• DETERMINISME
    ET LIBRE ARBITRE ?

    Aujourd’hui, je vais vous exposer les grandes lignes de l’enseignement Rosicrucien, car la
    science spirituelle est une science très vaste et ce n’est pas en quelques jours, en quelques
    mois, et même en quelques années que l’on peut présenter l’ensemble de celle-ci. La
    recherche de la Vérité est éternelle ; celle-ci se modifie, du reste au fur à mesure que l’on
    évolue, car on fait reculer sans cesse les bornes de la connaissance acquise ; aussi la Vérité ne
    peut être définie une fois pour toutes.
    Une des premières questions que l’on peut se poser au début d’une pareille étude, est celle du
    libre-arbitre et du déterminisme ; dans quelles proportions chacun de ces éléments entre-t-il
    dans la destinée de l’homme ? La foi détermine les degrés de l’influence de ces facteurs de
    destinée. La définition la plus simple est donnée par les religions qui admettent que Dieu crée
    une âme vierge à chaque naissance ; dès qu’elle est créée, cette âme est libre de choisir entre
    le bien et le mal ; ce choix détermine la vie de l’âme pour l’ensemble de l’éternité.
    Celui qui résonne constate immédiatement que les hommes ne
    sont pas égaux à la naissance, le milieu dans lequel l’enfant
    est né agit profondément sur le destin de celui-ci. Par
    conséquent, tous les enfants ne partent pas du même point : la
    fortune des parents, l’ambiance dans laquelle l’enfant grandit,
    d’autres considérations encore font que le milieu a une
    influence considérable ; les luttes pour la vie ne sont pas les
    mêmes pour tous ; certains paraissent favorisés et d’autres
    semblent sacrifiés.
    Nous estimons qu’il y a une cause à cette différence, alors que
    la science matérialiste admet que cela est lié à l’évolution de
    la vie dans les formes, que c’est un effet biologique dû au
    hasard.
    Le sixième principe de la Philosophie Hermétique, le Principe de Cause à Effet, indique que
    la chance (donc, le hasard) n’est qu’un nom donné à une Loi méconnue. Le hasard ne peut
    exister, tout à une cause. Aussi, l’on se demande comment certains savants, comme M. Jean
    Rostand, par exemple, admettent encore le hasard.

    Lorsque l’on observe le cycle régulier des planètes, quand on sait que l’on peut prédire avec
    précision une éclipse, peut-on penser au hasard ? Il est évident qu’il faut admettre l’existence
    d’une Intelligence supérieure derrière le mouvement des astres. Du reste, Lecomte du Noüy
    n’hésite pas à déclarer que l’on doit remplacer le mot « hasard » par celui de « Dieu ».
    Certains savants, depuis un siècle surtout, subissent le phénomène de la cristallisation ; ils se
    cantonnent dans des vérités partielles, comme s’ils avaient des oeillères, au lieu de chercher à
    aller au delà de ce qu’ils ont découvert. Ils deviennent des retardataires dans l’évolution
    générale ; car les esprits scientifiques avancés admettent la possibilité d’un déterminisme dans
    les phénomènes de la nature. L’enseignement rosicrucien admet la notion de déterminisme à
    la naissance des enfants. Pour les religions qui n’ont pas atteint une certaine cristallisation, il
    existe une évolution de la vie à travers des formes diverses, nombreuses, et de plus en plus
    évoluées, cela au cours d’existences successives ; c’est le cas pour les religions de l’Inde.
    Pour les religions limitées, comme l’Islam, tout est écrit ; c’est un fatalisme absolu. Pour une
    religion plus évoluée, comme la religion catholique, c’est la Providence qui nous dirige, c’est
    d’elle que nous devons tout attendre. Mais qu’est-ce donc cette Providence, sinon les Anges
    de la Destinée présentés dans la Philosophie Rosicrucienne ?
    La Loi de Cause à Effet est absolue ; elle est appliquée en tout. Il faut y réfléchir souvent, la
    méditer longuement et l’admettre absolument. Rien n’échappe à cette Loi. En appliquant le
    principe de cette Loi, nous considérons une naissance comme un Effet ; nous concluons qu’il
    doit y avoir une cause préexistante et que le hasard inexistant par lui-même ne peut être
    envisagé.
