Corot et
un Cavaletto à Côme en 1961 un Rembrandt, un Vàn Dyck, un Titien à Palerme chez
le baron Gabriele Ortolani de Bordorano; le portrait du duc de Wellington à Londres,
la même année; deux Breughel Uean) et un David Teniers chez le prince de Ligne à
Paris,
249
le 1" janvier 1962 ; des bijoux étrusques, d'une valeur d'un demi-milliard de lires au
Musée Grossetto de Rome, le 23 février 1962; 27 toiles de maîtres - Chagall,
Picasso, Toulouse-Lautrec, Renoir - le 14 février 1962, entre New York et Santa Fe
du Mexique.
Le principal voleur des toiles - théoriquement invendables - est, d'après Scotland
Yard, l'Américain Edward Henry Ashdowin, recherché par toutes les polices du
monde. Les acheteurs eux aussi sont connus, du moins certains, mais ils sont
politiquement et judiciairement intouchables.
On sait toutefois que, persuadés de l'imminence d'un cataclysme terrestre au
cours duquel sombrerait l'humanité, ils ont constitué des musées secrets dont ils sont
les seuls à jouir. Ils ne restitueront rien, ils ne légueront rien, ils seront anéantis près
de leurs trésors.
Si la fin du monde tarde à se produire, ils détruiront eux-mêmes les toiles pour
éviter toute espèce de scandale.
Ces receleurs ne sont pas de vulgaires malfaiteurs, mais des amateurs
passionnés qui n'ont pas reculé devant le vol. Plusieurs résident dans les pays
pétrolifères du MoyenOrient, d'autres aux USA.
Le journal La Presse', habituellement bien informé, a révélé au sujet des Musées
Secrets:
On tient pour certain qu'il existe aux USA un certain nombre de galeries privées,
où se trouvent aujourd'hui la plupart des toiles enlevées dans les musées européens
au cours de la guerre.
Un écrivain particulièrement averti de ce problème, le commissaire-priseur
Georges Rheims, a décrit, dans un ouvrage étrange et fascinant', un musée secret
souterrain situé quelque part en Californie américaine. Ce musée existe réellement;
il n'est pas le seul dans son genre. D'autres se cachent en des palais inaccessibles,
autour du golfe Persique.
1. Du 18-12-61
2. La Main, éd. julliard.
250
Georges Rheims n'a (peut-être) pas visité le musée de son livre, mais on peut
tenir pour assuré que la description n'est pas inventée de toutes pièces.
La cage de ce monte-charge, nouée dans un lit de béton, pouvait être fermée en
cas d'incendie ou de séisme à l'aide de plaques d'acier mobiles qui se verrouillaient
automatiquement, permettant de l'isoler du reste du monde. J. B. avait fait construire
et aménager ce réduit en 1948, dès les premiers bruits d'une guerre atomique
possible. Les difficultés matérielles avaient été considérables, J. B. tenant
absolument à préserver l'aspect extérieur du château médiéval. Pour qu'il ne soit
pas ébranlé, il fut nécessaire d'asseoir la bâtisse sur une immense dalle de ciment; la
présence des douves et l'apparition de poches d'eau compliquèrent le problème à un
point inimaginable.
La première cave, à 12 mètres de profondeur, comportait une série de pièces
installées pour accueillir une centaine de personnes, mais c'est dans le deuxième
abri, à 23 mètres de la surface, que se trouvaient entassés les objets les plus
précieux.
Ce refuge souterrain se composait de chambres particulières, de deux dortoirs,
d'une cuisine, d'une cabine de réception et d'émission de radio et de te7évision, d'un
bloc chirurgical, d'un atelier, d'un hangar à provisions et d'une suite de salles,
climatisées spécialement pour recevoir les oeuvres d'art.
Lorsque les travaux furent achevés, chaque membre du personnel reçut une note
explicative, indiquant de quelle façon, en cas d'alerte, il devait se rendre de New
York au château. ............ 1...........................................
Mais c'est a son ensemble de coupes et de bijoux en cristal de roche et en pierres
précieuses quej B. attachait le plus vif intérêt. Dans ce domaine, sa collection était
aussi importante que celles du Louvre et des Offices. Il avait commencé à la
constituer dès 1935, achetant par l'intermédiaire d'antiquaires allemands et suisses
tout ce qu'ily avait de disponible sur le marché.
Ce trésor, fruit de pillages et de laguerre, était particulièrement cher à J. B. Il
devait à la diligence de ses fournisseurs de se trouver non seulement en possession
d'objets dérobés aux
251
plus grands collectionneurs européens, mais de détenir aussi une trentaine de chefsd'oeuvre
qui avaient disparu des musées allemands, italiens ou russes pendant
l'occupation. R possédait ainsi deux Vélasquez, quatre Rembrandt, deux Frans
Hals, six Goya, répertoriés de façon si précise qu'il était impossible de les montrer
sous peine de s'exposer aux pires ennuis. Alors que la plupart de ces toiles
sommeillaient roulées dans des enveloppes isolantes et qu'il n'avait pas vu plus
d'unefois certaines d'entre elles, pas un instant l'idée de les rendre ne l'avait effleuré.
Mais il était hanté par ce qui se passerait après sa mort. Dans aucun document, à
aucun de ses conseillers les plus intimes, il n'avait fait état des objets maudits qu'il
venait enfin de rassembler à Santa Paola.
Dans les temps que nous vivons, des êtres par ailleurs relativement honnêtes
sont donc receleurs sans remords et sans risques - comme d'autres pensent à
irradier l'humanité et à ensemencer l'atmosphère de pollens de mort. Le crime n'est
puni que dans la mesure où il n'a pas un caractère d'exception.
Tuer un homme vaut la peine de mort.
Tuer dix hommes conduit à l'institut psychiatrique.
Tuer dix millions d'hommes dépasse les limites communes et n'est plus justiciable
de peine.
Ce n'est pas dix millions, mais vingt-cinq millions d'hommes, de femmes et
d'enfants que tua le docteur espagnol L. en 1917-1918-1919.
La grippe espagnole
La grippe espagnole, de sinistre mémoire, anéantit en deux ans cinq fois plus de
vies humaines que la Grande Guerre mondiale.
On a dit: c'était la peste, le choléra.
Eh bien, voici la vérité jusque-là tenue secrète, sur cette mystérieuse épidémie.
En 1917, un Espagnol, le docteur L.... découvre au Pérou la formule El Sapo (le
crapaud) appartenant à la célèbre
252
pharmacopée inca - encore inconnue - dont les six médicaments de base composent
la " Formule Cascarilla " qui passait pour guérir toutes les maladies'.
La formule El Sapo est extrêmement dangereuse, car elle provoque des
mutations par l'effet d'un agent catalyseur, les diastases du sang de crapaud.
Bien que prévenu de ce danger, le docteur L.... sitôt rentré en Espagne, se retire
dans le laboratoire de son hacienda andalouse, dans la province de Màlaga, et
commence à entretenir des bouillons de culture qu'il inocule à un cochon.
Au cours des expériences, une culture se mute en donnant une souche virulente
qui tue l'animal.
Si le Dr L... avait incinéré le cadavre, il est probable que des millions de vies
humaines auraient été épargnées. Criminellement, le biologiste voulut en savoir
davantage; il autopsia le cochon et continua ses études, sans s'apercevoir que sa
femme et son fils étaient tombés malades et présentaient les symptômes du mal qu'il
analysait.
Mme L... et son fils moururent, premières victimes du fléau que l'on devait
baptiser grippe espagnole. Bientôt la souche virulente contamina tout le village, puis
la province de Màlaga, puis l'Andalousie, puis l'Espagne entière.
En 1918, la maladie microbienne, qui présentait certaines analogies avec le
choléra et la peste, étendait ses ravages sur l'Europe et sur toute la Terre. 11 y eut 3
millions de morts en Europe occidentale, 15 millions en ExtrêmeOrient, 25 millions en
tout.
Voilà comment naquit le terrible fléau qui ramena en plein xx' siècle les obscures
terreurs de nos ancêtres, quand sévissait la peste.
Le Dr L... ne fut pas atteint dans sa chair; il ne fut puni que dans son coeur, dans
sa descendance et ne fut même pas inculpé.
1. A noter que le plus précieux de tous les médicaments connus : la quinine,
originaire du Pérou, était un des principaux composants de la - Formule
Cascarilla..
253
Pour ceux qui préparent le programme de la nouvelle ère, ère du Verseau, disent
les occultistes, ère du Condor, assurent les américanistes, nos temps sont ceux des
apprentis sorciers.
Le secret le plus dangereux
Dans ses cahiers d'initiation à la Magie Inca, M. Garcia Beltran dénonce l'absence
de spiritualité de notre civilisation et les dangers de la science moderne 1.
Le problème qu'il évoque, le péril qu'il révèle, sont de nature à troubler notre
quiétude et prouvent qu'en marge des puissants laboratoires et des cités atomiques
où s'élaborent les bombes H ou N peuvent exister d'humbles officines où n'importe
qui peut fabriquer une arme susceptible d'anéantir le genre humain.
Cette arme - nous l'appellerons la Bombe " My " - ne coûterait pas des milliards
de dollars ni de roubles, ne nécessiterait aucun calcul, aucune érudition: une brute
illettrée, sans un sou en poche, pourrait la réaliser en quelques semaines.
Pas de rampes de lancement non plus, ni de fusées, ni de B 24 intercontinentaux:
un simple geste, celui qui renverse une éprouvette, et le monde est détruit.
Un seul danger pour l'apprenti sorcier: la mort.
Une seule parade: les scrupules de conscience.
Voici la dangereuse relation du biologiste inca.
L'élevage microbien est plus facile que celui des lapins car il est à la portée de
tous.
Le professeur français H..., agrégé de la Faculté de Médecine de Paris et détaché
au " Centre de Collections de types microbiens,> de Lausanne (Suisse), expédia, le
9 janCM3 vier 1952, un très petitflacon, contenant 1 de sang, dans lequel
gravitait une culture microbienne issue d'une souche sud-américaine.
1. Magie Inca, G. Beltran. Édité en Amérique du Sud.
254
Le destinataire était le professeur D..., membre de lacadémie de Médecine et
bactériologiste éminent.
La suite est bien connue. Le Dr D... veut détruire " scientiftquement " les lapins
qui infestent sa propriété de Maillebois (Eure-et-Loir). fl répand autour des terriers la
culture microbienne envoyée par H.. Comme vous l'avez deviné, il s'agit du virus de
la " My ", ou myxomatose, ou fléau des lapins, qui se propagea dans toute la France
puis ensuite dans les autres nations dEurope.
Les frontières révélaient alors leur caractère illusoire, car elles n'arrêtaient pas
l'épidémie et nul antidote n'existe (,(jkltre le mal.
La myxomatose est unjoli virus filtrant, isolé en 1898 par le biologiste Sanarelli, de
grande taille, puisque grâce aux colorants on peut le voir au microscope ordinaire,
l'étudier facilement et même en faire l'élevage.
Pour tout apprenti sorcier de nos temps amoraux il n:y a pas à acheter cesjolies
bestioles-virus. Ramassez à la campagne un lapin mort de myxomatose; arrachez le
coeur et le foie; pilez au mortier; filtrez pour enlever les résidus de chair. Le liquide
brun-rouge qui restera ne sera pas exempt de pensionnaires.
Renouvelez souvent la provision alimentaire en sang de lapin et vous aurezfait
alors un beau bouillon de culture.
Si unjour, par temps très doux, vous répandez cette culture dans les champs,
vous commettrez un acte d'" honneur civilisé " (sic).
Vous pouvez faire mieux, en donnant de temps en temps à notre bouillon de
culture du sang de crapaud qui provoquera une mutation.
Si, après la mutation, vous donnez peu à peu du sang humain (même le vôtre),
quelques virus, pour ne pas périr, l'accepteront et deviendront virus humains.
Alors, si vous restez vivant, vous verrez que quelques gouttes répandues dans un
endroit public suffisent à renouveler le " coup >, de la myxomatose des lapins, mais
appliqué aux humains, au point que les fabricants de bombes A, H ou X, serontjaloux
de vous !
255
Vous pourriez penser: c'est un crime qui mérite un châtiment ? Vous vous
trompez ! Pendant que l'épidémie de myxomatose ravageait la France, M. J. C.,
ambassadeur, remettait les insignes de grand officier de la Légion d'honneur au
professeur qui avait expédié la culture. Quant à D... son avancement ne fut pas
retardé pour si peu.
Voilà la bombe "My", accommodée par la science moderne, mais issue de la
formule El Sapo de la pharmacopée inca. Fasse le Ciel que les humbles fous de la
Terre conservent la parcelle de lucidité et de sens moral qui nous protège encore.
A tout prendre, la myxomatose El Sapo, une des plus monstrueuses, des plus
repoussantes maladies que l'on puisse imaginer (qui a vu un lapin atteint de ce mal
ne l'oubliera jamais), anéantirait l'humanité à 99 % mais les vingt-cinq millions de
survivants pourraient repeupler la Terre.
Les bombes nucléaires, particulièrement les bombes expérimentales, ne tuent
personne dans l'immédiat, mais tuent certainement à terme. Elles tuent par
anéantissement progressif, à quelques exceptions près, qui seront mutées, donc
impropres à reproduire des hommes semblables à nous.
La myxomatose humaine, solution du désespoir et de la démence, serait donc un
moindre mal et peut-être même l'arme de salut des humanités futures. Un esprit
ébranlé pourrait fort bien tenir ce dangereux raisonnement.
Or, il est bien évident que les responsables historiques de l'irradiation du globe,
avides de jouer un rôle capital coûte que coûte, n'ont plus la liberté d'esprit
nécessaire pour réaliser clairement la situation. Ils ont trop manoeuvré avec les
bombes atomiques pour y voir désormais autre chose que des arguments politiques.
Ils ne peuvent plus entendre l'appel des biologistes, le cri d'alarme lancé par Jean
Rostand. Mais il est possible que le corps ravagé, boursouflé, d'un lapin mort de
myxomatose les ramène aux frontières de la réalité.
256
fl est indispensable, non pas d'alerter seulement l'opinion publique, mais l'opinion
des meneurs de jeu dont on imagine le désarroi s'ils apprennent que toute leur
montagne de missiles, de fusées, de rampes, d'astronefs, de satellites artificiels...
que tout cela peut être anéanti, effacé même de la mémoire des survivants - s'il y en
a - parce qu'un petit garde-chasse analphabète s'est amusé à renverser un bocal de
bouillons de culture dans sa maisonnette forestière.
Dangereux, le secret El Sapo ? Oui, mais réconfortant dans une certaine mesure !
Un homme, un seul - vous, lui, ou un autre -, peut inverser toutes les situations,
détruire ou sauver le monde...
Et ce garde-chasse, c'est lui, l'Antéchrist, ou lui, l'Ange Exterminateur. On ne sait
pas !
Pour le moment, il n'est qu'un petit garde-chasse illettré avec un lapin mort dans
son carnier.
Mais il va écouter la radio - peut-être a-t-il la télévision - et il entendra, il verra les
Géants Conducteurs prononcer des incantations de magie noire: "je n'hésiterai pas à
ordonner la reprise des essais nucléaires atmosphériques... nous faisons les
préparatifs appropriés... "
- Mais ils sont fous ! dira le petit garde-chasse (car il est illettré mais il a du bon
sens). Ils assassinent nos enfants, nos arrière-petits-enfants...
Et qui sait si, envoûté par l'incantation maléfique, le garde-chasse n'ira pas
chercher sa carnassière... ?
Oui, qui le sait ?
Eh bien, il faut que les meneurs du monde reprennent conscience, il faut qu'ils
aient peur, qu'ils redescendent de leur piédestal, rentrent dans le rang des hommes
solitaires et menacés.
Reste à circonvenir la peur bourgeoise (une montagne encore).
" Vous êtes effrayant avec vos histoires d'irradiation, de garde-chasse. Déjà, M.
jean Rostand a failli nous empêcher
257
de dormir... Nous avons dû prendre un suponéryl... et vous continuez le jeu... !
L'honnête citoyen, monsieur, a besoin de tout son sangfroid pour doser
convenablement son eau et son scotch, accommoder son régime avec son homard à
l'armoricaine, penser à ses pilules contre le cholestérol, à son sel diététique et à sa
bonne tisane pour le foie...
Et ses mots croisés le soir avant de dormir ? Et le feuilleton de sa télévision.. et sa
moyenne sur la route dans son auto ? Et son bridge ? Et son bon fauteuil moelleux
où il repose sa dignité physique, son intellectualité modérée et ses fesses
cellulitiques ?
Oui, monsieur, vous êtes effrayant avec votre irradiation et votre garde-chasse...
Allez au Diable, monsieur, moi, ce que je veux par-dessus tout, c'est Ma tranquillité "
Pour rassurer l'honnête citoyen, peut-être est-il bien venu de dire qu'en dépit de
l'arsenal de poisons mortels - arsenic, arséniates, pyralumnol, etc. - dont se servent
les cultivateurs du monde entier il est rare que des crimes soient perpétrés contre les
collectivités.
11 arrive périodiquement que des épidémies, relativement bénignes, qualifiées
grippes infectieuses, grippe asiatique, grippe sicilienne, sévissent dans les grandes
métropoles : Paris, Londres, New York. On a de bonnes raisons de croire que
certaines de ces épidémies sont provoquées, non pour détruire une partie de
l'humanité, mais à titre expérimental. Précisément, l'expérience prouve qu'un
pourcentage très important des populations échappe à la contagion, comme si des
forces providentielles s'opposaient au génocide total. Il semble impossible de
contaminer ou de détruire complètement la race humaine.
Ce fut la conclusion d'une conférence d'experts qui se tint à Pugwash en août
1960: " Théoriquement, une tonne de toxines botuliques (un des plus puissants
contaminateurs à bacilles) pourrait exterminer les deux milliards et demi d'êtres
humains. Pratiquement, la mortalité ne dépasserait pas 30 %. "
258
Il en serait de même avec un virus grippal, avec la brucellose, le choléra, la
tularémie, le typhus.
La nature a horreur de la disparition des espèces.
Lucifer à l'honneur
Un fait curieux, cependant, qui semble anachronique, est à noter : la prolifération
des sectes lucifériennes.
A Paris, dans le quartier de Saintjulien-le-Pauvre, des cartomanciennes et des
spirites arrivent à persuader des clients de conclure un pacte avec Lucifer. Et cela
en plein xxe siècle.
L'actualité mondiale n'est pas chiche non plus de faits de cet ordre.
Le 20 août 1962, un " homme-crocodile " africain nommé Ellard a tué, pour la
somme convenue de 63 francs, une jeune fille soupçonnée d'être une sorcière.
L'instigateur du crime, qui s'appelait Odrick, n'ayant versé que 7 francs, Ellard
l'assigna à comparaître devant le tribunal local composé de chefs de tribus qui
reconnurent le bien-fondé de la plainte et condamnèrent Odrick à verser les 56
francs complémentaires. (France-Soir, 30 août.)
Lors du tremblement de terre et des inondations du Chili, en 1960, une jeune fille
fut sacrifiée pour apaiser la colère des dieux. Toute la presse se fit l'écho de
l'événement.
- Ce qui est certain, nous a dit un Sud-Américain attaché d'Ambassade, c'est
qu'on ne pouvait arrêter le cataclysme. Quand la jeune fille a été tuée, il s'est arrêté
de luimême
C'est un attaché d'Ambassade qui a fait cette réflexion.
En juillet 1962, en France cette fois, la petite Line B.... 6 ans, fille d'une institutrice
affiliée à la secte " Spiritualité Vivante ", était gravement malade, atteinte de
mastoïdite. Elle fut transportée une première fois à l'hôpital de Besançon d'où sa
mère l'enleva. La malade fut ramenée par des gendarmes et opérée in extremis.
259
La mère, selon les principes de sa secte, ne voulait pas que sa fille fût soignée
aux antibiotiques " qui tuent les microbes, créatures de Dieu ".
Août 1962 : Frédéric j.... 2 ans, est mort ébouillanté, parce que ses parents
n'avaient pas appelé le médecin.
- je crois aux guérisseurs, s'entête à répéter son père. - je n'ai confiance que dans
les végétariens, dit sa mère.
Le bébé ne fut soigné que par un emplâtre d'argile.
Les parents sont affiliés à la secte " Vivre en harmonie " de l'illuministe Raymond
Dextreix.
Presque chaque jour, des épouses trompées ou des amantes vindicatives vont
demander à des sorciers de " nouer les aiguillettes " du mari ou de l'amant infidèle.
D'autres naïfs demandent la mort d'un ennemi. D'autres encore, des " retours
d'affection ".
La crédulité de ces individus est telle qu'ils acceptent d'entrer dans des sectes en
sachant qu'un culte sera voué à Lucifer. Un contrat est signé en bonne et due forme
kabbalistique avec Lucifer et souvent même avec Satan: parafe de sang et
incantation. En échange, le damné compte sur des réussites en amour, des gains
au jeu et à la Loterie Nationale, une découverte de trésor...
Dans les sectes sataniques (rue Popincourt - île SaintLouis - quartier d'Auteuil), le
culte est pratiqué selon le rite avec l'accompagnement traditionnel de fornications.
Le vieux diable du Moyen Age, que l'on croyait défunt, revient danser sa
sarabande. Le 21 juin 1962, alors qu'aux États-Unis les Américains lançaient une
fusée Antar et que les Français préparaient l'inauguration, en Bretagne, de la
première station européenne de mondovision, des sorciers, debout sur la pierre de
commandement du Cercle Magique de Meudon - à 5 km de Paris - lançaient des
maléfices en invoquant Satan et les démons infernaux.
C'était le solstice d'été, propice à la Magie Noire.
1 3
Le secret falsifié
L'art luciférien des spirites et celui, satanique, des sorciers nous viennent des
temps lointains où les secrets les plus importants furent trahis par des initiés
inférieurs.
incompréhensibles, ces secrets recèlent encore dans leur expression la plus
inepte une parcelle des vérités transcendantes qui avaient trait à la magie.
Faire apparaître l'image de l'aimée dans un miroir magique, faire entendre une
voix d'outre-tombe, effectuer une matérialisation : n'était-ce pas préfigurer, au Moyen
Age, les réussites de la science moderne, le cinéma, la radio, les créations
corpusculaires des cyclotrons ?
Rien cependant ne semble relier ces différents miracles dans leur processus
technique: d'un côté, des forces psychiques toujours inconnues; de l'autre une
opération rigoureusement scientifique et explicable.
Les savants n'ont mis aucune bonne volonté à étudier la magie. Mais il faut
reconnaître que les magiciens ont forcé leur talent, entachant la plupart de leurs
expériences de fraudes grossières ou s'écartant délibérément de l'art traditionnel
pour aborder, par abus de confiance, l'escroquerie caractérisée.
Comment croire ce médium d'Arcachon qui faisait apparaître un fantôme devant
un homme qui lui serrait la main ou lui donnait l'accolade ? Ou cette sorcière des
DeuxSèvres qui faisait bouillir de l'eau à distance par la puissance de son fluide ?
Comment croire le radiesthésiste qui
261
loi
prétend découvrir le trésor, la bague perdue ou le lieu d'internement d'un prisonnier
dont on est sans nouvelles ?
Les pouvoirs qu'ils invoquent ne sont pas inadmissibles. Au contraire : ils sont
traditionnellement authentiques, mais ces magiciens - médium, sorcière,
radiesthésiste ne les possèdent pas: ils fraudent avec une parcelle de vérité travestie
depuis des millénaires.
Pourtant, même si on n'y décèle plus la trace de cette vérité, il est indispensable
de partir du secret falsifié pour aboutir à la thaumaturgie de la science expérimentale.
Le Picatrix
C'est à partir du xie siècle que proliférèrent les grimoires d'alchimie et de Science
Infernale, en cette époque fulgurante que l'on affubla de l'appellation médiocre de
Moyen Age.
En 1256, un recueil magique traduit de l'arabe, le Picatrix - nom de son auteur -
devint la Bible Noire de tous les sorciers.
Selon un initié moderne, M. Gehem, le Picatrix est l'ouvrage le plus complet
existant sur la Magie Noire, mais les traductions qu'on en possède sont tronquées,
car une malédiction frappe ceux qui s'attachent à le commenter.
Sa magie est basée sur une combinaison astrale des planètes et des groupes
d'astres fixes, engendrant des forces infiniment puissantes.
M. Gehem nous a déclaré à ce sujet:
- Le manuscrit authentique contient des secrets terribles: comment on peut
détruire une cité avec le " Rayon du Silence ", comment influencer ou tuer des
hommes à distance, fabriquer des machines volantes. Les textes que j'ai lus sont
toujours courts et il faut un Maître pour les comprendre. Un jour, un de mes amis
trouva une traduction à Constantinople, et le Pacha lui donna la permission de la
photographier. Mon ami en tira 20 clichés, qu'on voulut lui acheter à prix d'or. Avec
certaines formules on
262
pourrait fabriquer des armes de mort aussi puissantes que les bombes atomiques,
mais selon une science différente de la science moderne. Les musulmans
traditionalistes sont les seuls peuples à avoir conservé les secrets scientifiques des
Atlantes.
La traduction du document, conservée à la Bibliothèque de l'Arsenal à Paris, ne
semble pourtant faire état que de connaissances de Magie Noire, au stade le plus
primitif
Voici quelques secrets peu connus de ce redoutable Picatrix que nos savants,
bien entendu, ne sauraient prendre au sérieux:
Pour détruire des maisons, une ville et autres choses semblables:
Faites une image sous lascendant de la ville si vous le sçavez, ou à l'heure de
lascendant de l'interrogation. Mettez cet ascendant et son Seigneur dans une des
maisons de la Lune qui sera dominante etjoignez-,y le Seigneur de la maison du
Seigneur ascendant avec la dixième demeure et son Seigneur le tout dans lheure de
linterrogation. Ensuite enterrez cet image si vous le pouvez dans le milieu de la ville
oubien sous lascendant de cette interrogation.
Autre formule:
Pour détruire une ville, faites une image sous l'heure de Saturne quand les
infortunes sont sous lascendant de la ville et que le Seigneur de lascendant se
trouve infortunéfaites que les fortunes soient écartées de lascendant et de son
Seigneur ainsi que la triplité delascendant et de la quatrième septième et dixième
demeure. Puis, enterrez ces images dans le milieu de la ville et vous verrez
merveilles.
Pour détruire un ennemi:
Faites deux images, une à lheure du Soleil Lelion ascendant et la Lune tombant
de langle de Lascendant lautre dans lheure de mars sous le belier ascendant mars et
la lune tombant et faisant cette image ala ressemblance d'un homme qui en bat un
autre puis enterrez la alheure demars lorsque la première face du belier montera.
Cela fait, vous pourrez com-
263
mander avos ennemis et les maîtriser detoutes sortes demanières.
Quelle lointaine donnée scientifique se cache, comme un souvenir oublié, dans la
formule qui jadis permettait d'obtenir une " lumière qui brille comme de l'argent, dans
une maison " ?
Il faut prendre un lézard noir ou vert, lui couper la queue, la sécher et alors ony
trouve un liquide pareil au vif-argent.
Enduisez de ce liquide une mèche que l'on place dans une lampe de verre ou de
fer.
Si on allume la lampe, la maison prendra bientôt un aspect argenté et tout ce qui
sera à l'intérieur, brillera comme de l'argent.
Enfin, voici une recette admirable pour les hommes qui veulent aller dans le feu
sans être blessés, ou bien qui veulent porter du feu ou du fer chaud à la main:
Suc de mauve double et blanc doeuf - graine de persil et chaux. Broyez.
Préparez avec le blanc doeuf me7ange de sève de sapin. Avec cette composition,
oignez votre corps ou votre main, laissez sécher. Répétez l'onction et alors, vous
pourrez affronter l'épreuve du feu sans dommage.
Cette chimie antique où le feu joue toujours un rôle pn'mordial préparait
l'avènement de l'Alchimie, c'est-à-dire la préparation chimique à bon compte de l'or.
Un vieux traité gréco-égyptien intitulé La Chimie de Moïse donne un procédé de
fabrication des plus simples:
Prenant de la pierre magnétique, 2 drachmes; du bleu vrai, 2 drachmes; de la
myrrhe, 8 drachmes; de l'alun exotique, 2 drachmes; on broie avec le soleil et un vin
excellent (soleil = or; vin = sulfure coloré sans doute). Les soufres ont des effets
merveilleux lorsqu'il s'agit d'amollir. Après avoir fait un mélange intime, on fond le
tout ensemble sur un fourneau d'orfevre, on souffle et on recueille l'alliage qui en
provient. C'est de l'or.
264
Essayons, et si par extraordinaire nous n'obtenons pas l'or le plus fin, le plus doré,
le plus étincelant, si le résultat est par exemple une sorte de mortier de maçon, c'est
à n'en pas douter que notre bleu n'est pas vrai et notre alun assez peu exotique !
Trois siècles et demi avant notre ère, la science d'Aristote nous semble beaucoup
plus rationnelle que l'alchimie. Le philosophe, ami d'Alexandre le Grand, passait
peut-être très près de la magie dans ses inventions pyrogénétiques, mais en
demeurant dans les limites de la science expérimentale', comme le prouve cette
relation:
Alors qu'il voyageait avec le roi dans des régions ténébreuses il décida de
produire en un mois ce que le soleil accomplit en un an, comme il arrive dans la
sphère de laiton (sans doute l'oeuf philosophique).
La recette du feu qu'il inventa est la suivante:
Prenez 1 livre de cuivre rouge; étain et plomb, limaille de fer, demi-livre de
chaque. Fondez ensemble et faites-en une lame large et ronde en forme d'astrolabe.
Enduisez-la avec le combustible ci-dessus énuméré; séchez pendant 1 0 jours et
répétez 12 fois l'onction.
Ce combustible une fois allumé, brûle pendant une année entière sans s'arrêter.
Si l'on enduit plus de 13 fois, il dure plus d'un an.
Si vous enduisez avec un lien quelconque et que vous laissiez sécher, puis
qu'une étincelle tombe dessus, le mélange brûlera d'une manière continue et ne
pourra pas être éteint par l'eau.
Combustible susdit: poix, colophane (orpiment) constituée par du soufre couleur
safran, huile doeuf, huile de soufre.
Le soufre devra être broyé sur un marbre. Cela fait, on ajoute l'huile, puis du
crépi de badigeonneur à poids égal avec la masse totale. Broyez et enduisez.
1. Histoire des Sciences, de Marcelin Berthelot.
265
L'explication du soleil artificiel d'Aristote n'est ni lumineuse ni convaincante, mais
elle a le mérite de ne rien emprunter à la magie.
La science expérimentale moderne n'a rien à envier au Picatrix en ce qui
concerne les pouvoirs maléfiques. Nos savants, comme les magiciens antiques,
s'efforcent d'inventer des formules pour " détruire des maisons, une ville et autres
choses semblables ". Sans doute même, avec le Rayon de la Mort et les satellites ou
nuages de réflexion des ondes - système Telstar - parviendra-t-on bientôt " à détruire
une cité quand l'astre sera à lascendant du Seigneur ". Sans doute même, avec des
ondes paralysantes, pourra-t-on " commander à nos ennemis et les maîtriser
detoutes sortes demanières ". Le Picatrix n'est que le prologue maladroit du livre de
la science meurtrière de 1965 ou de 1970.
Les hommes de Kueffstein
Les biologistes d'aujourd'hui, imitant les sorciers d'autrefois, s'essaient à
provoquer la mutation de certains êtres vivants et atteignent de ce fait les sommets
de la Magie Noire, la tératologie, ou plus exactement la création de monstres.
Un tératologue français, le professeur Wolf, fait des monstres sur commande, par
irradiation d'embryons. En Yougoslavie, le professeur Martinovitch élève un poulet
vivant qui porte greffée une tête de faisan.
Bien entendu, la pauvre bête est folle. Il est hallucinant de la voir courir sans arrêt
jusqu'à épuisement complet.
Les mutations scientifiques se font par irradiation ou par greffe mais jadis les
mutations et transmutations avaient un caractère à la fois scientifique (alchimie,
chimie) et parapsychologique (prière, incantation).
Des relations de chroniqueurs rapportent des croyances, des superstitions et de
curieuses expériences magiques qui auraient abouti à la création de petits hommes
artificiels
1. La mandragore pourrait se muter en homoncule par la vertu de pratiques
magiques. Nous ne possédons aucune relation attestée à ce sujet. L'androïde
266
La génération spontanée admise par Avicenne au xi' siècle, et par des savants
célèbres il n'y a pas si longtemps, était en fait une éclosion naturelle. Pendant deux
mille ans, les hommes ont cru que les abeilles naissaient de la chair en putréfaction
et les traités de magie arabe ont construit sur ces données un étonnant bestiaire .
Nous pouvons faire qu'un vé ,gétal devienne animal et qu'un animal produise un
autre animal. Soit par exemple, les cheveux.
Quand les cheveux humains pourrissent, après un certain temps, il se forme un
serpent vivant.
De même, la chair de boeuf se change en abeilles et en frelons (allusions à la
fable daristée inventée par Virgile).
Loeuf devient dragon, le corbeau engendre des mouches.
Bien des choses en pourrissant et en s'altérant engendrent des espèces
d'animaux. De la pourriture des plantes naissent certains animaux. Quant au basilic,
en pourrissant, il engendre des scorpions venimeux.
De même un grand nombre de plantes en pourrissant et en s'altérant produisent
des animaux'.
Voilà, pense-t-on, un exemple clair de l'erreur de la science antique, car il est
formellement démontré que la génération spontanée n'existe pas.
C'est une vérité de base de la biologie. Pourtant si l'on étudie ce traité magique
sous l'angle des mutations et des relations de cause à effet, l'erreur ne nous paraît
plus absolue. Il n'est pas prouvé que des décompositions ne puissent favoriser ou
déterminer des mutations.
En 1773 2, le grand seigneur autrichien comte Jean-Ferdinand de Kueffstein,
franc-maçon, Rose-Croix, nécromancien, a pour intendant Joseph Kammerer, son
second dans ses travaux d'alchimie, frère servant puis vénérable dans la
d'Albert le Grand que saint Thomas d'Aquin brisa à coups de bâton parce qu'il ne
pouvait rivaliser avec lui en dialectique appartient à la pure légende.
1. Traité d'Alchimie arabe et syriaque.
2. Bulletin de lAI, mars 1949 : au xviil siècle, un grand seigneur autrichien
fabriqua des êtres vivants dans du fumier bénit.
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franc-maçonnerie et rédacteur d'une sorte de journal intime qui fut publié en mai
1890.
Kueffstein fait la connaissance, en Calabre, de l'abbé Geloni avec qui, dans le
laboratoire d'alchimie d'un couvent de carmélites où ils travaillent cinq semaines, il
fabrique des esprits, ou homoncules: un chevalier, un moine, un architecte, un
mineur, un séraphin, une nonne, un esprit bleu et un esprit rouge, qui sont enfermés
dans des récipients en verre remplis d'eau pure, clos hermétiquement avec des
vessies de boeufs.
Ils sont ensuite enfouis dans du fumier de mulet arrosé d'une liqueur préparée
dans le laboratoire avec des " ingrédients dégoûtants ". L'abbé prétend que pour
faire de l'or, de telles matières sont indispensables. Geloni et Kueffstein prient tous
les trois jours sur le fumier et l'encensent. Au bout de quatre semaines les esprits
ont grandi : les hommes ont des barbes, les ongles ont poussé. On les revêt de
leurs attributs, couronnes, sceptres, armes, etc.
Kueffstein, quittant Geloni, se fixe à Vienne où il exhibe ses esprits. Le diplomate
Max de Lambert les traite d'affreux crapauds. Un autre, Françoisjoseph de Tun,
partisan de Mesmer, est enthousiasmé. Les séances ont lieu entre 1 1 heures du
soir et 1 heure du matin à la maison princière d'Anesberg. Kammerer transporte les
récipients. Les esprits donnent des conseils et font des prédictions.
