•  

     La Société Secrète

     

    Dans les Dossiers Secrets, on apprend qu'à l'arrivée de Beaudouin Ier sur le trône de Jérusalem, se perpétue une "tradition royale" ayant été fondée "sur le rocher de Sion" , alors que Beaudouin Ier fut élu sur le trône (!), devenant ainsi "l'égale des grandes dynasties d'Europe" (!). Le PS fut fondé en 1090 par Godefroi de Bouillon, 9 ans avant la conquête de Jérusalem, et dont le siège social était situé dans l'abbaye de Notre-Dame du Mont de Sion à Jérusalem. Beaudouin, jeune frère de Godefroi, lui devait son trône. Cette abbaye a en effet été fondée sur les ruines d'une vieille basilique byzantine du IVè siècle. L'abbaye du Mont de Sion était fortifiée en 1172, donc occupée, par des Chevaliers qui prirent logiquement le nom de l'Ordre de Notre-Dame de Sion. On a aussi retrouvé des documents portant le sceau et la signature de certains prieurs de Sion:
    - Arnaldus (19/07/1116)
    - Arnaldus (02/05/1125) à côté du nom d'Hugues de Payns, premier Grand Maître templier.
    On peut donc admettre qu'une abbaye de Notre-Dame de Sion existait déjà en 1100 (mais depuis quand?) abritant les chevaliers du même nom.
    1070: Des moines venus du Sud de l'Italie, de Calabre exactement, conduits par un certain "Ursus", arrivent dans les Ardennes et Mathilde de Toscane, duchesse de Lorraine, tante et mère adoptive de G.de Bouillon, leur accorde une terre à Orval, près de Stenay (lieu de l'assassinat de Dagobert II). Ces moines y élèvent une abbaye en 1108, l'ayant ensuite abandonnée, elle devient en 1131 un fief de St-Bernard. Parmi ces moines figurait Pierre l'Ermite qui prêchait la nécessité d'une croisade, pour arracher la Terre Sainte aux Musulmans. La soudaine disparition des ces moines en Ardennes apporte la preuve de leur organisation, le prononcement en faveur de la croisade de Pierre l'Ermite relève d'une politique bien définie, et en tant que précepteur de G.de Bouillon, il l'influença sûrement sur sa décision de partir en Terre Sainte. Les moines d'Oraval partirent alors, peut-être vers Jérusalem (ou plutôt à Notre-Dame de Sion) plutôt que de rentrer en Italie. Lors de la seconde croisade, 4 grands seigneurs, dont Godefroi, partirent pour Jérusalem, où chacun était éligible au trône si leur mission aboutissait. Au cas contraire, tous avaient gardé des possessions en France, sauf Godefroi de Bouillon apparement sûr que la Terre Sainte allait lui revenir en propre et pour toujours. En 1099, immédiatement après la prise de Jérusalem, un conclave secret se réunit, parmi lequel figure, d'après Guillaume de Tyr, un certain évêque de Calabre, pour élire un roi de Jérusalem, très vite ce fut Godefroi qui prit ce trône sous le titre de "Défenseur du St-Sépulchre". Ce conclave était-il composé des moines d'Orval? En tout cas, Pierre l'Ermite y figurait et bénéficiait d'une grande autorité. Dans ce cas, l'Ordre de Sion dispose de l'autorité à octroyer les trônes.

    Deuxième partie : Fondation de l'ordre des Chevaliers du Temple.


    Les fondateurs sont Hugues de Payns, Bisol de St-Omer, Hugues de Champagne ainsi que des membres de l'Ordre de Sion: André de Montbard, Archambaud de St-Aignon, Nivard de Montdidier, Gondemar, Rossal. La présence du Comte de Champagne est étrange, il n'est en principe admis qu'en 1124. André de Montbard, oncle de St-Bernard, appartient à l'Ordre de Sion, c'est-à-dire un ordre différent et antérieur à celui du Temple.
    03/1117: Beaudouin Ier "obligé" de constituer l'Ordre du Temple à St-Léonard d'Acre, fief de l'Ordre de Sion à qui il "doit" son trône. D'où la presion et l'influence de Sion qui peut obliger un roi à se plier à ses désirs.

     

    BILAN SECOND


    1. A la fin du XIè siècle, une mystérieuse communauté de moines arrive de Calabre dans les Ardennes où ils sont accueillis et protégés par la mère adoptive de Godefroi de Bouillon qui leur donne la terre d'Orval.

    2. Parmi eux figure sûrement le précepteur de Godefroi, Pierre l'Ermite, l'un des instigateurs de la première croisade.

    3. Peu après 1108, les moines quittent Orval et disparaissent, peut-être vont-ils à Jérusalem.
    Pierre l'Ermite en tout cas, lui, gagne la Terre Sainte et on peut alors raisonnablement penser que ces compagnons l'y rejoignent.

    4. En 1099, Jérusalem est aux mains des Croisés et Godefroi se voit offrir le trône du nouveau royaume franc par un conclave rassemblant des inconnus, mais dont le chef est d'origine calabraise.

    5. A la demande de Godefroi, une abbaye est construite sur le mont Sion. Elle abrite un ordre du même nom, composé peut-être des individus qui lui ont offert le trône.

    6. En 1114, les Chevaliers du Temple existent déjà et leur activité (militaire?) relève de l'Ordre de Sion. Mais leur constitution n'est négociée qu'en 1117 (par Beaudouin Ier) et leur existence officialisée seulement en 1118.

    7. En 1115, St-Bernard, cistercien, au bord de la faillite, devient l'une des plus brillantes personalités de la Chrétienté. Dans le même temps, son ordre se place en tête des plus riches et des plus prestigieuses institutions religieuses d'Europe.

    8. En 1131, St-Bernard reçoit l'abbaye d'Orval, précédemment occupée par les moines calabrais. Orval devient une maison cistercienne.

    9. Au cours de ces même années, certains visages s'entrecroisent à travers les événements d'une façon parfois énigmatique, mais telle cependant qu'on puisse relier entre elles les différentes pièces du puzzle. Ainsi en est-il du Comte de Champagne qui donne une terre à St-Bernard pour y construire l'abbaye de Clairvaux, tient à Troyes une cour brillante à l'origine des romans du Graal et, en 1114, rejoint les Chevaliers du Temple dont le premier Grand Maître connu se trouve être son vassal.

    10. André de Montbard, oncle de St-Bernard, membre présumé de l'Ordre de Sion, rallie Hugues de Payns pour fonder l'Ordre du Temple. Peu après, les 2 frères d'André retrouvent St-Bernard à Clairvaux.

    11. St-Bernard devient un partisan enthousiaste des Templiers, il les accueille en France et participe à l'élaboration de leur règlement qui sera, du coup, très proche de celui des Cisterciens.

    12. Entre 1115 et 1140 environ, les Cisterciens et les Templiers connaissent une même prospérité matérielle, terres et richesses s'accroissent dans des proportions considérables pour les deux.


    Est-ce une suite de coïncidences qui parfois se chevauchent? Ou est-ce les grandes lignes d'un plan élaboré par un cerveau humain? Et, alors, ce cerveau pourrait-il être l'Ordre de Sion? L'ordre de Sion a-t-il pu, dans l'ombre, opérer derrière St-Bernard et les Templiers? Ceux-ci agissaient-ils selon une politique supérieure?

     

    Troisième partie : Louis VII.


    Les Documents du Prieuré ne donnent rien sur l'ordre de Sion entre 1118 et 1152.
    Probablement est-il resté à Jérusalem. A son retour de la seconde croisade, le roi de France Louis VII en ramena 95 membres. Le fait d'avoir contracté beaucoup de dettes envers les riches Chevaliers du Temple peut expliquer cet acte. L'Ordre de Sion revient donc en France en 1152 (62 à St-Samson, Orléans, 7 incorporés chez les Templiers et 2 groupes de 13 gagnèrent le "Petit Prieuré du Mont de Sion" à St-Jean-le-Blanc près d'Orléans). Les chartes par lesquelles Louis VII a instauré l'Ordre de Sion à Orléans existent encore (archives de la ville), ainsi qu'une lettre du pape Alexandre III de 1178 qui confirme leurs possessions (domaines en Picardie, à St-Samson, en Lombardie, Sicile, Espagne, Calabre, et en terre Sainte parmi lesquelles St-Léonard d'Acre).

    Quatrième partie : L'Orme de Gisors.