    Les savants les plus avancés déclarent que, dans notre galaxie, existe un centre de vie formé
    d’atomes d’hydrogène : « un gigantesque noyau tourbillonnant d’hydrogène a été découvert
    au coeur de la Voie Lactée », vient d’annoncer le Dr. Woort, de l’observatoire de Leiden, en
    Hollande. Ces atomes d’hydrogène sont la source de toute vie. La galaxie aurait-elle été
    formée par hasard ? Le système solaire serait-il dû au hasard ? Les planètes et leurs
    mouvements réguliers sont-ils une fantaisie du hasard ? Les autres formes de vie sont-elles un
    fait du hasard ? Si l’on étudie les lois régissant les planètes et leur mouvement, et que l’on suit
    le processus de l’évolution des êtres, on est obligé de constater que ce hasard comporte
    beaucoup d’intelligence !
    De même, c’est une forme d’orgueil de croire que, seule, la terre est habitée et que c’est par
    hasard que l’homme est venu, sur terre, pour être le roi et le maître de l’univers ! Non
    seulement dans notre système solaire, il doit y avoir des formes de vie relativement
    semblables à la nôtre, mais encore, dans la galaxie dont nous faisons partie, et dans bien
    d’autres galaxies, il existe des êtres qui poursuivent leur évolution, non seulement sur le plan
    physique, mais aussi sur d’autres plans ; il faut admettre que ces êtres possibles ont atteint un
    niveau évolutif qui peut être supérieur au nôtre, alors que d’autres n’ont pas encore atteint
    notre spire dans la spirale de l’évolution.

    Les émotions que nous éprouvons laissent supposer qu’il existe un monde fait d’émotions ; de
    même, les pensées qui viennent se refléter dans notre intellect appellent l’existence d’un
    Monde fait de pensées ; dans ces Mondes vivent des Entités qui possèdent une certaine
    émotivité correspondant au mode de vie de ces régions ; nous devons, de même, admettre que
    dans les Mondes supérieurs (Monde de l’Esprit Humain, Monde de l’Esprit Vital, Monde de
    Dieu), il y a aussi des formes de vie en voie d’évolution également, mais nous pouvons
    difficilement concevoir ces Etres supérieurs.
    L’enfant, qui commence à aller à l’école, apprend les leçons qu’on lui donne à étudier, sans
    qu’il demande si elles sont exactes ; il se fit à son maître. Puis, de classe en classe, d’école en
    école, il augmente ses connaissances et commence à raisonner sur l’enseignement qu’il reçoit.
    Plus tard, il pourra vérifier la véracité de cet enseignement et pourra mettre en pratique les
    notions reçues. Il en est de même pour l’homme qui veut suivre le Sentier de l’Initiation. Il
    faut qu’il accorde, au début, foi à son instructeur, qu’il se laisse guider par lui, qu’il écoute ses
    conseils et ses mises en garde contre des erreurs et des dangers éventuels ; car lorsqu’il n’y a
    plus le garde-fou d’un dogme ou d’un règlement, il y a effectivement des dangers à craindre.
    De même que l’énergie en sommeil dans la cellule peut, si elle est rendue dynamique, servir
    aussi bien à des oeuvres de paix qu’à des oeuvres de guerre et de destruction, de même celui
    qui commence à découvrir l’occulte peut s’engager dans une voie dangereuse. Souvent, l’on
    n’est plus maître des énergies qu’on a libérées, on perd le contrôle de soi-même, on se laisse
    entraîner dans des pratiques nocives ; de même, du reste, l’apprenti sorcier, qui a mis en
    activité la chaîne des réactions nucléaires, ne peut arrêter le mouvement commencé. Les
    mêmes dangers existent sur ces deux plans de la connaissance scientifique expérimentale et de
    la connaissance spirituelle.