En 1781, Kueffstein, à qui on demande ce que sont devenus " ses esprits si
drôles ", répond qu'" il s'en est défait depuis longtemps et ne veut plus rien savoir de
ces êtres infernaux ".
S'agissait-il d'esprits élémentaires comme les elfes ? De véritables homoncules
amphibies ou d'habiles truquages ?
Parmi les exploits attribués par Kammerer à Geloni, on cite encore ces anecdotes
: l'abbé, ayant crié par trois fois, un oiseau de proie planant dans le ciel vient se
poser à ses pieds comme un chien. Un autre jour, ayant fait entrer Kueffstein dans
un cercle tracé sur le plancher, il évoque un gros serpent. Enfin, Geloni change en
or une cuiller
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d'étain, en la frottant avec une teinture et en la saupoudrant d'une poudre rouge.
Que peut-on retenir de cette sombre histoire ?
Le baron du Potet, occultiste fervent, avait établi victorieusement - écrit-on -
l'existence de cette lumière universelle dans laquelle les crisiaques perçoivent toutes
les images et tous les reflets de la pensée. " il provoque des projections puissantes
de cette lumière au moyen d'un appareil absorbant qu'il nomme "Miroir Magique" ".
" C'est tout simplement un cercle ou un carré couvert de charbon en poudre fine
et tamisée. Dans cet espace négatif, la lumière projetée par le crisiaqu e et par le
magnétiseur réunis colore bientôt et réalise toutes les formes correspondant à leurs
impressions nerveuses (?).
" Dans ce miroir vraiment magique, apparaissent pour le sujet soumis au
somnambulisme tous les rêves de l'opium ou du haschich les uns riants, les autres
lugubres. "
Ces crisiaques dont parle du Potet, ces médiums, ces hystériques semblent
doués d'étranges pouvoirs et s'évadent des dimensions qui régissent l'univers des
gens équilibrés. Ces dimensions parallèles, où ils évoluent, seront un jour peut-être
à la portée de chacun de nous. Entre Gagarine et Madame de Thèbes, il n'y a
qu'une différence dans la technique de l'exploration.
Bien entendu, les connexions établies entre la magie noire et la science satanique
comportent également la réprobation que nous attachons à toutes formes de
perversion. Les savants et les sorciers sont passibles de la même peine, jadis
appliquée en place de Grève: le bûcher.
Mais si le sorcier fut toujours condamné par la société, le savant en revanche,
surtout de nos jours, jouit non seulement de l'impunité, mais de la considération
générale. Certains, pourtant: Einstein, Joliot-Curie, Szilard, Rostand, ont fait leur
mea culpa sur la place publique.
Cette repentance fut aussi le cas, en l'an 1600, de Nicolas Remy, juge en
Lorraine, qui, après avoir condamné et fait périr plus de 800 sorciers, se dénonça luimême
comme tel et fut brûlé à Nancy.
269
Il s'agissait vraisemblablement d'une psychose contagieuse. Peu de magiciens
noirs eurent ces scrupules et la ï plupart, au contraire, s'entêtèrent dans leur
erreur. Jérôme Cardan, qui avait prédit le jour de sa mort, se suicida pour ne pas
faire mentir l'astrologie; Schroeppfer, nécromancien de Leipzig, se fit sauter la
cervelle en 1774, pour " aller voir ce qui se passait au-delà"; le fameux baron du
Potet, détraqué par ses expériences, écrivait en 1875 :
Heureux ceux qui meurent d'une mort prompte, d'une mort que lÉglise réprouve..
Les horloges de longue vie
A mi-chemin entre la légende et la science fantastique, une histoire rapportée par
l'écrivain Jacques Yonnet encage le mystère du Temps et de la Magie:
A Paris, rue des Grands-Degrés, dans un renfoncement d'immeuble se tient une
échoppe d'horloger où trois personnes seraient à l'étroit.
Un écriteau en planche indique la raison sociale de l'artisan: Cyril M..., Maître
Horloger.
A vrai dire, C'est à de très rares occasions que Maître CYril M... officie dans sa
boutique, à croire qu'une éventuelle clientèle ne le préoccupe pas outre mesure.
Pourtant, depuis le xive siècle, selon des archives conservées à la Bibliothèque
de l'Arsenal, une horlogerie a toujours existé à cet endroit.
Cyril M... est un homme étrange, d'une quarantaine d'années, et Son occupation
est des plus insolites: il fabrique des horloges dont les aiguilles tournent à l'envers,
c'est-à-dire de droite à gauche, sur un cadran où le chiffre des heures est cependant
normal.
Pour les initiés, l'artisan a un surnom; on l'appelle " l'Horloger du Temps à
Rebours ".
1. Enchantements sur Paris, éd. Denoël.
270
Longtemps on s'est perdu en suppositions sur l'intérêt que pouvaient présenter
des pendules ou des réveils dont les aiguilles indiquent 9 heures quand il est 3
heures. Jacques Yonnet, après une enquête patiente, a résolu l'énigme: Maître Cyril
M... fabrique des horloges qui rajeunissent ses clients.
Déjà, il y a 600 ans, des horloges magiques étaient vendues en ce même endroit
par un maître horloger du nom de Biber, qui faisait des affaires d'or, car il n'est pas
difficile de trouver acheteur d'une machine de jouvence qui remonte le temps,
entraînant son propriétaire dans une merveilleuse aventure.
Pourtant, un jour, une douzaine de clients se rencontrèrent fortuitement chez
Maître Biber et lui intimèrent l'ordre d'arrêter la marche à rebours du temps
qu'indiquaient leurs horloges.
- je n'y puis rien ! dit le marchand. Ces horloges, si elles sont arrêtées,
marqueront alors l'heure inéluctable de votre mort. Et qu'avez-vous à vous plaindre
? Vous, messire Olivier, aviez octante quand vous êtes venu me voir, vous aussi,
messire Gontault et tous étiez chenus ou sur le chemin de la décrépitude. Il y a de
cela si longtemps que tous, vous devriez être morts depuis belle lurette si mes
horloges ne vous avaient ramenés vers le temps des amours.
- Certes, dit messire Olivier, nous en convenons volontiers, mais nous voilà
bientôt jouvenceaux et notre destin nous entraîne vers une mort dont nous voyons la
date exacte. Ne pourriez-vous mettre ces damnées machines en marche régulière,
afin que nous nous acheminions tout doucettement vers une bonne mort naturelle ?
Impossible ! Ces horloges sont faites d'un métal où furent intimement liés votre
sang, votre chair, et elles ont été baptisées à votre nom. Elles ont un destin qui est
le vôtre et je n'y puis rien changer !
Ils protestèrent et l'un d'eux répliqua:
- Nous vous avons payé chèrement, Maître Biber, pour acquérir vos horloges, si
chèrement que vous nous devez toute votre assistance. Vous aviez la quarantaine à
l'époque
271
des achats, et il y a de cela soixante ans bien sonnés. Or, vous avez toujours la
quarantaine, alors que nous rajeunissons à en mourir bientôt. Vous avez donc un
secret pour arrêter le temps et nous voulons en profiter.
as je - Vous avez raison, répondit l'horloger, mais hél
> ' ne sais vous assister malgré le grand désir que j'en ai. Mon horloge a la
particularité de faire tourner les aiguilles tantôt dans le sens du passé, tantôt dans le
sens du devenir, si bien que le temps ne coule pas pour moi. Ce fut le chefd'oeuvre
de mon Maître, un Vénitien, mais il ne m'a pas légué son secret et mon savoir
s'arrête à ce que j'ai fabriqué. Vous me tueriez que je n'en pourrais mais !
Les vieux jouvenceaux se retirèrent penauds, mais à quelque temps de là, s'étant
nocturilement réunis, ils s'introduisirent chez l'horloger pour lui dérober son horloge
magique, chacun avec l'espoir de la faire sienne. Ils la trouvèrent en effet et se la
disputèrent si bien que la mécanique magique tomba sur le carreau où elle se brisa.
Or, elle était l'horloge mère de toutes leurs horloges et quand elle s'arrêta, toutes
arrêtèrent leur mouvement et les jouvenceaux tombèrent raides morts. Le lendemain
les archers du roi trouvèrent dix cadavres dans la boutique de l'horloger et comme
aucun ne portait de blessure visible, ils les crurent tués par un effet diabolique - ce
qui était bien vrai - et ils les enterrèrent incontinent en terre pourrissante sans les
faire passer par l'église ni sonner le glas de miséricorde.
Voilà ce que révèle la chronique et qui trouve un étrange prolongement à travers
les siècles puisque dans la rue des Grands-Degrés il y eut toujours une boutique
d'horlogerie, qu'il en existe une encore et que son propriétaire passe pour avoir le
même tour de main que son antique prédécesseur.
Maître Cyril M... a 40 ans, l'âge de Biber (qui était un surnom de Cagliostro), et il
appartient au Conseil des " Anciens de la Maub' " dont chaque membre a plus de 80
ans de vie, ce qui est bien étrange !
1. Il s'agit d'une société occulte groupant douze personnages du quartier de la
place Maubert.
272
Plus étrange encore: Maître Cyril M... se laisse aller parfois à raconter des
événements de sa vie qui se déroulèrent à une époque où, en principe, il n'était pas
né. Il s'est engagé deux fois dans la Légion étrangère, ce qui est bien commode
pour changer d'identité.
Au xvie siècle, ce fantastique trouvait créance au point que des peintres
brossaient des portraits magiques, mêlant à la couleur, exactement comme dans
l'envoûtement, des rognures d'ongles, des cheveux, un peu de la chair et du de leur
modèle. Le portrait était ensuite baptisé, bénit sang
et il devenait le double vivant de son propriétaire, à qui rien ne pouvait arriver de
fâcheux tant que la toile serait préservée. Aussi enfermait-on le portrait en un endroit
bien gardé.
Un jour, sur le Pont-Neuf à Paris, on vit un homme de qualité lacérer ses
vêtements et les jeter à terre en criant: " Au feu ! Au feu ! je brûle ! " Les témoins de
la scène ne voyaient pourtant aucune trace de flamme et crurent que l'homme était
fou. Ce dernier, qui paraissait souffrir le martyre, hurlait toujours. Il finit par se jeter
dans le fleuve, d'où on le retira noyé.
On apprit par la suite que cet homme avait chez lui un portrait magique, que le feu
avait anéanti sa maison et qu'il avait sûrement ressenti les effets de brûlures à
l'instant même où se consumait le tableau.
Le laser et les fantômes
Une des grandes chimères des magiciens fut le désir de
matérialiser leurs rêves.
Sur ce point leurs prétentions ne dépassèrent jamais le stade nébuleux de
l'apparition fantomale, translucide, de poids négligeable et de consistance nulle.
La science nucléaire fit un grand pas vers les matérialisations en produisant des
corpuscules solides à partir d'une énergie que l'on admet impondérable. La
découverte du
273
laser peut-elle laisser supposer qu'approche la création de fantômes solides et
pesants ?
Le laser est un rubis magique, qui, recevant un flash lumineux de faible intensité,
le restitue des millions de fois plus puissant. Cette particularité a trouvé un
prolongement que des occultistes étudient minutieusement.
En bref, il s'agit de voler une image à une personne vivante et d'en faire un
fantôme consistant.
Dans l'hypothèse de la lumière pesante, ses particules, les photons, auraient une
masse infinitésimale, mais réelle. L'image - lumière d'un être vivant
- pourrait donc être évaluée à 0 g, suivi de nombreux zéros et
d'un chiffre.
Les photons de cette image, bien que de masse infime, sont multipliés des
milliards de fois par le laser, si bien qu'à leur sortie ils pourraient théoriquement
peser plusieurs grammes, sinon plusieurs kilos.
Toujours dans cette hypothèse aventureuse, le problème pour les occultistes est
de projeter en laser une image humaine et de la faire ressortir des milliards de fois
plus dense, plus lumineuse, donc plus lourde, c'est-à-dire de matérialiser l'image de
l'être vivant servant à l'expérience.
Y parviendront-ils ? On pourrait en douter si la science n'avait déjà apporté des
solutions à des problèmes insolubles: les lumières Sandoz rendent un homme
invisible, les hommes peuvent se parler, se voir et s'entendre à des milliers de
kilomètres de distance ; ils vont aller sur les planètes.
Il n'est donc pas totalement absurde de penser que dans quelques années des
matérialisations humaines seront réussies. Mais de quelle nature seraient les êtres
lumineux ainsi créés ? Émile Drouet, qui étudie le phénomène dans le cadre du
Voyage dans le Temps, pense que le fantôme issu du laser aurait un poids
approximatif de 3 kg pour une épaisseur pratiquement nulle. Sa consistance serait
analogue à celle du caoutchouc et son degré calorimétrique voisin de 100 000; c'està-
dire que le gracieux fantôme ferait fondre tout objet se trouvant dans un rayon de
10 ni au moins.
274
Drouet estime toutefois que l'expérience peut être réalisée avec la lumière froide.
Un inconvénient majeur est que le fantôme a une durée de vie théoriquement
négligeable, nais qui avoisine quelques secondes par suite de sa densité qui freine
sa dilution dans l'atmosphère.
nigme : ces fantômes pesants auront-ils une âme,
Autre é
une intelligence, une vie ? Ou bien seront-ils des images mortes ? Et l'expérience ne
sera-t-elle pas dangereuse pour la personne dont on aura en quelque sorte volé le
double ?
Drouet, en grand secret, poursuit ses expériences empiriques.
Mystérieux pouvoirs
Un spiritualiste illuminé, qui faillit ébranler le rationalisme classique, fut Mirin Dajo
en 1948.
Mirin Dajo (la Chose Merveilleuse) avait une telle foi dans les forces supérieures
qui l'habitaient, qu'il se faisait transpercer la poitrine et le ventre par de longues
épées creuses à travers lesquelles - pour éliminer toute idée de subterfuge - passait
un courant d'eau.
il s'exhibait sur les scènes de music-hall en Suisse et les médecins ne trouvaient
que des raisons peu satisfaisantes pour expliquer l'invulnérabilité du fakir, car non
seulement ses blessures ne s'envenimaient pas, mais elles guérissaient en un jour
ou deux.
Absolument transfiguré par sa réussite, Mirin Dajo avala une épingle de 35
centimètres et prétendit queue se " dématérialiserait " dans son estomac.
L'expérience ne réussit pas, les médecins durent l'opérer et dix jours plus tard, Mirin
Dajo mourait des blessures internes faites par l'épingle dans son tube digestif.. ou
des suites de l'opération.
A Paris, en 1958, un fakir hindou se faisait couper la langue tous les soirs sur la
scène d'un théâtre, puis on la lui recollait.
275
Marcelin Berthelot parle d'un prêtre persan du culte de Zoroastre qui, en 241, au
temps de Sapor, fit verser sur son corps 18 livres de cuivre en fusion, à titre de
miracle.
Il est vrai que Scaliger - un des grands érudits de la Renaissance - assure que la
main frottée avec du suc de mercuriale et de pourpier peut toucher impunément le
plomb fondu.
Le célèbre physicien Thomas Edison, dans Annales des Sciences Psychiques,
raconte comment son scepticisme fut troublé par une expérience réalisée en 1915.
Afin d'éprouver les facultés d'un liseur de pensées nommé Bert Reese, il fit asseoir le
magicien dans une pièce, s'éloigna et écrivit sur une feuille de papier:
" Existe-t-il quelque chose de supérieur à l'hydroxyde de nickel, dans une batterie
électrique alcaline ? "
Comme il rentrait dans sa chambre, Reese lui dit:
" Rien n'est supérieur à l'hydroxyde de nickel dans une batterie électrique
alcaline. "
Edison écarta toute possibilité de coïncidence ou de fraude et jusqu'à la fin de sa
vie ne trouva aucune explication.
Une autre expérience, qui laissa perplexes des savants italiens, fut publiée dans
un rapport, en 1934, sous le titre de Phénomène de Pirano.
Une femme, Anna Morano, soignée pour une affection asthmatique à l'hôpital de
Pirano, dormait paisiblement sous la surveillance des professeurs Fabio Vitali, G.
Trabacchi et Santé de Sanctus. Soudain, une lueur bleue, étrange et vacillante,
éclaira la poitrine de la dormeuse. Les médecins se penchèrent et constatèrent que
la lumière ne provoquait aucune ombre.
Depuis longtemps, ils préparaient cette expérience ; on avait examiné la femme et
le lit, fouillé la pièce.
Cette lumière avait tout d'abord été vue par des assistants de l'hôpital et,
incrédules, les docteurs avaient soun'. Ils durent pourtant se rendre à l'évidence. Le
phénomène
276
se renouvela plusieurs fois sans qu'on pût le photographier'.
Durant la guerre 1940-1945, le romancier catholique de Wohl se livrait à la
voyance à l'intention du War Office britannique, tandis que l'astrologue Hanussen
interrogeait le Ciel au bénéfice d'Adolf Hitler. Les milieux catholiques condamnent et
nient, par la voix de l'hebdomadaire du Vatican Osservatore della Domenica,
l'authenticité de l'astrologie et des horoscopes de journaux. Cette astrologie, malgré
tout, a la faveur du grand public: il ne croit pas aux horoscopes, mais il les lit. Cette
attitude était jadis le cas de Mme du Deffand qui disait des fantômes: "je n'y crois
pas, mais j'en ai peur ! " Balzac, à propos de la photographie que venaient d'inventer
Niepce et Daguerre, s'écriait: " Le corps étant constitué de plusieurs spectres, un des
spectres peut se détacher lors de l'impression photographique et le corps reste
dépouillé de l'un de ses éléments essentiels. Mieux vaut ne pas se faire
portraiturer... " Ayant dit, Balzac courait chez Daguerre afin de poser pour la
postérité.
Dans le mystérieux inconnu, dont la voyance - pouvoir psychique par excellence -
est le cheval de bataille, il existe un mur de défense qui ne fut jamais percé: celui du
secret de la transmutation.
Transformer le métal vil en or fut une des grandes hantises de tous les temps, et
les alchimistes cousins germains des voyants et des astrologues auraient dû
découvrir la fameuse pierre philosophale et la non moins célèbre poudre de
projection. Ces merveilleuses découvertes devaient revenir aux physiciens de la
science expérimentale.
1. Magies quotidiennes, R. Dewitt-Muller, Plon.
14
Le secret de l'or
Les alchimistes antiques ont-ils su fabriquer l'or ? Les preuves apportées sont
toujours sujettes à caution, les explications relèvent de l'empirisme le plus primaire et
ressemblent aux pseudo-explications que les radiesthésistes donnent de leur "
science ".
Le principe même de l'alchimie de transmutation ne peut appartenir à
l@occultisme supérieur qui rejette toute science utilitaire. Marcelin Berthelot pense
que l'espérance chimérique de faire de l'or est née des pratiques des orfevres. Les
prétendus procédés de transmutation qui ont eu cours pendant tout le Moyen Age
n'étaient à l'origine que des recettes pour préparer des alliages à bas titre, c'est-àdire
pour imiter et falsifier les métaux précieux.
Par une déformation presque irrésistible, les orfèvres qui se livraient à ces
pratiques ne tardèrent pas à s'imaginer que l'on pouvait passer de l'imitation de l'or à
sa formation effective, surtout avec le concours des puissances surnaturelles.
Chimie satanique s'apparentant à la Magie infernale qui est son aboutissement, la
transmutation des métaux en or ne fut pas étudiée par les Tiahuanaquenses et par
les préIncas pour qui l'or était en grande abondance. Les prêtres égyptiens du
Temple de Memphis passaient, selon Démocrite, pour connaître le secret de la
fabrication alchimique de l'or, que le maître Ostancs enseignait aux initiés. Les
pyramides étaient recouvertes d'un alliage d'argent
278
peut-être l'orichalque atlante - attestant que l'Égypte était bien la Terre de Chim
(chamchimis).
Ce fut seulement quand certaines connaissances initiatiques sombrèrent dans la
sorcellerie que se développa l'alchimie de transmutation.
Le livre de la royauté
Il est incontestable que les alchimistes furent des sataniques et que devant
l'inanité de leurs recherches, ils essayèrent des pactes avec le Diable, ce qui ne
semble d'ailleurs pas leur avoir réussi. Que de grands initiés, jadis et de nos jours,
aient su ou sachent encore fabriquer de l'or, par transmutation ou d'une autre
manière, le fait n'a rien d'incroyable. Cependant, pour ces initiés, l'opération
alchimique ne constitue pas une fin en soi.
Le Livre de la Royauté, attribué à Geber, a la prétention de mettre le Grand
OEuvre à la portée des rois'.
Au nom de Dieu, clément et miséricordieux'. Dans le présent ouvrageai indiqué
deux catégories d'opérations.
La première d'une exécution prompte et facile, les princes n'aimant pas les
opérations compliquées... Ce procédé doit être tenu secret, sans être révélé ni à vos
proches, ni à votre femme, ni à votre enfant.
Si nous divulguions cette oeuvre, disaient les Anciens, le monde serait corrompu,
car on fabriquerait l'or comme aujourd'hui on fabrique le verre.
Puis vient la définition de la Pierre Philosophale:
Sachez, cher Frère, qu'il faut me7anger de l'eau, de la teinture et de l'huile, de
façon à en faire un tout homogène ; puis,
1. Les alchimistes ou prétendus tels affectionnaient les relations princières et
S'ils fabriquent volontiers de l'or pour les grands de la Terre, il n'est jamais question
pour eux d'en faire profiter de pauvres diables, ce qui serait pourtant plus ogique de
la part d'initiés. Ce signe à lui seul prouve le caractère satanique de
Il
1 achimie de transmutation.
2. Voilà une singulière façon d'honorer Dieu!
279
que le liquide fermente, se solidifie et devienne pareil à un grain de corail: l'eau
donne de la sorte un produit fusible comme la cire et qui pénètre subitement tous les
corps: c'est l'imam.
Geber prend bien soin de nous prévenir que le procédé doit être tenu secret.
C'était un rite pour les Alchimistes que de prêter le serment de ne jamais révéler les
arcanes: je te jure, mon honorable Initié, par la Bienheureuse et Vénérable Trinité,
que je n'ai rien réve7é des Mystères de la Science qui m'ont été transmis par elle,
dans les retraites secrètes de mon âme: toutes les choses dont je tiens la
connaissance de la Divinité relativement à lArt, je les ai déposées sans réserve dans
mes écrits, en développant la pensée des Anciens d'après mes propres réflexions...
Platon, Aristote, jean le Prêtre, Démocrite, Cléopâtre, Héraclite passent pour avoir
réellement fabriqué de l'or de transmutation, et Albert le Grand aurait possédé la
Pierre Philosophale. Mais la tradition, sur ce point, emprunte beaucoup à la légende.
Le grand médecin jean -Baptiste Van Helmond, qui découvrit, vers 1600, le suc
gastrique, a témoigné de l'authenticité de la Pierre Philosophale en écrivant:
J'ai touché quelques fois de mes mains cette pierre faisant de l'or; j'ai vu de
mesyeux comment elle transmutait vraiment du vif-argent commercial et comment en
projetant un peu de poudre sur mille fois plus de vif-ar
,gent, on le changeait en or.
C'était une poudre pesante de couleur safran, brillante comme du verre concassé
pas trop fin. On m'en avait donné une fois le quart d'un grain (un grain = 1120 de
gramme environ). je roulai cette poudre dans un peu de cire à sceller afin qu'elle ne
se perde pas. Jejetai la petit boule sur une livre d'argent-vif queje venais d'acheter
etje chauffai le tout.
Bientôt, le métal se mit en fusion avec un petit bruit puis se contracta en pelote,
mais il était encore si chaud que du plomb fondu ne se serait pas encore durci.
280
En augmentant encore le feu, il devint une nouvelle fois liquide. Lorsque je le fis
couler, j'avais de l'or le plus pur du poids de 8 onces (247,g environ).
Une partie de poudre avait donc transmuté 19 186 parties d'un métal impur, fugitif
et se décomposant dans le feu en or pur.
Toutes les chroniques sont d'accord sur le fait que quelques grains de la poudre
(semence d'or) suffisaient pour transmuter une quantité énorme de métal vil. Ce
pouvoir de transmutation s'étendait aussi bien à la masse qu'à la nature et de façon
extrêmement simple, c'est-à-dire sans libération des prodigieuses forces atomiques
qui accompagnent les transmutations modernes.
Les formules antiques parlaient donc en connaissance de cause de
l'augmentation de la matière alchimique avec la semence d'or, ce qui écarte tout
processus de chimie classique
Il est vrai que la chimie et la physique se rapprochent de plus du supranormal et
même du normal inconnu qui bouscule les théories les plus affirmées.
D'après Bastiaux-Defrance on attribue faussement à la chaleur la faculté de faire
fondre les métaux. L'expérience de Reese montre que seul le mouvement
désassocie les particules qui, par leur cohésion, forment un corps et que la chaleur
n'est pas une cause, mais seulement un effet secondaire.
La chaleur froide
L'expérience est réalisée comme suit: l'expérimentateur fait tourner un disque
d'acier de faible épaisseur à une grande vitesse périphérique (vitesse tangentielle de
7 700 ni à la minute). Les métaux approchés de ce disque
1. ou prouve tout simplement l'impossibilité des transmutations alchimiques.
2. Fusion et lumière froides, Initiation et Science, n' 52, Omnium Littéraire.
281
lisse en mouvement sont coupés rapidement sans qu'il y ait effectivement contact.
L'entaille faite dans le métal est plus large que l'épaisseur du disque. Pendant
l'opération, le métal coupé, qui peut être de l'acier très dur, fond sur une certaine
épaisseur et les gouttes étincelantes de métal fondu sont froides, car elles tombent
encore molles dans la main sans provoquer de brûlures et sur un papier blanc sans
le noircir.
Elles ne sont pas oxydées n'ayant pas été brûlées. Voilà donc de la lumière et de
la fusion provoquées par le mouvement sans dégagement de chaleur.
Nous retrouvons ici la démonstration de ce feu que les alchimistes qualifiaient de
naturel, dont ils disaient qu'- il ne brûle pas les mains et qu'il est évertué par le feu
élémentaire ".
Bernard de Savignies 1 a traduit du latin un texte hermétique du xvii' siècle
donnant la relation d'une transmutation de plomb en argent:
Un ami me montra (c'est le baron Urbiger qui parle) et me mit en main une
médaille d'arqent dont l'histoire est la suivante: au mois d'août 1693, un Prince
Sérénissime encore de ce monde (Frédéric Il', duc de Saxe) reçut d'un personnage
itinérant et parfaitement inconnu une lettre contenant 32 grains (1,696g) d'une
médecine philosophique plus que parfaite, ne teignant il est vrai qu'au blanc (ne
transmutant qu'en argent), offrant l'apparence d'un sel très ténu, extrêmement subtil
et scintillant, semblable à de la neige.
Le Prince Sérénissime projeta cette masse de 32 grains, enveloppée dans de la
cire, sur une livre et demie de saturne vulgaire purifié et mis en fusion, et après
l'avoir maintenue une heure et plus en fusion franche, il la coula et retira de cette
livre et demie de saturne 37 lotons (555g) d'argent extrêmement pur, soutenant
toutes les épreuves et même plus fixe que ne l'est la lune naturelle.
Le Duc sérénissime et moi-même qui assistions à l'opération, admirâmes
vivement ce miracle et pour commémorer
1. Les Aphorismes d'Urbiger, Initiation et Science, n' 52.
282
perpétuellement cette lune (argent) artificielle et pure, on fit sept gracieuses
médailles, pesant chacune 5 lotons (environ 75g) portant les inscriptions et
emblèmes... destinés à celébrer la profonde et incomparable sagesse du Prince.
L'or potable
Un alchimiste de notre temps, Armand Barbault, vient de découvrir, authentifié par
des experts chimistes, le secret longuement cherché au cours des siècles de l'" or
potable ".
Armand Barbault, sous le pseudonyme de Rumélius, a installé son athanor à
Mézilles (Yonne) d'où il nous a écrit le détail de ses recherches :
Après 12 années de travail, après avoir rassemblé les matières premières
nécessaires, j'ai constitué une Tourbe dite " Tourbe des Philosophes " qui, peu à
peu, est devenue un " levain ", lequel est devenu un dissolvant de l'or.
Ainsi, j'ai réussi à dissoudre de l'or en poudre dans un bain de rosée, grâce à ce
dissolvant, et la liqueur obtenue est une base (non un acide), et représente ce que
les philosophes appellent la Médecine du Premier Ordre, cet or végétal bien connu
de Paracelse, qui a la propriété de guérir les maladies de sang à virus, et de
reconstituer les cellules.
J'ai fait 8 médecines différentes; c'est-à-dire que mes teintures d'or vont de 1 à 7;
puis il y a le n' 10.
Partant d'un PH' de 12 à la base, le pH diminue jusqu'à devenir neutre en n' 10
alors que les colorations d'or sont de plus en plus fortes...
Bien sûr, la seulefaçon defaire quelque chose était de prendre contact avec un
laboratoire allemand, et maintenant, depuis décembre dernier, c'est la Walla
Heilmettel de Stutt,gart, dirigée par le Dr Rudolph H... qui distribue aux médecins les
liqueurs afin de procéder aux essais. La dernière lettre
1. pH = formule exprimant l'acidité réelle d'une solution par le chiffre de la
concentration des ions acides,
283
reçue d'Allemagne le mois dernier me dit que ces essais sont Positifs...
Il s'agit d'or potable, d'or végétal, puisque le dissolvant est fait avec des sèves et
des végétaux, alors que la liqueur de base est de la rosée...
Non !je n'ai pas encore fait de l'Élixir de Longue Vie car la Médecine du Premier
Ordre est tirée du sang du Lion Vert et son pouvoir de régénération est assez lent,
alors que la Médecine du Second Ordre, celle que les Alchimistes appellent l'Élixir de
Longue Vie et dont le pouvoir de régénération cellulaire est rapide, est issue du sang
du Lion Rouge et je n:y suis pas encore arrivé..
J'ai brûlé récemment toutes les notes accumulées depuis 12 ans; ily a quelques
bons livres d'alchimie, mais davantage encore de mauvais, et si je ne m'étais pas
obstiné à les lire, j'aurais trouvé quatre ans plus tOt
Voilà, honnêtement exprimé, l'état actuel de l'Alchimie. A notre connaissance,
personne n'est allé aussi loin qu'Armand Barbault à la rencontre des Lions, gardiens
tutélaires de la caverne où flamboie la cassette aux trésors.
Personne, sauf les savants de Kaspoutini-lar, de Peenemunde, de Saclay et de
Berkeley.
M. Paul Chanson, maître de Conférences à l'École Polytechnique, a dit un jour: "
Le laboratoire du physicien est l'antre où se fabriquera bientôt l'or de transmutation. "
Pourtant, les Alchimistes - de plus en plus rares - ne veulent pas abandonner leur
vieux rêve et s'acharnent à la poursuite de la chimère. Ils s'y acharneront encore le
jour proche où les laboratoires de recherche scientifique feront couler de leurs fours
thermonucléaires des fleuves de métal doré.
1. Lettre d'Armand Barbault, Mézilles le 22-6-61.
2. Le grand alchimiste Eugène Canselier aurait, dit-on, abouti à la création de
I'OEuf philosophale et jollivet-Castelot (Prix Michelet) aurait fabriqué de l'or
alchimique.
284
Les athanors des sorciers modernes, on le sait, peuvent déjà fabriquer cet or et
non seulement l'or, mais des diamants, des émeraudes, des béryls, des aiguesmarines.
La bombe a créé des diamants
Le 13 septembre 1957 ces transmutations furent réalisées par une bombe A que
les Américains firent éclater dans un souterrain de la Sierra Nevada. La bombe avait
été placée dans une grotte creusée à l'extrémité d'un couloir en zigzag long de 600
mètres aboutissant à 250 mètres de profondeur sous le mont Rainier, qui domine de
ses 2 000 mètres le désert de Nevada.
Tous les sismographes du monde entier avaient enregistré l'explosion. Et les
choses en étaient restées là, car d'après les calculs établis par les savants, l'accès
de la grotte ne devait être possible que dans cent ans, en raison de la chaleur
absorbée par les rocs.
Cependant, des sondages effectués par des appareils spéciaux indiquèrent que
les techniciens avaient largement exagéré cette marge de sécurité. On entreprit le
déblaiement du corridor d'accès.
En 1961, trois spécialistes, James E. Olsen, directeur du Laboratoire atomique de
Livermor, William Gangas, directeur des travaux de forage, et Curtis Klinger, chef du
service de sécurité, purent pénétrer dans la grotte. On l'avait construite en plein roc
en forme de sphère de 40 mètres de diamètre, mais l'explosion en avait fait une
cavité large de 50 mètres et haute de 10.
La chaleur y était d'environ 50'. Mais ce qui frappa le plus les trois hommes fut le
spectacle qu'offraient les parois.
Sous le double effet de l'énorme pression et de la chaleur provoquées par
l'explosion, les roches siliceuses s'étaient couvertes de cristaux provenant de leur
fusion, cristaux qui avaient été réduits en fragments par les éclats de
285
rochers mis en pièces. Parmi ces cristaux se trouvaient des rubis et des diamants.
Par mesure de prudence et en raison de la chaleur, les hommes ne purent
prolonger leurs observations et l'on sait peu de chose encore sur la quantité et la
qualité de ces pierreries. Mais un fait est acquis: la bombe atomique a reproduit
artificiellement les conditions physico-chimiques qui, il y a deux ou trois milliards
d'années, ont présidé à la formation naturelle des pierres qui brillent aujourd'hui à la
devanture des bijoutiers.
Il a fallu une pression et une chaleur considérables. Cette pression et cette
chaleur, l'homme en est maintenant le maître. Et le temps n'est plus éloigné où,
grâce à l'énergie nucléaire, on fabriquera à volonté d'immenses quantités de pierres
précieuses.
L'homme le plus riche du monde
Cependant, à l'heure des athanors agonisants et des fours atomiques vainqueurs,
la magie propose encore d'attirantes énigmes. Quelques paroles à prononcer
(Abracadabra - Sator - Arepo - Arm - Stram - Gram) et voilà des monceaux d'or!
M. Mohamed Saad H... est - dit-on - un des vingt grands milliardaires du monde,
parce qu'il possède une petite fleur fanée, jadis jaune, cueillie par une nuit de mai,
sur un haut lieu du globe. Les habitants d'Adana, qui, par faveur insigne, sont admis
à pénétrer dans un certain bureau tapissé, des plinthes au plafond, de dollars, de
livres, de louis et de piastres d'or, sont absolument persuadés que le maître des
lieux, le richissime Mohamed Saad H..., est devenu le Dieu de l'Or depuis que ses
mains ont caressé la mystérieuse Baahra.
Il y a une vingtaine d'années, les H... étaient de pauvres, très pauvres gens: le
père, humble muletier, effectuait des transports de marchandises à travers les
vallées de l'AntiLiban.
286
Par hasard, la chance se présenta, masquée, en une aventure où tout, d'abord,
semblait banal.
Le muletier, dans la montagne, au péril de sa vie, retira d'un précipice un chef des
mystérieuses tribus qui vivent solitaires aux confins des monts Ansarieh. Le blessé,
un Cheik, tint à lui manifester sa gratitude et lui fixa rendezvous, au même endroit, à
la première lune du mois de mai. "je te ferai un cadeau royal ", dit-il.
A vrai dire, M. H... n'accorda pas grand crédit à cette promesse et attendit sans
trop d'impatience la date fixée. Néanmoins, il se rendit au rendez-vous.
La pleine lune se levait quand il arriva au lieu où le Cheik l'attendait et ils se
mirent en route pour une destination qui intrigua le muletier.
" Où me mènes-tu de ce pas ? demanda-t-il.
- je t'emmène là où pousse la Fleur de l'Or. Tu la ramasseras toi-même et ensuite
tu pourras te laisser vivre pour peu que tu fasses le commerce de l'or, car l'or viendra
à toi comme l'eau du Nahr el-Kebir va à la roue du moulin. "
Le muletier n'osa pas mettre en doute la parole de son obligé, mais il regretta
amèrement d'être venu au rendezvous, car la marche était longue et la nuit fraîche.