    1188: année importante pour Sion et les Templiers.
    1187: Jérusalem repris par les Sarrasins à cause de l'incompétence de Gérard de Ridefort, Grand Maître Templier. Les Dossiers Secrets parlent d'une trahison de G.de Ridefort. Les initiés de Sion sont alors obligés de regagner la France et une rupture entre Sion et les Templiers est envisagée.
    1188: Au cours d'une cérémonie rituelle, l'Ordre de Sion se détache des Chevaliers du Temple, le père rejette l'enfant, et les Dossiers Secrets font à ce moment allusion à la coupure de l'Orme, qui se serait déroulée à Gisors. Gisors en 1188 était une forteresse à côté d'une vaste prairie où se réunissaient souvent les rois de France et d'Angleterre. Au milieu se trouve un orme qui devint, au cours d'un entretien entre Henri II d'Angleterre et Philippe II de France en 1188, l'objet d'une sanglante querelle: sous l'ombre Henri II s'était installé avec ses compagnons, arrivé en retard, Philippe II dut s'installer sous les feux du soleil, au bout de 3 jours, les esprits s'échauffèrent et on échangea de nombreuses insultes, une flèche partit du camp d'Henri II et les français, plus nombreux, le forcèrent à se retrancher dans la forteresse. Dans sa fureur, Philippe II coupa l'arbre vieux de 800 ans, et rentra en hâte à Paris, déclarant qu'il n'était pas venu à Gisors pour jouer les bûcherons. Dans un autre récit, Philippe avait exprimé à Henri son intention d'abattre l'arbre alors celui-ci en renforça le tronc avec des lames de fer (l'armée anglaise était dirigéé par Richard Coeur de Lion, fils héritier d'Henri II). Ce récit est confirmé par les Documents du Prieuré. Les Templiers, propriétaires de Gisors, participèrent au combat du côté anglais.

     

    Cinquième partie : Ormus.


    A partir de 1188, les Templiers sont indépendants de l'Ordre de Sion et assument eux-mêmes leur destin jusqu'au 13/10/1307.
    1188: l'Ordre de Sion est restructuré, auparavant le Grand Maître était le même pour les deux ordres, maintenant chacun a le sien. Le premier Grand Maître de Sion en 1188 est Jean de Gisors. L'ordre de Sion s'appelle dorénavant le Prieuré de Sion (PS) ou
    Ormus, nom utilisé jusqu'en 1306.
    Dans la pensée du Zoroastre, Ormus est synonyme du principe de lumière (Zoroastre puis Zarathoustra : prophète et réformateur religieux iranien du Viè siècle). Dans la tradition maçonnique, Ormus est un mystique égyptien, converti en 46 par St-Marc, il donna naissance à une secte, mélange de christianisme naissant et de plus anciennes croyances, à
    Alexandrie, ayant pour symbole une croix rouge ou rose, d'après les Documents du Prieuré, il s'agirait des Rose+Croix (autre nom du PS : Ordre de la Rose+Croix Veritas), dans ce cas Christian Rosenkreuz (1378-1484, soit 106 ans!) ne serait qu'une mystification. Les premières traces des Rose+Croix sont "normalement" situées en 1605 puis en 1614/1616, est-ce une farce? Ou tirée d'une autre origine? L'Ordre des Rose+Croix, s'il est déjà créé en 1188, a-t-il pu exister 425 ans avant d'être connu du public? Et 200 ans avant son supposé créateur? En 1629, l'abbé de Gisors, Robert Denyau, déclare que la Rose+Croix a été fondée par Jean de Gisors en 1188, confirmant les Documents du Prieuré.
    NB: Le dessin d'Ormus est un anagramme combinant les mots "Ursus" (ours en latin, allusion aux Mérovingiens), "Ormus" (orme en latin), "Or", et la lettre "M" signe astrologique de la Vierge signifiant Notre-Dame.

     

    Sixième partie : Le Prieuré d'Orléans.


    Dans les Documents du Prieuré, on trouve aussi des informations apparemment insignifiantes, ce qui garantie leur exactitude, en effet pourquoi avoir inventé des détails aussi infimes, facilement vérifiables? Ainsi, Girard, abbé du "Petit Prieuré" d'Orléans entre 1239 et 1244 aurait cédé aux Templiers une terre à Acre (la charte existe). Son successeur Adam aurait donné une terre en 1281 aux Cisterciens, près d'Orval, installés là depuis 150 ans par St-Bernard (la charte n'existe plus). D'autres chartes de transactions semblables existent en nombre, mentionnant souvent Orval. Transaction apparemment très importantes car Adam doit quitter son poste, menacé par ses frères de Sion, il gagne alors Acre puis la Sicile où il meurt en 1291 d'après Thomas de Sainville, Grand Maître de l'Ordre de St-Lazare, à Orléans.
     

    Septième partie : La tête d'argent dorée.


    Les Documents du Prieuré insistent sur la séparation de 1188 lors de l'abattage de l'orme. Mais un lien entre les deux ordres continua d'exister car en 1307, Guillaume de Gisors reçut la "tête d'or Caput LVIIIm de l'ordre du Temple", déjà rencontrée au cours des cérémonies secrètes des Templiers. Guillaume de Gisors, Grand Maître du Prieuré de Sion (GMPS), approuvait (volontairement ou non) l'action répressive de Philippe le Bel. Comment est-ce possible? Sion autorisa et même favorisa la dissolution des Templiers, mais il exerçait en secret la protection de certains d'entre eux. Guillaume de Gisors aurait été un agent double, avertissant sans doute les Templiers de leur prochaine arrestation. Officieusement, depuis 1188, le PS aurait pu exercer une autorité sur les Templiers, alors G.de Gisors serait, au moins partiellement, responsable de la destruction des archives du Temple et de la fuite du trésor.
     

    Huitième partie : Les Grands Maîtres du Temple.


    Les Dossiers Secrets comportent 3 listes de noms:
    - celle des abbés à la tête du domaine de Sion en Palestine entre 1152 et 1281.
    - celle des Grands Maîtres du Temple de 1118 à 1190 (1188). Deux innovations:André de Montbard, fondateur, est aussi Grand Maître entre 1153 et 1156;Bertrand de Blanchefort est le quatrième Grand Maître et non pas le sixième en 1156.
    - une troisième (cf.chapitre suivant).
    D'après les chartes de l'époque au bas desquelles figurent les noms et dates des Grands Maîtres varient d'un ouvrage à l'autre. La liste des Dossiers Secrets serait-elle la bonne? Si Sion a créé les Templiers, et s'il a survécu jusqu'à aujourd'hui dans les archives, on peut raisonnablement penser que c'est lui qui détient la bonne liste. La confusion entre plusieurs Maîtres peut provenir qu'il existe un grand nombre de maître locaux (Angleterre, Normandie, Aquitaine,...) en plus d'un Grand Maître, et qui signaient invariablement du même "Magister Templi" tout comme le Grand Maître, d'où des confusions possibles. En définitive, la liste des Dossiers Secrets semble la plus exacte sur l'identité des Maîtres et des dates, mais alors elle repose sur une information exclusive et secrète. Cette exactitude témoigne en faveur de l'ensemble des Dossiers Secrets, cette assurance étant indispensable pour accepter et admettre la troisième et dernière liste, celle des GMPS, qui est très déroutante, avouons-le...

     

    Neuvième partie : Les Grands Maîtres du Prieuré de Sion.


    Appelés aussi "nautoniers" (personne qui conduit un bateau, ou "pourquoi pas" une galère?).
    Leur liste est:

     

    1188-1220 : Jean de Gisors
    1220-1266 : Marie de Saint-Clair
    1266-1307 : Guillaume de Gisors
    1307-1336 : Edouard de Bar
    1336-1351 : Jeanne de Bar
    1351-1366 : Jean de Saint-Clair
    1366-1398 : Blanche d'Evreux
    1398-1418 : Nicolas Flamel
    1418-1480 : René d'Anjou
    1480-1483 : Iolande de Bar
    1483-1510 : Sandro Filipepi
    1510-1519 : Léonard de Vinci
    1519-1527 : Connétable de Bourbon
    1527-1575 : Ferdinand de Gonzague
    1575-1595 : Louis de Nevers
    1595-1637 : Robert Fludd
    1637-1654 : J.Valentin Andréa
    1654-1691 : Robert Boyle
    1691-1727 : Isaac Newton
    1727-1746 : Charles Radclyffe
    1746-1780 : Charles de Lorraine
    1780-1801 : Maximilien de Lorraine
    1801-1844 : Charles Nodier
    1844-1885 : Victor Hugo
    1885-1918 : Claude Debussy
    1918-1963* : Jean Cocteau
    * : rajouté à l'original

     

