• L'autre Montmartre



    La silhouette fuyante de Toulouse-Lautrec ne se glisse plus dans les petites rues de Montmartre, mais certains de ses croquis nous livrent toujours d’étranges apparences en anamorphoses et en trompe l’œil qui évoquent une connaissance cachée.

    L’érudit et initié Richard Khaitzine, dans son remarquable ouvrage «La langue des Oiseaux-Quand ésotérisme et littérature se rencontrent» (Editions Dervy, 1996), écrit: «Au début de ce siècle (le XXe), quatre écrivains célèbres et talentueux entreprirent la plus grande mystification littéraire de tous les temps, et ce, afin de léguer un message vital à la postérité. Leurs noms? Raymond Roussel, Alfred Jarry, Maurice Leblanc et Gaston Leroux. […] Renouant avec leurs illustres prédécesseurs, Villon, Rabelais et Cyrano de Bergerac… ces auteurs tramèrent leurs œuvres à partir de canevas communs. Usant d’un procédé littéraire connu sous le nom de «langue des oiseaux », ils composèrent des textes se lisant à différents niveaux: historiques, politique, religieux et hermétique. Leur but? Rompre le secret et propager la Connaissance. Leur espoir? L’instauration d’une société plus juste. »

    NOTA

    Dans notre livre Arcane 10 — Les secrets initiatiques de Rouletabille et Arsène Lupin, Éditions Oxus (2004), nous avons levé un coin du voile qui dissimule encore les clés d’une connaissance cachée que se partageaient Gaston Leroux et Maurice Leblanc.

    Richard Khaitzine, qui s’adressent à tous ceux «qui ne savent ni lire ni écrire, mais ne savent qu’épeler »…évoque le grand écrivain que fut Raymond Roussel (1877-1933). Admiré par les surréalistes en raison de son génie verbal, ce dernier publia son premier roman, La Doublure, à l’âge de vingt ans. Toute son œuvre fut éditée à compte d’auteur! Suivirent: La Vue, Le Concert et La Source. Son récit, Impressions d’Afrique, parut en feuilleton avant d’être édité en 1910.

    Raymond Roussel n’admettait aucune filiation littéraire, hormis celle de
    Jules Verne!

    En 1914, Locus Solus entraîna ses lecteurs dans un monde parallèle, ce qui fascina les surréalistes. L’Étoile au front (1924) et La Poussière des Soleils, obtinrent un succès de scandale, auquel collabora les surréalistes amis d’André Breton. En 1932, ses Nouvelles Impressions d’Afrique, une fable en vers, paracheva de ruiner toute logique d’interprétation. Peu de temps après, il mit fin à ses jours au grand hôtel des Palmes de Palerme, non sans avoir préalablement dévoilé le secret de son œuvre.

    L’hôtel des Palmes de Palerme a sans doute une affinité avec Palmyre, le héros de
    Jules Verne
    ! Autre signe de piste placée sur notre chemin par Raymond Roussel.

    Le nom de l’astronome du roman vernien, Palmyrin Rosette, évoque immédiatement Champollion. Verne a substitué la Syrie et l’Égypte, connues pour leurs astrologues…mais il nous suggère également que son récit comporte un cryptage à trois niveaux! Cryptage que l’on retrouve à profusion dans les textes hermétiques et alchimiques. Fulcanelli, l’auteur du Mystère des Cathédrales, et Les Demeures Philosophales, dont les œuvres firent couler une marée d’encre, écrit dans ce dernier ouvrage: «[…] beaucoup d’entre nous se souviennent du fameux Chat-Noir, qui eut tant de vogues sous la tutelle de Rodolphe Salis; mais combien savent qu’un centre ésotérique et politique s’y dissimulait, quelle maçonnerie internationale se cachait derrière l’enseigne du cabaret artistique? D’un côté le talent d’une jeunesse fervente, idéaliste, faite d’esthètes en quête de gloire, insouciante, aveugle, incapable de suspicion; de l’autre les confidences d’une science mystérieuse, mêlées à l’obscure diplomatie…»

    Jules Verne appartenait à ce groupe très fermé d’auteurs «philosophes» qui véhiculaient dans leurs écrits la Gaye Science, celle que nos cerveaux rouillés ne savent plus décrypter!

     




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