Enfin, ils arrivèrent par le flanc rugueux des monts, à l'ouest de l'Oronte et les
deux hommes se mirent à chercher au ras du sol, en marchant contre la lumière
lunaire, une petite fleur qui jetait des éclats jaune doré. Ils la trouvèrent, à peine plus
grosse qu'une pâquerette, avec quatre pétales plats couleur de paille et un coeur
pilifère qui irradiait comme de l'or en fusion.
" Elle est à toi, dit le Cheik, mais il faut la déterrer tout de suite, car elle ne brille
que par intermittence et disparaît avec le jour. Elle ne pousse qu'en cet endroit du
monde. Garde-là précieusement, car c'est la Baahra. "
Selon un rite précis, le muletier déterra la fleur bizarre, remercia le montagnard et
redescendit dans la vallée conter l'aventure à sa femme et à son fils.
Puis, il oublia et reprit son métier.
287
Dire que la fleur-talisman fit grand effet sur Mohamed Saad quand il hérita de son
père serait pour le moins téméraire. Pourtant il quitta la montagne et vint s'installer
dans la métropole avec le dessein bien arrêté de faire un commerce où l'or entrerait
en jeu. De ce jour, la réussite fut insolente, incroyable. L'or cascadait autour de lui,
entrait dans sa caisse, se multipliait.
Sa témérité le fit engager des fonds dans des affaires qui auraient dû le ruiner.
Par de miraculeux revirements, tout se tourna à son avantage. Il prêta de l'or à des
emprunteurs véreux et insolvables, investit des sommes considérables dans des
entreprises qui n'avaient aucune chance de réussir. Les insolvables rendirent
l'argent, les mauvaises affaires prospérèrent.
Mohamed Saad H... est aujourd'hui un des vingt hommes les plus riches du
monde. Quelque part dans un coffre, la fleur de Baahra se consume lentement.
Coffres-forts secrets en Suisse
La légende de l'or ne relève pas que de la magie.
Le coffre-fort du monde est la Suisse, où est entreposé dix fois plus d'or qu'en
Amérique dans le Fort Knox et à Paris dans la Banque de France.
Tous les gouvernements, tous les riches industriels, commerçants, voire même
prélats, déposent dans la nation neutre un trésor qu'ils estiment en sûreté.
Le contrôle de cette montagne d'or échappe en partie aux Suisses, car des
magnats du monde des affaires sont propriétaires de plusieurs grandes banques. En
dehors des dépôts légaux, existent des dépôts secrets.
n est logique - et il est certain - que, par exemple, des personnes politiques telles
que Battista, Rafael Trujillo, Fidel Castro, Mossadegh et jusqu'à Nasser le dictateur
égyptien, en passant par les potentats et magnats d'Afrique et du Moyen-Orient, ont -
ou avaient - déposé en Suisse des sommes considérables. En cas de revirements
politi- 288
Le Temple de Salomon à Jérusalem (reconstitution). Nous avons représenté sur
le monument les 24 paratonnerres qui le préservaient de la - Chapitre 1. - (Photo
Roger Viollet.)
Pierre Hadjar el Gouble, taillée dans une carrière des environs de Ba'albek. Elle
pèse 2 millions de kilos.
On se perd en conjectu res sur les moyens mis en oeuvre pour transporter cette
masse colossale. - Chapitre 7. (Photo Roger Viollet.)
foudre du ciel
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Carte du Voyage dans le Temps. La Théorie des harmoniques de la Chaîne
Principale de Vie est le seul procédé connu donnant une solution au passé
révolu et à recréer. - Chapitre 1 0. - (Photo Émile Drouet.)
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L'ingénieur-astronome Émile Drouet (à gauche) expliquant à Robert Charroux
le principe du Voyage dans le Temps. - Chapitre 1 0. (Photo Émile Drouet.)
Avion de Gusmâo (1 709). Cette étrange machine volante pourvue d'un radar et de
tuyères a volé devant des milliers de personnes au Portugal. - Chapitre 8. (Photo
Émile Drouet.)
Flotte dans le ciel. Durant les époques troublées, les hommes ont attendu de
mystérieux secours du ciel et ont cru y voir tantôt des flottes de caravelles, tantôt des
armées cuirassées, tantôt des soucoupes volantes, etc. La nature du phénomène a
toujours été fonction des connaissances scienfiques des temps où il s'est produit. -
Chapitre 9. (Photo Émile Drouet.)
ques et Dieu sait qu'il en est pour ces politiciens - ils savent pouvoir compter sur le
dépôt de Genève ou de Lausanne.
Mais ces dépôts ont été effectués dans des conditions particulières. Il est bien
évident en effet qu'un magnat du pétrole, pour prendre un exemple - émir, cheik ou
chef de gouvernement - peut être renversé en quelques heures. Il devra s'enfuir au
plus vite et peut-être sans avoir eu le temps de se munir de pièces d'identité.
D'autre part, un avoir régulier en banque - encore que la Suisse assure le secret
le plus absolu sur le dépôt et sur le déposant - au nom de l'émir X... ou du Président
Z... peut risquer dans l'avenir de subir un embargo, une saisiearrêt de la part d'un
gouvernement.
Il est donc important que cet avoir ne soit pas nominatif Un potentat du Proche-
Orient, l'émir de K..., a trouvé une solution en devenant le Directeur d'une des
principales banques de Genève. D'autres usent d'un curieux système. Ils font
déposer leurs fonds - plusieurs milliards par un fondé de pouvoirs. Au cours d'un
voyage en Suisse, on convient d'un code avec la banque: l'argent ne peut être retiré
que par qui possède le " mot de passe " ou un code convenu, par exemple X - 75 -
FH - 4885, qui est partiellement contenu par quatre enveloppes cachetées. La
première comporte le premier signe du code X, la seconde 75, la troisième FH, la
dernière 4885.
De quoi déjouer en principe toute tentative d'escroquerie'.
Aucun nom, aucune adresse de déposant n'est donnée.
Un seul risque - qui se produit assez souvent: si le dépositaire meurt, le trésor
demeure sans propriétaire. On estime que 800 milliards au moins, en souffrance
dans des coffres, ne seront jamais réclamés.
Depuis 1940, les banques suisses de Berne, de Zurich et de Genève ont dû
quintupler la superficie de leurs caves.
1. jamais un voyant, jamais un radiesthésiste n'a réussi à deviner un code qui
vaut une fortune.
289
Parallèlement, des magnats et principalement les grands pétroliers du Moyen-Orient
ont acheté des villas en territoire helvétique et fait construire des abris antiatomiques
qui sont bourrés de lingots d'or et fermés au béton, si bien que la Suisse est devenue
une gigantesque chambre forte ou, si l'on préfère, un parc à trésors enterrés.
On dit - mais tout contrôle est naturellement impossible - que le principal client de
ces banques est, par personnes interposées, le gouvernement de l'URSS.
Il y a seulement cinquante ans, l'alchimiste pouvait abuser les esprits crédules et
se dire fabricant d'or.
Depuis 1958', depuis que la transmutation atomique peut créer l'or artificiel, les
derniers Souffleurs, désespérant d'aboutir, éteignent leurs athanors. Au Congrès
1961 du Symbolisme, à Paris, ces alchimistes, venus du monde entier, ont tenu une
conférence secrète et désabusée. Ils abandonnent.
Dernier héritier du secret de Cléopâtre, d'Albert le Grand, de Van Helmond et de
Nicolas Flamel, Armand Barbault lutte avec son four à charbon-de bois contre les
fours nucléaires des physiciens où des températures infernales dépassent un million
de degrés centigrades. C'est le dernier acte de la légende de l'Or.
1. Les Américains, les premiers, ont transmuté le mercure en or en 1919. Il
s'agissait d'expériences de laboratoires non rentables.
1 5
Le m stérieux inconnu
y
Les savants nucléaires ont vaincu les empiriques dans le domaine de la
fabrication de l'or.
Défaite de la Magie Noire occulte par la Magie Noire rationaliste... de l'athanor par
le four nucléaire... du feu par le feu en ce qu'il a de dévorant mais non de subtil.
Mais des énigmes se posent encore.
Le savant qui détecte la composition des rayons cosmiques provenant d'étoiles
situées à des millions d'annéeslumière, qui perce le secret de l'atome, découvre
l'antiproton, est encore incapable de donner la moindre explication des polter
,geists (fantômes à manifestations).
Au début du xix' siècle, un cas contrôlé' rendit perplexes les autorités de
Brudgetown, aux Barbades (Petites Antilles) : les cercueils que l'on déposait
soigneusement dans un caveau du cimetière étaient retrouvés renversés. Cela fut
vérifié à deux reprises au cours de l'année 1812.
Le caveau cimenté fut clos par une lourde dalle qui demanda les efforts
conjugués de six hommes pour être mise en place. En dépit de cette disposition, on
retrouva deux fois encore, à l'occasion d'enterrements, les cercueils déplacés à
l'intérieur du caveau réputé inviolable.
Le gouverneur de l'île, lord Combermer, pour mettre fin à ce qu'il pensait être une
absurde superstition, assista en
1. Robert Gould, Oddities.
291
personne à l'ouverture de la tombe, le 17juillet 1819, à l'occasion de l'enterrement de
M. Thomazina Clarke.
De nouveau, le caveau fut inspecté, les murs furent sondés. On repéra
soigneusement l'emplacement des cercueils.
Le sol, à l'intérieur et à l'extérieur du monument, fut recouvert d'un fin gravier où,
éventuellement, on pourrait relever des traces ou des empreintes. Sur la dalle mise
en place, on apposa des scellés.
La garde des lieux, d'où personne ne devait approcher sous peine d'amende, fut
confiée à des fonctionnaires de la police de Bridgetown.
Un an après, le 18juin 1820, l'expérience prit fin: le service de garde n'avait rien
noté d'anormal, le sable fin n'avait pas été foulé à l'extérieur et les scellés étaient
intacts.
Lord Combermer voulut examiner le premier si l'intérieur du caveau était en ordre.
Les cercueils, déplacés, avaient même été posés les uns sur les autres, le sable était
vierge d'empreintes, et comme il n'existait aucune possibilité de souterrain secret, le
lord gouverneur dut reconnaître que toute explication rationnelle était impossible 1.
C'est aussi l'état d'esprit des savants, impuissants à éclaircir ce mystère: une
pierre lancée de l'extérieur d'une habitation par un poltergeist traverse un mur de
granit et tombe à l'intérieur d'une pièce close, encore chaude de l'opération qu'elle
vient de subir (désintégration et réintégration successives à peu près instantanées
?).
Les mêmes savants, capables de mettre au point des " forces de frappe " de
plusieurs mégatonnes, restent interdits devant les forces, toujours inconnues, qui
soulèvent un guéridon de vingt kilos effleuré par le bout des doigts d'un médium.
1. Cette expérience qui ne semble entachée d'aucune supercherie ne saurait
être rapprochée du truc de " l'Enterré Vivant " aux Indes : le fakir enseveli dans un
caveau durant une année, l'orge semée sur la tombe, les factionnaires autour, et le
fakir s'éclipsant de sa tombe par un souterrain pour y revenir au moment voulu
292
Et jamais ils n'ont pu expliquer comment les athlètes les plus renommés en 1920,
gaillards jetant ou développant 150 kg au-dessus de leur tête, demeuraient sans
force pour soulever de terre les 49 kg du boxeur poids coq canadien johnny Coulon.
Ni Ernest Cadine ni Yves le Boulanger qui jouaient avec des gueuses de 250 kg ne
vinrent à bout des 100 livres de Coulon quand le Canadien ne le voulait pas.
Il n'y avait pas de truc, mais un phénomène mystérieux qui mit en échec les
professeurs Richet, Sébileau, Langlois, Camus, de la Faculté de Médecine de Paris.
Devant cet aréopage, Coulon, complètement nu et monté sur une plaque isolante
en verre, était enlevé comme une plume quand il ne touchait pas celui qui devait le
soulever; mais il demeurait rigoureusement insoulevable s'il touchait l'homme à
l'artère radiale ou à la carotide.
Or, Coulon ne bloquait pas la circulation sanguine dans ces vaisseaux, car il fut
constaté qu'il effectuait une pression minime; d'autre part, un dynamomètre prouva
que les possibilités énergétiques des souleveurs demeuraient entières pendant la
durée du phénomène.
La radio est certes une magnifique découverte, mais on ne sait toujours rien de
l'émetteur humain, et les longueurs d'ondes sympathiques, antipathiques - ces sortes
de radars - n'ont jamais été calculées. Plus inconnu que la forêt brésilienne et tout
autant que l'univers cosmique, est le cerveau humain, aux possibilités sans doute
phénoménales.
Au fronton du temple de Delphes, à l'apogée de la civilisation des Hellènes dont
nous sommes les héritiers, étaient écrits ces mots Gnôthi seauton (Connais-toi toimême).
Or, dans ce domaine plus près de nous que Mars, Vénus et les galaxies,
quels progrès avons-nous accomplis ? L'homme reste un inconnu pour l'homme.
Où siège la mémoire ? Pourquoi dix n'est pas divisible par trois ? De quelle nature
est , c . e Mystérieux inconnu qui intervient parfois dans les expériences les plus
savantes ?
293
Les conseillers boiteux
Garcia Beltran, qui a étudié des phénomènes génétiques insolites, développe
ainsi ses observations se rapportant à certains papes :
Souvent les papes ont un bras paralysé et leurs confesseurs un membre inférieur
invalide.
Ces derniers seraient-ils de la lignée mystérieuse du boiteux (Cojo) saint Ignace
de Loyola, qui, dans sa jeunesse, faisait l'eleva ,qe des pinsons et leur crevait
lesyeux afin qu'ils chantassent mieux ?
Saint I ,gnace est le créateur de l'Ordre desjésuites, confesseurs inamovibles du
pape; les super-papes en réalité..
Garcilaso de La Vega disait: " Lâme qui a vécu un temps (corps-vie) se reconnaît
toujours dans la transmigration ou réincarnation animale ou humaine, par un signe:
soit par un grain de beauté, soit par une tache sur le corps, soit par une infirmité ou
une paralysie du même membre. "
Serait-ce vrai ? Existerait-il une souche mystérieuse de l'âme ?
Le Souverain Pontife Pie XII avait un bras presque paralysé; Hitler aussi;
Napoléon avait toujours son bras malade sur sa poitrine; Guillaume II avait un bras
atrophié, de même que Staline'.
Serait-ce un hasard ? Coïncidences exagérées ou génétique spéciale occulte ?
Peut-être par l'office d'une diastase dirigeants.
Les jésuites en savent long sur ce mystère, c'est pour cela que tous les
confesseurs du Pape sont choisis parmi ceux qui boitent comme le Diable.
Mis à part une incontestable animosité contre la religion catholique, la théorie
d'une génétique occulte de l'âme, avancée par Garcia Beltran, soulève un problème
excitant.
Cette génétique est fondamentale dans la science transcendante des
Bouddhistes, puisque lorsque le Tashi Lama
1. Dans cet ordre d'observations, on peut signaler que tous les présidents de la
République des États-Unis sont marqués par le Signe indien.
294
du Tibet meurt, les prêtres recherchent avec soin un bébé né au moment précis de
cette mort et présentant cinq marques biologiques bien caractérisées...
Une de ces marques est une teinte cramoisie autour du coeur.
Bouddah avait les marques rituelles.
Le transport de signes physiques et l'immigration de l'âme, c'est-à-dire la
réincarnation, ne sont pas admis par la science expérimentale, pas plus d'ailleurs
que par les religions chrétiennes et musulmanes; c'est dire combien en apparence
l'occultisme se heurte et s'oppose aux formes conventionnelles.
Loi universelle ou cas d'espèce, il est bien entendu difficile, sinon impossible,
d'apporter un début de preuve de la réalité de la réincarnation, qui est pourtant un
concept essentiel du bouddhisme.
Un cas récent vient de soulever l'intérêt du monde savant, mais il se passait aux
Indes, ce qui n'est guère heureux, surtout après la fin du monde du 5 février 1962,
qui fut accréditée par les prêtres bouddhistes.
Ni les savants hindous ni les hommes politiques (dont M. Nehru) n'osèrent
protester contre la ridicule prédiction, soit que ces savants et ces politiciens y aient
cru (c'est peu probable), soit plutôt qu'ils n'aient pas osé se dresser contre la
superstition des moines et l'ignorance d'un peuple qui compte 90 % d'illettrés.
Il y a toujours un droit de suspicion légitime pour toute information qui nous arrive
des Indes, aucun contrôle sérieux ne pouvant être exercé.
Shanti Devi
Voici les faits tels qu'ils parvinrent en France
En 1953, des professeurs des universités de Bénarès et de Luckmar eurent à se
prononcer sur un cas caractéristique de réincarnation.
295
Une petite fille hindoue du nom de Shanti Devi, née à Delhi en 1943, eut dès sa
plus tendre enfance des facultés intellectuelles extraordinaires et la souvenance très
nette d'une vie antérieure. Dès queue sut parler, Shanti Devi dit qu'elle était la
réincarnation de l'épouse décédée d'un homme nommé Lugdit.
Tant d'assurance finit par émouvoir les milieux religieux qui recherchèrent dans
toute l'Inde le prétendu mari de la petite fille. Grâce à la collaboration des services
d'état civil, on découvrit à Muttra un commerçant veuf répondant au nom de Lugdit,
âgé de 54 ans.
L'enquête prouva que le commerçant et les parents de Shanti Devi ne s'étaient
jamais rencontrés et ignoraient jusqu'à ce jour leurs existences réciproques. On
amena la petite fille à Muttra et on la soumit à des épreuves très précises. Elle
identifia son " mari " immédiatement dans un groupe d'hommes, exactement comme
Jeanne d'Arc avait reconnu le roi Charles VII à Chinon.
Dans le village, elle déambula, indiquant avant d'y être arrivée les places, rues,
ruelles et maisons typiques, y compris, bien entendu, celle où elle avait habité dans
sa vie antérieure.
Elle reconnut aussi les amis de son " mari " et ce dernier lui demanda de
rapporter des détails intimes qu'il était seul à connaître, avec sa défunte épouse.
Shanti Devi rappela ces détails et M. Lugdit se déclara pleinement édifié'.
" Elle est véritablement la réincarnation de mon épouse morte ", déclaratif.
Il fut décidé que la petite fille partagerait désormais sa vie entre son " mari " et ses
parents. Ces faits extraordinaires furent consignés par les professeurs des
universités chargés de l'enquête.
1. Il faut noter que Shanti Devi était à l'époque de la pub@é (10 ans aux
Indes correspondent à 13 ans en France) et que dans la plupart des phénomènes
paranormaux, maisons hantées, apparitions, visions, etc., les héroïnes sont des
fillettes de 13 ans, tourmentées par le mal d'amour.
296
Le chaud manteau des dieux
Un autre mystère oriental qui, pour le moment, échappe aussi bien au contrôle
qu'à l'explication est celui du " Gtum-mo ".
Selon le professeur Filliozat, du Collège de France, des yogis vivent nus dans les
neiges de l'Himalaya, comme vivent nus les singes, les chiens et toutes les bêtes de
la création.
Le Gtum-mo ou " doux et chaud manteau des dieux " appartient aux rites
d'initiation des élèves lamas tibétains, et se pratique à haute altitude dans l'Himalaya,
du lever au coucher du soleil pour les exercices de préparation.
Les élèves se présentent complètement nus ou habillés d'une simple toile de
coton et se mettent en extase selon leur degré d'initiation, soit sur le sol ou la glace
d'un torrent gelé, soit sur un tapis ou une planche. Ils doivent être à jeun et ne
peuvent boire, durant le temps de l'épreuve, aucune boisson chaude, quelle que soit
la rigueur de la température qui peut atteindre plusieurs degrés au-dessous de zéro.
Pour l'élève, l'épreuve consiste à compenser la déperdition de chaleur résultant
de sa nudité par la création intérieure du Gtum-mo, c'est-à-dire par la production d'un
certain nombre de calories, résultat d'une mystérieuse action psychique.
Les élèves lamas et les initiés luttent contre le froid, mais ils produisent en plus
une chaleur suffisante pour sécher les serviettes mouillées que l'on pose sur eux.
C'est là le stade le plus élevé de l'initiation, qui se pratique la nuit, du coucher au
lever du soleil.
Les yogis complètement nus s'assoient par terre dans la posture du lotus. Des
prêtres plongent des serviettes dans l'eau glacée d'un torrent, les sortent raidies par
le gel et les posent sur les épaules des hommes en méditation.
Les serviettes doivent dégeler, sécher complètement et on recommence
l'expérience, jusqu'à l'aube.
297
Il est aisé d'imaginer quelles quantités prodigieuses de chaleur développent les
yogis ainsi entraînés. Certains arrivent à sécher 40 serviettes en une nuit', ce qui
semble fortement exagéré.
Ces hommes possèdent des facultés surprenantes dont nous n'avons pas idée et
que pourraient peut-être utiliser les services astronautiques qui exigent des
cosmonautes des qualités surhumaines d'endurance au froid, à la chaleur, à
l'accélération et à l'apesanteur.
Cette hyperthermie des lamas est obtenue artificiellement par les cosmonautes
américains, sous des irradiations qui les rendent insensibles à certains effets
physiques. Le miracle et le phénomène calculé coïncident exactement.
L'être humain est un merveilleux complexe psychique, aux possibilités
insoupçonnables.
Les moines du mont Athos, dit-on, n'ont pas besoin de télévision et de radio pour
parler à des correspondants très éloignés et les voir. Mme Janet Hitchman, en
Angleterre, se passe fort bien de télescope pour distinguer des satellites éloignés de
millions de kilomètres.
Le cas de Mme Hitchman n'a pourtant rien de magique, bien que les savants
n'expliquent pas ses pouvoirs. A l'oeil nu, cette femme voit les satellites de Jupiter
distants de 628 millions de km; à un mile (1 609 ni) elle discerne l'expression du
visage de sa petite fille ; à trois mètres elle lit des caractères microscopiques.
La stigmatisée d'Innsbruck
Plus bas dans le mystère se situe le problème des stigmates.
Par quel processus les stigmates - en général les cinq plaies du corps de Jésus-
Christ - apparaissent-ils sur un être humain ?
1. Le Livre des Merveilles, Gustave Büscher, Denoël.
298
L'authenticité des stigmates est indéniable. Une démonstration en fut donnée par
le magnétiseur danois Paul Thorsen, qui fit apparaître sur les pieds et sur les mains
d'une malade de l'hôpital d'Innsbruck (Autriche) et devant le corps médical de
l'établissement les plaies de la crucifixion.
L'expérience était intimement mêlée de magie, comme on va le constater. Elle a
duré plus d'une semaine sous contrôle officiel et les membres de la malade étaient
plâtrés, pour éviter toute supercherie possible.
Les témoins étaient, entre autres, le professeur Hubert J. Urbail, chef de la
clinique, le docteur Meyer qui sténographia l'expérience, la doctoresse Harrar,
l'aumônier Amann " Kapellan " de l'hôpital, de nombreuses infirinières, soeu rs
infirmières et plusieurs jeunes médecins.
" Cette malade, dit M. Thorsen, le magnétiseur, était une femme d'une
quarantaine d'années qui avait eu maille à partir avec la police dans des
circonstances assez particulières : elle appartenait à un gang de contrebandiers qui
utilisaient ses dons de voyance pour éviter les pièges des douaniers.
1
A l'hôpital elle était soignée pour son é tat mental et aussi pour une fracture de la
cheville gauche. En outre, elle était possédée par l'esprit mauvais d'un de ses
anciens acolytes et amant, un certain Joë, qui s'était suicidé quelques mois
auparavant, et lui ordonnait de venir le rejoindre outre-tombe.
Alors, la femme entrait en convulsions et se défendait en disant queue ne pouvait
se dégager de la promesse faite à ses complices.
C'était vrai: elle avait promis aux autres contrebandiers de les rejoindre sitôt
guérie et, comme preuve, elle montrait à l'esprit de Joë une amulette pendue à son
cou et contenant un pacte où elle leur avait écrit sa possession avec son sang.
jamais je n'avais été mêlé à une semblable affaire d'envoûtement.
Ce cas curieux et véridique, puisqu'il est facile à contrôler auprès de la Direction
hospitalière d'Innsbruck, intri-
299
guait les médecins et les inquiétait également, car il était certain que sitôt relâchée, la
femme retournerait à ses errements passés... ou finirait par se suicider.
Comment sauver son âme quand son corps serait guéri ? Je proposai au professeur
Urban de tenter la guérison par hypnose et suggestion.
Mon plan était de persuader la malade que les forces divines la libéreraient de
son serment et lui fourniraient la preuve en faisant apparaître sur ses mains et sur
ses pieds les stigmates de la crucifixion.
- Si vous croyez réussir, me dit le médecin-chef, essayez A condition, toutefois,
que le "Kapellan" ne présente pas d'objection. "
La malade était chrétienne, mais non catholique, et je n'eus pas d'obstacle de la
part de l'aumônier Amann.
Le curé exerciseur Fisher, d'Innsbruck, qui s'intéressait à l'expérience, me donna
même, pour m'aider dans ma tâche, une petite fiole d'eau bénite. La femme, je tiens
à le souligner, acceptait d'être hypnotisée, ce qui n'était pas difficile, car elle se
révélait médium extraordinaire.
Afin que l'expérience ne fût pas entachée d'irrégularités, soit de ma part, soit de la
part de la malade, on décida de lui plâtrer le pied droit et la main droite.
Le pied gauche était déjà dans le plâtre, souffrant d'une cassure.
Nous laissâmes la main gauche libre afin de surveiller sur ce membre l'apparition
des signes annoncés et il fut convenu, en outre, que le pied gauche blessé n'entrerait
pas en jeu.
Le 29 octobre 1951, dans l'après-midi, j'endormis la femme et entrepris de
l'exorciser. L'esprit mauvais qui habitait réagit et refusa de quitter la place, parlant
par la bouche de la patiente avec une véritable voix masculine.
"je ne partirai pas, ma "Nomme" est à moi, et je resterai auprès d'elle jusqu'à ce
qu'elle vienne chez moi - Retire-toi, je te l'ordonne ! "
A l'appui de mes paroles, je lançai de l'eau bénite sur la femme qui eut de
véritables convulsions, mais se calma en quelques instants.
300
Les stigmates apparurent dès le premier jour dans la paume de la main témoin (la
gauche).
Le 7e jour, la lésion saignait et était si apparente qu'un infirmier dut mettre un
bandage qui était collé, quelques heures après, par le sang coagulé.
Le vendredi 11 novembre, nous décidâmes de briser les
plâtres.
La femme ne voulait pas que des photographies fussent prises mais le
photographe de l'hôpital reçut l'ordre d'opérer malgré elle.
Un chirurgien cassa les plâtres devant le professeur Urban et les témoins cités
précédemment. Les stigmates apparurent et furent photographiés. Les films sont
conservés à l'hôpital d'Innsbruck.
Les blessures étaient humides de sang et de sérum. Le professeur Urban
constata officiellement qu'elles transperçaient les deux mains, mais non le pied droit,
en raison sans doute de la résistance offerte au fluide psychique par la cornée de la
plante.
Il était ainsi prouvé que par la force de la volonté d'un magnétiseur, il était
possible de provoquer des réactions physiologiques d'une extrême importance.
Cet événement fut enregistré dans les rapports des docteurs qui en attestent
l'authenticité.
A la suite de cette expérience, la malade, que j'avais
1-
d'ailleurs dûment chapitrée durant ses sommeils hypnot. ques, accepta le fait
accompli et se jugea libérée et dégagée de ses promesses. Son amulette, pour plus
de précaution, fut brûlée par l'aumônier Amann.
stigmates disparurent au bout de trois jours et ne
'Les
réapparurent plus. "
Le fait le plus extraordinaire est peut-être dans cette particularité ou coïncidence
curieuse : la malade envoûtée et stigmatisée s'appelait Thérèse Neumann, comme
l'autre stigmatisée célèbre de Konnersreuth en Bavière; mais elle ne lui était pas
apparentée.
Sur le plan scientifique, la production de stigmates naturels est acceptée et
reconnue dans son fait, mais aucune
301
explication rationnelle ne peut être avancée. Il est simplement question d'-
influences physiologico-pathologiques, jointes à celles d'hystérisme élevé ".
Pour les théologiens, il y a deux sortes de stigmates : les sti
,gma magicum (stigmates magiques) attribués au diable, et les stigmates
miraculeux réalisés par Dieu.
Plus proches de la science classique, d'autres phénomènes inexpliqués prouvent
que des forces jouent à cachecache avec les physiciens.
La magie et l'atome
Vers 1950, des journaux américains publièrent une information curieuse. Des
phénomènesétranges, à caractère magique, s'étaient produits dans un laboratoire où
l@on procédait à des expériences atomiques.
Les savants voyaient apparaître, en suspension dans l'air, des images floues
mais où l'on reconnaissait pourtant, sans erreur possible, des têtes de personnages.
Les apparitions flottaient en se balançant, se montrant de face, de profil et de trois
quarts, puis prenaient une netteté et comme une consistance plus grandes avant de
s'évanouir peu à peu.
Durant ces apparitions, on entendait des murmures de voix, comme un
conciliabule de fantômes. On pouvait même saisir des lambeaux de phrases et des
mots anglais à caractère scientifique, ce qui ajoutait à l'étonnement des témoins.
D'un naturel plutôt sceptique, les atomistes menèrent une enquête serrée qui
aboutit non à une explication, mais à l'identification de l'origine du phénomène de pse
dosthésie. u- A n'en pas douter, les paroles
entendues avaient été prononcées dans une salle assez proche du laboratoire,
durant une réunion à huis clos. Il était cependant hors de doute, en raison de
l'éloignement et des portes fermées, que les -là.
sons n'avaient pu parvenir jusque
302
Quant aux images, elles représentaient vraisemblablement les interlocuteurs en
présence.
Il y avait donc eu transport de son et d'image par un procédé analogue à celui de
la télévision mais, bien entendu, il n'était pas question d'émission et de réception
selon les normes connues.
En l'absence de toute explication, on présuma que les très puissants champs
électriques développés dans les laboratoires avaient servi de support à la
transmission matérielle des photons et des ondes sonores. Une matérialisation, en
quelque sorte.
La réunion à huis clos traitant de projets de la défense nationale, le département
de la recherche atomique s'inquiéta, car il était désormais prouvé qu'on ne pouvait
pas tabler sur la sécurité absolue du secret d'État. On ordonna de ne pas ébruiter
l'affaire.
La presse n'en rapporta l'écho que des années plus tard et la divulgation ne
suscita aucune réaction officielle.
La boule de feu
Le journal allemand Ufo-Nachrichten (Ventla, Verlag, Wiesbaden, Schierstein)
publia dans son numéro 53 une nouvelle analogue et tout aussi étonnante:
Au cours du printemps 1959 l'avion civil TU-104 effectuait comme d'habitude son
service sur la ligne commerciale Alma Ata-Moscou. Tout se passait normalement à
bord, quand on remarqua dans la carlingue des passagers, près de l'entrée du poste
de pilotage, unefaible lumière qui prit lentement de l'intensité et la forme d'un disque
étincelant d'un demi-mètre environ de diamètre.
L'objet demeurait immobile dans une position verticale.
On crut à un incendie que les voyageurs essayèrent d'éteindre - en vain - en
projetant de l'eau; il était manifeste que le disque de lumière avait un caractère
surnaturel, et d'ailleurs il disparut comme il était venu.
303
Mais quelques instants plus tard, il se rematérialisa et se mit en mouvement,
longeant les parois de l'avion à hauteur des hublots, touchant presque les passagers
qui durent se reculer pour éviter son contact.
D'après les rapports des témoins, le disque de lumière ne dé
,gageait aucune chaleur, ni aucune odeur.
Après sêtre promené autour de la carlingue, il retourna près de la porte de la
cabine de pilotage et s'évanouit.
Par hasard, unjournaliste polonais était parmi les passagers dont il recueillit et
publia les déclarations et les témoignages.
Comme le temps n'était pas orageux et que le disque de lumière ne pouvait
s'identifier avec les " boules de feu " sifflantes et rapides, produites, pense-t-on, par
la foudre ou par des phénomènes électriques, il fallut bien trouver une explication.
On supposa qu'il s'agissait peut-être d'un objet envoyé par les pilotes d'une
soucoupe volante, et l'affaire en resta là.
Truquages
Il est rare que les phénomènes supranormaux se manifestent de façon très nette
et irrécusable. Aux Indes et en Afrique, les miracles sont monnaie courante, mais la
superstition et la naïveté sont telles qu'il faut y voir, dans la plupart des cas, des trucs
d'illusionnistes ou des hallucinations collectives.
Il est certain que la fameuse " corde du fakir " procède à la fois de l'un et de
l'autre. Jamais l'expérience n'a pu être photographiée.
En 1935, des photos rapportées des Indes par un planteur anglais et représentant
un yogi en état de semi-lévitation, un seul bras étant appuyé sur un poteau entouré
de voiles blancs, prouvaient indubitablement qu'il s'agissait d'un grossier truquages
Truquage aussi le palmier qui pousse à vue d'oeil sous les yeux de l'assistance.
304
Un observateur critique, habitué des brousses de l'Afrique noire, M. Albert
Trapani, nous a pourtant raconté d'étranges histoires. M. Trapani, vers 1953,
dirigeait des exploitations forestières, dans la région d'Ekouk, au Gabon, au kilomètre
33 après Kango.
Une fois, il assista à l'éclosion accélérée d'un bananier qui poussa jusqu'à une
hauteur de trois mètres et produisit des fruits dont il goûta. C'est le truc du bouiti,
bien connu aux environs de Libreville.
En réalité, le bananier fut planté à 3 heures de l'aprèsmidi et les bananes ne
furent cueillies que le lendemain matin au lever du jour, ce qui enlève un certain
crédit à l'expérience. D'ailleurs, M. Trapani, se méfiant de sa mémoire, des
circonstances et de l'impression peu nette qu'il ressentit et conserva, pencherait
volontiers pour un phénomène hallucinatoire.
De même, il ne vit rien d'extraordinaire dans la marche sur le feu exécutée
rituellement par les Gabonais. La prouesse n'excède pas vingt secondes et les Noirs
ont à la plante des pieds une épaisseur cornée pouvant atteindre trois centimètres.
Par contre, la tradition du "jugement coutumier" présente pour lui une énigme.
Le jugement coutumier
il serait ridicule de croire qu'au Gabon - comme partout ailleurs en Afrique - les
indigènes accordent le moindre crédit aux ukases de la justice gouvernementale. En
1953, notamment, quand un crime avait été commis à Ekouk, il était procédé au
grand rite du " Jugement coutumier ".
De très loin, des Noirs venaient au village, portant avec précaution, dans le creux
d'un bras, un poulet dont les pattes étaient attachées. Comment avaient-ils été
informés ? On ne sait pas.
305
Le principe du jugement est de lâcher, dans une place entourée par la foule, des
poulets auxquels on vient de couper le cou. Les coupables présumés doivent se
tenir en bordure de la piste, à l'endroit de leur choix. Malheur à eux si les poulets
courent dans leur direction et vont s'écrouler à leurs pieds.
Les Noirs qui apportent les volatiles promis au sacrifîce connaissent-ils le
plaignant ou la victime ? Mystère encore. Il semble d'ailleurs que le fait ait peu
d'importance.
M. Trapani pense que la plupart apportent un poulet dans un unique souci de
curiosité.
Au jour dit, la foule entoure une place d'une trentaine de mètres de diamètre et les
porteurs de poulets, les uns après les autres, détachent la bête, lui tranchent
prestement le cou et la lancent dans le champ clos.
Le poulet sans tête se met immédiatement à courir et va s'affaisser aux pieds d'un
Noir qui, en général, est le coupable présumé et vraisemblablement le véritable
assassin.
L'expérience, s'il y a dix poulets, est dix fois concluante. C'est-à-dire que les dix
bêtes décapitées, bien qu'ayant théoriquement le choix entre une infinité de
directions, vont toutes s'affaisser aux pieds du même homme.