    Quelle étrange liste!
    Nicolas Flamel: alchimiste célèbre du Moyen-Age.
    Robert Fludd: philosophe du XVIIè siècle, spécialiste des sciences secrètes.
    Johann Valentin Andréa: auteur de l'oeuvre qui donna naissance au mythe de Christian Rosencreuz.
    Sandro Filipepi: il s'agit du peintre Botticelli.
    Robert Boyle et Isaac Newton: Hommes de sciences illustres.
    Victor Hugo, Claude Debussy, Jean Cocteau: personalités marquantes de la vie culturelle de leur époque.
    Comment des personages d'une telle notoriété ont-ils pu exercer cette fonction de Grand Maître sans que personne n'en sache rien? Comment imaginer Newton ou Cocteau penchés sur les mystérieuses voies de la pensée hermétique?
    Guillaume de Gisors a transformé le PS en une Franc-Maçonnerie (FM) hermétique en 1306.
    Jean de Gisors (1133-1220): riche et puissant seigneur de la célèbre forteresse normande, vassal jusqu'en 1193 du roi d'Angleterre où il possédait des terres dans le Sussex, un manoir à Titchfield (Hampshire), il aurait rencontré, d'après les Dossiers Secrets, Thomas Becket à Gisors en 1169, entrevue possible car Becket alla bien à Gisors cette année-là. Hormis cela, il n'a rien accompli de grandiose, alors pourquoi lui comme premier GMPS? Le PS choisissait ses Grands Maîtres selon 2 sources: les hautes personalités scientifiques ou artistiques d'une époque ou les membres d'une race précise, de sang noble et parfois royal, le plus souvent des personnages secondairescomme Charles de Lorraine. Or c'est cette médiocrité même de certains de ses membres qui donne justement à la liste des Grands Maîtres de Sion une indiscutable vraissemblance. En effet, un farceur n'aurait-il pas choisi des personnages plus illustres? Délibérement, le PS semble avoir choisi des êtres sans destin exceptionnel, suivant un dosage équilibré et modérateur. De plus, il semble bien que Jean de Gisors, premier GMPS, figure sur un arbre généalogique dense, fourni et compliqué, dont la sève n'est rien d'autre que le sang mérovingien... Oui, Jean de Gisors, de même que les autres personnages nobles de la liste qui appartiennent (condition nécessaire et suffisante) à ce fameux lignage. Si cette liste avait été inventée, n'y figuraient-ils pas des noms célèbres comme Dante, Michel-Ange, Goethe, Tolstoï plutôt que les obscurs Edouard de Bar et Maximilien de Lorraine? Que dire de l'absence de Poussin? D'où viennent 4 questions:
    - Y a-t-il eu un contact personnel, direct ou indirect, entre chaque prétendu Grand Maître, son prédecesseur et son successeur immédiats?
    - A-t-il existé une affiliation, par voie de sang ou autre, entre chaque Grand Maître et les familles figurant dans les généalogies des Documents du Prieuré, supposées de souche mérovingienne, particulièrement la maison ducale de Lorraine?
    - Chacun de ces Grands Maîtres a-t-il eu un lien avec Rennes-le-Chateau, Gisors, Stenay, St-Sulpice et les autres lieux évoqués?
    - Sion se définissant comme une "franc-maçonnerie hermétique", chaque prétendu Grand Maître a-t-il témoigné d'un penchant pour la pensée hermétique et a-t-il entretenu des relations avec les sociétés secrètes?
    Pour les GMPS antérieurs à 1400, il est presque impossible de répondre à ces questions. Par contre, la plupart des suivants avaient bien un lien plus ou moins étroit avec les sites mentionnés, certains étaient de même sang que celui de la Maison de Lorraine ou y étaient liés (ex:Robert Fludd, précepteur du fils du Duc de Lorraine). A partir de Nicolas Flamel et sans exception, chacun des Grands Maîtres était un adepte de la pensée hermétique et adhérait à une société secrète, même Boyle et Newton. Enfin, en grande majorité, les GMPS avaient un lien avec le précedent et le suivant, la seule rupture ayant eu lieu entre M.de Lorraine et Charles Nodier à l'époque de la révolution française.

     

    Dixième partie : René d'Anjou.


    Né en 1408, il cumule un nombre important de titres dont le plus important est celui de Roi de Jérusalem. Sa carrière croise très tôt celle de Jeanne d'Arc mais de façon mystérieuse. Jeanne, née à Domremy, est sujette de René et apparait pour annoncer la "mission divine" dont elle est investie:sauver la France des envahisseurs anglais et assurer au dauphin la couronne royale. Elle doit le rejoindre à Chinon et auparavant rencontrer le Duc de Lorraine, grand-oncle de René, à Nancy. L'audience lui est accordée en présence de René et elle désire du Duc: "Votre fils, un cheval et quelques hommes braves pour me mener en France". Ce qui est très drôle car le Duc de Lorraine n'a pas de fils... Elle fait donc allusion à René, et ils auraient donc été amants, étant toujours proches l'un de l'autre. De plus, René la rejoint à la cour du dauphin à Chinon puis l'accompagne au siège d'Orléans. Toute trace de leur relation est effacée entre 1429 et 1431, époque de l'apogée de la carrière de Jeanne. La cour de Chinon était dominée par Yolande d'Anjou qui s'occupait du maladif dauphin, s'imposant en protectrice de Jeanne malgré une réticence générale, qui obtient pour sa protégée l'autorisation d'accompagner l'armée à Orléans, qui réussit à convaincre le dauphin que Jeanne est leur sauveur, et qui, enfin, arrange le mariage du dauphin avec sa propre fille. Bien sûr, Yolande de Bar n'est personne d'autre que la mère de René d'Anjou. La carrière de Jeanne apparaît alors moins naturelle, et semble exploitée, orchestrant la prétendue "mission divine" de la Pucelle d'Orléans, et qui peut mieux que René d'Anjou, son compagnon, réussir cela? René d'Anjou est plus un artiste, un poète qu'un guerrier, il évoque les princes raffinés de la Renaissance italienne. Il protège des artistes (Nicolas Froment), des hommes de sciences (Colomb(sic)), compose lui-même des poèsies, et est l'inventeur des règles du tournoi. Il entretient également un astrologue juif, médecin et cabaliste, nommé Jean de St-Rémy, qui est peut-être le grand-père de Nostradamus. Mais René d'Anjou aime par-dessus tout le cycle d'Arthur et les romans du St-Graal. Il est fier de posséder une splendide coupe qu'il proclame comme venant des noces de Cana. Il l'a achetée à Marseille où, selon la légende, Madeleine a débarqué en possession du précieux reliquaire. René aurait lui-même gravé dans sa coupe le poème suivant:
     

    "Qui bien beurra
    Dieu voira.
    Qui beurra tout d'une baleine
    Voira Dieu et la Madeleine."


    René d'Anjou est un précurseur de la Renaissance, il a d'ailleurs vécu plusieurs années en Italie, à Milan et à Florence. Il y est en 1439 quand Côme envoie ses agents à la recherche de manuscrits anciens et fonde en 1444 la première bibliothèque publique de San Marco, enlevant ainsi le monopole de la culture à l'église. Côme, enfin, ordonne la création des académies. Si René d'Anjou n'est peut-être pour rien dans cette création, c'est en tout cas lui qui inspira le thème d'Arcadie. En 1449, il écrit une allégorie de l'Arcadie, rappelant le cérémonial de la table ronde et le mystère du Graal. On retrouve l'Arcadie sous la forme d'une fontaine ou d'une tombe, toutes deux inséparables d'un flot souterrain, assimilé au fleuve Alphée qui parcourt la région de Grèce appelée Arcadie avant de s'enfoncer sous terre, traverser la mer sans s'y mélanger pour refaire surface en Sicile et s'unir aux eaux de la fontaine Aréthuse. Alphée vient du mot grec Alpha qui signifie source, origine. Pour René, ce flot souterrain est le symbole d'un secret transmis rituellement de génération en génération. En 1502, est publiée en Italie une pastorale intitulée "Arcadia" dont l'influence sera très grande dans le domaine littéraire et artistique. Son auteur est Jacopo Sannazaro, sans doute le fils de Jacques Sannazar qui faisait partie de l'entourage de René d'Anjou. Ce poème sera traduit en France en 1553 et dédicacé à l'intention du Cardinal de Lénoncourt dont l'un des descendants composera au XXè siècle les généalogies des Documents du Prieuré. Puis on aboutit finalement à l'oeuvre de N.Poussin, les Bergers d'Arcadie. On retrouve le flot souterrain dans les oeuvres de deux GMPS:Botticelli et Vinci.
     

    Onzième partie : Les Rosicruciens.