    Il faut admettre, dès le début, le plan général du Cosmos et la notion des 7 plans cosmiques
    différents. Il faut savoir que nous appartenons au 7ème Plan, le plus bas, et que celui-ci est
    également formé de 7 Mondes différents. Nous avons un corps physique appartenant au
    Monde Physique ; l’animal a aussi un corps physique, mais il ne s’en rend pas compte, il ne se
    connaît pas lui-même
    et ne sait pas qui il est. Nous éprouvons des émotions, des sentiments ; ils appartiennent au
    Monde du Désir ou Monde émotionnel ; nous avons une conscience relative de ce monde
    dans le rêve qui représente des images appartenant à celui-ci.
    Nous pensons ; la pensée se transmet d’un être à un autre être grâce à des véhicules faits de
    substance-pensée ; il existe donc un Monde de la Pensée, qui est, lui-même, divisé en deux
    parties. Ces trois Mondes inférieurs sont facilement concevables ; mais nous devons admettre
    aussi l’existence du Monde de l’Esprit Vital, du Monde de l’Esprit Divin, du Monde des
    Esprits Vierges et du Monde de Dieu. Ce n’est qu’au cours de l’enseignement et grâce à de
    nombreuses méditations que nous pourrons comprendre l’existence de ces Mondes
    supérieurs ; nous penserons à l’échelle de Jacob, véritable symbole de cette hiérarchie de
    Plans et d’Entités.

    Ce chiffre « 7 » est un chiffre initiatique que l’on rencontre dans toutes les religions ; il se
    trouve dans l’Ancien et le Nouveau Testament, et spécialement dans l’Apocalypse. Ne citons
    que quelques exemples entre mille : Le Chandelier à 7 branches illuminant le néophyte
    pénétrant dans la Chambre Est du Temple, le Livre aux 7 Sceaux de Saint Jean. L’hindou
    distingue, en lui, le Moi supérieur, le Non-moi et la Personnalité. Effectivement, le « Moi » et
    le « Je » sont différents. L’un est permanent et poursuit son évolution au cours d’existences
    successives ; l’autre est transitoire.
    Pour pouvoir prendre conscience de lui-même, l’homme doit considérer son « Moi intérieur »
    comme une entité supérieure, c’est une sorte de « Dieu »; cette remarque rappelle
    l’affirmation du Christ :
    « N’est-il pas écrit dans la Loi :
    J’ai dit : Vous êtes des dieux. »
    (Jean X-34 & 35 - Psaume 82-6)
    et cette considération se conçoit si l’on se souvient que l’Esprit-Vierge a été émané en Dieu et
    possède, en conséquence, tous les pouvoirs et toutes les possibilités de la nature divine, en
    puissance.
    Les cellules de notre corps vibrent d’une façon différente suivant le degré d’évolution ; le taux
    de vibration va en s’accélérant en partant de l’homme primitif pour passer par l’homme
    ordinaire et atteindre le sage et le saint. Le progrès, acquis au cours d’une existence, n’est pas
    perdu, les cellules, ou tout au moins leur essence et leur taux de vibration sont repris par une
    autre vie plus évoluée ; ces cellules forment le centre d’un noyau de vie autour duquel se
    construit un nouvel être. Cette évolution n’est pas limitée à l’humanité ; les entités supérieures
    évoluent également, mais sur d’autres plans ; il arrive même que l’une d’elles, ayant
    développé suffisamment sa conscience et ayant acquis des pouvoirs nouveaux, choisisse un
    point dans l’espace et y crée un système solaire. Les cellules qui animent le corps physique
    n’ont pas conscience de la vie qui est en elles ; elles sont dirigées par un esprit-groupe qui est
    nous-mêmes actuellement. Mais, autrefois nous étions dirigés aussi de l’extérieur, par des
    esprits-groupes ; nous n’étions pas maîtres alors des causes, nous étions semblables aux
    animaux actuels. L’intellect ne nous a été donné qu’au milieu de la Période Atlantéenne ; à
    partir de ce moment, nous avons commencé à acquérir une certaine responsabilité de nos actes
    et nous pouvions créer des causes, dont les effets ultérieurs nous seraient imputés.