M. Trapani a plusieurs fois assisté à cette expérience et affirme que si le
coupable change de place autour de la piste, les poulets, inéluctablement, vont vers
lui, où qu'il se trouve.
Le belingo
Les fêtes du 14juillet qui se célébraient au Gabon - et s'y célèbrent encore -
étaient l'occasion d'autres étonnantes prouesses.
Habituellement, dans le chantier de M. Trapani, les exploitants distribuaient des
cadeaux à leurs quatre cents ouvriers: un litre de vin et un paquet de gauloises par
personne. La journée étant chômée, les Noirs organisaient
306
spontanément des réjouissances et une d'entre elles consistait en une acrobatique
démonstration sur échasses.
Dans la foule qui dansait et chantait, apparaissait un homme masqué, déguisé,
portant peau et queue de bête à la manière des sorciers, et qui marchait avec
d'étranges échasses hautes de trois mètres. Ces échasses étaient des sortes de
piquets de bois terminés par deux petites platesformes sur lesquelles les pieds de
l'acrobate se trouvaient attachés par de fortes lanières.
L'homme marchait donc sur ces piquets, avec tout le corps, les jambes et les bras
libres, dans une situation que l'on imagine très instable. Or, il courait, sautait,
virevoltait, se laissait tomber à terre de tout son long, se relevait aussitôt, puis se
penchait sans tomber, son corps formant un angle de 45' avec le sol.
Comment s'y prenait-il pour jongler ainsi avec la pesanteur et les lois de
l'équilibre? Les Blancs ne le surent
jamais.
Après son exhibition, l'homme était déshabillé par les Noirs et courait se cacher
dans la brousse afin de garder s Noirs de sa race le connaissaient
certainel'anonymat. Le
ment, mais aucun ne voulut jamais révéler son identité à M. Trapani.
Le Noir sait garder un secret. Ainsi, aucun Blanc ne connaît le secret du " belingo
" et ne connaîtra jamais la subtile composition de ce poison administré par les
sorciers
africains.
Entre Lambaréné et Libreville, dans le Haut-Rambwé Daniel Bouka, " grumier "
(bûcheron) de race paouïne, avait commis l'imprudence de coucher avec la femme
d'un Noir d'une autre race.
Habituellement, ces sortes d'aventures s'arrangent facilement à l'amiable,
moyennant un don en espèces ou en nature, mais en l'occurrence, et sans doute en
raison de l'antagonisme racial, il n'y avait aucun compromis possible.
Un ami noir de M. Albert Trapani prévint le forestier:
Bouka, mauvais pour lui... il sera belingoté
307
De fait, on vit le malheureux dépérir à vue d'oeil. Il fînit par s'aliter et le médecin
du district de Kango qui l'examina émit un diagnostic formel:
" Il a le belingo et va mourir. je ne puis rien pour lui " M. Trapani, lui aussi, savait
qu'aucune médecine officielle n'était jamais venue à bout de ce poison. Comme il
tenait beaucoup à son " grumier ", et qu'il estimait que la punition était trop sévère, il
résolut de tenter l'impossible.
Mais il ne savait même pas à quelle race de femmes Bouka s'était attaqué.
Les " races ", en Afrique, sont de simples différences de types et de sangs, de
même qu'en France il existe la race des Bretons, des Basques, des Bourguignons,
des Provençaux. Les Noirs de l'exploitation se groupaient et dormaient par races
dans des dortoirs distincts, et le forestier, très aimé de tous ses hommes et jouissant
d'une haute estime à leurs yeux, leur fit des remontrances.
" C'est injuste et cruel, dit-il dans chaque dortoir. On ne tue pas un homme parce
qu'il a couché avec une femme ! Tout le chantier va se ressentir de cette injustice,
nous étions tous de bons compagnons et notre amitié va être détruite. "
Un soir, un vieux Noir vint le trouver et lui expliqua qu'il allait essayer d'intervenir.
"je ne connais pas le secret du belingo, dit-il, car c'est un secret qui se perd de
plus en plus, et rares sont ceux qui le pratiquent. Mais pour te faire plaisir, je vais
parler à un ancien d'une autre race... Peut-être pourra-t-il faire quelque chose. "
Le forestier approuva vivement cette initiative, mais il ne gardait que peu d'espoir.
Le malade semblait à la dernière extrémité.
Pourtant, le lendemain matin, Daniel Bouka se présentait devant lui et demandait
à reprendre le travail. Il n'avait pas engraissé, mais il avait l'oeil clair et en deux jours
il reprit sa bonne mine.
L'extraordinaire, en cette affaire, est qu'un antidote ou un remède avait été assez
puissant pour rétablir, en une nuit, un moribond.
308
La laitue miraculeuse
En Occident, au xviiie siècle, on chantait les louanges d'un thaumaturge qui, sur
les boulevards de Paris, - faisait croître des fleurs à la minute ".
il serait facile d'assimiler ce prodige à ceux du même ordre que pratiquent les
charlatans africains et hindous; pourtant un cas singulier de croissance fut contrôlé
par l'illustre physicien Denis Papin, alors qu'il résidait en Angleterre.
Un soir, Denis Papin, qui était à juste titre considéré à l'étranger comme un des
plus grands physiciens connus, dînait chez le chimiste Edmond Wilde, en compagnie
de plusieurs membres de la Société Royale de Londres. Ils y furent tous témoins
d'un prodige, sans supercherie
décelable.
Denis Papin relata l'événement dans une lettre qu'il adressa à M. Mesmin, de
l'Académie des Sciences de Paris:
Monsieur Edmond Wilde, ayant invité quelques personnes à disner chez lui, sema
en leur présence, avant de se mettre à table, de la graine de laitue dans une tasse
qu'il dit avoir esté deux années de temps à préparer, et l'on trouva après le disner, en
moins de deux heures, que la laitue avoit poussé d'environ la longueur d'un pouce
(0,027 m) en comptant la racine.
Il dit qu'il est prest àgager dix contre un que la chose lui réussira toujours de
mesme; mais qu'il faudra encore deux ans pour préparer de nouvelle terre.
Cette expérience est, dit-il, la clef de toute agriculture.
11 la publiera quand il aura fait quelque chose encore de plus considérable qu'il a
dessein dejoindre à celle-ci...
On ne connut jamais le secret de M. Wilde.
La femme qui voit avec ses pieds
L'erreur de certains empiriques est de croire que leur supranormal est étranger et
supérieur à la science expérimentale.
309
Certes, cette dernière exige un prolongement nécessaire, mais le mystérieux
inconnu apparaît maintenant comme un facteur commun aux deux méthodes'
Le savant n'est nullement opposé au fantastique et, bien au contraire, on peut
assurer que sa foi dans le miracle est beaucoup plus solide que celle de l'empirique.
L'empirique croit aux gnomes, aux fantômes, au mauvais oeil, à Nostradamus et à
Cagliostro, à la génération spontanée et à la guérison du cancer par la panacée du
charlatan. Mais le savant croit au tapis volant, à la parole magique qui fait ouvrir les
cavernes et à toutes les possibilités spirituelles de l'homme, y compris celles de
devenir invisible, de rapetisser ou d'atteindre une taille colossale. Il sait que les
découvertes en biologie dépasseront tous les miracles imaginés.
Il sait, avec Villiers de L'Isle-Adam, qu'il n:y a pas de rêves...
En ce sens le cas de la Soviétique Rosa Kuleshova est plus extraordinaire, plus
incroyable pour l'occultiste que pour le biologiste et le physicien.
Rosa naquit en 1941 à Nijnii Taghil, ville située au coeur de l'Oural, entre Perm et
Sverdlovsk. Plusieurs de ses parents étaient atteints de cécité congénitale, et tout
naturellement, après son travail scolaire, l'enfant, au cours des longues soirées
familiales, apprit à lire le braille avec ses doigts.
Il fut bien vite évident qu'elle possédait un système nerveux et sensoriel
extraordinaire, car bien que dotée d'une vue parfaitement normale par ses yeux, elle
voyait aussi avec le bout de ses doigts et même par chaque fibre de sa peau.
Une tare héréditaire modifiant les facultés physiologiques était-elle cause de
l'anomalie ? Cette tare avait-elle déterminé une sorte de mutation cellulaire ?
C'est ce que pensent les médecins de l'Institut de Neurologie de Moscou qui, en
1963, étudièrent le cas de Rosa Kuleshova, hospitalisée dans leur service pour des
crises d'épilepsie.
310
Le docteur Isaac Goldberg constata avec stupeur que Rosa lisait du bout du doigt
(avec le majeur droit), non seulement les caractères brailles imprimés en relief, mais
aussi les textes écrits à l'encre ou imprimés sur un livre ou
sur un journal.
Des expenences furent effectuées sous le contrôle des médecins de l'Institut, afin
de déceler une supercherie.
On banda soigneusement les yeux de la jeune fille. La lecture visuelle ne pouvait
s'exercer par l'espace compris entre le foulard et les joues, truc habituel des
illusionnistes.
Rosa, en effleurant chaque ligne avec un doigt, lut d'abord les titres d'un journal
disposé devant elle, puis à haute voix, lentement, mais sans marquer de temps
d'arrêt, elle déchiffra tout le texte d'un article.
Le test était probant: il n'y avait nulle fraude, mais la des assistants pensèrent que
le doigt intelligent, plupart
sensible, tâtait et discernait le relief infime de l'impression par encrage. On plaça
une plaque de verre sur le journal et e put lire les petits caractères en corps 8 ou 10,
mais Rosa n
elle lut parfaitement les "gros titres dont les lettres étaient
espacées.
E s'agissait donc bien de vision par la peau et non de sensibilité extrême d'un
épiderme doté d'un réseau nerveux exceptionnel.
La preuve devint plus évidente encore quand on présenta au doigt des photos qui
furent formellement iden-tifiées.
- je vois, dit Rosa, des soldats qui marchent sur une place publique. Ils ont des
casques et des fusils. Des avions les survolent... Cette autre photo représente des
gens qui déjeunent au bord d'une rivière. Sur celle-ci, je vois un homme âgé. Il a
une forte moustache et trois décorations sont épinglées sur sa poitrine.
Elle décrivit fidèlement une photo en couleurs, désignant le vert des arbres, le
bleu du ciel, le gris et le rouge
des costumes.
Des feuilles de papier diversement teintées furent identifiées avec facilité:
311
- Cette page est bleue... cette page est rose... cette autre jaune, celle-ci blanche,
celle-ci noire, marron, verte, rouge.
Avec des lumières projetées sur un écran, le test se révéla aussi probant, le sujet
" voyant " non plus avec son doigt, mais sans doute par la peau de son visage et de
son corps, de la même façon, mais en plus nuancé, que les vers de terre,
naturellement privés d'yeux, distinguent la lumière et les intensités d'éclairement.
D'autres expériences montrèrent que Rosa pouvait lire et voir les couleurs avec le
bout de son nez et avec sa langue.
Avec ses doigts de pied, elle lisait aussi couramment qu'avec son majeur droit,
effleurant le texte soit avec le gros doigt soit du bout délicat de ses autres orteils.
Ces phénomènes pouvaient s'expliquer de deux manières : ou bien Rosa lisait
avec sa peau pourvue de cellules nerveuses inconnues et sensibles à la lumière; ou
bien elle " Voyait " avec son sensorium, comme les médiums et les voyantes.
De toute façon, un mystérieux inconnu entrait en jeu, soit avec les yeux des
cellules de l'épiderme, soit avec le Troisième OEil.
Le cas n'est pas unique et de tout temps des phénomènes semblables furent
enregistrés. Dans un hôpital de Bangkok, en Thailande, on apprend sous hypnose
aux jeunes aveugles à distinguer les contours des objets par réception directe des
images-lumière sur la peau des joues.
Les biologistes ne sont pas éloignés de croire que chaque cellule du corps
humain est un microcosme comportant en puissance toutes les destinations
possibles et toutes les spécialisations fonctionnelles. Sont-ce ces pouvoirs inconnus
qu'utilisent certains êtres d'exception monstrueusement développés ou que cultivent
les initiés à l'ésotérisme transcendant ?
Mais là où les empiriques voient un mystère psychique qu'ils ont peine à croire,
les savants décèlent un nouvel élargissement de la science expérimentale.
312
Pour les biologistes, voir à travers l'opaque, lire dans la pensée, communiquer à
distance, émettre et recevoir des messages télépathiques, et même deviner le
résultat d'une opération mathématique sont les réalités de demain. C'est dire qu'une
conjonction du surnaturel et de l'expérimental dans ce qu'ils ont de plus subtil est le
fantastique destin de la science.
Monsieur Julien Cusseau
En 1961, un véritable prodige du supranormal - car appartenant à la prémonition,
voire à la voyance - troubla profondément le personnel navigant et les passagers
d'un avion d'Air France.
Fait curieux et déroutant, le héros de l'aventure, on est tenté de dire le médium,
était l'ex-international de rugby Julien Cusseau, solide gaillard qui ne fait nullement
profession dans l'occulte, puisqu'il est masseur diplômé.
Le phénomène se déroula le 2 octobre, dans un quadrimoteur affecté à la ligne
Orly-Abidjan.
il était 23 h 30, l'avion survolait Mâcon en direction de sa prochaine escale:
Marseille. Des voyageurs lisaient les journaux du soir de Paris, d'autres
somnolaient, quand Julien Cusseau héla discrètement l'hôtesse de l'air:
- Mademoiselle, voulez-vous dire au pilote qu'il s'apprête à faire demi-tour audessus
de Lyon. L'avion n'ira pas à Marseille.
L'hôtesse sourit.
- N'oubliez pas de prévenir le pilote ! insista Cusseau.
Derechef, un sourire mitigé fut la réponse de la jeune femme.
Et puis, à 23 h 3 7, coup de théâtre: à la suite d'un incident technique, le pilote
décidait de rebrousser chemin. Le quadrimoteur était alors à l'aplomb de Lyon.
Les passagers, à leur arrivée à Orly, furent hébergés pour la nuit au Air-Hôtel de
l'aéroport et convoqués pour le lendemain à 19 heures.
313
A l'heure dite, tous les voyageurs à destination d'Abidjan étaient assis dans la
carlingue de l'appareil, ceinture bouclée, attendant l'envol.
" L'avion ne dépassera pas le cap 60 en bout de piste ", dit à haute voix Julien
Cusseau.
Des regards hostiles se dirigèrent vers le fâcheux qui semblait vouloir jeter un sort
au voyage, et Cusseau s'enfonça dans son fauteuil.
Une minute d'attente encore. L'avion roula sur l'aire, cherchant la piste d'envol,
puis effectua un demi-tour avant de stopper.
Le haut-parleur annonça:
- Un incident, indépendant de notre volonté, nous contraint à retarder de nouveau
le départ. Nous présentons nos excuses à nos passagers.
Après une seconde nuit à l'hôtel, les voyageurs furent informés que leur départ
était définitivement f ixé à midi. A 1 1 h 30, à l'appel des partants, Julien Cusseau
n'était pas là.
On le découvrit dans sa chambre, faisant la grasse matinée.
- Dépêchez-vous, dit le chasseur, l'avion pour Abidjan part dans 25 minutes. Tout
le monde est déjà dans le hall. Il ne manque que vous.
- Erreur, répondit Cusseau. Allez dire à mes compagnons de voyage qu'ils
piétinent inutilement: l'avion ne partira pas.
Un tollé général accueillit cette déclaration. Cependant, une fois de plus, le
départ fut remis à 23 heures.
- Cette fois, nous partirons et le voyage sera excellent dit Julien Cusseau.
Cette prédiction s'accomplit.
Les journaux français relatèrent les faits en s'extasiant sur les dons du devin;
quelques-uns même parlèrent de " curieuses coïncidences " et les choses en
restèrent là.
Julien Cusseau est-il un voyant permanent ou occasionnel ? Personne ne le sait,
pas même lui.
314
Consulté sur ce problème, un physicien du CNRS a répondu:
- Un avion part de Paris et va à Tokyo. Aucune machine, si admirable soit-elle, ne
peut prévoir le déroulement exact du voyage et les impondérables possibles. De
même, aucun homme ne peut réussir ce miracle à coup sûr. Vous me dites : M.
Cusseau le pourrait. C'est inexact et M. Cusseau reconnaît - qu'il n'est pas toujours
en état de grâce. J'ajouterai même qu'il ne l'est pas souvent. Dans ces conditions,
et en admettant qu'une compagnie aérienne s'appuie sur des déclarations aussi
incertaines, elle irait tout droit à la catastrophe. Il est plus logique de s'en remettre
aux ingénieurs et techniciens de la mécanique, aux radars de bord, à l'expérience
des pilotes et aux prédictions de la météorologie nationale. Ces diverses disciplines
ne sont pas infaillibles, mais leur sécurité mo enne est y
con
stante et l'addition de leurs valeurs respectives est incontestablement supérieure
aux voyances que pourrait faire un médium disant vrai 9 fois sur 10. Car on connaît
a peu pres la constante d'erreur des appareils et des connaissances techniques es
ommes, mais on ne saurait jamais quelle serait, sur 10 prédictions, la mauvaise.
Le docteur Marcel Lapipe expliquait en ces termes l'apport que la science
supranormale était susceptible d'offrir à la connaissance technique:
Le supranormal existe et quand il sera étudié, analysé et disséqué comme l'est la
science expérimentale, il pourra certainement s'intégrer dans l'arsenal de nos
moyens d'action concernant des problèmes bien définis.
Mais dans l'état actuel des connaissances, il ne peut être mixtionné avec le
rationnel et l'expérimental.
a
im ginez le jeu mortel du barillet russe: le barillet à six coups du revolver ne
contient qu'une cartouche. On fait tourner le barillet en fermant les yeux, on applique
le canon contre la tempe et on tire sur la gâchette.
Nous avons un risque sur six d'être tué.
Admettons que le barillet tourne dans un c ,ylindre opaque, que nous ne puissions
voir où se trouve la balle et que juste-
315
ment nous voulions tenter l'expérience avec six chances sur six de réussite.
Nous pourrons passer le revolver aux rayons X, au détecteur, à différents types
de radars et acquérir ce que nous pensons être un maximum de sécurité.
Si l'étude expérimentale détecte la balle à côté du canon, nous pourrons tirer en
toute sécurité. Si nous voulons nous fier à un voyant, devin, radiesthésiste ou
astrologue... alors, nous lui demanderons d'appliquer le revolver contre sa tempe et
de faire la démonstration de ses dons sur lui-même
Le supranormal sera vraisemblablement toujours une aventure.
Pour ou contre la voyance
Les considérations du physicien du CNRS et du Dr Lapipe sont certainement très
raisonnables, mais en fait, on ne sait absolument rien sur la nature du supranormal
et, en conséquence, il est donc prématuré d'imaginer son utilisation pratique.
Le plus sage, puisque son existence ne fait pas de doute, serait d'abord de
l'étudier scientifiquement.
Mais il existe un obstacle majeur qu'il faut bien souligner: la plupart des sujets
soumis aux phénomènes supranormaux ne veulent accepter aucun contrôle.
En France, l'Institut Métapsychique, place Wagram, qui groupe des ingénieurs,
des médecins, des physiciens et des chimistes, s'attache honnêtement à l'étude du
Mystérieux Inconnu. Or, il faut bien l'avouer, les phénomènes demeurent toujours
inexplicables.
Alors, que faire ?
Il est vrai que les moyens mis en oeuvre à l'Institut Métapsychique sont dérisoires
au regard de la puissante organisation des laboratoires de recherche en science
expérimentale.
Cependant, et c'est un argument valable, la science expérimentale permet l'étude
de phénomènes réalisables pratiquement, ce qui n'est pas le cas de la
parapsychologie.
316
Si les voyants, devins et autres médiums, au lieu de deviner la phrase idiote écrite
et enclose dans une enveloppe cachetée, la lettre du cousin d'Amérique qui arrivera
demain, le départ retardé des voyageurs, la mort de la cousine Hortense à 200 lieues
de là, si les médiums, donc, devinaient le carburant qu'emploient les Russes pour
leurs fusées spatiales, un nouveau mode de propulsion astronautique, une nouvelle
formule de moteur pour les autos, un carburant pour remplacer le pétrole... et
beaucoup plus simple encore: si les médiums qui voient dans l'avenir nous donnaient
la formule du remède contre le cancer (que nous vaincrons dans peu de temps) ou
même le remède contre l'eczéma et le rhume de cerveau... alors, oui, nous
prendrions la parapsychologie au sérieux
Alors, oui, il faudrait s'incliner
Mais au lieu de ces preuves qui devraient être faciles à obtenir, les occultistes,
techniciens de la perte de temps, nous noient dans un ahurissant galimatias, ne font
que des découvertes et des miracles incontrôlables, ou bien devinent avec succès
que le chiffre 2 673 est inscrit dans la triple enveloppe cachetée, que la bonne du
pharmacien se mariera dans 2 ans et 3 mois avec un employé des P et T. A quoi
bon?
Les occultistes cherchent l'or depuis 2 000 ans. Ils ne l'ont pas trouvé.
Les savants fabriquent de l'or, des diamants, des rubis après quelques années
seulement d'étude.
Les occultistes cherchent des panacées, des drogues miracles. Qu'ont-ils
apporté contre la tuberculose, le cancer, la poliomyélite, la fièvre aphteuse, l'infarctus
du myocarde ?
Ont-ils inventé l'avion, le moteur à explosion, la photographie, la radio, la
télévision, le ciment, l'ampoule électrique, l'imprimerie ?
Non ! Mais ils savent que le chiffre 2 673 est inscrit dans la triple enveloppe.
Et qu'ils ne nous disent pas que la science expérimentale est initiatrice de
découvertes dangereuses Montgolfier,
317
Denis Papin, Niepce, Daguerre, Marconi, Branly, Pasteur, n'étaient pas des
magiciens noirs.
Ce sont les parapsychologues, les occultistes qui sont à l'affût des découvertes
dangereuses, et les formulaires, rituels et grimoires sont remplis de formules - par
bonheur sans effet - pour détruire, tuer, brûler, subjuguer !
Voilà ce que pourrait être un réquisitoire contre la magie. Il ne manquerait pas de
force.
Cependant, sous la gangue informe qui l'enveloppe et qui le cache, ne peut-on
trouver une parcelle de diamant pur ?
1 6
Les psychodrogues
Cette magie devient un phénomène d'actualité avec l'avènement des
psychodrogues et des drogues pharmacodynamiques qui, tout autant que l'atome,
vont marquer notre époque.
Il est indéniable que les savants modernes empruntent à la pharmacopée des
empiriques, même s'ils échangent la tisane et la décoction contre la piqûre et
l'implant.
Les psychodrogues, expérimentées traditionnellement depuis la préhistoire,
jusqu'aux initiés et yogis de nos temps, expliquent en partie les hallucinations, les
transes, les extases, les prouesses physiques des fakirs et les dons des médiums.
Le Mahatma Gandhi, quand il faisait la grève de la faim, se dopait avec certaines
tisanes, ce qui pourrait éclairer d'un jour nouveau ce personnage étonnant, saint
homme apparemment, mais qui engendra deux fils, dont l'un devint fou et l'autre si
délibérément enclin à l'alcoolisme qu'il se suicida dans une crise de delirium tremens.
C'est par la porte dérobée des bureaux des services secrets que les
psychodrogues ont fait leur entrée dans l'arsenal de la science et de l'art militaire.
L'essor prodigieux de la physique et de la biochimie a bousculé la routine des
services de renseignements. Désormais, le FBI, le GPU, le 2' Bureau français et
l'Intelligence Service, luttent de vitesse. On sait que l'arme secrète la plus récente
sera péri-
319
le temps de nl,,tlre à l'essai des
@ée en quelques anné
,s
prototypes- jadis ont fait Place à des laboratoire
Or, les arsenaux de ' nage classique est devenu pratique-Si fermés que l'esPiOn
ment impossible. ices de renseignements expérinien- Aussi certains serv
tent-ils actuellement un nouveau procédé où les effets de
aperception et d'acuité intell
nce, d' actuelles sont
clairvoya és par des psychodrogues.
directement détermin sont placées sous le cou-
Les expérierices@ depuis 1962 iie nous coni-vert du secret d'État,
mais les deux rapports q-- agnétique,
ent d'un enregistrement in
inuniqüons provienn r français François d'Agé-présenté en 1961 par le
docteu decine, section " Hunian
s of Aviation Me
,a,,, à la SchOOI U . travaille à créer l'honime de la strato-Engeneering "i qui ôle de la
Nasa.
sphère sous le contr us le no G-81
ux archives so
Ces enregisti7ein,nts figurent a
suivi de quatre chiffres-Le pega-palo
Officielle, en République
avait mission que: le pega- Le Dr
d'Agérac jer une drogue aphrodisia
Dominicaine,, d'étud
palo. ixir de longue
Vers 1938, cette drogue miracle, à la fois él
vie, haschich, inarii,ana, quinine et cantharide, fit la
fortune de T@illO qui "avait répandue dans toute
l'AinériqUP-- r- Voici le rapport du Dr d'Agérac
sur cette drogue pha
maco-dynainique
Dossier n'l - G - 81 re
-palo est connu aux Caraïbes depuis plus de quat
Le pega n fait état dans ses écrits est
Blanc qut e
siècles. Le prem,er
Poce de Leon@ un vaillant capitaine espa
l,illustre don juan 1 voulut éprouver
te ans lorsqu'i
,gnol. Il avait plus de cinquan
320
les vertus de la plante; sajeunefemme en avait à peine seize.
Et ceci explique cela.
A l'instar de beaucoup de spécialités célèbres, digitaline, cocaïne, éphédrine,
mescaline et jusqu'à la pénicilline, le pega-palo a primitivement été utilisé par des
sorciers. La pharmacopée moderne, en l'annexant, lui donna le nom de Rhynchosia
pyramidales.
San Domingo
C'est une sorte de vigne sauvage qui pousse à p
et dans la République dHaïti OU les Noirs l'a pellent pimandé ou liane bandée. Les
sorciers vaudous l'utilisent aux mêmes fins que nous: ils en tirent un philtre qui fait
merveille dans les cas d'impuissance ou de carence virile.
Mais ce qui, à Haïti, n'est encore qu'au stade artisanal était devenu une industrie
prospère à San Domingo sous l'impulsion du président Trujillo qui avait chargé mon
confrère, le Drjosé G. Soha, directeur du Service de Santé du pays, de rationaliser la
production de la Rhynchosia pyramidales et d'en répandre les bienfaits à l'extérieur:
en Orient d'abord, en Occident ensuite.
En Orient, le succès s'est révélé complet: on y diffusa le produit dans des flacons
de fortiftant portant l'étiquette: Tintura de Pega-Palo, fortidam.
Aux Etats-Unis, où le ,Laboratoire Quimico Dominicano ", nom officiel de
l'organisation commerciale, s'est heurté à la Food an Drug Administration, le pe
,ga-palo est clandestinement distillé aux Américains dans
les bars de Floride et de Virginie.
Le yagé
Le rapport no 2 du Dr d'Agérac, immatriculé G-81-1 B, comportait une proposition
d'une extrême importance puisqu'il suggérait aux Services Secrets US
d'expérimenter une psychodrogue extraordinaire, le yagé, à des fins d'espionnage :
Je propose le pagé de préférence à d'autres vé
qétaux méta qnomigènes: l'olohuqui, l'huachuma,
l'ayahuasco, le datura,
321
le peyotl et le muchamore sibérien ou bolet des Kamtchadates, parce que j'ai étudié
ses effets à l'Institut Expérimen-tal de Saint-Domingue.
Le,yagé a une prédilection pour les forêts vierges de lAmazone, mais on le trouve
é ,galement en d'autres régions des tropiques; son potentiel pharmacodynamique se
localise dans la partie la plus proche de la terre.
Quant à la façon de l'utiliser, rien de plus simple: il faut nettoyer la liane sous un
jet d'eau courante, la hacher, puis la faire bouillir pendant 36 heures dans un certain
volume d'eau. Le decoctum, c'est-à-dire le liquide restant après cette Ion 1 ,gue
cuisson doit être filtré, mais sans précaution particu lière, uniquement pour le rendre
absorbable.
Le sujet drogué avec ce decoctum entre en transe, et acquiert des facultés
supranormales qui lui donnent le pouvoir psychique de franchir tous les obstacles et
de partir en mission, instantanément, dans n'importe quelle région du
globe.
Inconsistant, invisible, impondérable, mais pourtant vigilant et compréhensif, il
peut devenir un espion en corps astral et se jouer de tous les rideaux de fer et des
huis clos les Plus
formels.
Bien entendu, ces facultés médiumniques ont été scientiftt-Domingue, en mars
quement contrôlées à l'Institut de Sain
et avril 1958, et des rapports officiels certifient l'authenticité
des faits relatés.
Les documents sont contresignés par différentes personnalités scientifiques
dominicaines et par: le Dr J. G. Soha, chef du Service sanitaire; Dominguez Albarran,
docteur en pharmacie; Aristote Aris, correspondant de la Duke University; et par le
préfet de police de Ciudad-Trujillo.
Suivait la relation d'une vingtaine d'expériences dont les
quatre cas ci-après nt de deux ans enlevé
- Découverte à 1 400 km d'un enfa ire, travailà ses grands-parents
(sujet: une fille de salle, no
lant à la cantine des employés de l'Institut de SaintDomin"gue).
322
- Description d'une salle dejeu de Las Vegas, de 23 h 15 à 24 h (sujet: un
adolescent de 17 ans, aide-bûcheron dans la région de Yaqui [Saint-Domingue]).
- Description d'une partie de tennis à Sydney (sujet: un campesino âgé d'environ
80 ans, n'ayantjamais quitté son village@au pied des monts Cristi [Saint-Domingue]).
- Enumération des valeurs enfermées dans un coffre de la succursale de la Chase
Bank à Vancouver (sujet: un pêcheur du lac Enriquillo [Saint-Domingue])...
Il va de soi que les sujets que nous avions selectionnés étaient des individus sans
tare, de constitution robuste et d'intelligence moyenne. Ils ne savaient ni ne
soupçonnaient ce qu'on attendait d'eux, le prétexte officiel de leur convocation à
lInstitut étant un examen médical, qui expliquait suffisamment le jeûne de 12 heures
que nous avions prescrit avant l'expérience.
Le sujet, bien que conservant toujours sa lucidité, ne garde pas le souvenir de ce
qu'il dit et voit sous l'influence de la drogue.
C'est là un point d'une extrême importance.
Le docteur d'Agérac explique ainsi l'influence spécifique du yagé sur le cerveau:
A mon avis et d'après les encéphalogrammes recueillis au cours de mes
expériences, le phénomène yagé se passe au niveau du cortex cérébral. fl agit sur
les neurones, plus particulièrement sur les synapses qui sont les points de jonction
interneuroniques... et aussi, mais ce n'est là qu'une hypothèse, sur l'acétylcholine qui
est le médiateur chimique réglant la circulation des influx de neurone à neurone.
En agissant indirectement sur ces influx, leyagé provoque l'émer agence
(provisoire) d'une faculté nouvelle de la conscience et le drogué acquiert le don de
bilocation. Tout en demeurant physiquement sur place, son esprit ou une part
consciente de lui-même se transporte à l'endroit qu'on lui a demandé d'investiquer. fl
est à ce moment précis, dans l'état de superconscience que lesyogis qualifient de
taijasa.
323
Il semble donc possible que sous l'action du yagé, l'esprit conscient d'un individu
puisse pénétrer dans les centrales atomiques et les laboratoires des savants.
Si un tel pouvoir existe, des agents secrets pratiquent déjà cette forme inédite de
l'espionnage moderne.
Les psychodrogues peuvent avoir d'autres utilisations. Il serait possible
notamment d'établir télépathiquement une liaison air-sol entre les avions et les tours
de contrôle. En ce cas, la transmission de pensée suppléerait le message
radio.
et le temps se trouvant abolis pour les
Enfin, la distance
sujets soumis à l'action du yagé, il serait passionnant de procéder à des explorations
- sous forme d'expériences einte. Sur la dans le monde cosmique encore hors d'att
Lune, par exemple, et même jusqu'aux étoiles distantes de milliers d'années-lumière
si les tests se révèlent
encourageants.
Il ne nous est pas possible, ne disposant pas de yagé, de savoir si actuellement
des espions américains assistent aux conférences secrètes du Kremlin ou
accompagnent le Premier ministre soviétique dans sa datcha, au cours de ses weekends,
mais nous pouvons révéler un fait curieux: en août 1962, M. Khrouchtchev a
été pris d'une véritable crise de nerfs en apprenant par la presse que M. Kennedy
avait
déclaré
" LIURSS vient de signer un traité secret militaire et économique avec Cuba. Le
traité a été ratifié par M. Gavara pour la République cubaine. "
Or, l'existence de ce traité ne fut rendue publique que le 3 septembre. C'était la
première fois qu'un secret d'Etat soviétique était éventé par l'Intelligence Department
US. Pourtant M. Khrouchtchev a déclaré formellement:
" Il n'y a pas eu de fuite "
Toutefois, les psychodrogues présentent un inconvénient majeur: si elles
déterminent la voyance, elles rendent aussi aboulique et constituent un véritable
sérum de vérité.
324
Se rattachant au lavage de cerveau et à l'emprise naturelle ou artificielle sur
l'intellect, la résistance aux drogues et aux suggestions imposées a été étudiée par
des services spécialisés. On sait en particulier combien les Russes étaient passés
maîtres dans l'art de provoquer l'autocritique, de dépersonnaliser les individus, de les
subjuguer et de les confesser.
Le cardinal Mindszenty, primat de Hongrie, soumis à l'inquisition, au peyotl et
autres pseudo-sérums de vérité, fut, sinon le premier, du moins le cas le plus
célèbre. Récemment, le colonel US Francis Powers, pilote de l'avion espion U-2
abattu en 1960 par les Russes, ne put résister au traitement subi.
C'est dire l'importance que revêt la force de caractère des hommes appelés à
détenir des secrets d'État et à lutter jusqu'à l'extrême limite des forces humaines
pour ne pas les trahir.
L'école de Saclay
En France, l'École Navale, comme la Marine US, participe à la course au cosmos,
aux fabrications d'engins à propulsion atomique et d'armes secrètes. Le recrutement
des cadres est un problème si difficile que la sélection des ingénieurs est opérée à
Saclay où on leur fait subir des tests psychotechniques très poussés qui sont de
véritables lavages de cerveaux.
Ceux qui résistent le plus longtemps sont les premiers choisis.
Physiologiquement, ces hommes sont soumis à un examen des plus sévères.
Quiconque a plus de 1, 1 1 m de gros intestin est éliminé, car il est prouvé par les
travaux du professeur français Pierre Duval, membre de l'Académie de Médecine,
que les hommes d'action, à caractère solide, ont un gros intestin plus court que la
moyenne (1,11 m pour un poids de 62 kg).
325
Les mystiques, qui ont tous un gros intestin anormalement long, ont tendance à
devenir plus raisonnables si on en diminue la longueur. La raison de cette
métamorphose n'est pas encore clairement connue, mais le fait a été souvent
constaté. Tout se passe comme si le gros intestin déterminait directement le
comportement cérébral et une certaine tendance à l'idéalisme.
En 1938, le professeur Duval eut à opérer, à l'hôpital de Vaugirard, pour une
occlusion intestinale, une haute personnalité religieuse dont le gros intestin était
anormalement, long: près de 2 m. On coupa environ 1 m et la guérison s'effectua
dans les meilleures conditions.
En 1941, l'ecclésiastique vint remercier le professeur Duval, accompagné de sa
femme et de ses deux enfants. Il avait perdu la foi, quitté les ordres et s'était marié.
semblables furent observés sur des person- 1
D'autres cas
nalités moins importantes, religieux de toutes confessions
et spiritualistes.
On peut avancer que les toxines résorbées par le gros intestin conditionnent le
caractère de chaque individu.
Une école d'envoûtement
La guerre psychologique - la guerre froide - emprunte ses armes à une panoplie
extrêmement complexe, qui va jusqu'à l'envoûtement politique.