    1614:Naissance du mythe, réaction violente de l'église, enthousiasme chez les protestants libéraux. R.Fludd, 16ème GMPS était de pensée rosicrucienne. Apparition du légendaire Christian Rosencreuz qui préconisait la transformation du monde par la pensée ésotérique, en ayant accès aux secrets de la nature en harmonie avec les lois cosmiques. Tout cela est attribué à J.V.Andréa, GMPS après Fludd, qui avouera avoir composé en 1616:"le mariage chimique de Ch.Rosencreuz". Andréa est lié avec Frédéric V, neveu d'Henri de la Tour d'Auvergne qui put acquérir, non sans difficultés, la ville de Stenay en 1591. En 1613, Frédéric V épouse Elisabeth Stuart, fille de Jacques Ier d'Angleterre, petite-fille de Marie, reine d'Ecosse, et arrière-petite-fille de Marie de Guise, branche cadette de la maison de Lorraine, d'où un lien dynastique entre les familles Stuart et de Lorraine. Frédéric V établit une cour passionnée d'ésotérisme et propage la pensée rosicrucienne. Ayant été, semble-t-il, investi d'une mission, il sème le trouble en Europe, étant toujours en conflit avec l'église catholique. Parallèlement, Andréa crée un réseau d' "Unions Chrétiennes" dirigée chacune par un prince anonyme, ayant pour but de préserver les valeurs menacées (progrès scientifiques, considérés comme hérétiques par l'église), se dressant en ennemi de l'inquisition. Beaucoup de scientifiques et de philosophes s'y réfugient, joignent l'Angleterre et fondent la Franc-Maçonnerie (FM).
     

    Douzième partie : La dynastie des Stuart.


    Charles Radclyffe succède à Newton comme GMPS. Il est inconnu mais fut une figure essentielle de la vie culturelle du XVIIIè siècle. Depuis le XVIè siècle, les Radclyffe forment une famille importante du Nord de l'Angleterre. Charles est né en 1693, il est de sang royal par sa mère, fille illégitime de Charles II, petit-fils de l'avant-dernier des Stuart. Du coup, Charles Radclyffe sera toujours fidèle à la cause des Stuart. Au cours d'une rebellion écossaise en 1715 auquel il participe, il est emprisonné puis s'évade direction la France, avec l'aide du Comte de Lichfield et devient secrétaire du prétendant Charles-Edouard Stuart. Celui-ci débarque en 1745 en Angleterre voulant reconquérir le trône, Radclyffe est arrêté alors qu'il tentait de le rejoindre. Charles-Edouard Stuart étant vaincu à Culloden Moor, il meurt à son tour.
    Pendant leur long séjour en France, les Stuart contribuent au développement de la FM, fondateurs du "rite écossais" en 1725 (première loge maçonnique sur le continent). La FM du XVIIIè siècle leur doit beaucoup. Pourtant à partir de 1738, Radclyffe se montrera discret et utilisera des intermédiaires comme Andrew Ramsay, grand admirateur de Newton, ami de Fénelon (ancien curé de St-Sulpice) et qui connaît Radclyffe depuis au moins 1720. Malgré un manque certain de qualifications, Ramsey est vite admis à la Société Royale, il suit avec assiduité les réunions de loges maçonniques en France aux côtés de son protecteur, le Prince de la Tour d'Auvergne. En 1737, Ramsay publie son "Discours" faisant appel à l'histoire de la FM. Mais il faut bien voir que derrière Ramsay se cache Radclyffe qui préside la loge où Ramsay prononce son discours et qui paraît en 1743 comme signataire à ses funérailles. Ramsay est le lien entre Newton et Radclyffe. Radclyffe meurt en 1746.
    En 1750, Karl Gottlieb von Hund est le nouvel ambassadeur de la FM, instruit en 1742 à un nouveau mode de FM présidé par C.E.Stuart ou C.Radclyffe, le système de "Stricte Observance", basée sur une descendance directe avec les Templiers survivants de 1307-1314, ce qui est possible, surtout en Ecosse. Radclyffe étant mort en 1746 et ses partisans emprisonnés ou exilés, Hund n'a plus jamais eu de nouvelles de ces "supérieurs inconnus" dès 1750. L'héritage maçonnique de Radclyffe se retrouve à la cour de François de Lorraine, à Vienne, qui est d'une intense activité ésotérique.

     

    Treizième partie : Charles Nodier.


    Pourquoi et comment cet écrivain modeste a-t-il pu se retrouver à la tête du PS? En 1824, Nodier est le bibliothécaire en chef de l'Arsenal. Il y trouve les écrits de Nicolas Flamel (GMPS), la collection de Richelieu, des ouvrages sur la pensée hermétique, les manuscrits regroupés à Paris après la Révolution et les manuscrits du Vatican rapatriés par Napoléon.
    Bien que très occupé par ses fonctions, il continue d'écrire, parlant beaucoup des Mérovingiens, alors qu'à l'époque, on attachait très peu d'importance à cette partie de l'histoire. Il parlait aussi des Templiers, de Gisors et de l'abattage de l'orme. Il est ami avec V.Hugo, futur GMPS, Chateaubriand (qui va se rendre en pèlerinage à Rome sur la tombe de Poussin et faire ériger une pierre tombale portant une reproduction des Bergers d'Arcadie), Balzac, Delacroix, Dumas père, Lamartine, Musset, Théophile Gautier, Gérard de Nerval, Alfred de Vigny, tous passionnés comme lui par la pensée hermétique, et par la légende de Rennes-le-Chateau. Nodier, dès l'âge de 10 ans, fait partie du groupe des Philadelphes, et l'on retrouve partout dans son existence son attachement à diverses sociétés secrètes, celles-ci entretenaient alors une certaine psychose sur la population, étant considérées comme néfastes.

     

    Quatorzième partie : Claude Debussy.


    C'est lui qui est GMPS quand Saunière découvre ses parchemins en 1891. Il connaissait V.Hugo par l'intermédiaire de Verlaine, il fait partie de nombreux cercles et rencontre donc Saunière grâce à Emile Hoffet et Emma Calvé. Il côtoie le Marquis Stanislas de Guaïta, fondateur de l'ordre cabaliste des Rose+Croix, le sataniste Jules Bois, Mathers, fondateur de l'Ordre de la Toison d'Or ("Golden Dawn") et le Docteur Gérard Encausse (dont le pseudonyme est Papus), auteur d'ouvrages sur le tarot. Papus est l'ami de Nicolas de Russie et de Jules Doinel, bibliothécaire de Carcassonne (tous deux evêques néo-cathares du Languedoc), ce qui cause une vive inquiétude au Vatican qui craint une résurgence des tendances cathares. Malgré cela, Doinel poursuit ses activités (vers 1890) et connaît maintenant Saunière grâce à Debussy, Calvé ou l'abbé Boudet. A ce moment, un voyageur, Joséphin Péladan, disciple de Debussy et Papus, revient de Terre Sainte, annonçant la découverte de la tombe du Christ, non pas au St-Sépulchre comme le veut la tradition, mais sous la mosquée d'Omar, ancienne partie du palais accordée aux Templiers. Péladan affirme que cette découverte risque d'ébranler sérieusement les fondements du catholicisme mais n'en dit pas plus. Péladan se met ensuite à la peinture, organisant des expositions applées "Salons de la Rose+Croix", écartant toute représentation réaliste, à l'exception des oeuvres de Poussin.
     

    Quinzième partie : Jean Cocteau.


    C'est Jean Hugo, arrière-petit-fils de Victor, qui l'initie à l'occultisme. A partir de 1912, il mentionne régulièrement Debussy dans ses journaux. Il dénonce le gouvernement de Vichy et se dit en faveur de la Résistance, il est convié en 1958 par le frère du Général de Gaulle pour prononcer une allocution sur la France. Il fréquente les milieux royalistes catholiques et, comme Saunière, il décore plusieurs églises et chapelles, accordant une faible part à la piété... A Notre-Dame de France, à Londres, érigée en 1865, bombardée en 1940, Cocteau peint une crucifixion en 1960, trois ans avant sa mort. Il s'agit en fait d'une singulière crucifixion : le soleil est noir, on distingue une forme impossible à identifier, sinistre et verdâtre, dans le coin inférieur droit, un soldat romain, bouclier au poing, un oiseau stylisé évoquant le Horus égyptien (faucon grand dieu du ciel). Parmi les femmes en pleurs et les centurions jouant aux dés, on remarque encore deux personnages modernistes dont l'un s'avère être l'autoportrait de Cocteau, le dos résolument tourné à la croix. Mais le plus étrange est que l'on aperçoit le crucifié jusqu'aux genoux seulement, son identification est ainsi rendue impossible, et au pied de la croix, fleurit une rose, emblème des Rosicruciens, ce qui peut paraître singulier dans une église catholique!
     

    Seizième partie : Jean XXIII et...Jean XXIII.