    Les animaux sont tous dirigés par des esprits-groupes, toutefois certains d’entre eux, comme
    le chien, le chat et le cheval, on acquis un degré d’évolution plus élevé du fait qu’ils vivent
    dans notre ambiance, reçoivent des effluves d’amour. Ils commencent à raisonner d’une façon
    rudimentaire, ils sont sur le point d’obtenir l’individualisation qui leur fera acquérir un
    intellect leur permettant de raisonner effectivement. Aussi, est-il important de ne pas
    confondre la mémoire avec l’intelligence ; ce sont deux notions absolument différentes. Ainsi,
    avant que l’homme ait reçu l’intellect, il possédait une mémoire très développée qui lui
    permettait d’agir instinctivement au mieux, en utilisant automatiquement les expériences
    passées. C’est le cas du chien ordinaire actuel qui sait qu’il ne faut pas toucher au feu de peur
    de se brûler, non parce qu’il a la notion du feu, mais parce que, dans sa mémoire, il a gardé le
    souvenir d’avoir eu des cellules détruites par le feu ; s’il évite le feu, ce n’est donc pas par
    raisonnement, mais uniquement du fait de sa mémoire. Le castor construit sa maison en
    utilisant sa mémoire et celle de l’esprit- groupe.

    L’homme, du fait de son intellect, peut choisir entre le bien et le mal ; il possède donc un
    certain libre-arbitre, il a goûté à l’Arbre de la Connaissance qui est le symbole de la Loi du
    Bien et du Mal. Du reste, le Bien et le Mal ont une valeur relative ; dans l’absolu, il n’y a ni
    bien ni mal ; leur nature est identique, mais à des degrés différents (4ème Principe
    hermétique, celui de polarité). L’Arbre de la Connaissance suggère aussi le Principe de Cause
    à Effet, avec la notion de responsabilité, aussi celle de rétribution et de souffrance. Dans la
    Genèse (Chapitre III), l’humanité est censément punie, elle devra souffrir et peiner ; c’est la
    conséquence du privilège d’avoir obtenu l’intellect, la connaissance.
    La souffrance fait comprendre qu’il y a eu erreur ; autant de fois la même erreur sera
    commise, autant de fois la même souffrance viendra pour indiquer qu’il faut changer de vie,
    c’est un aiguillon qui tend à nous faire prendre un autre chemin. Peu à peu, la Sagesse naîtra
    et, avec elle, le bonheur, car la Sagesse est le résultat de la Crainte du Seigneur
    (Ecclésiastique XXI-11) et cette Crainte est, au fond, la Conscience du Bien et du Mal et le
    désir de toujours se conformer à la Loi sainte de Dieu. Dans « Sagesse XVII-11 », il y a un
    verset mystérieux : « La crainte n’est rien d’autre que le renoncement au secours de la
    raison ». Que cela signifie-t-il, si ce n’est que le Sage a dépassé le stade où il doit encore
    choisir entre le bien et le mal, ayant atteint le niveau où il se conforme toujours aux avis de la
    voix intérieure, qui est l’Echo de la Sagesse incréée, un des dons que l’Esprit Vierge a reçu en
    se différenciant en Dieu.
    Si, avant que nous eussions reçu l’intellect, nous étions dirigés exclusivement de l’extérieur, il
    est bon de signaler que, même actuellement, nous avons toujours des anges gardiens qui nous
    incitent à suivre la voie droite ; cette action a lieu grâce aux inspirations suggérées par ces
    anges gardiens. C’est un secours venant pallier une conscience momentanément défaillante ;
    mais, notons bien que ces inspirations ne portent aucune atteinte à notre libre arbitre, car nous
    pouvons toujours ou répondre affirmativement à l’inspiration, ou bien la refouler et la refuser.
    Nous sommes tous enchaînés par un amas de causes que nous avons accumulées depuis que
    notre évolution a commencé. Ces causes sont telles qu’elles auraient conduit l’humanité à une
    cristallisation dangereuse. La Mission du Christ a été justement de nous aider à nous
    permettre de liquider une partie de ces causes, aussi a-t-il pris en charge une partie des dettes
    de l’humanité. On peut se demander comment se réalisent, dans une destinée, les
    conséquences de ces causes passées. Le fonctionnement en est automatique.