Le Sunda ,y Tele
"graph, de Londres, a publié en 1961, sous le titre Moscou trained me for
revolt in Africa, by Anthony G. Okotcha, une curieuse relation de pratiques de
sorcellerie dont l'auteur, étudiant noir nigérien, aurait été le héros
1. Publié par le journal La Nation géorgienne. Le récit de A. G. Okotcha est en
vente au Sunday Telegraph, 135 Fleet Street, London EC4. Bien que cette relation
ait un caractère de politique tendancieuse elle est certainement exacte. Mais il est
probable que les gouvernements anticommunistes ont employé des procédés
analogues à des fins politiquement opposées.
326
Cet étudiant s'était laissé persuader d'aller apprendre le droit international à
l'université de lAmitié-des-Peuples à Moscou. Endoctriné en politique révolutionnaire
ge droit international brillait par son absence en ladite université), il a assisté à des
cours d'assassinat politique et de sorcellerie à l'usage des peuples dAfrique.
Sorcellerie " scientifique " : crânes parlant par microphones: @je suis l'esprit de ton
ancêtre; je suis Shan"go le Grand Esprit des eaux profondes; va tuer le gouverneur
britannique; inscris-toi au Parti Communiste et obéis, lesyeux fermés, à tous ses
ordres...
Okotcha revint à Londres pour recruter des étudiants africains à destination de la
même université, puis il fut envoyé en Afrique pour renverser le gouvernement
modéré de la Nigeria ety instaurer en 1964 un ré ,gime communiste.
Les multiples assassinats de leaders politiques noirs et d'administrateursju "gés
irrécupérables, prévus pour atteindre ce but, ont finalement ouvert les yeux de
l'étudiant qui se récusa.
Dans notre humanité inquiète et inquiétante, les drogues nouvelles n'ont pas
encore donné la mesure de leurs possibilités, mais elles présentent déjà des
dangers.
Les psychodrogues ne pouvaient guère servir qu'à une recherche incertaine. Les
produits dynamiques et les tranquillisants sont, eux, tout-puissants dans la
préparation du monde de demain: celui des robots passifs et consentants que l'on
peut transformer en dieux redoutables.
1 7
Les drogues pharmacodynamiques
Les drogues pharmacodynamiques, qui appartiennent en propre à nos Temps
d'Apocalypse, ont eu dans l'Antiquité des précédents, pourrait-on dire, naturels. Les
coinbattants de L'Iliade s'injuriaient pour chauffer leur colère, les Gaulois
recherchaient les lâches dans leurs rangs, les chrétiens priaient, chantaient ou
lançaient l'anathème. Puis apparurent les véritables drogues pharmaco-dynamiques
: le vin et la célèbre " gniole " qui remporta la guerre de 14-18 contre les buveurs de
bière.
Les volontaires de la mort japonais, après avoir suivi des cours dans des écoles
spéciales et subi des lavages de cerveau, étaient drogués ou enivrés à l'alcool de -
riz. Les bacchanales antiques, les orgies bachiques, l'éréthisme nerveux, les
congestions cérébrales des yogis, la danse et la musique hot procèdent du même
principe d'excitation. S'y ajoutent bien entendu les excitants éprouvés, haschich,
pega-palo, Maxiton, etc.
Nous vivons dans une ère où l'homme ne peut plus demeurer ce qu'il est: il doit
évoluer, muter, ce qui suppose une nécessité de temps inacceptable, s'il ne veut pas
être éjecté des engins qu'il invente.
Il doit, lui le pilote, aller à la même vitesse que la fusée qu'il a construite; or,
l'évolution mécanique est infiniment plus rapide que l'évolution physique et l'homme
est en retard par rapport aux machines qui dépassent ses possibilités et qui
déborderont bientôt son génie. Car il lui faut
328
aussi devenir plus intelligent, plus fort, plus intuitif : en bref, l'homme doit provoquer
son surhaussement pour devenir un demi-dieu.
L'hérdisme quotidien
Cette mutation artificielle qu'il est pressé d'acquérir, il la réalise par les drogues
pharmacodynamiques. Grâce à elles, en quelques heures, il peut devenir un héros.
Depuis une vingtaine d'années, l'héroïsme - qui est souvent une forme du
fanatisme, du fatalisme, du désespoir ou de la perversion - est devenu chose plus
courante que la lâcheté. On connaît encore des hommes qui ont peur, mais les
Léonidas, les Bayard, les Surcouf se multiplient, ce qui ne manque pas d'être
inquiétant.
En 1940, les SS d'Adolf Hitler se sacrifiaient avec une sorte de volupté pour leur
führer. A Stalingrad, les Russes se firent tuer sur place plutôt que de reculer. En
1944, des régiments alliés briguèrent l'honneur mortel de débarquer les premiers sur
les côtes de la Manche. Pour l'opération suicide de Diên Biên Phu, en Indochine, il y
eut plus de volontaires que d'appelés, sans parler des kamikaze japonais, des
hommes-grenouilles suicides italiens, des candidats au voyage dans le Cosmos.
Mais la nature exceptionnelle des missions militaires et scientifiques (elles
coïncident la plupart du temps 1) que l'on confie aux soldats et aux savants oblige à
des mesures d'une rigueur extrême. Il ne doit pas exister un risque sur mille que
l'homme de confiance - cosmonaute ou espion - ait une défaillance: l'importance de
l'enjeu exige la réussite.
La mise à l'épreuve sur le japon de la première bombe atomique fut à ce point de
vue riche d'enseignements. Préalablement, avec une folle inconscience, les
Américains avaient confié à des étrangers la direction et l'exploitation
1. Les cosmonautes sont tous des militaires : capitaines ou colonels.
329
de leurs usines nucléaires. A Los Alamos, Oppenheimer et d'autres savants
atomistes avaient parié chacun un dollar sur les chances de réussite de la bombe de
juillet 1945.
Le pieux président Truman donna son accord au lancement de la bombe A sur
Hiroshima, après s'être mis au lit et avoir lu la Bible, comme chaque soir'.
Le plus grand assassin
La responsabilité de l'anéantissement des deux villes japonaises (Hiroshima et
Nagasaki) fut confiée à un groupe d'aviateurs américains dont faisait partie le jeune
Claude Eatherly, 25 ans.
Et si Eatherly, tourmenté de scrupules de conscience, l'esprit subitement dérangé,
avait lancé les bombes sur New York et San Francisco ? A vrai dire, Eatherly ignorait
l'importance du cataclysme qu'il allait déclencher.
Toutefois, devenu fou en 1947, par " complexe de culpabilité ", il fut interné
plusieurs fois et cria à la face du monde que le gouvernement américain avait fait de
lui le plus grand assassin de tous les siècles. Un autre pilote de l'expédition, le
sergent Leroy Lehman, rongé de remords, s'était retiré dans un couvent en Italie.
Puis, on apprit des détails sur la " belle opération' "
Le colonel P. W. Tibbets junior (35 ans), le capitaine Lewis, le lieutenant Nelson
(20 ans) et six autres officiers formaient un équipage sain de corps et d'intellect qui
pilotait un B-29 baptisé Enola-Gay',,gloire de la mécanique de notre ère scientifique.
Ils se croyaient également spirituellement sains, car ils avaient à bord de leur B-
29 quatre bibles, deux croix et comme talismans, des objets que vous ne sauriez
imaginer: trois culottes defemmes !
Et voilà qui en dit long sur l'équipage de lEnola-Gay.
1. Collection Noyau, Série A.
2. Enola-Gay: c'était le nom de jeune fille de la mère du colonel Tibbets.
330
Et tout cet assemblage de bibles et de culottes de femmes vous dira davantage
quand vous saurez que le B-29 et son équipage sélectionné, en parfaite santé
physique et morale..., furent l'avion et l'équipage qui, le 6 août 1945, lâchèrent la
bombe A sur Hiroshima (150 000 morts).
Il n'est plus question maintenant - ni pour les Américains, ni pour les Russes, ni
pour qui que ce soit - d'envoyer sur des bombardiers atomiques, et à plus forte
raison sur des fusées spatiales, des hommes qui pourraient devenir fous, avoir peur,
ou froid ou faim, ou même qui pourraient penser.
Tout est réglé d'avance; de la Terre, on pense, on réagit pour le cosmonaute qui
n'aura plus, s'il en réchappe, qu'à débiter la petite leçon apprise, recevoir des
bouquets et embrasser en souriant des petites filles endimanchées.
Les cosmonautes sont des robots
Voici comment le deuxième homme de l'espace fut préparé à la mission qu'il
devait remplir mort ou vif:
A 4 h 30, Titov, qui dormait dans sa chambre d'isolement, est réveillé par ses
gardiens. Il ne sait pas que ce dimanche 6 août 1961 est le jour J.
Les savants chargés de sa précieuse personne épient ses réactions avec une
attention sévère. Tout va bien: depuis deux jours, le futur cosmonaute est
biologiquement au point; les drogues, alliées à certaines formules de tranquillisants,
ont fait de lui un être parfaitement docile.
Après des semaines d'école spéciale, d'entraînement et de traitements physiques
et psychiques, il assumera exactement la mission que l'Etat va lui confier. Gherman
Titov n'aura pas peur, pas froid, pas faim, pas chaud, car il nia pas de corps à lui; il
n'aura pas de scrupules de conscience, car il n'a pas de conscience ; il ne trahira
pas, il sera un rouage télécommandé de la Terre.
331
Il mange le léger repas chimiquement préparé pour lui et passe aux mains des
habilleurs. Un spécialiste fixe sur son crâne et sur tout son corps les contacts
d'électrodes qui télédéclencheront ses réflexes et renseigneront les savants sur le
comportement de son organisme.
On le revêt de son scaphandre bleu pâle de cosmonaute, et des électroniciens
vérifient les lignes qui seront branchées sur un dispatching de bord.
Désormais, Titov n'est plus un homme, pas même un robot, mais une sorte de
machine électronique qu'on transporte en car, qu'on hisse par ascenseur, qu'on
ajuste comme un rouage parmi d'autres rouages dans le cercueil de céramiquetitane.
Titov, pendant 25 heures, ne verra rien - pas même la mappemonde
gyroscopique montée - en frime " devant ses yeux aveugles -, il ne sentira rien, il
n'aura aucune notion de temps, de danger, de grandeur.
A proximité de ses mains sont des manettes. Il n'aura guère à les manoeuvrer:
de la Terre, ceux qui le dirigent déclencheront automatiquement, à point voulu, les
réflexes de ses mains, par le jeu des électrodes. Il sera en dehors de tout, mais il
faut bien donner l'impression qu'il sert à quelque chose.
A 7 heures, Titov est parti, baignant dans une douce euphorie comme un
Bienheureux montant au Paradis
Les hommes ne sont pas prêts - ni physiquement ni moralement - à effectuer
impunément une navigation sidérale sur des engins qui développent une poussée de
2 millions de tonnes. Dé à, sur les avions à réaction volant à 800 km-heure, de
nombreux passagers ont des crises d'épilepsie et de dépression nerveuse. Le 18
septembre 1962, l'actrice Jayne Mansfield, venant de Rome, descendit en larmes à
l'aérodrome de New York.
Quand le voyageur est de moindre notoriété, son agitation est calmée par des
procédés sans appel. Sur la ligne
1. A la seconde du départ il aurait dit: "Et un bonheur jamais éprouvé
m'enivra.
332
Paris-Bamako, les Noirs qui ne peuvent supporter l'altitude et la vitesse et qui sont
pris de crises de nerfs font le trajet " Clef à molette ", c'est-à-dire qu'on les assomme
avec l'instrument précité.
Tous les pilotes et toutes les hôtesses de l'air, sur les lignes rapides, sont victimes
de dépression et de troubles pulmonaires. On a même vu - plusieurs fois, mais le fait
est tenu secret - équipage, hôtesses et passagers refuser de prendre l'air !
Il existe donc une nécessité de préparer les hommes au voyage cosmique en les
habituant au préalable sur des jets volant à Mach 3 (plus de 3 000 km/heure) à une
altitude de 20 000 mètres environ. Cela pose des problèmes très diffîciles à
résoudre, si difficiles que les compagnies aériennes n'envisagent pas de lignes
supersoniques commerciales avant 1970.
De toute façon, le système " clef à molette " fera place à une médication plus
scientifique. Au lieu d'inciter les passagers, comme on le fait aujourd'hui, à prendre
un cachet contre le mal de l'air, on délivrera, avec le billet, la drogue qui permettra de
supporter aisément le voyage.
Quant aux conséquences subies par les humbles Terriens demeurés au sol, on
n'en parle pas. Signalons cependant le rapport du pilote du B-58 qui parcourut Los
Angeles-New York et retour en 4 h 42 mn: Vitesse en altitude : 1 500 miles à l'heure
au sol: 13 000 fenêtres brisées.
Pourtant, il est hors de doute que nous poursuivrons la conquête du ciel. Les
temps de cette conquête sont venus. Il n'est plus possible de faire machine arrière.
Le destin de l'homme le pousse hors de la Terre.
Comme Titov, il deviendra un robot savamment élaboré par les bons docteursélectrodes
et il s'envolera vers les astres, plongé à distance dans " un bonheur
jamais éprouvé ". Ainsi se fera la sélection naturelle: ceux qui ne pourront suivre le
rythme disparaîtront; les autres s'adapteront à la nouvelle ère.
Quand la planète Terre deviendra inhabitable, si elle le devient, seule survivra
l'élite préparée à l'évasion cosmi-
333
que. En attendant cet exode, une véritable guerre scientifique oppose l'Occident à
l'Orient.
Les tranquillisants: une redoutable invention
La fin de siècle que nous allons vivre ne sera cependant pas aussi affolante qu'on
pourrait le supposer, car, comme dans l'avion supersonique, les tranquillisants
aideront à supporter le voyage, et les drogues pharmacodynamiques donneront aux
hommes l'impression euphorique d'être des demi-dieux.
En découvrant les tranquillisants, le Français Laborit a réalisé une révolution qui
va changer la face du monde et former, tout autant que l'avènement de la science
atomique, les caractères propres à l'ère nouvelle.
L'homme, par l'intercession des drogues, entre de plainpied dans un paradis
artificiel.
Déjà, de plus en plus, il échange ses qualités réelles contre des qualités
apparentes qui sont loin d'être inoffensives.
Qu'un malade drogué affronte une opération en toute quiétude, sous l'influence
d'un tranquillisant, soit ! Mais ce sont les hommes " améliorés " qui la nuit s'élancent
à 150 à l'heure sur les autoroutes ; les cosmonautes drogués qui montent dans les
fusées sidérales ; des femmes enceintes qui abusent de certains médicaments pour
affronter l'enfantement.
Les étudiants des lycées se droguent pour passer un examen, et il n'est un secret
pour personne que les athlètes russes et américains, que les coureurs cyclistes et
les nageurs se " dopent " pour améliorer leurs performances. Bientôt, le savant luimême
- si ce n'est déjà fait - voudra décupler ses facultés intellectuelles.
L'étude de la psychologie sous-marine effectuée par l'explorateur jean-Albert
Foëx 1 a démontré que l'esprit
1. Dans son livre: Les mystères du Monde submergé, éd. R. Laffont.
334
humain, à une certaine profondeur, acquiert des apercep-tions dans le sens de la
quatrième dimension.
Tout cela risque de nous mener très loin.
L'homme artificiel, le demi-dieu de l'an deux mille serat-il véritablement plus
heureux que nous ?
Le but suprême de la vie étant le bonheur, la science entreprend d'imposer à
l'humanité un bonheur obligatoire. Le premier stade est l'abrogation du malheur.
Le malheur ? C'est une situation précaire, subalterne, un mal incurable qui guette,
un amoindrissement physique irrémédiable, des soucis ou des deuils familiaux,
l'insécurité personnelle ou sociale, des échecs. Qu'importe, si le médicament miracle
est là.
Un opium, un haschich, une cocaïne sans effet pernicieux apparent, un tonique,
autorisé et même - pourquoi pas? - imposé à la façon du bromure dans le vin des
casernes: voilà le bonheur à la portée de tous. Il suffit pour cela que les
gouvernements prennent le monopole de certains produits.
Ainsi naîtra peut-être l'homme robot, s'écartant de son destin naturel et soumis à
devenir strictement réglé, épousant la politique, adoptant les jugements dictés. Il est
possible que ce bonheur soit une victoire, mais une victoire inquiétante.
Les dieux artificiels
En attendant sa mutation non contrôlable, l'homme de l'an deux mille revêt déjà le
Chaud Manteau des Dieux, acquiert l'intelligence, l'instinct, la résistance des entités
supérieures. Il ne lui reste plus qu'à acquérir l'immortalité.
S'il précipite sa chute, il transforme la culbute en envol, et comme Titov, l'homme
de l'an deux mille élabore son dangereux destin avec la sensation d'un Bienheureux
au paradis. Peut-on penser - comme certains - que des êtres supérieurs, que nous
ne connaissons pas, sacrifient l'homme terrestre pour préparer l'avènement de
l'homme
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du cosmos? Peut-on penser que ces irradiations, ces drogues, ces mutations
accélérées sont une opération sauvetage ?
La conquête du ciel deviendrait-elle une nécessité vitale ?
Il est étrange de constater que les nations engagées dans la course au ciel n'ont
pas donné les raisons qui les animaient.
La curiosité scientifique, l'esprit d'aventure ? Peut-être existe-t-il aussi un besoin
presque inconscient de fuir notre planète menacée.
On a supposé aussi que nous pourrions obéir à un mystérieux appel venu des
profondeurs du ciel, appel télépathique, informulé, transporté par des ondes que
nous ne savons pas capter.
On a souvent annoncé que des extraterrestres avaient atterri, soit pour étudier,
soit pour contacter les Terriens. Mais alors, si des rapports ont été établis - ce qui
est loin d'être certain - on est en droit de penser que le secret des voyages spatiaux
a peut-être été révélé. A moins que la science de Vénus, de Mars, ou d'ailleurs, ne
soit absolument différente de la nôtre, inadaptable.
A moins que les êtres d'ailleurs n'estiment souhaitable de ne pas encourager les
échanges à double sens.
Lointaines semences
Bi en entendu, cette extrapolation est fort aventureuse, mais elle est peut-être la
vérité de demain. Il y a plus de trente ans, une Anglaise, lady R.... croyait si
fermement à la panspermie et à la coexistence cosmique, qu'elle expérimenta sur
des adeptes la justesse de ses théories.
Il s'agissait de faire féconder de jeunes femmes par des semences d'êtres du
cosmos transportées sur ondeslumière. Lady R... avait tenté l'expérience elle-même,
mais sans succès. Elle en avait conclu que son âge une
336
soixantaine d'années - prêtait un support douteux à la tentative.
L'expérience se poursuivit avec de belles et jeunes vierges qui, couchées nues
dans une propriété privée, cherchaient aventure avec les étoiles. Des écrans
judicieusement placés faisaient converger une lumière dense, mais tamisée pour
éviter les brûlures. On pensait ainsi augmenter les chances d'insémination.
Les vierges que lady R... destinait à devenir les mères d'une nouvelle humanité
étaient, en raison du rôle éminent qui pouvait leur échoir, nourries selon la méthode
végétarienne, tenues hors de tout contact humain comme les vestales et n'avaient le
droit de lire que la Bible. Elles formaient deux clans: l'un, soumis à la panspermie
des étoiles, était composé de jeunes filles qui devaient vivre toutes nues du coucher
au lever du soleil; l'autre - le moins nombreux - était consacré à la fécondation solaire
et les filles, couchées sur des lits portatifs orientables selon le déplacement de
l'astre, officiaient de l'aube au crépuscule.
Au début, les résultats ne furent guère encourageants. Lady R... commençait à
douter de sa théorie, quand une des jeunes filles eut les symptômes d'une maternité
que le médecin confirma. Quelques mois après, elle fit une fausse couche.
Lady R..., qui avait toujours pris grand soin d'éloigner le sexe fort de ses sujets,
proclama que la " chose " était le fils d'un homme de l'espace. La presse tourna
l'affaire en dérision et nul ne voulut croire la jeune mère - elle affirmait être vierge - et
la vieille lady qui mourut avec ses fantasmes.
Messages du cosmos
Parallèlement à l'essai de conquête, il devient indispensable de signaler aux
extraplanétaires que nous envisageons d'entrer en contact avec eux.
337
Déjà des fusées sont parties vers la Lune, Vénus et Mars; mais le bon ton
n'exige-t-il pas qu'en toute circonstance on frappe à la porte avant d'entrer ?
Les Russes ont considéré comme l'expédition d'un message l'envoi de Lunik II, le
12 septembre 1959, sur la Lune. Camille Flammarion et les astronomes William
Pickering et Robert Barker croyaient que la Lune était habitée !
Barker nota le 12 décembre 1937 et le 16 janvier 1938 des zones colorées
laissant croire qu'une végétation se développait sur notre satellite en un cycle
végétatif complet de 14 jours 3/4.
L'astronome Percival Lowell vit au télescope, dans la nuit du 7 décembre 1900,
une traînée de lumière jaillir de Mars et demeurer visible pendant 1 heure 10
minutes.
S'agissait-il d'un signal ? C'est peu probable, car un signal doit comporter au
moins deux caractéristiques : être d'une nature compréhensible, être répété à
intervalles réguliers. Giovanni Schiaparelli, directeur de l'Observatoire de Milan, vit
sur la planète Mars une croix lumineuse. En 1921, Guglielmo Marconi capta, sur son
yacht l'Elektra, des messages en morse qu'il assurait provenir d'une zone
extraterrestre. Ces messages émis sur 150 000 m de longueur d'onde se répétaient
à intervalles réguliers et ne pouvaient provenir de perturbations électriques.
Pour leur part, les hommes doivent eux aussi envoyer des signaux dans le
cosmos. Mais quel signal envoyer ? Un message en morse, avec le laser ?
En 1944, un astrophysicien allemand calcula que l'atome d'hydrogène neutre
devait émettre un rayonnement hertzien sur une longueur d'onde voisine de 21
centimètres. Ce rayonnement, la raie 21 de l'hydrogène, a la particularité de ne pas
être arrêté par les poussières cosmiques et constitue en quelque sorte - la longueur
d'onde type du cosmos ". Il est facilement détecté par les radiotélescopes.
Si donc des civilisations analogues à la nôtre ou, mieux encore, supérieures à la
nôtre, existent dans le Cosmos à
338
une distance n'excédant pas 2 millions d'années-lumière', nous devons pouvoir
communiquer avec elles, car la longueur d'onde de 21 cm est obligatoirement captée
par les astronomes extraplanétaires. Il serait évidemment fort instruc tif d'entretenir
ainsi des conversations. Mais comment comprendre le sens des messages ?
Et que dire, de notre côté ?
En Amérique, des techniciens spécialisés s'efforcent d'établir un code de signes
idéographiques et phonétiques. Évidemment, ces contacts, ces messages,
impliquent la certitude que les extraterrestres ne sont pas parmi nous. Pourtant, des
faits curieux mais peu vraisemblables, notés comme indices insolites, figurent aux
archives des clubs d'études des UFO.
On y trouve d'abord certaines relations de contacts entre extraterrestres et
Terriens, notamment au japon et en Amérique, mais il est difficile de leur accorder
grand crédit. Les Vénusiens qui auraient atterri au mont Shasta, les délégués de
Bételgeuse à Muroc Air Field et les débarquements de Martiens par soucoupes
volantes ne présentent pas de garanties sérieuses. Nous en avons déjà parlé.
Monica, fille sans père
En juillet 19625 un brusque refroidissement de la t,.P,rature survint à Catane, en
Sicile, sans raison apparente, et des témoins assurèrent que " des choses sans
consistance, qui étaient peut-être des hommes d'une autre planète ", avaient visité
plusieurs maisons.
En Allemagne, en 1945, une naissance extraordinaire fut interprétée comme le
résultat d'une expérience analogue à celle de lady R.... mais provoquée par les
extraterrestres.
1. La raie 21 de l'hydrogène a cependant un pouvoir de pénétration très
supé- à 2 millions d'années-lumière, et on sait par l'observation de la
Grande
rieur
Nébuleuse d'Andromède, qui se situe à cette distance de la Terre, que des
communications de cet ordre sont aisément réalisables.
339
il s'agit de l'affaire de la petite Monica.
Au cours de l'été 1944, une jeune Allemande de Hambourg, âgée de 26 ans, eut
la surprise d'entendre son docteur lui annoncer une maternité proche. Or, la jeune
femme était absolument certaine de n'avoir pas connu d'homme depuis quinze mois.
En 1945, elle mit au monde la petite Monica, sans essayer de prouver
scientifiquement le miracle qui venait de se produire.
Elle se maria, divorça et épousa en 1956 un Anglais qui l'emmena dans son pays.
C'est alors queue répondit à une enquête du journal Sunda,y Picturial qui posait
carrément à ses lectrices la question suivante: Madame, avez-vous eu un enfant
sans père ?
Son cas fut retenu parmi une vingtaine d'autres ; des expertises scientifiques
précises, effectuées par un jury médical désigné par le journal, démontrèrent,
particulièrement par l'effet d'une greffe réussie aussi bien sur la mère que sur la fille,
qu'il y avait eu parthénogénèse. La sérieuse revue médicale anglaise Lancet déclara
qu'il n'était pas possible de prouver scientifiquement qu'un père avait participé à la
naissance, les analyses et la greffe démontrant le contraire.
En février 1953, le docteur Lombard, d'Alger, communiqua à l'Académie de
Médecine l'extraordinaire aventure d'un garçonnet de 21 mois, le petit Gilles M..., de
Loverdo (dans le massif d'Ouarsenis), qui donna naissance à un enfant. Une
opération chirurgicale l'avait en effet délivré d'un foetus mesurant 14 centimètres,
pourvu d'un petit squelette et de quelques cheveux.
C'était un authentique foetus humain qui semblait devoir se développer
normalement et dont un accident avait interrompu la croissance. Ce cas de
parthénogénèse était exceptionnel, la mère du foetus étant du sexe masculin. Le Dr
Lombard a éliminé l'hypothèse d'un frère jumeau de Gilles. E assure que le foetus
était bien le fils du bébé.
Il y a près de 2 000 ans, un autre cas de parthénogénèse changea le cours de
l'Histoire.
340 1
Pour les catholiques, la Vierge Marie a conçu par l'opération du Saint-Esprit, mais
certains milieux russes lancent actuellement l'hypothèse que jésus et ses apôtres
étaient des voyageurs extraplanétaires
Enlèvements
Si une parcelle de l'humanité extraterrestre s'ajoute à la nôtre, on peut présumer
qu'en contrepartie des prélèvements de notre espèce ont pu être effectués par des
visiteurs étrangers.
Là encore, il s'agit d'une hypothèse, mais qui repose sur les inquiétantes
disparitions que l'on signale en Amérique.
L'hebdomadaire La Presse, en 1961, s'est fait l'écho de ces disparitions dont le
caractère est particulièrement insolite, car elles portent sur des familles entières et
défient toute explication :
Le 14 août 1952, le boucher Tom Brooke, saremme et son fils de 1 1 ans,
prenaient congé d'amis à proximité d'un bar, à 60 km de Miami, en Floride; ils
montaient dans leur voiture et démarraient. Il était 23 h 40.
A 7 h 14 le lendemain matin, la police découvrait leur voiture abandonnée à 18
km du bar. Les phares étaient restés allumés, une portière était ouverte et sur la
banquette arrière se trouvait le sac à main de Mrs. Brooke, qui contenait une grosse
somme d'argent. Dans la prairie bordant la route, on trouva des traces des Brooke.
Ils s'étaient avancés d'une dizaine de pas, puis semblaient s'être volatilisés car les
traces s'arrêtaient brusquement.
A 1 1 km de là, une serveuse de restaurant, Mabel Twin, disparaissait la même
nuit, de la même façon. Jamais plus on ne revit ces quatre personnes et jamais la
police n'expliqua ces disparitions.
Un agent du FBI dit en manière de boutade:
1. Sur le plan médical, s'il y avait eu parthénogénèse, la Vierge aurait dU
engendrer une fille. Le cas est donc extraordinaire.
341
" On dirait qu'ils ont été enlevés par les Martiens. " C'était en effet l'époque où les
soucoupes volantes sillonnaient le ciel des USA et où quelques Américains disaient
avoir aperçu leurs occupants.
A noter encore :
- Le 7 décembre 1959, M. Ken Martin, 54 ans, sa femme et leurs trois filles
disparaissent de Portland (Oregon) après avoir annoncé qu'ils vont chercher un
sapin de Noël.
- Le 29 décembre, c'est le tour de M. Earl Zrust, de sa femme et de leurs quatre
enfants (à Silver Lake, Minnesota).
- Le 1 1 janvier 1960, D. Carrol Jackson, 29 ans, sa femme et leurs enfants,
habitant le comté de Louisa en Virginie, disparaissent en allant rendre visite à des
amis. Leur auto est retrouvée près d'un fossé.
Toutes ces disparitions ont eu lieu en rase campagne, avec voiture abandonnée
au bord de la route. Une fois un sac contenant de l'argent est laissé sur le siège.
Le mystère est total, à moins qu'on ne veuille admettre l'hypothèse d'un
enlèvement hors de notre monde. Dans ce cas, les soucoupes volantes ne seraient
peut-être pas une simple hallucination.
Toutes les suppositions sont permises, puisque même à propos des satellites,
Russes et Américains ne peuvent faire le point: il existe plus de satellites autour de la
Terre qu'ils n'en ont lancé!
Outre le mystérieux " Chevalier Noir " qui tourne autour du globe depuis 1958, un
autre satellite " en trop " préoccupe les Américains. Non encore identifié, le
mystérieux engin est néanmoins repéré. On sait qu'il tourne autour de la Terre en un
peu plus de 104 minutes, qu'il s'en éloigne jusqu'à 1 718 km, pour revenir ensuite la
frôler à une distance d'environ 214 km. Il marque également, sur son orbite, une
nette tendance à l'instabilité.
Le général Dudley Sharp, secrétaire de l'Armée de l'Air, a dit aux journalistes que,
tout compte fait, ce morceau de
342
métal pourrait bien être l'enveloppe du Discoverer-VIII lancé le 20 novembre 1959.
Mais alors que le général Dudley Sharp énonçait cette hypothèse rassurante, un
autre général américain, James Gavin, ancien commandant en chef des Services de
Recherche de l'armée US, se montrait fort inquiet. Le général Gavin suppose en
effet que le territoire américain se trouve actuellement sous le regard d'un
observateur d'origine soviétique.
Aucune voix autorisée aux Etats-Unis n'a fait écho au général Gavin. A Moscou,
c'est le même silence indifférent.
On rapporte que Mme Alla Massevitch, collaboratrice de l'académicien Sedov,
doute que le satellite anonyme soit soviétique '.
Ce mystère, qui dure depuis février 1960, n'a jamais été éclairci.
Le général Cour-tenay-Gabor
En 1958, paraissait un livre étrange signé Henry Ward et intitulé L Enfer est dans
le Ciel'. L'écrivain Henry Ward, bien que vivant de façon très mystérieuse, passe
pour avoir eu accès à certaines archives secrètes. Son livre est préfacé par un
certain général Courtenay-Gabor, habitant le Sussex, directeur d'un Bureau de
Contrôle scientifique dont on peut se demander s'il existe vraiment.
Ce qui importe, c'est que la préface de ce général Courtenay-Gabor divulgue,
relevant du secret d'État, des faits que nous avons de bonnes raisons de croire
authentiques, en particulier le lancement de satellites artificiels US et russes dès
1952, et des tentatives vers la Lune, Mars et Vénus en 1956, avec le Prospector-M
pour les Yankees et l'Ypsilon0001 pour les communistes.
1. Paris-Presse, 13-2-60.
2. Éditions Del Duca.
343
Or, depuis septembre 1956, les deux satellites n'ont plus donné de leurs
nouvelles. L'un tournerait dans le Cosmos avec sa cargaison de cadavres, l'autre se
serait peut-être posé sur une planète
Le paragraphe ix du livre fait état d'un congrès scientifique secret (en réalité, un
complot), dont les buts ont été mal interprétés, mais dont l'existence (certaine) n'est
connue que de quelques initiés.
Voici ce paragraphe:
IX. - D'après des renseignements émanant de sources offtcieuses mais
généralement très bien informées, il apparaîtrait qu'un comité international de
savants siégerait en secret dans une ville d'Allema ,gne occidentale, afin d'exploiter
conjointement les observations transmises depuis le Vide sur les possibilités infinies
de l'éner ,gie cosmique.
L'aventure extràplanétaire connue aurait commencé en 1952 ou même avant.
Les Allemands, en 1917, ont peutêtre réussi à envoyer hors de la zone d'attraction
terrestre une sorte d'obus qui serait devenu un satellite artificiel. Des hommes se
trouvent-ils déjà sur une planète ? Oui, mais à l'état de cadavres.
1 8
Les armes secrètes
Il n'y aura pas de guerre atomique, car il est exclu que l'Amérique, l'URSS,
l'Angleterre et la France fassent usage de leurs bombes A, H, N, P ou G 1. Dans
l'état actuel de la science nucléaire, cette guerre signifierait la fin du Monde.
Mais il n'est pas exclu que les savants arrivent à fabriquer ce qu'ils appellent - la
bombe propre ".
La " bombe sale ,, celle qui actuellement pollue l'atmosphère du globe, a été
inventée en plusieurs étapes:
- en 1896, H. Becquerel découvre la radioactivité;
- de 1932 à 1938, les savants français, anglais, italiens et allemands réalisent la
fission de l'atome à l'aide de neutrons, mais ils ne veulent pas encore y croire;
- en 1934, à Rome, Fermi et Segrè réalisent la première réaction en chaîne de
l'uranium, mais ils interprètent mal l'expérience;
- en 1938, Otto Hahn découvre la fission nucléaire grâce aux travaux d'Irène et de
Frédéric Joliot-Curie.
La bombe atomique est périmée
Le 10 décembre 1961, à 20 heures, heure française, les Américains
expérimentaient une bombe de 5 kilotonnes
1. A = uranium; H hydrogène; N neutron; P plutonium; G germanium.
345
dans un souterrain du Nouveau-Mexique avec l'ambiti@on de provoquer une
explosion - propre ".
Le nuage radioactif qui s'échappa en direction nordnord-ouest avait une intensité
de 10 000 roentgens - c'est-à-dire environ 14 fois le taux mortel - et l'on dut fermer au
trafic la route de Carlsbad.
Le 30 octobre 1961, les Soviétiques faisaient éclater en Nouvelle-Zemble une
bombe de 57 mégatonnes, soit 57 millions de tonnes de TNT. Les Américains
annonçaient aussitôt qu'ils avaient une puissance de feu capable de détruire l'URSS
à 90 % en 24 heures, en plus des 5 000 armes nucléaires et des 7 000 bombes
atomiques de l'OTAN. La Revue US News and World Report déclarait:
Les Etats-Unis possèdent une puissance de feu é ,gale à 35 milliards de tonnes
de TNT.
On estime que 3 superbombes de 57 mégatonnes anéantiraient à peu près toute
la France. Or, les Américains peuvent faire éclater 35 milliards de tonnes de TNT, de
quo' détruire 200 nations grandes comme la France. Et les Russes ont à peu près la
même puissance.
Si laquerre éclatait, poursuivait la revue américaine, il suffirait de presser un
bouton pour que plus de 200 missiles à o ,give nucléaire s'envolent vers des villes
russes déjà repérées. 500 projectiles de moins gros calibre pointeraient vers d'autres
objectifs. Plus de 5 000 bombardiers entreraient en action.
A cette puissance de frappe s'ajouteraient: une escadre de sous-marins
atomiques, dont 9 sur les 40 prévus sont déjà à l'affût au large des côtes soviétiques,
et bien entendu, tout l'arsenal des guerres traditionnelles.
Mais qu'importe la puissance ?
Les États-Unis possèdent, comme la Russie, mille fois plus de bombes atomiques
qu'il n'en faudrait pour détruire la Terre. Si elles éclataient, la contamination de
l'atmosphère terrestre serait telle que vainqueurs et vaincus seraient confondus dans
le même anéantissement. Sauf
346
erreur technique ou mauvaise interprétation des ordres, la guerre atomique est
impossible.