    A partir de 1188, Sion possède son propre Grand Maître appelé nautonier, le premier étant Jean de Gisors. Les Documents du Prieuré disent qu'à la fonction de Grand Maître était lié le prénom Jean ou Jeanne. De quel Jean s'agit-il?
    - Jean le Baptiste (prophète juif)?
    - Jean l'évangéliste, disciple bien-aimé du 4è Evangile?
    - Jean le Divin, auteur présumé de l'apocalypse?
    Alors qui est ce Jean Ier car Jean de Gisors prit en 1188 le nom de Jean II? D'après la liste, Cocteau est donc Jean XXIII et il est le GMPS en 1959 à la mort du pape Pie XII. Son successeur, le Cardinal de Venise, Angelo Roncalli, apporte la consternation totale en prenant le nom de Jean XXIII. Cette réaction s'explique par le fait que le prénom Jean est entaché de déshonneur depuis le XVè siècle où il a été porté par un antipape, ensuite, il y a déjà eu un Jean XXIII, ancien évêque d'Alet. Pourquoi alors Roncalli a-t-il choisi ce nom?
    En 1976, paraît en Italie puis en France un petit livre nommé "Les Prophéties du pape Jean XXIII", recueil de poèmes prophétiques incohérents qu'aurait composé le souverain pontife mort 13 ans plus tôt, la même année que Cocteau, l'autre Jean XXIII. L'introduction affirme même que l'auteur (le pape donc) était secrètement membre de la Rose+Croix depuis 1935. Sachant par ailleurs qu'en 1188, le PS s'appelait aussi "Rose+Croix Veritas", n'est-il pas possible que Roncalli ait appartenu à une organisation de la Rose+Croix, et s'il s'agissait du PS, qu'il ait pu choisir dans un but symbolique le nom de son propre Grand Maître? Ainsi un Jean XXIII aurait présidé à la fois les destinées de l'ordre secret et celles de la chrétienté. L'invention d'une telle coïncidence est impossible car la liste des GMPS finissant par Jean XXIII (Cocteau) date de 1956, soit 3 ans
    avant l'éléction du pape Jean XXIII.
    De plus, au XIIè siècle, Malachie (moine irlandais) avait compilé un ensemble de prophéties qui seraient tenues actuellement en très haute estime par Jean-Paul II!!! Ces prophéties annonçaient les pontifes qui occuperaient le trône de St-Pierre en attribuant à chacun d'eux un terme approprié, et à côté de Jean XXIII, figurait les mots "Pastor et Nauta", c'est-à-dire Pasteur et Nautonier, titres officiels d'un GMPS. C'est d'ailleurs Jean XXIII qui réforma l'église catholique, face aux exigences du XXè siècle, grâce aux mesures du "Concile Vatican II", et qui a révisé la position de l'église à l'égard de la FM, mettant fin à 200 ans d'intransigeance, et reconnaissant aux catholiques le droit d'en faire partie.
    06/1960: Jean XXIII (le pape) publie une lettre sur le thème du "précieux sang de Jésus" qu'il définissait de façon entièrement nouvelle. Jésus, y était-il précisé, a souffert comme un être humain et la rédemption de l'humanité s'est effectué grâce à ce sang. Alors le sang versé pour le salut des hommes est en soi plus important que la résurrection et les détails de la crucifixion. Quelle signification peut-on alors accorder à la mort et à la résurrection de Jésus?

     

    Dix-Septième partie : Le Prieuré de Sion en France.


    Entre 1306 et 1408, d'après les Documents du Prieuré, il existe 9 commanderies.
    1481:Après la mort de René d'Anjou, il en existe 27 dont Bourges, Gisors, Jarnac, le Mont-St-Michel, Montréval, Paris, Le Puy, Solesmes, Stenay et une arche dite "Beth-Ania" (maison d'Anne) à Rennes-le-Château, du même nom que la villa construite par Saunière. Les archives de Sion (30 coffres) auraient été entreposées à Gisors au XVIè siècle. Des fouilles entamées en 1946 par Roger Lhomoy lui ont permis de retrouver 19 sarcophages de pierre et 30 coffres de métal. Il se précipite alors pour demander l'autorisation officielle pour ouvrir les coffres et les transporter. Elle ne lui sera accordée qu'en 1962, après d'énormes difficultés. Evidemment, une fois revenu sur les lieux de sa découverte, tout avait disparu, coffres et sarcophages. Entre le début du XIVè siècle et le début du XVIIè, des documents d'Orléans et de St-Samson parlent de l'ordre (il s'agit surtout d'accusations formulées par les papes), ce qui prouve une survie de l'ordre jusqu'au début du XVIIè siècle, au moins. En 1619, les autorités chassent le PS de St-Samson et l'offre en cadeau aux Jésuites. Ensuite, il n'existe plus de traces du PS. Mais les Documents du Prieuré parlent du PS comme étant une organisation considérable et puissante, ce qui n'a rien à voir avec les irrévencieux habitants de St-Samson, qui n'était qu'un siège secondaire, même pas mentionné dans la liste des commanderies des Dossiers Secrets. Le PS n'a donc pas pu disparaître sur une simple expulsion de St-Samson.

     

    Dix-Huitième partie : Les Ducs de Lorraine et de Guise.


    Pendant le XVIè siècle, la maison de Lorraine tente de renverser les Valois du trône de France. Charles (Cardinal de Lorraine) et son frère François (Duc de Guise), tout près d'y réussir entre 1550 et 1560 étaient alliés à Charles de Montpensier, connétable de Bourbon (et GMPS jusqu'en 1527) ainsi qu'à Ferdinand de Gonzague (GMPS jusqu'en 1575). François de Guise assassiné en 1563, Charles de Lorraine en 1575, leurs successeurs reprennent la lutte en 1584 aidé par Louis de Nevers (GMPS), leur signe de ralliement étant la croix de Lorraine, emblème de René d'Anjou. Les Valois disparaissent finalement à la fin du siècle mais la maison de Guise n'a plus d'héritier pour les remplacer!
    Beaucoup d'émissaires, d'espions, d'agents travaillent à la solde des deux maisons rebelles, dont Nostradamus qui, en tant qu'astrologue officiel du Roi, donnait à François et à Charles de nombreux renseignements, certaines de ses prophéties étant en fait des messages codés à leur intention, et parmi ces prophéties, on retrouve les thèmes des Templiers, des mérovingiens, de la maison de Lorraine, de l'ancien Comté du Razès, et dans de nombreux cas de l'avènement d'un "grand monarque" qui viendra du Languedoc...
    Selon certains historiens, Nostradamus, avant d'être prophète, aurait été initié en Lorraine à un important secret et qu'il aurait eu accès à un très ancien ouvrage, base de sa future oeuvre, dans l'abbaye d'Orval où serait né le PS.
    1620: Louis XIII est Roi de France, mais c'est son ministre, le Cardinal de Richelieu, qui détient le pouvoir, instaurant la paix alors que le reste de l'Europe se déchire dans la guerre de 30 ans. En 1633, il y fait entrer la France (attention! c'est là que c'est drôle) mais du côté des protestants allemands et suédois face aux catholiques autrichiens et espagnols, étrange attitude pour un cardinal catholique à la tête d'un royaume catholique! N'aurait-il pas plutôt agi pour obtenir les faveurs des Rosicruciens allemands? Au même moment, Gaston de Lorraine ambitionne le trône de son frère Louis XIII avec l'aide de Charles de Guise, lui-même élevé par R.Fludd (GMPS), ayant épousé Henriette-Catherine de Joyeuse, propriétaire de Couiza et d'Arques, là où se trouve la tombe représentée par Poussin. A nouveau, la maison de Lorraine échoue. A la mort de Richelieu en 1642, elle tente de se débarasser de Mazarin et d'éloigner du trône le jeune Louis XIV, c'est l'épisode de la Fronde, guerre civile qui dura 10 ans. On retrouve autour de Gaston:Frédéric-Maurice de la Tour d'Auvergne, le Duc de Bouillon, le Vicomte de Turenne, le Duc de Longueville, petit-fils de Louis de Gonzague (GMPS). De plus, la capitale des frondeurs se trouve être Stenay.

     

    Dix-Neuvième partie : Le Saint-Sacrement.