    Voici deux exemples :
    a). Avec une caméra, on imprime sur un film des images ; celles-ci sont reproduites
    automatiquement sur un écran à l’aide d’un appareil de projection.
    b). Actuellement, les sons et les images sont enregistrés sur bandes. Elles peuvent être
    reproduites fidèlement et sont conservés aussi longtemps que l’on veut et peuvent être émises
    à l’instant voulu. Il en est de même de nos actions, de nos pensées. Tout est enregistré et
    conservé intégralement.
    Nous possédons deux sortes de mémoire. D’abord, une mémoire consciente, qui est une
    mémoire cérébrale, elle enregistre les images et les sons. Les cellules qui ont enregistré ces
    sensations restituent celles-ci dans la mesure où elles ont été bien gravées et, aussi, suivant la
    plus ou moins grande sensibilité de ces cellules.

    Possède une bonne mémoire celui qui sait se concentrer, qui fixe avec attention et qui sait
    faire surgir les souvenirs, au moment désiré ; du reste, les associations d’images et d’idées
    facilitent ce rappel. La seconde mémoire est inconsciente, elle est la conséquence de l’air que
    nous respirons ; les particules d’air inspirées sont imprégnées par l’ambiance du moment,
    même des images et des impressions que la conscience n’a pas perçues ; ces clichés pénètrent
    dans les poumons et le sang ; les images sont gravées sur les atomes négatifs du corps vital ;
    elles le seront ensuite sur l’atome-germe que nous conservons de vie en vie. Il est intéressant
    de noter que celui qui est privé accidentellement d’air (strangulation, noyade), voit se dérouler
    rapidement le film de sa vie, ce qui démontre l’existence de ces archives.
    Après la mort, nous emportons cet atome-germe sur lequel est gravée cette mémoire
    inconsciente ; il se crée un élémental sur lequel n’agit plus notre libre-arbitre, et cela jusqu'à
    ce que cesse la vibration imprégnant l’atome-germe quand a été assimilé le bien et purgé le
    mal. Il existe aussi une mémoire inconsciente de la Nature ; il y a une couche de cellules
    d’atomes sur lesquelles sont gravées les phases évolutives de la Terre et des autres planètes où
    sont gravés aussi les clichés de tous les événements. C’est le Grand Livre de Dieu, le Livre
    aux Sept Sceaux de l’Apocalypse de Saint Jean (Apoc.V-1), le Livre des Morts de l’ancienne
    Egypte, la mémoire akashique de l’Inde. Rien de ce qui a été pensé, senti, éprouvé, fait, ne
    disparaît totalement ; tout laisse une trace indélébile que ce soit de la part de l’être humain,
    des races ou de la Terre elle-même. Tout doit produire un effet un jour, car il a été créé ainsi
    des causes innombrables qui ne resteront pas inactives ; un jour ou l’autre, l’effet surgira de la
    cause enfouie.
    Ainsi, par exemple, le fait que l’homme mange de la viande nuit à l’évolution des animaux ;
    nous devrons payer un jour cette dette d’une façon ou du autre ; en étant leurs guides, comme
    les anges sont nos guides actuellement. Le cheval nous aide depuis qu’il a été domestiqué et
    qu’il traîne des charges : il nous rend service. Nous leur paierons cette dette un jour, c’est
    nécessaire et inéluctable. Le père et la mère paient une dette à l’enfant qu’ils élèvent et cet
    enfant, dans une existence ultérieure, paiera lui-même sa dette de reconnaissance à ses
    parents. Rien ne reste impuni, rien ne reste stérile, ce que l’on a semé, on le récolte
    nécessairement (Galates VI-7).