Cependant, aux États-Unis, 40 bombardiers porteurs de bombes non amorcées
tiennent l'air 24 heures sur 24, du le"janvier au 31 décembre, prêts à porter une
riposte immédiate - la dernière - au cas où les missiles russes anéantiraient sans
préavis les cinquante États US. Quand un bombardier se pose, un autre prend
aussitôt le relais. Parfois un appareil s'écrase au sol - deux ou trois fois par an - et la
presse annonce:
Un avion porteur de bombe atomique s'est écrasé dans l'Etat du Michigan... La
bombe n'était pas amorcée.
A vrai dire, Américains et Russes recherchent les uns et les autres la bombe
propre. Un écueil: les Chinois. Ils ont eux aussi la bombe atomique et n'hésiteront
peut-être pas à attaquer - mourir pour mourir - quand l'espace vital ne leur su ffira
plus 1.
Le 19 juillet 1961, les USA ont mis au point une bombe atomique " sans explosion
", sorte de réacteur " non contrôlé " qui produit toutes les radiations d'une explosion
nucléaire sans l'explosion et sans le dégagement de chaleur.
La bombe au californium, à peine plus grosse qu'une balle de revolver, pourrait
détruire une ville, mais elle dégage une radioactivité intense. La bombe à neutrons
simplement à l'étude, croit-on - est faiblement radioactive et dégage un flux de
neutrons qui détruisent non pas la matière solide, mais l'oxygène de l'air en le
transformant en azote.
Si cette bombe N était mise au point, elle pourrait anéantir une nation sans que le
reste du monde en soit prévenu et peut-être même sans qu'il soit possible de
désigner clairement l'agresseur.
1. Le père de cette bombe est le savant atomiste T'Sien, qui fut l'élève, à Paris,
de deux collaborateurs de Joliot-Curie, les Français Vigneron et Chastel. Pour
réaliser leur programme atomique à longue portée, les Chinois seront amenés à
dénoncer leur traité avec l'URSS qui les oblige à fournir pendant 99 ans la totalité de
leur production d'uranium aux usines russes.
347
Le journaliste-écrivain Jean Nocher a dit à ce sujet:
On ne sauraitjamais quand la guerre serait déclarée.
Une nation pourrait être détruite " sans le savoir " ! Il faudrait alors une riposte à
commandement automatique quand il n,y aurait plus de vivants pour agir.
Le " Doigt du Mort " pourrait quand même détruire l'assaillant.
Cette bombe à neutrons est sans doute " l'arme fantastique " russe dont parla, en
1960, M. Khrouchtchev.
La propagande occidentale, à tort ou à raison, a révélé l'existence d'un autre
projet: " Le Train de la Mort ".
Il s'agirait d'un Spoutnik entraînant des tenders de bombes atomiques dans une
longue ronde autour de la Terre, avec, à bord, un poste électronique commandé du
sol, capable de précipiter le train sur un point précis.
Pourtant, cet immense arsenal atomique n'est peut-être qu'un vaste chantage.
Les armes secrètes véritables sont d'un autre ordre et s'inscrivent dans le cycle de
l'évolution scientifique : ces armes sont biologiques, exception faite pour les rayons
de la mort, terrifiants et silencieux, connus des Russes, des Français et mis au point
par les Américains.
Le rayon de la mort
La presse, en décembre 1961, a écrit qu'une arme ultrasecrète était à l'étude
dans les laboratoires de l'usine Martin, près de Denver, Colorado. Cette arme,
partiellement nucléaire, destinée à l'aviation, réduirait à l'état de vapeur gazeuse
toutes les matières vers lesquelles elle serait dirigée, jusqu'à une distance de 300
km. Le prototype, réalisé, produirait un rayon dont la température dépasserait 100
000 ', pouvant peut-être même atteindre 1 million de degrés'.
1. Il s'agit peut-être du rayon de protons de 30 milliards d'électronvolts, obtenu
au laboratoire atomique de Brookhaven.
348
L'effet de ce rayon de mort, a déclaré le Dr Carl L. Korber, de la société Martin,
serait semblable à celui que produit un four solaire.
Déjà, le 26 août de la même année, un jeune inventeur italien avait essayé un
rayon de la mort devant les journalistes convoqués à Lurano, petit village situé à
quelques kilomètres de Trévise, en Vénétie. Voici la relation de l'expérience' :
Il y avait là deux tables tirées de la cuisine. Sur l'une étaient posés une poupée
en chiffons, un petit pot de grès et deux casseroles en aluminium.
Sur l'autre, des appareils étranges, et d'autant plus qu'il était d'une part visible que
c'étaient là des machines e7ectriques très compliquées et d'autre part indéniable
qu'elles avaient été construites avec des matériaux de fortune.
Autour de cette seconde table s'affairait un hommejeune, grand, maigre, déjà
marqué par une calvitie précoce.
Il régnait un étrange silence comme à la veille d'un grand événement.
Attention ! " dit seulement Lejeune homme à un moment
donné.
Il braqua alors en direction de la première table une sorte de tube dont à distance
on ne pouvait discerner s'il était fait de métal ou de carton. Puis il manipula ses
appareils, donna quelques signes d'impatience comme si les machines se montraient
rebelles à son désir, rajusta des fils, manoeuvra des manettes.
Cela dura quelque temps, puis tout à coup, du petit groupe desjournalistesjaillit un
cri de stupeur. Des objets posés sur la première table, il ne demeurait rien
Les deux casseroles en aluminium, le petit pot de grès et la poupée en chiffons
avaient été désintégrés'.
C'est ainsi qu'Aldo Bonassoli présenta à la presse sa dernière invention: le
fameux rayon à désintégrer la matière
1. La Presse, 18-9-61. jean Blondeau, - Le Rayon de la mort ".
2. Mais pas la table ! C'est ce détail qui semble prouver la supercherie
349
que déjà Marconi prétendit avoir découvert mais qu'il ne réalisajamais.
L'inventeur est extrêmement discret sur le mécanisme de l'appareil, mais il s'agit
vraisemblablement d'ultrasons dont Aldo Bonassoli ne veut prévoir que deux
applications pratiques: désintégrer l'essence et par là réduire à néant tout usage de
véhicules automobiles et d'avions en cas de conflit; désintégrer les bombes
atomiques en des zones déterminées.
Mais l'on comprend la difficulté qu'il peuty avoir à produire la désintégration de
certaines matières sans toucher aux autres et surtout à la matière vivante.
En désintégrant devant lesjournalistes un vieux pot, deux casseroles et une
poupée, c'est en réalité aux savants qu'Aldo Bonassoli s'adressait pour les persuader
de la réelle valeur de ses inventions.
Il estime que son rayon de la mort est au point et que la distance à laquelle il peut
porter ne dépend que de l'intensité du courant électrique qu'on fournit à l'appareil.
Ses recherches se tournent maintenant vers un autre engin qu il espère pouvoir
bientôt montrer au public. C'est un oeil électronique qui non seulement permettrait
de rendre la vue aux aveugles, mais encore donnerait à chacun la possibilité de voir
à travers les murs et les obstacles de ce genre et même peut-être à travers les
montagnes.
L'invention du jeune Italien ne sembla pas émouvoir outre mesure les milieux
scientifiques qui se désintéressèrent de la question. il y a tout lieu de croire que le
rayon de la mort de Lurano n'était qu'une plaisanterie. Le véritable rayon de la mort,
inventé, expérimenté et terriblement efficient, est au point aux USA. Les
perfectionnements ne peuvent qu'améliorer sa portée.
Le rayon de la mort a un nom: le laser.
L'arme existe. Elle a foudroyé des animaux à des kilomètres de distance. Des
blindés et des avions en sont déjà pourvus.
Le principe du rayon de la mort est parfaitement connu et son explication
scientifique n'est un secret pour personne:
350
Sur un cylindre de rubis de moins de 4 centimètres de long, on projette pendant
quelques instants une lumière verte, puis un flash électronique rouge au 114 000 de
seconde. Alors,jaillit du cristal une lueur rouge prodigieuse, un éclair infernal 1 00
000 fois plus intense que la lumière émise par une surface équivalente de Soleil.
Le très faible signal rouge qui a déclenché le phénomène s'est trouvé ainsi amplifié
des milliards et des milliards defois.
Le miracle se rattache à un nouveau procédé d'amplification des signaux
lumineux. Cela s'appelle laser, terme nouveau à bien retenir car nous n'avons pas
fini de l'entendre. R pourrait bien annoncer une révolution technique aussi
importante que celle qui fut déterminée par l'apparition des transistors.
Laser, ce sont les initiales des mots anglais qui signifient: amplification des ondes
lumineuses par émission d'un rayonnement stimulé (Light amplification by stimulated
emission of radiation).
Comme le transistor, le laser contient des @ impuretés ", c'est-à-dire quelques
atomes d'un corps différent de celui qui forme la masse du cristal. Mais alors que
dans le transistor, ce qu'on utilise, c'est le déplacement des électrons d'un atome à
l'autre, dans le laser les électrons n'ont pas besoin de changer d'atome: ils se
déplacent à l'intérieur et c'est sur les effets d'un tel déplacement que repose toute
l'affaire.
(A un moment donné, il y a inversion de sens pour les atomes de chrome. Les
électrons passent par quintillions d'un niveau à un autre niveau et cette fantasia fait
vibrer et resplendir le rubis.)
Comme la lumière voyage à 300 000 kmlseconde, le phénomène prend une allure
explosive. Et comme l'une des faces n'est qu'à moitié argentée, les rayons rouges
multipliés finissent quand même par s'échapper par cette face, suivant un trajet
presque rectiligne et parallèle à l'axe du cristal.
Tout cela en une infime fraction de seconde'.
1. Extrait de la revue Horizon, mai 1961, -Le Laser rubis magique", pa, Michel
Rouzé.
351
L'éclair rouge du laser présente des propriétés remarquables. D'abord, sa
puissance - à courte distance il perce des plaques de matière solide. C'est un
véritable rayon de la mort. Le faisceau lumineux du laser diverge beaucoup moins
q@e les faisceaux obtenus par n'importe quel autre moyen. A une quarantaine de
kilomètres, il ne s'étale que sur une trentaine de mètres de diamètre.
La guerre future
Le rayon de la mort n'est cependant pas l'arme décisive des guerres futures. Il
n'appartient qu'à l'arsenal secondaire des armes tactiques. L'arme principale
emprunte aux découvertes des biologistes.
Elle n'a pas un caractère bactériologique, mais elle agit exactement comme une
sorte d'épidémie non contagieuse: épidémie de peur, d'aboulie, épidémie de perte
d'orientation, de manque d'équilibre, etc. La guerre bactériologique, tout aussi
dangereuse que la guerre atomique, est frappée de la même impossibilité. C'est une
guerre réversible.
L'arme secrète nouvelle est une drogue.
Cette drogue peut provoquer, selon les cas, l'assoupissement ou l'exaltation ;
l'effet, immédiat, peut se prolonger pendant plusieurs semaines.
Ces drogues peuvent être administrées par des brouillards naturels ou
artificiels.
N'ayant pas un caractère contagieux, ni infectieux, ni mortel, elles ne sont pas
à proprement parler génératrices de maladie; elles créent seulement un " état d'âme
" et de ce fait ne sont pas interdites par la Convention Internationale de La Haye.
Des expériences récentes ont été faites avec le gaz LSD 25 qui annihile les
réactions du cerveau, déterminant ainsi un complexe de peur: les chats se sauvent
devant les souris.
- Moins d'une livre de ce produit suffirait pour neutraliser tous les habitants de
New York ", a déclaré le général MacCreasy, chef des recherches chimiques de
l'armée US.
352
D'une part, donc, des psychodrogues paralysent les réactions dynamiques:
l'ennemi se trouve dans l'incapacité de combattre et de s'organiser.
D'autre part, des drogues pharmacodynamiques : l'assaillant dopé acquiert un
dynamisme sans égal qui le porte au combat.
Il est relativement facile à des agents secrets de contaminer une ou plusieurs
villes dès la déclaration des hostilités et d'ouvrir ainsi la voie à l'invasion. L'agent
secret serait une des premières victimes, mais sans risque mortel.
En France, par exemple, il suffirait de contaminer Paris, Lille, Strasbourg, Lyon,
Marseille et Bordeaux pour que la nation tout entière, paralysée, soit incapable de
soutenir et de ravitailler les combattants. Ceux-ci, soumis aux bombesbrouillards,
formeraient une armée sans âme, s'offrant ellemême en holocauste.
Une étonnante expérience
C'est précisément l'expérience qui a été réalisée aux USA en février 1961. Des
nappes de brouillard artificiel ont atteint trois groupes de combattants, au total 1 800
hommes.
Ces soldats avaient été sélectionnés dans toute l'armée américaine parmi les plus
" durs " et ils appartenaient à des corps francs analogues à notre Légion étrangère et
aux groupes de " Parachutistes de la Mort " qui furent envoyés à Diên Biên Phu aux
dernières heures de la résistance. Ceux qui ont connu de près la guerre 1914-1918
auront une idée de la qualité de ces hommes en les assimilant aux célèbres "joyeux
", ou nettoyeurs de tranchées, qui appartenaient à des corps disciplinaires.
L'expérience, supervisée par le général Rosebury de la base US d'Edgewood et
télévisée par les services de l'armée, s'appelait " Opération Lunacy " (opération
Folie) et se déroulait sur un champ de manoeuvre de l'État de Maryland.
353
Les trois groupes, plongés dans trois brouillards différents, révélèrent des
comportements extraordinaires.
Groupe 1. - Plongés dans un brouillard de particules analogues aux
tranquillisants, 600 hommes erraient sur le terrain semblables à des somnambules,
sans but, sans volonté, paraissant poursuivre une action dont ils avaient perdu le
sens.
Parfois, ils s'immobilisaient, ne sachant plus que faire.
Des ordres furent lancés et le corps d'armée fantomatique obéit, même si les
commandements étaient donnés par un sergent à un colonel.
Les soldats ne parlaient pas et quand la faim se fit sentir, ils saisirent leurs rations
militaires qu'ils dévorèrent en silence. Ensuite, ils attendirent on ne sait quoi,
pendant des heures, jusqu'à ce que la drogue soit éliminée de leur organisme. Cette
période de somnambulisme, qui dura douze heures, ne leur laissa aucun souvenir.
Groupe 2. - Soumis au LSD 25, drogue déterminant l'hallucination et la psychose
de la peur, 600 hommes d'un autre groupe réagirent soudain comme s'ils étaient
emportés par un ouragan. Ils se serraient les uns contre les autres, comme un
troupeau attaqué par les loups, se cachaient la tête, pleuraient et gémissaient.
Parfois, un vent de panique semblait souffler sur la troupe qui s'enfuyait en
hurlant, jetant les armes, puis s'arrêtait terrifiée, insensible aux ordres qui
parvenaient par haut-parleur.
Ces hommes, des durs à cuire, ne reprirent pas leur sangfroid avant sept ou huit
heures.
Groupe 3. - Cette dernière expérience fut hallucinante.
Bien entendu, la composition chimique du brouillard fut tenue secrète. On sait
seulement qu'il s'agissait de drogues pharmacodynamiques.
Les hommes soumis à l'expérience furent dopés jusqu'à l'extrême limite de
l'inconscience téméraire.
Insensibles à la fatigue, à la peur, au raisonnement, les soldats n'eurent plus que
le besoin morbide d'accomplir des prouesses hors du commun. Ils se ruaient à
l'attaque,
354
tiraient sous tous les angles, se précipitaient vers le danger avec la foi des pilotes
suicides et comme s'ils étaient saisis d'une sorte de rage homicide.
il y eut de nombreux blessés et les soldats ne retrouvèrent leur équilibre naturel
qu'après deux jours de repos.
Le New York Herald Tribune a révélé que l'armée US possédait aussi le gazminute
qui tue un homme instantanément si une seule particule touche sa peau.
Selon le général MacCreasy, ni les Allemands ni les Russes n'ont à leur
disposition un gaz aussi dangereux sous un si faible volume. Il est mortel sans
même pénétrer dans les poumons et aucun masque ne peut le filtrer ou le
neutraliser.
L'avènement des tranquillisants et des drogues, qui modifient profondément le
comportement humain et jusqu'au plus élémentaire instinct de conservation, annonce
sans doute les temps proches où l'homme perdra jusqu'à la conscience de ses
responsabilités.
En novembre 1961, de nouvelles applications de ces drogues étaient effectuées
en Amérique sous forme d'un dispositif permettant d'influencer à distance le
comportement
des êtres humains 1 :
L'annonce de l'expérience a été faite devant le congrès annuel de l'Association
des Médecins américains et rap-portée par le New York Times.
Le principe est assez curieux. Des comprimés de produits chimiques sont
implantés dans le corps d'un sujet. . 1
Ces comprimes sont conçus de telle sorte qu'ils restent inactifs jusqu'au moment où
l'on émet, à distance, un signal radio qui déclenche l'absorption du médicament par
le corps du sujet. Les expériences actuelles portent sur les produits qui modifient
l'état nerveux ou psychique de l'homme, comme les tranquillisants ou les drogues
pharmaco-dynamiques.
1. C'est-à-dire que la " robotisation " générale des peuples est un fait accompli.
France-Soir, du 29-11-61, a publié la relation de ces expériences.
355
L'auteur du rapport lu au congrès américain est le Dr Otto Schmitt, chef du service
de biophysique à l'université de Minneapolis.
Il a déclaré notamment:
Il ne fait pas de doute que nous pouvons d'ores et déjà télécommander le
comportement d'un homme. Nous pouvons de loin le rendre brutal et agressif, nous
pouvons au contraire le calmer. Notre tâche principale consiste maintenant à étudier
comment nous pourrons utiliser cette trouvaille pour le bien de l'humanité, c'est-àdire
pour aider un homme à faire mieux son travail.
Le Dr Schmitt a souligné qu'il ne pouvait pas tout dire sur ces expériences car
elles sont pratiquées avec le concours et sous la surveillance des forces armées US.
Leurs résultats sont considérés comme secrets militaires. Il a néanmoins indiqué
que certains essais ont été effectués pour contrôler, par ce système radio, le
comportement d'un pilote de bombardier atomique.
D'autre part, le rapport confirme que la médecine s'intéresse à cette technique
pour faciliter les diagnostics. Dans ce cas, les implants sont capables d'émettre euxmêmes
une radioactivité ou des signaux radio qui renseignent le médecin sur ce qui
se passe à l'intérieur de l'organisme.
Le top-signal
Des services de Santé US auraient expérimenté sur des volontaires cette
implantation du produit dit - top-signal ".
De plus en plus, la formule des guerres futures empruntera à la science du
biologiste, du chimiste, du physicien. On entrevoit déjà le rôle que l'hibernation va
jouer.
La science du froid risque à son tour de bouleverser les tactiques, aussi
aventureuses qu'elles soient. Nous sommes près de voir se reproduire sous nos
yeux le miracle de la Belle au Bois Dormant.
C'est sur le plan militaire, bien entendu, que l'on pousse les recherches.
356
Actuellement, en expérience de laboratoires, il est possible de tuer un animal par
le froid, en le plongeant dans du glycérol à - 7 '. L'animal, cliniquement mort, peut
être conservé très longtemps. Peut-être indéfiniment. On le fait revenir à une vie
tout à fait normale en le réanimant par radiothermie, puis par diathermie et
respiration artificielle. La limite de refroidissement est actuellement de - 6 ' à - 8 '.
Plus bas se produit la cristallisation, ou congélation.
Le tissu cellulaire, plongé dans l'azote liquide (- 196 se conserve indéfiniment, ce
qui autorise les savants à affirmer que dans l'avenir un homme congelé pourra se
conserver pendant des siècles, sinon des millénaires.
Le professeur Heinz-Dombroski, de Bad Nauheim (Allemagne), vient de
ressusciter des bactéries mortes depuis 650 millions d'années.
Le cas de l'homme est singulièrement plus compliqué que pour des bactéries.
Pourtant cette conservation n'at-elle pas, autrefois, été réalisée ?
Les momies incas
Dans la première quinzaine de mai 1959 parvenait d'Amérique une nouvelle
étonnante: trente momies vieilles de 10 000 ans au moins et appartenant à une
civilisation inconnue avaient été découvertes dans une grotte de la province de
Sonora, au Mexique. Elles étaient parfaitement conservées grâce à des procédés
d'embaumement dont on ne connaît pas le secret.
Cette découverte remit en mémoire un fait plus étonnant encore, rapporté par
Garcilaso de La Vega et commenté récemment par la princesse Marie Wolkonsky et
le biologiste espagnol Garcia Beltran:
En 1560, le jeune Inca Garcilaso vit cinq momies d'Incas, transportées dans la
maison du licencié Paul Ondegardo. On identifia Huiracocha, cheveux longs,
blanchis par un âge avancé, Tupac-Yupanqui, Huayna Càpac et les coyas Mama-
Runto et Mama-Oello.
357
Les corps étaient si bien conservés qu'il ne leur manquait pas un seul cheveu ni
un poil aux sourcils. On les avait habillés comme pendant leur vie. Ils étaient assis,
les mains croisées sur l'estomac et les yeux tournés vers la terre.
Le Révérend Père Acoste dit à propos de ces corps:
Ils étaient si entiers et si bien embaumés avec un certain bitume, qu'ils
paraissaient être en vie.
En parlant du secret de l'embaumement, Garcilaso écrivit
J'ima,yine que tout le secret des Indiens à cet égard consistait à enterrer les corps
dans la neige... et à mettre ensuite le bitume dont parle le R. P. Acoste. A la vue de
ces corps, il me prit envie de toucher un des doigts de Huayna Cdpac. R me parut
aussi en vie...
Lors du transport des momies dans la ville, les passants se jetaient à genoux et
les Espagnols ôtaient respectueusement leur chapeau, ce qui causait un vif plaisir
aux indigè nes. Voyant que les Indiens continuaient à adorer les co
rps
de leurs anciens souverains, le marquis de Caneta, vice-roi du Pérou, les fit
transporter à Lima.
La chaleur et l'humidité firent alors leur oeuvre: les momies se décomposèrent et
furent enterrées à l'hôpital Saint-André (1562).
M. Garcia Beltran assure, sur la foi de cette relation:
Ces momies, avec des dizaines d'autres, furent enlevées du Temple et cachées
avant la naissance de Garcilaso. Elles furent retrouvées par erreur.
Scientifiquement, ces momies étaient des corps avec tous leurs organes inertes,
mais vivants, par suite d'hibernation, procédé que connaissaient fort bien les Incas
Ces sortes d'embaumements avaient un but scientifique, les Incas croyant qu'en
un jour lointain la science serait en mesure de redonner une âme et la vie aux
momies.
1. Et aussi les Égyptiens: la momie de la princesse égyptienne Mène, morte
en 322 av. J.-C., dut être mise au réfrigérateur de l'Université d'Oklahoma, en
mars 1963, car elle se décomposait. Les biologistes constatèrent que les cellules
de la peau étaient demeurées intactes !
358
Au Vatican aussi on embaume et l'on sait bien que le " bitume " des momies incas
était en réalité une crème solide, transparente, formée de trois produits dont l'un était
la quinine.
En 1953, la presse américaine annonçait, avec photographies à l'appui, une
découverte identique:
Le muletier chilien T. B... vient de trouver, dans un glacier des Andes, un huac ou
cachette contenant la momie d'un enfant inca et de nombreuses statuettes en or
massif. Une de ces statuettes avait une tête de crapaud.
La momie paraissait âgée, après expertise, de 730 ans environ. Elle était en
parfait état de conservation.
Le muletier, exalté par la découverte du trésor, avait sans précaution enlevé la
momie à son cercueil de glace.
M. Garcia Beltran donne cette explication de la trouvaille :
Garcilaso de La Vega avait nettement déclaré que le Sapo Nelado (conge nation
par le système du crapaud) était un secret inca.
On pense que la fillette devait apporter un message de la science inca à une
humanité future, mais qu'elle avait été tuée par sa brusque exhumation.
Les statuettes d'or, et notamment celle à tête de crapaud, donnaient en langage
secret l'explication de l'expérience.
M. Beltran assure que d'autres momies vivantes sont cachées dans des cratères
de volcans ou dans des glaciers des Andes. Les corps sont en état de léthargie par
le procédé curara quand ils sont dans des cratères. Les momies des glaciers sont
en état d'hibernation par la méthode " crapaud ". Il est certain que le crapaud, grâce
à ses venins diastasiques, peut demeurer enterré, sans manger, et rester vivant,
durant douze ans.
Les Russes et les Américains, dans des laboratoires secrets, travaillent sur la
mort apparente, afin d'adapter des individus, par la léthargie ou la somnolence, aux
accélérations, à la non-pesanteur, peut-être pour les rendre insensibles aux
radiations cosmiques.
359
Déjà, en 1955, les savants soviétiques annonçaient que des êtres vivants, traités
par congélation, pourraient être rappelés à la vie après plusieurs milliers d'années.
L'un d'eux, le professeur Kapterev, s'inspire dans ses recherches des facultés
observées chez les crapauds.
Pour l'instant, les découvertes ou études biologiques sont tenues secrètes et
envisagées à des fins militaires.
Ce pouvoir des savants, s'il suscite des scrupules chez certains d'entre eux, et
explique la nécessité du secret gardé, laisse cependant entrevoir les possibilités du
proche avenir. Des armées entières, soumises aux implants " topsignal " et placées
en hibernation dans des souterrains, pourront constituer un potentiel militaire " en
conserve ", non contrôlable. On ne peut assurer que des soldats-crapauds existent
déjà, mais il est certain que les bases US et russes du Grand Nord sont sévèrement
gardées. Ces zones interdites sont désignées par le sigle USB n' 1, 2, 3, etc. (bases
ultrasecrètes n' 1, 2, 3, etc.).
D'autre part, au cours des années 1961 et 1962, les Russes et les Américains ont
enrôlé un contingent exceptionnel de Lapons et d'Esquimaux dont on est sans
nouvelles.
Enfin, il existe peut-être une arme secrète allemande dont on ne connaît rien,
sinon la probabilité de son existence, grâce aux fuites qui ont été recueillies par
l'étatmajor français et par un grand organisme scientifique'.
1. L'Institut Pasteur à Paris.
19
Dieu et les sociétés secrètes
Ily avait sur lagrand-place de mon village, la pharmacie, la boutique de l'horloger,
l'antre de Toralba le marchand de ,guenilles, l'épicerie, l'é glise et l'atelier du charron
dont les portes étaient tou ours ouvertes, et ily avait, sous le marronnier, les belles
grandes charrettes ferrées peintes en bleu roi...
Il y avait les billes de noyer du père Boileau où jouaient ensemble le chat de la
sage-femme, les gosses de la place, les choux dâne et lesgrattons...
Il y avait l'abreuvoir où les boeufs, les chevaux et les ânes allaient boire à pas
pressés avant l'angelus du soir... puis revenaient à pas très lents après la beuverie,
lourds d'eau et affamés de mystérieux errements...
Ily avait cela avec cent autres choses qui s'entremêlent et chatoient dans le
souvenir.
Il y avait cela et puis ily a eu lesguerres...
Il n:y a plus de pharmacien sur la petite place de mon village, ni de charron, ni
d'horloger, ni de sage-femme et les billes de noyer du père Boileau ont fait place aux
buses en ciment armé des Ponts et Chaussées.
Les bêtes ne vont plus à l'abreuvoir, elles ont été remplacées par les tracteurs et
par les autos...
Finies les petites places où se groupaient les boutiques comme au Moyen Age;
finies les routes poudreuses, les charrettes peintes en bleu roi; finis les chevaux qui
musent au long des palisses. Le pittoresque, haché, défriché, effrité,
361
démantelé, ne vit plus qu'en quelques lieux privilégiés ses dernières heures de
grâce...
Ces lignes', ou d'autres, hanteront longtemps la souvenance des hommes
d'autrefois qui ne voient pas sans effroi s'ouvrir les portes de l'ère nouvelle.
Mais que devient Dieu ?
Inconnaissable, Insondable, il ne livre pas la nature de ses desseins. Ce sont les
hommes qui ont pris l'habitude de les révéler à sa place, Il est absent, proclament les
athées.
Une nouvelle conception de Dieu se forme dans l'esprit de l'homme, assurent les
évolutionnistes : les cosmonautes des fusées spatiales ne peuvent avoir sous leurs
combinaisons de plastique le même scapulaire que les Croisés sous leurs cottes de
mailles.
D'après ces théologiens, les hommes de la nouvelle ère, noyés dans la quiétude
psychique et les paradis artificiels, pourraient même se passer à jamais de la
Providence.
Il est important de noter que le malaise de Dieu - qui inquiète fortement les milieux
chrétiens, bouddhistes et israélites - est tenu pour une conséquence des
découvertes scientifiques.
Avant l'avènement de la science, assurent les nouveaux théologiens, l'homme
était désarmé devant tout ce qui pour lui était synonyme de péril: tremblements de
terre, cyclones, raz de marée, foudre, famine, incendie, guerre, maladie.
Quand la terre tremblait ou quand sévissaient la famine et la peste, quand les
pluies diluviennes inondaient les vallées, quand la sécheresse anéantissait les
récoltes, les hommes obscurants essayaient les seuls remèdes possibles,
l'incantation magique, la prière à Dieu.
En retour, ou en remerciement d'une grâce présumée obtenue (lors de la " fin du
monde " de l'an mille par exemple), les hommes édifiaient des églises, des
cathédrales et honoraient les représentants de Dieu sur la Terre. Ensuite
1. Ce soir nous serons à Vézelay, par Moune d'Avril.
362
vint la science, la médecine, la physique, la chimie, les mathématiques, l'astronomie.
En quelques années, au cours du xix' siècle notamment, les hommes
découvrirent une partie des secrets cachés et perdirent, en face du malheur, leur
vieux sentiment d'impuissance.
Ils retirèrent une partie de la foi qu'ils avaient mise en la protection divine et la
reportèrent sur le paratonnerre, contre le feu du ciel, sur le silo et la conserve contre
la famine, sur l'organisation soc iale contre l'incendie et la guerre, sur les
médicaments contre la maladie.
Le Dieu des hommes gardait encore une parcelle de puissance.
Avec le xxe siècle et les dernières inventions, la foi en la puissance de ce Dieu
diminua encore. Par exemple: le béton puissamment armé, l'architecture nouvelle, la
reconnaissance des lignes de fractures terrestres, les sismographes ont
considérablement réduit la portée des tremblements de terre et des éruptions
volcaniques.
Bientôt, les Italiens qui, depuis 2 000 ans, implorent en vain la Madone contre les
colères du Vésuve, de l'Etna et du Stromboli, seront officiellement informés par radio,
presse et avis placardés dans les mairies, qu'une terrible éruption volcanique aura
lieu tel jour...
Les barrages amenuisent les inondations et les raz de marée ; les émissions
d'ultrasons résolvent en pluie les nuages; la maladie de langueur, la consomption, la
tuberculose en un mot, est vaincue par le BCG et dix autres vaccins. Restent les
dernières calamités : le cancer, l'artérite, la guerre, la bombe atomique, l'insécurité
sociale.
Mais les hommes, désormais, ne demandent plus rien à Dieu. Ils n'attendent plus
par exemple, d'une révélation ou de la bonté divine, le remède contre le cancer: ils
l'attendent des savants et pensent que dix milliards sont mieux placés dans la
recherche scientifique que dans les prières et les cierges d'offrandes. La science se
substitue à Dieu.
Le problème, pour le savant, n'est pas dans l'authenticité, mais dans la nature de
la déité. Penché sur son micro-
363
scope, il aboutit à un concept qui l'émerveille et qui le trouble.
Sous la lumière et les lentilles de son instrument, le mystère initial de la vie, celui
de la molécule vivante, se refuse à livrer son secret. Le biologiste est d'abord frappé
par l'intelligence de ce qu'il croyait être un simple germe de vie quelque peu
mécanique. Dans l'infiniment petit qu'il analyse, palpite une centrale d'information,
de direction et de construction qui, par sa parfaite ordonnance et sa géniale
distribution, surpasse les centrales de notre propre civilisation.
La macromolécule est un architecte qui distribue ses ordres à des légions de
maçons chargés du travail, selon un plan original, gardé dans la centrale qui seule
possède l'intelligence.
L'ordre est donné : il s'agit d'édifier un cheval, un oiseau, un poisson, un homme.
Les maçons aussitôt s'affairent, maçonnent, tissent, construisent. Et le mur qu'ils
édifient est pourtant morceau d'homme, infiniment complexe, avec déjà, la couleur
de ses yeux, de sa peau, de ses cheveux, ses pensées et les nuances de son esprit.
Ces maçons laborieux ont une intelligence limitée; ils ont besoin d'être reliés à la
centrale par des coordonnées magnétiques, mais ils construisent l'Homme du plan
original, sans rien oublier de l'extrêmement petit que l'on voit ou que l'on ignore.
L'Homme enfant - c'est-à-dire en croissance non achevée - participe lui-même
avec son intelligence subconsciente et une souvenance millénaire à son édification
magistrale.
En une vingtaine d'années, les maçons ont monté 70 kg d'édifice à une altitude de
1,72 m, et alors, ils savent que le plan est réalisé.
L'Homme est construit en partant de milliards de centrales atomiques et pourtant
il possède aussi une super-centrale électrique : son cerveau.
Réalisée en maquette, à l'échelle du laboratoire, la construction cellulaire se
présente comme une forêt
364
d'échafaudages, de mâts, de pylônes, comme un entrelacs de fils, de raccords,
constellé de relais, de bornes, de coupecircuit: toutes les centrales électriques du
globe réunies ne correspondraient en complexité qu'à un infime fragment du tissu.
Et cette trame de cauchemar, cette texture qui s'exprime en progression
géométrique, qui prolifère et crée, et la super-centrale psychique qui capte sans
doute la vie subtile du Cosmos... tout cela qui constitue l'Himalaya moléculaire de
l'Homme, part d'un petit point central, encore inconnu, noyé dans un magma... un
petit point où grésille et bat comme un coeur quelque chose d'intense, de
prodigieusement intelligent et mystérieux.
Dans ce point est la VIE et ce point est la CHOSE.
Et si loin qu'il cherche dans les abysses électroniques de la matière vivante, si
loin que sonde son puissant microscope, le savant aboutit toujours au microcosme
en pulsation, où palpite la CHOSE...
Est-il là le commencement du monde, le bout de la création qui se développe
dans l'infiniment grand ?
Car, par la super-centrale psychique, il semble bien que la création humaine
reçoive une induction de tout le cosmos éternellement présent, de toute la création et
de toutes les créatures: Aristote, Platon, Descartes, Curie, Bergson, Einstein...
Une induction qui anime la super-centrale et lui donne son potentiel et sa qualité.
De l'infiniment petit inconnu à l'infiniment grand insoupçonné, c'est cela, l'homme
qui se penche sur le microscope, qui réfléchit et s'interroge.
Pourquoi?
Comment ?
Où est Dieu ? Partout ? Ailleurs ?
Certains savants ne veulent pas s'interroger, mais nul qui ait regardé dans le
microscope n'oserait affirmer: Dieu n'est pas là !
Pour le biologiste, Dieu n'est pas Jupiter Tonnant ou le terrible Patriarche des
Écrits, mais plutôt la Raison incon--
365
nue, insaisissable et merveilleuse qui donne une vie et un sens à l'univers.
Les Anciens savaient que tout est dans tout et que le plus grand est à l'image du
plus petit.
Mais il est bien douteux que le dieu qui palpite sous la lumière mortelle' des
microscopes électroniques ait jamais envoyé de prophètes à l'humanité d'autrefois.
Ces prophètes ont dû taire le dieu réel, ne dévoilant qu'un dieu virtuel concevable,
voilant les vérités essentielles dans la parabole et l'allégorie.
De toute évidence, la religion des hommes nouveaux doit s'intégrer au Cosmos,
intégrer aussi tout le cosmos et évoluer avec les acquisitions scientifiques et
intellectuelles.