    Les Documents du Prieuré mentionnent qu'au milieu du XVIIè siècle, le PS s'efforça de déposer Mazarin, mais cette tentative fut à nouveau un échec. Sachant le PS hostile à Mazarin, ainsi que les principaux noms des "frondeurs", on peut raisonnablement associer les uns et les autres, et penser que le PS est à l'origine de cette guerre civile. Egalement engagée dans la rebellion, la compagnie du Saint-Sacrement, que l'on reconnait comme une émanation du PS. La compagnie du St-Sacrement est fondée entre 1627 et 1629 par un grand seigneur de l'entourage de Gaston d'Orléans. Tous les membres en sont restés anonymes mais on sait que son centre probable était le séminaire de St-Sulpice. Cette compagnie rappelle par son organisation et son activité l'Ordre du Temple, tout en préfigurant la FM. Son coeur battait au rythme d'un secret, sa raison d'être : "Le fil conducteur déterminant l'esprit de la Compagnie, et qui lui est essentiel, est le Secret". Elle se consacrait à des oeuvres charitables, mais son vrai but était l'espionnage et s'infiltrer dans les charges de l'état. La Compagnie est dite ultra-catholique, alors qu'elle combat Mazarin (sic),qu'elle est composée en partie de Jésuites (re-sic), de Protestants (re-re-sic), et qu'elle réagit avec une vigueur extrême aux attaques des autorités catholiques (re-...-sic)! Peut-être dissimulait-elle plutôt la Rose+Croix, ayant trouvée comme meilleure façade une compagnie ayant pour but, officiel, la chasse aux Rosicruciens? Ils pouvaient ainsi agir tranquillement dans l'ombre de la Compagnie, qui pouvait gagner des partisans à leur cause, tout en prétendant être leur plus farouche ennemi. La Compagnie allait résister jusqu'en 1660, un an après la mort de Mazarin, quand Louis XIV ordonne sa dissolution. La Compagnie ignorera l'édit royal et continuera d'exister sous sa "forme présente" jusqu'en 1665. Les archives de la Compagnie se situent à Paris, sans doute à St-Sulpice, donc accessible à E.Hoffet deux siècles plus tard. La Compagnie inspira plusieurs écrivains dont: La Rochefoucauld, La Fontaine (souvent en proie avec Louis XIV), et ses protecteurs étaient: les Ducs de Guise et de Bouillon, le Vicomte de Turenne, et la veuve de Gaston d'Orléans. Nous retrouvons là toutes les principales tendances du PS telles que nous les présentent les Dossiers Secrets. Les deux démarches coïncident presque parfaitement, et si le PS a poursuivi ses activités au cours du XVIIè siècle, on peut sans grand risque d'erreur, aisément l'identifier à la Compagnie du St-Sacrement ou à l'action de ceux qui agissaient dans son ombre, derrière elle.
     

    Vingtième partie : Le Château de Barbarie.


    L'hostilité de Sion vis-à-vis de Mazarin lui vaut des représailles dont la principale victime est la famille Plantard, qui est de souche mérovingienne.
    En 1548, Jean de Plantard épouse Marie de St-Clair à Gisors et se fixe près de Nevers au château de Barbarie. Mazarin le fait détruire le 11/07/1659 et confisquent leurs biens. Mais aucun autre ouvrage ne confirme cette information tirée des Documents du Prieuré, et pourtant, Mazarin obtient par contrat signé le duché de la région de Nevers ce même 11/07/1659. Par contre, en 1506, il existe un domaine de Barbarie dans le Nivernais. En 1575, on fait allusion à un hameau de la contrée "Les Plantard" dans une charte. De plus, on retrouve les vestiges d'un château sur le lieu présumé en 1875. Ce site se composant d'une petite ville fortifiée et d'un château, près de l'ancien hameau des Plantard, qui appartenait sans doute à la famille du même nom. Mazarin s'est donc beaucoup attaché à effacer toute trace historique de ce château de Barbarie, mais au nom de quoi agissait-il?

     

    Vingt-et-Unième partie : Nicolas Fouquet.


    Sur-intendant des finances de Louis XIV, c'est un autre farouche ennemi de Mazarin. C'est un homme intelligent et ambitieux, riche et influent personnage du royaume. Sa mère appartenait à la Compagnie du St-Sacrement, ainsi que l'un de ses frères, Charles. Il envoya son cadet Louis à Rome en 1656 où il rencontra Poussin qui lui apprit sa connaissance d'un grand secret que même "les Roys auraient grand peine à tirer de luy". En 1661, Louis XIV fait arrêter Nicolas Fouquet, l'accusant de préparer une rebellion contre le trône. Son procès dure 4 ans et mobilise toute la France. Un juge appartient à la Compagnie du St-Sacrement, et même après avoir fait changer une fois les juges, qui ne voulaient pas le condamner à mort, le second tribunal se prononce pour un emprisonnement plutôt que pour la mort, tant désirée par le Roi.
    Il est emprisonné à perpétuité en 1665, dans une forteresse du Piémont (Pignerol) où il ne peut avoir aucun contact avec l'extérieur. Egalement en 1665, Poussin meurt à Rome, alors Louis XIV s'efforce d'obtenir la toile des Bergers d'Arcadie, qu'il enferme jalousement dans ses appartements de Versailles, n'acceptant de la montrer qu'à de rares privilégiés. Malgré ses déboires, les enfants de Fouquet restèrent proches du royaume. Son petit-fils, le Marquis de Belle-Isle cèdera à la couronne l'île du même nom, en 1718, en échange de la terre du Longueville et de Gisors dont il devient le Comte puis le Duc en 1742.

     

    Vingt-Deuxième partie : Nicolas Poussin.


    Né près de Gisors en 1594, il part rapidement pour Rome dont il ne reviendra que rarement, comme en 1640, rappelé par Richelieu pour une importante mission. Il était étroitement associé à la Fronde.

    Et in Arcadia ego.

    Cette phrase apparait sybilline plusieurs fois sur ces toiles, la première fois entre 1618 et 1623 sur une peinture de Guercino, dont Poussin s'est inspiré, et qui aurait été maçon. La phrase serait, d'après les Documents du Prieuré, la devise des Plantard depuis le XIIè siècle au moins, et aurait été cité par l'abbé Robert du Mont St-Michel en 1210. Toutefois, le seul abbé du Mont St-Michel s'appelant Robert fut Robert de Thorigny de 1154 à 1186, la date de 1210 semble donc fausse. Quel que soit son origine, la phrase avait pour Poussin et Guernico une signification dépassant le domaine de la poésie. Peut-être était-ce un mot de passe maçonnique recouvrant une réalité interdite au profane? Ce fait ne se retrouve-t-il d'ailleurs pas dans les oeuvres de Vinci, Botticelli, Nodier, Hugo, Debussy, Cocteau?
     

    Vingt-Troisième partie : La Chapelle de Rosslyn.


    Il existe des liens entre le PS et la FM au cours des XVIIè et XVIIIè siècles, des allusions à la branche écossaise des St-Clair de Gisors, les Sinclair. Leur terre de Rosslyn n'est qu'à quelques kilomètres de l'ancien siège écossais des Templiers. La chapelle y est construite entre 1446 et 1486. En 1714, Radclyffe s'échappe de prison à l'aide du Comte de Lichfield, or à la fin du siècle, la race des Lichfield s'éteint, et c'est la famille Anson qui rachète le titre de Comte de Lichfield. La famille Anson possédait déjà depuis 1697 le château de Shugborough Hall dans le Staffordshire. A la mort de son propriétaire en 1762, au cours de la cérémonie, on parle dans un poème d'une "plaine bienheureuse d'Arcadie", évoquant "le doigt de la raison désignant la tombe", attirant manifestement l'attention sur la célèbre phrase. De plus, dans le parc de Shugborough Hall se trouve un bas-relief de marbre, exécuté à la demande des Anson entre 1761 et 1767, où figure une représentation des Bergers d'Arcadie dont tous les éléments sont inversés et comme reflétés dans un miroir. Juste au-dessus figure gravée une inscription, dont le sens reste inconnu. L'inscription est :

    O.U.O.S.V.A.V.V.
    D.________________M.

     

    Vingt-Quatrième partie : La Lettre Secrète du Pape.


    En 1738, Clément XII condamne et excomunnie dans une lettre l'ensemble des FM, ennemis de l'église romaine, étrangement d'ailleurs, car la plupart des FM sont alors ostensiblement catholiques (Jacobites). Depuis 1962, on sait que cette lettre, adressée à un inconnu, déclarait que la pensée maçonnique reposait sur une hérésie:nier la divinité de Jésus. Toujours d'après Clément XII, des cerveaux sont derrière la FM, des cerveaux responsables et meneurs, ceux-là même qui ont provoqué la réforme luthérienne. Le pape fait donc allusion à une société secrète parfaitement organisée, qui s'applique à démonter l'immense édifice sur lequel repose la chrétienté toute entière.
     

    Vingt-Cinquième partie : La Pierre d'Angle.