    Actuellement, nous subissons encore des causes très anciennes, même celles qui remontent au
    moment où nous avons reçu notre libre-arbitre pour la première fois. Nos différentes destinées
    s’expliquent en raison de cette résultante des actions et réactions de nos vies. L’enfant naît
    avec le poids de son péché d’origine, de ses péchés accumulés ; il doit donc subir les épreuves
    méritées par ses fautes passées aussi loin qu’elles peuvent remonter, et non la faute ou les
    fautes d’Adam et d’Eve. C’est ce karma, cette résultante de nos vies passées qui nous font
    naître dans tel ou tel milieu, afin que nous puissions obtenir les opportunités nous permettant
    de réagir convenablement et de payer les dettes de notre passé, d’effacer les fautes commises
    précédemment. Nous sommes donc bien à la place que nous méritons, les épreuves qui nous
    affligent sont bien celles qui nous sont nécessaires, il n’y pas de hasard, pas de fantaisie, pas
    de favoritisme.
    Quand, dans le troisième Ciel, l’Ego éprouve le désir de revenir sur terre, il a la sensation
    d’une « faim » d’expériences. Quand on a assimilé la nourriture matérielle nécessaire à notre
    vie physique, on éprouve de nouveau la sensation de la faim et le désir de manger ; de même,
    quand l’Ego a assimilé les expériences de la vie passée, il éprouve une faim de nouvelles
    expériences ; c’est une faim qui l’incite à se réincarner.

    Bien que cela paraisse difficilement concevable à première vue, le schéma de l’évolution du
    Cosmos (galaxies, systèmes solaires, etc.) est tracé des millions d’années à l’avance ;
    n’oublions pas que pour le Dieu solaire 26.000 ans (année sidérale), sont comme un jour de
    nos jours solaires ; plus on atteint les hiérarchies supérieures, plus l’espace grandit et plus le
    temps se rétrécit, pour atteindre une sorte d’éternel présent. Les Anges de Justice voient les
    leçons que l’Ego devra apprendre dans sa prochaine existence, ils aident celui-ci à tracer les
    grandes lignes de sa destinée comportant, en particulier, la date et le lieu de naissance, le
    mariage éventuel, les enfants à venir, la mort, les personnes rencontrées qui seront autant
    d’opportunités de paiement de dettes ou de tentations, pour affirmer les résolutions
    d’améliorer son comportement.
    Ainsi, la Vocation, c’est l’appel d’une voix intérieure vous incitant à suivre telle voie plutôt
    qu’une autre. Est heureux celui qui a su mettre sa vie en harmonie avec l’archétype prévu ; au
    contraire, est malheureux, celui qui n’a pas su répondre à sa vocation. L’exercice de
    rétrospection du soir nous permet, du reste, de comparer ce que nous avons réalisé avec
    l’aspiration intérieure, l’espérance intime que nous aurions aimé réaliser ; le résultat de cet
    examen permet de créer dès cette vie un cliché que nous utiliserons plus tard, dans la vie postmortem,
    au moment justement de revenir sur terre ; il est intéressant, pour cette évolution
    dans une vie à venir, de se créer un cliché bien net résumant le fruit de nos méditations et
    reflétant avec force ce que nous sentons intensément : ce que nous avons mal fait ou pas fait
    du tout. Souvent, nous ne pouvons en cette vie revenir en arrière et refaire ce que nous avons
    mal exécuté ; on ne peut alors redresser la direction que dans une existence future.
    Les prophètes sont des êtres qui « voient » ces formes archétypales ; leurs visions ne sont pas
    le fruit de leur imagination, mais bien la révélation de formes réelles en instance de
    réalisation. Sans entrer dans les détails du processus de la réincarnation, l’atome-germe de
    l’Ego descend dans les divers plans du Cosmos et attire à lui les cellules dont le taux de
    vibration correspondant au sien ; il choisit ainsi son père et sa mère et, au bout de neuf mois
    de gestation, il pousse son premier cri, il inspire la première bouffée d’air et est placé sur la
    voie qu’il devra suivre obligatoirement.
    Tant que la main tient un revolver, le tireur peut diriger le canon dans une direction qu’il
    choisit délibérément, mais dès qu’il a appuyé sur la gâchette, la balle part et personne ne peut
    plus faire dévier de sa trajectoire, sauf des causes extérieures importantes et assez rares
    comme, par exemple, un violent coup de vent. Il en est de même pour l’enfant qui naît : sa
    ligne d’univers est tracée, tracée automatiquement, comme nous venons de le voir.