Les Temps sont venus.
Pour ceux qui savent voir, la Raison inconnue ne demeure-t-elle pas toujours
présente et miraculeuse en ses plus humbles manifestations ?
Un épillet de folle avoine tombe sur le sol. Il faut le surveiller longtemps,
longtemps, mais inéluctablement, à un moment donné, au top-signal de son
intelligence, l'épillet se mettra à ramper, à marcher, à sauter, jusqu'à ce qu'il trouve
un creux ou une fissure où se loger.
Un dieu nouveau
L'érodium est une plante qui porte sa graine au bout d'une hampe.
En temps voulu, on assiste à un véritable prodige: la hampe se vrille, puis s'incline
vers le sol. Quand la graine touche terre, alors la hampe se dévrille, puis se vrille de
nouveau à la façon d'une perforeuse.
Et quand le trou est fait dans le sol... quand la graine est logée dans son alvéole,
alors la hampe se détache et se flétrit. Faut-il encore voir l'intervention de Dieu dans
cette
1. La lumière et la chaleur développées par le microscope électronique tuent
le noyau vivant.
366
intelligence des choses ? Faut-il chercher un nouveau
dieu ?
En 1961, après la série d'essais atomiques américains et après l'éclatement de la
bombe russe de 50 mégatonnes, des hommes, des femmes ont défilé, non pas
devant des icônes, mais devant les laboratoires, en brandissant des pancartes où
étaient inscrits ces slogans :
Non à la bombe atomique ! Sauvez le monde de la catastrophe
Ils n'ont pas prié Dieu ils se sont adressés directement aux savants
responsables d'Hiroshima, de Nagasaki, de
Bikini et d'Eniwetok.
Les prophètes interplanétaires
D'autre part, la conquête du cosmos a donné naissance à des hypothèses
extraordinaires dans les nations non chrétiennes d'Europe. Les Russes, qui
n'hésitent pas à enseigner que jésus et ses apôtres étaient des extraterrestres en
mission sur la Terre, assurent que nous aurions tort d'imaginer le ciel des textes
sacrés comme se situant dans un absolu métaphysique.
Il s'agirait effectivement, véritablement, du ciel, c'est-àdire des planètes et des
étoiles.
Quand la Bible dit. Élie fut emporté au ciel dans un char de feu, Énoch a été
enlevé vivant vers une autre demeure de la Maison de son Père, il conviendrait de
donner un sens littéral à ces phrases.
Le ciel dont il est question serait le vrai ciel, le cosmos Élie et Énoch, après leur
mission accomplie sur Terre, seraient allés par fusée, ou sur un autre engin spatial,
sur l'astre des extraterrestres, souverains de notre galaxie.
En fait, Moïse, Élie, Élisée et Énoch sont des héros de l'histoire des Hébreux. On
ne sait pas de quelle race était Moïse; Élie, suscité par le Seigneur pour détourner
Israël des faux dieux, était expert en toutes sortes de magies et savait comme le
grand patriarche allumer électriquement
367
des feux (sur le Carmel) et foudroyer ses ennemis à distance. Sa disparition est
étrange et miraculeuse : il fut enlevé sur un char de feu en la seule présence de son
disciple@Élisée, initié aux secrets de son maître.
Enoch (en hébreu : celui qui sait beaucoup) est la parfaite incarnation du
voyageur interplanétaire, qui explique ses connaissances par le truchement des
visions. Son oeuvre écrite, Le Livre d'Énoch, que l'on ne connaît que par une
traduction éthiopienne, est une somme théologique et cosmologique surprenante.
Énoch raconte les amours des anges (hommes de l'espace) avec les filles des
hommes, les naissances de mutants et les fléaux qui en découlent; il joue le rôle de
Prométhée entre Dieu et ses créatures ; il décrit ses voyages merveilleux dans
différentes parties du ciel et de la terre déclare connaître les secrets de l@univers,
annonce le Messie et révèle un savoir étonnant sur les étoiles, les planètes, leurs
mouvements, leurs influences, leurs positions.
Selon la tradition, il aurait inventé l'écriture, l'arithmétique, l'astrologie, et on lui
donne le titre de " Père des initiés " ou " Père des dieux ".
Enfîn, comme Élie, il est emporté au ciel.
Alors, se pose cette question : LES GRANDS INITIÉS JUIFS
N'ÉTAIENT-ILS PAS TOUS DES EXTRATERRESTkIiS ?
Pour les archéologues traditionalistes russes, partisans de cette théorie, il ne fait
aucun doute que des hommes venus d'une autre planète ont visité la Terre à une
époque ancienne.
Cette hypothèse, que nous avons exprimée sans faire intervenir Dieu à propos de
Tiahuanaco et de ProméthéeAtlante, prolongerait la nôtre en accentuant. Moïse
aurait donné aux hommes de son temps un dieu virtuel formé à l'image du chef des
extraterrestres.
Les exégètes auraient donc mal interprété les textes. Toujours selon les
théoriciens de l'Europe centrale, une fausse religion serait née de cette erreur. Les
journaux russes, pour leur part, ne se font pas faute d'écrire que si l'idée de Dieu
n'est pas encore battue en brèche, la réunion du
368
Conseil oecuménique prouve que les Églises veulent briser leurs cadres et
redessiner le visage de Dieu.
Cette exégèse nouvelle qui, à la vérité, ne heurte pas le dogme des chrétiens,
des israélites et des musulmans, est tendancieuse, mais elle trouvera néanmoins un
écho auprès des hommes des temps nouveaux. Il est même pos sible que le pape
jean XXIII ait secrètement évolué vers cette tendance en parrainant l'oeuvre du père
Teilhard de Chardin et en rénovant certains concepts de son Église.
Ben Gourion et le bouddhisme
Partout, dans le monde religieux, les cadres se désagrègent. Aux Indes, le
président Nehru, disciple de Gandhi, essaye délibérément d'échapper aux
superstitions qui entachent le clergé bouddhiste. En revanche, M. Ben Gourion,
alors président du Conseil de l'État d'Israël, semblait se détacher de la religion
ancestrale'.
En novembre 1961, M. Ben Gourion, pendant une semaine entière, s'est enfermé
dans un monastère bouddhiste pour y accomplir une retraite suivant tous les canons
de la règle: jeûne partiel dans la journée, menus strictement végétariens, leçons de
méditation données par trois moines bouddhistes en robe jaune.
On n'ignore pas l'intérêt que le Président portait depuis longtemps à
l'enseignement oriental, mais comment imaginer qu'un jour, au cours d'un voyage
officiel, il pratiquerait les rites d'une religion étrangère ?
Les Israéliens - dont beaucoup ne sont plus pratiquants - ont été surpris et
inquiets.
L'annonce de la venue en Israël d'une mission d'enseignants birmans, chargés de
professer le bouddhisme à l'Université hébraïque de Jérusalem, a augmenté les
inquiétudes.
1. Aux Écoutes, 29-12-1961.
369
Ces indices montrent l'existence d'une crise qui va s'aggravant au sein de toutes
les confessions. Ce bouleversément cyclique correspond-il à l'effondrement d'une
race 9 La civilisation blanche projette-t-elle son dernie r
rayonnement ?
Les fils des Atlantes blancs, parvenus au bout de leur chemin, vont peut-être
passer le relais aux Fils du Ciel, descendants directs des extraterrestres et destinés
à la conquête du ciel. Le premier chaînon entre le règne noir e t le règne blanc,
l'Égypte, est, depuis des millénaires, perdu de vue au bout de la chaîne des
civilisations blanches. Le dernier chaînon, l'URSS, va assurer la liaison avec les
jaunes sans que l'on sache encore si le flambeau sera d'abord repris par la Chine ou
le apon.
L'élargissement de notre univers sera-t-il le fait d'extraterrestres plus tôt arrivés
sur notre globe que nous sur le leur ?
Ce n'est pas impossible. Rien ne sera impossible un jour. Peut-être alors nous
rappellerons-nous ces quelques lignes d'André Siegfried:
La science devenue technique risque de compromettre une notion ancienne de la
connaissance, car la connaissance
cesse
d'être désintéressée pour devenir utilitaire... si l'individu est mis au service de la
production, s'il devient un moyen au lieu d'être un but.
Cet avènement du savant, successeur du prêtre, se prépare depuis Moïse et les
Ptolémées 1. Cette préparation serait l'oeuvre de certaines sociétés secrètes,
chargées de préserver les traditions ; ces sociétés secrètes placées depuis des
siècles sous le signe hermétique de la plus glorieuse des fleurs, la rose.
Le mystère de la rose
L'histoire de la rose est si secrète que de très rares initiés peuvent en comprendre
le sens profond. La rose est par
1. Les Ptolémées tentèrent de sauvegarder toute la science antique en créant la
bibliothèque d'Alexandrie.
370
excellence le symbole du secret gardé, car elle est une des rares fleurs qui se
referment sur leur coeur. Quand elle ouvre sa co rolle, elle est à l'heure de la mort.
La plupart des grandes sociétés secrètes, la SainteVehme, le Temple, la francmaçonnerie,
ont la rose comme emblème et la plus secrète de toutes, celle dont les
chefs, sans s'ignorer, ne se rencontrent jamais, la Fraternité des rose-croix, a son
nom accolé au symbole hermétique du
Christ.
Dès la plus haute antiquité, la rose fut honorée par les dieux et les héros. Elle
ornait le bouclier d'Achille, le casque d'Hector, d'Énée et l'écu des preux chevaliers
du Moyen Age, avec cette devise à sens triple: Quanto si monstro men tanto e piu
bella (Moins elle se montre, plus elle est belle).
Familièrement, découvrir le pot aux roses signifie découvrir un secret, mais
l'origine de cette expression est assez peu connue.
jadis, nos ai . eux, pour imposer la loi du silence à leurs convives, posaient sur la
table un pot fleuri d'un bouquet de roses. Le bon ton et l'honneur voulaient que toute
conversation placée sous ce signe fût tenue rigoureusement
secrète.
Cette coutume se pratiquait ailleurs avec une variante une rose était pendue audessus
de la table du banquet et c'eût été forfaire à l'honneur que de répéter les
conversations faites sous la rose (sub rosa).
Il arrivait, pour qu'on parlât plus librement pendant le repas, qu'on recouvrît le pot
avec un voile; avant de quitter la table, on découvrait le pot aux roses et la loi du
Silence redevenait une obligation sacrée.
Pour les pythagoriciens, francs-juges, chevaliers errants, templiers, chevaliers de
Rhodes, francs-maçons, rose-croix, Rosati, pour le haut clergé chrétien enfin, la rose
a une haute signification ésotérique.
Les francs-juges étaient les membres de la Sainte-Vehme constitués en tribunal
secret et chargés de l'exécution des individus coupables de troubler l'ordre social et
religieux.
371
Sur le fer de leur hache justicière étaient gravés un poignard et un chevalier tenant
un bouquet de roses. Qui trahissait le secret placé sous le signe de la fleur était
assassiné avec le poignard.
S'ils passaient à proximité d'une rose coupée, les francsjuges devaient la porter à
leur bouche ou la poser sur leur coeur.
Au xii' siècle apparaît la rosace à vitraux des cathédrales. C'est par une rose
multicolore que la lumière (Vérité) entre dans les sanctuaires. Pour réaliser cette
merveille qu'est la rosace de Notre-Dame de Paris (12,90 m de diamètre) il a fallu
que le maître architecte connaisse le secret du Nombre d'Or, de la résistance du
matériau et des formules savantes, transmises seulement aux grands initiés des
sociétés secrètes.
Partout où la rose entre en jeu, le secret et le silence l'accompagnent.
On pouvait au début de ce siècle voir à Lyon, 14, rue Thomassin, sur la porte
d'entrée et gravée dans la pierre, une petite tête encapuchonnée surmontée d'une
énorme rose. Une enseigne d'artisan ? Un signe d'appartenance ? Personne n'a
déchiffré cette énigme, mais il est probable que des voyageurs, en voyant l'insigne,
en devinaient le sens caché.
Il existait au Moyen Age de nombreuses auberges portant le mot " Rose " dans
leur enseigne: A la Rose de Provins La Rose et lÉ
1 glantine, Auberge de la Rose, Auberge de
la Rose Blanche, etc.
On a de bonnes raisons de croire que ces auberges qui jalonnaient les grandes
routes de l'Occident et le chemin des sanctuaires étaient tenues par des hôteliers
affiliés à une société secrète. L'enseigne indiquait aux voyageurs qu'ils se trouvaient
, sous la rose " et que tout ce qu'ils diraient ou feraient ne serait jamais divulgué.
D'après Charles Nodier, un édit du parlement de Rouen, à la fin du xvie siècle,
interdit aux habitants de la ville d'aller à la Taverne de la Rose et à la Taverne du
Rosier. C'est de cette même époque que date le schisme de la rose, qui
372
opposa les initiés laïcs aux initiés chrétiens. De plus en plus, les sociétés secrètes
placées sous le signe de la fleur s'écartaient du dogme rigide institué par les francsjuges.
Les rose-croix seraient, de nos jours, les derniers tenants de la vérité sub rosa,
vérité que les grands occultistes considèrent comme la seule qui provienne en droite
ligne de nos
ancêtres.
Pourtant, avec la rose pour devise, il existe une sorte de super-société secrète qui
aurait encore, dit-on, quelques membres au Portugal ou en Amérique du Sud. A ia
porte de leur demeure seraient plantés - de part et d'autre un rosier rouge et un
rosier blanc.
Jacques Coeur, dont l'immense fortune fut confisquée par Charles VII, puis
reconstituée, selon la légende, grâce à l'or philosophale appartenait à cet ordre
hermétique, et aussi, ces " pilotes " de jean Il de Portugal, qui, obligatoirement,
prenaient leur retraite dans les îles des Açores ou de Madère, loin des curieux, après
avoir, dix ans avant Colomb, rapporté l'or des mines de Brazil.
C'est en 715 que fut instituée la bénédiction des clefs de la Confession de Saint-
Pierre, lesquelles furent données ensuite à cluelques établissements religieux
privilégiés. On pense que de cette coutume dérive le rite de la rose d'or ou rose des
papes.
Vers 1048, le pape Léon IX ordonna à deux monastères, détenteurs des clefs de
la Confession de Saint-Pierre, de fournir en reconnaissance, chaque année, une
rose en or, ou d'en payer la valeur.
La rose d'or était alors le symbole de la fragilité humaine. L'inaltérabilité du métal
était une image de l'éternité de l'âme. Elle était une simple fleur d'églantine qu'on
peignait en rouge, puis vint l'usage de l'orner, au centre, de rubis et de pierres
précieuses. Depuis Sixte IV (1471) la fleur des papes, ciselée en or fin, était faite
d'une branche épineuse portant plusieurs roses fleuries ornées d'un
feuillage.
La fleur placée au sommet du rameau était plus grosse que les autres et
comportait en guise de coeur, au centre
373
IP@
de la corolle, une petite coupe percée de trous. Lors de la bénédiction de la rose, le
pape déposait dans cette cupule des parfums imitant l'odeur de la rose pour "
rappeler aux initiés les propriétés mystérieuses qui sont attachées à la fleur ".
jamais le sens secret de la rose chrétienne n'a été révélé aux profanes.
Le rôle des sociétés secrètes fut peut-être moins important qu'on ne se plaît à
l'imaginer. Toutefois, leur action appartient à l'histoire secrète et à ce titre mérite
d'être soulignée.
Le toast à la nation
Eliphas Lévi, plein de parti pris, mais aussi de finesse et de bon sens, raconte une
étonnante anecdote qui vaut d'être connue:
Le Toast à la Nation.
Les exterminateurs en France ont toujours été appelés les Jacques.
Il ,y avait dans le monde un homme profondément indigné de se sentir lâche et
vicieux et qui s'en prenait de sa honte mal dévorée à la société tout entière...
R osa plaider contre la science la cause de l'ignorance, contre la civilisation celle
de la barbarie, contre toutes les hauteurs sociales en un mot, celles de toutes les
bassesses.
Le peuple par instinct lapida cet insensé, mais les grands l'accueillirent. Après sa
mort, le monde s'ébranla pour se retourner, en réalisation des rêves dejean-jacques
Rousseau, et les conspirateurs qui, depuis la mort dejacques de Molay, avaient juré
la ruine de l'édifice social, établirent, rue Plâtrière, dans la maison même oùjeanjacques
Rousseau avait demeuré, une loge inaugurée sous les auspices dufanatique
de Genève.
Cette loge devint le centre du mouvement révolutionnaire et un prince de sang
royal vintyjurer la perte des successeurs de Philippe le Bel, sur le tombeau
dejacques de Molay...
374
Le roi était au Temple (Louis XVI) et l'elite du clergé français était en exil ou à
labbaye. Le canon tonnait sur le Pont-Neuf et les écriteaux menaçants proclamaient
la Patrie en danger.
Alors, des hommes inconnus organisèrent le massacre.
Un personnage hideux, gigantesque, à longue barbe, était partout où ily avait des
prêtres à égorger.
- Tiens, leur disait-il avec un ricanement sauvage, voilà pour les Albiqeois et les
Vaudois ! Tiens, voilà pour les Templiers ! Voilà pour la Saint-Barthélemy ! Voilà pour
les proscrits des Cévennes ! et il frappait avec rage et il frappait toujours, avec le
sabre, avec le couperet, avec la massue.
Les armes se brisaient et se renouvelaient dans ses mains; il était rouge de sang,
de la tête aux pieds, sa barbe en était toute collée et il jurait avec des blasphèmes
épouvantables qu'il ne la laverait qu'avec du sang.
Ce fut cet homme qui proposa un toast à la nation et à l'angélique demoiselle de
Sombreuil...
Le jacobinisme était déjà nommé avant qu'on n'eût choisi l'ancienne église des
jacobins pour y réunir les chefs de la Conjuration; ce nom vient de celui de Jacques,
nom fatal et prédestiné aux révolutions...
Après la mort de Louis XVI, au moment où il venait d'exptrer sous la hache de la
Révolution, l'homme à la longue barbe, cejuif errant du meurtre et de la ven ,séance,
monta sur l'échafaud devant la foule épouvantée; il prit du sang royal plein ses deux
mains et les secouant sur la tête du peuple, il cria d'une voix terrible:
" Peuple français, je te baptise au nom de Jacques et de la liberté' .1 "
La moitié de l'oeuvre était faite et c'était désormais contre le Pape que l'armée du
Temple devait diriger tous ses efforts...
1. Prudhomme, dans son journal, rapporte autrement les paroles de cet
homme. Nous tenons celles que nous donnons ici d'un vieillard qui les a enten-dues.
(Eliphas Lévi, 1860, Histoire de la Magie. La Révolution Française. Pages
443-444.)
375
Les Junkers
L'Ordre des jésuites eut, surtout au xix' siècle, une certaine influence sur le destin
du monde, mais on ignore généralement le rôle mystérieux des "junkers" dont on
pourrait contester l'action si Adolf Hitler n'avait précisément mis en honneur dans sa
marine deux de ces principaux personnages: Gneisenau et Scharnhorst.
Il convient cependant d'accueillir avec circonspection l'envoûtement dont
Napoléon aurait été victime en 1813.
Après Iéna', Napoléon a vécu 9 semaines au château de Schlobitten-Dôhna' en
Prusse-Orientale, l'un des temples secrets des prêtres dAhriman, et son étoile a pâli
brusquement: il s'était laissé envoûter, lui qui faisait trembler lEurope, par les
magiciens noirs prussiens.
Ces ma ,giciens étaient les redoutables héritiers des Chevaliers Teutoniques,
lesquels avaient ramené en Allemagne la magie orientale des sectateurs dAhriman.
Les désastres s'accumulèrent. Il était pris dans le cercle
1
infernal. A Leipzig, les Saxons sur lesquels il comptait marchèrent brusquement
contre lui.
Sa " Grande Armée " ne pouvait rien contre les armes invisibles des
impitoyablesjunkers (hobereaux)...
1
Le junker Gneisenau for ,ge en secret une nouvelle armee plus redoutable que
celle de Rossbach et cela sous les yeux des contrôleurs de Napoléon.
Le junker Scharnhorst conçoit le plan d'une offensive foudroyante.
Leiunker Blücher dirige cette offensive et emporte la déciston à Waterloo...
Actuellement, une société secrète, créée après la débâcle allemande de 1945,
paraît vouloir jouer un rôle politique dans le destin de l'Europe.
Cette société, ou 31 Force Noire, rassemblait en 1946 les éléments hitlériens et
fascistes d'Allemagne, d'Italie, de France, de Belgique, des Pays-Bas, d'Angleterre et
d'Ir-1. G. Voisin, Aj, n' 31, sept. 1948.
376
lande. De 1946 à 1950, elle se tint dans une relative clandestinité, bornant
apparemment son action à des réunions annuelles lors du solstice d'été sur de hauts
lieux où les jeunes hitlériens faisaient brûler de grands feux. Au cours de ces
veillées rituelles, des mots d'ordre étaient donnés afin que secrètement se perpétuât
l'orientation politique définie par Adolf Hitler.
La 3' Force Noire disposait de ressources énormes que le Reich avait amassées
sous forme de trésors de guerre, en deux lieux principaux: le Wolfchanze, près de
Koenigsberg dans l'ancienne Prusse, et le lac Toplitz, dans le Tyrol autrichien, non
loin de Gratz. Il est à noter que Koenigsberg et Gratz sont deux hauts lieux
consacrés par l'Ordre Teutonique
Les chevaliers de Poséidon
En 1950, du moins en France, les hitlériens, dispersés, tenus à l'écart des
fonctions publiques, paraissaient avoir usé leurs forces vives. Soudain, dans le
monde entier, la 3' Force Noire resurgissait, et son noyau le plus virulent se
constituait en société secrète, Les Chevaliers de Poséidon, cachant ses desseins
occultes sous une activité sportive,
2.
celle des plongeurs sous-marin
En marge des clubs, s'entraînant de façon intensive sur les côtes américaines,
espagnoles et africaines, la 3' Force Noire regroupait ses éléments sur le principe
des maquis communistes clandestins du capitaine El Sol qui, de nos jours, tiennent
solidement position dans le Midi et le SudOuest, notamment le long de la frontière
espagnole.
1. Voir Trésors du Monde, de Robert Charroux, éd. Fayard, 1962. (Les
Mystérieux Trésors du Reich.)
2. La société secrète - non déclarée évidemment - des Chevaliers de Poséidon
n'a rien de commun ni aucune relation avec les Clubs et sociétés de pêche et de
chasse sous-marines légalement constitués, tant en France qu'à l'étranger. Nous
espérons qu'aucune association connue n'existe sous ce nom.
377
Les effectifs des deux groupements politiques, fondamentalement opposés, sont
à peu près les mêmes -. 15 000 hommes dans les rangs des Chevaliers de
Poséidon, autant pour les communistes: bûcherons, ouvriers agricoles et maçons qui
contrôlent les passages pyrénéens.
L'existence des maquis communistes du Sud-Ouest et de la 31 Force Noire ne
trouve pas grand crédit auprès des milieux gouvernementaux. Il ne nous appartient
pas de forcer les réserves, mais nous signalons toutefois qu'en 1948 l'hebdomadaire
France-Hebdo 1, publiant une relation détaillée sur les effectifs, l'armement et les
positions clefs tenues par les trois maquis communistes dans les Landes, dans les
Pyrénées et dans la région de Montpellier, reçut la visite du capitaine El Sol
(Coustellier), bien connu des maquis FTP de 1944, qui reconnut volontiers le bienfondé
de cette information.
Quant à la 3' Force Noire, France-Dimanche, malgré des réticences avouées, dut
convenir de l'authenticité du groupement devant le témoignage que vint apporter à
Guy Goujon, rédacteur en chef, et au secrétaire de rédaction, un collaborateur
condamné à mort'.
Une aventure attire vers les fonds marins des personnages mystérieux. En
Europe, un grand nombre de plongeurs célèbres étaient, en 1940, des partisans
politiques des régimes totalitaires. Une enquête sur le trésor - contesté de Rommel
dans les eaux côtières de la Corse nous a confirmé l'existence d'un véritable Ordre
Teutonique sousmarin. L'ex-condamné à mort, qui avait rencontré le rédacteur en
chef de France-Dimanche, nous a fait à ce sujet de surprenantes confidences:
Si le trésor existait, il y a belle lurette que nous l'aurions récupéré. Mais peut-être
avons-nous la garde d'autres trésors, authentiques ceux-là, vous pouvez me croire...
L'Ere du Verseau est arrivée, c'est-à-dire lère du Trident, de Poséidon, du Cheval
Marin et du Cheval du Chevalier..
l. France-Hebdo, avril 1949, n" 264-265-266.
2. Voir France-Dimanche, n' 149, 1 0 juillet 1949.
378
Sans doute le savez-vous: à l'extrême pointe occidentale des Açores, il existait
encore, au xvi' siècle, une statue équestre, celle du Chevalier Noir'. Elle regardait
l'océan Atlantique, le Nouveau Monde qui était ancien et Atlantis immergée et émer
,gee.
En 1949, vous avez, avec notre autorisation, publié un reportage sur
cettejeunesse d'après la défaite, quijouait aux SS à Ozoir-la-Ferrière. je puis donc
vous faire encore certaines confidences.
Nous faisions alors un baroud d'honneur, histoire de ne pas perdre la face et de
nous persuader de quelque confuse certitude.
Bref, tout cela s'est dilué dans des magmas d'indifférence et de veulerie et seuls
ont subsisté les plus tenaces, la meilleure trempe: lesfils et lesfilles des
Hyperboréens.
Ceux-là ont réfléchi, refait les calculs et réalisé en partie le grotesque et le
primaire de certaines conceptions hitlériennes (sic). Oui, avec son sens du grandguiqnolesque
et avec sa folie, Hitler a mené les Hyperboréens à la mort.
Sans doute même est-il le plusgrand criminel du siècle, car il a fait massacrer la
véritable élite, celle qui aurait mérité de survivre et de repeupler le troisième
millénaire.
Presque inconsciemment, les rescapés de la dernièrequerre se sont rassemblés
pour une nouvelle aventure. Vous avez dû le remarquer, la conquête du fond des
mers est, en certains cas, le fait d'hommes très particuliers, qui ont été amenés là ar
leur dynamisme et la nécessité de cacher une activité P,
repréhensible.
Seule l'elite est agréée dans notre section, laquelle est très exactement un Ordre
de Chevalerie - adapté aux temps nouveaux - avec des rites d'initiation.
Toute formation politique ouvertement déclarée, fasciste, hitlérienne ou nazie, est
absolument étrangère à notre bord'.
1' Peut-on faire un rapprochement avec le satellite inconnu " I£ Chevalier
Noir " dont nous avons parlé au chapitre ix ?
2. Notre interlocuteur a beaucoup insisté pour que l'on dissocie les anciens
hitlériens - évolués " devenus les tenants de l'Europe Unitaire des hitlériens -
demeurés " dont les chefs de file sont l'Anglais Colin Jordan et l'Américain George
Lincoln Rockwell. Bien que s'insurgeant contre cette définition, les Chevaliers de
379
Si nous effleurons cette déplaisante question politique, c'est parce qu'elle revêt
soudain un caractère fantastique assez inattendu, qui surgit au-dessus de l'habituel
fatras.
Incapables de participer à la grande aventure cosmique qui s'annonce, ils ont
voulu affirmer leur présence.
Il s'agit de créer un homme nouveau - l'homo aquaticus - artificiellement
apparenté aux poissons et capable, comme eux, de vivre dans le milieu marin.
Brutalement exprimé, si invraisemblable que cela puisse paraître, les Chevaliers de
Poséidon veulent devenir des poissons et constituer un Empire sous-marin.
De prime abord, un pareil projet, même étalé sur des millénaires, semble
chimérique, pour ne pas dire démentiel. La mutation prévue pour l'homo aquaticus
vise à le faire nager, respirer, se nourrir et procréer exactement comme les poissons,
et sans le secours de scaphandres.
Ce projet, très sérieux, n'appartient pas en propre aux anciens nazis. Ils l'ont
emprunté à des organismes officiels absolument étrangers à leur idéologie politique.
Il est vrai que même si les Chevaliers de Poséidon ont eu l'idée les premiers, ils
n'avaient pas la possibilité de l'expnmer publiquement.
En tout cas, l'aspect sérieux de l'opération homo aquaticus est en partie accrédité
par l'intérêt que les gouvernements portent aux questions sous-marines. En 1961,
écrivant au président du Sénat américain, le Président Kennedy s'exprimait ainsi:
La connaissance des océans est plus que de la simple curiosité. Notre
survivance même en dépend peut-être.
Au deuxième Congrès Mondial Subaquatique qui se tint à Londres en octobre
1962, sir Wavelle Wakefield, membre du Parlement, a repris l'idée d'un projet qui
avait mystérieusement échoué en 1960.
A cette époque, des plongeurs français et l'Anglais Oscar Gugen, vice-président
de la Confédération Mondiale des
Poséidon, de même que les néo-hitlér-iens, sont des communistes, hostiles à l'idée
de patrie et pratiquant une politique raciale.
380
Activités Subaquatiques (CMAS), voulaient prendre place comme passagers à bord
d'un transatlantique effectuant la traversée Le Havre-New York.
Arrivés au milieu de l'Océan, ces hommes devaient prier le commandant de
réduire la vitesse, puis, solennellement, ils auraient immergé un grand drapeau bleu
foncé marqué aux initiales CMAS, en déclarant qu'ils prenaient possession du fond
des mers au nom de leur groupement.
Il devenait alors obligatoire pour le commandant de faire un constat de l'incident
sur son registre de bord, ce qui, dans l'immédiat, n'avait aucune répercussion, mais
pouvait acquérir plus tard, en droit international, une importance encore imprévisible.
Or, ce projet ne fut pas mis à exécution pour des raisons mal définies, et certains
y voient maintenant une manoeuvre des Chevaliers de Poséidon peu enclins à se
laisser devancer dans cette entreprise.
Quant à l'opération homo aquaticus, elle fut rendue publique au cours du Congrès
d'octobre 1962 par le coinmandant Cousteau qui avait déjà expérimenté sur les côtes
méditerranéennes un système de stations sous-marines.
L'opération homo aquaticus consiste dans l'étude de la possibilité, pour l'homme,
de s'intégrer définitivement au milieu marin. En bref, le commandant Cousteau,
représentant officiel de groupements apolitiques et agréés par le gouvernement
français, préconisait de remplir la cavité thoracique des plongeurs avec une matière
plastique et de remplacer le complexe poumons-coeur par un système pseudobranchial
auquel seraient branchées les veines et les artères.
Ainsi, l'homme ne pourrait plus vivre à l'air libre, mais aurait les fonctions
respiratoires des poissons en attendant d'acquérir, sur le plan morphologique, un
hydrodynamisme défini par le milieu marin.
On nous a certifié qu'en 1962 des hommes-grenouilles allemands et japonais
avaient subi volontairement des interventions chirurgicales.
381
Nous pouvons rappeler à ce propos les expériences chirurgicales réalisées en
1937-1938, au laboratoire de Physiologie de Berlin, sur des SS taillés en athlètes qui
avaient accepté de se faire castrer et de subir des interventions sur le coeur, les
glandes et le cerveau, dans le seul but d'études scientifiques, pour préparer
l'avènement de l'Aryen nouveau.
Un grand nombre de ces opérations eurent des issues mortelles.
Les documents et le dossier photographique de ces expériences sont la propriété
du professeur Lecerf, l'éminent expert graphologue de l'Isle-sur-Tarn.
La mutation artificielle qui annoncerait l'ère de l'homo aquaticus apparaît pourtant
très improbable, sinon impossible dans l'absolu, mais elle entraînera très
certainement une révolution dans la plongée sous-marine; en particulier, elle
conduira à une plus longue immersion. Automatiquement, ce progrès sera utilisé à
des fins militaires.
Il entrerait dans les vues des Chevaliers de Poséidon de créer une véritable cité
sous la mer, pratiquement invulnérable, d'où ils pourraient lancer des raids et
contrôler de vastes espaces marins.
S'ils parvenaient un jour à couler un sous-marin atomique russe, américain ou
français - ce qui n'est pas exclu de leur programme - ils auraient alors à leur
disposition, et pour un temps pratiquement illimité (5 000 ans), une centrale capable
d'alimenter toute leur cité.
On distingue mal encore ce qu'il y a d'hypothétique et de réalisable dans ce
projet, mais on ne saurait le classer a priori dans l'impossible, attendu qu'il
correspond, point par point, au problème de la colonisation des planètes et
principalement de la Lune.
L'informateur, de qui nous tenons ces révélations, laisse paraître son pessimisme:
Cette épopée sous-marine que nous sommes contraints de vivre est mal ,gré tout
une véritable évasion valable.
Il est certain que nombre d'entre nous accepteraient de faire plastifier leur cage
thoracique, par solution de désespoir ou par déft.
382
En fait, nous n'avons plus d'ambitions politiques et beaucoup pensent que notre
défaite de 1945 est irrémédiable.
Si vous voulez une image historique, je vous dirai que cette fois, Charles Martel a
été vaincu à Poitiers.
Il n:y aguère d'espoir et nous le savons. Cependant, nous possédons une arme
décisive et nulle puissance humaine ne peuty faire échec. Nous mourrons avec le
reste des hommes.
Cette arme irrésistible sortira de la mer.
On peut rapprocher cette menace de deux faits connus: l' Les services français de
renseignements pensent qu'une puissance (qui n'est ni l'URSS ni les USA) possède
actuellement une arme secrète supérieure à l'arme atomique.
2' Les Allemands, en 1940, avaient mis au point une arme bactériologique d'une
virulence telle qu'Adolf Hitler l'avait déclarée inutilisable.
Les Français possédaient eux aussi des obus à virus qui, éventuellement,
pouvaient être employés dans une guerre bactériologique. Ni les Allemands ni les
Français n'engagèrent les hostilités sur ce terrain, fort heureusement, mais il se
produisit un événement extraordinaire dont le public n'eut pas connaissance.
Vers mars 1940, les Français firent prisonnier - assez aisement du reste - un
commando allemand dont chaque homme portait sur la bouche et sur le nez une
sorte de masque de ouate imbibé d'une solution à base de sulfate de cuivre.
Aussitôt, les masques à gaz français furent pourvus d'un tampon additionnel au
sulfate de cuivre, de manière à établir une protection identique à celle des Allemands
contre un gaz qu'on ne connaissait pas mais qu'on avait tout lieu de croire inopérant
dans ces conditions.
Le résultat fut sensationnel: en quelques jours, les masques à gaz de l'armée
française étaient inutilisables, leurs capsules filtrantes ayant été détruites par le
sulfate de cuivre.
Ce n'était là qu'un épisode de la guerre psychologique. Toutefois, une arme
bactériologique non mortelle, mais frappant de parésie durant plusieurs semaines,
avait été
383
inventée par les chimistes d'outre-Rhin. Les bouillons de culture existeraient encore,
avec d'autres armes bactériologiques plus terribles, dans une usine souterraine dont
les murs sont tapissés de plomb, à Spala et à Kouweka en Pologne. L'usine est
engloutie sous plusieurs mètres d'eau dans les fortifications du blockhaus Hermann
Goering.
Ces révélations ont été publiées par le journal communiste polonais Trybuna
Ludu, d'après les déclarations d'un ingénieur qui a transmis aux autorités le plan
détaillé des souterrains inondés en 1945 lors de la retraite allemande.
On pense qu'un échantillonnage de virus est entre les mains de l'Ordre
Teutonique Sous-Marin. Un authentique nazi a fait la déclaration suivante
Un espion porteur de deux douzaines d'ampoules pourrait - si ce n'est déjà fait -
se rendre en Russie Soviétique.
Deux ampoules seraient brisées à Moscou, une à Stalingrad, une à Karkov, et
120 millions de Russes se trouveraient frappés de stupeur ou d'hystérie. Des
milliards et des milliards de virus paralyseraient immédiatement la nation soviétique.
Il ne s'agit pas deguerre microbienne. C'est mieux et plus facile (sic).