    Les sociétés maçonniques du XVIIIè siècle font allusion au "Rocher de Sion", une haute colline au Sud de Jérusalem, mais surtout un passage de la Bible, où le rocher est la pierre rejetée, négligée de façon injuste, lors de la construction du Temple, et qui doit réintégrer sa place comme la clé de voûte fondamentale : "La pierre qu'ont rejetée les bâtisseurs est devenue la tête de l'angle" (psaume 118). Le Rocher de Sion est aussi une métaphore de Jésus : "par le nom de Jésus-Christ le nazaréen...cet homme-là se présente devant vous. C'est lui la pierre que vous, les bâtisseurs, avez dédaignée, et qui est devenue la pierre d'angle (Actes des Apotres, IV, 11)". Mais c'est dans la première épître de St-Pierre que ce rocher prend toute sa valeur symbolique : "Le seigneur est excellent. Approchez-vous de lui, la pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie, précieuse aux yeux de Dieu. Vous-mêmes, comme pierres vivantes, prêtez-vous à l'édification d'un édifice spirituel, pour un sacerdoce saint, en vue d'offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus-Christ. Car il y a dans l'Ecriture : 'Voici que je pose en Sion une pierre angulaire choisie, précieuse, et celui qui se confie en elle ne sera pas confondu'. A vous donc, les croyants, l'honneur, mais pour les incrédules, la pierre qu'ont rejetée les constructeurs, celle-là est devenue la tête de l'angle, une pierre d'achoppement et un rocher qui fait tomber. Ils s'y heurtent parce qu'ils ne croient pas à la parole, c'est bien à cela qu'ils ont été destinés". Plus loin, on lit : "Mais vous, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis..." (II, 3-8).
     

    Vingt-Sixième partie : Les Protocoles de Sion.


    C'est l'une des preuves les plus éloquentes de l'existence du PS, mais sa mauvaise interprétation entraîne le plus souvent le silence. A la cour de Nicolas de Russie, figurait, outre Raspoutine, un "Monsieur Philippe" dont le mentor était Papus, fondateur de l'église néo-cathare du Languedoc. Parmi leurs ennemis était la Grande-Duchesse Elisabeth dont le peu sympathique favori se nommait Sergeï Nilus. En 1903, Nilus présente au Tsar un document, preuve d'une conspiration, espérant obtenir ses faveurs, mais au contraire, le tsar affirma que ce document était faux et le fit détruire. Une copie lui échappa et elle parut en 1905 en appendice d'un livre de Vladimir Soloviov. Ce document était un programme social et politique, appelé le plus souvent "Les Protocoles des Sages de Sion". D'origine juive, il passait pour une conspiration juive, internationale, ce qui provoqua le massacre de 60.000 juifs en Russie en 1919. Cet acte justifia en partie l'action d'Hitler (cf. Mein Kampf), le "Times", réputé pour être un journal sérieux, approuva aussi son authenticité. On sait aujourd'hui qu'il ne s'agissait que d'une insidieuse tromperie. En fait, les Protocoles sont un programme de domination mondiale par un groupe d'individus déterminés à imposer leur ordre nouveau, en despotes. Pour cela, tous les moyens sont bons pour réorganiser les races. La première trace de ce programme apparaît en 1884 dans les mains d'un membre d'une loge maçonnique à laquelle appartient Papus. L'auteur était Maurice Joly qui fut peut-être Rosicrucien, et qui était lié à V.Hugo. Les Protocoles n'ont rien de juif mais sont d'essence maçonnique, préparant l'avènement du roi de la race de Sion de même origine dynastique que David (?!?), et signés par les représentants de Sion du 33è degré (?!?). Le principe de royauté, étant dénué de toute signification chez les juifs, est une preuve que ceux-ci ne sont pas les auteurs des Protocoles.
     

    BILAN TROISIEME


    1. Il existe un texte original dont s'est inspirée la version officielle des Protocoles. Ce texte est authentique et ne relève ni de la tradition juive, ni d'un complot juif international, mais plutôt d'une organisation maçonnique incluant le mot "Sion".

    2. Ce texte original n'est ni violent, ni provocateur. C'est un programme projetant une FM en expansion controlant le social, le politique et l'économique. Ce programme peut aussi bien s'adapter aux sociétés secrètes de la Renaissance qu'à une compagnie du St-Sacrement, ou aux institutions d'Andréa ou de Nodier.

    3. Ce texte original est tombé dans les mains de Nilus qui s'en est servi pour discréditer Papus et Monsieur Philippe, en le rendant plus véhément pour convaincre le Tsar. C'est dans ce nouvel état que les Protocoles serviront les mouvement antisémites.

    4. Derrière ce texte remanié, on retrouve des vestiges de la version originale, faisant référence à un Roi, une église internationale, à Sion qui ne signifiaient rien pour Nilus. Si ces vestiges ne signifiaient rien dans un contexte juif, ils prennent tout leur sens dans celui des sociétés secrètes.

     

    Vingt-Septième partie : Le Hiéron du Val d'Or.


    Les Documents du Prieuré nous apprennent que Saunière n'aurait pas découvert par hasard les parchemins (tiens donc!), qui lui auraient été remis par des émissaires du PS venus à Rennes-le-Château. Une dispute eut lieu entre eux, fin 1916, ce qui expliquerait la mort étrange de Saunière en 01/1917 et qui le définirait comme un simple pion. Henri Boudet, curé de Rennes-les-Bains, lui aurait donné toute sa fortune (13 Millions de Francs entre 1887 et 1915), l'aurait conseillé dans ses réalisations, notamment la rénovation de l'église (étrange rénovation d'ailleurs). Saunière serait toujours resté ignorant de la signification du secret dont il était le gardien, jusqu'en 03/1915, où Boudet était près de mourir. Marie Denarnaud servait d'agent entre Boudet et Saunière. Quel était alors le rôle de Boudet? D'après Jean-Luc Chaumeil ("Le Trésor du Triangle d'or"-1979), tous les écclésiastiques impliqués (Saunière, Boudet, Hoffet, l'évêque de Carcassonne) faisaient partie d'une FM de rite écossais, chrétienne, hermétique, et aristocratique, dont les grades supérieurs correspondent aux grades inférieurs du PS, qui serait derrière toute l'histoire de Rennes (ça, on l'aurait deviné...).
    Le Hiéron du Val d'Or (Val d'Or<->Orval), fondé vers 1873, contient des éléments chrétiens et trans-chrétiens, cherchant à concilier les éléments chrétiens et païens (un peu comme Ormus) avec une inspiration druidique. Leur idéal est une géopolitique ésotérique, un ordre ethnarchique mondial, et de doter l'Europe d'un St-Empire Romain où les individus seraient en harmonie spirituelle, ce qui constitue déjà un vieux rêve: "...théocratie aux yeux de laquelle les nations ne seront plus que des provinces, leurs dirigeants que des proconsuls, au service d'un gouvernement mondial occulte, constitué par une élite. Pour l'Europe, ce règne du "Grand Roi" implique la double hégémonie de la Papauté et de l'Empire, du Vatican et des Habsbourg qui sont son bras droit...". Au-delà des mots, ne faut-il pas en déduire que les Habsbourg sont synonymes de maison de Lorraine, que le concept de Grand Roi confirme les prophéties de Nostradamus, et l'idée monarchiste ébauchée par les Protocoles?
    Parallèlement, le Hiéron du Val d'Or préconise d'autres changements: le Vatican ne siègera plus à Rome, et les Habsbourg, tels des pharaons, deviendraient une dynastie de prêtres-rois.
    Ceci éclaire alors les Protocoles, les objectifs des sociétés secrètes, comme celles de Radclyffe ou de Nodier, les aspirations politiques de la maison de Lorraine.

     

    Vingt-Huitième partie : Le Prieuré de Sion aujourd'hui.


    25/06/1956: Déclaration à la sous-préfecture de St-Julien-en-Genevois:

    Nom... Prieuré de Sion.
    But... Etudes et entraides des membres.
    Siège social... Sous-Cassan, Annemasse (Haute-Savoie).

    Depuis, le PS existe et est en règle avec la loi mais l'adresse est imprécise, ce qui n'est pas normal. Le sous-titre du PS est:Chevalerie d'Institution et Règles Catholiques d'Union Indépendante et Traditionaliste (C.I.R.C.U.I.T.), Circuit étant aussi le titre du bulletin périodique de l'association. Les statuts, datés de mai 1956, nous apprennent que le PS est composé de 9841 membres. On passe d'un grade à l'autre en multipliant le nombre de membres par 3. L'Arche Kyria comprend les 13 Rose+Croix:le Grand-Maître et 12 subordonnés, tels Jésus et ses 12 disciples.