    Le schéma de cette existence est révélé dans le thème astrologique, qui condense les
    opportunités, les tendances, les épreuves, les aides et les obstacles. Nous savons que le Soleil
    et la Lune agissent d’une façon efficace sur notre existence ; leur action est surtout physique.
    Le Soleil, source de vie, est un facteur de santé ; la Lune commande les marées, agit sur le
    comportement sexuel de la femme, la Lune est l’astre commandant aux naissances, car les
    naissances ont lieu au moment où la Lune présente une position en harmonie avec le destin de
    l’enfant. Les autres planètes, plus lointaines et moins puissantes que le Soleil, n’influencent
    pas directement le corps physique, mais agissent sur les autres corps de l’homme ; le corps
    émotionnel est sous l’influence de Mars et de Vénus, l’intellect est influencé par Mercure.
    Jupiter favorise l’expansion, l’épanouissement, tandis que Saturne a une action limitative, de
    restriction et de concentration.

    Nous naissons au moment précis où notre archétype préétabli a besoin de l’influence des
    configurations astrales indispensables. De même que la machine électronique choisit la fiche
    perforée au moment précis où le trou passe devant le détecteur déterminé pour une opération
    bien définie, de même l’enfant naît automatiquement quand c’est le moment, pour lui de
    trouver les conditions nécessaires à son évolution personnelle.
    Au premier cri de l’enfant, le taux de vibrations existant doit être semblable à celui de
    l’archétype tracé ; cela se fait automatiquement ; l’heure est déterminée en considérant que
    dans le Monde de la Pensée, 4 minutes correspondent à un an, et que dans le Monde
    Emotionnel, 1 jour correspond également à 1 an.
    La mesure du temps n’est pas la même sur tous les plans et Dieu ne mesure pas avec notre
    aune ; ce qui nous semble impossible est possible aux Anges de Justice, de même qu’un
    calcul impossible à résoudre au cours d’une vie humaine, peut être trouvé en quelques
    secondes par l’ordinateur qui possède une mémoire prodigieuse.
    L’enfant obtient ainsi, en bien et en mal, les possibilités dont il a été la cause par ses vies
    passées. Il est déterminé, il est même autodéterminé, car c’est lui qui, en définitive, est
    l’élaborateur de son destin. Au cours de sa vie, il pourra se libérer de ce taux de vibration en
    fonction de sa volonté (libre-arbitre). Sous l’ancienne Loi, nous subissions intégralement et
    passivement les effets des causes créées ; il n’y avait pas de volonté pour résister, aussi avions
    nous accumulé des causes innombrables qui créaient autant de formes-élémentales,
    constituant ce qu’on appelle le « Gardien du Seuil ». C’est là le symbolisme exprimé dans
    l’Ancien Testament, par David sortant de sa tente pour combattre Goliath le Philistin (I
    Samuel XVII).
    Une des missions du Christ fut justement de nous aider à résister à ces tentations. Par la
    prière, on se met en contact avec le Christ ; la prière est, pour ainsi dire, la prise de courant
    qui nous permet de recevoir les courants supérieurs, le flux spirituel vivifiant. Celui qui sait se
    mettre ainsi en rapport avec Christ, ressent cette faim de la prière. L’Etre étant imprégné de
    cette vie supérieure, peu à peu, les tentations inférieures disparaissent et la marche vers la
    cime illuminée est facilitée. La concentration permettrait d’ailleurs d’atteindre le même but ;
    mais la concentration effective est difficile, elle constitue un effort individuel, tandis que la
    voie de la prière permet de recevoir des vibrations spirituelles christiques qui augmentent le
    taux de vibration.
    Mais « Servir », en tout désintéressement, en esprit de charité, est la route la plus courte, la
    plus sûre et la plus joyeuse qui conduit à Dieu. En servant, on s’oublie, c’est une sorte de
    concentration particulière ; on crée ainsi des causes nouvelles qui nous permettrons de renaître
    dans un autre milieu plus favorable à notre évolution, qui nous offrira des opportunités
    toujours plus belles pour atteindre progressivement ce sommet lumineux où nous pourrons
    développer notre conscience, au point de devenir Un avec le Christ cosmique.





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