Le métro, les wagons de chemins de fer, les places publiques, les cinémas, les
stades, les fleuves, les brouillards, les vents saisonniers seraient les auxiliaires toutpuissants
du contaminateur.
Ces virus ont été préférés aux microbes des maladies contagieuses parce que
leur action est spontanée et localisée.
Avec le prix d'une BA on peut paralyser le globe tout entier.
Les fusées, rampes de lancement, avions stratosphériques, sont déjà dépassés.
Un seul espion ferait le travail de 2 000 fusées.
Cette déclaration a été faite en 1952, neuf ans avant l'apparition des
psychodrogues.
384
Depuis, il y a eu les expériences du Maryland, les assassinats de chercheurs de
trésors à Ausse et à Rastenbourg 1, les événements raciaux du Katanga et du
Mississippi, les meetings internationaux nazis de 1962 à Dead and Bury Hollow et à
Narford en Angleterre.
De nouvelles sociétés secrètes sont là.
1. trésors nazis enterrés sur l'ordre d'Adolf Hitler pour subventionner le ftitur
Grand Reich Allemand " se situent dans le Tyrol et en Prusse. Quiconque les
recherche est assassiné par les Ss gardiens des cachettes.
20
Les supérieurs inconnus
En réalité, quelle qu'ait pu être leur puissance, jamais les sociétés secrètes n'ont
eu l'empire de la terre.
Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, une véritable conjuration
décida, de 1940 à 1945, du sort de la guerre mondiale; pour la première fois aussi,
des hommes de différentes nationalités - une poignée seulement - se groupèrent
pour assurer la victoire d'une idéologie.
Ces hommes s'appelaient Enrico Fermi (italien), Leo Szilard, Edward Teller
(hongrois), Oppenheimer (américain), Einstein (allemand), Niels Bohr (danois),
Samuel Goudsmit (hollandais), H. Bethe, Kistiakowsky, R. F. Bacher,
J. W. Kennedy, C. S. Smith, entre autres.
Biologistes, physiciens, chimistes, ils avaient pour la plu-part quitté leurs pays
d'origine par nécessité vitale (israélites ou persécutés), mais aussi parce qu'ils ne
voulaient pas que Hitler et Mussolini aient la possibilité de gagner la guerre.
Ils allèrent aux États-Unis, à Los Alamos et, mettant leurs connaissances en
commun, forgèrent une des armes les plus redoutables de tous les temps, la bombe
atomique. C'est là un fait sans précédent dans l'histoire.
Le destin du monde était entre leurs mains et il ne fait aucun doute que si au lieu
de choisir le camp des ÉtatsUnis ils s'étaient assemblés en Allemagne, en Italie ou
au Japon, le bloc adverse aurait remporté la victoire.
386
Un de ces hommes, Robert Oppenheimer, rêva même peut-être de donner une
valeur politique à l'association 1.
Il le reconnut implicitement en 1962 à Tokyo, en déclarant que pour les savants la
tentation est grande de réduire le monde à une petite communauté de responsables
qui aurait un arrière-goût de Société Secrète.
Son initiative, décelée par le service de contre-espionnage américain, avorta,
mais l'intention demeure.
Un saint serait à l'abri du péché. Mais les savants sontils des saints ?
Inquiétudes des savants
Par mégalomanie., ou plus vraisemblablement par désir de sauver une humanité
menacée, des savants viennent de s'ériger en directeurs spirituels et temporels du
globe.
L'idée d'un Consortium de Savants s'immisçant dans la politique mondiale fut
exprimée publiquement le 27 décembre 1960 devant l'Association américaine pour
l'avancement de la Science par le physicien américain Charles P. Snow:
La science n'est pas neutre. La plupart des savants sont devenus des soldats
sans uniforme et ils le sont obligatoirement dans les pays de lEst.
Un soldat doit obéir - telle est la base de sa morale; mais un savant peut poser
des questions et si cela est nécessaire, il doit se révolter.
Que l'on me comprenne bien: je ne suis pas un anarchiste et il est hors de doute,
en mon esprit, que la loyauté soit une vertu respectable, et je ne prétends pas non
plus que toute
1. L'interrogatoire d'août 1943 que le colonel Boris Pash, chef du service US de
contre-espionnage, fit subir à Oppenheimer fournit la preuve que des communistes
avaient - pour le moins - contacté des savants atomistes de Los Alamos. Pash
formule ainsi son appréciation dans un rapport adressé à son supérieur, le colonel
Lansdale, au Pentagone: " Notre service est d'avis qu'Oppenheimer ne mérite pas
pleine confiance et que sa fidélité à la nation est incertaine... "
387
révolte soit positive, mais je tiens à revendiquer pour les savants le droit absolu de
dire " non " en certains cas.
La découverte de la ftssion de l'atome a provoqué l'éclatement de la communauté
internationale des physiciens...
Il est plus que probable que le leadership moral et intellectuel de la science sera
désormais lefait des biologistes.
Un début d'association prit corps à l'occasion du Congrès International de
Biophysique qui se tint en 1958 à Stockholm, où les savants décidèrent de ne plus
communiquer aux gouvernements politiques les découvertes dangereuses issues de
leurs travaux. Les biologistes, en particulier, ne voulaient pas que la science devînt
un arsenal où l'on puiserait impunément des armes.
Quelques mois plus tard un comité, dont on ne sait s'il parlait au nom de tous les
congressistes, se réunit secrètement à Kitzbühl, en Autriche, et établit une sorte de
charte.
Le physicien Snow n'avait pas été le premier à dénoncer la mainmise sur les
découvertes scientifiques par les gouvernements politiques et militaires. Albert
Einstein, en 1946, avait lancé un appel angoissé:
- Il faut prévenir les hommes qu'ils sont en danger de mort... la science devient
criminelle.
L'atomiste Niels Bohr avait dit à Oppenheimer:
- Quand il me vient une idée, il me vient aussi l'idée de me suicider.
C'est parce qu'ils étaient conscients de leur responsabilité que les savants réunis
à Stockholm et à Kitzbühl constituèrent un Comité de Salut Public. Leur action
s'exerce actuellement au cours de conférences pour le désarmement et par des
mesures de protection de la race humaine: détermination du point critique
d'irradiation, de pollution de l'atmosphère, évacuation des déchets radioactifs, mise
au secret de toute découverte dangereuse.
Déjà, pour tout ce qui a trait à la conquête du cosmos et à la science médicale,
leurs interdits sont sans appel et les gouvernements politiques doivent s'incliner.
388
Dans quelques années, les conjurés créeront une sorte d'ONU spécialement
chargée du contrôle absolu des découvertes scientifiques.
Le péril des maladies microbiennes risque de hâter l'avènement de cette
Internationale du savoir pour laquelle un surnom est déjà murmure: la conjuration de
l'an deux mille.
L'échec de la Conférence à Quatre de Paris, où les Quatre Grands firent si bon
marché de la paix pour une vétille (l'affaire de l'espion US Francis Power), donna une
nouvelle preuve de l'incapacité des politiciens à résoudre les grands problèmes.
Le 15 septembre 1961, Michel Gordey écrivait, sur six colonnes, dans un grand
quotidien du soir:
Réunis en grand mystère dans une petite ville US, des savants américains et
russes discutent du désarmement.
Dans une petite ville de létat de Vermont, dans le nordouest des États-Unis, un
dialogue secret se déroule actuellement entre savants et experts du désarmement,
soviétiques et américains.
Michel Gordey relatait ensuite les menaces qui avaient entraîné l'intervention des
savants et continuait en ces termes :
Dans ce dialogue de sourds où des deux côtés on fourbit les armes de destruction
massive en parlant de négociation toujours possible, l'éclaircie sur le désarmement,
constatée à la conférence secrète russo-américaine du Vermont, prouve tout au
moins que les deux super-grands ne sont pas à la veille de se détruire mutuellement
ni de précipiter le monde dans lapocalypse atomique.
Cette conférence secrète se tint à Pugwash (Vermont). L'écrivain scientifique
Lucien Barnier, un des deux ou trois Français à connaître l'existence du complot, en
fit à demi-mot la révélation dans Paris-Presse du 7-11-61, page 4:
LInternationale des savants est née. Elle ira loin.
389
On a pris tellement l'habitude des pétitions de savants contre les dangers des
expériences atomiques que la dernière en date est passée à peu près inaperçue.
Elle est pourtant d'un intérêt immense, qui ne tient pas tant au fait que 800
savants de 21 paysy aient apposé leur si ,gnature qu'à ce qu'on trouve parmi eux des
super-vedettes de la science atomique russe: le prix Nobel I ,gor Tamm et le célèbre
transfuge Pontecorvo.
Lucien Barnier poursuivait en annonçant que l'Internationale des Savants ne
manquerait pas d'exercer à bref délai une pression politique considérable sur
l'Amérique et sur la Russie. Puis il révélait qu'une assemblée beaucoup plus secrète
avait au préalable réuni en comité restreint de hautes personnalités scientifiques:
Il y avait là le conseiller scientifique des États-Unis, lvl. Henry Kissinger, et M. V.
F. Emelianov, chef de file des atomistes russes, ainsi que le savant britannique sir
Solly Zuckerman, conseiller scientifique du ministère de la Défense de Grande-
Bretagne...
On peut presque dire que leur conférence fut clandestine. Et pourtant cette
conférence pèsera sans doute d'un poids plus lourd dans le proche avenir de
l'humanité que les multiples confrontations diplomatiques de ces dernières semaines.
Beaucoup de ceux qui, ayant surpris le secret, n'ont pas encore été contactés ont
pris ombrage d'une initiative qui semble opérer une sélection dans les milieux
scientifiques internationaux, sans qu'on sache sur quels critères elle s'appuie.
Bien qu'elles soient tenues rigoureusement secrètes, il est possible d'imaginer les
grandes lignes de la Charte élaborée à Kitzbühl'.
Voici quels en seraient les points principaux:
1. Un journaliste spécialisé dans les informations scientifiques passe pour
posséder le texte intégral de cette charte.
390
tenir secrètes les découvertes scientifiques susceptibles de servir à des buts de
guerre ou d'être détournées de leur destination pacifique;
informer l'opinion publique du péril mortel de l'irradiation
confier aux savants la responsabilité des conférences de désarmement. Interdire
les essais d'armes nucléaires. Trouver un moyen efficace de neutraliser les isotopes
déjà libérés
- introduire à l'ONU une commission scientifique internationale permanente ayant
mission de codifier tout ce qui a trait à la santé publique dans tous les domaines;
- mettre au service de la Communauté une Centrale militaire dont l'armement
serait conçu et gardé secret par la Conjuration;
- établir des relations avec les peuples pouvant exister sur les planètes du
système solaire;
- étudier et contrôler la fabrication artificielle de surhommes et de mutants.
En fin de compte, cette tentative aboutirait avant l'an deux mille au remplacement
de l'ONU et des gouvernements nationaux par un Praesidium dans lequel les
nations, de plus en plus réduites à la fonction de régions administratives, ne seraient
représentées qu'en raison directe de la qualité de leur potentiel scientifique et
intellectuel.
Contrôler l'aventure cosmique
Ces savants veulent aussi contrôler l'aventure extraplanétaire, préparer la Terre à
une pénétration pacifique du cosmos et à la défense contre toute invasion. D'où la
nécessité de réaliser l'unité terrestre.
Il est incontestable que la politique d'expansion intersidérale est pour l'instant
incohérente et queue ne peut trouver de solution positive que par l'association de
toutes les forces: l'aventure cosmique implique la nation Terre.
391
Mais - et c'est là une erreur tactique - quand on prépare ce qui reste malgré tout
un projet d'envahissement, on doit prévoir la même éventualité en sens inverse, car
s'il est assez logique d'envisager une venue chez nous d'extraterrestres pacifiques, il
est raisonnable de prendre des précautions contre des agresseurs possibles. Le
péril apparaît néanmoins négligeable.
Il semble en effet impossible qu'une civilisation extraterrestre puisse affronter
impunément nos microbes, nos virus, nos épidémies et la nature même de notre
atmosphère, sans une longue période d'adaptation.
Il est évident aussi que, pour les Terriens, la vie à l'air libre sur une autre planète
est totalement exclue, même dans les hypothèses les plus optimistes.
L'acclimatation sur une planète habitée est donc soumise à un accord tacite, à une
intégration agréée dans les conditions biologiques les plus favorables aux visiteurs.
Les physiciens prépareraient, en vue de cette coopération, un système de signaux
électriques, optiques 1 (sans doute avec le laser) et un code propre aux échanges de
communications scientifiques.
Ce projet, dont à vrai dire nous ne savons rien, écarte l'éventualité d'un pacte déjà
conclu entre l'Amérique, sous le gouvernement d'Eisenhower, et les extraterrestres
qui auraient débarqué à Muroc Air Field.
Les Russes prétendent pourtant que ces derniers, qui hantent déjà notre ciel,
bombardent les installations militaires et les bases de lancement des satellites US.
Bombardement de la Floride
Cette déclaration repose sur les événements surprenants - et à caractère criminel
- qui se sont déroulés dans les États américains proches de Cap Canaveral en
Floride, évé- 1. Des signaux émis à une distance de millions d'années-luniière
pourraient être perçus par le radiotélescope géant de Nançay (Cher) qui a déjà reçu
des ondes ultracourtes provenant d'étoiles éloignées de 10 milliards
d'annéeslumière.
392
nements qui permettraient de supposer que les extraterrestres attaquent et que la
guerre des mondes est commencée.
Les faits, qui semblent relever de la sorcellerie, furent ainsi consignés par la
presse, à la fin de 1962:
A Tampa, toute une famille est trouvée morte; près de Tuscaloosa, un bûcheron
est carbonisé dans une baraque en tôle incombustible; àjackson, deux cantonniers
tombent raides en travaillant sur une chaussée de route...
Les autopsies ne révèlent aucun accident physiologique, aucune manoeuvre
criminelle et le suicide est impensable.
Le 17 octobre 1962, 500 tonnes de bombes sautent à Memphis (Tennesec) ; le
18, un missile balistique @ Minuteman " dévie de sa trajectoire et explose au-dessus
de la Floride; dans l'Utah, 1 800 kg de carburant pourfusées flambent dans une
poudrière...
Tous les jours, des accidents semblables, imprévisibles, inexplicables, se
produisent autour de Cap Canaveral ou dans le désert de Nevada, de part et d'autre
du 30' parallèle et du méridien 90 (MP).
Autre constatation troublante: des familles entières disparaissent, toujours en rase
campagne, et sans laisser de trace.
La Police détat et le FBI (2e Bureau US) se déclarent dans l'impossibilité de
donner une explication raisonnable de ces faits dont la plupart sont cachés augrand
public.
Pourtant, plusieurs hypothèses sont avancées et une d'elles retient tout
particulièrement l'attention, mais elle est si effarante que l'on n'oseguère la faire
circuler que sous le manteau : les coupables seraient les gremlins.
Les gremlins
L'un après l'autre, les projets américains les plus minutieusement étudiés
échouent. Sur l'ensemble du territoire, 20 000 ingénieurs et techniciens US, aidés
des cerveaux électroniques les plus modernes, font et refont les calculs se rapportant
aux engins spatiaux qui trop souvent ratent leur but, disparaissent ou demeurent
muets comme carpes.
393
Les équations sont justes. Le matériel est impeccable: des milliers de test-shots l'ont
prouvé et le prouvent.
Alors ? De quoi s'agit-il ?
"Des gremlins ! " avouent les spécialistes les moins superstitieux.
Gremlin n'est pas un mot scientifique. Jusqu'à présent personne n'a tenu un
gremlin sous son microscope. Ce serait quelque chose d'aussi farfelu qu'un lutin ou
qu'un elfe. Pour certains, ce serait une sorte de rouille, de microchampignon
spontané. Mais de quelque façon qu'on l'imagine, legremlin existe.
D'où vient-il ? D'un autre monde, affirment les aviateurs US qui, au cours de la
dernière guerre mondiale, décelèrent les premiers la présence de cet indésirable.
Bien entendu, d'autres hypothèses ont cours, et les gremlins, selon certains,
seraient des particules cosmiques dirigées, venues des planètes et constituant en
quelque sorte un Rayon de la Mort braqué par des extraterrestres sur les installations
américaines de Floride.
Ces particules, on leur a donné un nom: particules transalpha.
Elles dissocieraient les molécules des corps, les cellules humaines et, selon la
nature de l'écran rencontré, détermineraient une combustion instantanée.
Concentrées sur Cap Canaveral ou sur les laboratoires américains de l'Ouest, elles
seraient parfois déviées et tueraient accidentellement des hommes.
Quelle que soit la nature de ces bizarres manifestations, les Américains s'en
montrent fort inquiets et ne sont pas loin d'adopter le point de vue soviétique.
Ils accusent même le mystérieux satellite surnommé " Le Chevalier Noir " d'être le
responsable des agressions, et des fusées Minuteman à ogive nucléaire pourvue
d'une tête chercheuse vont être lancées sur son orbite approximative avec mission
de le détruire.
La plupart des faits étant couverts par le secret d'État, il est difficile de dire si Cap
Canaveral est véritablement visé ; dans l'affirmative, l'événement prendrait une telle
394
importance que toute l'histoire des hommes s'en trouverait bouleversée.
Peut-être aussi s'agit-il d'un simple coup de semonce, nous interdisant la
conquête du ciel.
Le surhomme du docteur Zamenof
Les savants peuvent-ils nous préserver d'une guerre cosmique qui, à coup sûr,
serait une catastrophe ?
En réalité, le problème n'est pas aussi simple. Il nous apparaît même avec une
étonnante complexité.
Pour que les savants de la Charte de Kitzbühl voient annihiler tous leurs projets, il
suffit que de leur caste se dissocie un seul franc-tireur, qui pourrait bien être le
célèbre chimiste américain Zamenof.
Stephan Zamenof qui opère dans la salle 419 du " College of Physicians and
Surgeons " à Manhattan, en sa qualité de biochimiste, veut exalter les facultés
cérébrales de l'homme actuel, et ressemble beaucoup aux kabbalistes médiévaux
dont il s'inspire.
On dit qu'il est " charmeur de rats " et qu'il sculpte dans l'argile des ersatz de
surhommes dont le front démesuré rappelle celui de Frankenstein ou du Golem.
(C'est dans le front, près de la glande pinéale, que le rabbin Low et ses confrères
introduisaient le manuscrit magique donnant la vie à leur créature. Curieuse
coïncidence
Le docteur Zamenof ne fait aucun mystère de ses préoccupations : " améliorer le
cheptel humain ", c'est-à-dire créer des surhommes.
Le 28 décembre 1962, à la télévision, il a expliqué clairement que d'ores et déjà il
suffisait de contrôler l'acide nucléique et la répartition des chromosomes et des
gènes responsables de notre individualité et de notre essence d'hommes, pour que
naissent des êtres supérieurs.
- Ces êtres, dit-il, seraient dotés d'un cerveau d'une qualité telle qu'ils pourraient
résoudre des problèmes intellectuels
395
et moraux que nous ne sommes même pas capables de formuler.
Jean Rostand répondit par une objection de conscience: - Ce serait une atteinte au
patrimoine héréditaire.
Et, mettant particulièrement en cause les chimistes - et non les biologistes - qui, à
son avis, ont le dessein de modifier l'homme créé par Dieu, il ajouta:
- L'homme n'est pas encore mûr pour prendre la commande chimique de son
destin. Et le sera-t-il jamais ?
Cependant, le docteur Zamenof se place sur un terrain strictement scientifique, et
hors de toute morale spéculative, pour réaffirmer son point de vue:
- Nous pouvons créer un surhomme, donc, il faut le créer !
Il y a tout lieu de croire que ces surhommes existent déjà, car la compétition
scientifique qui oppose les Russes et les Américains doit mettre en oeuvre cette
arme décisive.
En 1937, Adolf Hitler avait rêvé de donner à l'Allemagne une race de blonds
Aryens supérieurs, et des recherches très poussées avaient été entreprises au
Laboratoire de Physiologie de Berlin. Aucun surhomme ne s'étant manifesté, on
peut conclure que les expériences n'ont pas été couronnées de succès.
En 1962, un Français, M. jean Frène, né le 24 août 1941 à Longes (Rhône) a
étonné le monde par ses facultés intellectuelles soudainement écloses. A priori, il
semble que ce cas soit un heureux hasard.
Pourtant, le cas est si étrange qu'il est permis de poser cette question: M. Frène
ne servit-il pas de sujet à quelque biologiste qui aurait expérimenté un médicament
heureux, de la même manière, mais avec effet inverse, que le docteur espagnol L...
avait essayé la formule El Sapo ?
Mme Masera
La réalité de telles expériences ne saurait étonner, et il paraît bien probable que
Mme Masera, une jeune Italienne, en ait été la récente victime.
396
L'affaire, qui fut portée devant le procureur de la République à Gênes, en
novembre 1961, ne pouvait trouver une solution devant les tribunaux. Des faits peu
ordinaires attestent que les allégations de Mme Masera peuvent être prises au
sérieux.
En bref, la jeune femme déclare queue est " devenue un robot téléguidé par des
savants ".
Ces savants sont-ils des Génois, des Italiens ? Sont-ils meme des êtres terrestres
? On l'ignore et la plainte a été déposée contre X.
L'affaire commença un soir. Mme Masera rentrait chez elle en tramway.
"je reçus, assure-t-elle, une forte secousse électrique dans les yeux; à partir de ce
moment-là, je suis devenue une autre femme, comme si je subissais la puissance
hypnotique d'un magnétiseur... du moins je le présume ainsi, car je ne connais pas
de magnétiseur et ne me suis jamais occupée de sciences occultes.
" Immédiatement après la commotion, j'ai senti une angoisse qui m'étreignait le
coeur et d'étranges phénomènes se sont déroulés en moi.
"J'ai entendu comme des émissions en morse et aussi des messages
scientifiques traitant de sujets qui m'étaient totalement étrangers.
"J'ai cru que j'étais devenue folle et je me suis réfugiée pres de mon mari, mais il
devint bientôt évident que je jouissais de toutes mes facultés intellectuelles, avec en
plus quelques autres !
"J'étais bien moi-même, avec mes pensées, mes habitudes, mes manies, mon
humble savoir conscient... mais parallèlement à cela s'ajoutait un autre savoir venu
dans mon cerveau par télécommande et j'étais comme le témoin impuissant de
toutes ces choses qui se produisaient en moi, malgré moi. "
M. Ernesto Masera emmena sa femme en consultation d'abord chez un médecin,
puis chez un psychiatre, enfin chez des experts qui tous affirmèrent qu'elle était
saine
397
d'esprit. On se perd en suppositions sur la nature et la provenance du
phénomène.
" Une question de glandes, peut-être, ou la manifestation de cellules cervicales
jusque-là muettes ", avancent des neurologues.
" Un phénomène de réception électrique ", disent des biophysiciens.
Mais la victime est persuadée que la véritable explication est d'ordre quasi
surnaturel:
"je suis le cobaye de savants qui expérimentent sur moi un terrifiant pouvoir
transmis par des ondes électriques. je reçois des ordres et des messages auxquels
je n'obéis pas, mais qui modifient sensiblement mon individualité. "
Les messages sont envoyés sur une longueur d'onde et une fréquence qui sont la
longueur et la fréquence spécifiques de Mme Masera, qui ne fut nullement choisie
comme sujet pour l'expérience, mais qui se trouva être - par la simple loi des
probabilités mathématiques - le poste récepteur accordé pour recevoir l'émission.
Les expérimentateurs résident peut-être en Italie, peutêtre en France, en
Angleterre, en Russie ou en Amérique. Peut-être, aussi, ailleurs.
Les émissions ont la plupart du temps un caractère scientifique très net: le sujet
se met à écrire des formules mathématiques ou chimiques jusqu'à remplir un cahier,
mais sans y rien comprendre.
En revanche, les experts en électronique y découvrent des formules classiques
savamment conçues et parfois aussi des calculs cohérents mais dont la signification
est inconnue. En ce cas, d'où proviendrait l'émission ? Ce phénomène s'apparentet-
il à celui du messianisme ?
La manifestation subite du génie est bien connue, soit en musique, soit en
peinture, ou en science, mais dans le cadre et les limites des connaissances
humaines possibles.
Le cas de Mme Masera est tout différent: ses connaissances n'appartiennent pas
à notre savoir et de plus elles ont jailli à l'échelle des hautes mathématiques.
398
Aucun fou, aucun médium, aucun génie connu n'aurait pu inventer par exemple la
formule de résistance du columbium sans connaître au préalable les rudiments de la
physique et de la chimie.
Quels que soient le but et l'intérêt de cette expérience, elle ne semble pas devoir
aboutir à l'homme artificiel.
En ce sens, ce que nous présumons avoir été tenté en Allemagne, en France et
en Italie, a été certainement réalisé aux USA et en URSS.
Il est bien évident qu'aucune preuve n'existe, sinon celle des implants top-signal,
et il faudra attendre les années 1970 à 1980 pour que les hommes "améliorés" mis
au monde vers 1950 atteignent leur maturité intellectuelle. D'ici là, les savants seront
peut-être parvenus à exciter la totalité des 14 milliards de cellules peuplant notre
cerveau, mais il semble bien que la solution définitive soit dans le contrôle des gènes
et des chromosomes. Nous pouvons donc considérer comme acquise l'apparition du
premier surhomme avec epanouissement de ses facu Ités supérieures, dans un très
bref avenir.
Nous pouvons même imaginer que le professeur Zame nof en fut le parrain sinon
le père spirituel, et aussi que le savant chimiste a dû, malgré sa prise de position
rationaliste, s'inquiéter des qualités morales de sa créature.
Que sera le surhomme ? Un maître ou un messie ?
Il est probable que le Dr Zamenof ou ses émules ne se contenteront pas de
fabriquer un seul sujet avec le risque de trembler incessamment pour sa précieuse
vie: ils enfanteront aussi une " superfemme ", afin que le nouvel Adam et son Eve
puissent procréer et engendrer l'humanité nouvelle, qui rejoindrait ainsi les géantsdemi-
dieux de
l'Antiquité.
Demi-dieux d'un monde d'Apocalypse qui aurait connu, lui aussi, la procréation
chimique du surhomme et la désintégration atomique de l'espèce. Éternel
recommencement d'un univers intelligent.
Les êtres de demain, qui ne sont encore que des enfants, vont engendrer une
humanité supérieure, mais pour quel destin temporaire ?
399
En attendant quel aboutissement ?
Le monde futur en gestation va donc voir les premiers surhommes.
Dans cette hypothèse, la race nouvelle de l'an 2000 constituerait une caste et
notre humanité attardée serait réduite aux rôles subalternes: robots, esclaves...
chaînons entre l'animal et le surhomme ou bien entre l'homo saptens périmé et
l'Homme-Dieu.
De toute façon, des Maîtres vont venir et s'entre-déchirer pour affirmer leur
suprématie.
A Kitzbühl, des physiciens ont conçu la Charte de l'an 2000... dans un laboratoire
ignoré un docteur Zamenof inocule à une vierge championne d'athlétisme une
semence savamment dosée... dans le ciel de Cap Canaveral un mystérieux satellite
surveille une Terre qui est déjà, peut-être, sa proie psychique...
Dans le monde en expansion où nous vivons, les Maîtres du Monde vont
s'affirmer, éclore ou atterrir, déclencher une guerre, peut-être à notre insu, et de
toute manière, hors des formules classiques ou secrètes que nous pouvons
concevoir.
Les Temps sont là. Nous allons vivre un prodigi
eux avenement dont la conquête cosmique, l'homo
aquaticus, le surhomme, les extraterrestres et les conjurés de Kitzbühl sont les faits
majeurs et crépusculaires. Ce crépuscule qui annonce l'aurore.
Pour ce futur fantastique, d'aucuns avaient rêvé d'un âge d'or où la science
exaltée redevenue un secret gardé abolirait la science satanique !
Mais le destin de l'humanité n'est peut-être pas de recouvrer le Paradis Terrestre
de l'aube des Temps.
La pomme doit être restituée à l'arbre où elle fut volée.
Sur un silex blond et plat
Ainsi, voilà esquissée l'histoire secrète de l'humanité
depuis les lointains millénaires où se développait la prodi-
400
'gieuse science atomique de nos ancêtres supérieurs, jusqu'aux proches années qui
verront l'avènement des Maîtres du Monde.
De la désintégration atomique à la désintégration atomique
De la Conjuration du Grand Secret aux nouveaux In-connus Supérieurs.
De notre graffite, où s'entremêlent les lignes ébauchées et les courbes de
suggestions, jaillira peut-être un jour un dessin moins approximatif.
Les portes de l'histoire ne s'ouvrent pas sur un univers mort.
Nous devions cet essai au Poitevin qui grava les galets de Lussac-les-Châteaux,
à l'homme de Tiahuanaco qui sculpta les dessins de la Porte du Soleil, à celui qui
grava les tablettes de Glozel, nous le devions en hommage à nos ancêtres inconnus.
Les secrets n'existent que pour être trahis.
Plus tard, dans un million d'années peut-être, nos descendants recommenceront
notre aventure et rechercheront à leur tour leurs ancêtres supérieurs du Quaternaire
qui au raient pu - comme eux - connaître le secret du feu infernal.
Fasse le Ciel que sur un silex blond et plat, quelque berr patient et appliqué
ait gravé, pour passer le
ge temps, un
croquis de fusée sidérale et la silhouette d'une jolie contemporaine.
Alors, les hommes du Quinternaire, avec un peu de chance, pourront trouver la
preuve que dans leur jadis... dans la primhistoire des temps inconnus, des Ancêtres
Supérieurs avaient bien avant eux connu le voyage dans le cosmos, les ondes qui
portent le son et l'image... et cela va de soi: la fission atomique qui ferme les portes
du Temps.
TABLE DES MATIERES
Avant-Propos................................ 11
1. Découvertes.............................. 13
Attention au feu........................ 14
Les paratonnerres de Salomon............ 16
Une très vieille bibliothèque........... 17
Les cartes de Piri Réis................. 19
Le mystère de la Porte du Soleil........ 22
La vie est fantastique.................. 25
Les routes à maléfices.................. 27
2. Les ancêtres supérieurs.................. 30
Les incertitudes de la préhistoire...... 32
Glozel est authentique.................. 39
Le drame de la préhistoire.............. 45
Le cochon 311........................... 49
La légende de la création............... 50
3. Tiahuanaco............................... 53
La ville la plus vieille du monde....... 55
L'aéronef du lac Titicaca............... 58
Le langage des cordelettes.............. 60
Les hommes bleus........................ 63
Un exil en Égypte....................... 69
Le mystère de Prométhée................. 71
4. La conjuration du secret................................................... 74
Le secret de la Grande Pyramide...................................... 75
Le son et la lévitation................. 78
Sésame, ouvre-toi !..................... 80
L'écriture de Moïse..................... 86
Comment garder un secret................ 88
403
5. Le livre des secrets perdus......................... 93
Les plats d'or volants des Indiens...... 192
Une lampe électrique sous Saint Louis............... 94
Les Vénusiens du mont Shasta......... 196
L'Arche d'Alliance : un condensateur électrique ?... 95
Le Chevalier Noir.................... 199
Les machines de Héron:""",.......................... 98
En observant la Lune.................... 201
Moïse fait sauter une mine.......................... 100
Des engins dérisoires................... 207
La science des anciens peuples...................... 102
Tibère et le verre incassable....................... 105
Les inventions du moine Gerbert..................... 106
10. La machine à voyager dans le temps... 209
Le Chandelier des Andes............................. 109
L'ingénieur Émile Drouet................ 214
Chercheurs inconnus................................. 110
La victoire de Waterloo................. 218
Les jouets mécaniques............................... 111
La bombe atomique de Louis XV....................... 113
1 1. Les temps d'Apocalypse............... 222
L'avertissement des biologistes..................................... 224
6. Les continents disparus............................. 117
Anecdotes sur la fin du monde............. 229
Hyperborée.......................................... 118
Un danger géophysique...................... 234
La Terre de Mu...................................... 120
Rouen port de mer................................................... 235
Les hommes volants de Zimbabwe...................... 123
Les faux messies...................... 236
Les fantaisies d'Hoerbiger.......................... 126
L'agitation des gitans.................. 237
Invasions lunaires.................................. 128
Le père Porthos Melbach.................. 242
Les secrets détruits................................ 131
Les pierres de Bâmiyân.............................. 133
12. Les temps sacrilèges............................................ 244
7. Les extraterrestres sont venus sur la Terre......... 137
Naundorff et le pape................ 245
Le mystère de l'Agartha............................. 139
Des billets pour l'arche.................. 246
Le Maha Chohan...................................... 143
Les musées secrets........................ 249
Les livres secrets.................................. 148
La grippe espagnole...................... 252
Vénus, planète ancestrale........................... 149
Le secret le plus dangereux............ 254
Les Pierres Noires.................................. 151
Lucifer à l'honneur...................... 259
L'insolite sur la Terre............................. 154
Les cités cyclopéennes.............................. 157
Ba'albek............................................ 158
13. Le secret falsifié........................ 261
L'explosion de la taïga............................. 162
Le Picatrix................................. 262
Guerres atomiques aux Indes......................... 163
Les hommes de Kueffstein............... 266
Les géants.......................................... 168
Les horloges de longue vie................. 270
L'or léger des Incas................................ 173
Le laser et les fantômes................. 273
Mystérieux pouvoirs................................................. 275
8. La lévitation....................................... 175
Les simulacres égyptiens............................ 177
14. Le secret de l'or....................... 278
Les lévitations des saints.......................... 180
Le livre de la royauté.................. 279
Chutes miraculeuses................................. 183
La chaleur froide........................ 281
L'avion de Gusmâo en 1709........................... 186
L'or potable........................... 283
La bombe A crée des diamants........................................ 285
9. Les soucoupes volantes.............................. 188
L'homme le plus riche du monde............. 286
La soucoupomanie.................................... 190
Coffres-forts secrets en Suisse.......... 288
404 405
15. Le mystérieux inconnu.......................... 291
Les conseillers boiteux......................... 294
Ben Gourion et le bouddhisme..... 369
Shanti Devi..................................... 295
Le mystère de la rose............ 370
Le toast à la nation............. 374
Le chaud manteau des Dieux...................... 297
Les junkers...................... 376
La stigmatisée d'Innsbruck...................... 298
La magie et l'atome............................. 302
Les chevaliers de Poséidon....... 377
La boule de feu................................. 303
Truquages....................................... 304
20. Les supérieurs inconnus...... 386
Le jugement coutumier........................... 305
Inquiétudes des savants.......... 387
U belingo....................................... 306
Contrôler l'aventure cosmique.... 391
La laitue miraculeuse........................... 309
Bombardement de la Floride....... 392
La femme qui voit avec ses pieds................ 310
Les gremlins..................... 393
Monsieur julien Cusseau......................... 313
Le surhomme du docteur Zamenof... 395
Pour ou contre la voyance....................... 316
Mme Masera....................... 396
Sur un silex blond et plat....... 400
16. Les psychodrogues................................ 319
Le pega-palo.................................... 320
Le yagé......................................... 321
L'école de Saclay............................... 325
Une école d'envoûtement......................... 326
17. Les drogues pharmacodynamiques................... 328
L'héroïsme quotidien............................ 329
Le plus grand assassin.......................... 330
Les cosmonautes sont des robots................. 331
Les tranquillisants: une redoutable invention... 334
Les dieux artificiels........................... 335
Lointaines semences............................. 336
Messages du cosmos.............................. 337
Monica, fille sans père......................... 339
Enlèvements..................................... 341
Le général Courtenay-Gabor...................... 343
18. Les armes secrètes............................... 345
La bombe atomique est périmée................... 345
Le rayon de la mort............................. 348
La guerre future................................ 352
Une étonnante expérience........................ 353
Le top-signal................................... 356
Les momies incas................................ 357
19. Dieu et les sociétés secrètes.................... 361
Un dieu nouveau................................. 366
Us prophètes interplanétaires................... 367
Le Clan9
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Quelques écrits de Robert Charroux

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