     

    A - Dans les 729 provinces (à partir de 1956 seulement)

    1. Novices N=6561
    2. Croisés N=2187


    B - Dans les 27 commanderies

    3. Preux N=729
    4. Ecuyers N=243
    5. Chevaliers N=81
    6. Commandeurs N=27


    C - Dans l'Arche Kyria

    7. Connétables (ex-Croisés de St-Jean) N=9
    8. Sénéchaux (ex-Princes Noachites de Notre-Dame) N=3
    9. Nautonier N=1



    Les membres sont divisés en deux effectifs: la Légion, chargée de l'apostolat, et la Phalange, gardienne de la Tradition. Le Bureau du Conseil est composé ainsi:

    Président: André Bonhomme (né le 07/12/1934)
    Vice-Président: Jean Deleaval (né le 07/03/1931)
    Trésorier: Armand Defago (né le 11/12/1928)
    Secrétaire: Pierre Plantard (né le 18/03/1920)

    Ce secrétaire est, en fait, secrétaire général du département de documentation, ce qui implique l'existence d'autres services. Alain Poher fut président du Sénat en 1973 et deux fois président de la république, par intérim entre 1969 et 1974. Un article du Midi-Libre du 13/02/1973 le déclare prétendant au trône de France en tant que descendant de la race mérovingienne. D'après les Documents du Prieuré, il existe un Arnaud Poher, marié à une membre de la famille Plantard en 894 ou 896, et considéré comme appartenant à la descendance direct de Dagobert II. Nous sommes confrontés en quelque sorte à une oeuvre d'art dont les bases historiques sont indiscutables, le sérieux et la qualité de l'information dignes des plus grandes éloges, la méthode suivie concernant l'approche du mystère en se jouant de la curiosité du public est tout simplement remarquable, distilant goutte à goutte les informations. Les Documents du Prieuré semblent voir le jour selon un ordre conforme et un plan obéissant à une mise en scène soigneusement élaborée: attirer d'abord l'attention du public sur certains faits, en établir ensuite la crédibilité, puis créer un climat psychologique, une atmosphère propres à le tenir en haleine et à le préparer à recevoir la révélation, qui semble-t-il touche à la survivance de la race mérovingienne. Dans le "Charivari", écrit par un membre du PS, on peut lire: "Sans les Mérovingiens, le PS n'existerait pas, et sans le PS, la dynastie mérovingienne serait éteinte", (on peut difficilement être plus clair) puis:"Le Roi est berger et pasteur (cf.partie XVI) à la fois. Parfois, il dépêche quelque brillant ambassadeur vers son vassal en exercice, son factotum, celui dont la félicité est sujette à la mort. C'est René d'Anjou, le connétable de Bourbon, Nicolas Fouquet, le Cardinal de Retz, et nombreux de ceux-là dont l'éclatante réussite est suivie d'inexplicables disgrâces, car ces émissaires sont terribles et vulnérables.
    Détenteurs du secret, on ne peut que les exalter ou les abattre. Ce sont encore Gilles de Rais, Léonard de Vinci, Joseph Balsamo, ou les Ducs de Nevers, Gonzague, dont le sillage est suivi d'un parfum de magie où le soufre se mêle à l'encens, le parfun de Madeleine.
    Si le Roi Charles VII, à l'entrée de Jeanne d'Arc dans la grande salle de son chateau de Chinon, se cache derrière la foule des courtisans, ce n'est pas pour lui faire une bonne plaisanterie (où en serait le sel?), mais parce qu'il sait déjà de qui elle est l'ambassadrice, et que devant elle, il n'est guère qu'un courtisan parmi les autres. Le secret qu'elle lui délivre entre 4 murs tient en ces quelques mots:Gentil seigneur, je viens de la part du ROI."
    On voit que ce Roi (perdu) est connu des souverains temporels, respecté et craint d'eux.
    Le "Cercle d'Ulysse" (Jean Delaude-1977) nous apprend que Monseigneur Marcel Lefebvre (élément le plus conservateur de l'église catholique) appartient au PS (mouvement proche de l'hérésie), il pourrait être aussi le représentant du Hiéron du Val d'Or. Il nous apprend également que l'abbé Ducaud-Bourget aurait succédé à Jean Cocteau à la tête du PS depuis 1963, lui aussi étant un conservateur. Lefebvre et Ducaud-Bourget sont deux extrémistes, nationalistes, aux idées absolument (mais alors ABSOLUMENT) opposées à celles du PS! Peuvent-ils être des agents provocateurs dissimulant leur véritable identité pour semer le trouble? Paul VI était un pape conservateur quand est apparu Mgr Lefebvre.
    Comment le rendre plus libéral? Non pas en se plaçant du côté des libéraux, ce qui renforcerait sa position, mais en se montrant, tout simplement, encore plus conservateur que lui! A propos de Lefebvre et Ducaud-Bourget, un article du "Guardian" du 30/08/1976 affirme que Mgr Lefebvre disposerait d'une arme toute-puissante susceptible d'être utilisée dans la querelle qui l'oppose au Vatican. Le 22/01/1981, dans la revue "Anjou-Maine", on lit que Pierre Plantard de St-Clair est élu GMPS le 17/01/1981 à Blois. Philippe de Chérisey nous délivre les statuts authentiques du PS (voir les
    statuts) datant du 05/06/1956 et qui diffèrent des informations parues dans les Documents du Prieuré. Ces contradictions venaient du fait qu'entre 1956 et 1958, faillit avoir lieu une rupture à l'intérieur du PS, comparable dans son ampleur à la coupe de l'orme, mais elle fut évitée grâce à la diplomatie de Pierre Plantard, qui calma les esprits rebelles. Ainsi si l'abbé Ducaud-Bourget avait été GMPS, il ne l'était plus en 1981, P.de Chérisey affirmait même qu'il ne l'avait jamais été, n'ayant pas obtenu le nombre de voix suffisant, et d'après l'article XXII (voir les statuts), il n'a plus aucun lien avec le PS. Grâce à ce document (voir les statuts), nous comprenons mieux pourquoi certains GMPS n'ont que 5 ou 8 ans à leur nomination, du fait du principe héréditaire, et pourquoi, quand personne ne revendique le titre, une personne extérieure à la lignée est nommée.

    vingt-neuvième partie : Pierre Plantard de St-Clair


    Il est le descendant en lignée directe de Dagobert II et de la dynastie mérovingienne, ainsi que des anciens propriétaires du château de Barbarie. En 1960, il évoque devant Gérard de Sède un "secret international" caché à Gisors. Son grand-père est l'ami personnel de Saunière, possédant des terres à Rennes-le-Château (colline de Blanchefort), ainsi qu'à Stenay (le site de la vieille église de St-Dagobert). Il est le secrétaire général du PS qu'il nous décrit: "la société à laquelle j'appartiens est fort ancienne, je succède à d'autres, un point c'est tout. Nous gardons fidèlement certaines choses à l'abri de la publicité". Sa première femme était Anna Lea Hisler (morte en 1971) et elle le définit comme un "ascète dont l'idéal est de servir le bien-être de l'humanité". Ses principaux amis sont le Général de Gaulle et André Malraux. D'après J.L.Chaumeil, l'annonce parue le 25/06/1956 était un faux, dû aux membres dissidents de l'Ordre, par contre, il confirme que dans quelques années surviendraient, dans le gouvernement français, des changements d'une extrême gravité, qui prépareraient la voie à une monarchie populaire dirigée par des mérovingiens. Il parle aussi d'un "Prince de Lorraine" de race mérovingienne, investi d'une mission sacrée, alors qu'il n'existe actuellement aucun Prince de Lorraine...
    D'après Plantard, le PS détient le trésor perdu de Salomon et il sera restitué à Israël le moment venu. Mais le véritable trésor est spirituel et contribuerait à faciliter les changements qui allaient survenir, c'est sa conviction intime et définitive à laquelle il croit profondément. Mais pourquoi faudrait-il accorder plus de crédibilité aux Mérovingiens plutôt qu'aux autres, et en vertu de quelle mystérieuse "légitimité absolue" auraient-ils la préséance? Et quelle est cette considérable qualité possédant le PS pour emporter l'adhésion de personnages comme de Gaulle ou Malraux. Le pseudo de Plantard dans la revue "Circuit" est Chyren.
    Voici une déclaration de Mathieu Paoli:"Certes, le PS semble disposer de puissantes relations.
    En effet, toute création d'une association est soumise à une enquête préalable du ministère de l'intérieur. Il en est de même pour une revue, une maison d'éditions. Or ces gens-là font publier, sous des pseudonymes, à de fausses adresses (celle de St-Julien), par des maisons d'éditions inexistantes, des ouvrages que l'on ne trouve pas dans le commerce et cela, tant en Suisse qu'en France. De deux choses l'une:ou les fonctionnaires ne font pas leur travail, ou..."
    Nous sommes maintenant prêts à reconnaître les droits de la race mérovingienne. Mais ces droits ont-ils une signification à l'heure actuelle? Leur légitimité constitue-t-elle un argument suffisant? Pourquoi, en cette fin de XXè siècle, une monarchie remporterait-elle l'assentiment dont semblent bénéficier les Mérovingiens? Nous avons affaire à une organisation considérable, admirablement structurée, composée des plus grands cerveaux, et ces hommes-là, rappelons-le, prennent suffisament au sérieux la restauration de la dynastie mérovingienne après 1300 ans, pour la placer au-dessus de leurs divergences politiques, sociales, religieuses.
    Ainsi ce sang royal est-il marqué d'un sceau exceptionnel et insoupçonné?
     

     





    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique